Cruzy-le-Châtel

Cruzy-le-Châtel est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Pour les articles homonymes, voir Chatel.

Cruzy-le-Châtel

Le château de Maulnes.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne
Maire
Mandat
Thierry Durand
2020-2026
Code postal 89740
Code commune 89131
Démographie
Population
municipale
234 hab. (2019 )
Densité 3,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 51′ 24″ nord, 4° 12′ 46″ est
Altitude Min. 175 m
Max. 342 m
Superficie 59,52 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Tonnerrois
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Cruzy-le-Châtel
Géolocalisation sur la carte : France
Cruzy-le-Châtel
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Cruzy-le-Châtel
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Cruzy-le-Châtel

    Géographie

    Communes limitrophes

    Villon Arthonnay Channay
    (Côte-d'Or)
    Rugny
    Baon
    Pimelles
    N Nicey
    (Côte-d'Or)
    O    Cruzy-le-Châtel    E
    S
    Gland Sennevoy-le-Haut Gigny

    Urbanisme

    Typologie

    Cruzy-le-Châtel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (56,2 %), terres arables (39,2 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), zones urbanisées (0,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Cruzy-le-Châtel signifierait le château de la roche ou du creux-vallon[8]. Cruzy pouvait être écrit Creusy, Cruseium ou Cruzeyum[9].

    Au XIIIe siècle, Cruzy dépendait du duché de Bourgogne. Charles d'Anjou et sa femme Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre, reconnurent tenir en fief de Robert, duc de Bourgogne, les seigneuries de Cruzy et Griselles, faisant partie du comté de Tonnerre[10].

    En 1297, Robert II de Bourgogne ordonne la restitution de Cruzy au duché de Bourgogne. En 1371, alors que le duché de Bourgogne a été rattaché à la couronne de France, Philippe le Hardi, au travers de son terrier de Châtillon-sur-Seine, confirme que Cruzy, Griselles et Laignes sont des arrière-fiefs du duché. En 1393 et 1399, Louis de Chalon, comte de Tonnerre, rend hommage pour ces terres au duc de Bourgogne.

    La seigneurie de Cruzy a changé de main à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle. Louis de Chalon, comte de Tonnerre de 1398 à 1422, marié à Marie de La Trémoille, étaient les parents de sept enfants dont Jean, qualifié de seigneur de Cruzy et de Ligny[11]. Jean meurt à la bataille d'Azincourt en 1415 et Cruzy revient à Hugues de Chalon, devenu comte de Tonnerre à la mort de son frère Louis[12].

    Toutefois, même si les Chalon sont qualifiés de seigneurs de Cruzy, en 1411, cette terre, celles de Laignes, Griselles et la Garde de Pothières sont confisquées à Louis de Chalon en faveur du comte de Charolais, Philippe III de Bourgogne. En 1416, son père Jean Ier de Bourgogne fait don de la terre de Cruzy à Régnier Pot. Ce don n'aura pas d'effet et Cruzy reste l'apanage des comtes de Charolais.

    En 1453, il apparaît que Cruzy est revenu aux Chalon (leur nom de Chalon vient de leur ancêtre Jean de Chalon, au XIIIe siècle, qui descendait des anciens comtes de Bourgogne en lignée paternelle et des anciens comtes de Chalon en lignée maternelle ; le comté de Chalon n'appartient plus à la Maison de Chalon depuis 1237, mais le nom est resté...), ce que confirme une lettre de Philippe Le Bon, qui ordonne que Guillaume de Chalon puisse jouir de ses terres de Cruzy, Laignes et Griselles. En 1493, Louis de Chalon rend hommage au duc de Bourgogne pour Cruzy, alors même que les Chalon ne sont plus comtes de Tonnerre et que les Husson leur ont succédé en 1463. En 1539, Anne de Husson (1475-1540), donne son dénombrement au roi pour sa seigneurie de Cruzy. En 1604, un successeur d'Anne, son arrière-petit-fils Charles-Henri de Clermont (1571-1640) rend hommage au roi pour Cruzy. En 1620, la seigneurie est érigée en marquisat en faveur de son fils cadet Roger de Clermont (1600-1676).

    En 1684, après que les Clermont lui cédèrent un certain nombre de terres, François-Michel Le Tellier de Louvois, comte de Tonnerre par acquisition en 1684, fait enregistrer sa reprise du fief de Cruzy, sans pour autant reprendre le titre de marquis. C'est sa femme Anne de Souvré qui termina la transaction commencée entre son mari et les Clermont et reprit le marquisat en 1699[13]. La terre de Cruzy reste attachée à la branche aînée des Le Tellier, marquis de Louvois, de Montmirail et de Courtanvaux, barons d'Ancy-le-Franc et de La Ferté-Gaucher, dont François-César Le Tellier duc de Doudeauville (1718-1781), père de Charles-François-César Le Tellier (1734-† prédécédé en 1764) dit le marquis de Cruzy. Ce dernier laisse deux filles qui héritent de Montmirail, Doudeauville, La Ferté-Gaucher, et de Courtanvaux, mais pas de Maulnes ni de Cruzy qui étaient attachés au comté de Tonnerre, successible dans les mâles : cette partie de l'héritage passa donc en 1781 (avec Ancy-le-Franc et Louvois) à Louis-Sophie Le Tellier de Souvré (1740-1785), un cousin issu de germain de François-César, suivi de son fils Louis-Auguste-Michel-Félicité Le Tellier (1783-1844), dernier comte de Tonnerre, sans postérité[14].

    Au moins depuis le XVIIIe siècle se trouvait à Maulnes une verrerie[15].

    Au cours de la Révolution française, la commune fut renommée Cruzy-le-Sec[16].

    Héraldique

    Blason
    De gueules à la bande d'or chargée de deux clefs d'argent passées en sautoir à plomb, au chef brochant d'azur chargé de trois lézards aussi d'argent.
    Détails
    Le gueules à la bande d'or est pour la Maison de Châlon, le chargé de trois lézards pour celle des Le Tellier. Les clefs sont en souvenir des Clermont-Tonnerre, seigneurs de Cruzy[17].
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 mars 2008 Denise Savie    
    mars 2008 En cours Thierry Durand[18]    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].

    En 2019, la commune comptait 234 habitants[Note 2], en diminution de 17,89 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2291 2621 3561 2231 3421 2791 3301 2001 196
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0461 009987927872838856829772
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    721716669506549579463521490
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    437423351281274269256254279
    2017 2019 - - - - - - -
    242234-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Barthélemy de Cruzy-le-Châtel

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Mémoire pour le procureur du Roi (...) contre Messire François-César Le Tellier, marquis de Courtanvaux, 1770

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences arts et belles-lettres du département de l'Aube, Tome XXV, 1861
    9. Le diocèse de Langres, Charles François Roussel, 1878
    10. Mémoire pour le procureur du Roi (...) contre Messire François le Tellier, Marquis de Courtanvanx, 1770
    11. L'église et les campagnes au Moyen Âge, Gustave Amable Prevost, 1857
    12. Histoire et règne de Charles VI, Nicolas Baudot de Juilly Tome VIII, 1753
    13. Texte issu de : voir Bibliographie
    14. « Le Tellier de Louvois, p. 3-7 et 9-10 », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2012 et 2021
    15. Dictionnaire géographique de la France, Briand de Verzé, 1839
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Cruzy-le-Châtel », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    17. Explication du blason sur le site de la commune de Cruzy
    18. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 17 décembre 2013.
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    23. « Château de Maulnes », notice no PA00113666, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    24. « Église Saint-Barthélémy de Cruzy-le-Châtel », notice no PA89000015, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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