Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus

La cathédrale Saint-Léonce de Fréjus est une cathédrale catholique romaine située dans le centre historique de Fréjus, dans le département du Var. Elle est classée Monument historique depuis 1862[1],[2]. C'est un bâtiment à l'origine médiéval mais résultant de plusieurs époques :

  • baptistère paléo-chrétien du Ve siècle (Art mérovingien), entouré d'une salle octogonale à pans coupés avec absidioles ; les huit colonnes d'angle sont de style corinthien (réemploi d'édifice romain) ; ouvrant sur un étage de forme octogonale.
  • Vantaux de portes en noyer sculptés datant de 1530 surmontée de fenêtres à croisées.
  • Cloître à étages avec charpente en bois du XIVe siècle intercalant de multiples petits panneaux peints par des peintres itinérants.
  • Clocher du XIIIe siècle, au-dessus du narthex

Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus
Présentation
Culte Catholique
Dédicataire Saint Léonce de Fréjus
Type Église paroissiale
Ancienne cathédrale (IVe siècle-1790 puis 1822-1957)
Rattachement Diocèse de Fréjus-Toulon
Début de la construction Ve siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style dominant Gothique; Roman
Protection  Classée MH (1862)
Site web Paroisse Cathédrale de Fréjus
Géographie
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Var
Ville Fréjus
Coordonnées 43° 25′ 59″ nord, 6° 44′ 12″ est
Géolocalisation sur la carte : Var
Géolocalisation sur la carte : France

La cathédrale faisait partie de la Cité épiscopale de Fréjus.

Description de la cathédrale

Les nefs

La cathédrale possède deux nefs accolées à la suite de modifications successives pendant des siècles :

  • la nef Notre-Dame — c'est en partie l'ancienne église paléochrétienne romane — possède trois voûtes sur croisées d'ogives.
  • la nef Saint-Étienne du XIe siècle et XIIe siècle a six voûtes en berceau. Elle était réservée à l'origine à l'évêque.

L'abside

Elle est semi-circulaire voûtée et dans un style dit « cul-de-four ». Elle contient les tombes des évêques Guillaume de Roffiac (1361-1364) et Louis de Bouillac (1385-1405).

L'entrée

Le linteau datant du , à l'origine de Jacques Durandi, a été restauré au cours du XVIe siècle. Les portes extérieures du XVIe siècle sont surmontées de fenêtres à croisées, avec de remarquables vantaux en bois sculptés Renaissance.

Le mobilier

Retable de Jacques Durandi
Statues
  • crucifix en bois XVIe siècle ;
  • retable dédié à Sainte-Marguerite de Jacques Durandi dans une chapelle de la nef Saint-Étienne ;
  • statues XVIIe siècle dans le collatéral gauche représentant les évêques de Barthélemy Camelin (1599-1637) et Pierre (1637-1654) ;
  • Nativité XVIe siècle dans la nef,
  • dans le chœur, belles stalles XVe siècle remaniées XVIIIe siècle (style rayonnant XIVe siècle) en bois sculptés de roses, clochets et de gables.

Le clocher

Au XIIe siècle, un premier clocher-porche se trouvait à l'entrée dans la première travée de la nef Notre-Dame[3].

Le clocher actuel date du XIIIe siècle. La tour du clocher est divisée en trois parties :

  • La toiture de forme conique est décorée de jaune et de vert afin de donner l'illusion de l'or ;
  • Elle repose sur une construction octogonale du XVIe siècle ;
  • Et enfin le tout repose sur une base carrée plus ancienne au-dessus du narthex du côté du déambulatoire sud.

Il abrite quatre cloches[4] :

  • dont une fut donnée par le futur pape Jean XXII, en 1303, et baptisée Saint Léonce, qui après une refonte en 1770, nous est parvenue,
  • deux cloches classées au titre des objets mobiliers le  :
    • cloche de 1445 (suspendue dans le petit campanile accroché au clocher) avec un texte honorant la Vierge Marie « Ave Maria gratia plena Dominus tecum » et décorée de deux Vierges à l’Enfant et d’un saint Léonce[5]
    • et une cloche de 1766[6].

Entrée

La porte d'entrée, en noyer, a de très beaux vantaux avec chacun huit panneaux sculptés.

Les panneaux supérieurs illustrent des scènes de la vie de la Vierge Marie (mariage, Annonciation, Nativité, Assomption) encadrées des représentations de saint Pierre et de saint Paul ;

Les panneaux inférieurs présentent quatre bustes avec tout un décor de vases, candélabres, pilastres, frises végétales, trophées d’armes et autres motifs caractéristiques du langage ornemental de la Renaissance. Il y a aussi des portraits de personnes voulant figurer sur ce portail, elles payaient pour y apparaître. Leurs noms sont encore inconnus.

A droite du portail[7], le cadran solaire de 1781, remis en place en 2012, porte l'inscription : « Res sacras cleri Themidis Martisque labores & patrios coetus lumen & umbra regit. » (ombre et lumière règlent les offices du clergé, le travail de Thémis (justice) et de Mars (armes) ainsi que les assemblées des anciens).

Baptistère

Au sud-ouest de la Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus se trouve un baptistère paléochrétien[8], le plus ancien de France après celui de Poitiers puisqu'il date du Ve siècle et c'est l'un des mieux conservés :

  • réemploi de huit colonnes antiques d'angle corinthiennes en provenance sans doute d'un édifice romain.
  • la salle est octogonale ainsi que la cuve ou piscine pour le baptême par immersion comme cela se pratiquait à l'époque.
  • les pans sont coupés avec des absidioles contenant des sarcophages et statues couchées.
  • la coupole est sur piliers

Cloître

Vue de l'intérieur du cloître.
plafonds des galeries.

Le cloître roman à deux étages date du XIIe siècle[9]. Il est classé au titre des Monuments historiques depuis 1875.

L'accès du cloître canonial se fait par la place qui se trouve sur le côté de la cathédrale, à partir de l’entrée située rue Fleury, le cloître étant au nord-est de celle-ci. Auparavant, les religieux pouvaient y accéder plus facilement en sortant de la nef et en montant des escaliers sur la droite. La salle qui se trouve à droite de l'entrée est réservée au musée archéologique municipal.

Le vieux puits au centre a été restauré entre 1922 et 1931 ainsi que le double escalier allant à l'étage.

Les plafonds des galeries[10] offrent une collection de panneaux de bois peints des XIVe et XVe siècles[11], avec de jolies arcades retombant sur des colonnettes doubles.

Elles sont peintes et décorées de personnages, d'animaux, et un bestiaire fantastique à travers plus de trois cents panneaux de pins[12]. En 1969, certains de ces panneaux ont été restaurés, sous la conduite de Pierre Aujard, Architecte des bâtiments de France, par, entre autres, Cyril de La Patellière et Jean-André Bastiani.

L'étage donnant sur le cloître, dont il reste une galerie, est accessible par un escalier à double rampe. De petites colonnes corinthiennes datent du XIIIe siècle. La porte d'une salle voûtée est fermée avec une grille XVe siècle.

De nos jours, des expositions temporaires se déroulent dans des salles restaurées en 1967 et situées au nord-est. Ce sont les salles du Vieux Fréjus.

Le cloître est aujourd'hui géré par le Centre des monuments nationaux.

Maison du prévôt

À côté du cloître, se trouve la maison du prévôt[13] datant d'après 1206.

Les travaux réalisés les XIXe et XXe siècles 

Dès 1909 le principe de dégagement du cloître, envahi par des maisons privée, depuis la révolution, et la restauration d'ensemble du groupe épiscopal, selon le projet conçu par Jean-Camille Formigé, seront acquis. Mais les travaux ne seront réellement, pour la restitution de l'élévation paléochrétienne du baptistère et sur les bâtiments canoniaux, engagés qu'entre 1920-1930, sous la direction de son fils Jules Formigé.

Avec le débarquement des Forces alliées, le [14], des bombardements touchèrent la voûte du narthex, la façade occidentale du cloître, les toitures, les vitraux du XIXe siècle ont été détruits disparurent, en particulier celui de l'abside de Notre-Dame. Furent aussi détruites les maisons au nord du cloître. Des restaurations furent nécessaires, tant pour effacer les dommages que pour mettre en valeur la salle septentrionale du cloître dont on put dès lors voir le bel appareil régulier.

Les travaux réalisés à partir de 1952

L'architecte en chef des monuments historiques Paul Colas[15], qui avait succédé à Jules Formigé après 1945, fera effectuer divers travaux tels ceux relatifs à la protection du clocher touché par la foudre en .

En 1961 et 1962, Paul Colas fera procéder au décapage des murs et voûtes des nefs de Notre-Dame et Saint-Étienne, et à la démolition de la tribune des orgues, pour redonner son volume originel à l'entrée de l'édifice et aux tribunes qui flanquaient la dernière travée de Notre-Dame.

Les quatre clochetons qui flanquaient la partie octogonale du clocher[16] ont été rétablis sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Claude Yarmola [17] à l'occasion d'une restauration d'ensemble de cette partie du monument en 1986.

Puis, pour répondre à la fois aux nécessités de la liturgie et au nombre des fidèles d'une ville en plein développement, il apparut nécessaire de déplacer une nouvelle fois l'autel, offert par Mgr Emmanuel-François de Bausset-Roquefort en 1778 et restauré en 1895, et de gagner des places en abaissant le niveau de la troisième travée. La décision fut prise en 1987 et, dès l'été, des fouilles furent entreprises dans l'extrémité de la nef de Saint-Étienne où l'autel devait être placé.

Fin 1987, pour faire suite au souhait de la municipalité, les travaux de réaménagement du parvis, et de la place située devant l'hôtel de ville et la cathédrale ont été engagés sous la maîtrise d'œuvre de l'architecte des bâtiments de France Louis Martial Fahrner.

Le projet de reconstruction d'un nouvel instrument[18], se référant en grande partie au style italien et destiné à la musique des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, est approuvé en . Un appel d'offres sur concours de projets[19] permettait aux facteurs de proposer des solutions sur la base d'un travail d’expertise et d’étude, sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Pierre Decavèle, technicien-conseil agréé[20], missionné comme expert-organier de la Direction de la Musique. Les travaux réalisés par le facteur d'orgues Pascal Quoirin[21], en collaboration avec le facteur Jean-Louis Loriaut[22] nécessiteront plus de deux ans de travail et la réception interviendra en .

Les Grandes Orgues

Histoire

Orgue Quoirin 1991
  • 1600 : premier orgue connu
  • 1778 : orgue réparé en 1806
  • 1810 : orgue Borme-Gazel
  • 1855 : commande d'un orgue de chœur avec son buffet à la Maison Cavaillé-Coll.
  • 1856 : l'orgue de chœur devient un grand orgue.
  • 1857 : réception de l'orgue Cavaillé-Coll.
  • 1926 : restauration.
  • 1944 : la cathédrale subit des bombardements. L'orgue est exposé au vent et à la poussière.
  • 1952 : restauration de la cathédrale. L'orgue est déplacé et abandonné dans un coin. Des pièces sont gâtées ou disparaissent par manque d'entretien pendant des années.
  • 1962 : reconstruction d'un nouvel orgue.
  • 1967 : inauguration de l'orgue Gonzales.
  • 1986 : l'orgue est en mauvais état, un projet de reconstruction est approuvé par la commission des orgues non protégées au titre des monuments historiques[23]. Pendant ce temps, un petit orgue de remplacement est acheté. Il se trouve maintenant à la Chapelle Saint-François de Paule.
  • 1991 : inauguration fin novembre de l'orgue Quoirin[24],[25],[26], Facteur d'orgues qui intervient par ailleurs pour la restauration du Grand orgue de Notre-Dame de Paris[27] épargné par l'incendie du 15 avril 2019.

Composition de l'orgue

3 claviers de 56 notes, 1 pédalier de 30 notes. Transmission mécanique[28],[29].

Composition de l'instrument
1er clavier 2e clavier 3e clavier Pédalier
Bourdon 8 Principal 16 Principal 8 Bourdon 16
Octave 4 Principal 8 Voce umana 8 Flûte 8
Flûte 4 Bourdon 8 Flûte 4 Flûte 4
Nasard 2 2/3 Octave 4 Flûte 2 conique Basson 16
Doublette 2 XIIe 2 2/3 Flûte 1 Trompette 8
Flûte 2 XVe 2 Sesquialtera Clairon 4
Tierce 1 3/5 XIXe 1 1/3 Voix humaine 8 -
Plein Jeu XXIIe 1 - -
Cromorne 8 Ripieno 1 (2/3 & 1/2) - -
- Ripieno 2 (1/3 & 1/4) - -
- Trompette 8 - -
- Clairon 4 - -
- Cornet 5 rangs - -

Organistes

Les estivales de l'orgue :

  • Les estivales de l’orgue : 1ère édition : [33]; 2ème édition [34]; 3ème édition : [35]; 4ème édition .
  • Les Estivales Baroques : 1ère édition [36]; 2ème édition [37]; 3ème édition .

Les autres manifestations

Programmation musicale et animations 2022 dans le cloître de la cathédrale

  • le  : Duo Intermezzo, Libertad. Un voyage au cœur de l'art d'Astor Piazzolla, par Marielle Gars au piano et Sébastien Authermayou au bandonéon[38],
  • du au Lumières du temps, dans les galeries du cloître. Photographier en noir et blanc aujourd'hui,
  • les et Journées européennes du patrimoine,
  • Monument jeu d'enfant, Le temps de bâtisseurs. Ateliers et reconstitutions autour de l'histoire du chantier de construction du cloître. Animation par l'Association Les Médiévales de Les Arcs-sur-Argens[39],
  • fin 2022, le cloître bénéficiera d'une mise en lumière exceptionnelle et pérenne de ses closoirs[40].

Voir aussi

Sources et bibliographie

La cathédrale de Fréjus et son cloître,
La cathédrale de Fréjus la Nef,
La cathédrale,
Intérieur de la cathédrale,
La cathédrale de Fréjus; le cloître et son puits,
La cathédrale de Fréjus. Un coin du cloître,
La cathédrale de Fréjus; Stalles et le lutrin en bois sculpté,
4 vues du cloître,
Le cloître,
La porte du cloître.

Histoire :

Les recherches et travaux :

L'ensemble épiscopal :

Les évêques :

La cathédrale :

Le baptistère :

Le cloître :

Le mobilier :

Les orgues :

Articles connexes

Liens externes

Discographie

Notes et références

  1. « Cathédrale Saint-Léonce », notice no PA00081606, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Cathédrale Notre-Dame, Saint-Léonce, Saint-Etienne. », notice no IA83000736, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Fréjus : Cathédrale St Léonce
  4. Cultes. Travaux de restauration des cathédrales (1802-1906) : diocèses de Fréjus à Moulins
  5. Notice no PM83000318, base Palissy, ministère français de la Culture cloche de 1445 de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption Saint Léonce
  6. Notice no PM83000319, base Palissy, ministère français de la Culture cloche de 1766
  7. Fréjus : le portail de la cathédrale
  8. Fréjus : Cathédrale : le baptistère
  9. Fréjus : Le cloître
  10. Fréjus : le plafond du cloître
  11. Créatures atypiques du cloître de Fréjus
  12. Cathédrale de Fréjus, Bestiaire du cloître : Petites peintures sur le plafond en bois du cloître, Jean Phaner
  13. Le chapitre de Fréjus avant la Révolution
  14. Le débarquement oublié du 15 août 1944 en Provence
  15. Paul Colas
  16. La façade de la cathédrale de Fréjus
  17. Jean-Claude Yarmola
  18. Orgues en France et dans le monde : Cathédrale Saint-Léonce
  19. Les modalités de l'appel d'offres sur concours, par Stéphanie Levet, 20/04/2001
  20. Rôle du technicien-conseil territorialement compétent
  21. Orgue : 3 claviers , pédalier - 35 jeux
  22. Atelier Jean-Louis Loriaut
  23. Arrêté du 29 décembre 1999 instituant une commission consultative dénommée « commission des orgues non protégées au titre des monuments historiques »
  24. L’orgue Quoirin (1991) de la cathédrale Saint-Léonce
  25. Cathédrale, Fréjus Orgue Pascal Quoirin, 1991
  26. Fréjus, Cathédrale : Orgue 3 claviers, pédalier, 35 jeux
  27. PARIS - Cathédrale Notre-Dame. Orgue : 5 claviers , pédalier
  28. Orgue Pascal Quoirin, 1991
  29. Fréjus, cathédrale Saint Léonce, Orgue Pascal Quoirin (1991)]
  30. Les Amis de la Cathédrale de Fréjus : organistes
  31. Biographie Emmanuel Arakélian, Organiste et Claveciniste
  32. L'organiste Thomas Kientz à la Cathédrale Saint-Léonce
  33. 1ère édition Les estivales de l’orgue
  34. 2ème édition Les estivales de l’orgue
  35. 3ème édition Les estivales de l’orgue
  36. 1ère édition Les Estivales Baroques
  37. Les estivales de l'orgue
  38. Association Monalisa, cloître de la cathédrale de Fréjus, jeudi 7 juillet à 21h. Hommage à Astor Piazzolla
  39. Les Médiévales
  40. Le cloître canonial de la cathédrale Saint-Léonce conserve le seul exemple français de plafond en bois peint couvrant l'ensemble des galeries claustrales
  41. Guides pratiques ou glossaires utiles aux interventions sur les monuments historiques et dans les sites patrimoniaux remarquables.
  • Portail de l’architecture chrétienne
  • Portail de Provence-Alpes-Côte d’Azur
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