Crécy-en-Ponthieu
Crécy-en-Ponthieu est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France. La commune est connue internationalement car elle fut le théâtre de l'une des premières batailles de la Guerre de Cent Ans en 1346, mais aussi par son massif forestier, l'un des plus importants du département.
Crécy-en-Ponthieu | |||||
La Mairie | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Abbeville | ||||
Intercommunalité | CC Ponthieu-Marquenterre | ||||
Maire Mandat |
Gérard Lheureux 2020-2026 |
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Code postal | 80150 | ||||
Code commune | 80222 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
1 370 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 24 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 15′ 11″ nord, 1° 53′ 02″ est | ||||
Altitude | Min. 19 m Max. 82 m |
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Superficie | 56,55 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Abbeville (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Rue | ||||
Législatives | 3e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | https://www.commune-crecyenponthieu.com | ||||
Depuis le décret du , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.
Géographie
Localisation
Le bourg est située à mi-chemin entre Abbeville (au sud) et Hesdin (au nord). Comme son nom l'indique, elle relevait autrefois du comté du Ponthieu, province de Picardie. C'est la commune la plus étendue du département de la Somme.
Communes limitrophes
Géologie et relief
Le sol et le sous-sol de la commune sont formés de terrains sédimentaires tertiaires et quaternaires reposant sur un lit de marne argileuse ou sur un fond de tuf très dur. Cette marne ou ce tuf sont recouverts d'une couche de tourbe végétale d'un épaisseur variant de quelques centimètres à plusieurs mètres.
En dessous de la marne, se trouvent des lits de gros silex et de pyrite de fer. Le nord-est du plateau est argileux.
Le long de la Maye, le terrain est formé d'alluvions[1].
Le relief de la commune est celui d'un plateau bordé au nord de coteaux et d'une vallée. L'altitude varie de 23 m à 67 m au point le plus haut.
Hydrographie
La Maye, fleuve côtier de 37,7 km de long qui se jette dans l'estuaire de la Somme, contourne la bourgade par le sud, en faisant une courbe en arc. Ses sources sont situées en amont entre Crécy et Fontaine-sur-Maye.
Deux nappes phréatiques sont situées sous les bancs de marne calcaire et sous le tuf[1].
Climat
Le climat de Crécy est tempéré océanique avec vents d'ouest dominants.
Milieux naturels et biodiversité
Au sud, le territoire est recouvert par la forêt composée essentiellement de hêtres et de chênes. Il s'agit d'un taillis sous futaie.
- Le Bien venant, hêtre remarquable.
- Le Rescapé, arbre remarquable.
- Ail des ours, en Forêt de Crécy.
- Hêtre de la Vierge et mare.
Urbanisme
Typologie
Crécy-en-Ponthieu est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (66,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,3 %), terres arables (26,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,4 %), prairies (3,6 %), zones urbanisées (1,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Morphologie urbaine
La commune de Crécy-en-Ponthieu présente un habitat groupé. Le bourg de Crécy occupe une position de carrefour.
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 770, alors qu'il était de 759 en 2014 et de 722 en 2009[I 1].
Parmi ces logements, 74,9 % étaient des résidences principales, 11,3 % des résidences secondaires et 13,8 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 88,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 11,2 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Crécy-en-Ponthieu en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (11,3 %) supérieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 67,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (66,5 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Crécy-en-Ponthieu[I 1] | Somme[I 4] | France entière[I 5] |
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Résidences principales (en %) | 74,9 | 83,2 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 11,3 | 8,3 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 13,8 | 8,5 | 8,2 |
Voies de communication et transports
En 2019, la localité est desservie par la ligne de bus no 16 (Hesdin - Abbeville) du réseau Trans'80, Hauts-de-France. La société Voyages Dumont effectue le service chaque jour sauf pendant les vacances scolaires, le dimanche et les jours fériés[9].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Crisciacum en 660[10] (cartulaire de l'Abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer)[11].
Il s'agit d'un type toponymique gaulois ou gallo-romain, basé sur le suffixe -(i)acum[10], d'origine celtique, marquant le lieu, puis la propriété et qui a généralement donné la terminaison -y dans la plupart des régions au nord de la France. L'élément Créc(y)- représente un anthroponyme[10], comme c'est souvent le cas. C'est sans doute le nom de personne gaulois Crixsius[10] (Crixsos) bien attesté dans l'épigraphie gauloise et gallo-romaine et équivalent du latin Crispus, surnom signifiant « le Crêpu (de cheveux) ».
Il a de très nombreux homonymes dans la plupart des régions sous les formes Crécy, Cressy, Crecey, Cressac, Creyssac, Crissay, Crissey, Crissé, etc[10].
Histoire
Préhistoire
Des cercles, des enclos préhistoriques et des tumulus ont été trouvés en forêt de Crécy aux lieux-dits : la Hutte des Grands Hêtres, les Grands Hêtres, le Poteau de Nouvion. Ils daterait de la Culture des champs d'urnes, à la fin de l'âge du bronze[12].
Antiquité
Crécy est occupée aux temps gallo-romains. On a retrouvé des armes, des monnaies, des objets de bronze et un cimetière datant de cette époque sur le territoire de la commune[1],[14].
Riquier de Centule aurait terminé sa vie dans la forêt de Crécy[14].
Moyen Âge
Le comte de Ponthieu, Guillaume Talvas, accorda une charte de commune à la ville le 2 juin 1194[11].
En 1210, Guillaume III, comte de Ponthieu, fonda l'hôpital de Crécy[15]
Le , à l'ouest (entre le bourg de Crécy et le village d'Estrées-lès-Crécy) se déroula la Bataille de Crécy.
La chevauchée d'Édouard III d'Angleterre, au début de la guerre de Cent Ans, connut son apogée, le 26 juin 1346, par une bataille en rase campagne entre Crécy et Estrées qui vit la victoire écrasante de l'armée anglaise sur l'armée du roi de France Philippe VI de Valois[16].
Plusieurs sites et monuments à Crécy et aux environs en gardent la mémoire :
- le Centre Historique Crécy la bataille, centre d'interprétation sur le Moyen Âge ;
- la croix de Bohême, en bord de route ;
- le mémorial à Jean de Luxembourg sur la Grand-Place de Crécy ;
- le moulin d'Edouard III à la sortie du bourg, sur la route de Dompierre-sur-Authie.
En 1358, Le bourg de Crécy est brûlé pendant la Grande Jacquerie[14].
En 1435, les Écorcheurs sévissent dans la région de Crécy, le duc de Bedford tint garnison à Crécy. Charles Desmarest, capitaine de la ville de Dieppe, incendia Crécy.[réf. nécessaire]
Au XIVe siècle et au XVe siècle la seigneurie de Frettemeule, située sur le territoire de la commune actuelle de Crécy, appartenait à la famille de Bournonville[17].
Époque moderne
Le roi François Ier vint chasser à Crécy, dans la première moitié du XVIe siècle[14].
En 1636, les habitants de Crécy mirent en pièces une armée espagnole. En représailles, les Espagnols incendièrent Crécy. Les habitants se réfugièrent pendant six ans dans la forêt[14].
En 1683, il existait une école de garçons à Crécy, et, en 1702, une école de filles[14].
Révolution française et Empire
En 1790, une émeute éclate à Crécy à cause de la cherté du blé.
Lors de la Révolution française, en 1793, les titres de noblesse sont brûlés sur la place de Crécy.
En 1801, un ouragan déracine 24 000 arbres de la forêt[14].
Époque contemporaine
En 1848, un escalier monumental est construit sur la place de Crécy pour faciliter l'organisation des premières élections au suffrage universel.[réf. nécessaire]
De 1892 à 1951, une compagnie exploita la ligne des chemins de fer départementaux de la Somme d'intérêt local à voie métrique Abbeville-Dompierre-sur-Authie, longue de 31 km. La halte de la Forêt de Crécy était un embranchement de voies vers une entreprise d'expédition de bois et une usine de phosphates ; la gare de Crécy-Estrées desservait une sucrerie. La ligne est fermée au trafic voyageur en 1947, et seul subsiste un trafic de marchandises entre Noyelles - Forest-l'Abbaye et Crécy jusqu'en 1951.
Seconde Guerre mondiale
Lors des combats de la Libération de la France, le , Crécy est sur l'itinéraire de repli des dernières unités allemandes, appartenant au 67 Armee Korps qui refluent vers la Belgique, poursuivies par les unités du 2e Corps canadien. Une douzaine d'allemands non identifiés (il n'est pas certain que ce soit des membres d'une unité combattante et peut-être même pas du 67 AK) sont cachés ou se sont réfugiés dans un bâtiment à la sortie du village.
Ils sont surpris ou se sont rendus délibérément (on ne connait pas encore la vérité) aux gendarmes qui avaient été avertis par quelques jeunes excités, pressés d'en découdre à la veille de la Libération. Le groupe de gendarmes et de civils ramènent leurs prisonniers à la gendarmerie lorsqu'ils sont surpris par une colonne d'arrière garde allemande, forte d'au moins deux compagnies (entre 100 et 200 hommes) appartenant sûrement au 935 Grenadiers Régiment de la 245 ID fuyant Abbeville libérée par les Polonais de la 1re DB.
Le groupe se barricade dans la gendarmerie avec prisonniers, femmes et enfants des gendarmes et trois civils. La gendarmerie est alors encerclée par la colonne menaçante qui veut libérer les siens et punir cette initiative. Le rapport de force étant ce qu'il est, après quelques échanges de tirs, le commandant de la gendarmerie n'a pas d'autre solution que de se rendre.
Avant la reddition, deux gendarmes parviennent à s'échapper, les trois autres préférant rester auprès des femmes et des enfants. Le commandant de la gendarmerie réussit quant à lui, à faire fuir par l'arrière deux des civils âgés de 18 ans. Une fois la gendarmerie tombée, les 3 gendarmes restants et 4 civils (dont le fils du commandant de gendarmerie âgé de 17 ans) sont emmenés à la sortie du village. Les 6 hommes sont abattus froidement, un à un, devant le jeune fils du commandant de gendarmerie par deux lieutenants (certainement les commandants de compagnies). On ne sait pas pourquoi Michel Berle a été épargné[18].
Le , l'ancienne commune de Marcheville est rattachée à Crécy-en-Ponthieu (fusion-association) et devient commune associée[19].
Politique et administration
Rattachements administratifs
La commune se trouve dans l'arrondissement d'Abbeville du département de la Somme.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Crécy-en-Ponthieu[19]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Rattachements électoraux
Pour les élections départementales, la commune est membre depuis 2014 du canton de Rue
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la troisième circonscription de la Somme.
Intercommunalité
Crécy-en-Ponthieu était membre de la communauté de communes Authie-Maye, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2007 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec sa voisine pour former, le , la communauté de communes Ponthieu-Marquenterre dont est désormais membre la commune.
Liste des maires
Distinctions et labels
Crécy-en-Ponthieu a été classé commune touristique par l'Etat en 2022, ce qui met en valeur le travail accompli et permet d'obtenir des financements majorés[25].
Jumelages
Llantrisant (Pays de Galles) depuis 2015[26].
Équipements et services publics
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2019, la commune comptait 1 370 habitants[Note 3], en diminution de 8,48 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 34,4 % la même année, alors qu'il est de 26 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 665 hommes pour 738 femmes, soit un taux de 52,6 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,49 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Culture
- EMHISARC (Émulation historique et archéologique) : société savante fondée en 1968 qui a pour but de faire des recherches sur l'histoire de Crécy et de les transmettre. Elle a créé un musée à Crécy et le gère.
- La salle de Cinéma Le Cyrano a une capacité d'accueil de 270 places.
Sports
- Football : « L'entente Auxi-le-Château - Crécy-en-Ponthieu », lors de la saison 2006/2007, a vu les 18 ans gagner leur championnat et atteindre la demi-finale de la Coupe du Ponthieu (défaite aux tirs au but contre Abbeville-US).
Le club du village, le CS Crécy-en-Ponthieu, évolue en 1re division du District de la Somme (2e échelon départemental et 10e échelon national). Il joue ses matchs au stade Eugène-Petit.
Économie
Les activités économiques de Crécy sont surtout représentées par les services : commerce, artisanat, banque, tourisme, santé, enseignement maternel, primaire et secondaire (collège).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Séverin, construite sur le plan d'une croix latine aux XVe-XVIe siècles. Les soubassements sont faits en damiers de grès et de silex. De style gothique flamboyant, restaurée au début du XXe siècle, elle est dominée par un clocher-porche dont le portail a été muré.
Les orgues construites en 1899 par le facteur rouennais Narcisse Duputel possèdent une console à deux claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes. La transmission se fait par une machine Barker. Les tuyaux sont en étain et le cornet provient de l'orgue de Chambry[Lequel ?] (1857)[33] Classé MH (2014, objet).
- Croix du bourg, parfois appelée « lanterne des morts »[34], son origine et sa fonction initiale restent controversées[35]. Certains chercheurs ont tenté une analogie avec une douzaine d'édifices du même type qui auraient été érigés (à la fin du XIIIe siècle) en Angleterre[36] là où passa la dépouille funèbre d'Éléonore de Castille[37]. Une tradition, rapportée par l'instituteur en 1890, évoque l'érection de ce monument par les bourgeois de la cité en souvenir de l'accès de celle-ci au statut de commune[38].
D'autres estiment que la facture d'ensemble et l'appareil en brique éliminent toute possibilité d'une date antérieure au XVIe siècle.
Dans son état actuel, cette structure en brique et pierre, à la silhouette très effilée, n'évoque en rien son libellé de croix, ce qui surprend forcément. Plusieurs restaurations et modifications peuvent être attestées[39], au moins par des documents iconographiques postérieurs à la Révolution française. Des gravures et dessins du XIXe siècle attestent la présence d'une croix de fer forgé fixée en son sommet[40], qui fut dans un premier temps remplacée par une autre, plus épaisse, en pierre[41]. De nos jours, et depuis la séparation de l'Église et de l'État[42], cette dernière fait place à une pomme de pin réalisée en pierre.
Dressé sur un socle de brique, l'édifice présente quatre niveaux sous cette pomme de pin. Les trois niveaux inférieurs sont de section carrée, avec une colonne à chaque angle, alors que celui du dessus est cylindrique.
Chaque colonne du niveau le plus bas est ornée d'un chapiteau, présentant chacun trois faces. Un chapiteau est orné d'une fleur de lys sur chaque côté, alors que les autres arborent une pomme de pin encadrée de part et d'autre d'une large feuille dressée.
La transition entre le premier niveau et le second est assurée par une partie intermédiaire en pyramide tronquée, décorée sur chaque face par un damier de briques. Un pierre horizontale au bord mouluré assure le maintien du deuxième niveau qui, comme le précédent, a chacune de ses faces occupée par une sorte de niche étroite et peu profonde, au sommet en plein-cintre.
La pierre plate séparant les deuxième et troisième niveaux présente la particularité d'une excroissance à chaque angle et au milieu de chaque côté, assurant par une rotation de 45 degrés la fin des colonnes inférieures et le début des colonnes supérieures.
Jusque vers la Première Guerre mondiale, chaque angle du socle de l'édifice était protégé par un bloc de grès en guise de chasse-roue. Ces quatre blocs en grès mériteraient de retrouver leur place afin de protéger le monument d'une malencontreuse manœuvre d'un véhicule.
Une gravure et une photo du XIXe siècle montrent à proximité immédiate une sorte de potence à deux bras munis de crochets[43]. L'emploi de cet équipement semble avoir été oublié de nos jours. Pourrait-il s'agir d'une sorte d'étal ou de table utilisé les jours de marché (une carte postale ancienne désigne cet endroit comme « le marché au beurre ».) ou justement d'un support permettant de suspendre des lumières (ce qui expliquerait peut-être alors la variante du nom de l'édifice : la lanterne des morts) ?
- Église Notre-Dame-du-Bon-Secours
- Église du hameau de Marcheville.
- Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes à Marcheville, bénie en septembre 1883[44].
- Musée Emhisarc, dont le nom est tiré de l'abréviation de l'association locale qui l'a créé et qui le gère, « Émulation historique et archéologique ».
Bénéficiant de locaux réaménagés, il est consacré à l'histoire de Crécy et des environs et expose de nombreux objets, maquettes, illustrations :- géologie ;
- archéologie (artefacts) :
- paléontologie ;
- Préhistoire ;
- Bataille de Crécy ;
- Seconde Guerre mondiale.
Le musée a fermé ses portes en novembre 2019. Un nouveau centre d'interprétation voit le jour en 2021. Le Centre Historique Crécy la bataille est dédié au Moyen Âge et à la célèbre bataille de Crécy (1346).
- Mémorial à Jean de Luxembourg, roi de Bohême
Ce mémorial, œuvre du sculpteur Emmanuel Fontaine, dressé sur la place du bourg, est dédié au prince « aveugle », Jean de Luxembourg, roi de Bohême, petit-fils de Saint-Louis du côté maternel et familier de la cour de Philippe VI de Valois. Il jouissait d'un grand prestige et par convention s'était engagé à soutenir le roi de France avec des troupes en cas de conflit. C'est ainsi que, malgré son infirmité[Note 4], il prit part, à Crécy, au combat aux côtés du roi de France en 1346 et y fut tué.
L'érection de ce monument en 1905 fut financée grâce à une souscription internationale en France, Bohême et Luxembourg. Sur le piédestal a été gravée cette inscription : « A Jean de Luxembourg roi de Bohême et à ses vaillants compagnons d'armes morts pour la France à Crécy le . »
- Moulin d'Édouard III
Le moulin fut détruit au XIXe siècle. Le lieu-dit Moulin d'Édouard III, rappelle un détail pittoresque de la bataille[45]. C'est de ce moulin qu'Edouard III aurait observé le déroulement de la bataille. Le site, juste à la sortie de la bourgade, est aménagé pour permettre d'embrasser du regard le champ de bataille. Une tour d'observation en bois (à deux étages) s'y dresse depuis 1984.
- Croix de Bohême
Dressée en pleine campagne, sur le territoire de la commune d'Estrées-lès-Crécy, au bord la route de Fontaine-sur-Maye, sur les lieux supposés de la mort du roi de Bohême Jean Ier, cette croix, très ancienne et usée par l'érosion daterait du XIVe siècle. C'est le plus ancien monument commémoratif de la bataille de Crécy connu. Le monument fut légèrement déplacé et son socle rénové en 1902.
- Monuments aux morts *
- Monument aux soldats du canton de Crécy-en-Ponthieu pour la guerre franco-allemande de 1870.
- Le monument aux morts 1914-1918 de Crécy fut réalisé pendant l'entre-deux-guerres par l'entreprise Delwaulle d'Hesdin. C'est un modèle courant de coq gaulois choisi par de nombreuses communes[46].
- Stèle à la mémoire des six fusillés du 3 septembre 1944.
- Forêt domaniale de Crécy
Traversée par la RD 105, c'est la plus vaste forêt du département (~4 300 ha). Jadis beaucoup plus vaste, elle fut défrichée en partie par les moines des abbayes de bénédictins de Forest-Montiers et de bernardins de Balance, transportés ensuite à l'abbaye de Valloires[47]. Elle est plantée surtout de hêtres, de chênes et de résineux de plantation plus récente. On peut y voir plus d'une dizaine d'arbres remarquables.
Personnalités liées à la commune
- Simon de Melun (1250-1302), maréchal de France, sire de La Loupe et de Marcheville.
- Jean Lemoine (1250-1313), cardinal, évêque de Poitiers et légat apostolique de Boniface VIII auprès de Philippe le Bel, naquit à Crécy.
- Jean Ier de Bohême (1296-1346), roi de Bohême, y perdit la vie au combat.
- Ferdinand-Denis de Crécy (1744-1814), comte de Crécy, député de la noblesse pour la sénéchaussée de Ponthieu aux États généraux de 1789, partisan de la monarchie, il correspond avec les agents du roi. Il est membre du Conseil des Anciens pour le département de la Somme sous le Directoire[48].
Héraldique
Blason | D'azur à trois croissants entrelacés d'or[49].
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Détails | Les armes de la commune sont des armes parlantes (Crécy /croissant) comme celles de Crécy-la-Chapelle. Leur origine est inconnue. Le comte de Ponthieu octroya une charte communale à Crécy en 1194[49]. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Pour approfondir
Bibliographie
- Alcius Ledieu, Histoire de Crécy-en-Ponthieu, 1909, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1988 (ISBN 2-87 760-024-6).
- Jacques Lengagne, La forêt de Crécy-en-Ponthieu, 1 400 ans d'histoire, Inval-Boiron, La Vague verte, Inval-Boiron, , 150 p. (ISBN 2-913924-80-8)
- François-César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789, tome 1, 1883, réédition, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1998 (ISBN 2-84 435-013-5) - tome 2 (ISBN 2-84435-014-3).
- François Glineur, L'ours de Crécy, bande dessinée, 1996, édition bilingue, CRDP Amiens (ISBN 2-86615-162-3).
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie.
- Site de l'Office de tourisme.
- « Dossier complet : Commune de Crécy-en-Ponthieu (80222) », Recensement général de la population de 2019, INSEE, (consulté le ).
- « Crécy-en-Ponthieu », Ma commune, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).
- « Eppeville » sur Géoportail.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Des historiens émettent des doutes sur le degré réel de sa cécité. Il n'aurait pu être, par exemple, que borgne ou gravement myope !… les chroniqueurs ayant été exagérément hagiographiques pour souligner le courage particulier du roi de Bohême. L'invraisemblance des conditions dans lesquelles il aurait combattu n'a pas manqué d'être relevée : combat à l'épée alors que son cheval est attaché (à droite et à gauche) à deux autres chevaux montés chacun par un autre guerrier.
Références
Site de l'Insee
- « Chiffres clés - Logement en 2019 à Crécy-en-Ponthieu » (consulté le ).
- « Chiffres-clés - Logement en 2019 à Crécy-en-Ponthieu - Section LOG T2 » (consulté le ).
- « Chiffres-clés - Logement en 2019 à Crécy-en-Ponthieu - Section LOG T7 » (consulté le ).
- « Chiffres clés - Logement en 2019 dans la Somme » (consulté le ).
- « Chiffres clés - Logement en 2019 dans la France entière » (consulté le ).
Autres sources
- Notice géographique et historique sur la commune de Crécy-en-Ponthieu, rédigée par Monsieur Hoël, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Abbeville », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
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- Vincent Beny, « Crécy-en-Ponthieu reconnue commune touristique : Crécy-en-Ponthieu est désormais reconnue commune touristique. En plus d’une bonne publicité pour le village, cela va lui permettre d'avoir une dotation de l’État plus importante », Le Journal d'Abbeville, 10/20/2022 (lire en ligne, consulté le ).
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- « Site orgues de Picardie ».
- Certains mentionnèrent la Croix du pilori ou/et la Croix des Espagnols, comme le précise l'instituteur en 1890 dans la monographie communale.
- Jusqu'au moins 1967 (comme le prouve une photo) une plaque apposée à la base mentionnait un autre personnage féminin…
- (en) Article spécifique de la Wikipédia anglophone
- Site de l'Office de tourisme
- Archives Départementales de la Somme
- Bibliothèque d'Abbeville
- Bibliothèque d'Abbeville
- Archives Départementales de la Somme, documents accompagnant la monographie de l'instituteur, pages 28 et 29
- Information obtenue en mai 2010 auprès de l'Office de tourisme.
- Bibliothèque d'Abbeville, Aquarelle d'Oswald Macqueron, 1851.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 72 (ASIN B000WR15W8).
- Comité du tourisme de la Somme
- Dominique et Jean-Étienne Guerrini, La Somme à ses enfants, Itinéraires du Patrimoine (ISBN 2 - 906 340 - 13 - 8).
- Jacques Lengagne, La forêt de Crécy-en-Ponthieu, 1400 ans d'histoire, Inval-Boiron, Éditions de la Vague Verte, , 149 p. (ISBN 2-913924-80-8), p. 6.
- Robert Legrand, La révolution dans la Somme. Conventionnels, jacobins et soldats, 1988, p. 99, p. 150.
- Jean Estienne et Mireille Louis, Armorial des Chefs-lieux de canton et des communes de la Somme, Abbeville, 1972, imprimerie F. Paillart.
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