Estinnes
Estinnes ([ɛstin][3] ; en wallon L' Estene) est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut, non loin de la frontière française. Elle est issue de la fusion en 1977 des anciennes communes d'Estinnes-au-Val et Estinnes-au-Mont.
Estinnes | |||||
L'abbaye de Bonne-Espérance (1130), à Vellereille-les-Brayeux | |||||
Héraldique |
Drapeau |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | La Louvière[1] | ||||
Bourgmestre | Aurore Tourneur (cdH) (EMC) |
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Majorité | Ensemble pour une Majorité Citoyenne (EMC) (cdH) - MR | ||||
Sièges MR Génération Plurielle (GP) EMC (cdH) |
19 2 7 10 |
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Section | Code postal | ||||
Croix-lez-Rouveroy Estinnes-au-Mont Estinnes-au-Val Faurœulx Haulchin Peissant Rouveroy Vellereille-les-Brayeux Vellereille-le-Sec |
7120 7120 7120 7120 7120 7120 7120 7120 7120 | ||||
Code INS | 58003 | ||||
Zone téléphonique | 064 / 065 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Estinnois(e)[2] | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
7 715 () 49,46 % 50,54 % 106 hab./km2 |
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Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 22,11 % 63,61 % 14,28 % | ||||
Étrangers | 4,59 % () | ||||
Taux de chômage | 15,92 % (octobre 2013) | ||||
Revenu annuel moyen | 12 689 €/hab. (2011) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 23′ 52″ nord, 4° 05′ 51″ est | ||||
Superficie – Surface agricole – Bois – Terrains bâtis – Divers |
72,73 km2 (2005) 79,83 % 10,96 % 8,33 % 0,88 % |
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Localisation | |||||
Situation de la commune dans l’arrondissement de La Louvière et la province de Hainaut | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Liens | |||||
Site officiel | estinnes.be | ||||
Toponymie
Le nom « Liftinas » ou « Liptinas » est mentionné dans des documents écrits qui concernent le Concile de Leptines de l'an . Le toponyme « Listina » apparaît en [4] dans un traité sur les villas romaines des Estinnes et en « Leptinas » sur un denier d'argent de Charle-le-Chauve : Leptinas fisco (« Fisc de Leptines »). D'autres formulations comme « Leptis », « Leptines » ou « Lestines » — dont la formulation dialectale l’« èstène » ou « al basse èstène » — sont rencontrées par après[5].
Cependant, il semble que l'origine du nom soit plus ancienne. L'une des hypothèses se base sur le nom de colons germains déportés de la Germanie par l'empereur Maximien Hercule vers la Nervie au cours du IIIe siècle : les Lètes, « Loetes » ou « Leptes »[6]. Théophile Lejeune, historien érudit du XIXe siècle et promoteur de cette hypothèse, qualifie les Lètes de « colon ou tenancier », l’étymologie de ce nom venant du germanique « lathen » ou « liten » qui signifie « serf ». Ainsi le lieu situé sur la voie romaine reliant Bavay à Cologne à proximité de Vodgoriacum (Waudrez) devient la terrœ leticœ, terre des Lètes, vastes plaines cultivables à l'origine des villages au nom originaire de « Liptines » ou « Leptines »[7],[8]. Le suffixe « -inne », utilisé dans de nombreux noms de village, de « Leptines » signifie « endroit »[9].
Histoire
À Estinnes-au-Val, à cinq cents mètres au nord de la chaussée romaine de Bavay à Cologne, les vestiges d'une importante villa romaine, comptant plus de vingt chambres en son rez-de-chaussée sont retrouvés dans le courant du XIXe siècle, avec des murs décorés de stuc, de marbre et de granit. Des monnaies s'échelonnant du Ier au IVe siècle y sont également retrouvées. Les traces d'autres bâtiments romains qui représentent sans doute une grande propriété de deux mille hectares attachée à la grande villa, sont repérés dans les environs[10],[11].
Ce site devint à l'époque franque le fisc royal des Estinnes, rattaché sous les Carolingiens au Pagus Hainoensis. Un palais royal franc probablement situé au centre de l'actuel Estinnes-au-Val semble construit au IVe siècle et détruit ou abandonné pendant les invasions normandes. Le nom de Liftinas ou Listinas apparaît à propos d'un concile de l'Église du royaume d'Austrasie qui y est organisé le par le maire du palais Carloman. La forme Listina est attestée en 830 dans la Translatio SS. Marcellini et Petri d'Éginhard : « Quidam juvenis de villa regia quæ Listina vocatur ». Au revers d'un denier d'argent de Charles le Chauve, on trouve l'inscription Leptinas fisco[10],[12].
Patrimoine et culture
Patrimoine architectural
- L'Abbaye de Bonne-Espérance se situe sur le territoire de la commune, à Vellereille-les-Brayeux. Fondée en 1130, Bonne-Espérance est la seule abbaye du Hainaut dont les bâtiments ont survécu aux révoltes et aux destructions de la Révolution française. Cet ensemble architectural classé, inscrit sur la liste du « Patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne », abrite depuis 1830 un collège d'enseignement primaire et secondaire.
- Parc éolien : le 25 novembre 2009, WindVision a inauguré le parc éolien d'Estinnes composé de 1 machine de 6 MW et 10 machines de 7,5 MW chacune. Les éoliennes mesurent 198 mètres de haut, et sont les plus puissantes du monde (bien qu'elles ne soient pas les plus hautes)[13]. Elles sont installées sur une emprise de 2 km sur 3. La production du site est de 187 millions de kWh par an, capable de satisfaire la consommation annuelle de 50 000 ménages. L'investissement s'établit à 135 millions d'euros.
Pèlerinage de Compostelle
Estinnes est une étape wallonne sur la via Gallia Belgica du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui se prolonge par la via Turonensis en France. L'étape notable précédente est Waudrez (Binche) ; la suivante est Vieux-Reng.
Société
École libre
- École libre Saint-Joseph
- École primaire libre de Bonne-Espérance
École communale
- Estinnes-au-Mont
- Estinnes-au-Val
- Faurœulx
- Peissant
- Haulchin
- Vellereille-les-Brayeux
Enseignement secondaire
Démographie
Elle comptait, au , 7 773 habitants (3 847 hommes et 3 926 femmes), soit une densité de 106,87 habitants/km²[14] pour une superficie de 72,73 km².
Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de chaque année[15]
Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Personnalités locales
- Théophile Lejeune, historien, né à Estinnes-au-Val (1821-1885).
- Alfred Cauchie, prêtre, chanoine, historien, professeur à l'Université catholique de Louvain (UCL), né à Haulchin en 1860 et décédé à Rome en 1922.
Héraldique
Blason d'Estinnes. Ce sont les armoiries de la famille de Goegnies qui apparurent sur le sceau de Peissant au XVIe siècle. Les neuf étoiles font référence aux neuf communes ayant fusionné le 1er janvier 1977.
Blasonnement : De sinople à la croix ancrée cantonnée de quatre étoiles [à six rais] et accompagnée de cinq autres, une à chaque canton de l'écu et une en pointe, le tout d'argent[17].
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Drapeau d'Estinnes : vert chargé d'une croix ancrée blanche posée au 1er tiers du battant, cantonnée de 4 étoiles [à 6 rais] et accompagnées de 5 autres également blanches, 4 disposées en carré autour de la croix, la 5e placée au centre de l'espace entre la croix et le bord flottant[18].
DC - AE
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Références
- Décret de la Région wallonne du 25 janvier 2018 modifiant les articles L1332-18 et L2212-6 ainsi que l'annexe 3 du Code de la démocratie locale et de la décentralisation publié au Moniteur Belge du 5 février 2018 (Numac : 2018200534)
- Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 34.
- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 105.
- Germaine Faider-Feytmans 1970, p. 26.
- Annie Boucher, « Essai d'Interpretation des noms de lieux et noms de rue d'Estinnes-au-Mont et d'Aulchin », dans Collectif, Au fils de l'Estinnes, les clochers de l'Eptinnes, Estinnes-au-Val, Leptines 1250, , 30 p., p. 234.
- Annie Boucher 1991, p. 234.
- Théophile Lejeune 1875, p. 5.
- Annie Boucher 1991, p. 235.
- Annie Boucher 1991, p. 236.
- Germaine Faider-Feytmans, Les Nécropoles mérovingiennes, vol. II, Mariemont, Musée de Mariemont, coll. « Collection d'archéologie régionale du Musée de Mariemont », , 270 p..
- France Pourtois, « Évolution historique des Estinnes depuis les origines jusqu'à la fin du XIIIe siècle », dans Collectif, Au fils de l'Estinnes, les clochers de l'Eptinnes, Estinnes-au-Val, Leptines 1250, , 30 p., p. 45.
- France Pourtois, « Évolution historique des Estinnes depuis les origines jusqu'à la fin du XIIIe siècle », dans Collectif, Au fils de l'Estinnes, les clochers de l'Eptinnes, Estinnes-au-Val, Leptines 1250, , 30 p., p. 36-45.
- (de) « FL 2500 Noch mehr Wirtschaftlichkeit », Fuhrlaender AG (consulté le )
- http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
- 3_Population_de_droit_au_1_janvier,_par_commune,_par_sexe_2011_2014_G_tcm326-194205 sur le site du Service Public Fédéral Intérieur
- http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 314
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 315