Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer

La cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer est une église catholique située à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, en France. Dédiée à la Sainte-Vierge, l’édifice garde son statut de cathédrale car l'évêché est triple : Arras, Boulogne et Saint-Omer .

Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer

Cathédrale vue des jardins.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Vierge-Marie
Type Ancienne cathédrale, église paroissiale depuis 1801, basilique depuis 1879
Rattachement Archidiocèse de Lille
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style dominant Gothique
Protection  Classée MH (1840)
Site web Paroisse Saint Benoît en Morinie
Géographie
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Ville Saint-Omer
Coordonnées 50° 44′ 57″ nord, 2° 15′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais

L'édification de la cathédrale s'étale du XIIIe siècle au XVIe siècle. Son architecture mêle des éléments de styles gothique primitif, rayonnant et flamboyant. La cathédrale abrite entre autres une horloge astronomique de 1558, un buffet d'orgue monumental, un tableau de Rubens et une dalle en labyrinthe.

Elle est classée Monument Historique en France depuis 1840[1].

Histoire

Origines

Au VIIe siècle, Dagobert réorganise l’évêché de Thérouanne, le plus au nord de la Gaule, et nomme à sa tête Audomarus, également connu sous le nom de Saint-Omer, moine de Luxeuil né dans le Cotentin[2], affirmation réfutée par certaines sources[3]. En tant que troisième évêque de Thérouanne[4], il reçoit en don d’Adroald, un seigneur local fraîchement converti au christianisme, le territoire de Sithieu en 649[5],[6]. Sur le point le plus haut, il fonde une chapelle, vers 659, à l’emplacement d’un temple païen dédié à Minerve[7],[6]. Cette chapelle était dédiée à la Vierge Marie et sa sépulture, ainsi qu'à celle des moines. Les premières constructions étaient réalisées en bois. Avant sa mort, en 662, il la confie à Saint-Bertin, alors abbé de Sithiu, construite quelques années auparavant[8],[5], les réunissant après la mort d'Audomarus de fait, en un monastère double[2]. L’église de la Vierge constituait la partie haute du complexe monastique, tandis que l’abbaye de Saint-Pierre et de Saint-Paul constituait la partie basse[2],[5].

La collégiale

Cette unité de fait fut rompue en 820, lorsque l’abbé Fridugise, un anglo-saxon, appliqua la réforme de l’Empereur carolingien Louis le Pieux. La chapelle devient une collégiale, une église desservie par 30 chanoines[2].

L’église fut attaquée le 2 mai 891 par les normands, malgré ses remparts[5].

Cette modeste chapelle fut détruite par un incendie en 1033. Une église en pierre et en style roman est construite en 1052 ; Celle-ci fut endommagée en 1191 par un incendie[9]. On commença alors à reconstruire le chœur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, puis en 1263, on construisit le transept. Les travaux ont avancé lentement et s'échelonnent du XIIIe au XVIe siècle.

Le croisillon sud du transept fut allongé en 1375 – 1379 et on entreprit alors la reconstruction de la nef.

L'édification des chapelles latérales de la nef date des années 1386 à 1403. Les plus anciennes furent construites au sud. La nef centrale ne fut achevée qu'en 1473, et ses voûtes en 1506.

De la Renaissance à la Révolution

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De 1449 à 1472, Jehan de Meldre, maître d'œuvre procéda à l'allongement du croisillon nord du transept. À cette époque la tour à l'ouest qui était restée romane fut consolidée et rehaussée[10].

À partir de 1473 et jusqu'en 1521, on procéda à la construction de la tour occidentale autour de cette tour romane. Celle-ci fut ainsi rhabillée et reçut un décor inspiré de celui de l'abbatiale Saint-Bertin (construite entre 1431 et 1500).

La flèche surmontant la croisée date de 1486.

Les sculptures du portail occidental furent réalisées de 1511 à 1515, par les sculpteurs brugeois Jean et Josse Van der Poele[11].

En 1553, la ville de Thérouanne toute proche, où se trouvait l'évêché de l'Artois, fut totalement rasée par les troupes de Charles Quint, au cours d'un conflit qui l'opposait au roi de France Henri II. Du sel fut symboliquement répandu sur le sol de la ville. Dans les années qui suivirent, il fut décidé de partager le diocèse de Thérouanne, afin de respecter les frontières entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols. Ainsi fut créé en 1559 le diocèse de Saint-Omer et la collégiale Notre-Dame devint cathédrale en 1561.

Plan de la cathédrale en 1789

En 1606, la flèche de la croisée fut détruite par un ouragan. En 1610, on réalisa le cadran solaire du portail sud, et en 1628, on procéda au renouvellement de la chapelle axiale que l'on nomme épiscopale et requise par le nouveau rôle d'évêché de St Omer mais qui endossa aussi le rôle de chapelle mariale bien plus tard.

1677 : traité de Nimègue, Louis XIV annexe l’Artois, Saint-Omer devient française.

Fin XVIIe siècle, Jules Hardouin-Mansart (mieux connu pour Versailles) construit le palais épiscopal, résidence des évêques (aujourd'hui le palais de justice de Saint-Omer). Un accès direct à la cathédrale est ménagé pour l’évêque entre le palais et la chapelle d’axe.

Le XVIIIe siècle apporta encore quelques embellissements : l'importante chaire, installée en 1714 en provenance de l'église des Dominicains de Saint-Omer, est due au sculpteur Danvin ; puis en 1717, fut installé le superbe buffet d'orgue des frères Piette, avec une remarquable statuaire en bois. Le trône épiscopal et les boiseries du chœur datent de 1753.

L'après 1789

Lors de la Révolution Française, en 1792, la cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage[9]. Contrairement à bien d'autres églises, Notre-Dame n'eut que peu à souffrir du vandalisme des révolutionnaires.

Le 2 septembre 1793, Pierre-Joseph Porion y prononce un discours sur la supériorité du régime républicain. Le 24 septembre, l’autorité militaire estime avoir besoin de la Cathédrale pour en faire un entrepôt ; Porion se contentant désormais de la chapelle de la Maladrerie pour célébrer ses offices[12].

Le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé en 1802 (Bul. du 10 avril 1802) lors du Concordat , au bénéfice du diocèse d'Arras qui formait alors un diocèse de 878 paroisses et annexes.

XIXe siècle : dans la lignée de Prosper Mérimée et de Viollet le Duc, Prosper Morey met en place lentement un service des monuments historiques, qui a pour but de restaurer la cathédrale d’alors, à ce moment église Notre-Dame [13].

De la Seconde Guerre mondiale à nos jours

L'édifice subit de légers dommages lors d'un bombardement en 1942[9].

Dimensions

La cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer mesure 22.9 mètres de haut sous la voûte et 105 mètres de long pour 51 mètres de large[14]. La tour fait 50 mètres de hauteur

Extérieur

Il y a plusieurs types d'architectures: du roman, du gothique primitif, du gothique rayonnant et enfin du gothique flamboyant[réf. nécessaire].

Intérieur

Le chœur

Saint-Omer - Cathédrale - Le choeur

Des chapelles sont logées de façon biaise (dans les angles entrants transept/chœur) : ce modèle est retrouvé à Ypres et à Tournai. Les chapelles biaises sont associées à un plan de déambulatoire que l’on retrouve à Saint-Quentin et à Troyes.

Le déambulatoire

Il se constitue de 3 chapelles rayonnantes. La chapelle de l’axe de la nef est refaite en 1628 et en 1898 (le plan roman du chœur est maintenu).

Le transept

Le transept est allongé au XIVe siècle, car entre 137 et 1389, est prolongé le bras sud du transept de deux travées. À la fin du XVe siècle, la même chose est faite au nord.

Les nervures des voûtes du transept sont prismatiques. Le triforium est interrompu dans le transept par des tribunes.

La croisée du transept fut surmontée au centre en 1486 d’un petit clocher destiné à recevoir un carillon (comme à Saint-Bertin auparavant), mais cette tourelle fut renversée en 1606 par une tempête.

Nef et bas-côtés

La nef de la cathédrale.

Hauteur 23 mètres/Largeur 10 mètre, pas du style rayonnant où l’on cherchait sans cesse plus de lumière. Le clocher porche est un rhabillage de celui du XIIe siècle.

La tour orthogonale flanc sud abrite à l’étage supérieur le trésor et à l’étage inférieur la sacristie.

Les voûtes datent du XIVe siècle.

Vers 1190, Soissons et Chartres proposent le schéma qui deviendra le modèle classique d’élévation de la nef (trois niveaux dont un triforium). Ce triforium (de Saint-Omer) est comparable à Notre Dame et à Saint-Sauveur de Bruges. Des arcs trilobés supportent des trèfles aux lobes brisés, ce modèle bertinien sera repris dans le Brabant. La nef est contemporaine à la collégiale de Saint-Quentin (1400-1450). Les chapiteaux aux choux frisés (décor alors peu commun vers cette période de flamboyant).

Les piles sont cantonnées (style de Chartres), noyaux circulaire (ou cylindrique) et 4 colonnettes (support rémois) engagées. Seuls les deux piliers qui précèdent le chœur sont cantonnées de 5 colonnes par souci de symétrie avec les faces des piliers de la croisée du transept. Les bases sont constituées de deux tores déprimées séparées par une scotie.

Le triforium

Le triforium est aveugle, coinçons percés. Sous le triforium court une large guirlande de feuilles et de fleurs : 6 têtes humaines sont mêlées à cette sorte de frise. Les moulures du triforium forment un trilobe pointu.

Le croisillon nord est construit entre 1449 et 1472 avec un triforium grille (le style flamboyant s’y fait voir).

Les fenêtres hautes sont reléguées dans la lunette de la voûte (élévation comme à Saint-Martin de Ypres). Le Tympan est ajouré d’un réseau de mouchettes.

Les voûtes actuelles datent de 1506[15].

Portail méridional (du jugement dernier)

Il s'agit du seul tympan du jugement du XIIIe siècle conservé dans le Nord de la France.

Un trumeau : statue de saint Omer, évêque de Thérouanne, remplacée au XVIe siècle par une statue de la Vierge. (Attributs de saint Omer : - grappes de raisin, - châsse fleurie, - source jaillie sous le bâton pastoral).

La composition du Jugement Dernier se déroule souvent en 5 actes (1. Les signes précurseurs, 2. L’apparition du juge, 3. La résurrection des morts sortant de leur tombeau, 4. Le jugement, 5. La séparation des élus et des damnés).

Ici dans le premier acte, les signes précurseurs sont manifestés par la présence de deux anges agenouillés.

Ici le Christ est debout, à Thérouanne il était assis, pour montrer son règne ; et en revanche il est ici debout pour symboliser la caractère surprenant de sa venue.

Nous voyons l’ostension des armes : les anges montrent les attributs de la Passion, puis l’ostension des plaies : le Christ lève les bras, les intercesseurs sont Marie et Jean.

Nous observons la résurrection des morts, les damnés et l’enfer, une frise végétale, pas de pesage des âmes sur ce tympan, Satan est représenté avec une fourche.

Les élus et le ciel sont dans davantage d’espace, la mitre est portée par l’évêque, la couronne par le roi et Abraham porte les élus sur ses genoux.

Les 4 encorbellements qui supportent le linteau sont ornés de deux anges, de Job et de Daniel avec un lion. (selon certaines hypothèses il s’agirait de Samson et non pas de Daniel).

Le soubassement comprend une série de niches à frontons triangulaires comprenant des sculptures tirés de la vie et des miracles de saint Omer (copiés d’après les motifs sculptés 100 ans auparavant sur son tombeau visible dans la nef). Il ne reste que 4 motifs, les anges sous dais ont disparu. La partie inférieure devait être garnie d’un réseau sculpté, treillis de losanges portant des fleurs de lis, des fleurons crucifères et des tours qui seraient les tours de Castille.

Au-dessus, une rose du XIVe siècle surmontée d’un cadran solaire tracé en 1610. Le haut du pignon est percé d’un oculus destiné à éclairer les combles, puis 3 niches ont reçu des statues, dont celle de saint Omer. Elles sont surmontées de couronnements triangulaires ornés ; enfin, le sommet porte 3 clochetons à pinacles, un au centre, deux aux angles latéraux.

Dans sa conception générale, le programme dérive du portail du Jugement d’Amiens (vers 1220-1235) au sommet duquel le juge Christ, certes assis à Amiens, est aussi encadré des intercesseurs, de deux anges portant les arma christi et de deux anges agenouillés en prière tandis que les anges de l’Apocalypse sonnant de la trompette se trouvent relégués aux extrémités du registre inférieur où est représentée la résurrection des corps[16].

Horloge astrolabe

Gemma Frisius par Issac Bullart (1682).

L'horloge astrolabe date de 1558. C'est l'œuvre de Pierre Enguerran, horloger de Saint-Omer, sur commande du chapitre de la Collégiale à la date du . Le cadran astrolabique est encore dans son état originel.

Cette horloge est en fait la seconde horloge de cette cathédrale. C'est en 1385 que l'on trouve son existence car il y est fait des travaux de restauration de la lune et du soleil. C'était donc, déjà, une horloge astronomique.

Au vu de toutes les indications et du peu de pièces en mouvement, cette horloge est unique en Europe. Elle ne dérive que de 30 secondes par semaine. Afin de caler correctement cette horloge, un très grand cadran solaire a été exécuté en 1610, et porte les signes du zodiaque. Des calculs complexes ont été nécessaires à sa réalisation et sont attribués à Gemma Frisius (1508-1555) et à son neveu et successeur Arsenius Frisius[17].

L'horloge astronomique de 1558, vue partielle.

Trois mécanismes sont en actions synchronisées : le mécanisme de l'horloge, le mécanisme des sonneries, le mécanisme de l'astrolabe.

L'entraînement du mécanisme d'horloge était assuré par un poids; originellement une couleuvrine de 47,2 kg suspendue à un câble enroulé sur un tambour. La régulation est assurée par un échappement constitué d'une roue de rencontre, un axe à palettes surmonté d'un foliot permettant un réglage par la position des masses placées sur chaque extrémité du foliot. Elles permettent de régler le rythme du va-et-vient grâce aux masses appelées aussi régules. Le mécanisme des sonneries s'effectue par un jacquemart au-dessus de l'horloge, il sonne les heures et demi-heures sur le même timbre les quarts et trois-quarts par une clochette. L'astrolabe fonctionne avec cinq rouages dont trois solidaires de l'aiguille des heures, de l'araignée, de la lune, les deux derniers sont alloués aux satellites un et deux.

Le mouvement de l’horloge est transmis au rouage solidaire des aiguilles des heures avec 168 dents qui effectue sa rotation en 24 heures un septième de 168. Il supporte les axes des satellites de 52 dents et 100 dents. Leurs axes effectuent une rotation en 24 heures.

Les gisants

Mausolée d’Eustache de Croÿ.

La cathédrale abrite des tombeaux à gisants, qui dispose chacun d'une épitaphe.

Le plus connu est sûrement le mausolée d’Eustache de Croÿ, mais il y a aussi la Vierge à l’Enfant, le songe de St Joseph, la Vierge au chat et l’ange pleureur[Qui ?].

À gauche se trouve l’évêque sur son prie Dieu, dont la finesse du travail de Jacques du Broeucq est souvent remarquée. À droite il y avait une femme en longs vêtements tenant un calice. Elle était le symbole de la Foi. Les révolutionnaires substituèrent une pique au calice et elle devint ainsi la déesse de la liberté. Elle fut placée sur le char du "triomphe de la raison", et elle est aujourd’hui disparue. Entourant ce mausolée il y avait deux anges, ou putti pleureurs, dont un seul subsiste. Il est aujourd’hui au-dessus du monument funéraire de Jean Bur sous l’orgue du côté des fonts baptismaux. En 1543 Lamberte de Brimeu, qui avait fait construire ce mausolée, y fit déposer le corps d’un enfant d’Adrien de Croÿ. Le c’est le cœur d’Adrien qui y est déposé. Puis elle viendra elle même reposer auprès de son fils.

La Vierge au chat, et le songe de St Joseph. Ces deux reliefs sont dans le collatéral Sud. Selon la tradition ils proviendraient de la Chartreuse de Longuenesse. Très similaires en taille, leur attribution à Jacques du Broeucq a fait l’objet de débats, Mains détails ont permis de confirmer leurs origines. Par exemple par rapport au retable de St Jean l’évangéliste dans l’église de Mons où l’on retrouve le même visage de l’ange, par la chevelure de la Vierge, etc.

La Vierge à l’Enfant, remarquable par la finesse des traits, l’expression de Marie, le sourire de l’Enfant. Ce relief signé à la ceinture, provient du monument funéraire de Philippe de Sainte-Aldegonde, grand bailli de St-Omer. Il appartenait à la Chartreuse de Longuenesse. Il est visible dans une des chapelles du collatéral nord, la chapelle des Vocations. Le fragment que possède la cathédrale faisait partie d’un ensemble beaucoup plus imposant. Malheureusement les gisants et la femme de Philippe de Sainte-Aldegonde qui en subsistaient au (XIXe siècle) furent vendus par le conseil de fabrique de la Cathédrale pour en faire de la chaux.

Peut être d’autres, qui figure dans le dossier de la Cathédrale au ministère de la Culture, il est fait mention d’un relief appartenant à la collection personnelle de Monnecove, de deux petits bas reliefs appliqués contre les murs de la Cathédrale, une scène du Calvaire et la descente de Croix, d’un monument funéraire de François d'Audenfort très mutilé à l’église St Denis, du jubé de St Bertin.

Labyrinthe

Labyrinthe de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer, copie de celui de l'abbatiale Saint-Bertin de Saint-Omer.

Elle possède un des rares labyrinthes des cathédrales françaises.

Le labyrinthe est daté de 1716, c'est une copie en réduction de celui situé dans l'Abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer, construit par le chanoine Lambert au XIIe siècle[19].

Contrairement aux labyrinthes symboliques de la cathédrale d'Amiens ou de Chartres dont le chemin est très épuré, celui-ci est complexe. Il mesure 49 carreaux de côté, soit 1 240 carreaux noirs et 1 161 carreaux blancs. Le centre représente une croix noire, appuyée de 9 carreaux blancs. Le labyrinthe de la cathédrale de Saint-Omer, de forme carrée, se trouve à la croisée du transept et de la nef. Il est parfois difficile à voir dans sa totalité car l'usage de la cathédrale et la position du labyrinthe le placent souvent recouvert soit d’une estrade soit d’un autel.

Comme les autres labyrinthes, il est chargé de représenter symboliquement le calvaire du Christ sur son chemin de croix, symbole lui-même du chemin d'une vie vers la consécration divine.

Le jour de Pâques, les pèlerins pouvaient parcourir à genoux le chemin qui mène à la croix, comme substitut de pèlerinage à Jérusalem. Ce chemin de croix portait le nom de Lieue, et nécessitait un parcours d'une heure.

Œuvres d'art

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La cathédrale Notre-Dame possède un certain nombre d’œuvres d'art parmi lesquelles :

  • un tableau de Rubens représentant la descente de la croix [20], en fait une re-déposition (il y en a 5 dans la région Nord Pas de Calais),
  • une Vierge au Chat (haut relief placé entre deux chapelles méridionales),
  • une représentation de Chadrak, Méchak et Abed-Nego dans la fournaise avec l'ange salvateur (haut relief d'une sépulture - chapelle absidiale méridionale),
  • le triptyque dit du Grand Dieu de Thérouanne (près de l'astrolabe mentionné ci-dessus),
  • un dallage, aujourd'hui placé contre un mur près de l'entrée Nord, représentant un pèlerin à quatre chaussures.
  • des dalles du XIIIe siècle montrant des fables.

Fonts baptismaux

Les fonts baptismaux proviennent de l'ancienne église Sainte-Aldegonde qui se situait sur la place du Vieux-Marché, actuelle place Victor-Hugo.[réf. nécessaire]

La musique

Les cloches et le carillon

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Le clocher abrite une sonnerie de 6 cloches.

  • Julienne (bourdon) : La bémol 2 - 5.520 kilos, fondue en 1920 par Charles Wauthy, fondeur à Douai
  • Marie 1 : Si bémol 2 - 2.950 kilos, fondue en 1852 par Petitfour, fondeur à Arbot (Haute-Marne)
  • Marie 2 : Mi bémol 3 - 990 kilos, fondue en 1831 par François Gorlier, fondeur à Frévent (Pas-de-Calais)
  • Omer : Sol 3 - 535 kilos, fondu en 1686
  • Domitille : La 3 - 452 kilos, fondue en 2017 à la fonderie Eijsbouts d’Asten (Pays-Bas)
  • Jeanne : Si 3 - 250 kilos, fondue en 1933 par Charles Wauthy, fondeur à Douai

Cette sonnerie de six cloches a comme particularité, entre autres, d’être issue de cinq fonderies différentes. Domitille, la dernière née, a été baptisée le .

Les grandes orgues

Les grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer.

Jehan Titelouze a été organiste de la cathédrale, nommé en 1588

C'est sur les grandes orgues que Rouget de Lisle aurait entendu un oratorio du maître de chapelle Grisons dont il se serait inspiré pour composer l'air de La Marseillaise.

Le buffet d'orgue, a été réalisé en 1717 par toute une famille de menuisiers et sculpteurs sur bois de Saint-Omer. Le buffet occupe, sur toute leur largeur, deux travées de la nef, et la tribune est supportée par 12 colonnes de chêne cannelées.

Le buffet est orné de panneaux sculptés et de multiples statues de grande taille : Saint Pierre et Saint Paul de part et d'autre du portail principal, encadrant la tribune : les statues allégoriques de la Foi et de l'Espérance ; plus haut de nombreuses statues d'anges et de chérubins musiciens, et au-dessus des grandes tourelles latérales, le roi David jouant de la harpe et sainte Cécile au clavier d'un orgue portatif.

Ce buffet a fait l'admiration entre autres, de Charles Burney, un musicographe anglais passant à Saint-Omer - il le cite en 1771 dans son ouvrage sur la situation de la musique en France et en Italie[21].

L'instrument a été grandement refait par Aristide Cavaillé-Coll qui le dota de 49 jeux en 1853. Il sera inauguré le par l’organiste du Saint-Sépulcre à Paris, Lefébure-Wél[22]

I - Positif
54 notes
Montre 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Prestant 4'
Dulciane 4'
Flûte douce 4'
Nasard 2 2/3'
Doublette 2'
Plein jeu III + II
Cornet 5r
Trompette 8'
Clairon 4'
Cromorne 8'
II - Grand Orgue
54 notes
Montre 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Gambe 16'
Viole de gambe 8'
Bourdon 16'
Prestant 4'
Flûte octaviante 4'
Cornet 5r
III - Bombarde
54 notes
Flûte harmonique 8'
Octave 4'
Doublette 2'
Fourniture 5r
Cymbale 4r
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Basson 8'
IV - Récit expressif
54 notes
Voix humaine 8'
Basson et Hautbois 8'
Viole de gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte harmonique 8'
Viole de gambe 4'
Bourdon 16'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Bombarde 8'-16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Pédalier
30 notes
Flûte 16'
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Le chant

La cathédrale accueille parfois des chœurs interprétant de la musique sacrée[23].

La cathédrale aujourd'hui

La cathédrale dans le diocèse

La cathédrale, est, étymologiquement, le lieu de la cathèdre, c'est-à-dire le siège de l'évêque. Mais celui-ci n'est pas présent en permanence dans son église. Le recteur est le prêtre responsable de la cathédrale en tant que monument et en tant que première église du diocèse.

Elle fait partie, avec, onze autres églises des environs, de la paroisse Saint-Benoît en Morinie et dépend du doyenné de Morinie et de l'archidiocèse métropolitain de Lille.

Les messes en temps ordinaire

Cathédrale – 8 h 30 : tous les jours, sauf lundi 18h [24].

La messe dominicale ordinaire est à 9h30[24].

L'édifice est doté d'une capacité d'accueil de 600 personnes en temps normal[25]

Visites

La cathédrale est ouverte toute l’année de 8h à 18h et met à disposition de ses visiteurs des visites guidées payantes[26].

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Collégiale, puis cathédrale Notre-Dame, actuellement église paroissiale Notre-Dame », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
    2. Alain d'Artois, « Cathédrale de Saint-Omer| enclos notre dame », sur Cathédrale de Saint-Omer|Extérieurs (consulté le ).
    3. La verité de l ́Histoire de l ́Eglise de S.Omer et son antériorité sur l ́abbaye de S.Bertin ou Réfutation de la Dissertation historique et critique sur l ́origine et l ́ancienneté de l ́abbaie de S.Bertin, Le Breton, , 446 p., "S. Omer naquie sous Dagobert premier, & qu'il fue fait Evéque par le même Dagoberi. Ainsi, remarque le Dissertateur, S. Omer aurait été fait Evêque à seize ans tout au plus. Car on sait que Dagobert ne régna que seize années. Autre erreur plus grossiere : Saint Omer, né sous Dagobert, se fit Religieux de Luxeu sous S. Eusthase mort en 625.& Dagobert ne fut fait Roi des François, que deux ou trois ans après. 'Il faudrait donc encore, selon notre Manuscrit, que S. Omer soit né deux ans ou trois après s'être fait Religieux. ".
    4. Georges Coolen, Souvenir du Couronnement de N-D. des Miracles à Saint-Omer (18 juillet 1875), H. d'Homont, , p. 54.
    5. Hans Van Werveke, « A-t-il existé des fortifications à Saint-Omer antérieurement à 878-881? », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 41, no 4, , p. 1065–1090 (DOI 10.3406/rbph.1963.2487, lire en ligne, consulté le ).
    6. Louis Leroy, Histoire des pélerinages de la Sainte Vierge en France, vol. 1, Vivès, , p. 44.
    7. Société des antiquaires de Picardie, Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie: Documents inédits concernant la province, vol. 3, .
    8. Jacques Longueval, Histoire de l'église gallicane: Depuis l'an 648 jusqu' à l'an 790, vol. 4 : De Histoire de l'église gallicane: dédiée à nos seigneurs du clergé, P. Simon, (lire en ligne), p. 58.
    9. « Ancienne cathédrale Notre-Dame, Saint-Omer, France », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le ).
    10. Revue archéologique, Saint-Omer, Ernest Leroux, (lire en ligne), Saint-Omer. - La fin du XVe siècle nous fournit les noms de plusieurs architectes de la Cathédrale. C'est d'abord Jean ... Jean Pinchon et Jean Sterbeques qui construit le clocher, en 1472 Jean de Meldre, en 1493 Melin de Fines, en 1494 ....
    11. Mémoires, Volume 9, Saint-Omer, Société des antiquaires de la Morinie, (lire en ligne), Le retard apporté à l'époque fixée dans la convention passée devant les majeur et échevins de Saint-Omer, fut profitable à l'ouvrage, ... L'ouvrage commencé par Me Jean Vander Poêle, fut terminé par son fils , (') Les statues qui devaient figurer au portail n'y furent ... Josse Yander Poêle, mais ce ne fut pas sans.
    12. Michel Lancelin, « La lutte contre le Clergé à Saint-Omer entre avril 1793 et juillet 1794 », dans Église, vie religieuse et Révolution dans la France du Nord, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, coll. « Histoire et littérature du Septentrion (IRHiS) », (ISBN 978-2-905637-88-8, lire en ligne), p. 53–64.
    13. Nicolette Delanne-Logié et Yves-Marie Hilaire (dir.), La cathédrale de Saint-Omer : 800 ans de mémoire vive, Paris, CNRS, .
    14. « Cathédrale de Saint-Omer », sur www.cote-dopale.com (consulté le ).
    15. Justin de Pas, Saint-Omer : Cathédrale, musée communal, Paris, Daupeley-Gouverneur, .
    16. Marc Gil et Ludovic Nys, Saint-Omer gothique : les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge, 1250-1550 : peinture, vitrail, sculpture, arts du livre, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, , 534 p..
    17. De la cathédrale de Saint-Omer lire en ligne.
    18. Site comportant des photos du monument (fr) Monument funéraire d'Eustache de Croÿ.
    19. Saint-Omer insolite, Cercle d'études mythologiques.
    20. J. F. M. Michel, Histoire de la vie de P.P. Rubens, De Bel, (lire en ligne).
    21. (en) Charles Burney, An Eighteenth-century Musical Tour in France and Italy: Being Dr. Charles Burney's Account of His Musical Experiences as it Appears in His Published Volume with which are Incorporated His Travel Experiences According to His Original Intention, Oxford University Press, , 328 p. (lire en ligne), p. 2-4.
    22. Schweizerische Musikforschende Gesellschaft, Annales suisses de musicologie, vol. 17, Haupt, (lire en ligne), p. 51.
    23. « Les chorales Intervalle et Point d'orgue interpréteront le « Requiem » », sur saint-omer.maville.com (consulté le ).
    24. « Horaires des messes », sur Audomar (consulté le ).
    25. « À la cathédrale de Saint-Omer, les premières messes ont rassemblé des fidèles masqués », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
    26. « CATHÉDRALE NOTRE-DAME - Office de Tourisme de Saint-Omer », sur Office de Tourisme et des Congrès du Pays de Saint-Omer (consulté le ).
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