Diva (musique classique)
Une diva (pluriel courant « divas », pluriel savant « dive ») est, en musique classique, une cantatrice de renom disposant d'une voix exceptionnelle. Ce terme signifie « divine » en latin (divus, diva) et en italien (divo, diva). Un terme proche est celui de Prima donna (lit. « première dame »).
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Son pendant masculin est le divo, terme principalement utilisé pour des ténors célèbres comme Enrico Caruso ou Beniamino Gigli.
Caractéristiques
Le mot était utilisé à l'origine pour les grandes chanteuses d'opéra, presque toujours soprano, comme Maria Callas, possédant un magnétisme sur scène hors du commun. Les caractéristiques techniques sont généralement une voix puissante et bien projetée. Le timbre d'une diva est soit d'une grande beauté (Montserrat Caballé), soit fascinant et très expressif (Maria Callas). Le répertoire de prédilection est souvent le bel canto tardif (Rossini) et romantique (Bellini, Donizetti) car les partitions permettent de briller de par la virtuosité requise et la liberté d'improvisation laissée à l'interprète, tout en offrant des moments élégiaques de toute beauté. Propices à provoquer la fascination du public sont les rôles imposants de par leur nature historique (de grandes reines telles qu'Élisabeth Ire d’Angleterre) et leur destin tragique (héroïnes issues de romans telles que Lucia di Lammermoor).
Histoire
Jusqu'au XVIIIe siècle, le castrat, aussi appelé « divo », supplantait la prima donna dans le cœur du public. La figure de la diva domine le XIXe siècle. À partir de la seconde moitié de ce siècle, c'est le ténor qui s'impose comme interprète principal des œuvres lyriques. À la fin du XIXe siècle, le terme de diva se francise et s’étend au théâtre : Sarah Bernhardt est surnommée « la Divine », tant pour son talent que pour sa beauté. Le terme commence à se recouper avec celui de « vedette » et à être remplacé par ce dernier.
Au début du XXe siècle, le terme change d'acception et dénote des femmes artistes au charisme unique et dont la popularité est remarquable, y compris hors des frontières nationales : Emma Calvé, Mistinguett ou Cléo de Mérode. Dès le début du cinéma italien, le terme désigne les femmes vedettes, considérées comme des déesses par le public et qui furent l’objet d’un véritable culte[1],[2],[3]. Après la Seconde Guerre mondiale, le développement du cinéma et l’apparition des actrices d’Hollywood au pouvoir grandissant portent ombrage aux cantatrices classiques, jusqu’à l’arrivée de Maria Callas, « la diva assoluta », qui s'impose avec une voix très puissante, d'une tessiture hors du commun mais également par un jeu scénique d'une grande intensité. Sa notoriété s'affirme grâce à sa firme discographique qui rend sa voix accessible à un large public.
Période contemporaine
Quelques sopranos qui sont souvent considérées comme étant des divas :
- Isabella Colbran (1785 - 1845)
- Adelina Patti (1843 - 1919)
- Rosa Ponselle (1897 - 1981)
- Maria Malibran (1808 - 1836)
- Renata Tebaldi (1922 - 2004)
- Maria Callas (1923 - 1977)
- Joan Sutherland (1926 - 2010)
- Montserrat Caballé (1933 - 2018)
- Kiri Te Kanawa (1944 - )
- Jessye Norman (1945 - 2019)
- Edita Gruberova (1946 - )
- Dame Felicity Lott (1947 - )
- Barbara Hendricks (1948 - )
- Sumi Jo (1962 - )
- Natalie Dessay (1965 - )
- Cecilia Bartoli (1966 - )
- Anna Netrebko (1971 - )
Certaines chanteuses orientales sont considérées comme des divas dans le monde arabe et ailleurs :
Et une diva turque :
Quelques divas de fiction :
- la Castafiore, personnage de Tintin
- Ulrika Von Glott incarnée sur scène par Marianne James
- La diva Plavalaguna, cantatrice du film Le Cinquième Élément de Luc Besson
Références
- Carlo Lizzani, Le Cinéma italien, Paris, Les Éditeurs Français Réunis, , p. 33, n. 9
- (en) Marcia Landy, Italian Film, Cambridge University Press, , 416 p. (ISBN 0-521-64009-1), p. 5
- Pierre Leprohon, Le cinéma italien, Paris, Seghers, coll. « Cinéma Club », , p. 43
Voir aussi
Bibliographie
- Richard Martet, Les Grandes Divas du XXe siècle, Éditions Buchet/Chastel, , 420 p.
- Pierre Miscevic, Divas, la force d'un destin, Hachette Littératures, , 312 p.
Articles connexes
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