Seconde guerre des Boers

La seconde guerre des Boers (en anglais : Second Boer War ; en afrikaans : Tweede Vryheidsoorlog), généralement désignée comme la guerre des Boers ou encore la guerre d'Afrique du Sud (en dehors de l'Afrique du Sud), la deuxième guerre anglo-boer (chez de nombreux Sud-Africains) et en afrikaans Boereoorlog ou Tweede Vryheidsoorlog (deuxième guerre de Libération), désigne le second conflit intervenu en Afrique du Sud du au , entre les Britanniques et les habitants des deux principales républiques boers indépendantes. Elle fait suite à la première guerre des Boers.

Pour les articles homonymes, voir Guerre des Boers.

Seconde guerre des Boers
Informations générales
Date Du
au
Lieu Afrique du Sud, Swaziland
Casus belli Krach des mines d'or sud-africaines à la suite du raid Jameson
Issue Victoire de l'Empire britannique
Traité de Vereeniging
Disparition des nations Boers
Belligérants
République sud-africaine du Transvaal
État libre d'Orange
Royaume-Uni
Canada
Australie
Commandants
Paul Kruger
Piet Joubert
Louis Botha
Jan Smuts
Piet Cronje
Koos de la Rey
Martinus Steyn
Christiaan de Wet
Lord Milner
Sir Redvers Buller
Lord Kitchener
Lord Roberts
Sir John French
Ian Hamilton
François Lessard (en)
Walter Tunbridge (en)
Forces en présence
200 000 hommes450 000 hommes
Pertes
6 000-8 000 morts, nombre inconnu de morts de maladie, 24 000 civils morts6 000-7 000 morts, environ 14 000 morts de maladie

Batailles

Raid Jameson (décembre 1895 - janvier 1896)


Front ouest (octobre 1899 - juin 1900)


Front est (octobre 1899 - août 1900)


Raids et guérillas (mars 1900 - mai 1902)

À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l'État libre d'Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'Empire britannique. Cependant, d'importantes concessions furent accordées aux deux républiques.

Les Boers étaient les descendants des premiers colons d'origine néerlandaise, allemande et de huguenots chassés de France, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan ou fermier en néerlandais), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d'Afrikaner pour désigner l'ensemble de cette communauté blanche d'Afrique du Sud.

Causes de la seconde guerre des Boers

Des gisements d'or furent progressivement découverts dans les montagnes à l'est du Transvaal, à Pilgrim's Rest (1873), Lydenburg (1873) et dans les environs de Barberton (à partir de 1881), qui attirèrent rapidement divers aventuriers originaires des colonies britanniques environnantes[Lesquelles ?].

Les Britanniques tentèrent une première fois de s’approprier le Transvaal en 1880 lors de la première guerre des Boers, mais durent y renoncer à la suite du désastre de Majuba.

En 1887, des prospecteurs découvrirent le plus important gisement d'or au monde, situé dans le Witwatersrand barrière de l'eau blanche »), une arête montagneuse qui s'étend de 100 kilomètres à l'est jusqu'à 50 kilomètres au sud de Prétoria. En réponse aux perspectives de profit que tous envisageaient à la suite d'une telle découverte, le président du Transvaal Paul Kruger fit cette remarque prémonitoire : « Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang ».

Avec ces découvertes majeures d'or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l'installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s'installer dans le Transvaal), près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement[Lequel ?], bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et taxèrent lourdement l'industrie aurifère. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d'obtenir le renversement du gouvernement boer. En 1895, Cecil Rhodes appuya une tentative de coup d'État par une action militaire (le raid Jameson) qui échouera à la suite de la bataille de Doornkop.

Le plan de Rhodes consistait à simuler une révolte des uitlanders qui se jugeraient mis à l'écart des affaires politiques par les Boers[pas clair]. Les Britanniques interviendraient alors pour éviter une guerre civile et en profiteraient pour placer les territoires boers sous leur autorité. L'échec de cette tentative de gagner des droits pour les citoyens britanniques fut utilisé pour justifier une opération militaire majeure à partir du Cap, d'autant que le chemin de fer envisagé par Cecil Rhodes entre Le Cap et Le Caire devait nécessairement traverser le territoire des Boers. Plusieurs autres dirigeants coloniaux britanniques se prononcèrent en faveur de l'annexion des républiques boers. Parmi ces dirigeants, le gouverneur de la colonie du Cap, Sir Alfred Milner, le ministre des Colonies Joseph Chamberlain et les dirigeants d'associations de prospecteurs (les gold bugs) tels qu'Alfred Beit, Barney Barnato et Lionel Phillips (en). Mais Kruger est au courant du complot[Lequel ?] et mobilise ses kommandos. Rhodes décide alors de mettre fin à son projet mais Jameson le maintient malgré le désaccord de son commandant et est encerclé le à Krugersdorp. Sûrs que les Boers seraient rapidement vaincus, ils[Qui ?] tentèrent de précipiter la guerre.

Le meurtre de l'uitlander Tom Edgar en par un des membres de la police du Transvaal à la suite d'une bagarre fut monté en épingle et déboucha finalement sur des pétitions demandant l'intervention de la Grande-Bretagne pour protéger les Britanniques présents au Transvaal. Le président Marthinus Steyn de l'État libre d'Orange invita Alfred Milner et Kruger à une conférence à Bloemfontein, qui débuta le . Les négociations furent rapidement interrompues. Kruger déclara notamment au cours de cette conférence aux Britanniques « C'est notre pays que vous voulez ». En , Joseph Chamberlain envoya un ultimatum exigeant la complète égalité de droits pour les citoyens britanniques résidant au Transvaal. Les conditions demandées par les Britanniques se révélaient inacceptables pour les Boers, les uitlanders étant en nombre tel au Transvaal que le droit de vote donné à ces personnes menaçait à terme l'existence même de la nation boer[pourquoi ?].

Le , Kruger lança son propre ultimatum avant même d'avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal ou la guerre leur serait déclarée en accord avec leur allié, l’État libre d’Orange.

La première phase : l'offensive des Boers ( à )

Contingent canadien défilant à Québec en 1899 avant de partir à la guerre.

La guerre fut déclarée le et les Boers attaquèrent les premiers en envahissant la colonie du Cap et la colonie du Natal entre et . À l'ouest, dans la colonie du Cap, la première confrontation intervint le à Kraaipan, remportée par les Boers sur la route de Kimberley. La première bataille au Natal se tint à Talana Hill le et se conclut par une victoire illusoire des Britanniques. Il s'ensuivit quelques succès militaires des Boers contre le général Redvers Buller.

Les Britanniques, croyant mettre fin à cette guerre rapidement, vont se laisser surprendre par les premières attaques boers. Trop peu nombreux, trop isolés et mal commandés, ils trouvent face à eux d'excellents cavaliers qui connaissent parfaitement le terrain et font régulièrement preuve d'imagination et d’innovations tactique. De plus, les Boers sont aidés par l'Allemagne de Guillaume II, qui les soutient et leur a fourni des armes. Ils assiégèrent ainsi les villes de Dundee, Ladysmith, Mafeking (défendue par des troupes sous les ordres de Robert Baden-Powell) et Kimberley.

Hôtel de ville de Ladysmith en 1900 durant le siège de la ville.

Les sièges causèrent d'importantes pertes humaines parmi les défenseurs et les civils dans les villes de Mafeking, Ladysmith et Kimberley quand la nourriture commença à se faire rare après quelques semaines. À Mafeking, Sol Plaatje écrivit « J'ai vu de la viande de cheval pour la première fois traitée comme de la nourriture ».

Les villes assiégées subirent également des tirs d'artillerie nourris, rendant les rues dangereuses à traverser. À la fin du siège de Kimberley, supposant une intensification des bombardements, une annonce fut faite encourageant la population à se réfugier dans les mines pour se protéger. La population paniqua et les gens s'engouffrèrent pendant 12 heures dans les mines. Les bombardements n'eurent jamais lieu — ce qui ne réduisit en rien la détresse éprouvée par les civils.

Sur le front est, après avoir mis le siège autour de Dundee puis Ladysmith, Louis Botha et Piet Joubert décidèrent d'un raid vers le sud, qui fut mené du au . Divers engagements furent menés, dont le principal fut la bataille de Willow Grange (af) le . Ils capturèrent notamment le jeune Winston Churchill au cours d'une attaque de train le . Mais ils décidèrent finalement de reprendre leurs positions plutôt que de continuer jusqu'à Durban. Une grave chute de cheval de Joubert précipita sa décision de retraite, le commandement du front étant désormais dévolu à Botha.

La carte politique de la région au début de la guerre : la République sud-africaine du Transvaal (vert), l'État libre d'Orange (orange), la colonie du Cap (bleu), et le Natal (rouge).

À la mi-décembre, au cours d'une période connue sous le nom de Semaine noire, du au , les Britanniques subirent de nombreuses pertes à Magersfontein, Stormberg et Colenso.

À Magersfontein, le commandant boer Koos de la Rey élabora un plan pour creuser des tranchées devant une colline et non pas dessus, pour à la fois tromper les Britanniques et donner à ses hommes un meilleur angle de tir. Son plan fonctionna parfaitement et ils défirent les Britanniques arrivés de nuit qui perdirent près de 1 000 hommes sur le terrain.

La deuxième phase : l'offensive britannique ( à )

Graffitis dans une ruine reconquise lors de l'offensive britannique : « Don't forget Majuba, Boys » (« N'oubliez pas Majuba, les gars ») par les Boers, « No fear, Boojers, no fear » (« Pas peur les p'tits Boers, pas peur ») par les Britanniques.

Après encore une nouvelle défaite dans leur tentative de briser le siège de Ladysmith lors de la bataille de Spion Kop les troupes britanniques, commandées par lord Roberts, ne reprirent l'initiative qu'avec l'arrivée de renforts le . Ces hommes provenaient pour la plupart d'un régiment de soldats volontaires financé par la ville de Londres (City Imperial Volunteers (en)). En effet les échos de la guerre étaient retentissants dans la capitale anglaise, où il y avait un engouement de la population qui se sentait très concernée. Le siège de Ladysmith fut finalement levé le .

Georges de Villebois-Mareuil rejoignit les Boers au Transvaal et commanda la légion des étrangers qui participèrent à la guerre contre les Britanniques. Il fut nommé général par le président Paul Kruger en , mais dès le à Boshof, dans l'État libre d'Orange, le petit détachement qu'il commandait est encerclé et exterminé par les Britanniques.

Boers en campagne.

Sur le front ouest, après la levée du siège de Kimberley qui fut à l'origine de célébrations au Royaume-Uni qui débouchèrent sur des émeutes, les Britanniques parvinrent à forcer la reddition du Général Piet Cronje et de 4 000 de ses combattants après la bataille de Paardeberg le et à affaiblir le reste des troupes boers. Ils avancèrent alors au cœur des deux républiques, prenant la capitale de l'État libre d'Orange (Bloemfontein) le et la capitale du Transvaal (Prétoria) le . Johannesburg fut prise le , le commandant boer Fritz Krause ayant négocié le départ de ses troupes contre la remise intacte des mines d'or à lord Roberts. Le siège de Mafeking fut levé le . L'essentiel de l'armée orangiste (commandée par le général Martinus Prinsloo) se rendit cependant vers la fin juillet, piégée aux environs de Brandriver Basin aux confins de l'État libre d'Orange, du Transvaal et du Basutoland. Christiaan de Wet parvint malgré tout à rejoindre le Transvaal avec 2 000 hommes et 400 chariots. Ils parvinrent à échapper aux 2 500 hommes de lord Kitchener à leur poursuite au début d’août dans les environs de Prétoria en abandonnant prisonniers et chariots[1].

De nombreux observateurs britanniques pensaient la guerre terminée après la capture des deux capitales. Mais dès le , les Boers se réunirent en krygsraad conseil de guerre ») en une nouvelle capitale orangiste (Kroonstad) et Christiaan de Wet proposa une stratégie inédite de guérilla à Piet Joubert :

  • congé laissé aux hommes des kommandos jusqu'au . Tous ne reviendraient pas, mais bien les plus motivés, ce qui permettrait de disposer d'une force d'élite ;
  • accroître la mobilité des armées en abandonnant les chariots ;
  • étant donné la grande supériorité numérique des Britanniques, abandonner les batailles régulières pour des raids, ainsi qu'il en avait été pour les 180 chariots capturés à Waterval Drift le en marge de la bataille de Paardeberg.

Cette stratégie fut acceptée par les généraux boers, mais Joubert s'étonna du « congé » donné aux combattants boers : « Vous m'expliquez que vous allez donner un coup de main aux Anglais en envoyant vos hommes en vacances ? » « Je ne peux attraper un lièvre, Général, avec des chiens fatigués », lui répondit De Wet[2]. Piet Joubert mourut 10 jours plus tard et Botha prit le commandement militaire du Transvaal.

La première attaque de ce type eut lieu à Sanna's Post le , peu après la prise de Bloemfontein, avec pour objectif l'approvisionnement en eau de la ville occupée et en proie à une épidémie de fièvre typhoïde. La dernière bataille régulière se tint en revanche à Bergendal le face à la dernière grande armée boer, sous les ordres de Louis Botha.

La troisième phase : la guerre de guérilla ( à )

Un blockhaus près de Wolseley (en) en Afrique du Sud. Ces constructions avaient pour vocation la surveillance des voies de communication contre les raids boers.

La guérilla boer commença à attaquer les chemins de fer et les lignes télégraphiques de l'armée britannique. Leur nouvelle tactique changea la physionomie de la guerre et rendit les formations militaires britanniques traditionnelles inefficaces.

Le nouveau dirigeant de l'armée britannique, lord Kitchener, réagit en construisant des postes fortifiés, des petites constructions de pierre entourées de fils barbelés, afin de protéger les voies de chemin de fer. Puis il décida d'étendre ce dispositif afin de tisser une toile à travers le veld pour réduire les mouvements des groupes de guérilla en de petites zones où ils pouvaient être battus. Des fils de fer barbelés étaient tirés jusqu'au poste fortifié suivant, distant d'environ 1 000 verges. Ces clôtures étaient agrémentées de cloches, de boîtes de conserve et d'autres matériaux bruyants, et parfois de fusils chargés en direction des fils pour servir d'alarme.

Entre et la fin de la guerre, environ 8 000 postes fortifiés composaient cette toile de près de 6 000 kilomètres. Chaque poste fortifié était tenu par un sous-officier et six autres soldats, avec un lieutenant commandant trois ou quatre postes fortifiés. Les Britanniques avaient environ 450 000 hommes (Britanniques et troupes coloniales) stationnés dans la région.

Les postes fortifiés permirent en effet de réduire les mouvements des guérillas, mais ne pouvaient à eux seuls les battre. Kitchener forma de nouveaux régiments de troupes irrégulières de cavalerie légère, y compris des carabiniers Bushveldt, qui parcoururent les territoires contrôlés par les Boers, traquant les groupes de combattants.

La politique de terre brûlée pratiquée contre les fermes des Boers par les soldats britanniques.

En , les Britanniques adoptèrent une stratégie systématique de la terre brûlée, initiée un an plus tôt sur le front ouest (Buller y était alors opposé) et se mirent à vider les campagnes de tout ce qui pouvait être utile aux guérillas boers. Ils firent saisir les réserves de vivres, brûler les récoltes et les ferme et évacuèrent les familles qui vivaient là vers des camps de concentration. Mais dès , les généraux boers s'étaient retrouvés à Cypherfontein (à mi-chemin entre Mafeking et Prétoria), et décidèrent de raids dans la colonie du Cap dont les Britanniques ne pourraient brûler fermes et récoltes. Ils pensaient pouvoir susciter de nouvelles rébellions, telle celle déclenchée à Prieska, les campagnes de la colonie du Cap étant majoritairement peuplée d'Afrikaners. Attaquer les mines des environs de Johannesburg fut également envisagé.

La stratégie britannique mena à la destruction d'environ 30 000 fermes et d'une quarantaine de petites villes[réf. nécessaire]. En tout, 116 572 Boers furent envoyés dans des camps, soit à peu près un quart de la population, auxquels s'ajoutaient encore quelque 120 000 Africains noirs.[réf. nécessaire]

Ces nouvelles tactiques de combat brisèrent rapidement le moral et les lignes de ravitaillement des combattants boers. En , de nombreux camps furent vidés et nombre de libérés rejoignirent deux nouveaux régiments combattant aux côtés des Britanniques : les Transvaal National Scouts (Éclaireurs nationaux du Transvaal) et les Orange River Volunteers (Volontaires de la rivière Orange) pour aider à mettre fin à la guerre. Piet de Wet (af) notamment (le frère de Christiaan) combattit au sein des Transvaal National Scouts durant les derniers mois de la guerre. Certains, tels que Fritz Joubert Duquesne, profitèrent aussi de ces recrutements pour continuer le combat en tant qu'espions.

Les lignes de barbelés furent achevées le , mais elle n'empêchèrent notamment pas de dernières défaites telles celle de la bataille de Groenkloof et certains dirigeants boers tels Christiaan de Wet demeurèrent insaisissables.

Transvaal occidental

Les commandos boers du Transvaal occidental furent particulièrement actifs après . Plusieurs batailles importantes se tinrent entre et . À Moedwil le , et également à Driefontein le , les forces du Général Koos de la Rey attaquèrent les Britanniques mais durent se retirer devant la résistance britannique.

S'ensuivit une période relativement calme dans le Transvaal occidental. La bataille d'importance suivante dans la région se déroula en . Le , Koos de la Rey attaqua une colonne britannique commandée par le lieutenant-colonel S. B. von Donop à Ysterspruit près de Wolmaransstad (en). Koos de la Rey réussit à capturer de nombreux hommes ainsi que des stocks de munitions. L'attaque boer força lord Methuen, le second du commandant en chef Lord Kitchener, à déplacer ses forces de Vryburg jusqu'à Klerksdorp pour affronter Koos de la Rey. Le matin du , les Boers attaquèrent l'arrière-garde de la colonne de Methuen à Tweebosch. La confusion gagna les Britanniques et Methuen fut blessé et capturé par les Boers.

Les victoires boers dans la région conduisirent à un renforcement des forces britanniques. À la mi-mars, Ian Hamilton arriva avec des forces considérables. L'opportunité recherchée par les Britanniques arriva le au cours de la bataille de Rooiwal, lorsqu'un commando dirigé par le général Kemp et le commandant Potgieter attaquèrent une force britannique supérieure en nombre dirigée par Kekewich. Les soldats britanniques étaient bien positionnés à flanc d'une colline, et infligèrent de solides pertes à une charge des Boers montés sur leurs chevaux. Ce fut la fin de la guerre dans le Transvaal occidental et la dernière bataille majeure de la guerre.

Transvaal oriental

Louis Botha.

Deux forces boers étaient actives dans cette région montagneuse : celle de Louis Botha au sud-est et celle de Ben Viljoen (en) au nord-est dans les environs de Lydenburg (et notamment Pilgrim's Rest). Les forces de Botha furent les plus dynamiques, attaquant les chemins de fer et les convois britanniques d'approvisionnement, et montèrent même une nouvelle invasion du Natal en . Après avoir battu l'infanterie britannique au cours de la bataille de Bloed Rivier Poort près de Dundee, Botha dut se retirer, les fortes pluies rendant les mouvements difficiles et affaiblissant les chevaux. De retour au Transvaal aux environs de Vryheid, Botha attaqua une force britannique à Bakenlaagte en charge montée. Une des meilleures unités britanniques fut détruite à cette occasion. Ce qui fit de Botha la cible numéro un des colonnes britanniques toujours plus nombreuses, et utilisant de nombreux éclaireurs. Botha dut abandonner le haut-veld et se retira vers une enclave proche de la frontière du Swaziland.

Au nord, Ben Viljoen était moins actif. Il lança comparativement moins d'attaques, et finit par se retrouver confiné dans les environs de Lydenburg. Il fut finalement capturé par les Britanniques.

État libre d'Orange

Christiaan de Wet fut considéré comme le meilleur dirigeant des guérillas boers. Il parvint à de nombreuses occasions à échapper aux pièges tendus par les Britanniques et participa aux négociations menant à la fin de la guerre.

Alors que les Britanniques avaient occupé Prétoria, les combattants boers de l'État libre d'Orange se retirèrent vers le nord-est de la République dans une zone fertile connue sous le nom de Brandwater Basin. Ce qui leur offrit un sanctuaire temporaire, car les Britanniques s'emparèrent rapidement du col de montagne qui donnait accès à la région, piégeant ainsi les Boers. Une armée menée par le général Archibald Hunter venu de Bloemfontein obtint la reddition des forces boers fin . Les meilleurs combattants boers, menés par Christiaan de Wet, en compagnie du Président Steyn, parvinrent cependant à s'échapper. Ceux qui restèrent piégés se rendirent dans la confusion. 4 500 hommes se livrèrent progressivement aux Britanniques, qui s'emparèrent ainsi d'importants équipements. Mais cette prise eut peu de conséquences, et les meilleurs et plus déterminés combattants boers restaient libres.

Depuis le Basin, De Wet se dirigea vers l'ouest. Pourchassé par les colonnes britanniques, il parvint à passer la rivière Vaal et pénétra dans le Transvaal occidental, pour permettre à Steyn de rencontrer les autres dirigeants boers du Transvaal. De retour dans l'État libre d'Orange, De Wet organisa une série d'attaques victorieuses dans l'Ouest de la République, mais subit une défaite importante à Bothaville en . De nombreux Boers qui étaient retournés dans leur ferme, avec une éventuelle allégeance formelle aux Britanniques, retournèrent parfois au combat. Fin , De Wet lança une nouvelle invasion de la colonie du Cap. Cette tentative fut peu fructueuse, car les combattants boers ne parvinrent pas à soulever une rébellion parmi la population boer locale, et furent pourchassés incessamment par les Britanniques sous des conditions météorologiques épouvantables, et avec peu d'équipement. Ils s'échappèrent finalement en traversant la rivière Orange.

Dès lors et jusqu'à la fin de la guerre, De Wet fut relativement peu actif, notamment parce que la politique de la terre brûlée menée par les Britanniques limitait leurs mouvements. Fin 1901, De Wet parvint à isoler un détachement britannique à Groenkop, leur infligeant une solide défaite. Ce qui décida Kitchener à lancer la première poursuite nouveau modèle contre lui. De Wet parvint à s'échapper mais perdit 300 hommes : ce fut une lourde perte, mais les tentatives suivantes de le piéger dans le système de lignes de blockhaus furent maladroitement menées et il réussit chaque fois à s'échapper.

Colonie du Cap

Arrivée à Graaff-Reinet de Lötter après sa capture.

Dans certaines parties de la colonie du Cap, en particulier la région des Midlands à l'est où les Boers formaient la majorité de la population, les Britanniques avaient toujours craint une rébellion d'importance. Une telle rébellion ne se produisit pas, même dans les premiers jours de la guerre lorsque des kommandos traversèrent le fleuve Orange. Les stratégies prudentes des vieux généraux boers de l'État libre d'Orange décourageaient les initiatives des colons boers en ce sens. Il y eut cependant toujours une sympathie pro-boer.

Après son échappée en traversant la rivière Orange en , De Wet avait laissé des forces sous le commandement des rebelles du Cap de Kritzinger (af) et Scheepers (af) pour maintenir une campagne de guérilla dans les Midlands. Cette campagne fut l'une des moins chevaleresques de la guerre, avec des intimidations de part et d'autre envers les sympathisants civils respectifs. Au cours de l'une des nombreuses escarmouches, le petit kommando du commandant Lötter (af) fut pris en chasse par une force britannique largement supérieure en nombre, et anéanti lors de la bataille de Groenkloof. Plusieurs rebelles capturés, dont Scheepers lui-même (à ce moment atteint d'une crise d'appendicite) et Lötter, furent exécutés pour trahison ou crimes dont le meurtre de prisonniers ou de civils désarmés. Certaines exécutions se déroulèrent en public, pour servir d'exemple. Comme la colonie du Cap faisait partie du territoire de l'Empire, il fut interdit aux armées britanniques de brûler les fermes et de déporter les populations dans des camps de concentration.

De nouvelles troupes boers sous commandement de Jan Christiaan Smuts, rejointes par les rebelles survivants de Kritzinger, lancèrent une nouvelle attaque sur la colonie en . Elles furent harcelées par les colonnes britanniques, mais parvinrent finalement à leur échapper lors de la bataille d'Elands River où elles s'emparèrent d'équipement britannique. Jusqu'à la fin de la guerre, Smuts augmenta ses effectifs qui totalisèrent jusqu'à 3 000 hommes. Cependant, il n'y eut pas de soulèvement général dans la colonie, et la situation n'évolua pas en faveur des insurgés.

L'intervention du Canada

Au cours de la guerre, les colons firent appel aux forces de l'Empire britannique, et le Canada fut alors sollicité. 7 000 à 8 000 hommes et 16 infirmières participèrent au conflit. 244 morts furent enregistrés[3]. Cette guerre fut un événement de première importance pour les Canadiens[4].

Cette guerre fut l'occasion pour Wilfrid Laurier de prouver sa fidélité à l'Empire. Bien que les élites et la presse canadiennes-françaises s'y opposassent fermement au départ, ils se rangèrent néanmoins derrière le Premier ministre Wilfrid Laurier. En invoquant la justesse de la cause sur le plan des droits humains fondamentaux, en promettant de n'envoyer que des volontaires et en assurant que la participation du Canada à cette guerre ne constituait pas un précédent pour sa participation à des guerres ultérieures, Laurier réussit à rallier la majeure partie de la population francophone, opposée à la guerre et sympathique à la cause de la population boer.

Camp de concentration boer vers 1900.
Femmes et enfants boers internés dans le camp de concentration de Nylstroom c.1901.
Lizzie van Zyl, enfant boer internée et morte dans le camp de concentration de Bloemfontein.

Certaines élites, dont des dirigeants politiques, militaires, religieux, économiques et intellectuels du Québec l'appuyèrent même vigoureusement. Bien que l'opposition d'Henri Bourassa demeure le plus célèbre signe d'opposition à Laurier et à la guerre (quoique seulement 10 Canadiens français sur 70 soutinssent sa proposition voulant que ce soit le Parlement canadien qui décide désormais des futures interventions militaires du Canada)[réf. souhaitée] une analyse de la presse canadienne-française de l'époque fait état d'une acceptation étonnante de la décision d'Ottawa à l'automne 1899 : au total, de septembre à , la presse publia 35 articles favorables aux Britanniques, contre 7 défavorables.

Les Canadiens-français qui étaient défavorables à l'intervention britannique évoquaient la similarité de l'histoire des Boers et des Canadien-français[5] et de leur appartenance à une seule et même race en opposition aux populations noires et autochtones sud-africaines qu'ils ont souvent qualifiées de « sauvages », de « nègres », de « cafres », d'« animaux » ou de « classe de subordonnés »[6],[7],[8].

Par contre, devant les attaques répétées des jingos canadiens anglais, qui qualifiaient de trahison la relative indifférence des Canadiens français pour cette guerre lointaine, l'appui de ces derniers pour la guerre diminua substantiellement, et on a aujourd'hui davantage le souvenir de l'opposition des Canadiens français à la guerre, en oubliant le fait qu'ils s'étaient majoritairement rangés derrière la décision de Laurier[9].

Les camps de concentration

À l'origine, les camps de concentration étaient destinés à interner les familles boers dont les fermes avaient été détruites lors de l’application de la « politique de la terre brûlée » menée par les troupes britanniques. Il y eut au total 45 camps de tentes construits pour enfermer ces civils ainsi que 64 autres pour les Noirs (garçons de fermes, bergers, etc.) qui avaient vécu auprès des Boers.

Les camps de Boers abritaient essentiellement des personnes âgées, des femmes et des enfants pour un total d’environ 120 000 personnes ; 25 630 d’entre eux furent déportés à l’étranger.

Les conditions de vie dans ces camps étaient particulièrement insalubres et les rations alimentaires réduites. Les épouses et les enfants de soldats combattants se voyaient de plus imposées de plus faibles rations. Le régime alimentaire pauvre et le manque d'hygiène furent à l'origine de l'apparition de maladies contagieuses telles la rougeole, la fièvre typhoïde et la dysenterie. Combinée avec des manques en matériel et fournitures médicales, la situation provoqua de nombreux décès — un rapport postérieur à la guerre estima à 27 927 le nombre de Boers morts (desquels 22 074 enfants de moins de 16 ans) et 14 154 Noirs, morts de famine, de maladies et d'exposition au soleil. En tout, environ 25 % des Boers et 12 % des Noirs moururent (des recherches récentes suggèrent une sous-estimation des pertes africaines, qui se monteraient en fait à environ 20 000 victimes). Après avoir été forcés d'évacuer les territoires boers, les Noirs ne furent pas considérés comme hostiles aux Britanniques et servirent de main-d'œuvre salariée. Des camps de détentions furent également installés aux Bermudes, en Inde, à Sainte-Hélène et à Ceylan[10].

Emily Hobhouse, une Britannique à la direction de la branche féminine de la commission de conciliation sud-africaine, créée afin de venir en aide aux femmes et aux enfants victimes du conflit, fit beaucoup pour améliorer les conditions de vie des détenus après avoir visité des camps dans l'État libre d'Orange. Son rapport de quinze pages suscita l'indignation et conduisit à l'envoi d'une commission gouvernementale (la commission Fawcett) qui visita les camps d'août à et confirma les faits mentionnés dans le rapport. La commission fut extrêmement critique à l'égard des camps et formula de nombreuses recommandations telles que l'amélioration du régime alimentaire et des équipements médicaux.

En , le taux de mortalité annuel tomba de 6,9 % à 2 %.

La fin de la guerre

Pretoria Day, Yonge Street Toronto. Célébration de la fin de la guerre des Boers.

Au total, la guerre coûta environ 75 000 vies22 000 soldats britanniques (7 792 au cours d'affrontements, 14 000 de maladies dont 8 000 de typhoïde, 5 774 de blessures et d'accidents[11]), 4 000[11] soldats boers[11], 20 000 à 28 000 civils boers et sans doute 20 000 Noirs.[réf. nécessaire]

Les derniers Boers se rendirent en et la guerre se termina officiellement avec le traité de Vereeniging le même mois. Au prix de lourdes pertes et d'un effort de guerre important, les Britanniques sortirent victorieux du conflit. En effet, le traité avalisait la fin de l'existence du Transvaal et de l'État libre d'Orange en tant que républiques boers et les plaçait sous contrôle de l'Empire britannique. Toutefois, les deux anciennes républiques convinrent de se soumettre à la souveraineté britannique uniquement sous conditions. La plus notable fut l'instauration d'un gouvernement civil et d'une représentation au Transvaal et dans l'État libre d'Orange, avec à terme une autogouvernance (qui sera effective en 1906 pour le Transvaal et en 1907 pour l'État libre d'Orange). Les Britanniques durent en outre verser la somme de 3 millions de livres sterling aux Boers à titre de compensation[12].

Les Boers évoquent cette guerre sous le terme de Guerre de la liberté (en langue afrikaans : Vryheidsoorlog).

Une enquête du Comité de la détérioration physique sur la petite taille des conscrits (dû à la sous-alimentation des enfants issus de la classe ouvrière et à leur travail dans les usines) exprima des inquiétudes sur la capacité future de la Grande-Bretagne à entreprendre des guerres. Le gouvernement libéral réagit en introduisant des repas gratuits dans les écoles, la première initiative allant dans le sens de ce qui sera plus tard appelée « protection sociale »[13].

Chronologie

Commandos boers armés de canons britanniques.
L’adieu des femmes à leurs maris partis combattre les Britanniques (seconde guerre des Boers) — statue de Danie de Jager située au « Anglo-Boer War Museum » à Bloemfontein.
La statue équestre du combattant jusqu'au-boutiste (« Die Bittereinder »).

Annexes

Filmographie

Bibliographie

  • Byron Farwell, The Great Anglo-Boer War, New York, Harper and Row, 1976.
  • April A. Gordon, Donald L. Gordon (éds.), Understanding Contemporary Africa, 3 rd ed. Boulder, Colorado, Lynne Rienner, 2001.
  • David Harrison, The White Tribe of Africa, Los Angeles, University of California Press, 1981.
  • Thomas Pakenham, The Boer War, New York, Random House, 1979.
  • Sol T. Plaatje, Mafeking Diary: A Black Man's View of a White Man's War, Cambridge, Meridor Books, 1990.
  • Bernard Lugan, La guerre des Boers, 1899-1902, éd. Perrin, 1998.
  • Bernard Lugan, Villebois-Mareuil, le La Fayette de l'Afrique du Sud, éd. du Rocher, 1990.
  • Bernard Lugan, Robert de Kersauson: le dernier commando boer, éd. du Rocher, 1989.
  • Martin Bossenbroek, L'or, l'empire et le sang, Seuil, 2018, 624 p.

Romans

Chansons

  • Transvaal, mon pays, tu es partout en feu…

Notes et références

  1. (en) Thomas Pakenham, The Boer War, New York, Random House, , 450 p. (ISBN 978-0-380-72001-9).
  2. (en) Thomas Pakenham, The Boer War, Johannesburg et Cape Town, Jonathan Ball Publishers, , 2e éd. (ISBN 1-86842-037-X).
  3. Archives Canada : guerre des Boers — De colonie à pays.
  4. Annuaire statistique du Canada, éditions de 1899, 1902 et 1903.
  5. Jules Vernier, « Anglais, Canadiens et Boers », Les Débats, no 1, , p. 1-2 (lire en ligne)
    « Et d’abord, constatons que depuis l’ouverture des hostilités, nous n’avons pas rencontré un seul Canadien français qui ne se réjouisse plus ou moins bruyamment du succès des Boers; c’est un fait incontestable. D’où provient cette sympathie non déguisée à leur endroit ? Provient-elle des liens de consanguinité qui existent entre eux et nous, de la similitude de leurs destinées avec la nôtre ? Est-ce de intérêt que tous les cœurs généreux portent au faible, à l’innocent, victime de la force brutale et injuste ? Ces motifs y ont certainement contribué pour beaucoup, mais le véritable, c’est dans notre histoire même que nous le trouverons. »
  6. Léon Ledieu, « Entre-Nous », Le Monde illustré, no 807, , p. 386-387 (lire en ligne)
    « Jean-Baptiste, ne t'emballe pas, ces Boërs ne sont ni des nègres, ni des peaux rouges, ce sont des bons “habitants,” dont plus d'un, gardant son nom d'origine française, s'appelle Duplessis, Leblanc, Mercier, Normand, etc, etc., des gens dont les pères habitaient la Saintonge, la Normandie, l'Auvergne, le pays Basque tout comme les ancêtres des bons Canadiens. »
  7. « La loyauté des Canadiens français », L'Événement, no 807, , p. 1 (lire en ligne) — Supressions de Daniel Gay
    « […] en devenant sujets anglais, nous n'avons, Dieu merci! ni perdu ni abdiqué le caractère libre qui nous distingue des peuplades mercenaires […]. Nous ne sommes ni de ces cafres ni de ces zoulous dont un officier anglais […] a dit qu'ils étaient ‘‘a set of fine animals’’, […] nous ne sommes pas de cette classe de subordonnés. »
  8. Daniel Gay, Les Noirs du Québec : 1629-1900, Septenrtion, coll. « Cahier des Amériques », , 514 p. (ISBN 978-2-89448-397-8, lire en ligne), p. 364
  9. John MacFarlane, « La longue marche de l'Afrique du Sud : en mémoire des Canadiens français qui ont participé à la première intervention militaire du Canada au XXe siècle », Ministère de la Défense nationale.
  10. François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006 (ISBN 2-02048003-4), p. 326-327.
  11. François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l’Afrique du Sud, Paris, Le Seuil, , 468 p. (ISBN 2-02-048003-4), p. 326.
  12. (en) The Boer War.
  13. Chris Harman, Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, 2015, p. 420

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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