110e régiment d'infanterie

Le 110e régiment d'infanterie (110e RI), est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment colonial du Port au Prince, régiment français d'Ancien Régime.

110e régiment d'infanterie

Insigne régimentaire du 110e régiment d’infanterie.

Création
Dissolution [1]
Pays France
Branche Armée de terre
Type Régiment d’infanterie
Rôle Infanterie
Fait partie de Brigade franco-allemande.
Garnison Donaueschingen
Ancienne dénomination Régiment de Barrois
Devise « Qui s'y frotte s’y pique »
Inscriptions
sur l’emblème
Fleurus 1794
Zurich 1799
Hohenlinden 1800
Saint-Domingue 1802
Belgique 1914
Verdun 1916
La Somme 1916
La Marne 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Saint-Maurice
Équipement De 6 compagnies dotées des matériels les plus modernes : VBL, VAB (transport de troupe ou canon de 20 mm), missiles MILAN et ERYX.
Guerres Guerre de Succession d'Espagne
Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerre de Vendée
Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
bataille de France
Guerre d'Algérie
Batailles Bataille de Yorktown
Fleurus
Bataille de Zurich
Siège de Paris
Bataille de Verdun
Bataille de la Somme
Bataille de la Marne (1918)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire
Décorations croix de guerre 1914-1918
cinq palmes

Le ministère de la Défense annonce le sa dissolution courant 2014, mettant ainsi fin à près de 50 ans de présence dans la ville de Donaueschingen. Il est donc dissous le [2].

Création et différentes dénominations

Chefs de corps

Insigne de béret de l'infanterie
  • 1692 - 1704 : colonel de Lisle (comte)
  • 1704 - 1710 : colonel de Lisle (chevalier)
  • 1710 - 1713 : colonel de Boufflers
  • 1713 - 1758 : prince de Conti
  • 1758 - 1761 : prince de Nassau
  • 1761 - 1762 : O'Gilvy
  • 1772 - 1788 : colonel Joseph de Gripière, marquis de Laval
  • 1788 - 1791 : colonel Thomas-Antoine de Mauduit du Plessis
  • 1791 - 1792 : lieutenant-colonel de Cournoyer
  • 1792 - 1793 : Jean Joseph Lombard de Roquefort - Colonel
  • 1793 : Pierre Pascal Dupuy - Colonel
  • 1793 - 1794 : Valentin - Commandant
  • 1794 - 1795 : Denis Jacques de Moret - chef de brigade
  • 1795 - 1798 : Balthazard Grandjean - chef de brigade
  • 1798 - 1802 : Loilier - chef de brigade
  • 1802 - : Louis Pierre Jean Cassan - chef de brigade
  • 1870 - : Allart - Commandant
  • 1870 - : Mimerel - Colonel
  • 1870 - 1871 : Roblastre - Colonel
  • 1871 - 1876 : de la Chaussée
  • 1876 - 1882 : Lemoize
  • 1882 - 1884 : Baum
  • 1884 - 1888 : Jacques Charles René Achille Duchesne
  • 1888 - 1889 : Félix Washington Latour d'Affaure
  • 1889 - 1896 : Robin
  • 1896 - 1901 : Maury
  • 1901 - : Affert
  • 1901 - 1906 : Jean Paul Brieu
  • 1906 - : de la Pintière
  • 1906 - 1910 : Fares
  • 1910 - 1912 : Chere
  • 1912 - 1914 : lieutenant-colonel Marcel Levie
  • 1914 - 1915 : Buffet
  • 1915 - : commandant Vergnes
  • 1915 - 1916 : colonel Antoine Léchères
  • 1916 - 1917 : lieutenant-colonel Lehagre
  • 1917 - : Rollez
  • 1918 - 1920 : colonel Léon Paillot
  • 1920 - : lieutenant-colonel Grasse
  • 1921 - : " Vesque
  • 1921 - 1923 : colonel Tysseyre
  • 1923 : Oudry
  • 1923 - 1927 : Leclerc
  • 1927 - 1928 : Marchal
  • 1928 - 1931 : D'Hers de Miquel
  • 1931 - 1934 : Pourailly
  • 1934 - 1937 : Hanaut
  • 1937 - 1939 : Parent
  • 1939 - 1940 : Derache
  • 1945 - : lieutenant-colonel Reymond
  • 1945 - : colonel Lorillot
  • 1945 - : lieutenant-colonel Dancourt
  • 1945 - 1947 : colonel Le Hingrat
  • 1947 - : chef de Bataillon Deruelle
  • 1947 - 1948 : de Beaugrenier
  • 1948 - : Joyeux
  • 1949 - : lieutenant-colonel Cucherat
  • 1949 - 1950 : colonel Pelissier
  • 1950 - 1952 : Cazalaa
  • 1952 - 1953 : Briand
  • 1953 - 1955 : Rousson
  • 1955 - 1957 : Homo
  • 1957 - 1959 : Costa de Beauregard (** )
  • 1959 - 1960 : Puech
  • 1960 - 1962 : Person
  • 1962 - 1964 : Badie
  • 1964 - : Dufour
  • 1964 - 1965 : Barthelemy
  • 1965 - 1967 : Fuhr
  • 1967 - 1969 : Prost ( *** )
  • 1969 - 1971 : Toulouse
  • 1971 - 1973 : colonel Louis Pitel ( **** )[5]
  • 1973 - 1975 : colonel Marcel Paroldi
  • 1975 - 1977 : colonel Arthur Schwartz (**)
  • 1977 - 1979 : Colonel Cot ( ***** )
  • 1979 - 1981 : colonel Claude Doussineau
  • 1981 - 1983 : colonel Lucien Most
  • 1983 - 1985 : colonel Armand Perzo
  • 1985 - 1987 : colonel Pierre Mignot (***)
  • 1987 - 1990 : colonel Braun
  • 1990 - 1992 : colonel Bauer
  • 1992 - 1994 : colonel Falzone ( **** )
  • 1994 - 1996 : colonel Jacques Pellabeuf
  • 1996 - 1998 : colonel Yves Beraud (**)
  • 1998 - 2000 : colonel Marc Rudkiewicz (**)
  • 2000 - 2002 : colonel Dominique Laugel (**)
  • 2002 - 2004 : colonel Marc Christy (**)
  • 2004 - 2006 : colonel Wallerand de Madre
  • 2006 - 2008 : colonel Thierry Gauci (** 2s)
  • 2008 - 2010 : colonel Jean Philippe Leroux
  • 2010 - 2012 : colonel Benoit Roux
  • 2012 - 2014 : colonel Olivier Waché

(*) Ces officiers sont devenus par la suite généraux.

Historique des garnisons, combats et batailles du 110e RI

Il compte parmi les nombreux régiments de la Monarchie qui avaient pour mission de servir sur les bateaux et dans les colonies. Tous ces régiments ont été dotés en 1791 d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne, alors qu'ils peuvent historiquement être considérés comme les « ancêtres » des régiments d’infanterie de marine.

Ce sont :

Ancien Régime

« Port-au-Prince » est l’un des plus anciens régiments de France. Créé officiellement, le par une ordonnance de Louis XV pour le service de la colonie de Saint-Domingue, il tire son nom de sa ville de garnison d’origine. Mais ses origines sont plus anciennes si l’on prend logiquement en compte la filiation des quatre régiments d’Anciens Régime ayant eu le rang 110 dans l’infanterie :

De ces filiations, le régiment a d’ailleurs gardé quelques symboles sur son insigne : la couronne des Stuart prétendants au trône d’Angleterre, le Chardon d’Écosse, ainsi que la devise « Qui s’y frotte, s’y pique ! » (Auxquels viennent s’ajouter les armoiries de la ville de Dunkerque et le chiffre 110).

Participant à la défense des Antilles françaises face aux vues anglaises et espagnoles, le régiment détache quantités de troupes sur l’île et à bord des vaisseaux royaux. Il participe à l’intervention française déterminante pour l’indépendance des États-Unis de 1779 à 1781, notamment lors d’assauts infructueux durant le siège de Savannah, et lors de la bataille navale victorieuse de la baie de Chesapeake qui permet d’obtenir la reddition des troupes anglaises à Yorktown.

Révolution et Empire

  • En 1791, les soldats du régiment de Port-au-Prince s'étaient insurgés. Ils furent rejoints dans la révolte par les 2e bataillons des 9e, 32e et 48e régiment d'infanterie qui avaient été envoyés de Brest pour Saint-Domingue et participer à stopper la Révolution haïtienne.
    Les 2e bataillons des 32e et 48e régiment d'infanterie furent supprimés tandis que le 2e bataillon du 9e et le régiment de Port-au-Prince furent embarqués fin mars et arrivèrent en juillet à l'île de Ré pour y être réorganisés[6].
    Il reste en garnison sur l'île de Ré.
  • En 1792, après une période révolutionnaire tumultueuse, et après être devenu 110e régiment d’infanterie, il est rappelé en métropole pour participer à la guerre de Vendée dans la région des Sables-d’Olonne[7] et participe à la Bataille de La Garnache bataille de Bouin et à la bataille de Noirmoutier. S’ensuit une période de luttes aux frontières à laquelle participe farouchement le 110 contre les armées des monarchies européennes, notamment durant la campagne de Sambre-et-Meuse à Fleurus (1794), première inscription au Drapeau. Il combat également à la Bataille d'Aldenhoven (1794) (en). Puis, c’est la campagne d’Helvétie et celle d’Italie, avec une deuxième inscription au drapeau : « ZURICH (1799) ». Enfin, la campagne de l’été 1800 en Allemagne du Sud permet aux troupes françaises d’obtenir un retentissant succès politique contre les Autrichiens à la bataille d’Hohenlinden, troisième inscription au Drapeau de la 110e demi-brigade de ligne. Mais la situation dans les colonies s’est dégradée depuis le départ du régiment en 1791. La révolte de Toussaint-Louverture a ensanglanté l’actuelle Haïti et une expédition de 30 000 hommes est montée en 1801 par Napoléon pour en reprendre possession. Le régiment est renvoyé en renfort en 1802. En 1809, toutes les troupes ont progressivement été englouties par les combats et les maladies. La 110e demi-brigade disparaît ainsi faute de renforts, loin de la métropole et des gloires impériales.

IIIe République

Uniforme du 110e RI pendant la Révolution et entre 1870 et 1910.

Le , le 10e régiment de marche est formé avec les

provenant de leurs dépôts et dont les soldats sont pour la plupart de nouveaux arrivants qui n'avaient jamais tiré à la cible avec le Chassepot et ignoraient totalement le service en campagne, pour constituer la 1re brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[4]

Au 8 novembre 1870, le 110e régiment d'infanterie fait partie de la 2e Armée de l'Armée de Paris sous les ordres du général Ducrot .
Avec le 109e régiment d'infanterie du Colonel Miquel de Riu, le 110e forme la 1re Brigade aux ordres du colonel Valentin (gendarmerie). Cette 1re brigade avec la 2e brigade du général Blaise, deux batteries de 4 et une de mitrailleuses, une section du génie constituent la 2e division d'infanterie commandée par le général de Maudhuy. Cette division d'infanterie évolue au sein du 1er Corps d'Armée ayant pour commandant le général de division Blanchard.

marque le renouveau du régiment dans sa nouvelle garnison de Dunkerque, où il restera jusqu'en 1940. En 1880, une quatrième inscription « SAINT DOMINGUE 1802 » est ajoutée au Drapeau en souvenir des luttes passées du 110. La présence du régiment permet de maintenir le calme durant les périodes de grèves de 1880. Un bataillon participe à la campagne de Tunisie de 1881 à 1883, mais la principale activité réside dans la préparation de la revanche grâce à d’incessantes manœuvres. Cette période stable permet au régiment de s’enraciner profondément dans sa belle garnison du Nord ; la répartition géographique de ses bataillons se fait à Dunkerque même, dans la Caserne Jean Bart, mais aussi à Gravelines et à Bergues.

Première Guerre mondiale

Un lieutenant du 110e RI avec d'autres officiers particulièrement décorés lors d'une tournée aux États-Unis en mai 1918.

Dès Septembre 1914 Sarlat en Dordogne devient le dépôt, la base arrière du régiment où les appelés de 14-18 furent incorporés et firent leurs classes avant de monter au front.[8] C’est la Grande Guerre qui donne enfin au 110 la reconnaissance de ses sacrifices passés. Sa valeur au feu de 1914 à 1918 le place parmi les régiments d’élite car il est de toutes les grandes batailles comme à Verdun, en , où il relève le glorieux 95e à Douaumont et absorbe au prix d’effroyables pertes le raz-de-marée ennemi au plus fort de l’offensive allemande. L’année 1916 est terrible car l’offensive sur la Somme vient engloutir durant les combats pour Combles les magnifiques combattants rescapés de Verdun. Puis c’est le front de Champagne, avec l’offensive sur Craonne le où les trois bataillons du régiment sont décimés en plein assaut par les mitrailleuses embusquées. Après des permissions bien méritées, c’est le front des Flandres qui attend nos enfants de Jean Bart, où ils s’illustrent en s’emparant de tous leurs objectifs le . Ils participent à l’arrêt de l’ultime offensive allemande généralisée en défendant âprement les bords de l’Ourcq au sein de la 6e armée du général Degoutte, puis en contre-attaquant avec succès dans la profondeur du dispositif ennemi. Enfin à partir d’, le 110 participe victorieusement aux violents combats pour franchir l’Ailette au sein de la 10e armée du général Mangin. À la fin de la guerre, le régiment stationne à Mayence, et c’est à Wiesbaden que lui est remis solennellement par le Maréchal Pétain, la fourragère de la médaille militaire en récompense des 5 citations à l’ordre de l’Armée obtenus durant le conflit. C’est l’hommage rendu aux 108 officiers, aux 250 sous-officiers et aux 2 369 caporaux et grenadiers tombés au Champ d’Honneur. Quatre inscriptions nouvelles ornent désormais le Drapeau : « Belgique 1914 », « VERDUN 1916 », « LA SOMME 1916 », « LA MARNE 1918 ».

L’entre deux guerres

En 1919, le Régiment retrouve sa garnison de Dunkerque, mais retourne à trois reprises en Allemagne, à Trèves, à Düsseldorf et à Bonn dans le cadre de l’occupation. En 1928, le régiment établit son 2e bataillon à Calais et le 3e à Boulogne-sur-Mer, le 1er bataillon restant avec le PC à Dunkerque. En 1933, il devient 110e régiment d’infanterie motorisé et fait partie des meilleurs éléments de l’armée française.

1939-1940

Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le régiment est rattaché à la 1re division d'infanterie motorisée de la 1re armée.

Insigne du 110e RI en 1939-1940.

L’offensive allemande du surprend l’armée belge qui ne parvient pas à se rétablir. La 1re DIM doit s’avancer au contact de l’ennemi en toute urgence pour stopper son avance sur la « position Dyle ». À partir du , le 110 va livrer durant quatre jours entiers un combat retardateur aux côtés des 1er RI et 43e RI face à la 3e Panzerdivision autour des villages de Perbais et Chastres. Malgré l’absence de soutien aérien et de renforts en blindés, les positions défensives du 110 n’ont pu être enfoncées durant les combats de Gembloux grâce à une excellente défense anti-char. Malgré d’importantes pertes le régiment s’est maintenu jusqu’à l’ordre de repli au moment même où la 9e armée est enfoncée au sud. Une série de combats de retardement sont livrés en direction de Lille. Le , à Houlle, 13[Note 1] membres du régiment, prisonniers de guerre, ont été exécutés par des soldats SS de la Leibstandarte Adolf Hitler sous les ordres de Sepp Dietrich. Un odonyme local (« Rue du 26-Mai-1940 ») rappelle cet événement.

Les éléments à pied du régiment, pris au piège dans la poche de Lille, défendront Loos-les-Lille jusqu’à épuisement des munitions le . Les honneurs militaires sont rendus au détachement des survivants qui conservent leur armement. Seul le PC et les éléments motorisés arrivent à Dunkerque et parviennent à s’embarquer pour l’Angleterre le 1er juin et sont débarqués le à Brest en vue de poursuivre le combat au sein de la 17e division légère d'infanterie reconstituée en Normandie. Le régiment est en majorité fait prisonnier après l'Armistice. Le drapeau échappe à la capture en étant confié à un couple d’instituteurs.

1944-1945

Durant l’occupation, dès 1942, des groupes FFI se rassemblent sous l’impulsion d’anciens combattants du régiment et porte un brassard avec le no 110. Le , le 110e régiment d’infanterie renaît provisoirement en plein siège de Dunkerque et participe aux combats jusqu’à la réduction des troupes allemandes dans le Nord.

La reconstitution effective du 110 ne s’effectue que le en vue de la poursuite des combats en Allemagne. Le , le régiment réorganisé sur le modèle américain est présenté à son ancien drapeau sauvé en 1940. Début mai, le 110 franchit le Rhin au sein de la 1re DIM de la Première Armée du général de Lattre de Tassigny et vient participer à l’occupation de l’Allemagne en pays de Bade.

Depuis 1945

Une période de réorganisations incessantes en fonction des besoins s’ensuit et voit les effectifs du 110e RI donner naissance :

  • au 1er bataillon de marche du 110e RI (formé du 1er bataillon renforcé d’une compagnie, commandée par le capitaine Desserteaux, provenant de 4 bataillons de chasseurs alpins stationnés en Autriche) qui part pour l’Indochine le , débarque à Tourane et intervient à Hué. Après une campagne éprouvante, durant laquelle il obtient une croix de Guerre des TOE, le bataillon est dissous au profit d’autres unités (5e BMEO, 35e RI, 23e RIC et 2e RTM). Une compagnie de volontaires du 1er BM/110e RI continuera à servir en tant que commando 110 au sein du 2e bataillon /21e RIC sous les ordres du capitaine Laval.
  • au 110e bataillon d'infanterie du Groupement d’Infanterie no 11, de 1947 à 1949, (à partir du 2e Bataillon). Celui-ci redevient 110e RI le et occupe Constance, Lindau puis Langenargen.

Les effectifs du 110e RI donne lui-même à nouveau naissance à deux nouvelles unités en 1950 :

  • le 110e régiment d’infanterie coloniale (1950-1955) qui devient 21e RIC.
  • le 110e bataillon d’infanterie (1950-1955) qui devient 110e régiment d’infanterie motorisé (1955-1963) durant le conflit algérien.

D’ à , le 110 appartient au Corps d’Armées d’Oran et participe activement à la sécurisation de sa zone d’action au sein de la 4e DIM. Ses nombreuses activités de patrouilles et de nomadisations lui coûtent 113 morts, mais son professionnalisme est souligné par l’attribution de 780 citations individuelles et vaudra au régiment une ultime inscription au Drapeau « AFN 1954- 1962 ».

À son retour en France, de nouvelles réorganisations attendent le 110 qui, après un rapide séjour à Belfort devient 110e régiment d’infanterie mécanisé puis 35e RIM en 1964. Le , est recréé le 110e régiment d’infanterie motorisé dans la garnison de Donaueschingen, grâce au fusionnement des 4e RTM et 30e bataillon de chasseurs à pied. Dès 1968, le régiment est transformé en régiment motorisé de 2e corps d’armée et le reste jusqu’en 1984, date à laquelle il bascule dans la 3e DB et perd la moitié de ses compagnies. C’est une période intense de préparation opérationnelle en collaboration avec les armées allemandes, anglaises et américaines face aux soviétiques, pendant laquelle le régiment acquiert un excellent niveau, sert les matériels les plus modernes. L’effondrement du rideau de fer marque la fin de la guerre froide et une nouvelle époque s’ouvre avec la création de la Brigade franco-allemande le .

Présent à Donaueschingen depuis le , dans le pays de Bade, le 110 s’est adapté pleinement à sa garnison même s’il garde des attaches très fortes avec sa ville marraine : Dunkerque. Le 110 entretient plus que jamais des relations privilégiées avec son bataillon binôme allemand, le 292. Jägerbatalion avec lequel il partage ses quartiers depuis 1993. Au sein de la Brigade franco-allemande, les deux régiments d’infanterie de la BFA, le 110e RI et le JgBtl 292 sont stationnés dans le même quartier à Donaueschingen et sont jumelés avec des municipalités allemandes du Bade-Wurtemberg. La Compagnie d’éclairage et d'appui (CEA) du 110e RI est stationnée à Villingen.

Sa structure même est adaptée au modèle allemand avec 3 compagnies de combat et une compagnie d’éclairage et d’appui soutenues par une compagnie d’administration et de soutien et une compagnie de commandement et de logistique. Chacune de ses compagnies est également jumelée avec une bourgade environnante. Les activités opérationnelles s’enchaînent pour le 110 au contact de leurs camarades allemands. Après la prise d’alerte NRF7, la préparation des GT 1500 Union Européenne s’accélère avec comme objectif affiché la projection à court terme d’un élément conjoint franco-allemand en mission extérieure dans le cadre des missions de Petersberg. Il se trouve alors à la pointe de la défense européenne.

Le , le 110e régiment d’infanterie est dissous, décision motivée par des contraintes budgétaires[9].

Engagements récents en opérations extérieures (OPEX) et en missions de courte durée (MCD)

  • 1996 : Bosnie (Mandat IFOR).
  • 1997 : Bosnie (2e et 3e Mandat SFOR).
  • 1998 : Guyane.
  • 1999 : Guyane.
  • 2000 : Bosnie (GTFR 12).
  • 2002 : Guyane, Côte d'Ivoire, Nouvelle-Calédonie.
  • 2003 : Bosnie (GTFR 19), Macédoine (EUFOR Concordia), Côte d'Ivoire (Opération Licorne 3), Nouvelle-Calédonie.
  • 2004 : Tchad (Épervier), Afghanistan (Opération Pamir 9).
  • 2005 : Sénégal, Côte d'Ivoire (Licorne 10), Afghanistan (opération Épidote 18).
  • 2006 : Côte d'Ivoire (Licorne 11).
  • 2007 : Guyane, Sénégal, Kosovo (Bat-Fra 16).
  • 2008 : Côte d'Ivoire (Licorne 17), RCA (Opération Boali 19), RCA (EUFOR Tchad/RCA 3).
  • 2009 : Kosovo (Bat-Fra 20).
  • 2010 : Tchad (Épervier), Guyane, Afghanistan (OMLT).
  • 2011 : Kosovo (MNBG-N 4), Afghanistan (OMLT).
  • 2012 : Nouvelle-Calédonie, RCA (Opération Boali 30).
  • 2013 : Tchad (Épervier), Djibouti, Allemagne, intervention lors des inondations [10]
  • 2014 : Guyane (Harpie), Martinique

Les devises des différentes compagnies et leurs surnoms éventuels

  • 1re Cie : « Faire Face »
  • 2e Cie : « La sueur épargne le sang » - Les diables
  • 3e Cie : « More Majorum » - Les lions
  • 5e Cie : « Partout on l'engage »
  • 4e Cie: "le diable est contre nous, tant pis pour lui"
  • 8e Cie : "Ad Augusta per Angusta"
  • Compagnie d'Éclairage et d'Appui (CEA) : « Videre et Ferire » ("Voir et Faire Feu") - Les griffons.
  • Compagne Administration Soutien (CAS) : « Pas D'état D'âme »

Distinctions

Sur la cravate du drapeau sont épinglées la croix de guerre 1914-1918 avec cinq palmes et la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le .

Fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire

Drapeau du régiment

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[11],[12]:

La devise

« Qui s'y frotte s’y pique » qui est aussi celle de la ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et par la même occasion celle du 26e régiment d'infanterie de Nancy-Vandœuvre. Les mêmes mentions sont portées sur son insignes régimentaire.

Personnages célèbres ayant servi au 110e RI

Sources, notes et autres références

Bibliographie

  • Jean-Luc Mordefroid, Historique du 110e Régiment d'Infanterie 1692-1987 (préfacé par le colonel Pierre Mignot), Bureau de Promotion Sociale et de Reclassement (BPSR) du 110e RI, Atelier d'Impression de l'Armée de Terre no 3,

Notes

  1. 11 prisonniers sont tués selon le bulletin municipal de Houlle, mai 1996.

Références

  1. « Le 110e RI de la Brigade franco-allemande fait ses adieux à Donaueschingen », sur France 3,
  2. « Le 110e RI de la Brigade franco-allemande fait ses adieux à Donaueschingen », sur France 3 Grand Est (consulté le )
  3. Le 110e Régiment d'infanterie, sur le site Armées.com.
  4. Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15.
  5. Jean-Luc Mordefroid : Historique du 110e Régiment d'Infanterie 1692-1987 (préfacé par le Colonel Pierre Mignot), Bureau de Promotion Sociale et de Reclassement (BPSR) du 110e RI, Atelier d'Impression de l’Armée de Terre no 3, mai 1987.
  6. Histoire de l'infanterie en France par Belhomme T3 p. 460-461.
  7. Division des Sables-d'Olonne dépendant de l'"Armée de la Vendée" et divisée en deux colonnes (5 733 hommes) page 1
  8. « SARLAT en Souvenirs de soldats revenus " à l arrière " - PDF Free Download », sur docplayer.fr (consulté le )
  9. Anne MAILLIET, « Focus - La France abandonne sa dernière caserne en Allemagne », sur france24.com, (consulté le ).
  10. Jean-Dominique Merchet, « Des militaires français au secours des Allemands inondés » (article à accès réservé aux abonnés), L'Opinion, 6 juin 2013.
  11. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
  12. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie.
  13. « Débat sur l'armée »,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de l’Armée française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.