Chapelle Notre-Dame-de-Lorette de Saint-Épain
La chapelle Notre-Dame-de-Lorette, ou Notre-Dame de Lorette, est un ermitage constitué d'une chapelle et d'un logis troglodytes. Le site de Notre-Dame-de-Lorette est localisé sur la commune de Saint-Épain, au sein de la vallée de Courtineau, en Indre-et-Loire. Les structures troglodytiques ont été construites au cours du XVe siècle, mais la chapelle n'est mentionnée qu'à partir du XIXe siècle.
Pour les articles homonymes, voir Chapelle Notre-Dame-de-Lorette et Notre-Dame-de-Lorette (homonymie).
Notre-Dame-de-Lorette | |||||
Façades de la chapelle et du logis | |||||
Présentation | |||||
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Culte | Catholique | ||||
Type | Chapelle, ermitage, oratoire | ||||
Début de la construction | XVe siècle | ||||
Autres campagnes de travaux | XVIe et XIXe siècles | ||||
Style dominant | Troglodytique | ||||
Protection | Inscrit MH (1954, Chapelle)[1] | ||||
Géographie | |||||
Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département français | Indre-et-Loire | ||||
Arrondissement | Chinon | ||||
Canton | Canton de Sainte-Maure-de-Touraine | ||||
Coordonnées | 47° 08′ 22″ nord, 0° 38′ 15″ est[2] | ||||
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Europe
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Site autour duquel s'est forgée une légende populaire, les structures troglodytiques de Notre-Dame-de-Lorette, en particulier la chapelle, ont fait l'objet de pèlerinages annuels.
Les structures troglodytiques de Notre-Dame-de-Lorette ont fait l'objet d'une inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques dans les années 1950.
Contexte géographique
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Notre-Dame-Lorette est située sur la commune de Saint-Épain, ville du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Le site de l'ermitage est établi au cœur de la Vallée de Courtineau[3], au lieu-dit de La Grange aux Dîmes[1]. Les structures troglodytiques de Notre-Dame-de-Lorette trouvent leur emplacement dans les marges sud-est de Saint-Epain et sont quasi-limitrophes de la partie nord de la ville de Sainte-Maure de Touraine[2].
L'ermitage est placé à proximité d'une ancienne carrière à plan trapézoïdale. Les roches composant ce site d'extraction ont été formées au cours du Turonien supérieur[4]. Le site de Notre-Dame-de-Lorette se trouve également proche d'une source[5] laquelle alimente une fontaine dédiée à Saint Marc[3].
Histoire
Le creusement du logis et la construction de sa façade sont datés du XVe siècle[6],[7]. La chapelle est, quant à elle, bâtie et taillée à même la roche de la vallée de Courtineau vers la fin du XVe siècle[7], voire au début du XVIe siècle[8]. La construction de Notre-Dame-de-Lorette aurait été exécutée par un ermite[3].
Une tradition, ou légende populaire, suggère que Jeanne d'Arc, durant sa traversée de la Touraine, lors de son cheminement entre Sainte-Catherine-de-Fierbois et Chinon, avant Pâques en date du [9],[10],[11], aurait trouvé refuge au sein de l'ermitage troglodyte, afin de s'abriter d'une violente précipitation[6],[3]. Cette tradition populaire demeure non-avérée[6]. Par ailleurs, la traversée de la « Pucelle d'Orléans » par Saint-Épain durant son étape de Sainte-Catherine-de-Fierbois jusqu'à Chinon est, autant sur le plan historique qu'en terme géographique, sujette à débat[9], et, bien que l'année de son arrivée dans le bourg chinonais soit établie pour 1429, la date de cet événement serait probablement à porter au [12], ou de manière moins précise, entre le et le [13].
L'ermitage fait l'objet d'une seconde phase de construction au cours du XVIe siècle, puis d'une troisième durant le XIXe siècle[1].
La chapelle est probablement mentionnée pour la première fois en 1822[6] (le ) dans un acte émis par la ville de Sainte-Maure-de-Touraine[14]. La chapelle et l'habitat troglodytes de Notre-Dame-de-Lorette bénéficient d'une inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, par arrêté ministériel du [1].
L'édifice religieux, proche d'une source dédiée à Saint Marc, a régulièrement fait l'objet de pèlerinages, chaque 1er dimanche du mois d'octobre[5],[11].
Architecture et description
La chapelle et le logis de Notre-Dame-de-Lorette ont été en majeure partie creusés à même la roche[1], laquelle est constituée de tuffeau jaune[15].
La structure destinée à loger le chapelain, entièrement taillée dans la roche, dispose de deux pièces. Cette habitation est cloisonnée par un mur externe aménagé d'une porte et d'une fenêtre[1].
Le linteau encadrant l'accès à la chapelle est surmonté d'un ornement affectant la forme d'un croissant inversé[16]. La voûte de la chapelle est ornementée, sur la totalité de sa longueur, d'un relief représentant une croix[17],[16]. La voûte est prolongée par deux arcades en plein cintre et sculptées à même les parois[1],[16]. L'écoinçon compris entre les deux arcs formant l'arcade disposée dans le fond de la chapelle est ornementé d'un écu soutenu par deux anges agenouillés[1]. Des reliefs représentant la sainte Trinité — Dieu figuré par un vieil homme portant la barbe, le Christ figuré par un tombeau et le Saint Esprit figuré par un oiseau en plein vol —, recouvrent l'écu[1],[16]. L'autre autre arcade est décorée d'un écusson « à sable » portant le relief d'un croissant d'argent[3].
La partie non creusée de la chapelle, orientée vers le midi, s'inscrit au sein d'une structure maçonnée de forme rectangulaire[1]. Elle a été adjointe lors d'une seconde phase de construction[3]. Cette partie comprend l'autel[1]. Une croix vient coiffer la partie maçonnée de la chapelle[3].
- Le logis et la chapelle.
- L'ermitage et sa clôture.
- Vue d'ensemble des structures troglodytiques.
- Façade et porte de la chapelle.
Notes et références
Notes
Références
- « Chapelle et logis troglodytiques de Notre-Dame-de-Lorette », sur la Base Mérimée du Ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
- « Nœud : Notre Dame de Lorette (5266828139) », sur le base de données OpenStreetMap (consulté le ).
- Jacques-Marie Rougé, « La vallée de Courtineau », Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon, t. 2, no 6, (lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Morleghem, « Indre-et-Loire. Sarcophages de Touraine [Note of archaeological project] », Archéologie médiévale, no 41, , p. 9 à 11 (lire en ligne, consulté le ).
- Jacques Feneant et Maryse Leveel, Le folklore de Touraine : dictionnaire des rites et coutumes, C.L.D., , 466 p., pages 114, 340 et 346.
- Raymond Mauny, « Chronique archéologique et historique (1981) », Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon, t. 8, no 6, (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Ève Scheffer, « Habitat troglodytique et souterrains aménagés », dans Atlas archéologique de Touraine, Revue archéologique du centre de la France - Conseil général d'Indre-et-Loire, (lire en ligne [PDF]).
- Robert Ranjard, « Séance du 25 avril 2006 », bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 29, no 1, (lire en ligne, consulté le ).
- Vicomte de Motey, chap. IV « Arrivée de Jeanne d'Arc à Chinon », dans Jeanne d'Arc à Chinon et Robert de Rouvres, Librairie Ancienne Honoré Champion, (lire en ligne [PDF]), pages 19 et 20.
- Sophie Chautard, chap. 14 « Orléans (8 mai 1429) », dans Sophie Chautard, Les grandes batailles de l'histoire, (lire en ligne).
- « Notre-Dame de Lorette », sur le site de la commune de Saint-Épain (consulté le ).
- Pierre-Gilles Girault, « Chinon », dans Pierre-Gilles Girault, Jeanne d'Arc, Editions Jean-paul Gisserot, (lire en ligne).
- Claude Desama, « Jeanne d'Arc et Charles VII. », Revue de l'histoire des religions, t. 170, no 1, , pages 38 et 39 (lire en ligne, consulté le ).
- Denis Jeanson, « Chapelle suivi d’un des qualificatifs de la Vierge Marie - Notre Dame suivi d'un nom de lieu - Banc-Yron », sur le site Toponymie (consulté le ).
- « Saint-Épain : Visite d'une fabrique de sarcophages », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne, consulté le ).
- Lucien Gratté, « Indre-et-Loire : Lorette (chapelle de Notre-Dame de) », dans Lucien Gratté, Survivance de l'Art pariétal, , 2e éd. (1re éd. 1985) (lire en ligne [PDF]).
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, « Saint-Epain », dans Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. III, Société archéologique de Touraine, (lire en ligne), p. 12.
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Lucien Gratté, « Indre-et-Loire : Lorette (chapelle de Notre-Dame de) », dans Lucien Gratté, Survivance de l'Art pariétal, , 2e éd. (1re éd. 1985) (lire en ligne [PDF]).
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. III, Société archéologique de Touraine, (lire en ligne), p. 12.
- Raymond Mauny, « Chronique archéologique et historique (1981) », Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon, t. 8, no 6, (lire en ligne, consulté le ).
- Jacques-Marie Rougé, « La vallée de Courtineau », Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon, t. 2, no 6, (lire en ligne, consulté le ).
- Robert Ranjard, « Séance du 25 avril 1946 », bulletin de la Société archéologique de Touraine, Société archéologique de Touraine, t. 29, no 1, (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Ève Scheffer, « Habitat troglodytique et souterrains aménagés », dans Atlas archéologique de Touraine, Revue archéologique du centre de la France - Conseil général d'Indre-et-Loire, (lire en ligne [PDF]).
Articles connexes
Liens externes
- « Chapelle et logis troglodytiques de Notre-Dame-de-Lorette », sur la Base Mérimée du ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
- « Notre-Dame de Lorette », sur le site de la commune de Saint-Épain (consulté le ).
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