Chez le cheval, le jarret est formé par l’articulation des membres postérieurs se trouvant entre le tibia et le tarse. C’est l’équivalent de la cheville chez l’humain. En cas de blessure de cette articulation, le vétérinaire peut prescrire des infiltrations, et injecter de l’acide hyaluronique ou un corticostéroïde à action prolongée dans le jarret du cheval. Les corticostéroïdes diminuent l’inflammation dans l’articulation et l’acide hyaluronique augmente la viscosité du liquide articulaire. Ainsi, la douleur du cheval est réduite, et il peut continuer à se déplacer. Ce traitement diminue également les risques de dommages permanents, notamment la formation d’éclats de cartilage articulaire ou des lésions de la capsule articulaire [1] . Si vous remarquez des changements au niveau du jarret de votre cheval, des signes d’une douleur localisée dans cette région ou même plus générale, votre monture a peut-être besoin d’une infiltration. En premier lieu, vous devrez observer la démarche de l’animal pour déterminer s’il boite. Ensuite, il s’agit de vérifier que ce problème vient effectivement de l’un de ses jarrets.

Partie 1
Partie 1 sur 2:
Identifier les problèmes de boiterie

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    Sachez qu’une douleur peut indiquer des blessures variées. En effet, les signes d'une douleur au jarret, à la hanche ou dans le bas de l’échine se recoupent très largement. Donc, un cheval présentant ce type de symptômes doit subir des examens visant à en déterminer l’origine. C’est pourquoi il est important de savoir reconnaitre les signaux d’un malaise à un membre postérieur.
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    Détectez les comportements signalant une douleur. Certains chevaux la ressentent comme une attaque et leur instinct les pousse à fuir. Ils deviennent irritables lorsque vous les montez. Même s’ils sont habituellement doux, ils peuvent charger, se mettre à ruer, ou refuser de franchir les obstacles [2] .
    • Un changement dans le caractère de votre cheval peut signifier qu’il sent une douleur. Par exemple, vous devez vous interroger s’il essaye de mordre, s’il rue ou s’il montre d’autres signes de mauvaise humeur lors du pansage de ses membres postérieurs.
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    Demandez-vous si votre cheval travaille comme d’habitude. Autrement dit, posez-vous la question de savoir s’il mobilise son plein potentiel. S’il essaye de limiter sa gêne en évitant de se fatiguer, cela peut produire différents effets. Par exemple :
    • il se déplace moins rapidement ou moins facilement,
    • il saute moins haut.
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    Regardez s'il est lourdement déséquilibré sur l’avant. Cela signifie qu’il essaye d’alléger le poids pesant sur son arrière-main en déplaçant son centre de gravité vers l’avant.
    • Dans cette position, il met plus de poids sur ses membres antérieurs ce qui rend ses déplacements plus pénibles, car il a du mal à lever ses pattes avant.
    • S’il ressent une douleur à l’un de ses membres postérieurs, votre cheval peut raccourcir les mouvements de ses pattes de derrière.
    • Lorsque vous le montez, demandez à un ami de filmer ses mouvements en se plaçant sur le côté. Observez si le cheval baisse sa tête pour équilibrer son arrière-main. Vérifiez si toutes les pattes font des foulées égales ou si l’une d’entre elles fait de plus petits pas [3] .
    • Demandez aussi à votre ami de filmer en se plaçant derrière votre monture, hors de portée d’un coup de sabot. Vérifiez si les hanches de la monture montent et descendent avec la même amplitude. Un cheval avec une patte arrière douloureuse essayera de la protéger ce qui diminuera l’amplitude du mouvement de la hanche correspondante [4] .
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    Notez si votre cheval emploie pleinement ses membres postérieurs. Pour que ses déplacements soient fluides, le cheval utilise la puissance de son arrière-main et bande ses pattes postérieures pour qu’elles le propulsent vers l’avant.
    • Si cette poussée est douloureuse, l’animal hésitera à y mettre de l’énergie et se déplacera plus lentement.
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    Suivez les capacités de votre cheval à sauter. Lors d’un saut, l'animal déplace son poids vers l’arrière ce qui accroit considérablement la charge pesant sur ses membres postérieurs. S’il sent une douleur, il se soulagera de cette gêne en évitant d’utiliser ses capacités musculaires maximales lors des sauts.
    • Votre cheval peut perdre rapidement de la hauteur, ce qui signifie qu’il heurtera des barres d’obstacle qu’il passait facilement avant.
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    Identifiez les difficultés rencontrées après les sauts. Lors de la réception après un saut, le cheval replie ses pattes sous son corps de façon à disposer du ressort nécessaire à un nouveau départ sur sa prochaine foulée.
    • Si sa patte arrière est douloureuse, il peut glisser et se réceptionner maladroitement.
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    Observez la posture de l’animal à l’arrêt. Une douleur au jarret ou un inconfort au niveau de l’arrière-main influent sur la posture du cheval. Il aura tendance à déplacer le poids de son corps pour minimiser la pression exercée sur le membre endolori.
    • Il se reposera peut-être sur une patte arrière plutôt que l’autre quand il est à l’arrêt.
    • Il aurait tendance à se tenir avec la patte endolorie repliée sous son ventre afin qu’elle ne supporte pas de poids et que le jarret ne soit pas sollicité.
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    Déterminez les modifications de l’allure de votre monture. La douleur altère ce qu’on appelle l’allure du cheval, c’est-à-dire la façon dont il se déplace. Un cheval ayant mal aux jarrets et aux membres aura tendance à faire de plus petits pas ou fera de plus petites foulées avec ses pattes postérieures. Il transfère son poids sur ses membres antérieurs, et cela lui donne une silhouette voutée avec une arrière-main tassée et un port de tête bas.
    • Comme la flexion de l’articulation est douloureuse, le cheval ne peut pas lever sa patte correctement et il aura tendance à trébucher.
    • Faites marcher ou trotter votre cheval sur du sable, afin de suivre ses empreintes de sabots. L’empreinte d’une patte arrière endolorie sera plus vers l’intérieur au lieu d'être dans le prolongement de la patte avant qui la précède.
    • Si votre cheval est blessé au jarret, il peut avoir des difficultés à reculer suivant une ligne droite. En effet, la patte endolorie fait de plus petites foulées, et le cheval se déplace naturellement en tournant du côté où il a mal.
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    Guettez les symptômes d’amyotrophie. Votre cheval a peut-être un problème de jarret, si vous observez une réduction de la masse musculaire au niveau de la hanche et de la cuisse d’une de ses pattes. Cette atrophie musculaire vient du fait que le cheval protège cette patte et qu’il la sollicite de manière insuffisante. Lorsque les muscles ne sont pas suffisamment utilisés, ils peuvent commencer à dépérir. Toutefois, sachez que cette fonte musculaire ne permet pas d'affirmer que la douleur de votre cheval provient de son jarret. Tout ce que vous pouvez dire, c'est que l'animal ressent une gêne au niveau du membre touché.
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    Consultez un vétérinaire pour une analyse approfondie. Si votre cheval a un problème de locomotion, appelez un vétérinaire pour qu’il l’examine minutieusement. Vous pouvez aussi continuer l’examen vous-même, et vérifier que la difficulté se situe au niveau du jarret.
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Partie 2
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Vérifier s’il s’agit d’un problème de jarret

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    Recherchez des signes de gonflement. Un traumatisme au jarret, comme une entorse, entraine la libération d’hormones telles que les prostaglandines, l’histamine et la bradykinine. Ces substances agissent sur les vaisseaux sanguins en les rendant plus perméables. Il en résulte un écoulement de liquide dans la zone de la blessure provoquant un œdème, qui produit deux effets. D’une part, le liquide empêche les substances toxiques et nocives de passer dans la circulation sanguine générale. D’autre part, ce liquide riche en globules blancs aide à prévenir les infections.
    • Si vous avez un doute sur le gonflement d’un jarret, comparez-le avec l’autre. Regardez si les zones habituellement « creuses » sont enflées. Parfois, en tâtant les jarrets de votre animal, vous vous apercevrez que l’un d’eux est gonflé, et vous détecterez ainsi les différences.
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    Surveillez les signes de fonte musculaire. Cette fonte résulte généralement d'un emploi insuffisant du muscle concerné. Même si une perte de masse musculaire dans un membre postérieur ne signifie pas forcément une blessure au jarret, cela peut indiquer une souffrance chez l’animal et vous devez y être attentif [5] .
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    Palpez le jarret pour voir s’il est chaud. Une inflammation génère de la chaleur. Touchez le jarret potentiellement blessé. S'il est plus chaud que les autres parties de la patte, il est peut-être touché.
    • Comparez la température du jarret suspect avec celle de l’autre jarret.
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    Faites un test de flexion. Pendant ce test, le jarret est plié et maintenu dans une position extrême pendant 30 secondes à 3 minutes. Théoriquement, s’il est douloureux avant le test, la boiterie de l’animal sera accentuée lorsque vous relâcherez votre pression sur l’articulation. Voici comment pratiquer ce test [6] .
    • Avant le test, placez-vous derrière le cheval et faites-le trotter pour qu’il s’éloigne de vous en ligne droite. Essayez de discerner la hanche qui a la plus grande amplitude de mouvement de bas en haut.
    • Pendant le test, pliez le jarret, puis répétez le trot. Théoriquement, si le jarret était douloureux avant la flexion, la boiterie sera accentuée sur quelques foulées.
    • Ce test n’est pas totalement fiable, car il est impossible de plier uniquement l’articulation du jarret. En prenant la patte et en la maintenant en flexion, vous modifiez également la position du boulet et des articulations de la hanche. La pression la plus importante est supportée par l’articulation du jarret, mais il est possible que ce test aggrave une douleur au niveau d’une autre articulation, et perturbe les résultats.
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    Pratiquez un test de blocage nerveux local. Pour ce faire, vous devez vous adresser à un vétérinaire. Durant l’opération, on anesthésie le cheval au niveau du jarret potentiellement blessé. Si la blessure est réelle, le cheval n’aura plus mal après l’anesthésie et il ne boitera plus. Encore une fois, ce test doit être pratiqué par un vétérinaire. Voici comment il se déroule.
    • Dans un premier temps, le vétérinaire stérilise la peau du cheval avec un exfoliant chirurgical à l’endroit où il va injecter le produit anesthésique. Puis, en utilisant une aiguille de calibre 20 ou 22 mesurant environ 4 cm, il injecte 1 ml d’anesthésique local juste sous la peau, sur le trajet du nerf fibulaire superficiel et du nerf fibulaire profond.
    • Un test de flexion est ensuite pratiqué dans les 15 minutes suivant l’anesthésie. En effet, passé ce délai, le produit anesthésique peut se diffuser dans la partie inférieure du membre et l'engourdir, ce qui altèrera l’allure du cheval.
    • Si la partie inférieure du membre est trop engourdie, le cheval peut trainer la patte et érafler l’arrière de son sabot. Dans ce cas, vous devez bander le bas de la patte pour réduire les risques d’écorchures.
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    Envisagez un examen radiographique. Si le test de flexion ou le blocage nerveux mettent en évidence une blessure au jarret, vous pouvez recourir à la radiographie. Cet examen sert à détecter les fractures, les changements osseux causés par l’arthrite, le gonflement de la capsule articulaire et les cancers des os.
    • Le vétérinaire réalisera les radiographies alors que votre cheval est debout. Pour cela, il utilisera une machine portative. Généralement, il réalise deux clichés : une vue latérale et une vue antérieure postérieure du jarret en regardant vers la queue de l’animal.
    • Il est possible que cet examen se révèle négatif alors que votre cheval sent réellement une douleur au niveau du jarret. En effet, les rayons X permettent de détecter les problèmes osseux et non les cas d’inflammation de la capsule articulaire. De nombreux vétérinaires préfèrent vérifier si votre cheval souffre d’une fracture avant de prescrire des infiltrations, car les stéroïdes peuvent ralentir la guérison des os. Si la radiographie ne montre rien alors que votre cheval souffre, le praticien fera probablement des infiltrations.
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    N’hésitez pas à demander l’avis d’un vétérinaire. Il cherchera d’autres signes d’inconfort chez votre cheval, comme un placement inhabituel de ses pieds, des mouvements de tête, des foulées raccourcies ou des variations de poids. Le vétérinaire vérifiera aussi que le poids du cheval est réparti uniformément entre ses membres inférieurs.
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Conseils

  • L’acide hyaluronique peut être comparé à un lubrifiant. Une fois injectée, cette substance visqueuse facilite les mouvements de l’articulation, comme l’huile dans un moteur de voiture. C’est pourquoi elle est souvent utilisée pour protéger les articulations des chevaux de compétition, et pour prévenir les risques de lésions traumatiques lors d’activités à fort impact, comme le crosscountry ou le saut d’obstacle [7] .
  • Si votre cheval est blessé au jarret, il aura des difficultés à reculer droit. La raison est que la jambe endolorie ne fournit pas l'effort nécessaire, et le cheval sera enclin à se déplacer vers le côté affecté.
  • Comme il a été dit précédemment, demandez l'avis d'un vétérinaire en cas de besoin. N'oubliez pas que la boiterie est plus évidente à des rythmes lents, comme le pas ou le trot. En cas de doute, consultez un vétérinaire.
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Avertissements

  • Les infiltrations de stéroïdes ne sont pas une solution adaptée à toutes les boiteries dues à une blessure au jarret. Par exemple, si l’articulation est infectée, l’injection de stéroïde amoindrit la capacité de l’animal à se défendre contre l’infection. Cela peut avoir des conséquences désastreuses, comme l’arthrite septique.
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À propos de ce wikiHow

Ryan Corrigan, LVT, VTS-EVN
Coécrit par:
Technicienne vétérinaire agréée
Cet article a été coécrit par Ryan Corrigan, LVT, VTS-EVN. Ryan Corrigan est technicienne vétérinaire agréée en Californie. Elle a obtenu sa licence en technologie vétérinaire à l'université de Purdue en 2010. Elle est également membre de l'Académie des techniciens infirmiers vétérinaires équins depuis 2011. Cet article a été consulté 29 503 fois.
Catégories: Chevaux
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