Chartreuse Notre-Dame de Salettes
La chartreuse Notre-Dame de Salettes ou chartreuse de La Salle ou de La Cour-de-Notre-Dame, ou encore château de Salettes, était un couvent de moniales Chartreuses, au diocèse de Lyon, fondé par Humbert Ier de Viennois et sa femme, Anne d'Albon ou de Bourgogne, supprimé à la Révolution française.
Ne doit pas être confondu avec Abbaye de la Cour-Notre-Dame.
Pour les articles homonymes, voir Notre-Dame et Notre-Dame de la Salette (homonymie).
Notre-Dame de Salettes Chartreuse de la Salle ou de La Cour-Notre-Dame | ||
Identité du monastère | ||
---|---|---|
Type | Chartreuse féminine | |
Diocèse | Lyon | |
Armoiries du monastère | ||
Blasonnement | « D'or à une Vierge de carnation vêtue d'azur, tenant l'Enfant Jésus entre ses bras aussi de carnation, le tout dans une niche d'azur accostée de deux flambeaux d'argent allumés de gueules, et un saint Bruno au dessous à genoux aussi de carnation, vêtu de sable (des habits de son Ordre). » | |
Présentation du monastère | ||
Fondateur | Humbert Ier de Viennois et Anne d'Albon ou de Bourgogne | |
Culte | Catholique | |
Ordre | ordre des chartreux | |
Province cartusienne | Province de Bourgogne | |
Armes du fondateur | ||
Blasonnement | « D'or au dauphin d'azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules. » | |
Historique | ||
Date de la fondation | 1299 | |
Essaimage | Chartreuse des Dames de Gosnay (1329) | |
Fermeture | 1792 | |
Architecture | ||
Protection | Inscrit MH (1996) Bâtiments subsistants de l'ancienne chartreuse de Salette |
|
Localisation | ||
Pays | France | |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | |
Département | Isère | |
commune | La Balme-les-Grottes | |
Coordonnées | 45° 51′ 37″ nord, 5° 19′ 27″ est | |
Historique
Cette chartreuse de moniales est fondée en 1299 par Humbert Ier de Viennois et sa femme, Anne d'Albon ou de Bourgogne[note 1], fille et héritière du dauphin de Viennois. La fondation est approuvée par le pape Boniface VIII. Leur fille est la première prieure. Guigues VII et Béatrice de Faucigny augmentent la dotation à plusieurs reprises. Elle devient importante avec Guigues VIII et surtout Humbert II.
En 1329, la maison peut fournir le personnel de la fondation de Gosnay.
Elle souffre de la peste et des guerres à la fin du XIVe siècle et la discipline déchoit vers la fin du XVe siècle. Lorsque la couronne française récupère les territoires savoyards au XVIe siècle, les rois de France François Ier puis Henri II réitèrent les exemptions pour les moniales de Salettes.
Elle est reconstruite au XVIIe siècle. La situation se redresse grâce à l’action combinée du chapitre général et de grandes prieures. En 1605, elle accueille les moniales de la chartreuse de Poleteins.
Le , l'assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. La communauté opte pour la vie commune, mais doit se disperser au terme légal d’octobre 1792. La chartreuse est vendue et abrite un certain temps une fabrique de faïence. Le château a été édifiée vers 1870-1880 et conserve trois bâtiments de la chartreuse[1].
Prieures
D'aprèsThomas[2] :
- Agnès 1299- ?
- ? ?
- Marie de Viennois 1320-1361
- Burgette de Baux (†1375) 1361-1375
- Alisia de Briard 1375-1398
- Catherine de Varey 1398- ?
- ? ?-1429
- Guigome d’Amesin 1429-1443
- Catherine de la Poype 1443-1447
- Marie de Broen 1447-1463
- Richarde de Grolée 1463-1485
- Guillemeine Atemur 1485-1498
- Claudine de Saix 1498-1516
- Antoinette de Loras 1516-1551
- Charlotte de Lucinge 1551-1563
- Claudien de Grolée 1563-1564
- Marie Anne de Cordon 1564-1579
- Mère Pernette de Chandieu 1579-1583
- Anne de Virieu 1583-1595
- Louise de Venerieu 1596-1598
- Michèle de Lemps 1598-1620
- Jeanne de Saint-Julien 1620-1646
- Jeanne de Lancin 1646-1654
- Adrienne de la Bastie 1654-1689
- Margueritte de Voissan 1689-1692
- Jeanne-Marie de Vallin 1692-1730
- Pierrette de Beaurepaire 1730-1735
- Margueritte Cécile de Cluny 1735-1754
- Béatrice Brunier de Larnage 1754-1765
- Gabrielle d’Angeville 1765-1778
- Clémence Lejeune 1779
- Charlotte Compain 1779-1792
Patrimoine foncier
La charte de fondation prévoit un revenu annuel de 4 976 livres. Le Dauphin exempte les religieuses de tout péage sur le Rhône et sur les denrées en provenance des territoires qu’il ne possède pas. Il leur accorde les droits de pêche sur le Rhône. En 1332, Humbert II leur accorde le vingtain de Quirieu, qui est un droit de péage à percevoir sur les marchandises traversant le Rhône. En 1338, il augmente les revenus de la chartreuse en lui donnant des tailles à percevoir sur les vallées d’Oulx et du Queyras. En 1338, il augmente leurs droits sur le vingtain de Quirieu. En 1343, il leur accorde une rente de 207 ducats à percevoir sur le village de Monetier, ainsi que la dîme qu’il percevait du Château-Queyras, soit 90 ducats. Il leur cède également les droits de pêche sur le lac de Lancin en 1345 et leur donne la forêt de Severin ainsi que ses dépendances en 1348. La même année, il offre aux moniales les tailles du Monetier de Briançon ainsi que des revenus sûrs à Arvieux et Oulx[2].
En 1639, le général de l'ordre accorde les revenus de la maison de Poleteins à la chartreuse de Lyon[3].
Héraldique
|
Selon la tradition cartusienne, la chartreuse portent les armes de son fondateur Humbert Ier de Viennois :
Selon l'édit de 1696, les armes de la chartreuse se blasonnent ainsi :
|
---|
Bibliographie
- Charles Bellet, « Inscriptions du monastère de Salettes, canton de Crémieu », Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers, vol. t. 4, , p. 82 (lire en ligne, consulté le ).
- François Mugnier, « Lettres Patentes et Privilèges des comtes de Genevois, des comtes et ducs de Savoie en faveur des Chartreusines de Salettes », Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, vol. t. 31, no 2e série, t. 6, , p. 8-19 (lire en ligne, consulté le ).
- Jérôme, Thomas, Entre apogée et déclin : vivre sa foi au Grand Siècle, dans les chartreuses féminines, 1570-1715 (Thèses, École doctorale Sciences de l'homme et de la société), Villeneuve d'Ascq, (présentation en ligne), [tome 1 & 2 [PDF]] [tome 3, Source, Bibliofraphie, Annexes].
- Duriez, Mathilde, Clôture monastique et organisation spatiale des maisons de moniales cartusiennes (XIIe - XVIIIe siècle) : études archéologiques de plusieurs chartreuses féminines. (Thèses en préparation, École doctorale Sciences sociales), Lyon (présentation en ligne, lire en ligne).
Iconographie
- BMG, V.h 6236, Album chartreuse : reproductions photographiques d’après les tableaux conservés à la Grande Chartreuse. Chartreuse de Salettes, p. 32. Illustration N° 14[6].
Notes et références
Notes
- Anne de Bourgogne (1255-1301), dauphine du Viennois, comtesse d'Albon et de Grésivaudan, dame de Faucigny, inhumée en octobre 1301, dans la chartreuse Notre-Dame de Salettes
Références
- « Château de Salette », notice no PA38000001, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Thomas 2014.
- Vachet, Adolphe, Les anciens couvents de Lyon, Lyon, Emmanuel Vitte, (lire en ligne), p. 291.
- Courtray, Albert-Marie, Armorial historique des maisons de l'ordre des Chartreux page 92.
- Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, par Charles D'Hozier.,t.XI, Dauphiné.
- Thomas Pouyet, La chartreuse de Prémol, Volume II - Annexes, p.165
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Portail du monachisme
- Portail du catholicisme
- Portail de l’Isère
- Portail des monuments historiques français