77e régiment d'infanterie
Le 77e régiment d'infanterie (77e RI) est un régiment d'infanterie de l'armée de terre française, à double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de La Marck, un régiment d'infanterie allemand au service du Royaume de France, et du 2e régiment d'infanterie légère créé à partir des chasseurs royaux du Dauphiné.
77e régiment d’infanterie | |
Insigne de béret d'infanterie | |
Création | 1671 |
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Dissolution | 1940 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment d’infanterie |
Rôle | Infanterie |
Devise | « Je tiens » |
Inscriptions sur l’emblème |
Les Pyramides 1798 Friedland 1807 Alger 1830 Bomarsund 1854 Mondement 1914 Verdun 1916 L'Aisne 1917 Le Matz 1918 |
Anniversaire | Saint-Maurice La Fête du régiment est le 30 juin (1830, Alger). |
Guerres | Guerres napoléoniennes Première Guerre mondiale Bataille de France |
Fourragères | aux couleurs du ruban de la Médaille militaire |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes, une étoile vermeil et une étoile argent |
Création et différentes dénominations
Le 77e régiment d’infanterie a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro entre le 76e et le 99e, d’être l'héritier des traditions de deux régiments : le 77e régiment d'infanterie de ligne, et le 2e régiment d'infanterie légère.
- : à la Révolution, tous les régiments prennent un nom composé du nom de leur arme avec un numéro d'ordre donné selon leur ancienneté. Le régiment de La Mark devient le 77e régiment d'infanterie de ligne (ci-devant La Mark)[1] ;
- 1793 : La 77e demi-brigade de première formation n'a pas été créée ;
- : création de la 77e demi-brigade de deuxième formation ;
- 1803 : le 77e régiment d'infanterie de ligne n'a pas été formé ;
- 1820 : lors de la réorganisation des corps d'infanterie français en 1820, le 77e régiment d'infanterie de ligne n'est pas créé et le no 77 disparait jusqu'en 1854 ;
- En 1854, l'infanterie légère est transformée, et ses régiments sont convertis en unités d'infanterie de ligne, prenant les numéros de 76 à 100. Le 2e régiment d'infanterie légère prend le nom de 77e régiment d'infanterie de ligne[1] ;
- 1882 : renommé 77e régiment d'infanterie ;
- 1914 : met sur pied son régiment de réserve, le 277e régiment d’infanterie ;
- 1923 : dissous (traditions gardées par le 65e régiment d'infanterie) ;
- 1939 : recréation du 77e régiment d’infanterie ;
- 1940 : dissous.
Chefs de corps
- : colonel Frederic-Antoine-Henry Frederick-Lefort ;
- : colonel Charles-Ernest de Haack ;
- : colonel Jacques-Melchior de Carlhan ;
- : colonel Ambroise Goenhart ;
- au : chef de brigade François Joseph d'Offenstein[N 1] ;
- 1799 : chef de brigade Jean Bertholet ;
- 1800 : chef de brigade Thomas-Mignot Lamartiniere[N 2] ;
- : chef de brigade Baron Jean-Adam Schramm ;
- : colonel Michel Silvestre Brayer[N 2] ;
- : colonel Jean Joseph Merle ;
- : colonel Nicolas Verdun ;
- : colonel Antoine Rameaux ;
- : colonel Edme Lepaige Dorsenne ;
- : colonel Pierre-François Maigrot ;
- : Marquis Marie Girard Louis de Crillon ;
- : Edwin Bonaventure Frescheville[2] ;
- : Joseph-Étienne Wollard ;
- : Pierre-Maurice Menne ;
- : Nicolas-Anne-Théodule Changarnier ;
- : Henri-François-Adolphe Drolenvaux ;
- : François-Charles-Ernest Ulrich ;
- : Honoré-Armand Barthelemy ;
- : Adolphe Claude Suau ;
- : Jean-Louis Guiomar ;
- : Étienne Emile Henry Barry ;
- : Victor Duchochois ;
- - : colonel Victor Louis François Février ;
- : colonel Louis-Marie Sautereau ;
- : colonel Marie-Louis de Garnier des Garets ;
- : colonel Nicolas Lebel ;
- : colonel Henry-Marie-Anne de Cadoret ;
- : colonel Louis Tanchot ;
- : colonel Emmanuel-Auguste Lacoste ;
- : colonel Emile-Lois Eugène Frater ;
- : colonel Eugène Marius Gasquet ;
- : colonel Paul-Edouard Pouradier-Duteil ;
- : colonel Gustave-François-Louis Silhol ;
- : colonel Albert-Gérard-Léo d'Amade ;
- : colonel Paul Blaise Marcel Arrivet[N 1] ;
- : colonel Georges-Alfred-Gaston de Feraudy ;
- : colonel Charles-Victor Lestoquoi ;
- : chef de bataillon Baunard ;
- : lieutenant-colonel Marie-Maurice-Michel de Beaupuis ;
- : colonel Lecomte-Denis ;
- : lieutenant-colonel Henneton ;
- : lieutenant-colonel Maillard puis colonel ;
- : lieutenant-colonel Gaussot ;
- : lieutenant-colonel Oherne.
Garnisons, combats et batailles du 77e RI
Ancien Régime
Guerres de la Révolution et de l'Empire
- 1791 : caserné à Montdauphin, le 77e régiment d'infanterie ci-devant régiment de La Marck se mutine contre ses officiers et les emprisonne. À l'arrivée du maréchal de camp le marquis de Montgaillard, début , le régiment rentre dans le devoir et libère les officiers. Le il reçoit l'ordre de partir pour La Rochelle[3] ;
- 1792 : Antwerpen, armée des Alpes ;
- 1793 : Nantes, guerre de Vendée, bataille de Bouin, bataille de Noirmoutier, virée de Galerne, bataille de Pontorson ;
- 1798 : armée d'Orient, Les Pyramides ;
- 1799 : bataille de Stockach, Vannes ;
- : bataille d'Austerlitz (ordre de bataille) ;
- 1802 : Saint-Domingue ;
- 1808 : armée de Portugal - guerre d'indépendance espagnole ;
- 1813 : bataille de Leipzig.
« Allons, mes amis,regardons ces gens-là en face ; ils ne sont que six mille et vous êtes trois cents ; la partie est égale. » Général Changarnier, 1836.[Quoi ?]
Second Empire
Le décret du réorganise les régiments d'infanterie légère des corps de l'armée française. À cet effet le 2e régiment d'infanterie légère prend le numéro 77 et devient le 77e régiment d'infanterie de ligne.
Au cours de la guerre de 1870 le régiment est engagé, le , dans la bataille de Forbach-Spicheren. Le , les 8e compagnies des 2e et 3e bataillons du 77e régiment d'infanterie de ligne qui composaient le 29e régiment de marche sont engagées dans les combats de Chilleurs, Ladon, Boiscommun, Neuville-aux-Bois et Maizières dans le Loiret.
Première Guerre mondiale
Le 77e RI est formé à Cholet.
Casernement en 1914 : Cholet[4], Fontevraud (36e brigade d'infanterie, 18e division d'infanterie, 9e corps d'armée).
Il forme son régiment de réserve, le 277e RI, ces deux régiments sont principalement composés d'Angevins et de Vendéens.
1914
- Nomeny, Clémery, Landremont (début août) puis les Ardennes () à Brièvre où le 77e fait retraite, protégé, aux environs de Bellefontaine et d'Houdremont en Belgique, par le 20e régiment d'artillerie ;
- retraite des 3e et 4e armées : Launois-sur-Vences (), Auboncourt (), Rethel, Faux () ;
- bataille de la Marne (6 au ) : bataille des Marais de Saint-Gond, Coizard, bois de Toulon, Saint-Loup, signal du Poirier, château de Mondement (), Fère-Champenoise, Écury-le-Repos, Prosnes, ferme de Moscou, Thuisy ;
- bataille des Flandres ( à ) : l'Yser, Zonnebeke, Paschendaele, bois d'Hooge, Zillebecke (décembre).
1915
- avril: Flandres à l’Yperlée ;
- : Artois, cote 123, Neuville-Saint-Vaast ;
- : cote 140 ;
- Agny ;
- : Vailly ;
- puis jusqu'en décembre : Loos-en-Gohelle, cote 70, soldats enterrés au cimetière britannique Marocà Grenay.
1916
- février : Artois, bois en Hache (Pas-de-Calais) ;
- avril : Vaubecourt (Meuse) ;
- avril-mai : bataille de Verdun, cote 304 ;
- mai-septembre : butte de Souain dans la Marne ;
- octobre-décembre : bataille de la Somme (Sailly-Saillisel), Combles, bois Tripot.
1917
- avril-mai : Aisne : Gernicourt, bois des Couleuvres (plusieurs abandons de poste devant l’ennemi ont eu lieu le , au bois des Couleuvres, s’ensuivent 10 condamnations par le conseil de guerre, aucune condamnation à mort), bois de Beau-Marais, éperon de Chevreux, La Courtine ;
- juillet : plateaux des Casemates et de Californie, Craonne ;
- octobre-décembre : Lorraine, forêt de Parroy.
1918
- avril-juin : Somme : Moreuil, Castel, Cottenchy, bois Sénécat, Rouvrel, Ressons-sur-Matz ;
- juillet-août : la Marne, Saint-Maur, Combles, la Chapelle-Monthodon, forêt de Riez, Verdon, Comblizy, Passy-sur-Marne, Champvoisy, château de Neuville ;
- août-octobre : Bagatelle, bois d’Haumont, bois d’Ormon ;
En 1918, le régiment est cité par le maréchal Pétain : « Régiment d'élite. A résisté toute une journée à des forces très supérieures. ».
Entre-deux-guerres
En 1923 le régiment est dissous, les traditions sont gardées par le 65e régiment d'infanterie.
Drôle de guerre
Reformé le , sous les ordres du chef de bataillon Mazoyer, il appartient à la 18e division d'infanterie. Région militaire, centre mobilisateur d'infanterie, réserve A RI type NE, il est mis sur pied par le CMI 91.
La 18e division d'infanterie (XIe corps d'armée, 9e armée) est concernée par la manœuvre Dyle préparée à partir de novembre 1939 : elle doit aller tenir un front sur la Meuse, d'Anhée à Hastière.
Drapeau
Son drapeau porte, brodées en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions : les Pyramides 1798, Friedland 1807, Alger 1830, Bomarsund 1854, Mondement 1914, Verdun 1916, l'Aisne 1917, le Matz 1918[5].
- 1er bataillon
de 1791 à 1793. - 2e bataillon.
de 1791 à 1793. - 1er bataillon
de 1793 à 1794. - 2e bataillon
de 1793 à 1794. - 1940 (avers).
- 1940 (revers).
Décorations
Le drapeau a droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire décernée le ; sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec 4 palmes, 1 étoile vermeil et 1 étoile argent.
- Fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
- Croix de guerre 1914-1918 avec 4 palmes, 1 étoile vermeil et 1 étoile argent.
Devise
« Je tiens. »
Personnalités ayant servi au 77e RI
- Jean Guéhenno, essayiste[N 3], sous-lieutenant puis lieutenant ;
- Georges Félix de Wimpffen, général de la Révolution française, capitaine au régiment de la Marck ;
- Charles Mangin ;
- Paul Pau ;
- Emmanuel Peux, athlète[6] du Stade toulousain, adjudant, mort pour la France le à Zonnebeke ;
- Eugène Roy, commandant, décoré de la croix de guerre (aspirant au 77e RI en 1919) ;
- Élie Chamard, historien et homme de lettres qui a intégré le 77e RI le .
Personnalités ayant servi au 2e léger
- Jean Paul Adam Schramm ;
- André-Philippe Corsin, colonel « à la suite » du 2e léger, pour prendre rang le .
Bibliographie
- Général Andolenko, Recueil d'historiques de l'iInfanterie française, Paris, Eurimprim, 1969 (2eédition), 413 p. (ASIN B001JK5RFS)
- Christophe Belser, Cholet il y a cent ans en cartes postales anciennes, Prahec, Patrimoines et médias, , 139 p. (ISBN 978-2-916757-00-1, BNF 40953217).
Notes et références
Notes
- Officier devenu par la suite général de brigade.
- Officier devenu par la suite général de division.
- auteur de La jeunesse morte, éd. Claire Paulhan, 2008.
Références
- Christophe Belser 2006, p. 76 à 85.
- Edwin Bonaventure Bosquillon de Frescheville né le à Cambrai décédé le à Alger.
- Léonce Krebs et Henri Moris, « Campagne dans les Alpes pendant la Révolution : d'après les archives des états-majors français et austro-sarde », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 80
- « Ce qu'il reste de la Der des Ders à Cholet », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
- champion de France 1913 du saut en hauteur sans élan et saut en longueur sans élan.
Voir aussi
Articles connexes
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