Erekinka
L’erekinka est un feu pastoral pratiqué dans les estives du Pays basque, à Larrau (Soule) afin de favoriser la culture de l’herbe pour le bétail (fourrage). Cela permet également de conserver l’unité paysagère du lieu et la biodiversité.
Le feu pastoral des estives du pays basque / L’erekinka *
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Domaine | Savoir-faire |
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Lieu d'inventaire | Nouvelle-Aquitaine Pyrénées-Atlantiques Pays basque Larrau Soule |
Historique
La pratique de l’écobuage semble être assez ancienne. Les premières traces écrites remontent au XVIe siècle, mais les feux pastoraux existaient déjà auparavant. C’est une pratique reconnue partout dans le monde.
Au Pays basque, les premières demandes d’écobuage en préfecture datent selon les archives du XIXe siècle, mais on peut imaginer qu’ils sont également plus anciens, mais moins réglementés avant cette date.
Aujourd’hui, les feux pastoraux sont très réglementés et surveillés pour éviter les accidents. L’erekinka relève en effet d’un véritable savoir-faire. Cela nécessite une bonne connaissance du terrain et du feu lui-même pour pouvoir le maitriser. C’est pour cette raison que l’erekinka fut inscrit à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France[1] dans le domaine des savoir-faire.
Pratique des feux pastoraux
Les feux pastoraux sont généralement pratiqués à la fin de l’hiver. Ils vont favoriser la pousse de certaines catégories d’herbes bonnes pour le fourrage des bêtes. Toutes les parcelles ne sont pas brûlées, seules celles choisies par l’éleveur.
L’erekinka se fait souvent à plusieurs afin de minimiser les risques. Le feu est propagé à l’aide d’un chalumeau. Pour un impact écologique moindre et pour ne pas gêner la biodiversité, les feux sont pratiqués tous les deux ans à des périodes ou les plantes sont soient sèches soient à un cycle et demi de croissance. Les plantes brûlées sont bénéfiques pour le sol puisqu’elles lui restituent des minéraux.
Le feu est parfois assez proche des habitations et cela reste un élément difficile à maitriser, c’est pour cela que la pratique demande un certain savoir-faire et des connaissances solides du milieu naturel. La météo doit être prise en compte (notamment le vent), mais il faut également examiner le terrain (niveau d’assèchement, présence de barrières naturelles –zone humide, plaque de neige-), prévoir des contre-feux, et prévenir les voisins pour qu’ils préparent eux aussi des pare-feux.
Bibliographie
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- DE BORTOLI D., CUNCHINABE D., PALU P. 2003, Requalification des milieux naturels et qualité de l’eau : le cas de l’intégration des « zones intermédiaires » dans l’activité agricole en Pays de Soule. Résultats scientifiques, ITEM UPPA, 35 p.
- DENDALETCHE C., 1978, Montagne et civilisation basques, Ed. Denoël Paris, 182 p.
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- Didier Galop, 1999, « Le parchemin et le pollen : la Cerdagne médiévale de l'archive écrite à l'archive naturelle », in Les sociétés méridionales à l'âge féodal. Hommage à Pierre Bonnassie. CNRS, Presses universitaires du Mirail : 35-43.
- Didier Galop, 2000, « Propagation des activités agropastorales sur le versant nord-pyrénéen entre le 6e et le 3e millénaire avant J.-C. L'apport de la palynologie », in Rencontres méridionales de préhistoire récente. Toulouse, Archives d'écologie préhistorique : 101-108
- Didier Galop, Les apports de la palynologie à l’histoire rurale : la longue durée des activités agropastorales pyrénéennes. Études rurales. La très longue durée. http : etudesrurales.revues.org document7 html
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- METAILIE J.P., 1981, Le feu pastoral dans les Pyrénées, Ed. CNRS, 292 p.
- METAILIE JP & FAERBER J., 2003. Quinze années de gestion des feux pastoraux dans les Pyrénées : du blocage à la concertation, Sud- Ouest Européen. 16 : 37-52.
- Roland Viader et Christine Rendu, 2007 Cultures temporaires et féodalité. Texte introductif au séminaire Pierre Bonnassie.
Voir aussi
Références
- Fiche d’inventaire de l’« Erekinka »- Le feu pastoral des atandes de Larrau pour la culture de l’herbe au patrimoine culturel immatériel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultée le 19 novembre 2015)
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