Fédération française des motards en colère
La Fédération française des motards en colère (FFMC) est une association loi de 1901 destinée à fédérer les usagers des véhicules motorisés à deux ou trois roues[2]. Son objectif est de développer la pratique de ce moyen de transport et de défendre ses utilisateurs[3]. Elle agit dans le domaine de la sécurité routière en initiant des actions de communication[4],[5], de prévention[6] et de formation, ceci pour améliorer la connaissance du danger, la prise de conscience des différents usagers de la route ainsi que l'esprit de responsabilité et d’entraide des motards. Parmi ses moyens d’action, on peut noter l’organisation de journées de prévention, des campagnes d'affichage, la tenue de réunion périodique, l'organisation de manifestations ou de journées pédagogiques[7].[source secondaire nécessaire]
Forme juridique | Association loi de 1901 |
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But | Défense et représentation des usagers des véhicules motorisés à deux ou trois roues |
Zone d’influence | France, Europe |
Fondation | 1980 au Havre |
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Siège | Montreuil |
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Affiliation européenne | Fédération des associations motocyclistes européennes |
Financement | indépendance (cotisations membres) |
Membres | 10 000 |
Représentativité | 30 000 sympathisants[1] |
Publication | Moto Magazine |
Slogan | Ensemble, plus forts |
Site web | ffmc.asso.fr |
Historique
Origines
Au début des années 1970 la sécurité routière en France devient une préoccupation importante des pouvoirs publics. Jacques Chaban-Delmas crée le 5 juillet 1972, le jour même où il quitte ses fonctions de Premier ministre, le Comité interministériel de la sécurité routière[8], et nomme Christian Gerondeau délégué à la sécurité routière en charge de ce comité[9]. L’objectif est d’enrayer la courbe ascendante des tués sur la route, passés de 9 000 en 1960 à près de 17 000 en 1972. Parmi ces victimes, les motards ne sont pas épargnés puisque leur nombre augmente régulièrement depuis 1970. Le délégué à la sécurité routière semble se focaliser sur ces statistiques en faisant l’impasse sur l’accroissement du parc de véhicules en circulation[réf. nécessaire].
Dans ce contexte, l’augmentation des primes d’assurance, qui peuvent atteindre 10 ou 12 000 francs — plus de cinq mois de SMIC — est considérable[10]. Les tarifs d'assurance demandés aux motards atteignent le triple, voire le quadruple de ceux réservés aux automobilistes. À la fin des années 1970, ces augmentations n'ont pas entraîné une baisse du nombre de motards. Cependant, le coût de l'assurance amène près d’un motard sur trois à rouler sans assurer son véhicule[réf. nécessaire].
En 1978, Yves Mourousi, un présentateur et rédacteur en chef très populaire du journal de 13 heures sur TF1 et motard lui-même, est nommé « Monsieur moto » par le gouvernement. Rattaché au ministère de la Jeunesse et des Sports, celui-ci a pour mission d’éclairer le dossier des deux-roues motorisés en France. Il sera à cette occasion l'initiateur du projet de construction du circuit Carole. Ce circuit, situé en région parisienne, a pour but d'offrir la possibilité aux motocyclistes amateurs de pouvoir s'exercer aux sports motocyclistes sur route. Son nom est un hommage à une motarde prénommée Carole qui trouva la mort lors d'un rassemblement motard. Il démissionnera cependant de son poste quelques mois plus tard[11].
Au soir de l’arrivée du Bol d'or de 1978, faisant suite à des faits divers impliquant des motards de retour du circuit Paul-Ricard[réf. nécessaire], Christian Gerondeau, alors délégué à la Sécurité routière, s'exprime sur les ondes. Mal reçus par une partie des utilisateurs de deux-roues motorisés, ses propos donnent lieu à la première manifestation de motards, le vendredi suivant. À cette occasion, des milliers de motards investissent la place de la Bastille, à Paris, et commencent à s’étirer en cortège pour défiler sous les fenêtres des dirigeants politiques[12]. En province, plusieurs moto-clubs s’unissent sous des bannières explicites : « Moto liberté », « SOS Moto survie », ou « Moto vivante ».
Fin 1979, les relations entre tous les mouvements régionaux aboutissent à un projet de coordination nationale.
Création
Diversification des activités
Dans la foulée, la FFMC annonce qu’elle travaille à la création de centres de formation à la conduite délivrant des permis à prix coûtant, à la mise en place d’un journal moto indépendant, d’une coopérative d’achat pour les accessoires et les motos, et enfin de bases de loisirs. C’est la matérialisation du concept de solidarité revendiqué par une catégorie de motards.
L’appel à souscription pour la création de la Mutuelle des Motards est lancé début 1981, jusqu’à convaincre près de 40 000 motards[13] de verser 280 FRF. Les fonds nécessaires sont réunis et l’agrément du ministère des Finances est accordé le 15 septembre 1983 à L'Assurance Mutuelle des Motards, officiellement dénommée « Solidarité mutuelle des usagers de la route »[15],[10],[13]. C'est depuis la guerre la première compagnie d'assurance créée qui ne soit pas issue d'un groupe financier.
À l’aube de 1985, le constat est amer : les sociétaires sont à 55 % de jeunes conducteurs et le taux d’accidents est trop élevé pour garantir l’équilibre financier de la structure. Des mesures sont prises pour revenir à l'équilibre : rappel de cotisations, augmentation des primes, limitation de l’accès des novices à certaines motos (la Mutuelle des Motards créée par des motards pour les motards a conçu sa tarification sur la typologie des motos et non sur la cylindrée, une révolution pour l'époque, qui conduit à assurer moins cher une 750 BMW ou Guzzi, routière, qu'une 350 RDLC Yamaha, sportive).
La FFMC prépare également une union européenne des motards. Le 25 juin 1988 est organisée la première manifestation européenne à Strasbourg, laquelle donne naissance à la FEM (Fédération européenne des motards, aujourd’hui FEMA)[13].
Créée en 1996, la Commission juridique (CJ) informe, conseille et défend les adhérents de la FFMC pour tout problème juridique lié à la pratique de la moto. La CJ fonctionne grâce à des militants et juristes confirmés et bénévoles qui apportent leur expertise à la FFMC.[réf. souhaitée]
La commission Stop vol a pour but de tester et de certifier les antivols moto mécaniques et, plus récemment, électroniques. Le résultat des tests peut être consulté sur le site internet de la FFMC et est également relayé par le mensuel Moto Magazine. Le , la FFMC signe une convention avec AFNOR[13], et le label « FFMC-Stop vol » devient la norme NF238.
La Journée nationale du Partage de la Route, crée en 2019, partenariat FFMC avec les associations « 40 millions d’automobilistes » et « Mon Vélo est une Vie », a pour but de sensibiliser les différentes catégories d’usagers de la route au respect, à la tolérance et au partage de l’espace routier[16].
Revendications et propositions
La Fédération française des motards en colère est connue du grand public pour les manifestations qu’elle organise en mobilisant souvent plusieurs dizaines de milliers de motards. Elle est force de propositions sur de nombreux sujets, en matière de formation, pour la prise en compte des motards, ou dans le domaine environnemental. Elle est ainsi devenue, au fil de l’expérience acquise en matière de sécurité routière, un interlocuteur reconnu des pouvoirs publics en participant à de nombreux travaux avec des organismes officiels comme le Conseil national de la sécurité routière (CNSR)[3],[17], le CERTU (aménagements urbains, devenu le CEREMA en 2014)[18], le CSER (Comité supérieur de l'éducation routière), le CURR (Comité des usagers du réseau routier)[3] ou l'AFNOR (certification d'antivols)[19].[source secondaire nécessaire]
Revendications et propositions suivies d'effets
Revendications et propositions n'ayant pas obtenu de résultats
Le refus du passage à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur route. À cette occasion, en avril 2014, les associations d'usagers de la route fédérées autour des motards en colère, au sein de l'Union des Usagers de la Route (UUR) organisent deux journées d'action et une soixantaine de manifestations sur tout le territoire[46].
A nouveau en 2018 à l'approche de la mise en place de la limitation à 80 km/h, de nombreuses manifestations à l'appel de la FFMC et de l'association 40 millions d'automobilistes, unies dans une action commune, avec l'appui de collectifs départementaux créés sur les réseaux sociaux et baptisés "Colère", sont organisées à travers la France[47],[48]. Une lettre ouverte pointant du doigt le manque de concertation dans la mise en place de cette mesure est adressée au premier ministre Edouard Philippe, instigateur de cette mesure[49].
Revendications en suspens
Notes et références
- Denis Boulard, Radar Business : à qui profitent les radars ?, Paris, First Éditions, , 190 p. (ISBN 978-2-7540-3772-3, lire en ligne), p. 22
- « Valeurs et statuts », sur ffmc.asso.fr,
- Alexandre Hubner-Loriol, « FFMC: un nouveau logo... plus citoyen », sur Caradisiac, (consulté le ).
- « Clips sécurité routière »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Sur la route, je m’engage je partage
- « Prévention et découverte de la moto au foyer des jeunes travailleurs »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Calendrier collèges »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Jean-Pierre Cauzard, Conquête de la sécurité, gestion des risques, Éditions L'Harmattan, , « La gestion socio-politique de la sécurité routière », p. 98.
- François Gentile, La sécurité routière, Paris, Presses universitaires de France, , 127 p. (ISBN 2-13-046360-6), p. 62.
- Éric Michel, « La Mutuelle écrit son histoire », sur Moto-Net.Com, (consulté le )
- « L’histoire de la FFMC », sur www.ffmc39.fr
- Jean-Luc Nobleaux, Radars le grand Mensonge : fichage, flicage, racket, corruption, Paris, Éd. Tatamis, , 235 p. (ISBN 978-2-917617-03-8, présentation en ligne), p. 226
- Eric Michel, « La FFMC fête ses 30 ans... et redescend dans la rue ! », sur moto-net.com, (consulté le ).
- « Les 110 propositions pour la France de François Mitterrand »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Dispositif pédagogique, l’Assurance mutuelle des motards » [PDF], sur L’Économie Sociale Partenaire de l’École de la République (L'ESPER), (consulté le ), p. 2.
- Olivier Cottrel, « Le 18 juillet c'est la Journée nationale du Partage de la Route ! », sur Caradisiac, (consulté le ).
- « Sécurité routière - La FFMC réintègre le CNSR et salue ses décisions », sur moto-net.com (consulté le ).
- « Prise en compte des motocyclistes dans l'aménagement et la gestion des infrastructures »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Antivols moto recommandés par la FFMC »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « La FFMC, qu’est ce que c’est ? », sur liberty-rider.com, (consulté le ).
- Question écrite no 01039, publiée dans le JO du Sénat du 30 novembre 1980, p. 5543, de Robert Pontillon, sénateur des Hauts-de-Seine.
- Nobleaux 2009, p. 227
- « Monsieur Moto : améliorer la sécurité des motards »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Moto et rails de sécurité : une victoire européenne
- Rapport sur le site de l'Assemblée nationale
- Sécurité à moto : Calmos, la montagne
- « Nos relais Calmos »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Relais Calmos en Eure-et-Loir »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Signature de la charte relais motards Calmos
- « Motomag : Signature Charte Calmos », sur www.motomag.com
- « Montpellier : des collégiens face à la prévention des risques à deux-roues », sur Midi Libre, (consulté le ).
- « Rapport complet et recommandation du comité des experts »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Nobleaux 2009, p. 232
- Rafaële Rivais, « Contrôle technique : les motos épargnées » , sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Étude européenne sur les accidents de moto (MAIDS) [PDF]
- Peter Christensen et Rune Elvik, L'effet sur les accidents du contrôle périodique des véhicules en Norvège, AAP, no 39, 2007
- Jacques Chevalier, « Interfile et deux-roues : les arguments des motards pas encore en colère », sur Le Point, (consulté le ).
- « Des motos plus propres, plus sûres et de plus de 100 chevaux », sur Le Point, (consulté le ).
- Rapport du conseil général des ponts et chaussées sur le contrôle technique moto
- Article 3 de la directive 95/1/CEE
- « Pas de gilet réfléchissant pour les motards », sur Le Point, (consulté le ).
- « Prise en mains 125 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- La FFMC appelle à amplifier la mobilisation contre le contrôle sanction automatique
- « Les radars mal réglés dénoncés par Auto Plus »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Les deux-roues toujours interdits sous le "Duplex" de l'A86 », sur Le Point, (consulté le ).
- Jacques Chevalier, « Grands départs et manifestations de motards », sur Le Point, (consulté le ).
- « Les anti-80 km/h manifestent ce samedi », sur le Figaro, (consulté le ).
- Alexandre Hubner-Loriol, « FFMC: 80 km/ h... ne lâchons rien! », sur Caradisiac, (consulté le ).
- « 80 km/h : la FFMC interpelle Edouard Philippe », sur moto-station.com, (consulté le ).
- Nos têtes valent bien quelques points de TVA en moins !
- « Ouvrez les circuits »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF]
- « Circuit de Lezennes : Quel avenir ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Le circuit Carole veut lutter contre les rodéos à moto », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Ouverture du Géoparc [PDF]
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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