Érinna
Érinna (en grec ancien Ἤριννα) est une poétesse de la Grèce antique. On a longtemps cru qu'elle avait vécu autour de 600 av. J.-C., et qu'elle avait été une contemporaine et une amie de Sappho, sur la foi de la Souda et d'Eustathe de Thessalonique[1]. Néanmoins, les spécialistes s'accordent à dire qu'elle date du IVe siècle av. J.-C.[2],[3] Selon Eusèbe de Césarée[4], elle est « bien connue » en 352 avant notre ère. Elle est native de Rhodes ou de l'île toute proche de Tilos, ou peut-être de Tinos. Elle meurt à l'âge de dix-neuf ans.
Naissance |
VIe ou IVe siècle av. J.-C. Grèce |
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Activité principale |
poétesse |
Langue d’écriture | grec ancien |
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Genres |
poésie |
Œuvres principales
- La Quenouille
Œuvres
Il ne nous reste qu'une cinquantaine de vers d'elle. Son poème le plus connu est Le Fuseau ou La Quenouille ; en grec ancien : Ἠλακάτη / Êlakátê), écrit en éolien et dorien, qui consistait en 300 hexamètres dont seuls trois fragments cités par Athénée[5] et Stobée[6] et une vingtaine de vers provenant d'un papyrus (PSI 1090[7]), mis au jour et publié en 1928, nous sont parvenus[8],[9]. Ces vers contiennent une lamentation sur la mort de Baucis, une amie d'enfance d'Érinna[10], morte peu avant son mariage. Par ailleurs, l'Anthologie palatine conserve trois épigrammes attribués à Érinna aux Livres VI et VII[10] les deux derniers épitaphes de Baucis.
Camillo Neri, dans un travail publié en langue italienne, se basant sur les fragments conservés et les témoignages à son sujet, reconstruit le nom de la poétesse en « Hérinna » (grec ancien : Ἥριννα)[11]. Elle est également parfois appelée « Érina ».
Traductions
- Renée Vivien dans Les Kitharèdes (A. Lemerre, 1904)
- Marguerite Yourcenar dans La couronne et la lyre (Poésie/Gallimard, 2001)
Postérité
Christodoros de Coptos au Ve siècle a fait de Érinna une contemporaine et amie de Sappho (Anthologie Palatine, II, 108)[10]. C'est cette assertion, vraie ou fausse, que retient la postérité. On notera l'une des Harangues héroïques du Recueil des femmes illustres de Madeleine de Scudéry, censée être adressée par Sappho à Érinna, une aquarelle[12] de Simeon Solomon, un poème de Théodore de Banville[13], de Renée Vivien ou encore deux poèmes de Rainer Maria Rilke.
On peut retenir avec Camillo Neri que sa physionomie a évolué à travers les siècles au gré d'attributions douteuses et fantaisistes[14].
Art contemporain
- Érinna figure parmi les 1 038 femmes référencées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party (1979) de Judy Chicago. Son nom y est associé à Sappho[15],[16].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Erinna » (voir la liste des auteurs).
- Comm. ad Hom. Iliad. B 711-726
- Collart 1944, p. 193.
- Neri 1996[Où ?].
- Eusèbe de Césarée, Chronique, [(en) lire en ligne].
- Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) (Livre VII, 283)
- Florilège, CXV, 13 et CXVIII, 4
- Papiri della Società Italiana conservés à la bibliothèque Laurentienne de Florence.
- Collart 1944, p. 184-185.
- Battistini 1998, p. 163.
- Battistini 1998, p. 164.
- Commentaire de Luis Guichard sur Camillo Neri, « Erinna. Testimonianze e Frammenti. Eikasmos, Studi, 9 » dans Bryn Mawr Classical Review, 24 juillet 2004, [(en) lire en ligne].
- Sappho and Erinna in a Garden at Mytilene, 1864, conservée à la Tate Britain.
- « Érinna », Les Exilés, 1867, sur Wikisource.
- Neri 2003[Où ?] : « tra attribuzione dubbie o fantasiose e recuperi fortunati o apparenti, si modificavano la fisionomia e la collocazione storico-letteraria di un'autrice le cui coordinate biografiche dovevano essere nebulose già sullo scorcio del IV sec. a.c. »
- Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Érinna
- Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).
Bibliographie
- Notices d'autorité :
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- Gemeinsame Normdatei
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- Bibliothèque royale des Pays-Bas
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- Bibliothèque nationale de Suède
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque universitaire de Zagreb
- WorldCat
Traductions
- Renée Vivien, Les Kitharèdes, 1904 (traduction accompagnée des vers de Renée Vivien), sur Wikisource.
- Marguerite Yourcenar, La Couronne et la Lyre, Gallimard, « Poésie », 1979 (traduction des fragments d'Athénée et Stobée).
- (grc + fr) Yves Battistini (trad. du grec ancien), Poétesses grecques, Paris, Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », , 355 p. (ISBN 2-7433-0260-7).
- Textes en ligne [lire en ligne]
Études
- Paul Collart, « La poétesse Erinna », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 88, no 2, , p. 183-199 (lire en ligne).
- Francesco De Martino, Rose di Pieria, Bari, Levante Editori 1991.
- Francesco De Martino, Poetesse Greche, Bari, Levante Editori, 2006.
- (it) Camillo Neri, Studi sulle testimonianze di Erinna, Bologne, Pàtron Editore, .
- (it) Camillo Neri, Erinna. Testimonianze e Frammenti, Bologne, Pàtron Editore, .
Liens externes
- Une page de la Siefar est consacrée à sa réception durant l'Ancien Régime [lire en ligne]
- Martijn Cuypers, de l'université de Leyde, a recensé les ouvrages qui la concernent : [lire en ligne]
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