Couvent des Ursulines de Vif

Le couvent des Ursulines, parfois appelé monastère des Ursulines, est un ancien édifice chrétien de la commune française de Vif, en Isère, qui accueillait des religieuses de l'Ordre Sainte-Ursule.

Couvent des Ursulines

L'hôtel de ville de Vif, autrefois couvent des Ursulines.
Présentation
Nom local Monastère des Ursulines
Culte Catholique romain
Type Couvent
Rattachement Ordre de Sainte-Ursule
Début de la construction 1662
Date de désacralisation 1792
Géographie
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Province historique Dauphiné
Département Isère
Ville Vif
Coordonnées 45° 03′ 22,2″ nord, 5° 40′ 09,7″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : Grenoble-Alpes Métropole

Fondé en 1662 par les Ursulines de La Mure[1], le couvent prospère durant 130 ans avant d'être supprimé et vendu comme bien national en 1792. Aujourd'hui, les dernières traces du monastère des Ursulines se trouvent à l'emplacement de l'actuel hôtel de ville de Vif ainsi que du Centre des Finances publiques.

Localisation

L'ancien couvent des Ursulines, aujourd'hui presque totalement disparu, se trouvait dans le centre-bourg de Vif, en Isère, au cœur de la vallée de la Gresse. Les bâtiments qui ont été vendus aux Ursulines se trouvaient sur le domaine du Pré Métral, actuelle place de la Libération, hôtel de ville et Centre des Finances Publiques.

Histoire

Les fenêtres à meneaux du couvent.

Les Ursulines à Vif (1662-1792)

Le couvent des Ursulines (aujourd'hui presque totalement disparu) fut fondé en 1662 dans le Pré Métral, domaine de Madame de La Gache. La seule trace de ce couvent demeurant encore aujourd'hui est la maison des religieuses, devenue l'actuelle aile droite de la mairie (le bâtiment des Finances Publiques) dont il subsiste deux fenêtres à meneaux[2].

Au rez-de-chaussée du bâtiment se trouvaient l'église et le chœur des religieuses. Les cellules étaient aux étages supérieurs (12 au premier étage et 18 au deuxième étage)[2].

Si le couvent resta prospère durant toute la seconde moitié du XVIIe siècle, il finit par décliner au début du XVIIIe siècle. En 1732 les lieux n'étaient habités que par cinq religieuses de chœur et trois converses. En 1763 l'effectif remonta à quatorze mais la Révolution supprima l'ordre des Ursulines (comme tout autre ordre religieux).

Les débuts

Plaque commémorative du rachat de la filature Berriat par la municipalité.

Le couvent fut vendu comme bien national le 11 décembre 1792 pour 48 500 livres à Pierre Berriat[2]. Sébastien Berriat, son fils, en acheta une part le 13 septembre 1795 et y installa un premier moulinage de soie. Les machines à mouliner sont mues par une grande roue installée sur le canal des moulins qui traverse alors la propriété et tout le centre-ville en direction du sud : aussitôt, la filature est reconnu pour la qualité de sa soie[3].

L'essor

Centre des Finances Publiques, anciennement filature de soie.

En 1812, Sébastien Berriat achète une machine à la Vaucauson permettant l'augmentation de la production ; à l'époque, près de 40 ouvrières sont employées, et Berriat développe en parallèle la culture du mûrier ainsi que l'éducation des vers à soie[3].

En 1839, le fondateur de la filature décède et c'est son fils, Pierre Léon Berriat, qui reprend les rênes. Jusqu'au milieu du Second Empire, l'entreprise est pleinement prospère et fait la renommée de la vallée. La filature ne fonctionne que quatre mois par an, mais le moulinage marche toute l'année et reçoit des cocons de toute la région[3].

En octobre 1855, Pierre Léon Berriat fait installer un appareil à vapeur en cuivre d'une capacité de 2 300m³ qui sert de chauffage à 30 bassines, construite par le chaudronnier Viossar de Grenoble[3].

Le déclin

La première crise qui touche la filature survint en 1853, lorsque la muscardine, appelée dans la région dragée, ravagea les élevages de vers à soie. La production se dégrada grandement avant que l'on put trouver un remède, et les années 1856 et 1857 furent désastreuse pour l'entreprise[3].

Malgré la bonne réputation de la soie Vifoise, les félicitations des autorités auprès de Berriat et l'art de filer la soie présente dans la région depuis plus d'un demi-siècle, la filature finit par fermer en 1860 à cause des graves problèmes de santé de son patron, Pierre Léon Berriat, qui se retire de la vie entrepreneuriale et politique du bourg[3].

Grâce à l'élan donné par la famille Berriat, l'industrie de la soie dans le pays Vifois perdurera malgré tout encore à travers les entrepreneurs Pétrequin en 1874 puis Barret en 1782, permettant de mettre un frein à un exode rural dans le canton[3].

La nouvelle mairie (1873-)

Façade avant de la mairie avec, en-dessous de l'horloge, les dates de la construction du bâtiment.

Le 28 août 1873, la municipalité (dirigée par Aimé Champollion-Figeac, neveu de Jean-François Champollion) rachète la propriété de la filature de soie et de l'ancien couvent des Ursulines pour y installer une mairie-école[4],[5].

La municipalité qui suivit, administrée par le cimentier et maire républicain Jean-Pierre Guingat, fera construire des bâtiments neufs dans la prolongation de l'ancienne filature entre 1890 et 1891, qui composera un ensemble de style de la IIIe République (style Beaux-Arts)[5]. La mairie sera placée au centre du nouvel édifice et l'école dans l'aile ouest ; de nombreux enseignants viendront y travailler, dont Marie Sac, institutrice localement reconnue[5].

Le 1er janvier 1944, sous l'occupation allemande, la mairie est cambriolée et ravagée par un incendie : des tickets de rationnement sont dérobés et le bâtiment est incendié, provoquant la perte de toutes les archives historiques de la ville[note 1] qui avaient été restituées à la demande de la commune par les Archives départementales de l'Isère en 1937[6],[7].

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

Références

  1. Edmond Coffin, Pour ne pas Oublier : Bulletin des Amis de la Vallée de la Gresse (no 12), noël 1983, « Le monastère des Ursulines à Vif, 1662-1792 », p. 5-18
  2. Yves Armand et Jean-Claude Michel, Histoire de Vif, Mairie de Vif, , 292 p., « Le couvent des Ursulines », p. 85
  3. Yves Armand et Jean-Claude Michel, Histoire de Vif, Mairie de Vif, , 292 p., « La filature de soie Berriat », p. 209
  4. Yves Armand, A la Découverte du Patrimoine Vifois, Mairie de Vif, , 53 p. (lire en ligne), « A la découverte du vieux bourg », p. 6
  5. Yves Armand et Jean-Claude Michel, Histoire de Vif, Mairie de Vif, , 292 p., « Le 19eme siècle : Un siècle de combats pacifiques », p. 126-127
  6. « Archives déposées de la commune », sur www.archives-isere.fr (consulté le ).
  7. Yves Armand et Jean-Claude Michel, Histoire de Vif, Mairie de Vif, , 292 p., 1ere Partie, Chapitres Généraux : Le 20ème siècle, d'une guerre à une autre, « L'occupation », p. 136

Notes

  1. Toutes les archives anciennes et modernes datées d'avant 1880.
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