Audomar de Thérouanne
Audomar (Audomarus), connu plus tard sous le nom de saint Omer, vécut de 600 à 667[1]. Il est nommé évêque de Thérouanne par le roi Dagobert Ier et fonde l’abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais). C'est lui qui consacra prêtre saint Wandrille. C’est un saint chrétien fêté le 9 septembre[2].
Saint Omer | |
Saint Omer dans l'église d'Orval. | |
Saint, évêque | |
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Naissance | 600 Orval |
Décès | 1er novembre 667 |
Nom de naissance | Audomar |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
Fête | 1er novembre, 9 septembre au diocèse d'Arras. |
Histoire et tradition
Audomar serait né à Orval, près de Coutances, aux environs de l’an 600[3]. Sa fête est le 9 septembre.
Audomar connaissait la langue et les coutumes des Saxons établis en Normandie depuis le VIe siècle. Avec son père, devenu veuf, il partit pour le monastère de Luxeuil, qui avait été fondé au VIe siècle par Colomban.
Le roi Dagobert Ier le nomma évêque de Noyon-Tournai (627-640)[4] puis évêque de Thérouanne (actuellement dans le département du Pas-de-Calais). Audomar avait pour mission de résider dans son diocèse, de célébrer les grandes fêtes pastorales et de prêcher auprès des populations. Les Morins, dont les Vandales et Suèves ont envahi la région au Ve siècle, étaient revenus au paganisme malgré l’évangélisation du IVe siècle menée par Victrice de Rouen et les régions côtières étaient devenues saxonnes. C’est près de Thérouanne qu’Audomar fonda un monastère où s'édifia la ville de Saint-Omer.
Dans la région de l'embouchure de l’Aa, Audomar fut hébergé par un riche propriétaire du nom de Adrowald, qu'il convertit au christianisme.
En 651, Adrowald donna à Audomar plusieurs domaines sur l'Aa, dont l'île de Sithiu, comprenant une douzaine de villages. Audomar y fonda une église dédiée à la Vierge, qui deviendra l'église Notre-Dame.
Ayant l'accord du roi, Audomar obtint l'aide de trois moines colombanian :
- Mommelin, ayant des connaissances linguistiques, fut abbé de Sithiu jusqu'en 660, avant de rejoindre Noyon ;
- Bertin, qui succéda à Mommelin à l'abbaye de Sithiu, fonda une église dédiée à saint Pierre à l'est de Notre-Dame. Elle deviendra l'abbaye Saint-Bertin ;
- Bertrand de Cambrai (ou Bertran ou Bertram ou Ebertram), higoumène (abbé) à Saint-Quentin[5].
En 662, Audomar fit promulguer une charte octroyant des privilèges à Sithiu.
Audomar mourut aveugle le 1er novembre 670 à Wavrans-sur-l'Aa. Selon ses vœux, Bertin fit transporter son corps dans l'église Notre-Dame de Sithiu[1].
Selon un auteur du XVIIe siècle ayant rédigé une vie de Saint-Folquin, cité au XIXe siècle, Hugues l'Abbé, fils naturel de Charlemagne, abbé de l'abbaye du Mont Saint-Quentin et quelques années plus tard de l'abbaye de Saint-Bertin de Saint-Omer, aurait entrepris vers 844 de ramener les restes de saint Omer, conservés comme relique à Saint-Omer, à Saint-Quentin. Folquin, alors évêque de Thérouanne, lança une troupe armée à la poursuite des « ravisseurs ». Ceux-ci rattrapés à Lisbourg abandonnèrent la relique, qui fut ramenée en grande pompe à Saint-Omer, où elle demeura cachée plusieurs années pour éviter de nouvelles tentatives[6].
Une Vie de saint Omer (Vitae Sancti Audomari), aujourd'hui disparue, a été rédigée au début du IXe siècle d'après la tradition orale, par une clerc de la région. Une seconde version a été écrite à Corbie et est actuellement conservée à Saint-Petersbourg, en Russie. Une troisième version écrite au Xe siècle se trouve dans la bibliothèque royale de Belgique. Une version datant du XIe siècle (manuscrit 698) est conservée à Saint-Omer. Elle a fait l'objet de plusieurs ajouts successifs. On retrouve aussi la Vita Audomari dans une version en langue vernaculaire du XVe siècle, conservée à Lille (manuscrit 795). La bibliothèque de Saint-Omer conserve quatre psautiers qui reprennent l'office de saint Omer (manuscrits 232, 270, 355, 837).
- Réception de saint Omer et de son père Friulf à Luxeuil ; Vie de Saint Omer ; XIe siècle, shapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
- Saint Omer et le Roi Dagobert ; Vie de Saint Omer ; XIe siècle, chapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
- Saint Omer et son serviteur ; Vie de Saint Omer ; XIe siècle, chapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
- Saint Omer sauve et pardonne son serviteur ; Vie de saint Omer ; XIe siècle, chapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
- Saint Omer fait planter une croix à Journy ; Vie de Saint Omer ; XIe siècle, chapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
- Décès de saint Omer : les disciples pleurent ; Vie de Saint Omer ; XIe siècle, chapitre de la Cathédrale ; Ms 698. Bibliothèque municipale de saint-Omer.
Patronage
Hommages
Il est célébré le 9 septembre[1].
Plusieurs localités portent son nom en France : Saint-Omer et Saint-Omer-Capelle dans le Pas-de-Calais, Saint-Omer dans le Calvados, Saint-Omer-de-Blain en Loire-Atlantique, Saint-Omer-en-Chaussée dans l'Oise. C'est également le cas d'une municipalité du Québec : Saint-Omer.
Plusieurs églises ont été baptisées Saint-Omer en son honneur, notamment en Flandre ou dans les alentours : à Avroult, Bavinchove, Bambecque, Brouckerque, Hocquinghen, Quaëdypre, Kain, Ledringhem, Millam, Merck-Saint-Liévin, Rexpoëde, Rincq, Saint-Omer-en-Chaussée, Verchin, Wittes, Zegerscappel, Zermezeele (par ordre alphabétique).
Dans l'église Saint-Nicolas-en-Cité d'Arras, un vitrail a pour sujet : « Saint Aubert guidant saint Omer aveugle préside à la translation des reliques de saint Vaast, 668 »[7].
- Façade de l'église Saint-Omer de Ledringhem, montrant le style hallekerque, avec nef à trois vaisseaux juxtaposées.
- Église Saint-Omer de Rexpoëde.
- Église Saint-Omer de Verchin.
Notes et références
- Jacques Longueval, Histoire de l'église gallicane: Depuis l'an 648 jusqu' à l'an 790, vol. 4 : De Histoire de l'église gallicane: dédiée à nos seigneurs du clergé, P. Simon, (lire en ligne), p. 59
- Omer Englebert, La fleur des saints, Paris, Albin Michel, , 469 p. (ISBN 978-2-226-09542-8), p. 295.
- Charles Mériaux, Gallia irradiata, Franz Steiner Verlag, 2006.
- Eric Vanneufville, Histoire de Flandre, Éditions Yoran Embanner, 2011, p. 19
- Nominis : saint Bertran
- Bergerot, « Vie de Saint Floquin », Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, , p. 90 à 131 (lire en ligne).
- « Arras, église Saint-Nicolas en Cité », sur patrimoine-histoire.fr (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Hippolyte Gancel, Les saints qui guérissent en Normandie, Éditions Ouest-France, 2006.
Liens externes
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