Famille Micheli
La famille Micheli (Michiel, Michele ou Miceli) est une famille patricienne de Venise. Elle est issue de la grande famille des Frangipani, elle-même d'origine romaine et issue des Anicii, ayant donné des papes et même des saints. Ils furent honorés du titre de comte de l'île d'Arbé. Les Michieli sont à Venise depuis la création de la République, et participèrent à l'élection du premier Doge, Paolo Lucio Anafesto, en 697. Ils donnèrent des généraux, des procurateur de Saint-Marc, des ambassadeurs, des cardinaux et prélats, mais aussi trois doges :
- Vitale I Michiel est le 33e doge de Venise élu en 1096.
- Domenico Michiel est le 35e doge de Venise élu en 1117.
- Vitale II Michiel est le 38e doge de Venise, de 1156 à sa mort en 1172.
Famille Micheli | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | Écartelé : au I, d'azur à la comète d'or posée en bande ; au II, fascé d'azur et d'argent ; au III, fascé d'azur et d'argent, les fasces chargées de 21 besants d'or, rangés en fasce sur celle d'azur respectivement de 6, 4 et 2, sur celles d'argent respectivement de 5, 3 et 1 ; au IV, d'azur à deux lions affrontés couronnés d'or. | |
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Devise | VITA ORTI SUNT | |
Lignées | Frangipani, Anicii | |
Branches | Michiel Della Medunna (Italie)
Miceli (Sicile, France) |
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Période | Ve siècle – Aujourd'hui | |
Pays ou province d’origine | Vénétie | |
Allégeance | République de Venise | |
Charges | Doge de Venise | |
Domenico Michele chargea des monnaies (vingt-et-un besants d'or) sur son écu lors du siège de Tyr (1124) quand, l'argent venant à manquer, il fit battre des monnaies de cuir bouilli (Michelettes), ayant cours dans le camp et échangeables plus tard à Venise[1].
Origines
En 590, l'Archange Saint-Michel apparu au Pape Grégoire Ier au sommet du Mausolée d'Hadrien, alors administré par la famille Frangipani. Les actuels hôtes de ces lieux, prirent alors le nom de Michiel et devinrent ainsi les premier représentants de la branche Micheli issue de ces derniers.[2]
À l'appel de leurs aînés Frangipani, les Micheli sont arrivés à Venise et participèrent à l’élection du premier Doge de la République en 697[3],[4],[1]. Ils font ainsi parti des douze familles dites apostoliques de Venise, c'est-à-dire celles qui fondèrent la République.
Chassés de Rome par le Pape Pascal Ier, les Micheli s'installèrent définitivement dans la lagune en 823, sous la conduite d'Angelo Michel Frangipani. Ce dernier arborait encore les armes des Frangipani, un lion d'or sur fond rouge (Héraldique : de gueules, à un lion rampant d'or). Réputés pour leurs ouvrages, ils construisirent plusieurs édifices dont l'église de San Cassiano[5].
Nous retrouvons trace de cette famille en 1084, avec Andrea Micheli, alors ambassadeur de Venise auprès de Constantinople, puis en 1096, avec son fils Vitale I Micheli[6], élu 33e doge de Venise. Vital arbore des armes différentes, qui seront la base des différentes branches qui lui succéderont. Elles sont fascé d'azur et d'argent de six pièces, l'argent étant la caractéristique de la lagune de Venise.
Son fils, Giovanni, commandera pour lui la flotte vénitienne lors de la première croisade en Terre Sainte, et son petit fils, Domenico, sera élu 35e doge de Venise en 1117. Ce dernier chargea des monnaies (vingt-et-un besants d'or) sur son écu lors du siège de Tyr (1124) quand, l'argent venant à manquer, il fit battre des monnaies de cuir bouilli (Michelettes), ayant cours dans le camp et échangeables plus tard à Venise. Cet écu devint les armes principales de la famille Micheli jusqu'à aujourd'hui. Elles furent notamment recensées en 1628, dans l'ouvrage de Francesco Zazzera[5], et sont visibles sur de nombreux édifices de Venise, ainsi que différentes salles et peintures du Palais des Doge
À partir du XIIIe siècle, la famille s’est investie dans les événements politiques d’Orient (dont l’accession au trône de Baudouin Ier de Jérusalem au détriment de Manuel Ier Comnène). Cependant, elle perd par la suite en importance.
Après la chute de la Sérénissime, les différentes branches de la famille ont vu leur noblesse inscrite dans les familles de l’Empire d’Autriche.
Aujourd’hui, en Italie, le patronyme Michiel n'est reconnu que par la famille Bianchi Michiel, descendant de Luigi Bianchi, fils de Bernardino et Caterina Michiel, qui a également pris le nom de famille de sa mère par disposition testamentaire de son grand-père Luigi Michiel (it). Le patronyme pourrait être présent dans les variantes de Micheli, Miceli, Michelini ou Michielin, dans les anciennes possessions de Venise et de l'ancien Empire autrichien ainsi qu’en Sicile, dans la Dalmatie et dans l'Istrie d'aujourd'hui.
Branches
Michiel della Meduna
Cette branche prit ce nom à partir du 22 mai 1455 lorsque la Sérénissime lui attribua la capitainerie avec siège à Meduna, fonction transmise par héritage.
Les Michiel della Meduna ont apporté des améliorations au niveau économique, environnemental et urbanistique à leurs terres.
Le fief passa plus tard à d'autres familles. Les archives montrent en effet qu’en 1749, ces terres étaient administrées par Francesco Duodo. Plus tard, elles furent administrées par les Loredan[7],[8].
Miceli en Sicile
Famille de Miceli (branche sicilienne) | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | Fascé d’or et d’azur, les fasces d’or chargés 12 tourteaux d’azur rangés 6,4,2 et les fasces d’azur chargés de 9 besants rangés 5,3,1. | |
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Devise | VITA ORTI SUNT
ET IN GLORIA DEI REMANENT |
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Lignées | Micheli, Frangipani, Anicii | |
Période | XIIe siècle – Aujourd'hui | |
Pays ou province d’origine | Vénétie | |
Allégeance | République de Venise | |
Fiefs tenus | Xabica | |
Charges | Barons de la Xabica, Jurats | |
Fonctions militaires | Officiers des Deux-Siciles, Officiers de l'Armée Française | |
Récompenses militaires | Chevalier de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem | |
La branche Sicilienne de la famille Michiel trouve son origine dans les efforts commerciaux du petit fils du Doge Domenico Michiel, se prénommant également Dominique.
C’est ainsi qu’en 1190, les Michiel issus d du Doge Domenico fondèrent avec leurs cousins Bembo la compagnie Marino Michiel et Bembo. Cette compagnie reliait principalement Palerme et Venise, et ils furent syndics des vénitiens de Palerme. C’est ainsi que s’implantèrent les premiers (de) Michele sur le sol Sicilien. La préposition « de » et la déclinaison du patronyme « Michele » signifierait « qui provient des Michiel »[9]
Leurs armes reprenaient celles de leur illustre aïeux de Venise, en remplaçant l’argent de l’Adriatique par « l’or des blés de Sicile »[9] pour donner ainsi : Fascé d’or et d'azur, à 12 tourteaux d’azur sur les fasces d’or 6,4,2 et 9 besants sur les fasces d’azur 5,3,1.
Les Michele ont prospéré en Sicile, s’installant toujours plus loin dans les terres, chassant les sarrasins encore présents au XIIe siècle et au XIIIe siècle. Les différentes branches se sont éloignées, et tandis que certaines ont repris les armes et la comète de Venise sur leurs blasons, d’autres branches créèrent leurs propres armoiries au cours des siècles, sans jamais se séparer de l’or et de l’azur devenus marqueur de la branche Sicilienne.
Généalogie
Au début du XIIIe siècle, la Sicile est gouvernée par le Roi Frederic II Hohenstaufen, qui par la suite deviendra Empereur du Saint Empire Romain Germanique. C’est de sa main que Alaimo (Jaime) de Aprucio (des Abruzzes) reçu le titre de Baron de la Xabica (ou aussi Chabica, ou Cabica) par édit, le 1er octobre 1241 à Crémone. Son fils, Manfred lui succéda et changea son nom en Manfredi Alaimo de Cabica. Raymond Batasta lui succéda et légua le titre par testament à l’époux de sa fille Philippa, Don Tommaso (Thomas) « Masino » de Michele, Vénitien de Palerme.
Le titre se transmis de père en fils jusqu’à Andrea de Michele, en 1393. Malheureusement, sa fidélité au parti chiaramontais pro-angevin coutera son titre à son petit-fils, comme ses cousins des Deux-Siciles.
Dès lors, au fil des générations, des fiefs se sont échangés entre familles et des alliances maritales se sont nouées entre angevins, puis capétiens, et Michele.
La région de la Xabica comporte de nombreuses traces des Michele, Miceli, Mickiel, issus de Thomas au fil des siècles les orthographes changeant au gré des langues parlées des différents maîtres que connu la Sicile. Ce territoire deviendra plus tard le duché de la Fabrica.
Si de nombreuses branches se sont éteintes, nous retrouvons les descendants de Tommaso de Michele 300 ans plus tard, sous le titre de Baron de Miceli. Ils portaient les armes de leurs ancêtres.
Au XVIIe siècle siècle, le Baron Philippe de Miceli s’installe avec sa femme Françoise Bongiorno, à Mezzojuso. Ils venaient d’Alia, autre contrée où les Miceli ont prospéré. Ils auront deux fils, Pascal et Dominique, tous deux futurs Jurats de Mezzojuso. Ils gouverneront la région tous les deux, par lettres patentes du Roi Ferdinand IV de Naples, et non sous la baronnie des Corvino, barons fieffés de cette terre.
Dominique était également professeur et chirurgien, et époux de Constance d’Anna et Pravata, issue de la famille princière Pravata-Kastriott.
Il restera Jurat durant 25 ans. Son cousin, Pierre-Marie, achètera sur ses conseils la baronnie de San-Lorenzo, étant lui-même le neveu du Baron. La maison de Domenico était sur la Grand Place de Mezzojuso et l’on peut encore aujourd’hui y retrouver de traces de son passage.
Un autre Philippe de Miceli lui succèdera, puis un autre Dominique, dit « Possedenti » (marquant sa richesse). Son fils, Jean, était militaire de carrière dans l’Armée des Princes Bourbon de Naples, dans la seconde partie du XIXe siècle. À la suite de la défaite de Naples face à Garibaldi, ce dernier trouva refuge, en territoire Français, à Tunis.
Ses descendants vivent aujourd’hui en France, en Corrèze, dans la petite ville d’Argentat sur Dordogne, dans lequel ils possèdent le Manoir de l’Eyrial.
Palais de Venise
- Palazzo Contarini Michiel
- Palazzo Giustinian Michiel Alvise
Notes et références
- (it) Laurentius Rusius, Luigi Barbieri et Pietro Delprato, La mascalcia di Lorenzo Rusio volgarizzamento del secolo 14., messo per la prima volta in luce da Pietro Delprato, aggiuntovi il testo latino per cura di Luigi Barbieri., Presso G. Romagnoli, (lire en ligne), p. 57-58
- Jean de Miceli, Famille de Miceli, Argentat, Jean de Miceli, , 352 p. (lire en ligne), p. 27
- (it) Hensley C. Woodbridge, « Dizionario letterario Bompiani delle opere e di personaggi di tutti i tempi e di tutte le letterature », Books Abroad, vol. 25, no 4, , p. 106-107 (ISSN 0006-7431, DOI 10.2307/40095807, lire en ligne, consulté le )
- (it) Edoardo de Betta et Pietropaolo. Martinati, Catalogo dei molluschi terrestri e fluviatili viventi nelle Provincie venete di Edoardo de Betta e Pietropaolo Martinati., Dalla Tipografia di G. Antonelli a spese degli autori,, (lire en ligne), p. 11-12
- (it) Francesco Zazzera et Gargano, Della Nobilità dell'Italia, per Gio. Battista Gargano et Lucretio Nucci, et [Ottavio Beltrano], (lire en ligne)
- (it) Conoscere Venezia, « Famiglia Michieli | Conoscere Venezia » (consulté le )
- (it) Mario Pezzella, « La Comune e la somma dei possibili », dans Lusso Comune, Rosenberg & Sellier, (lire en ligne), p. 159–177
- (it) Paola Palazzo, « Bolli anforari dal sito di Apani », dans Les élites municipales de l’Italie péninsulaire des Gracques à Néron, Publications du Centre Jean Bérard, (lire en ligne), p. 47–53
- Jean de Miceli, Famille de Miceli, Argentat, Jean de Miceli, , 352 p. (lire en ligne)
Article connexe
Bibliographie
- Della Nobilità dell'Italia, Francesco Zazzera, 1628.
- Diz Storico portabile di Ttutte le venete Patrizi Famiglie-Venezia, Giu Bettinelli, 1780.
- Famille de Miceli, Jean de Miceli, 2003.
- Dizionario Storico-Portatile Di Tutte Le Venete Patrizie Famiglie, G.Bettinelli, Venezia, 1780.
- Nouvelle relation de la Ville et République de Venise, Casimir Freschot, Utrecht, 1709, éd.Guillaume Van Poolsum.
- Repertorio Genealogico delle Famiglie confermate nobili e dei titolati nobili esistenti nelle provincie Venete, Francesco Schröder, Venise, 1830, typografia Alvisopoli.
- Saggio sulla Storia Civile, Politica, Ecclesiastica e sulla Corografia e Topografia degli Stati della Reppublica di Venezia ad uso della Nobile e Civile Gioventù, Ab. D. Cristoforo Tentori Spagnuolo, Venise, Éd. Giacomo Storti, 1785.
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