Église Saint-Pierre de Sauveplantade

L'église Saint-Pierre de Sauveplantade est une église d'architecture romane située dans la commune de Rochecolombe, en Ardèche, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette église — représentative du premier âge roman en Vivarais — est l'une des plus petites de la chrétienté.

Église Saint-Pierre
de Sauveplantade à Rochecolombe
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Pierre
Type Église paroissiale
Rattachement Paroisse Sainte-Marie de Berg et Coiron - Diocèse de Viviers
Fin des travaux XIe siècle
Style dominant Roman
Protection  Classé MH (1907)[1]
Géographie
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ardèche
Ville Rochecolombe
Coordonnées 44° 32′ 07″ nord, 4° 26′ 07″ est
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

L'église Saint-Pierre de Sauveplantade est située dans le hameau de Sauveplantade sur le territoire de la commune de Rochecolombe, en Ardèche.

Sauveplantade vient du latin sylvia plantada témoin d'un passé où le site était recouvert de forêts exploitées. Le site était occupé à l'époque gallo-romaine, et comprenait un sanctuaire dédié à Jupiter. Une cippe porte l'inscription: « JOVI OPTIMO MAXIMO LOCUM HUNC LUCIUS VALERIANUS MARTIUS CONSTITUIT ET CONSECRAVIT » (À Jupiter très grand, très bon, Lucius Vélérianus Martius a constitué et consacré ce locus - oratoire ? lieu de prière ?). La voie d'Antonin le Pieux reliant Nîmes à Alba devait passer près de Sauveplantade, sinon à Sauveplantade même. Plusieurs bornes milliaires ont été retrouvées, dont une à Saint-Germain. Sauveplantade pourrait être l'une des vicairies (circonscription administrative du comté) de Vivarais, la Vicaria Silvatensis.

Historique

Selon la Charta Vielha, liste des biens de l'église épiscopale du Vivarais mis à jour en 950 par l'évêque de Viviers, cette église est confiée par donation aux évêques de Viviers par Aginus et sa femme Pétronille. De cette première église subsisterait un baptistère par immersion, deux colonnes romanes avec chapiteaux.

Au XIe siècle, Sauveplantade est un prieuré bénédictin rattaché à l'abbaye de Cruas. Les évêques-comtes de Viviers vont progressivement inféoder leurs propriétés à des familles chevaleresques qui construisirent des châteaux, les Vogüé et les Balazuc. Au fur et à mesure que diminue le pouvoir royal s'affirme celui des féodaux. Dans le Vivarais, c'est la famille de Vogüé, qui résidait à Vogüé et Rochecolombe, qui va s'affirmer.

L'insécurité née de la guerre de Cent Ans va pousser les familles à se regrouper près des châteaux. Les habitants de Sauveplantade vont se rapprocher du château que les Vogüé avaient construit à Rochecolombe. Le village va être déserté.

À partir du XVe siècle, le prieur de Sauveplantade devint « commendataire », c'est-à-dire titulaire du bénéfice ; il en touchait les revenus, n'était plus tenu à résidence, vivait à Cruas et déléguait ses pouvoirs ecclésiastiques à un desservant, un « vicaire perpétuel », dont la nomination relevait de l'évêque[2].

L'église a peu souffert des guerres de Religion et de la Révolution, et elle a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Description

1 : Pierre dédiée à Jupiter
2 : Colonne
3 : Baptistère
4 et 5 : Colonne de style wisigoth
6 : Absidioles
7 : Croisée de transept et coupole sur trompes
8 : Tombe des Vogüé
  • L'église mesure 8,30 mètres de long et 3,30 mètres de large.
  • Elle est construite en pierres de taille.
  • C'est un « modèle réduit » d'église bénédictine. Elle reprend le plan en croix latine avec une courte nef de deux travées, un transept donnant accès à l'abside du chœur et deux absidioles. La croisée du transept est surmontée d'une coupole octogonale montée sur trompes coniques. La coupole se termine sur une cheminée tronconique qui se prolonge jusqu'au premier étage du clocher.
  • L'église possède deux curieux chapiteaux posés sur les piliers à l'ouest de la croisée. Leur forme les rapproche des chapiteaux wisigothiques et mozarabes d'Espagne, par exemple ceux de l'église San Pedro de la Nave, du VIIe siècle. Ce sont probablement des chapiteaux de la première église.
  • Deux membres de la famille Vogüé ont été enterrés dans le transept de l'église : Pierre de Vogüé (né vers 1390-1395, mort en 1469) et Antoine, fils de Pierre, mort en 1506.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Robert Saint-Jean, Jean Nougaret, Vivarais Gévaudan romans, p. 203-206, Éditions Zodiaque (collection La nuit des temps no 75), La Pierre-qui-Vire, 1991 (ISBN 2-7369-0186-X)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’architecture chrétienne
  • Portail du catholicisme
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de l’Ardèche
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.