Bataille de Yorktown

La bataille de Yorktown se déroule lors de la guerre d'indépendance des États-Unis du 28 septembre au . Elle oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis. Après 21 jours de combat, ce dernier se rend, avec le quart des forces britanniques engagées dans la guerre ; la bataille signe la défaite certaine de la Grande-Bretagne.

Pour la guerre de Sécession, voir Siège de Yorktown (1862).

Bataille de Yorktown
Capitulation de Cornwallis à Yorktown - John Trumbull (1820).
Informations générales
Date 28 septembre
Lieu Yorktown (Virginie)
Issue Victoire décisive franco-américaine
Belligérants
Royaume de France
États-Unis
 Grande-Bretagne
Commandants
Rochambeau
George Washington
Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Lord Cornwallis
Charles O’Hara
Forces en présence
10 800 hommes
8 845 hommes
8 000 hommes
Pertes

60 morts
194 blessés

28 morts
107 blessés

156 morts
326 blessés
7 018 prisonniers
70 disparus

Guerre d'indépendance des États-Unis

Batailles


Coordonnées 37° 14′ 21″ nord, 76° 30′ 38″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : Virginie

Contexte

Lorsque les généraux Rochambeau et Washington se rencontrent à Wethersfield dans le Connecticut le pour décider de la stratégie à adopter face aux Britanniques, ils ont l'intention de marcher sur New York, occupée par 10 000 hommes sous les ordres de Sir Henry Clinton, le plus haut gradé des commandants britanniques.

Pendant ce temps, l'information parvient au général La Fayette que Lord Cornwallis a pris position à Yorktown en Virginie près de la rivière York. Avant de se rabattre sur la bourgade virginienne, Cornwallis campait avec ses 7 500 hommes dans les colonies du Sud. Il en occupait une bonne partie, mais fut obligé d'abandonner ses positions pour se ravitailler et permettre à ses soldats de reprendre des forces à Yorktown. Ceux-ci étaient très exposés à la malaria, qui joua un rôle important dans l'affaiblissement ultérieur de ses forces[1]. De plus, ses effectifs avaient aussi fondu en raison de la campagne que Nathanael Greene avait menée sans relâche contre ses troupes depuis deux ans. Clinton souhaite aussi ce mouvement sur Yorktown afin que les troupes puissent faire corps avec la Royal Navy.

Rochambeau prend la décision de marcher sur Yorktown, contrairement à la décision précédente — prise en commun avec Washington — et sans le dire à ce dernier. Washington, ayant appris la position des Britanniques en juillet, accepte avec beaucoup de récriminations cette décision de mener les troupes françaises et américaines en Virginie, espérant que Cornwallis maintienne ses forces à Yorktown.

Concernant les opérations navales, l'espoir est à l'évidence aussi français, Washington a la confirmation, le 14 août, que l'amiral de Grasse, qui était jusqu'alors aux Antilles, mouillait désormais dans la baie de Chesapeake avec une puissante flotte de vingt-huit navires.

La bataille

Carte de la partie de la Virginie où l'armée combinée de France et des États-Unis d'Amérique a fait prisonnière l'armée Anglaise commandée par Lord Cornwallis, le 19 octobre 1781

La bataille se déroule donc à Yorktown, colonie de Virginie assiégée depuis plusieurs semaines. D'un côté, on trouve 7 500 Britanniques commandés par Lord Charles Cornwallis, et de l'autre 8 845 insurgés américains, les volontaires de La Fayette, menés par le colonel Armand, marquis de la Rouërie, et George Washington, ainsi que les 6 000 hommes du corps expéditionnaire français de Rochambeau[2] (10 800 Français au total).

La flotte française assure le blocus du port de Yorktown empêchant tout ravitaillement des Britanniques par la mer (bataille de la baie de Chesapeake), tandis que les troupes terrestres franco-américaines encerclent la ville.

Après avoir pris les redoutes et bastions qui devaient la défendre, l'armée franco-américaine assiège la ville. L'artillerie française montre son efficacité. C'est la première utilisation du nouveau type d'artillerie conçu par Gribeauval[3].

Lord Cornwallis se rend. Prétendant être malade, il envoie un de ses subordonnés remettre son épée aux vainqueurs. À Londres, la défaite provoqua le renvoi du cabinet de Lord North, qui fut remplacé par des whigs favorables à la paix.

Les Canadiens français à la bataille de Yorktown

Plusieurs Canadiens français ont pris part à la bataille de Yorktown. Ainsi, par exemple, le major Clément Gosselin, Germain Dionne et plusieurs autres combattent avec La Fayette et Washington. La défaite britannique amène 40 000 loyalistes britanniques au Québec et en Nouvelle-Écosse, sur une population de 90 000 francophones. Ce sera la création du Canada anglais.

Louis-Philippe de Vaudreuil, petit-fils d'un gouverneur de Nouvelle-France probablement né en Nouvelle-France, est amiral dans la marine française à la bataille de la baie de Chesapeake devant Yorktown. Né à Québec, Jacques Bedout, lieutenant de frégate français (plus tard contre-amiral), est quant à lui sur la frégate la Railleuse.

Ordre de bataille

Armée britannique

commandant en chef : Lord Cornwallis
8 000 hommes

  • Brigade of Foot Guards (O’Hara)
  • Light Infantry Brigade (Abercrombie)
  • 1st Brigade (Yorke)
  • 2nd Brigade (Dundas)
  • Loyalistes
  • Contingent allemand :
    • Ansbach-Bayreuth (von Voigt)
    • Hessen-Kassel (von Fuchs)
Les Américains font prisonnier Lord Cornwallis et son armée, près de Yorktown le 19 octobre.

Armée française

commandant en chef : comte de Rochambeau
11 000 hommes

Armée américaine

commandant en chef : George Washington
6 000 hommes

second du général : Alexander Hamilton

  • Light Division (La Fayette)
    • 1st Brigade (Muhlenberg)
    • 2nd Brigade (Hazen)
  • 2nd Division (Benjamin Lincoln)
    • 1st Brigade (Clinton)
    • 2nd Brigade (Dayton)
  • 3rd Division (Friedrich Wilhelm von Steuben)
    • 1st Brigade (Wayne)
    • 2nd Brigade (Gist)
  • Virginia Militia (Nelson)
    • 1st Brigade (Weedon)
    • 2nd Brigade (Lawson)
    • 3rd Brigade (Stevens)

Notes et références

  1. J.R. McNeill, Malarial mosquitoes helped defeat British in battle that ended Revolutionary War, Washington Post, 18 octobre 2010
  2. Guy Richard, Européens et espaces maritimes au XVIIIe siècle, éditions du Temps, Paris, 1997, (ISBN 2842740068), p. 141
  3. Pierre Royer, « Yorktown. La France accouche les États-Unis », Conflits, no 13, janv.-mars 2017, p. 36-37.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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