BioShock Infinite
BioShock Infinite est un jeu vidéo d'aventure en vue à la première personne développé par Irrational Games et édité par 2K Games, sorti le 26 mars 2013 sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360. Une version pour Mac OS X est sortie le 29 août 2013 et une pour Linux est sortie le 17 mars 2015. BioShock Infinite ainsi que ses DLC sont ressortis en version remastérisée dans la collection Bioshock: The Collection sortie en septembre 2016 sur PS4 et Xbox One puis en 2020 sur Nintendo Switch.
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L’intrigue se déroule en 1912 dans la cité flottante de Columbia. Le joueur y incarne Booker DeWitt, un ancien détective privé de la Pinkerton National Detective Agency, qui est à la recherche d'Elizabeth, une jeune femme disparue depuis 15 ans, faite prisonnière sur Columbia, une ville volante[3],[4],[5].
Auparavant connu sous le nom Projet Icarus[6], BioShock Infinite est un prologue à BioShock, dont le lien est établi grâce aux deux épisodes du DLC Tombeau sous-marin[7], et reprend beaucoup du système de jeu présent dans les deux précédents opus de la franchise. Une compilation des trois opus de la série en version remastérisée, intitulée Bioshock: The Collection, est sorti en 2016 sur Microsoft Windows, PlayStation 4 et Xbox One, puis en 2020 sur Nintendo Switch.
Trame
Univers
À l'image des épisodes précédents, l'histoire de BioShock Infinite se situe dans le passé, cette fois en 1912. Avant la cité sous marine de Rapture pour Bioshock et Bioshock 2, les événements ont lieu cette fois-ci dans la ville flottante de Columbia. Elles est composées de plusieurs îles flottantes reliées par un réseau de rails et de trams[8].
Cité apparemment utopique, elle est en réalité tiraillée entre plusieurs factions :
- Les Fondateurs, dirigés par un prophète autoproclamé et dirigeant de la cité, qui vénèrent les « Pères Fondateurs » de l'Amérique : George Washington, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson. Il y a établi une société raciste avec les WASP dominant les immigrés irlandais, les Afro-américains, les Amérindiens et les Asiatiques, de même qu'un puissant culte de la personnalité autour de lui et de ses dons de « Prophète ».
- Un mouvement insurrectionnel anarcho-marxiste appelé « Vox Populi » (« La voix du peuple » en Latin), composé des minorités ethniques et qui vise à renverser Comstock et son régime.
- Les soldats du 7e régiment de cavalerie, qui s'insurgent contre la propagande de Comstock décrivant le prophète comme le héros de Wounded Knee et de la Révolte des Boxers alors qu'il n'était même pas présent.
Racisme, pauvreté, pouvoir, économie et industries surréalistes, endoctrinement des sectes, retombées de la Guerre de Sécession, ou encore syndicats d'ouvriers lapidés en masse sont des sujets traités dans le jeu. La plupart des problèmes des États-Unis de l'époque y est d'ailleurs relatée. Par ailleurs la ville s'appelle Columbia, en référence à l'une des figures allégoriques des États-Unis au début du XXe siècle. BioShock Infinite se base sur un scénario relevant de l'uchronie. La ville de Columbia, une ville qui flotte dans les airs par le biais d'une mécanique quantique dite à « particules quantiques figées », a été construite et lancée en 1900 par le gouvernement américain à grand renfort de publicités pour démontrer sa supériorité technologique et militaire au reste du monde. Cependant, peu de temps après son lancement, la ville se révèle être un navire de guerre bien armé, notamment impliquée dans un incident international, la Révolte des Boxers.
La ville se voit désavouée par le gouvernement des États-Unis, et sa localisation bientôt oubliée de tous, provoquant ainsi son isolement.
Personnages
La ville a été fondée par Zachary Comstock (Kiff VandenHeuvel (en)[9]). Il s'est auto-proclamé prophète et fait l'objet d'un culte de la personnalité dans sa ville[8]. Au fil des années, Comstock a transformé la cité utopique de Columbia en « Arche », censée préserver les élus du prophète de la destruction du monde corrompu, la « Sodome Inférieure »[8]. À force de secrets et de manipulations scientifiques, il est devenu l'idole et le symbole de perfection et de rédemption des habitants, établissant un puissant culte de la personnalité autour de lui et des Pères fondateurs de l'Amérique, adoration dont il profite pour parvenir a ses fins et poursuivre son rêve.
Le personnage contrôlé est Booker DeWitt (Troy Baker[9]). Ancien combattant lors du massacre de Wounded Knee, il est depuis devenu détective privé dans la Pinkerton National Detective Agency et a sombré dans l'alcool et le jeu[10]. Criblé de dettes, il est embauché par deux mystérieuses personnes qui lui promettent que sa dette sera effacée s'il ramène à New York une jeune femme du nom d'Elizabeth (Courtnee Draper[9]). Cette dernière est enfermée depuis sa plus tendre enfance dans la tour de Monument Island, où elle sert de sujet d'étude pour Comstock car elle a la capacité d'ouvrir des portes à travers l'espace et le temps et vers d'autres mondes. L'appelant « son agneau », elle devra selon lui monter sur le trône de Columbia et mettre à feu et à sang la « Sodome inférieure », le reste du monde, pour le reconstruire à l'image de Columbia. Comstock se sert d'ailleurs de son pouvoir pour faire croire aux habitants de la cité qu'il voit l'avenir, il renforce ainsi leur obéissance envers lui.
Comstock est confronté à deux autres menace. La première est Daisy Fitzroy (Kimberly D. Brooks (en)[9]), son ancienne domestique accusée du meurtre de Madame Comstock (Laura Bailey[11]) et est devenue le symbole de la résistance, créant le mouvement de la Vox Populi — Voix du Peuple en latin —, armée populaire révolutionnaire combattant Comstock, mais aussi très proche de ce dernier dans ses méthodes[10]. La deuxième est le colonel Cornelius Slate (Keith Szarabajka[9]), une connaissance de DeWitt qui a combattu à ses côtés lors de la du massacre de Wounded Knee[12]. Fou de rage en apprenant que Comstock se soit attribué tout le mérite de cette victoire, ainsi que celle de la révolte des Boxers, alors qu'il n'y était pas, il regroupe des « vrais soldats » pour mener une rébellion acharnée contre lui, prenant notamment d'assaut l'Antre des Héros[12].
Booker et Elizabeth seront également en confrontation avec le riche entrepreneur Jeremiah Fink (Bill Lobley (en)[9]) qui possède de nombreuses usines et inflige à ses ouvriers des horaires inhumains tout en réprimant violemment tout mouvement syndical. Il exploite les minorités dans ses usines il est également un matérialiste convaincu qui ne s'est associé à Comstock que pour assurer ses bénéfices.
Tout au long de l'histoire, Booker et Elizabeth croisent les jumeaux Lutece, Rosalind (Jennifer Hale[9]) et Robert (Oliver Vaquer (en)[9]). Tous deux physiciens de renom, Rosalind est à l'origine de la technologie qui fait flotter la ville de Columbia[10].
Introduction
En juillet 1912, Booker DeWitt, un détective privé ruiné, est amené en barque par Robert et Rosalind Lutece à un phare isolé au large des côtes du Maine[8]. Il a pour seules instructions de « ramener la fille et sa dette sera réglée ». En entrant dans le phare, DeWitt est propulsé dans la cité flottante de Columbia.
Booker découvre la ville, une utopie dirigée par Zachary Hale Comstock, un prêcheur religieux qui a créé un culte autour de lui et de sa fille Elizabeth, et où les gens peuvent accomplir des merveilles grâce aux Toniques, élixirs donnant des pouvoirs prodigieux. Le détective est rapidement poursuivi par les forces de police, dénoncé comme le « faux berger » en raison des lettres AD tatouées sur sa main droite, qui selon la prophétie de Comstock pervertira la ville et provoquera sa chute[10].
Déroulement
DeWitt parvient à rejoindre la tour où se trouve Elizabeth et découvre ses pouvoirs. Il échappe ensuite de peu au protecteur de la jeune femme, le robot volant géant Songbird. Il la persuade de partir en promettant de l'emmener à Paris, mais l'unique moyen d'accéder au dirigeable est d'utiliser un Tonique détenu par une vieille connaissance de Booker remontant au Massacre de Wounded Knee, le Capitaine Cornelius Slate du 7e Régiment de cavalerie, qui s'est insurgé avec ses hommes contre la propagande de Comstock qui fait passer le prophète pour le héros des batailles du régiment alors qu'il était absent.
Cornelius Slate et ses hommes, qui se voient remplacés par ce qu'ils appellent des « soldats de plomb », refusent de sombrer dans l'oubli et prennent d'assaut l'Antre des Héros, où ils comptent faire leur dernier baroud d'honneur. À l'arrivée de DeWitt, qui était autrefois caporal dans le 7e Régiment, les hommes de Slate l'affrontent; ou plutôt, ils se jettent sur lui, préférant mourir des mains d'un des leurs plutôt que celles des hommes de Comstock. Finalement Booker reprend l'élixir des mains de Slate et selon les choix du joueur, ou bien l'achève, ou bien le laisse entre les mains des hommes de Comstock. Le Tonique leur permet de prendre le départ, mais une fois dans le dirigeable, Booker fait cap vers New York au lieu de Paris. Elizabeth se sent trahie, alors elle l'assomme et fuit. À son réveil, DeWitt découvre que le dirigeable est aux mains de la Vox Populi, et son leader, Daisy Fitzroy. Cette dernière accepte de le lui rendre en échange d'armes, qu'il doit chercher dans le quartier industriel de Columbia dirigé par l'industriel Jeremiah Fink.
Booker retrouve Elizabeth et ensemble, ils partent à la recherche de l'armurier clandestin. Quand ils le retrouvent mort torturé par les hommes de Fink, les Lutece apparaissent et suggèrent de traverser une Faille ouverte par Elizabeth vers une réalité où l'armurier est en vie. En traversant différentes Failles, ils arrivent dans une réalité où Columbia est le lieu de conflits armés entre les forces de Comstock et les hommes de la Vox Populi dirigée par Fitzroy qui utilise l'image de Booker DeWitt, le père de son enfant, comme martyr de la révolution. En voyant DeWitt vivant, Fitzroy, convaincue qu'il va poser problème, envoie ses hommes contre lui. Finalement, Dewitt et Elizabeth rejoignent Fitzroy alors qu'elle assassine Jeremiah Fink puisqu'elle cherche à tuer son fils par vengeance, mais Booker la distrait et Elizabeth la tue.
DeWitt et Elizabeth retournent au dirigeable mais Songbird les attaque et ils chutent dans les quartiers personnels de Comstock. À travers les Failles et les paradoxes qu'elles ont induits, ils découvrent les véritables intentions de Comstock : grâce aux Lutece, il a conçu un Siphon qui limite les pouvoirs d'Elizabeth, sa fille adoptive qu'il espère voir prendre sa succession à sa mort, et pour garder le secret, a fait tuer sa femme et les Lutece. Cependant, les Lutece ayant été tués par leur machine créant les Failles, ils sont devenus des êtres paradoxaux capables de voyager à travers les différentes réalités alternatives à volonté. Elizabeth est finalement retrouvée par Songbird, et elle se laisse enlever pour épargner DeWitt. Le détective la poursuit et arrive dans un bâtiment enneigé, alors qu'il est en été. Il retrouve une Elizabeth âgée qui lui montre qu'elle l'a amené en 1984, dans une réalité où Comstock est parvenu à ses fins : DeWitt ne l'a jamais sauvée et Elizabeth, brisée par la torture et le temps, a pris sa suite et lancé la puissance des armes de Columbia sur New York. Dans un dernier geste, une Elizabeth âgée lui donne un message crypté pour empêcher l'avènement de cette réalité[13].
Épilogue
De retour en 1912, Booker retrouve Elizabeth, et ils rejoignent ensemble le vaisseau de Comstock. Le prophète en colère veut que Booker révèle ce qu'il sait du passé d'Elizabeth, comme la raison du petit doigt amputé de la jeune femme, mais DeWitt ignore de quoi il parle ; furieux, Booker finit par frapper le crâne de Comstock sur des fonts baptismaux avant de l'y noyer. Elizabeth l'interroge cependant sur les derniers mots de Comstock, mais elle suppose qu'il a oublié. Grâce au message de sa version âgée, qui s'avérait être le code de commande de Songbird, Elizabeth prend le contrôle de l'oiseau et repousse les attaques de la Vox Populi avant d'envoyer le robot détruire le Siphon. Alors que Booker perd le contrôle du robot, Elizabeth retrouve ses pleins pouvoirs et crée une Faille vers la cité sous-marine de Rapture, où DeWitt et elle voient Songbird se briser sous la pression des eaux profondes.
Elizabeth ramène Booker à la surface, au phare, et tente de lui expliquer ce qu'elle voit maintenant qu'elle maîtrise pleinement ses pouvoirs. Elle lui montre l'infinité de versions de Booker et elle, créées par chacun des choix qu'ils ont faits[13]. Elle revient ainsi au 8 octobre 1893, où Robert Lutece a approché DeWitt pour Comstock afin de recueillir sa fille Anna et effacer ses dettes - Booker comprend que la marque AD sur sa main désigne Anna DeWitt[13]. Acceptant l'offre dans un premier temps, il regrette vite son choix et les retrouve alors que Robert Lutece donne Anna à Comstock et Rosalind Lutece, puis traversent la Faille qui se referme en tranchant le doigt du nourrisson[13]. Dès lors, Comstock élèvera Anna comme sa propre fille, Elizabeth, et son doigt tranché a fait qu'elle existait dans deux réalités simultanément, lui donnant ainsi son pouvoir sur les Failles. Après que Comstock a tenté de tuer les Lutece, Robert persuade Rosalind d'envoyer DeWitt récupérer sa fille, mais en traversant les réalités, les souvenirs du détective se sont réécrits et il a oublié qu'Elizabeth était sa fille Anna.
Elizabeth continue en expliquant que les Lutece ont envoyé de nombreuses versions de Booker pour briser le cycle mais que la seule solution consiste à empêcher la naissance de Comstock. Elle ramène alors Booker dans son passé, au moment où il était prêt à se faire baptiser à nouveau pour se libérer des crimes qu'il a commis à Wounded Knee, mais ce moment fut décisif : si certaines versions de Booker ont changé d'avis et refusé le baptême, d'autres ont accepté et pris un nouveau nom, Zachary Hale Comstock. Devenu prêcheur et le Prophète de Columbia, il a fait un usage intensif des Failles qui l’a rendu stérile et il a décidé de récupérer Anna, sa fille dans une réalité alternative, pour en faire son héritière. Désormais conscient des conséquences de son choix, Booker se laisse noyer par plusieurs versions alternatives d'Elizabeth, qui disparaissent une à une à sa mort jusqu'à ce que l'écran fonde au noir sur la dernière Elizabeth, qui est en réalité Anna DeWitt.
Dans une scène post-générique, Booker se réveille chez lui le . Il appelle Anna et ouvre la porte de sa chambre avant que la scène ne se coupe[10].
Système de jeu
BioShock Infinite propose à la fois des espaces en intérieur comparables à ceux présents dans BioShock, mais aussi des combats en extérieur avec des personnages se trouvant à plusieurs centaines de mètres, avec jusqu'à 15 ennemis à la fois. Le combat en extérieur étant une chose nouvelle, la ville étant d'ailleurs aérienne, qu'il n'était pas possible de faire dans les précédents opus qui se déroulaient dans les fonds marins. Certains se déplacent dans les airs, d'autres se déplacent sur le sol et d'autres encore sont capables de faire des bonds sur de longues distances. Le joueur peut se déplacer sur des rails aériens (aussi appelé Aérotram) à grâce à un crochet aimanté[8]. Il est possible de sauter de rail en rail tout en combattant[14],[15]. Parmi les armes disponibles, le jeu permet de prendre possession de deux armes au maximum, parmi lesquelles : un pistolet, un fusil à pompe, un colt à balles explosives, un fusil de précision, une mitrailleuse, un lance-roquettes ou encore un lance-grenades[8]. À noter qu'elles peuvent être améliorées[8]. En plus des traditionnelles barres de santé et de pouvoir, une barre affiche le bouclier de Booker qui se régénère automatiquement[8].
De plus, tout comme dans le premier BioShock, le joueur va être amené au cours du jeu à trouver des produits du nom de Toniques, l'équivalant des Plasmides dans les précédents volets[8]. Ces produits, au nombre de huit, donneront différentes aptitudes au joueur comme le pouvoir de lancer des boules de feu, des éclairs ou des nuages de corbeaux. La liberté de jeu repose dans le fait que ces pouvoirs peuvent être utilisées de la main gauche pendant que des armes peuvent être maniées de la main droite, ce qui offre de nombreuses combinaisons[8].
Le jeu propose des ennemis tels que le Handy Man, doté d'une intelligence artificielle plus avancée et susceptibles de diriger les attaques contre le joueur en se faisant aider par les habitants de Columbia[16]. De plus, certains groupes de personnages changent de comportement selon les conditions et ce que le héros tient en main. Tenir une arme en main peut provoquer certains personnages[17].
Elizabeth peut crocheter des coffres et des portes, donner à Booker des munitions, des trousses de soins, des cristaux et de l'argent, mais également ouvrir des failles permettant d'amener des éléments d'un autre univers, comme un crochet ou une tourelle[8]. Comme dans les précédents volets, des journaux audio sont parsemés dans tout le jeu[8].
Développement
Généralités
Le développement de BioShock Infinite a commencé 6 mois après la sortie de BioShock, soit en février 2008[18]. La production du jeu a ainsi nécessité 5 ans de travail, et 200 personnes y participèrent[19]. Avant que l'annonce de la production du jeu soit rendue publique en Août 2010[20], le projet avait pour nom « Projet Icarus »[21].
Gestion des comédiens
Dans les précédents volets, Levine a dirigé les comédiens par téléphone disant qu'avec ses responsabilités, sa présence aurait certes été préférable, mais pas nécessaire[22]. Afin d'enrichir la relation DeWitt / Elizabeth, Levine a physiquement participé à la direction des comédiens[22]. En faisant référence au premier jeu, il explique au site Gamasutra : « enregistrer un journal audio c'est une chose. Des personnages qui marchent en temps réel c'est bien plus compliqué »[22]. Levine a ainsi pu travailler avec Courtnee Draper et Troy Baker afin de travailler certaines scènes, voir de les changer en fonction de leurs avis[22],[23]. Lors d'un panel au Penny Arcade Expo à Seattle, il explique : « Nous travaillons ensemble, comme une équipe »[23]. Courtnee Draper ajoute : « Je n'ai jamais travaillé sur quelque chose avec un processus créatif aussi dynamique[...]Il n'y a pas toujours une volonté pour quelqu'un d'apporter quelque chose de nouveau et qu'un réalisateur ou un scénariste décide de le prendre en considération et d'en faire quelquechose »[n 1],[23].
Absence de multijoueur
En août 2010, dans une interview accordée à Kotaku, les développeurs déclarent n'avoir encore rien décidé quant à l'intégration d'un mode multijoueur, il y serait question si l'équipe avait quelque chose de différent à proposer face à la concurrence[24]. Cependant, Bioshock Infinite est repoussé de 4 mois par rapport à sa date de sortie initiale pour une raison encore inconnue jusqu'à ce que les développeurs annoncent rechercher un développeur spécialisé dans les modes multijoueurs pour PC, PlayStation 3 et Xbox 360.
C'est finalement à la suite d'une question qui lui est posée sur Twitter en novembre 2012, que Ken Levine confirme l'absence de modes multijoueur coopératif et compétitif dans le jeu[25].
Musique
Comme les précédents volets, le jeu propose des sons diégétiques et extradiégétiques tandis que le compositeur Garry Schyman rempile une nouvelle fois pour s'occuper de la bande originale de la franchise[26]. Levine décrit la musique comme ayant un style plus « épuré » et plus « américain »[27]. Il ajoute que la musique s'inspire de la composition de Jonny Greenwood pour le film There Will Be Blood (2007) de Paul Thomas Anderson, ainsi que celle de Paul Buckmaster pour le film L'Armée des douze singes (1995) de Terry Gilliam[27].
Plusieurs musiques sous licences présentent dans le jeu ont été composées après la date à laquelle se déroulent les évènements[28]. Cet anachronisme est expliqué dans le jeu, un personnage du nom d'Albert Fink a entendu les musiques grâce aux failles, et les a ainsi plagié[28],[10]. Ces musiques étant dans la diégèse du jeu, elles sont diffusées à la radio ou sont jouées grâce à un phonographe[29]. Certaines sont directement chantées par les personnages comme God Only Knows des Beach Boys, reprise au début du jeu par un quatuor[30],[31]. Le joueur peut également tomber sur Fortunate Son de Creedence Clearwater, Girls Just Wanna Have Fun (1983) de Cyndi Lauper et une version Ragtime de Tainted Love d'Ed Cobb (en)[30],[11].
Plusieurs morceaux célèbres de la musique classique sont audibles, comme Air sur la corde de sol de Jean-Sébastien Bach, Canon de Pachelbel de Johann Pachelbel, ou encore Requiem (1791) de Wolfgang Amadeus Mozart[28]. Le jeu propose également de la musique traditionnelle irlandaise lorsque Elizabeth danse sur la plage[28].
Faute d'enregistrements audibles[28], Duncan Watt rejoue The Easy Winners (en) (1901), Sunflower Slow Drag (en) (1901), Solace (en) (1909), et The Strenuous Life, du pianiste Scott Joplin[11].
Courtnee Draper et Troy Baker, les interprètes respectifs d'Elizabeth et de Booker DeWitt, forment un duo pour la chanson Will the Circle Be Unbroken? (en) audible dans la diégèse du jeu[32]. La première chante tandis que le second l'accompagne à la guitare[32]. Ils ont notamment remporté le prix de la meilleure chanson dans un jeu lors de la cérémonie des Spike Video Game Awards de 2013[33]. À noter qu'une version chorale du titre est audible au début du jeu[28],[11].
Promotion
Repérée déguisée en Elizabeth pour les besoins d'une séance photo, le studio a eu recours à la cosplayeuse Anna Moleva pour qu'elle devienne le « visage officiel » d'Elizabeth dans divers publicités ainsi que dans la jaquette du jeu[34].
Accueil
Critique
Média | Note |
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Canard PC (FR) | 9/10[35] |
Edge (UK) | 9/10[36] |
EGM (US) | 10/10[37] |
Game Informer (US) | 10/10[38] |
PC Gamer (UK) | 91 %[39] |
Média | Note |
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Eurogamer (UK) | 10/10[40] |
Gamekult (FR) | 8/10[41] |
GameSpot (US) | 9/10[42] |
GamesRadar+ (US) | 5/5[43] |
IGN (US) | 9,5/10[44] |
Jeuxvideo.com (FR) | 19/20[45] |
Joystiq (US) | 5/5[46] |
BioShock Infinite est salué par la critique lors de sa sortie, il compte de nombreux commentaires qui distinguent l'intrigue du jeu et l'esthétique visuelle du titre.
L'agrégateur de note GameRankings donne une moyenne de 95,94 % basée sur 17 critiques pour la version PS3[47], de 92,62 % basée sur 39 critiques pour la version PC[48] et de 91,89 % basée sur 27 critiques pour la version Xbox 360[49].
Metacritic donne au jeu une note de 94/100 basée sur 27 critiques pour la version PS3[50], 94/100 basée sur 68 critiques pour la version PC[51], et 93/100 basée sur 33 critiques pour la version Xbox 360[52].
Ventes
La semaine de sa sortie le jeu est le plus vendu sur Steam[53]. Le 30 juillet 2013, Take-Two annonce de bons résultats pour son premier trimestre fiscal de l'année, lors d'un appel aux investisseurs l'éditeur révèle que Bioshock Infinite s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires[54]. En 2015 l'éditeur annonce que 11 millions d’exemplaires ont été vendus[55].
Postérité
Clash in the Cloud
Le premier contenu téléchargeable, Clash in the Cloud, explore du combat pur et a pour concept de survivre le plus longtemps possible dans un niveau[56].
Burial at Sea
Légende entre parenthèses : Comédiens d'après le site Internet Movie Database[57],[58] et le générique de fin.
Le deuxième est un contenu scénarisé titré Burial at Sea (en) (Tombeau sous-marin en français), entrecoupé en deux épisodes sortis respectivement le et le [59],[60],[61].
Épisode 1
Les évènements prennent place durant la veille du nouvel an de 1959 à Rapture, ville emblématique des deux premiers jeux[59]. Elizabeth recrute Booker DeWitt afin de retrouver Sally, une petite fille disparue[59]. Le début du jeu propose notamment de découvrir une partie du quotidien de la cité avant sa chute, avec la notable présence de Sander Cohen (T. Ryder Smith (en))[62].
Côté gameplay, le joueur contrôle Booker DeWitt dans le premier épisode[63]. Toujours épaulé par Elizabeth, cette dernière a toujours la faculté de faire apparaitre des éléments via les failles et continue de donner à Booker des munitions, des trousses de soins ou encore de l'argent[63]. En terme d'arme, le joueur dispose de plusieurs nouveautés, une carabine automatique et une arme projetant un rayon pouvant faire exploser les ennemis[63]. Le joueur peut également utiliser un nouveau pouvoir, l'Hiver D'Antan, capable de geler les ennemis et l'eau[63].
Épisode 2
La deuxième partie met le joueur dans la peau d'Elizabeth, qui, doit aider Atlas (Karl Hanover (en)) à rejoindre Rapture en échange de Sally[64]. Andrew Ryan (Armin Shimerman) et le Dr Yi Suchong (James Yaegashi (en)) sont également présents[65],[66],[67].
Contrairement au précédent épisode, le joueur à la possibilité d'user de la discrétion, pouvant assommer les ennemis tout en évitant de marcher sur des éléments bruyants[64]. Le joueur peut également passer dans les conduits d'aération[64]. Comme nouvelle arme, le joueur dispose d'une arbalète avec comme munitions des flèches anesthésiantes et des flèches lâchant un gaz soporifique[64]. Deux nouveaux plasmides sont mis à disposition : Cercle de Fer, qui permet d'absorber les dégâts puis de les convertir en munitions, et Petit Curieux, qui permet d'être invisible et de scanner la zone[64].
En référence au jeu Thief: The Dark Project paru en 1998, le second épisode du contenu propose un « mode 1998 » obligeant le joueur à terminer le niveau en utilisant uniquement des armes non létales, l'arbalète et le crochet aimanté[68].
La bande-son propose notamment la chanson La Vie en rose chantée par Edith Piaf, ainsi qu'une reprise par Courtnee Draper de You Belong to Me (en) présente dans la diégèse du jeu et originellement chantée par Sue Thompson (en)[11].
Controverses
Le groupe National Liberty Federation, appartenant au Tea Party, a posté sur Facebook une affiche de propagande présente dans le jeu censée représenter la xenophobie des Fondateurs[69].
Analyse
Influences
Les Lutece partagent plusieurs points communs avec les deux protagonistes de la pièce de théâtre Rosencrantz et Guildenstern sont morts (1966) de Tom Stoppard, parmi lesquels, la pièce qui tombe toujours sur le côté face[28].
Parallèles avec les autres jeux de la franchise
Traitant du concept des mondes parallèles, BioShock Infinite comporte de nombreuses similitudes avec le le premier jeu de la franchise sorti en 2007. Arrivant tous deux dans un phare avec une boite entre les mains, Jack et DeWitt doivent passer par celui-ci pour accéder à Rapture et Columbia[70]. Ces villes sont considérées comme impossibles à bâtir et elles sont régies par la forte idéologie de leurs fondateurs[71]. Ils sont par ailleurs accueillis de la même manière : la phrase « is it someone new? » — traduite « c'est un nouveau ? » en version française — est prononcée par un Chrosôme lors de l'arrivée de Jack et par le prédicateur Witting pour celle de DeWitt[70].
Jack a des chaines tatouées sur ses poignets tandis que DeWitt est marqué des lettres « AD » sur sa main droite[70]. Chaque univers a une variante pour appeler les produits donnant des pouvoirs aux personnes : Plasmides à Rapture et Toniques à Columbia[72]. Les deux villes proposent des machines pour acheter des munitions et des enregistrements audio sont parsemés dans les deux cités[70].
Le principe du Big Daddy du premier jeu se retrouve dans des personnages de BioShock Infinite. Son attachement aux Petites Sœurs est similaire à celui de Songbird pour Elizabeth, tandis que les Handymen sont également des hybrides homme-machine[70].
Plusieurs lien sont également visibles avec le second jeu[72]. Ainsi, Elizabeth et Eleanor sont toutes deux retenues en captivité par un membre de leur famille, Zachary Hale Comstock pour la première et le Dr Sophia Lamb pour la seconde[72]. Elles ont également une forte connexion avec un autre personnage servant de protecteur, Songbird et Delta[72].
Notes et références
Notes
- Citation originale : I’ve never worked on something with such a dynamic creative process[...]There isn’t always a willingness for someone to bring something new and have a director or writer take that and rework it.
Références
- (en) An Infinitely Interesting Experience
- (en) Console Games
- (en) David Clayman, « BioShock Infinite Takes to the Skies », sur IGN, (consulté le )
- « Bioshock Infinite annoncé ! », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
- (en) Mike Sharkey, « Irrational Games Unveils BioShock Infinite », sur GameSpy, (consulté le )
- Lud0, « Project Icarus devient BioShock Infinite », sur xboxlive.fr, (consulté le )
- Edward, « [Jeu] Burial at Sea – DLC Le Tombeau sous-marin », sur Hello World, (consulté le )
- « Test BioShock Infinite », sur jeuxvidéo.com, (consulté le )
- (en) « Bioshock Infinite : Le casting vocal », sur jeuxvideo.com, (consulté le )
- (en) « BioShock Infinite's ending explained: Answering all of Columbia's questions », sur Gamesradar.com, (consulté le )
- D'après le générique de fin.
- (en) « The Hall of Heroes: BioShock Infinite's Fort Frolic? », sur eurogamer.net, (consulté le )
- (en) « BioShock Infinite ending explained », sur eurogamer.com, (consulté le )
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- (en) Nick Cowen, « How BioShock Infinite will be prescient – interview with Ken Levine », sur theguardian.com, (consulté le ).
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- Stephany Nunneley, « Interview – Irrational Games’ Ken Levine », sur vg247.com, (consulté le ).
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- « Ken Levine on the Storytelling Craft of BioShock Infinite », sur gamasutra.com, (consulté le )
- (en) « Rare Collaboration Adds Weight to BioShock Infinite », sur gamespot.com, (consulté le )
- Artheval_Pe, « BioShock Infinite pourrait avoir du multijoueur », sur Gamers.fr, (consulté le )
- L'absence de multijoueur confirmée
- (en) « BioShock: Infinite scored by series composer Garry Schyman », sur vg247.com`, (consulté le )
- (en) « The Music of BioShock Infinite », sur ign.com`, (consulté le )
- (en) Nicolas Courcier et Mehdi El Kanafi et Raphël Lucas, BioShock: De Rapture à Columbia, Third Edition, 216 p. (ISBN 1094723401)
- (en) « How ‘BioShock Infinite’ Made Old-Timey Modern Music », sur nbcnews.com, (consulté le )
- (en) « BioShock’s Latest: Civil War in a City in the Sky », sur nytimes.com, (consulté le )
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