Angluzelles-et-Courcelles
Angluzelles-et-Courcelles (prononcé [ɑ̃ɡlyzɛlə e kuʁsɛlə]) est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Courcelles.
Angluzelles-et-Courcelles | |
Église Saint-Blaise d’Angluzelles. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Épernay |
Intercommunalité | Communauté de communes du Sud Marnais |
Maire Mandat |
Alexandre Séguiniol 2020-2026 |
Code postal | 51230 |
Code commune | 51010 |
Démographie | |
Gentilé | Angluziots, Angluziottes |
Population municipale |
139 hab. (2019 ) |
Densité | 10 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 35″ nord, 3° 52′ 49″ est |
Superficie | 13,7 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sézanne (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vertus-Plaine Champenoise |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune d'Angluzelles-et-Courcelles est située dans le canton de Fère-Champenoise, au sud-ouest du département de la Marne. Elle se trouve à 45 kilomètres au nord de Troyes et à 75 kilomètres au sud de Reims. La commune se divise en deux villages : Angluzelles à l'ouest et Courcelles à l'est. Située à 87 mètres d'altitude, elle est entourée par les communes de Marigny, Thaas, Faux-Fresnay, Corroy, Ognes et Pleurs. Angluzelles-et-Courcelles se trouve également à 9 kilomètres de la N4 reliant Paris et Strasbourg, à 30 kilomètres de l'A26 allant de Calais à Troyes, et à 22 kilomètres de la gare de Romilly-sur-Seine située sur la ligne Paris-Mulhouse.
Urbanisme
Typologie
Angluzelles-et-Courcelles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sézanne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,5 %), forêts (4,7 %), zones urbanisées (2,1 %), zones humides intérieures (1,1 %), prairies (0,6 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Économie
L'économie locale est essentiellement basée sur l'agriculture, et notamment la production de céréales.
Toponymie
Le nom d'Angluzelles est noté sous les formes latinisées Angledura au XIIe siècle, Engleurella au XIIIe siècle. La forme romane Anglurelles apparaît au XVIe siècle, avant que le [r] intervocalique ne s'assibile en [s][8]. Ce nom semble représenter une formation gallo-romane °ANGLITURA, dérivé en -ITURA du latin angulus « angle », soit « la terre comprise dans l'angle »[9]. L'origine du nom d'Angluzelles a autrefois donné lieu à une étymologie populaire selon laquelle on risquait de s'engluer dans les marais situés sur le territoire de la commune[10]. Quant à Courcelles, à l'instar de nombreuses communes homonymes du Nord de la France, son nom est issu du gallo-roman °CORTICELLAS « les petits domaines »[11].
Histoire
Ancien Régime
Sous l'Ancien Régime, Courcelles était un hameau de la communauté d'Angluzelles, toujours dénombré avec celle-ci, d'où le nom d'Angluzelles-et-Courcelles permanent à partir de 1746[12].
Angluzelles possédait autrefois un prieuré, situé à proximité de l'église, puis dans l'église elle-même. En 1121, Hatton, évêque de Troyes, fit don de la paroisse à Gauthier, abbé de Montiéramey[10]. À la suite de cette donation et jusqu'à la Révolution française, les abbés successifs de Montiéramey sont restés les collateurs du prieuré d'Angluzelles, alternativement avec le prieur. La paroisse faisait partie du diocèse de Troyes.
Angluzelles a certainement compté plus d'habitants au Moyen Âge que par la suite, ce déclin s'expliquant par les guerres de religion du XVIe siècle. La population de la paroisse a toutefois augmenté sensiblement à partir du XVIIIe siècle. En 1735, elle comptait au total 40 foyers[13]. En 1784, Angluzelles rassemblait 60 foyers (représentant 120 communiants), tandis que Courcelles en comptait une vingtaine[10]. À cette époque, la seigneurie d'Angluzelles relevait du marquisat de Pleurs, et Courcelles était une seigneurie distincte disposant d'une justice particulière. Il s'agissait d'un terroir assez fertile, produisant beaucoup d'oignons et de chanvre. La messe était dite à Angluzelles, tandis que la chapelle de Courcelles n'accueillait qu'une messe annuelle et était entretenue par les habitants. Leurs saints patrons respectifs étaient saint Blaise pour Angluzelles, et saint Marcoul pour Courcelles.
Révolution française
A la veille de la Révolution française, la paroisse comptait, selon le dénombrement de 1773-1788, 98 hommes, 94 femmes, 14 garçons et 24 filles, soit un total de 230 habitants. Le seigneur d'Angluzelles était l'abbé de Morlan, prieur d'Angluzelles, tandis que le seigneur de Courcelles était Nicolas-Antoine Chambault de Fresnay, seigneur de Tortepée et de Faux-Fresnay. Les récoltes étaient essentiellement constituées d'avoine (60 %), de seigle (30 %) et de sarrasin (6 %). Le blé et l'orge étaient cultivés en très faibles quantités, tandis que 3 arpents de vignes étaient plantés en 1787, à titre d'essai.
C'est dans ce contexte que, le , l'avis pour la convocation des États généraux a été lu et publié dans la paroisse d'Angluzelles-et-Courcelles. Le même jour, les habitants se réunirent au presbytère d'Angluzelles sous la présidence du syndic municipal, Nicolas Truffé. Ils indiquèrent dans leurs doléances que les mauvaises récoltes, la cherté des grains et les dépenses dues à la rigueur de l'hiver passé étaient trop importantes pour que de nouvelles contributions financières leur soient imposées. Ils demandèrent également que l'impôt soit proportionné à la richesse et que tous soient égaux devant la justice. En outre, ils insistèrent sur la nécessité de prendre des mesures sévères à l'encontre des vagabonds qui pillaient régulièrement leurs légumes. Les habitants de Courcelles rappelèrent ensuite le conflit qui les avaient opposés au curé de la paroisse, Jean-François Navel, qui se refusait à dire la messe dans l'église de Courcelles, ne desservant ainsi que l'église d'Angluzelles[14].
XIXe siècle
La population de la commune a fortement augmenté au cours de la première moitié du XIXe siècle, passant de 200 habitants en 1793[15] à 354 habitants en 1856[16]. Cette augmentation est particulièrement importante à Courcelles, qui compta jusqu'à une cinquantaine d'habitants de plus qu'Angluzelles en 1846, alors que cette dernière était trois fois plus peuplée que Courcelles au siècle précédent. La commune a également compté jusqu'à une douzaine d'habitants au château et à la ferme du Hulot, lieu situé à proximité de la commune de Thaas. Au cours du siècle, quelques habitants ont également résidé, par intermittences, aux lieux-dits des Buttes et du Four à Chaux.
XXe siècle
À partir des années 1870, le phénomène d'exode rural a conduit à une diminution progressive de la population de la commune. Le nombre d'habitants s'est en effet réduit à 237 en 1906[17], puis 180 en 1962, avant de se stabiliser autour de 140 habitants depuis les années 1970.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2019, la commune comptait 139 habitants[Note 3], en diminution de 5,44 % par rapport à 2013 (Marne : −0,55 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
- Église Saint-Blaise d'Angluzelles.
- Église Saint-Marcoult de Courcelles.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Dominique Guillemot (1791-1877), maire de la commune pendant 51 ans, chevalier de la Légion d'honneur[25], membre de la Chambre consultative d'agriculture d’Épernay.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Auguste Vincent, Toponymie de la France, 1937.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, 1990.
- Jean-Charles Courtalon-Delaistre, curé de Sainte-Savine, Topographie historique de la ville et diocèse de Troyes, 1784.
- Auguste Longnon, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations, 1920.
- H. Boucher, J.-P. Bardet et C. Motte, Paroisses et communes de France - Marne, 1984.
- Louis-Urbain Le Fèvre de Caumartin, Procès-verbal de la recherche de la noblesse de Champagne, réimpression de 1832.
- Gustave Laurent, Cahiers de doléances pour les États généraux de 1789, Tome second, 1909.
- Louis Marie Prudhomme, Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, 1804.
- Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne (France), 1861.
- Adolphe Laurent Joanne, Géographie du département de la Marne, 1909.
- « État civil de la commune de 1793 à 1901 », sur site des archives départementales de la Marne.
- Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, consulté le 22 décembre 2008
- « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Bulletin des lois de la République Française, volume 19, page 600, 1862
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