Le syllogisme est un raisonnement logique composé de trois parties : une prémisse majeure (la majeure), une prémisse mineure (la mineure) et une conclusion obtenue à partie des deux éléments précédents. Le syllogisme conduit à des affirmations, se référant à des situations particulières qui sont généralement vraies. Pour cette raison, les syllogismes s’appliquent souvent à la littérature et à la rhétorique, ainsi qu’à un raisonnement irréfutable [1] . Ils sont une composante fondamentale de l’étude formelle de la logique et sont souvent inclus dans les tests d’aptitude pour vérifier la capacité de raisonnement logique des candidats.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Se familiariser avec les définitions du syllogisme

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    Reconnaissez comment un syllogisme forme un argument. Pour comprendre ce mode de raisonnement, il faut connaitre quelques termes souvent utilisés lorsqu’il est question de logique formelle. Au niveau le plus basique, un syllogisme est la séquence la plus simple d’une combinaison de prémisses logiques conduisant à une conclusion. On appelle prémisse une proposition utilisée comme élément de preuve dans un raisonnement. Une conclusion n’est rien d’autre que le résultat d’un raisonnement basé sur la relation entre la majeure et la mineure [2] .
    • La conclusion est en quelque sorte la « thèse » d’un argument. En gros, c’est ce qui peut être déduit des propositions.
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    Déterminez les composantes d’un syllogisme. Ce mode de raisonnement est composé de 3 éléments, dont la majeure, la mineure et la conclusion. Pour donner un exemple, la phrase tous les êtres humains sont mortels peut être considérée comme une prémisse principale, car elle indique un fait universellement accepté comme vrai. La phrase David Foster Wallace est un humain est une mineure [3] .
    • Il est à noter que la mineure est plus spécifique et étroitement liée à la majeure.
    • Si les deux propositions mentionnées ci-dessus sont considérées comme étant vraies, la conclusion logique du raisonnement devrait être David Foster Wallace est mortel.
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    Identifiez le terme majeur et le terme mineur. Les propositions majeures comme mineures doivent partager un terme avec la conclusion. Un terme que l’on retrouve non seulement dans la majeure, mais aussi dans la conclusion est appelé terme majeur et constitue le prédicat de la conclusion. Autrement dit, il indique quelque chose à propos du sujet de la conclusion. L’élément commun à la mineure et à la conclusion est le terme mineur et constitue le sujet de la conclusion [4] .
    • Considérons l’exemple suivant : tous les oiseaux sont des animaux. Les Urubus à tête rouge sont des oiseaux. Tous les Urubus à tête rouge sont des animaux.
    • Dans cet exemple, le mot animaux est le terme majeur, puisqu’il se retrouve dans la majeure et représente le prédicat de la conclusion.
    • Urubus à tête rouge est le terme mineur, étant donné qu’il se retrouve dans la mineure et représente le sujet de la conclusion.
    • Il convient de noter qu’il existe également un autre terme catégorique commun aux deux prémisses, en l’occurrence oiseaux. Il s’agit là du moyen terme, qui revêt une importance fondamentale lorsque l’on veut déterminer la figure d’un syllogisme et nous aborderons la notion de « figure » dans une étape ultérieure.
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    Recherchez les termes catégoriels. Si vous devez passer un test logique ou si vous cherchez juste à comprendre davantage les syllogismes, sachez que les cas de syllogismes que vous rencontrerez généralement appartiendront à certaines catégories. Autrement dit, ils seront basés sur un tel raisonnement : si_____ sont/ne sont pas [dans une catégorie], ____ sont/ne sont pas [aussi dans cette même catégorie ou une autre catégorie] [5] .
    • Une autre façon de schématiser la séquence logique d’un syllogisme pour certaines catégories est la suivante : certains/tous/aucun____ sont/n’est____.
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    Comprenez la répartition des termes dans un syllogisme. Chacune des trois composantes d’un syllogisme peut être présentée de quatre manières différentes, en fonction de la manière dont elle répartit (ou pas) les termes catégoriels. Considérez l’un de ces termes comme réparti uniquement si tous les éléments individuels de cette catégorie sont pris en compte dans le terme. Par exemple, dans la prémisse tous les êtres humains sont mortels, le sujet êtres humains est réparti parce que tous les membres appartenant à cette catégorie sont pris en compte (dans ce cas, il s’agit du mot mortels). Remarquez comment les quatre types de propositions ci-après diffèrent dans la façon dont elles distribuent (ou non) les termes catégoriels :
    • dans la phrase tous les X sont Y, le sujet (X) est réparti,
    • dans la phrase aucun X n’est Y, le sujet (X) et le prédicat (Y) sont répartis,
    • dans la proposition certains X sont Y, le sujet et le prédicat ne sont pas distribués,
    • dans la phrase certains X ne sont pas Y, seul l’attribut (Y) est réparti.
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    Identifiez un enthymème. L’enthymème n’est rien d’autre qu’une forme de raisonnement contenant un syllogisme elliptique ou tronqué. Il peut aussi être décrit comme un raisonnablement composé d’une seule proposition, ce qui peut vous aider à reconnaitre les raisons pour lesquelles (ainsi que la façon dont) les syllogismes sont un système de raisonnement pratique [6] .
    • Plus spécifiquement, un enthymème ne tient pas compte de la prémisse majeure et combine la mineure avec la conclusion.
    • Considérons ce syllogisme : tous les loups sont des canidés. Fantôme est un loup. Fantôme est un canidé. La même séquence logique est résumée par le même enthymème : fantôme est un canidé parce qu’il est un loup.
    • Un autre exemple d’un enthymème serait : David Foster Wallace est mortel parce qu’il est un être humain.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Identifier un syllogisme non valide

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    Faites la différence entre validité et vérité. Bien qu’un syllogisme puisse être logiquement valable, cela ne veut pas dire toujours que la conclusion à laquelle il conduit est en fait vraie. Si un syllogisme est valide, ses prémisses seront organisées de telle sorte qu’il n’y ait qu’une seule conclusion possible. C’est le critère qui importe le plus pour la validité logique. Toutefois, si les propositions elles-mêmes sont erronées, la conclusion pourrait être matériellement erronée [7] .
    • Par exemple, considérez ce syllogisme : tous les chiens peuvent voler. Bari est un chien. Bari peut voler. Ce syllogisme est valide d’un point de vue logique, mais puisque la majeure est erronée, la conclusion l’est sans aucun doute.
    • La structure d’un argument construit par un syllogisme (c’est-à-dire le raisonnement même de l’argument) est ce que vous évaluez en tenant compte de la validité logique d’un syllogisme.
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    Recherchez des indices linguistiques. Lorsque vous essayez de déterminer la validité d’un syllogisme, vous devez observer la nature des prémisses et la conclusion (forme affirmative ou négative). Il est à noter que si les deux propositions sont négatives, la conclusion doit l’être aussi. Si les deux prémisses sont positives, la conclusion doit l’être aussi. En plus, souvenez-vous qu’au moins l’une des deux prémisses doit être affirmative, puisqu’aucune conclusion logique ne peut être déduite de deux prémisses négatives. Si l’une de ces trois règles n’est pas respectée, vous pouvez conclure que votre syllogisme n’est tout simplement pas valide.
    • De plus, au moins une des prémisses d’un syllogisme valide doit avoir une condition universelle. Si les deux propositions sont particulières, aucune conclusion logique valable ne peut être obtenue. À titre d’exemple, certains chats sont noirs et certaines choses noires sont des tables sont des prémisses particulières. Autrement dit, elles ne peuvent pas aboutir à la conclusion que certains chats sont des tables.
    • Très souvent, vous remarquerez sans même y penser qu’un syllogisme ne respectant pas ces règles n’est pas valide, car ça peut paraitre illogique.
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    Méfiez-vous des syllogismes conditionnels. Un syllogisme conditionnel est un raisonnement hypothétique dont la conclusion n’est toujours pas valide, car elle dépend de la possibilité qu’une prémisse non fondée soit vraie. Un syllogisme conditionnel inclut un raisonnement basé sur le modèle si___, ___. Ce mode de raisonnement n’est pas valable s’il inclut d’autres éléments susceptibles de contribuer à une conclusion [8] .
    • Voici un exemple : si vous continuez à manger beaucoup de sucreries tous les jours, vous courez le risque de souffrir de diabète. Stéphane ne mange pas de sucreries tous les jours. Stéphane ne court aucun risque de souffrir de diabète.
    • Ce syllogisme n’est pas valide pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci, Stéphane pourrait manger abondamment de bonbons plusieurs fois par semaine (mais pas tous les jours), ce qui l’expose toujours à un risque de diabète. Ou bien, il pourrait manger un gâteau par jour, et cela lui ferait courir sans aucun doute le risque de souffrir de diabète.
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    Faites attention aux faussetés d’un raisonnement syllogistique. Un syllogisme peut impliquer une conclusion erronée, s’il sous-tend un argument fallacieux. Considérez cet exemple : Jésus a marché sur l’eau. Lézard Jésus-Christ marche sur l’eau. Lézard Jésus-Christ est Jésus. La conclusion est évidemment fausse, puisque le moyen terme (dans ce cas-ci la capacité à marcher sur l’eau) est absente dans la conclusion [9] .
    • Voici un autre exemple : tous les chiens adorent manger et Jean adore manger n’indiquent pas de manière logique que Jean est un chien.
    • Faites attention aussi aux faussetés d’une prémisse majeure illicite. Par exemple, considérez ce syllogisme : tous les chats sont des animaux. Les chiens ne sont pas des chats. Les chiens ne sont pas des animaux. Dans ce cas, le syllogisme n’est pas valable, car le terme majeur animaux n’est pas distribué dans la prémisse majeure : tous les animaux ne sont pas des chats, mais la conclusion est basée sur cette insinuation.
    • Il en va de même pour une prémisse mineure illicite. Par exemple, considérez ce syllogisme : tous les chats sont des mammifères. Tous les chats sont des animaux. Tous les animaux sont des mammifères. La non-validité réside dans le fait que tous les animaux ne sont pas des chats, mais la conclusion est basée sur cette insinuation non valide.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:
Déterminer le mode et la figure d’un syllogisme catégoriel

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    Reconnaissez les différents types de propositions. Si les deux prémisses d’un syllogisme sont acceptées comme valides, la conclusion peut aussi être valable. Cependant, la validité logique dépend également du mode et de la figure du syllogisme, lesquels éléments varient selon les propositions utilisées. Dans les syllogismes catégoriels, quatre formes différentes de propositions sont utilisées pour former les prémisses et la conclusion [10] .
    • Les propositions désignées par A sont universelles et affirmatives, c’est-à-dire que tous les [termes catégoriels ou spécifiques] sont [un autre terme catégoriel ou spécifique]. Comme exemple, tous les chats sont des félins.
    • Les propositions désignées E sont exactement l’opposé, c’est-à-dire des propositions universelles et négatives. Autrement dit, les [termes catégoriels ou spécifiques] ne sont pas [un autre terme catégoriel ou spécifique]. Comme exemple, les chiens ne sont pas des chats.
    • Les propositions désignées I incluent une qualification affirmative particulière, se rapportant à l’un des termes de la prémisse. Par exemple, certains chats sont noirs.
    • Les propositions désignées O incluent une qualification négative particulière. À titre d’exemple, certains chats ne sont pas noirs.
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    Identifiez le mode d’un syllogisme à partir de ses propositions. En vérifiant laquelle des quatre formes de propositions est utilisée, on peut réduire le syllogisme dans une séquence de trois lettres, ce qui permet de déterminer si la forme utilisée est valide ou pas pour ce syllogisme en particulier. Différentes figures de syllogismes seront décrites dans une étape suivante. Pour l’instant, focalisez-vous sur la possibilité de classer chaque composante d’un syllogisme (tant les prémisses que la conclusion) en fonction du type de proposition utilisée pour identifier le mode du syllogisme [11] .
    • Pour donner un exemple, considérez un syllogisme catégoriel du mode AAA : tous les X sont Y. Tous les Y sont Z. Par conséquent, tous les X sont Z.
    • Le mode fait uniquement référence aux types de propositions qui sont utilisés dans un syllogisme d’un ordre normal (la majeure - la mineure - la conclusion). Le mode peut aussi rester inchangé pour deux différentes formes appartenant à des figures différentes.
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    Déterminez la figure du syllogisme. Vous pouvez déterminer la figure d’un syllogisme en vous basant sur le rôle du moyen terme, c’est-à-dire s’il s’agit d’un sujet ou d’un prédicat. À titre de rappel, le sujet est ce sur quoi porte la phrase, alors que le prédicat est une qualité qui peut être attribuée à un sujet.
    • Dans un syllogisme de la première figure, le moyen terme est utilisé comme sujet dans la majeure et comme prédicat dans la mineure. Voici un exemple : tous les herbivores sont des animaux. Tous les moutons sont des herbivores. Tous les moutons sont des animaux.
    • Dans la deuxième figure, le moyen terme est utilisé comme prédicat dans les deux prémisses. Exemple : aucun chien n’est un herbivore. Tous les moutons sont des herbivores. Aucun mouton n’est un chien.
    • Dans la troisième figure, le moyen terme est utilisé comme sujet dans la majeure et comme sujet dans la mineure. Par exemple, tous les chiens sont des canidés. Tous les chiens peuvent mourir. Certains peuvent mourir, d’autres sont des canidés.
    • Dans la quatrième figure, le moyen terme est utilisé comme prédicat dans la majeure et comme sujet dans la mineure. Par exemple, aucun chat n’est un chien. Tous les chiens sont des animaux. Certains animaux ne sont pas des chats.
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    Identifiez les modes valides. Bien qu’il y ait 256 modes possibles de syllogismes (il y a 4 modes possibles (A/E/I/O) pour chaque élément d’un syllogisme et 4 différentes figures), seuls 19 modes sont logiquement valables.
    • Pour les syllogismes de la première figure, les figures valides sont AAA, AII, EAE et EIO.
    • La deuxième figure n’est valable que pour les modes EAE, EIO, AOOO et AEE.
    • Dans le cas de la troisième figure, seuls les modes AAI, AII, IAI, OAO, EAO et EIO sont valides.
    • Pour les syllogismes de la quatrième figure, les modes AEE, AAI, EAO, IAI et EIO sont valables.
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