Élection présidentielle sénégalaise de 2019
L'élection présidentielle sénégalaise de 2019, la onzième depuis l'indépendance du pays, a lieu le dimanche afin d'élire le président de la République du Sénégal.
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Élection présidentielle sénégalaise de 2019 | ||||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
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Population | 16 209 125 | |||||||||||||
Inscrits | 6 683 043 | |||||||||||||
Votants | 4 428 680 | |||||||||||||
66,27 % 14,7 | ||||||||||||||
Macky Sall – APR | ||||||||||||||
Voix | 2 555 426 | |||||||||||||
58,26 % | ||||||||||||||
Idrissa Seck – Rewmi | ||||||||||||||
Voix | 899 556 | |||||||||||||
20,51 % | ||||||||||||||
Ousmane Sonko – PASTEF | ||||||||||||||
Voix | 687 523 | |||||||||||||
15,67 % | ||||||||||||||
Président de la République du Sénégal | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Macky Sall APR |
Macky Sall APR | |||||||||||||
Le président sortant Macky Sall, candidat de l'Alliance pour la République, est réélu dès le premier tour avec plus de 58 % des voix.
Contexte
Les élections législatives de 2017 ont été favorables à la majorité. La coalition gouvernementale Unis par l'espoir (Benno Bokk Yakaar, BBY) obtient près de la moitié des voix (49,5 %) et 125 des 165 sièges. Un an plus tôt, le référendum constitutionnel avait été approuvé à 62,5 %.
Mode de scrutin
Le président de la République du Sénégal est élu pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. À la suite du référendum constitutionnel de 2016, la durée du mandat a été réduite de sept à cinq ans. Cette durée avait déjà été en vigueur avant 1993 et pour le scrutin de 2007.
Candidats
Annonces des candidatures et début de campagne
Le scrutin a lieu à la suite de l'introduction d'une réforme du système de candidatures introduisant l'obligation pour les candidats de recueillir des parrainages de la part d'électeurs inscrits sur les listes électorales. Les candidats doivent ainsi rassembler les signatures d'au moins 0,8 % des inscrits, soit un peu moins de 45 000 signatures, dont au moins 2 000 dans au moins sept des quatorze régions que comporte le pays, le reste pouvant être collecté dans l'ensemble du reste du pays ainsi que chez la diaspora. Les électeurs ne peuvent par ailleurs parrainer qu'un seul candidat à la fois[1].
87 candidats potentiels se sont inscrits auprès du Ministère de l'Intérieur en vue de recueillir les parrainages nécessaires à la candidature[2].
Le dépôt des parrainages pouvait être effectué jusqu'au . Selon Le Quotidien, seule une vingtaine de candidats maintiennent leurs candidatures. La caution fixée à 30 millions de franc CFA et la nécessité d'obtenir un parrainage auraient dissuadé plusieurs candidats. La liste des candidatures validées par le conseil constitutionnel devait être rendue publique le [3].
Validations des candidatures
Le , le Conseil constitutionnel annonce une liste provisoire de cinq candidatures : Madické Niang, Issa Sall, Macky Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko[4]. La liste provisoire est validée le [5].
Ainsi, le scrutin présente une figure inédite au Sénégal de par le faible nombre de candidats (5 contre 14 en 2012 et 15 en 2007) et par l'absence des partis historiques. Le Parti socialiste sénégalais et l’Alliance des forces de progrès soutiennent en effet le président sortant Macky Sall, tandis que le Parti démocratique sénégalais (PDS) n'a pu faire valider par le Conseil constitutionnel la candidature de Karim Wade. Si trois des candidats sont des anciens ministres et Premiers ministres du libéral Abdoulaye Wade (Niang, Macky Sall et Seck), les deux autres candidats représentent des courants jusqu'alors absents des élections présidentielles, l'un (PASTEF) qui prone le patriotisme, l'autre (PUR) que dirige un guide de confrérie religieuse[6].
Campagne
Abdoulaye Wade revient au Sénégal le pour appeler à boycotter l'élection présidentielle[7].
Incarcéré depuis , et empêché d'être candidat par le Conseil constitutionnel, l'ancien maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall appelle à voter pour Idrissa Seck, le 8 février[8], renforçant ce dernier dans la posture de principal opposant au président sortant[9]
Le 11 février, à Tambacounda, des affrontements entre partisans de la majorité présidentielle et militants du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR) font deux morts[9].
Déroulement
Le scrutin du premier tour se déroule le dimanche dans le calme. Sa bonne tenue est soulignée par les missions d'observation de l'Union européenne[10] et de la CEDEAO[11].
Annonce des résultats
Dans la soirée du , Issa Sall et Madické Niang reconnaissent rapidement leurs défaites respectives et apportent leurs soutiens à l'opposition dans l'éventualité d'un deuxième tour. Idrissa Seck et Ousmane Sonko organisent une conférence de presse commune où ils affirment l'« inévitabilité » d'un second tour.
Peu après, le Premier ministre Mahammed Dionne annonce la réélection de Macky Sall dès le premier tour avec « au minimum 57 % des voix », et affirme que le président sortant est arrivé en tête dans treize des quatorze régions du pays. L'annonce a lieu alors que la commission électorale nationale (CENA) est encore en plein dépouillement, prévu pour durer jusqu'au mardi suivant, et n'a fait aucune annonce officielle quant aux résultats. L'annonce, jugée précipitée, cause l'incrédulité dans les réseaux sociaux, et des protestations de la part d'Ousmane Sonko et Idrissa Seck[12].
Les résultats officiels provisoires ont été annoncés le , indiquant une victoire de Macky Sall avec 58,3% des voix[13]. Ils sont confirmés le par le Conseil constitutionnel[14].
Résultats
Candidats | Partis | Voix | % | |||
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Macky Sall | APR | 2 555 426 | 58,26 | |||
Idrissa Seck | Rewmi | 899 556 | 20,51 | |||
Ousmane Sonko | PASTEF | 687 523 | 15,67 | |||
Issa Sall | PUR | 178 613 | 4,07 | |||
Madické Niang | Indépendant[n 1] | 65 021 | 1,48 | |||
Votes valides | 4 386 139 | 99,04 | ||||
Votes blancs et nuls | 42 541 | 0,96 | ||||
Total | 4 428 680 | 100 | ||||
Abstention | 2 254 363 | 33,73 | ||||
Inscrits / participation | 6 683 043 | 66,27 |
Notes et références
Notes
- Issu du Parti démocratique sénégalais, sa candidature n'est pas reconnue par le parti.
Références
- Sénégal – Présidentielle 2019: le système de parrainage des candidatures, une nouvelle donne
- Papa Demba Ndiaye, « Présidentielle de 2019 : 87 ! Une si longue liste de candidats », sur viberadio.sn, (consulté le ).
- « Présidentielle 2019: 20 candidats enregistrés », sur rewmi.com, (consulté le ).
- « Présidentielle au Sénégal : une élection sans Khalifa Sall ni Karim Wade », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Pape Demba, « URGENT – Présidentielle 2019 : Le Conseil constitutionnel confirme la liste provisoire », sur metrodakar.net, (consulté le ).
- Salma Niasse Ba, « Présidentielle au Sénégal : une nouvelle configuration politique se dessine », Le Monde Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
- « Sénégal : à son retour, l’ex-président Wade martèle son appel au boycott du scrutin », Le Monde et AFP, .
- « Au Sénégal, un ralliement qui pourrait bouleverser la présidentielle du 24 février », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Sénégal : Macky Sall vers un coup K.O. ? », sur Le Point Afrique (consulté le ).
- « La mission d'observation de l'UE salue la «maturité démocratique» du Sénégal », sur rfi.fr, (consulté le )
- « Sénégal: la mission d'observation de la Cédéao salue la bonne tenue du scrutin », sur rfi.fr, (consulté le )
- « Election présidentielle au Sénégal : confusion générale à l’heure des premiers résultats », sur Le Monde, .
- « APS - Macky Sall déclaré vainqueur avec 58,27 % des suffarges », sur aps.sn (consulté le )
- « DÉCISION N° 4-E-2019 AFFAIRE N° 25-E-19 », (consulté le )
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