Chute de Richmond

La Chute de Richmond (en anglais « fall of Richmond ») désigne le passage de la ville de Richmond (Virginie), capitale des États Confédérés d'Amérique, sous le contrôle de l'Union du 2 au 3 avril 1865 dans les derniers jours de la guerre de sécession.

Chute de Richmond
Lithographie de Currier & Ives représentant la Chute de Richmond et l'incendie provoqué par Jefferson Davis qui a ravagé la ville dans la nuit du 2 avril 1865
Informations générales
Date 2-3 avril 1865
Lieu Richmond, Virginie
Issue Prise de Richmond par les nordistes
Belligérants
États-Unis États confédérés
Commandants
Godfrey WeitzelJoseph Reid Anderson

Guerre de sécession

Après neuf mois de siège à Petersburg en Virginie, les confédérés dirigés par Robert E. Lee se retirèrent et laissèrent ainsi Richmond, capitale confédérée sans défense. Après la Chute de Petersburg le 2 avril 1865, une partie de l'armée de l'Union fit mouvement vers le Nord pour atteindre Richmond à 25 milles.

Jefferson Davis, président de la Confédératon et son cabinet donnèrent l'ordre de mettre le feu à la ville, puis s'enfuirent en train. Les nordistes atteignirent Richmond, éteignirent le feu qui s'est propagé et prirent le contrôle de la ville à la suite de sa reddition le 3 avril[1],[2].

Contexte

La guerre de sécession avait débuté le 12 avril 1865 avec l'attaque de Fort Sumter par les sudistes qui ont fraichement faits sécession.

Fortifications confédérés pendant le siège de Petersburg

Lee avait combattu Grant tout au long du printemps 1864 dans l'Overland Campaign. Capable de contrecarrer les tentatives de son adversaire de flanquer l'armée de Virginie du Nord, Lee a finalement été contraint de creuser à la périphérie de Petersburg, en Virginie, un important centre industriel et d'approvisionnement à une trentaine de kilomètres au sud de Richmond. De juin 1864 à mars 1865, Grant étendit régulièrement ses lignes. Les hommes de Lee, vêtus de haillons et affamés par manque de provisions, ont tenu bon du mieux qu'ils ont pu. Lors de la bataille de Five Forks, le 1er avril 1865, les forces de Grant vainquirent les confédérés et ordonnèrent une offensive générale forçant Lee à abandonner les tranchées de Petersburg.

Incendies et prise de la ville

Dégâts à Richmond après "l'incendie d'évacuation" du 2 avril 1865

La Chute de Petersburg nécessita l'évacuation de Richmond. Le 2 avril, le gouvernement confédéré de Jefferson Davis abandonne Richmond. À la demande de Davis, des troupes confédérées furent chargées de mettre le feu aux ponts, à l'armurerie et aux entrepôts de ravitaillement en partant et de détruire le tabac stocké dans la ville. Cela a déclenché des incendies qui se sont propagés rapidement et ont rapidement été incontrôlables, engloutissant la partie basse de la ville. Les dégâts étaient énormes. De plus, les habitants ont commencé à piller, des barils d'alcool ont été brisés et des citoyens et des soldats ivres se sont ajoutés à la destruction.

Mais les yankees arrivèrent avec en premier l'Army of the James du général Ord puis l'armée du Potomac. Les soldats nordistes se sont mis dès leur arrivée à éteindre "l'incendie d'évacuation" pendant que du côté sudiste, le bataillon Tredegar, un groupe de travailleurs organisé par le général Joseph Reid Anderson, propriétaire de la Tredegar Iron Works, a défendu la ville contre la foule en colère. Seul le Tredegar, de tous les établissements de guerre de Richmond, a échappé au flambeau. Le maire Joseph Mayo et d'autres membres du conseil municipal de Richmond sont sortis de la ville pour rencontrer les éléments avancés de l'armée de l'Union et sont retournés à Richmond pour attendre l'arrivée de l'avant-garde de l'Union, le XXV Corps, qui était en grande partie composé de troupes de couleur américaines, sous le commandement du général de division Godfrey Weitzel.

Le lendemain, le 3 avril, l'incendie était éteint et à 8 h 15, le général Weitzel accepte officiellement la reddition à l'hôtel de ville de Richmond. Mais Weitzel faisait face à une tâche herculéenne. Non seulement les incendies menaçaient davantage les habitations privées, mais la population était démunie. Il a immédiatement ordonné que des rations soient distribuées aux groupes entassés sur la place du Capitole.

L'amiral David Dixon Porter arriva à Richmond avec Abraham Lincoln avec son fils Tad. Lincoln, Porter et Tad sont allés à terre, où des masses d'Afro-Américains ont salué le président. D'autres habitants du Nord ont également afflué à Richmond pour voir la ville qui avait symbolisé la rébellion et qui avait résisté à la capture pendant quatre longues années. On a déclaré le peu avant l'évacuation :

"L'évacuation de Richmond serait la perte de tout respect et de toute autorité envers le gouvernement confédéré, la désintégration de l'armée et l'abandon du projet d'une Confédération du Sud indépendante. Chaque concurrent dans la guerre a fait de Richmond l'objet central de tous ses plans et de tous ses efforts. Il est devenu le symbole de la Confédération. Sa perte serait une ruine matérielle pour la cause, et d'un point de vue moral, absolument destructrice, écrasant le cœur et éteignant le dernier espoir du pays."

L'occupation de la ville fut confiée à Godfrey Weitzel avant que celui-ci se fasse remplacer par Edward Ord. Avec la chute de Richmond, la Confédération n'a duré qu'une semaine avant que Lee ne rende son armée battue à Grant à Appomattox[3].

Conséquences

Peu de temps après, le 9 avril 1865, Lee et son armée se rendirent à Appomattox.

Le président confédéré Jefferson Davis apprit la reddition de Lee le 12 avril et il s'enfuit pour échapper aux nordistes. Néanmoins il fut capturé le 10 mai et emprisonné avant d'être libéré deux ans plus tard sans même avoir été jugé.

À la suite de la reddition, Abraham Lincoln, président unioniste, se fit assassiner par balle dans un théâtre par John Wilkes Booth le 15 avril 1865, 6 jours après la capitulation de l'Armée de Virginie du Nord. En effet, Booth voulait créer le chaos dans l'Union mais cela fit un échec car les autres armées ne tardèrent pas à se rendre. Lincoln fut remplacé par son vice-président, l'impopulaire Andrew Johnson.

Le 26 avril 1865, à la suite de la campagne des Carolines et de la reddition de Lee, eut lieu la reddition de Bennett Place en Caroline du Nord pendant laquelle l'armée confédérée du Tennessee (~90 000 hommes) de Joe Johnston se rendit auprès de William T. Sherman à Durham. La dernière armée à se rendre est l'armée Trans-mississippi du général Kirby Smith le 26 mai 1865 et le dernier groupe armé organisé à se rendre fut celui du général Stand Watie le 23 juin 1865, marquant la fin totale des combats de la guerre civile. Le dernier navire confédéré, le CSS Shenandoah fut intercepté le 7 novembre 1865.

Il y eut ensuite la Reconstruction, qui fut marquée par la fin du régime esclavagiste des États du Sud dits "rebelles", leur retour dans l'Union et l'échec de l'intégration des affranchis afro-américains dans la société américaine notamment au Sud. De nombreux généraux de la guerre de sécession, qu'ils soient du camp sudiste ou du camp nordiste, participèrent à cette Reconstruction qui se termina en 1877.

Ulysses Simpson Grant, figure emblématique de la guerre de sécession et ancien commandant des troupes unionistes notamment à Appomattox, fut élu 18e président des États-Unis en 1868 et fut réélu en 1872.

Notes et référennces

  • Portail de la guerre de Sécession
  • Portail de la Virginie
  • Portail des forces armées des États-Unis
  • Portail des années 1860
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.