Famille Arminjon

La première mention de la famille remonte au XIV^e siècle, avec notamment un acte de reconnaissance du 11 juin 1343[4]^,[3]. La famille est installée au hameau du Villaret Rouge, situé dans la paroisse du Châtelard, où la famille possédait une fabrique de fer[4]^,[3]^,[5], au milieu du XVII^e siècle[9]. Des membres de cette famille sont mentionnés lors du recensement de 1561[4]^,[3]. La généalogie d'un certain Pierre (I) Armenjon, qui semble suivre, est connu vers 1561, avec mention notamment d'un arrière-grand-père, Bernard, un grand-père, soit Antoine ou soit Jacques et son père Jean[4]^,[10]. La famille est dite « vassale principale » de l'abbaye du Betton[4]^,[3], se situant dans une petite vallée de la Maurienne voisine.

L'abbé Morand indique que Jean, dont on ne connait pas précisément le nom du père, reçoit les droits de l'abbaye d'établir les fabriques de fer[10]. Ces petits-enfants, fils de Pierre (I) Arminjon, sont connus à travers un acte de partage du 16 septembre 1652 : Pierre (II), Jean-Claude, Claude et Jacques[10]. Les deux aînés, Pierre (II) et Jean-Claude, sont à l'origine de deux branches[4]. Louis, le fils de Pierre (II), s'installe au hameau de Rossillon, située dans la paroisse de Lescheraines[4].

Au sujet des recensements pour la communauté de Villaret-Rouge, celui 1561, indique l'abbé Morand, était constituée de douze feux ou chefs de maison dont celle de Bernard Armenjon[11]. Le recensement de 1740 comporte « Pierre Armenjon, la veuve de Claude Armenjon, François Armenjon, la veuve d'autre François Armenjon, Jean-Baptiste Armenjon, autre Jean-Baptiste Armenjon »[11].

L'activité familiale tournée vers le travail du fer, débute au début des années 1650, au Villaret Rouge[8]^,[9]. Jean-Claude Armenjon, auteur de la deuxième branche des Armenjon, après avoir appris le métier auprès d'un maître ferrier, à Cluses, revient dans les Bauges et installe « un haut-fourneau, un martinet et une martinette », au bord du Nant d'Aillon, en 1652[12]^,[13]. Il obtient le 28 mars 1658, « l'albergement des installations et du cours d'eau » de l'abbaye du Betton[12]^,[14]. Il met cependant fin rapidement à son activité, trop consommatrice de bois[13].

Son fils, (Jean) Pierre Armenjon, relance toutefois l'activité et la développe[13], mentionné en 1682[14]. Le site comporte « deux martinets, une martinette et une taillanderie attenante à la martinette, une forge et deux ateliers de clouterie » et emploie une vingtaine de personnes[13].

La famille Armenjon, ainsi que d'autres familles du Villaret, obtiennent les 26 août 1666[15] et 23 juin 1733 de l'abbaye[11]^,[14], contre une redevance annuelle, « La jouissance des terres, prés, bois, pâturages, maisons, granges, four, forge, martinet, moulins et foulons »[16]. La fabrique est mentionnée sur la mappe sarde de 1728[13].

Les Armenjon de la seconde branche se succèdent[12]. À (Jean) Pierre Armenjon (v.  1682) suit son fils Jean Armenjon, vers 1720[13] / 1729[14], puis le fils de ce dernier, Nicolas Armenjon, entre 1743[13] et 1752[14]. En 1783, Jean Baptiste Armenjon dirige l'activité[13] (mentionné en 1797, par Morand[14]). Au cours de l'occupation du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises (cf. Histoire de la Savoie de 1792 à 1815), les stocks de fer sont réquisitionnés et Jean Baptiste Armenjon hérite de l'administration des fonderies appartenant aux monastères d'Aillon et de Bellevaux[13]. La productivité de la fabrique baisse[13]. En 1811, la fabrique emploie une quinzaine de salariés[12]. Cinq ans plus tard, le site est encore composé d'« un martinet, une forge pour la fabrication d'outils aratoires et trois petites forges pour les clous ». Jean Baptiste Armenjon devient le dernier exploitant du site[12], il semble ne plus être en activité en 1822[13]. Sa fille, Rosine qui a épousé le docteur Joseph-François Simond, installé au Châtelard, hérite en 1825[14]^,[Note 1] du site[13]. En 1876, l'ancien site de la fabrique n'appartient plus aux Armenjon, mais à un certain Louis Coppier[13].

Au XVII^e siècle, des membres de la famille Arminjon sont installés à Lescheraines, Chambéry, Thonon et Évian[17]^,[18].

L'un de ces quatre fils de Pierre (I) Arminjon émigre à Chambéry[19]. Cette branche acquiert le droit de bourgeois de la ville au cours du XVIII^e siècle[20]. Un Jean Arminjon est dit bourgeois en 1730[21].

Jean-François Armenjon descendant de la seconde branche, arrière-petit-fils de Jean-Claude Armenjon, s'installe à Annecy, où il acquiert une charge de notaire vers 1749[19]. Il épouse une Annécienne et a un fils[19]. Jacques Moret, notaire à Annecy, publie en 1945 un inventaire du domicile rue Saint-François, réalisé le 30 mars 1758, à la suite de la mort de Jean-François Armenjon (mai 1757)[19]. Son fils devient un notable annécien, débutant une carrière de notaire (1780) et devenant propriétaire dans le bassin annécien (Vieugy, Seynod, Chaboires, Veyrier et Menthon)[19]. Lors du tracé de la nouvelle route reliant Annecy à Faverges, ce dernier refuse de vendre sa propriété en bord de lac coupée pour la création[19]. Au lendemain de sa mort, sa femme la vend à la Ville, elle se situait à proximité de l'actuelle place au Bois[19].

Une branche s'installe à Évian vers 1750, avec Blaise Arminjon (1721-1800), notaire royal en provenance de Chambéry[5]^,[22]. Ce dernier reçoit des lettres de bourgeoisie de la ville, le 16 mars 1768, pour lui et pour ses descendants[22]. Son fils, Jean-François (1766-1827), notaire également et syndic de la ville, est le père de Mathias Arminjon, entré au Sénat de Savoie en 1827, puis élu sénateur le 31 octobre 1835[22]. L'entrée dans ce rang de magistrature permet l'anoblissement.

• Henri Arminjon, Histoire d'une famille de Savoie : les Arminjon, Lyon, impr. Dugas et C^ie, 1972, 344 p..
• André Delavenne, Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, vol. ^{[réf. incomplète]}, Éditions SGAF, 1954, p. 24 à 27
• Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Peuple et Clergé (III^e volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, 1891, 684 p. (lire en ligne).
• Dominique Saint-Pierre, « Arminjon Henri », dans Dominique Saint-Pierre (dir.), Dictionnaire historique des académiciens de Lyon 1700-2016, Lyon, Éditions de l'Académie, 2017, 1379 p. (ISBN 978-2-95594-330-4), p. 61
• Christian Sorrel, Les Catholiques savoyards : Histoire du diocèse de Chambéry 1890-1940, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », 1995, 445 p. (ISBN 978-2-908697-98-8, lire en ligne).

• Liste des familles subsistantes de la noblesse française (A à K)
• Liste des familles françaises anoblies et/ou titrées au XIXe siècle

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