Palme d'or

La Palme d'or est la récompense suprême décernée par le jury officiel du Festival de Cannes. Elle est accordée au meilleur film de la sélection officielle, élu parmi ceux en compétition.

Pour les articles homonymes, voir Palme d'or (homonymie).

Palme d'or

Festival de Cannes 2022
Description Meilleur film de la compétition
Organisateur Festival de Cannes
Pays France
Date de création 1955
Dernier récipiendaire Sans filtre
Ruben Östlund
Site officiel festival-cannes.fr
Logo de la Palme d'or du Festival de Cannes.

Le symbole de la Palme est tiré des armes de la ville de Cannes  tout comme le Lion de la Mostra de Venise et l'Ours du festival de Berlin s’inspirent du blason de ces villes.

Historique

Récompense précédente et création

Initialement envisagée comme « Coupe Lumière », du nom du président d'honneur du « festival du monde libre », pour s'opposer à la coupe Mussolini de la Mostra de Venise[1],[2], la plus haute récompense du Festival de Cannes s'appelle à l'origine le « Grand Prix du Festival international du Film » et est décernée à un réalisateur sous la forme d'un diplôme et d'un trophée signé d'un artiste contemporain[3].

L'histoire de la Palme d'or commence dans les années 1950[4].

Blason de la ville de Cannes avec une palme d'argent.
Palme d'or remise lors du Festival de Cannes 1979.

En 1954, à l'initiative de Robert Favre Le Bret, les organisateurs chargent plusieurs joaillers de concevoir une distinction reprenant, comme symbole de victoire, le motif de la feuille de palmier des armes ancestrales de la vieille cité cannoise[4], elles-mêmes issues du blason abbatial et de la légende de saint Honorat. À l'approche de l'an Mil, le village de Cannes fut cédé à l'abbaye de Lérins dont la palme était l'emblème en référence au palmier sur lequel grimpa le saint pour que la mer puisse nettoyer l'île des serpents qui l'infestaient. Elle rappelle aussi la palme bénie que rapportaient les Cannois en revenant du pèlerinage annuel aux îles de Lérins[5],[6].

Le projet retenu est celui de Lucienne Lazon. Sa feuille de palmier repose sur un socle en terre cuite réalisé par le sculpteur Sébastien. Une fois élaborée, la récompense prend le nom de « Palme d'or » en 1955 et revient, pour la première fois, à l'Américain Delbert Mann pour le film Marty[4].

Images externes
Photographie de Lucienne Lazon
(collection privée)
Photographie de la Palme d'or dessinée par Lucienne Lazon avec le socle sculpté par Sébastien.
Photographie du prix d'interprétation féminine de Marina Vlady (1963).

Le nouveau prix ne fait pas l'unanimité : il est décerné jusqu'en 1963 et le conseil d'administration revient au « Grand Prix du festival » avec la formule diplôme-œuvre d'art[4]. En 1975, la Palme d'or est définitivement réhabilitée mais son appellation n'est officialisée que cinq ans plus tard[4]. Elle devient le logo du festival au cours des années 1980[4]. Sa configuration évolue avec le temps : elle passe notamment d'un socle arrondi à un socle pyramidal en 1984[3].

Elle est ensuite modernisée en 1992 par Thierry de Bourqueney puis en 1997 par Caroline Gruosi-Scheufele, présidente de la joaillerie suisse Chopard qui depuis cette date, a l'exclusivité de sa réalisation ainsi que celle des deux palmettes, remises en prix d'interprétation à deux comédiens[4]. Les autres prix de la compétition officielle sont décernés sous forme de diplômes (papier parchemin enroulé autour d'un ruban rouge). La palme pèse 118 grammes d'or jaune et mesure 13,5 centimètres de long pour 9 centimètres de large. Son coût est estimé à un peu plus de 20 000 euros[7]. Elle est travaillée à partir d'un lingot d'or de 18 carats (75 % d'or et 25 % d'alliage de cuivre et d'argent), coulé à 760° dans un moule en plâtre où a été préalablement placée une copie en cire qui fond sous l'effet de la chaleur mais laisse son empreinte[8],[9]. La palme est ensuite limée, ciselée et polie puis fixée avec sa tige légèrement courbée et ses 19 folioles sculptées sur un coussin en cristal d'un kilogramme, taillé en diamant. Pour 2022, le cristal est remplacé par un quartz rose[10]. Le trophée est alors placé dans un écrin en maroquin bleu[4]. Plus de 40 heures de travail sont nécessaires à sa réalisation[9]. La palme est fournie gracieusement par le joaillier qui la garde dans ses coffres jusqu'au dernier moment. Une copie à l'identique est toujours conservée en cas d'accident matériel ou d'attribution ex-æquo. Le nom de son récipiendaire est annoncé en dernier lors de la proclamation du palmarès[3]. En 2014, Chopard abandonne l'or recyclé habituel et se lance dans la fabrication de la première palme équitable, certifié Fairmined, en collaborant avec deux coopératives du désert d'Atacama, au Chili, qui exporte l'or vers la Suisse pour la confection de la récompense[9],[11],[12]. En 2017 et en 2022, pour les éditions anniversaires du festival, la palme est incrustée de diamants[13],[10].

Prestige critique et commercial

Considérée comme l'une des distinctions cinématographiques les plus importantes, son attribution comprend des enjeux artistiques, financiers et médiatiques majeurs : gage de qualité pour le public français et international, elle permet à son lauréat d'obtenir une renommée mondiale, de trouver facilement un distributeur et de multiplier par dix, voire par cent le nombre de spectateurs en salles[14] même si ce boom de fréquentation est moins évident dans les années 2000[15].

Cumul avec d'autres prix

Lors du Festival 1988, l'interprétation de Max von Sydow est mentionnée par Ettore Scola, président du jury, pour l'attribution de la Palme à Pelle le Conquérant de Bille August[16]. De même, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, les comédiens d’Amour de Michael Haneke, sont cités par les jurés pour leur contribution fondamentale au film, en 2012[17]. En 2013, Steven Spielberg et son jury obtiennent une dérogation exceptionnelle pour que le prix co-distingue à la fois le réalisateur Abdellatif Kechiche et les deux actrices principales de La Vie d'Adèle : Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos[18].

Il n'est d'ailleurs pas rare de voir les films palmés recevoir des nominations puis des récompenses lors de la Cérémonie des Oscars à Hollywood, l'année suivante (Marty, Orfeu Negro, Un homme et une femme, Le Tambour, Pelle le Conquérant, La Leçon de piano, Le Pianiste, Amour, Parasite...) ou dans leurs propres récompenses locales[19].

Faits remarquables

Bien que le festival ne consacre sa compétition qu'aux films de cinéma, certaines palmes étaient initialement destinées à être diffusées à la télévision, en téléfilm ou mini-série. Quelquefois, cette diffusion eut lieu avant la sélection cannoise, car le festival autorise (hors films français) les sorties locales. C'est le cas de Padre Padrone[20], Les Meilleures intentions[21],[22] ou Elephant[23].

Deux documentaires y furent consacrés par la récompense suprême, Le Monde du silence et Fahrenheit 9/11[24].

La palme n'est allée pour l'instant qu'à deux réalisatrices : Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano et Julia Ducournau en 2021 pour Titane[25]. À ce jour, neuf metteurs en scène ont réussi à l'obtenir à deux reprises : Francis Ford Coppola, Bille August, Emir Kusturica, Shōhei Imamura, les frères Dardenne, Michael Haneke, Ken Loach et Ruben Östlund. Le réalisateur suédois Alf Sjöberg a également obtenu deux fois la récompense suprême du Festival de Cannes, mais il ne s'agissait pas encore de la Palme d'or.

En 2018, Le Livre d'image, réalisé par Jean-Luc Godard, a reçu une Palme d'or spéciale[26].

Palme d'or de l'édition 1939

Pacific Express (Union Pacific) avait été sélectionné dans la compétition de 1939, lors de ce qui aurait dû être la toute première édition du Festival de Cannes, organisée à l'instigation de Jean Zay et présidée par Louis Lumière. La compétition comptait parmi les films français L'Enfer des anges de Christian-Jaque, La Charrette fantôme de Julien Duvivier, La Piste du nord de Jacques Feyder et L'Homme du Niger de Jacques de Baroncelli puis, parmi les longs métrages étrangers, Le Magicien d'Oz de Victor Fleming, Au revoir Mr. Chips de Sam Wood, Boefje de Douglas Sirk, Lénine en 1918 de Mikhaïl Romm et Les Quatre Plumes blanches de Zoltan Korda. La déclaration de guerre du Royaume-Uni et de la France à l'Allemagne nazie en septembre 1939, à la suite de l'invasion de la Pologne, provoqua l'annulation immédiate de la manifestation[27]. Le festival ne put avoir lieu qu'en 1946, après le second conflit mondial[28].

Pour le 55e anniversaire du festival, en 2002, un jury, présidé par l'écrivain Jean d'Ormesson et composé de Dieter Kosslick (en), Alberto Barbera, Lia van Leer, Ferid Boughedir et Raymond Chirat, eut pour tâche de départager les films sélectionnés en 1939, avec 63 ans de retard. Sept films parmi les 32 de la sélection originelle furent jugés. La Palme d'or fut décernée à l'unanimité et à titre posthume à Cecil B. DeMille pour Union Pacific. Judy Garland et Michèle Morgan reçurent quant à elles une mention spéciale pour le meilleur espoir féminin, respectivement pour Le Magicien d'Oz et La Piste du nord [29],[30].

En , le festival Cannes 1939, organisé à Orléans, est allé plus loin puisqu'il a projeté tous les films prévus pour cette première édition annulée et a décerné un palmarès. Toutefois, la Palme d'or y a été remplacée par un « Grand prix Jean-Zay Cannes 1939 », décerné cette fois à Monsieur Smith au Sénat, de Frank Capra, également primé pour l’interprétation masculine de James Stewart et par un Prix du jury lycéen[31],[32].

Parité

Graphique de comparaison des réalisateurs en compétition officielle au Festival de Cannes (1999-2019)[33].

La néo-zélandaise Jane Campion fut pendant 28 ans la seule femme ayant reçu la palme d'or, pour La Leçon de piano en 1993, en la partageant avec le cinéaste chinois Chen Kaige qui l'a obtenue pour Adieu ma concubine[34]. En 2021, Julia Ducournau devient la deuxième femme couronnée avec Titane[25], et la première femme à la remporter seule.

Sur la vingtaine de films choisis chaque année, il n'y a jamais eu plus de cinq femmes en compétition, 2022 étant un record absolu avec vingt-un hommes et cinq femmes concourant pour la Palme d'or[34].

Critiques

Étant l'une des récompenses les plus prestigieuses du cinéma, au fil de son histoire, le choix de la Palme fit polémique, au-delà de l'opinion propre des journalistes et des publications. Souvent, ces critiques sont consécutives au verdict du jury, souverain dans ses choix, qui ne récompense pas forcément le favori des festivaliers et de la presse[35],[36].

Ainsi, on reproche souvent que certains réalisateurs sont palmés pour leurs films considérés comme faibles ou mineurs dans leurs filmographies[37],[38],[39],[40],[41],[42].

On dénonce aussi des critères de décision pas seulement artistiques, mais liés au contexte de l'époque, impulsés par l'actualité politique immédiate. C'est un reproche qui concerne L'Homme de fer[43],[40] (triomphe de Solidarność en Pologne et du Parti socialiste en France), Fahrenheit 9/11[44],[40] (fort sentiment anti-Bush) ou La Vie d'Adèle[45] (adoption en France de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe).

Les polémiques viennent aussi du jury. Le règlement veut limiter les potentiels conflits d'intérêts en faisant en sorte qu'aucun juré désigné ne participe à un des films de la compétition. Mais les polémiques sont nombreuses que ce soit sur des présidents du jury « tyranniques » (Kirk Douglas en 1980[46], Roman Polanski en 1991[47],[48], Isabelle Adjani en 1997[49]), des connivences par rapport aux collaborations passés (David Lynch en 2002[50], Isabelle Huppert en 2009[51]), cela concernant quelquefois de simples jurés[52],[53].

Palmarès

AnnéeTitreTitre originalRécipiendairesPays
1939Pacific Express (attribuée en 2002)[note 1]Union PacificCecil B. DeMille États-Unis
1946TourmentsHetsAlf Sjöberg Suède
Le PoisonThe Lost WeekendBilly Wilder États-Unis
La terre sera rougeDe Røde engeBodil Ipsen et Lau Lauritzen Jr. Danemark
La Ville basseनीचा नगर, Neecha NagarChetan Anand Inde
Brève RencontreBrief EncounterDavid Lean Royaume-Uni
María CandelariaEmilio Fernández Mexique
Le Tournant décisifВеликий перелом, Velikiy perelomFridrikh Ermler Union soviétique
La Symphonie pastoraleJean Delannoy France
La Dernière ChanceDie letzte ChanceLeopold Lindtberg Suisse
Les Hommes sans ailesMuži bez křídelFrantišek Čáp Tchécoslovaquie
Rome, ville ouverteRoma città apertaRoberto Rossellini Italie
1947Ziegfeld FolliesVincente Minnelli États-Unis
DumboBen Sharpsteen États-Unis
Les MauditsRené Clément France
Antoine et AntoinetteJacques Becker France
Feux croisésCrossfireEdward Dmytryk États-Unis
1948Pas de festival cette année-là
1949Le Troisième HommeThe Third ManCarol Reed Royaume-Uni
1950Pas de festival cette année-là
1951Mademoiselle JulieFröken JulieAlf Sjöberg Suède
Miracle à MilanMiracolo a MilanoVittorio De Sica Italie
1952OthelloThe Tragedy of Othello: The Moor of VeniceOrson Welles États-Unis[54]
Deux Sous d'espoirDue soldi di speranzaRenato Castellani Italie
1953Le Salaire de la peurHenri-Georges Clouzot France
1954La Porte de l'enfer地獄門, JigokumonTeinosuke Kinugasa Japon
1955Marty[note 1],[55]Delbert Mann États-Unis
1956Le Monde du silenceJacques-Yves Cousteau et Louis Malle France
1957La Loi du SeigneurFriendly PersuasionWilliam Wyler États-Unis
1958Quand passent les cigognesЛетят журавли, Letjât žuravliMikhaïl Kalatozov Union soviétique
1959Orfeu Negro[note 1],[56]Marcel Camus France
1960La dolce vita[note 1],[57]Federico Fellini Italie
1961Une aussi longue absence[note 1],[58]Henri Colpi France
Viridiana[note 1],[58]Luis Buñuel Espagne
1962La Parole donnéeO Pagador de PromessasAnselmo Duarte Brésil
1963Le Guépard[note 1],[59]Il gattopardoLuchino Visconti Italie
1964Les Parapluies de CherbourgJacques Demy France
1965Le Knack... et comment l'avoirThe Knack... and How to Get ItRichard Lester Royaume-Uni
1966Un homme et une femmeClaude Lelouch France
Ces messieurs damesSignore & signoriPietro Germi Italie
1967Blow-UpMichelangelo Antonioni Italie
1968Arrêté en cours de déroulement à cause des événements de mai 68[60]
1969If....Lindsay Anderson Royaume-Uni
1970MASHRobert Altman États-Unis
1971Le MessagerThe Go-BetweenJoseph Losey Royaume-Uni
1972La classe ouvrière va au paradis[note 1],[61]La classe operaia va in paradisoElio Petri Italie
L'Affaire Mattei[note 1],[61]Il caso MatteiFrancesco Rosi Italie
1973La MépriseThe HirelingAlan Bridges Royaume-Uni
L'ÉpouvantailScarecrowJerry Schatzberg États-Unis
1974Conversation secrèteThe ConversationFrancis Ford Coppola États-Unis
1975Chronique des années de braiseوقائع سنين الجمر, Waqa'i' sanawat ed-djamrMohammed Lakhdar-Hamina Algérie
1976Taxi DriverMartin Scorsese États-Unis
1977Padre padronePadre padronePaolo et Vittorio Taviani Italie
1978L'Arbre aux sabots[note 1],[62]L'albero degli zoccoliErmanno Olmi Italie
1979Apocalypse NowFrancis Ford Coppola États-Unis
Le TambourDie BlechtrommelVolker Schlöndorff Allemagne de l'Ouest
1980Que le spectacle commenceAll That JazzBob Fosse États-Unis
Kagemusha, l'Ombre du guerrier影武者, KagemushaAkira Kurosawa Japon
1981L'Homme de ferCzłowiek z żelazaAndrzej Wajda Pologne
1982Missing[note 1],[63]Costa-Gavras États-Unis
Yol, la permission[note 1],[63]YolYılmaz Güney et Şerif Gören Turquie
1983La Ballade de Narayama楢山節考, Narayama bushikoShōhei Imamura Japon
1984Paris, Texas[note 1],[64]Wim Wenders Allemagne de l'Ouest
1985Papa est en voyage d'affaires[note 1],[65]Отац на службеном путу, Otac na službenom putuEmir Kusturica Yougoslavie
1986MissionThe MissionRoland Joffé Royaume-Uni
1987Sous le soleil de Satan[note 1],[66]Maurice Pialat France
1988Pelle le ConquérantPelle erobrerenBille August Danemark
1989Sexe, Mensonges et VidéoSex, Lies, and VideotapeSteven Soderbergh États-Unis
1990Sailor et LulaWild at HeartDavid Lynch États-Unis
1991Barton Fink[note 1],[67]Joel Coen États-Unis
1992Les Meilleures IntentionsDen Goda viljanBille August Suède
1993Adieu ma concubine霸王別姬, Bàwáng biéjīChen Kaige Chine
La Leçon de pianoThe PianoJane Campion Nouvelle-Zélande
1994Pulp FictionQuentin Tarantino États-Unis
1995UndergroundПодземље, PodzemljeEmir Kusturica RF Yougoslavie
1996Secrets et MensongesSecrets and LiesMike Leigh Royaume-Uni
1997Le Goût de la ceriseطعم گیلاس, Ta'm-e gilāsAbbas Kiarostami Iran
L'Anguilleうなぎ, UnagiShōhei Imamura Japon
1998L'Éternité et Un Jour[note 1],[68]Μια αιωνιότητα και μια μέρα, Mia eôniótêta kai mia méraTheo Angelopoulos Grèce
1999Rosetta[note 1],[69]Luc et Jean-Pierre Dardenne Belgique
2000Dancer in the DarkLars von Trier Danemark
2001La Chambre du filsLa stanza del figlioNanni Moretti Italie
2002Le PianisteThe PianistRoman Polanski Pologne
France
2003ElephantGus Van Sant États-Unis
2004Fahrenheit 9/11Michael Moore États-Unis
2005L'EnfantLuc et Jean-Pierre Dardenne Belgique
2006Le vent se lève[note 1],[70]The Wind That Shakes the BarleyKen Loach Royaume-Uni
20074 mois, 3 semaines, 2 jours4 luni, 3 săptămâni și 2 zileCristian Mungiu Roumanie
2008Entre les murs[note 1],[71]Laurent Cantet France
2009Le Ruban blancDas weiße BandMichael Haneke Autriche
2010Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieuresลุงบุญมีระลึกชาติ, Lung Boonmee raluek chatApichatpong Weerasethakul Thaïlande
2011The Tree of LifeTerrence Malick États-Unis
2012AmourMichael Haneke, en rappelant la contribution fondamentale des deux acteurs principaux, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva Autriche
2013La Vie d'Adèle[note 1],[72]Abdellatif Kechiche et les deux actrices principales : Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. France
2014Winter SleepKış UykusuNuri Bilge Ceylan Turquie
2015DheepanJacques Audiard France
2016Moi, Daniel BlakeI, Daniel BlakeKen Loach Royaume-Uni
2017The SquareRuben Östlund Suède
2018Une affaire de famille万引き家族, Manbiki kazokuHirokazu Kore-eda Japon
Le Livre d'image[note 2] Jean-Luc Godard Suisse
France
2019Parasite[note 1],[73]기생충, GisaengchungBong Joon-ho Corée du Sud
2020N'a pas lieu à cause de la pandémie de Covid-19
2021TitaneJulia Ducournau France
2022Sans filtreTriangle of SadnessRuben Östlund Suède
  1. Palme attribuée « à l'unanimité du jury ».
  2. Palme d'or spéciale

Par réalisateur

Neuf réalisateurs ont remporté deux fois la Palme d'or (ou le Grand Prix, selon les périodes concernées) :

Par pays

Classement des pays récompensés par le Grand prix du festival (de 1939 à 1954 et de 1964 à 1974) puis la Palme d'or (de 1955 à 1963, et depuis 1975) :

PaysPalmes d'orGrands prixTotal
États-Unis 13 9 22
France 10 6 16
Italie 5 7 12
Royaume-Uni 4 6 10
Japon 4 1 5
Turquie 2 2
Suède 3 2 5
Danemark 2 1 3
Allemagne de l'Ouest 2 2
Autriche 2 2
Belgique 2 2
Pologne 2 2
Corée du Sud 1 1
Union soviétique 1 1 2
Yougoslavie 2 2
Algérie 1 1
Brésil 1 1
Chine 1 1
Espagne 1 1
Grèce 1 1
Inde 1 1
Iran 1 1
Mexique 1 1
Nouvelle-Zélande 1 1
Roumanie 1 1
Suisse 1 1 2
Tchécoslovaquie 1 1
Thaïlande 1 1

Cumuls

La Palme d’or a par moments été accompagnée d’autres prix décernés par le jury officiel.

Au début des années 2000, il est décidé que, comme pour l'œuvre récompensée du Grand Prix ou du Prix de la mise en scène, le film lauréat de la Palme d’or ne peut plus obtenir d’autres récompenses. L'attribution d'un prix ex-æquo à deux films n'est plus applicable à la palme. Cette dernière ne peut donc revenir désormais qu'à un seul long métrage. Cette limite ne vaut que pour la sélection officielle, les prix décernés par d’autres institutions ou d'autres jurys (comme le Prix FIPRESCI ou le Prix du jury œcuménique) ne sont pas concernés.

Avec le Prix de la mise en scène

Avec un prix d’interprétation masculine ou féminine

Box-office français

La Palme d'or peut quelquefois être un gros succès au box-office. Certains films d'auteurs arrivent à dépasser le million de spectateurs, objectif inespéré sans la médiatisation engendrée par Cannes.

Année Palme d'or Box-office[74]
1949 Le Troisième Homme 5 701 000 entrées
1951 Miracle à Milan 537 000 entrées[75]
Mademoiselle Julie 554 000 entrées[76]
1952 Othello 1 041 000 entrées
1953 Le Salaire de la peur 6 944 000 entrées
1954 La Porte de l'enfer 1 213 000 entrées[77]
1955 Marty 907 000 entrées
1956 Le Monde du silence 4 640 000 entrées
1957 La Loi du Seigneur 3 051 000 entrées
1958 Quand passent les cigognes 5 407 000 entrées
1959 Orfeu Negro 3 690 000 entrées
1960 La dolce vita 2 956 000 entrées
1961 Viridiana 600 000 entrées
1962 La Parole donnée 204 000 entrées
1963 Le Guépard 3 649 000 entrées
1964 Les Parapluies de Cherbourg 1 322 000 entrées[78]
1966 Un homme et une femme 4 269 000 entrées
Ces messieurs dames 178 000 entrées
1967 Blow-Up 1 570 000 entrées
1969 If.... 1 645 000 entrées[79]
1970 M.A.S.H 3 647 000 entrées
1971 Le Messager 1 360 000 entrées
1972 La classe ouvrière va au paradis 183 000 entrées
L'Affaire Mattei 616 000 entrées
1973 La Méprise 198 000 entrées
L'Épouvantail 675 000 entrées
1974 Conversation secrète 235 000 entrées
1975 Chronique des années de braise 500 000 entrées
1976 Taxi Driver 2 754 000 entrées
1977 Padre padrone 999 000 entrées
1978 L'Arbre aux sabots 1 352 000 entrées
1979 Apocalypse Now 4 537 000 entrées
Le Tambour 1 959 000 entrées
1980 Que le spectacle commence 694 000 entrées
1981 L'Homme de fer 378 000 entrées
1982 Yol, la permission 1 251 000 entrées
Missing 1 823 000 entrées
1983 La Ballade de Narayama 844 077 entrées
1984 Paris, Texas 2 019 000 entrées
1985 Papa est en voyage d'affaires 571 247 entrées
1986 Mission 2 511 000 entrées
1987 Sous le soleil de satan 815 748 entrées
1988 Pelle le Conquérant 622 000 entrées
1989 Sexe, Mensonges et Vidéo 1 414 000 entrées
1990 Sailor et Lula 935 000 entrées
1991 Barton Fink 476 000 entrées
1992 Les Meilleures Intentions 92 000 entrées
1993 Adieu ma concubine 679 335 entrées
1993 La Leçon de piano 2 633 996 entrées
1994 Pulp Fiction 2 864 640 entrées
1995 Underground 443 868 entrées
1996 Secrets et Mensonges 1 490 009 entrées
1997 L'Anguille 238 710 entrées
Le Goût de la cerise 161 507 entrées
1998 L'Éternité et Un Jour 181 736 entrées
1999 Rosetta 705 171 entrées
2000 Dancer in the Dark 1 247 307 entrées
2001 La Chambre du fils 799 280 entrées
2002 Le Pianiste 1 594 548 entrées[80]
2003 Elephant 746 983 entrées
2004 Fahrenheit 9/11 2 378 455 entrées
2005 L'Enfant 376 245 entrées
2006 Le Vent se lève 907 836 entrées[81]
2007 4 mois, 3 semaines, 2 jours 328 846 entrées
2008 Entre les murs 1 612 356 entrées
2009 Le Ruban blanc 649 212 entrées
2010 Oncle Boonmee 127 511 entrées
2011 The Tree of Life 872 895 entrées
2012 Amour 767 418 entrées
2013 La Vie d'Adèle 1 036 811 entrées
2014 Winter Sleep 360 028 entrées
2015 Dheepan 662 146 entrées
2016 Moi, Daniel Blake 953 349 entrées
2017 The Square 351 302 entrées
2018 Une affaire de famille 778 673 entrées
2019 Parasite 1 884 582 entrées
2021 Titane 303 610 entrées

Notes et références

  1. François Forestier, « "Le Festival de Cannes est né en réponse aux fascistes" », L'Obs, (lire en ligne)
  2. « Juin 1939, une "coupe Lumière" annoncée dans la presse azuréenne », sur expos-historiques.cannes.com
  3. (fr) Gralon, « La Palme d'or : histoire d'une prestigieuse récompense », consulté le 4 juillet 2011.
  4. « Petite histoire de la Palme d'or », sur festival-cannes.fr
  5. Jean Jacques Antier, La Côte d'Azur, Éditions France-Empire, , p. 252
  6. « D'où vient la palme décernée au Festival de Cannes ? », La Dépêche du Midi, (lire en ligne)
  7. « La Palme, 118 grammes d'or pur très convoités », sur 7sur7.be, (consulté le ).
  8. [vidéo], Youtube « Mains et Merveilles - La Palme d'Or par Marc Couttet (TV5 Monde) », consulté le 15 septembre 2012.
  9. « La Palme d'or, du désert d'Atacama au tapis rouge de Cannes », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Cannes 2022 – Une Palme d’or inédite pour les 75 ans du Festival », sur RTBF,
  11. « Festival de Cannes 2016: la Palme d'or, 118 grammes d'or éthique », RTBF, (lire en ligne).
  12. Laurence Girard, « Matières premières : l’or éthique, en toc ? », Le Monde, (lire en ligne).
  13. « Festival de Cannes 2017: la palme d'or sera ornée de diamants », sur Le Figaro avec l'AFP, (Photo de la Palme 2017)
  14. « La Palme d'or fait souvent recette », sur Le Figaro, .
  15. « Cannes 70 : les Palmes d'or, bonheurs et malheurs au box office », sur Écran Noir, .
  16. Palme d'or à Bille August pour Pelle le Conquérant sur ina.fr.
  17. « Festival de Cannes: Amour de Michael Haneke remporte la Palme d'or », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne).
  18. « Cannes : la palme d'or pour La vie d'Adèle », sur Le Point, .
  19. « Cannes 70 : une palme d'or rime-t-elle nécessairement avec Oscars et César ? », sur Écran Noir, .
  20. « Haro sur la tyrannie patriarcale », sur A voir à lire, .
  21. « Bille August : "Rien n'était laissé au hasard." », sur UniversCiné, .
  22. « Dans la peau de Bergman », sur A voir à lire, .
  23. « Le débat stupide », sur Slate, .
  24. « Cannes 70 : quand les documentaires valent de l'or », sur Écran Noir, .
  25. « Festival de Cannes : Julia Ducournau remporte la Palme d'or pour "Titane", deuxième réalisatrice de l'histoire du festival », sur ladepeche.fr (consulté le )
  26. Aurélien Ferenczi, « Godard et la Palme qui confirme la règle », sur Télérama, (consulté le )
  27. Camille Bichler, « Rattraper Cannes 1939, le festival qui n'a pas eu lieu », sur France Culture, (consulté le )
  28. Mélody Thomas, « Festival de Cannes : les secrets de fabrication de la Palme d'or », sur Marie Claire (consulté le )
  29. site officiel du Festival de Cannes, « La Palme d'or de 1939 ».
  30. Gauthier Jurgensen, « Festival de Cannes : 7 choses étonnantes à savoir sur le Palmarès », sur AlloCiné, (consulté le )
  31. Centre France, « Cinéma - Revivez la cérémonie de clôture et découvrez le palmarès du Festival Cannes 1939 », sur www.larep.fr, (consulté le )
  32. Bertrand Mallen, « Orléans : finale en apothéose pour le festival de Cannes 1939 », sur France 3 Centre-Val de Loire, (consulté le )
  33. Assma Maad et Gary Dagorn, « Le Festival de Cannes, une compétition d’hommes », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  34. Terriennes, Frantz Vaillant, « Cannes : derrière la Palme, trouvez les femmes »,
  35. « Festival de Cannes 2016: le bilan ! », sur Film de culte, .
  36. Pierre Murat, « Cannes 2016 : un palmarès qui ne récompense pas l'excellence », sur Télérama, .
  37. « Cannes 2010 : Les chemins tortueux de la fausse gloire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur City DZ Magazine (consulté le ).
  38. [vidéo] Ina.fr, « Spécial Cannes 1994 », émission animée par Serge Toubiana, consulté le 20 novembre 2010.
  39. « Hors-Champ : La palme de trop ? », sur Critikat, .
  40. « De Fellini à Bunuel en passant par Gus Van Sant, une brève histoire de la Palme d'or », sur France Culture, .
  41. « J'ai vu toutes les Palmes d'or de Cannes », sur Slate, .
  42. « C'était quoi, ce « dégueulasse »? », sur Critikat, .
  43. « Cannes, un festival de palmes. En 1981, Andrzej Wajda livre un film "coup de poing, écrit sur le vif, quasiment du ciné actualité" », sur France Info, .
  44. « Cannes 2004 : Palmarès », sur Écran Noir : « Une Palme éphémère. Car quid de cette Palme quand son sujet sera oublié, obsolète ? Une Palme politique. Plutôt que cinématographique. […] De nombreux oublis, une Palme "Miramax " (Tarantino produit par Miaramax, Moore produit par Miramax), et finalement un palmarès qui avoue : il n'y avait pas de films palmables cette année. Tarantino est un bon bluffeur : il a su donner le prix au film qui serait le plus couvert par les médias. Mais le cinéma dans tout ça? ».
  45. « "La palme d'or de La vie d'Adèle, un pied de nez monumental aux anti-mariage gay" », sur L'Express, .
  46. L'acteur fit pression avec un passage en force sans consulter ses collègues pour distinguer All that Jazz quand le jury avait voté pour récompenser Kagemusha (« Cannes : Kirk Douglas, un président de jury de caractère », sur La Presse, ).
  47. G. Jacob, La vie passera comme un rêve, chapitre 54 « Till l'espiègle (un cas d'école) », page 292.
  48. « Polanski se fâche. Le président du jury du 44e Festival de Cannes justifie son palmarès contesté », sur Le Monde, .
  49. « Festival de Cannes : les Palmes de la discorde ! », sur Allociné, .
  50. « Une Palme sans passion », sur Écran Noir
  51. « Le Ruban Blanc : Rencontre avec Michael Haneke et Ulrich Tukur », sur Allociné, .
  52. « Cinéma: les copains d'abord », sur Slate.fr (consulté le ).
  53. Olivier Delcroix, « Palme d'or 2014 : Nicolas Winding Refn a-t-il barré la route à Xavier Dolan ? », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  54. Fiche du film sur le site du Festival de Cannes et « Le Maroc était un pavillon de complaisance comme le Libéria pour un armateur » sur le site du magazine marocain Telquel.
  55. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1955 ».
  56. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1959 ».
  57. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1960 ».
  58. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1961 ».
  59. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1963 ».
  60. franceinfo, « Toutes les Palmes d'or du Festival de Cannes depuis 1946 », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, .
  61. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1972 ».
  62. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1978 ».
  63. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1982 ».
  64. Fiche du Courrier International sur Paris Texas.
  65. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1985 ».
  66. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1987 ».
  67. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1991 ».
  68. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1998 ».
  69. Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1999 ».
  70. Fiche Allociné sur Le vent se lève.
  71. Fluctuanet, « Laurent Cantet remporte la Palme d'or », consulté le 29 décembre 2010.
  72. « La Vie d'Adèle a fait l'unanimité », Paris Match (consulté le 24 février 2018).
  73. «  La Palme d’Or pour « Parasite » de Bong Joon-Ho », Libération (consulté le 26 mai 2019).
  74. Site JP Box-Office.com, site de référence sauf autre source précisée (consulté le 25 mai 2015).
  75. Fiche AlloCiné sur Miracle à Milan, consultée le 01 novembre 2012.
  76. Fiche AlloCiné sur Mademoiselle Julie, consultée le 01 novembre 2012.
  77. Fiche AlloCiné sur La Porte de l'enfer, consultée le 01 novembre 2012.
  78. Fiche de Jacques Demy sur Boxofficestory.com, consultée le 25 mai 2015.
  79. Fiche AlloCiné sur If..., consultée le 01 novembre 2012.
  80. box-office français du 02 au 08 juillet 2014 sur Ecranlarge.com, consultée le 25 mai 2015.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l'or
  • Portail du cinéma français
  • Portail des récompenses et distinctions
  • Portail de Cannes
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.