Alexandre Gonsse de Rougeville

Alexandre Dominique Gonsse de Rougeville, né le à Arras et mort le à Reims, est une des grandes figures de la contre-révolution, célèbre pour avoir été immortalisé par Alexandre Dumas sous le nom de chevalier de Maison Rouge.

Alexandre Gonsse de Rougeville
Portrait de Gonsse de Rougeville
Fonction
Écuyer
Monsieur
Biographie
Naissance
Décès
(à 52 ans)
Reims
Nationalité
Activité
Conspirateur
Autres informations
Conflit
Distinction

Biographie

Fils de François Joseph Gonsse, seigneur de Rougeville, d'Hastries, de Saint-Laurent, de Wetz et de Marles, un négociant et fermier des droits sur les bières, vins et eaux de vie d'Artois, et de Jeanne Louise Sophie Huret, roturier de naissance, il n'a pas quinze ans quand, en 1776, il devance La Fayette pour partir faire la Guerre d'indépendance américaine. À son retour, devenu écuyer de Monsieur frère du roi, il suit le couple royal aux Tuileries dont il est dans l'ombre, participe à l'épisode royaliste des chevaliers du poignard et le , sauve la reine Marie-Antoinette des émeutiers.
Homme à femmes, dénoncé par sa maîtresse, sorte d'"Adèle H" qui le poursuivra toute sa vie, il est arrêté après le et enfermé aux Madelonnettes dont il parvient à sortir, à force de bourse déliée, deux jours avant les massacres de septembre. Dès lors, il n'a de cesse, par l'action comme par ses écrits, de chercher à libérer d'abord son roi puis sa reine jusqu'à la tentative échouée d'évasion qu'il organise à la Conciergerie en et dite "Complot de l'œillet". Sa tête mise à prix, caché dans les carrières de Montmartre, il parvient en sautant les barrières de Paris à fuir pour se rendre à Vienne demander à l'Empereur le secours de la dernière chance pour Marie-Antoinette. Au lieu de cela, accusé par les émigrés d'être un révolutionnaire et, officiellement pour séduction et dettes, il est enfermé dans les prisons autrichiennes.

En 1794, rentré en France, il est arrêté l'année suivante sur dénonciation de Guffroy, membre du Comité de sûreté générale qui, avec Robespierre et Le Bon, avait travaillé au service de son père. Après deux ans passés à la Conciergerie entre la vie et la mort, il est libéré au moment de la victoire des royalistes au Conseil des Cinq-cents. Il regagne alors son pays natal où on le croit tranquille pendant quelque temps menant une paisible vie de gentleman farmer. Mais en 1804, au moment de l'affaire Cadoudal-Pichegru, à nouveau dénoncé par sa maîtresse, les gendarmes investissent son château et, à nouveau, Rougeville s'échappe par les souterrains. Finalement, il se rend et est mis sous haute surveillance par la police de Fouché à Reims où il reste, en 1814, notamment par l'intransigeance de Réal qui le pense particulièrement dangereux, un des derniers proscrits.

Rougeville croit tenir sa revanche à l'approche des troupes alliées quand, lors de la campagne de France de 1814, il sert de guide aux troupes cosaques à travers les forêts de Villers-Cotterêts d'Alexandre Dumas enfant et dans celles d'Epernay, participant à la chute de la ville. Un courrier de sa main adressée au général russe est intercepté par un détachement français. Aussitôt traduit devant le conseil de guerre, ce contre-révolutionnaire s'il en fut, est fusillé dans l'heure, contre le mur du cimetière du Champ-de-Mars, alors même qu'apparaissent sur les hauteurs de Reims les troupes, bientôt victorieuses de Saint-Priest, ramenant Monsieur frère du roi, son ex-maître.

Rougeville est mort... Vive Maison-Rouge !
Écrit en 1848, à quatre mains par Alexandre Dumas et Auguste Maquet qui, transposé à l'image par Claude Barma et devenu premier feuilleton télévisé de l'ORTF, réconciliera en 1963 autour de l'écran toute une nation héritière de Révolution et Contre-Révolution.

Le 23 octobre 1806, à Soissons, il avait épousé Caroline Angélique Boquet de Liancourt, petite-fille de Louis-René Boquet et sœur du général Blaise Hilaire Boquet.

Bibliographie

  • Alexandre Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge (épisode de 1793), Bruxelles, Hauman, 1845.
  • Gustave Hue, « Le chevallier de Rougeville et l'affaire de l'œillet », Revue anti-maçonnique, juin 1911, p. 107-125 (Lire dans Gallica).
  • G. Lenotre, Le vrai chevalier de Maison-Rouge, A.D.J. Gonzze de Rougeville, 1761-1814, Paris, Perrin, 1894.
  • Jean-Luc Letho-Duclos, Le chevalier Gonsse de Rougeville : au secours de la reine de France Marie-Antoinette, s.l., Cercle d'Études et de Recherche Immercurien, 2014.
  • Michelle Sapori, Rougeville de Marie-Antoinette à Alexandre Dumas, Le vrai chevalier de Maison-Rouge, Paris, la Bisquine, 2016, (ISBN 979-10-92566-10-9). Cet ouvrage a reçu le prix Lire en Soissonnais 2016.

Filmographie

Liens

  • Portail de la Révolution française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.