Le xéropaysagisme est un type de jardinage qui consiste à organiser un environnement fait de plantes qui consomment peu d'eau. Ce terme, qui vient d'un mot de l'ancien grec signifiant sec, a été inventé en 1978 dans le centre d'administration des eaux de la ville de Denver. Depuis cette date, les autorités de la région ont favorisé le xéropaysagisme dans tous les endroits du Colorado où l'eau se fait rare [1] . Les paysagistes qui n'ont jamais tenté de pratiquer ce type de jardinage pensent généralement qu'il ne peut produire que des environnements « de rochers et de cactus », mais vous allez entrevoir les nombreuses possibilités qu'offre cet art qui permet en fait de créer une très grande variété de magnifiques décors.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Planifier son projet de xéropaysagisme

  1. 1
    Dessinez un plan de votre jardin ou de l'espace que vous voulez aménager. Indiquez les distances entre les bâtiments, les grillages, les arbres et toutes les structures permanentes. Étiquetez chaque aire spécifique que vous allez créer, comme un espace ouvert ou un parterre de plantes à fleurs, par exemple, même si vous n'avez au départ qu'une vague idée de ce que vous allez faire.
  2. 2
    Indiquez sur le plan les zones d'ensoleillement. Le xéropaysagisme consiste à installer à des endroits aux caractéristiques de sècheresse très précises, qui dépendent en grande partie de la quantité de soleil reçue, les plantes les plus appropriées. Pour connaitre les conditions d'ensoleillement dans votre jardin, vous pouvez relever pour des tranches de 4 heures la quantité de rayons solaires que reçoit chaque zone particulière. N'oubliez pas que l'intensité du rayonnement solaire varie tout au long de l'année et notamment d'une saison à une autre. N'utilisez pas des plantes vivaces qui vivent habituellement dans des zones tropicales si vous habitez dans une région où les hivers sont froids et sombres.
    • Un des moyens d'indiquer une zone d'ensoleillement spécifique est de l'entourer de pointillés sur le plan et d'ajouter une note informative. Pour une journée, mentionnez la quantité de soleil en heures que reçoit chaque zone délimitée par des pointillés.
  3. 3
    Analysez la composition du sol de votre jardin et faites des ajustements en fonction des résultats. Vous pouvez envoyer des échantillons de sol pour analyses à des techniciens travaillant pour le ministère de l'Agriculture ou à une coopérative locale qui dispose des instruments pour les faire. Vous obtiendrez alors une multitude d'informations qui vous permettront de sélectionner les plantes les mieux adaptées au sol de votre jardin et de savoir quand vous devez enrichir la terre. Pour chaque plante, il existe une plage de valeurs de pH, un type de sol et un taux de nutriments qui lui correspondent le mieux. Vous pouvez facilement trouver ce genre d'informations dans l'Internet.
    • Si vous souhaitez augmenter le taux de nutriments dans le sol ou son taux de rétention d'eau, vous pouvez mélanger une épaisseur de 3 à 5 centimètres de compost avec une épaisseur 3 fois supérieure de sol.
    • S'il n'est pas possible d'effectuer l'analyse du sol de votre jardin, choisissez de préférence des plantes de la région, pour lesquelles il n'y a généralement pas besoin d'ajuster le sol.
  4. 4
    Apprenez à connaitre le climat de votre région. Accédez à des registres de relevés de taux d'humidité et de températures pour connaitre les zones les plus arides de votre région. Vous pouvez rechercher en ligne les taux de précipitations pour la zone précise dans laquelle vous habitez. Sélectionnez les plantes en fonction de ces données pour avoir le moins possible d'eau et de nutriments à leur fournir.
    • Si les précipitations se produisent essentiellement durant une brève période de l'année, pendant un mois d'été, par exemple, choisissez des plantes qui sont capables de résister à de grandes variations du taux d'humidité du sol comme celles qui sont bien adaptées aux climats de moussons ou aux étés secs.
  5. 5
    Procurez-vous une liste de plantes qui sont adaptées à votre région. Pour cela, rendez-vous sur un site Web de l'INRA ou bien cherchez dans des livres ou des encyclopédies Web traitant du jardinage. Si possible, choisissez des plantes qui se développent naturellement dans des conditions qui correspondent à celles que l'on rencontre dans votre jardin. Vous allez disposer les plantes de votre jardin xérophile en couches organisées chacune autour d'un point de rétention d'eau comme une souche d'arbre creuse ou un bassin en pierre [2] . L'organisation du jardin xérophile se fait essentiellement autour de :
    • petites oasis faites de plantes vivement colorées qui ont besoin de peu d'eau ;
    • étroites allées qui entourent les oasis qui peuvent être tapissées de végétaux qui ne nécessitent presque pas d'eau ;
    • discrètes zones arides avec un taux de rétention d'eau très bas qui convient aux plantes les plus résistantes.
    Publicité

Partie 2
Partie 2 sur 3:
Créer son jardin xérophile

  1. 1
    Choisissez les emplacements des oasis. Ce sont ces portions de votre jardin qui recevront le plus d'eau et d'attention, c'est pourquoi vous pouvez choisir des plantes qui ont besoin d'une quantité d'eau relativement importante. Exploitez au mieux les ressources en eau en les concentrant dans les zones les plus visibles sur lesquelles vous allez installer de grandes et belles plantes. Choisissez comme emplacements pour les oasis des aires privilégiées qui disposent d'un des atouts suivants :
    • une palissade ou une rangée d'arbustes qui permet la rétention d'eau en faisant écran aux rayons du soleil [3]  ;
    • le bas d'une pente ou d'un toit d'où l'eau peut couler ou bien un fossé ou une mare où l'eau peut s'accumuler ;
    • une configuration du sol qui réduit l'évaporation de l'eau en limitant notamment l'exposition aux rayons du soleil.
  2. 2
    Arrangez les plantes dans chaque oasis. Les plantes qui sont d'un côté du massif qui est accolé à une structure sont probablement moins exposées aux rayons solaires. Vous devez donc placer dans ces endroits les plantes qui sont moins résistantes que les autres à la chaleur et laisser aux endroits les plus ensoleillés celles qui résistent le mieux à la sècheresse. En fonction des ressources d'eau très localisées d'un massif, vous pouvez considérer l'ajout d'une source supplémentaire comme :
  3. 3
    Soyez parcimonieux en ce qui concerne la pelouse. Si vous souhaitez offrir une surface herbeuse aux enfants et aux animaux, vous devez en planifier très minutieusement la création. Pour conserver une pelouse bien verte dans un endroit naturellement sec, il faut l'arroser régulièrement. Réduisez la surface de la pelouse au strict nécessaire et faites en sorte qu'elle s'étende à proximité des oasis et de leurs sources d'eau, mais aussi sur des pentes où elle contribuera à empêcher l'érosion du sol en retenant la terre avec ses racines [4] .
    • La fétuque, l'herbe aux bisons et le Boutelou gracieux demandent beaucoup moins d'eau que les autres gazons.
  4. 4
    Créez des zones intermédiaires. Entourez les oasis ou les surfaces herbeuses avec des végétaux qui ne nécessitent que des ressources moyennes en eau et en ensoleillement. Vous pouvez créer des cascades de végétaux qui s'étendent depuis les oasis, avec leurs grandes et belles plantes, jusqu'aux aires arides, avec leurs petites espèces très résistantes, en passant par les zones intermédiaires qui présentent des plantes relativement basses et peu chatoyantes comme des graminées d'ornement, des buissons et des arbustes. Cependant, ces zones de transition ne sont pas nécessaires s'il y a entre les oasis des murets de soutènement pour retenir l'eau.
  5. 5
    Aménagez des surfaces arides. Ces zones, qui sont largement exposées aux rayons du Soleil, ont un sol sec et elles se trouvent à l'écart, assez loin des regards. Vous devez y installer les espèces de plantes qui sont naturellement les plus résistantes à la sècheresse. Choisissez de préférence des plantes de la région qui ne nécessitent pas pour survivre qu'on les arrose. Vous pouvez organiser ces zones arides de différentes manières.
    • Vous pouvez installer de petites plantes grasses ou des végétaux plus grands comme des arbustes et certaines espèces de cactus. Ce choix est adapté aux zones très sèches où les oasis peuvent ne pas suffire pour donner assez de couleurs à votre jardin.
    • Vous pouvez aussi créer un tapis de végétation de mousses ou de trèfles des prairies pour remplacer la pelouse trop gourmande en eau.
    • Sur des zones arides particulièrement visibles, pour des raisons esthétiques, vous pouvez tenter d'implanter une grande formation végétale qui demande relativement peu d'eau comme un large arbuste de la région ou un parterre de fleurs dans une brouette, par exemple.
    Publicité

Partie 3
Partie 3 sur 3:
Prendre soin de son jardin

  1. 1
    Installez du paillis. Sélectionnez le type de matières organiques qui va supprimer les mauvaises herbes tout en enrichissant le sol. Les paillis à base de bois sont particulièrement recommandés pour préserver l'humidité du sol, mais ils se décomposent relativement vite, ce qui fait qu'il faut en répandre régulièrement sur le sol. Par contre, cet inconvénient n'existe pas avec une couverture de graviers qui a tout de même le défaut de retenir excessivement la chaleur dans le sol dans les aires les plus ensoleillées, ce qui est souvent fatal pour les plantes les moins résistantes [5] . Quel que soit votre choix de matériau, organique ou minéral, la couverture doit avoir une épaisseur comprise entre 5 et 10 cm autour des arbustes et des arbres ainsi qu'autour des parterres de fleurs et elle ne doit pas recouvrir la base des tiges des végétaux [6] .
    • Ne recouvrez pas le sol avec un matériau en plastique qui ne laisse pas passer l'eau et l'air.
  2. 2
    Envisagez d'installer un système d'irrigation simple. Préférez un système au goutte-à-goutte qui évite le gaspillage d'eau en limitant son évaporation et en empêchant tout ruissèlement. Si vous optez pour un système d'arrosage avec gicleurs, limitez au minimum la puissance des jets et installez un détecteur de pluie qui arrêtera automatiquement le système les jours de pluie [7] .
  3. 3
    Organisez bien les séances d'arrosage. Que vous arrosiez vos plantes vous-même ou que vous utilisiez un système d'arrosage automatique pour le faire, vous devez faire en sorte que l'eau pénètre assez profondément dans la terre pour favoriser la croissance des racines les plus profondes. Arrosez toujours le soir ou en fin d'après-midi ou bien tôt le matin (après 18 h et avant 10 h) pour limiter le gaspillage d'eau par évaporation.
  4. 4
    Utilisez peu de fertilisants. Il existe des systèmes automatiques qui répandent les fertilisants par très petites quantités, ce qui réduit considérablement le risque de saturer le sol avec ce type de substances [8] . En utilisant trop d'engrais, vous risquez de favoriser des plantes qui vont considérablement croitre au-dessus du sol tandis que leurs racines vont rester sous-développées. Ces plantes consommeront beaucoup de ressources tout en restant relativement fragiles à cause de leur faible enracinement.
  5. 5
    Occupez-vous régulièrement de votre jardin xérophile. Déambulez régulièrement dans les allées de votre jardin et observez bien les plantes, ce qui vous permettra de repérer très tôt les signes annonciateurs de problèmes et de réagir avant qu'ils ne se développent vraiment. Voici quelques conseils que vous pouvez suivre pour avoir un jardin qui conserve son attrait avec des plantes qui profitent des ressources en eau de manière optimale [9] .
    • Arrachez les mauvaises herbes à la main avant qu'elles soient bien enracinées dans le sol.
    • Réduisez l'apport en eau et en produits fertilisants pour les plantes qui se développent beaucoup en surface, mais qui conservent de faibles systèmes racinaires.
    • Quand vous tondez les surfaces herbeuses de votre jardin xérophile, ne coupez que le tiers supérieur des tiges des herbes en utilisant une lame très bien aiguisée pour ne pas les déchirer [10] .
    Publicité

Conseils

  • Commencez par planter des arbres ou des arbustes et installez des structures coupe-vents avant de couvrir le sol de plantes basses. Ces premiers éléments vont constituer une protection pour la plupart des plantes du jardin contre les coups de vent violents et les brulants rayons du soleil.
  • Renseignez-vous auprès de l'INRA pour obtenir des informations sur la plupart des plantes de votre région qui consomment peu d'eau et qui peuvent donc être utilisées dans votre jardin xérophile.
  • L'art du jardinage xérophile est souvent présenté comme une activité basée sur « 7 principes » qui vous ont tous été exposés dans cet article.
Publicité

Avertissements

  • Avant de collecter des plantes dans la nature, assurez-vous que cela est permis. Vous n'avez pas forcément le droit de déterrer une plante qui se trouve dans un endroit isolé hors de toute propriété privée.
Publicité

À propos de ce wikiHow

wikiHow est un wiki, ce qui veut dire que de nombreux articles sont rédigés par plusieurs auteurs(es). Pour créer cet article, 20 personnes, certaines anonymes, ont participé à son édition et à son amélioration au fil du temps. Cet article a été consulté 6 445 fois.
Catégories: Jardinage
Publicité