Felice Polanzani
Felice Polanzani (de son vrai nom Francesco Polanzani sous lequel il demeure uniformément désigné, on l'appela également Polanzi) est un graveur au burin vénitien, né en 1700 à Noale (république de Venise) et mort après 1783 à Rome (États pontificaux).
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Francesco Polanzani |
Nationalité |
Italienne |
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Maître | |
Lieux de travail | |
Mécènes |
Francesco Algarotti (période vénitienne) |
Biographie
Felice Polanzani naît en 1700 du mariage de Francesco et Orsola Polanzani, aussi Chiara Lo Giudice étonne-t-elle en datant son baptême du en l'église des Saints Felice et Fortunato (it) de Noale[1].
Travaillant dans un premier temps à Venise où il est proche du graveur Marco Alvise Pitteri (it) (celui-ci est son cadet de deux ans, Giannantonio Moschini indique cependant que Felice en est l'élève[2]) et du peintre Giuseppe Nogari, Felice Polanzani y est également graveur-cartographe avec notamment sa Descriptio urbis Jerusalem & suburganorum ejus en 1735, puis son illustration de l'édition italienne de L'histoire des Juifs (La storia de Giudei) de Humphrey Prideaux en 1738[1]. Des portraits qu'il grave vers 1744 lui sont des commandes du Comte Francesco Algarotti[1].
On estime l'arrivée à Rome de Felice Polanzani aux environs de 1745, la date de 1742 parfois proposée étant à mettre en doute de par ses travaux cités à Venise, notamment sa collaboration avec le peintre vénitien Giovanni Battista Piazzetta au grand ouvrage La Gerusalemme liberata édité en 1745.
Felice Polanzani est à Rome maître d'art à l'Hospice San Michele a Ripa, vaste orphelinat doublé d'une école d'apprentissage et situé sur les bords du Tibre[3].
C'est peu après son arrivée à Rome que Felice Polanzani se rapproche de Giovanni Battista Piranesi[4], le portrait qu'il en grave en buste antique (l'illustre modèle est alors âgé de trente ans) demeurant son œuvre la plus connue[3]. Paul Kristeller citera Polanzani, avec Antonio Capellan (en), Francesco Barbazza et Domenico Montagu, parmi les graveurs chez qui l'influence de Giovanni Battista Piranesi est la plus manifeste[5].
Outre les œuvres citées ci-dessous, il grave d'après Gérard de Lairesse, Girolamo da Carpi (Portrait de soldat[6]), Carlo Cignani (Tête de jeune fille[7]), Pier Francesco Mola, Giuseppe Bottani, Francesco Panini et Marco Benefial. C'est en 1768 qu'il publie La penna da scrivere, recueil d'une vingtaine de pages contenant des tableaux de l'alphabet dans des variantes calligraphiques ainsi que des échantillons de formules-types à usage administratif, protocolaire ou commercial[8].
Œuvres
- Portrait du peintre vénitien Giuseppe Nogari.
- Description de la ville de Jérusalem, 1735.
- Humphrey Prideaux, La storia de' Giudei, 1738.
- Portrait de l'abbé Camillo Tacchetti, d'après Pierre Subleyras, 1745.
- Torquato Tasso, La Jérusalem délivrée, ouvrage dédié à « l'Impératrice sainte émérite romaine Marie-Thérèse d'Autriche », gravé par Felice Polanzani (dont le Portrait de Marie-Thérèse d'Autriche), Martin Schedl et Antonio Baratta d'après Giovanni Battista Piazzetta, édité par Giovanni Battista Albrizzi, 1745[9].
- Vincenzo dal Re (en), Narrazione delle solenni reali feste fatte celebrare in Napoli da Sua Maesta el Re delle due Sicilie per la nascita del suo primogenito Filippe Real Principe delle due Sicilie, gravures de Giuseppe Vasi, Nicolas Jardin, Angelo Guiducci, Felice Polanzani, Louis-Joseph Le Lorrain, Naples, 1749[10].
- Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi, gravure placée en frontispice des Antiquités romaines de Giovanni Battista Piranesi, 1750.
- Pittore del salone imperiale del palazzo di Firenze (principales actions des princes de la Maison de Médicis dans les peintures du salon impérial de Florence), vingt-six estampes en très grand in-folio, Francesco Polanzani parmi les auteurs pour Michel-Ange présente à Laurent le Magnifique la tête sculptée d'un faune (d'après Ottavio Vannini) et Laurent le Magnifique d'après Giovanni da San Giovanni (ces deux tableaux conservés au palais Pitti), 1751[11].
- Portrait du Bienheureux Joseph de Cupertino, entre 1753 (date de la béatification) et 1767 (date de la canonisation)[12].
- Andrea Palladio, Architettura di Andrea Palladio Vicentino di nuovo ristampata, e di figure in Rome diligentemente intagliate arrichita, corretta, e accresciuta di moltissime fabbriche inedite, gravures par Francesco Zucchi, Felice Polanzani, Giorgio Fossati, Francesco Fontebasso, Girolamo Ticiani, chez Angelo Pasinelli, Venise, 1740[13].
- Nouvelle carte de l'état ecclésiastique, 1755.
- La vie de la Vierge, suite de vingt-deux gravures d'interprétation d'après Nicolas Poussin et Jacques Stella, 1756[14].
- Vue de la Place Saint-Pierre de Rome gravure d'après Francesco Panini, dans Vedute delle quattro principali basiliche e monumenti nel XVIII secolo, 1765[15].
- La penna da scrivere all'uso corrente, édité par P. et G. Samonati, Rome, 1768[8].
- Portraits de différents hommes illustres dans les sciences et dans les arts, soixante-douze planches dont Giambattista Marino, Le Caravage d'après Ottavio Leoni, Jacques Callot[16] et Deodat del Monte d'après Antoine van Dyck, Annibale Carracci, Michel-Ange, Cornelis de Vos, Giovanni Battista Piranesi, Monaldini, Rome, 1790.
Expositions
- Piranesi as designer, Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum, New York, - .
- Piranèse - Vues de Rome, musée des beaux-arts de Dijon, septembre-[17].
- Images sacrées de Noël dans le fonds iconographique de la bibliothèque, bibliothèque communale d'Imola, - [18].
- Mélancolie, génie et folie en Occident, Grand Palais, Paris, 2014.
Réception critique
« The look of horror is evident in Felice Polanzani's portrait of Piranesi. It shows a head gazing at the onlooker from atop a huge slab of stone, on which has been placed a bound collection of his etchings. This figure of Piranese from the bust above, dwarfed as it is by his name and occupation carved into the slab itself, dares the onlooker to enter the world of the etchings he has bequeathed to his story. The etchings, of course, speak not of history, but of their daemonization by the spirit as it makes its journey "through a maze of tangled paths". »
— Vijay Mishra[19]
Musées et collections publiques
France
- Musée des beaux-arts de Dijon, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi, 1750[17].
- Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France, La vie de la Vierge.
- École nationale supérieure des beaux-arts, Paris, Portrait de Piranèse (autre estampe moins connue)[20].
- Musée du Louvre, département des arts graphiques, Paris, Portrait de Jacques Callot d'après Antoine van Dyck[21], gravure, ancienne collection Baron Edmond de Rothschild[22].
Allemagne
- Kunsthalle de Hambourg, plusieurs estampes dont Portrait de Marie-Thérèse d'Autriche, 1745[23].
Autriche
- Palais Albertina, Vienne, Portrait de l'abbé Camillo Tacchetti, 1745[24].
Danemark
- Musée Thorvaldsen, Copenhague, La naissance de la Vierge[25] ; L'Annonciation[26] ; La circoncision de Jésus[27] ; Le massacre des innocents sous Hérode[28] ; L'annonce aux bergers, d'après Nicolas Poussin, 1756.
Espagne
- Bibliothèque nationale d'Espagne, Madrid, Portrait de Jacques Callot, Portrait de José Joaquín de Montealegre (it), Portrait de Bartholomeus Spranger[29].
- Musée des beaux-arts de Valence, Portrait en buste romain de Giovanni Battista Piranesi, 1750.
Finlande
- Galerie nationale de Finlande, Helsinki, La mort de la Vierge Marie, gravure d'après Nicolas Poussin.
Italie
- Académie Carrara, Bergame, Portrait de l'abbé Camillo Tacchetti, 1745[24].
- Kunsthistorisches Institut in Florenz (it), Florence, Portrait de Johannes Antonius Turrianus d'après G.A. Franchi[30].
- Bibliothèque communale d'Imola, La vie de la Vierge.
- Istituto Nazionale per la Grafica, Palazzo Poli, Rome, portraits gravés d'après Antoine van Dyck dont Theodore Galle, Orazio Gentileschi, Inigo Jones, Jan Lievens, Antoine Triest, évêque de Gand.
Pays-Bas
- Rijksmuseum Amsterdam, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi, 1750.
Royaume-Uni
- Royal Collection, Queen's Gallery, Palais de Buckingham, Londres, La Jérusalem délivrée dédiée à Marie-Thérèse d'Autriche, 1745[9].
- British Museum, Londres, Entrée d'Alexandre le Grand dans Babylone, gravure d'après Gérard de Lairesse, entre 1730 et 1750[31] ; Mater Amabilis (Vierge au livre de prière), gravure d'après Giuseppe Nogari, vers 1740-1745[32] ; Portrait de Jacques Callot, gravure d'après Antoine van Dyck[16].
- Ashmolean Museum, Oxford, Portraits des différents hommes illustres dans les sciences et dans les arts, 1790.
États-Unis
- Hampshire College (en) Art Gallery, Amherst (Massachusetts), Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi.
- Musée des beaux-arts de Boston, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi.
- Houghton Library, Université Harvard, Cambridge (Massachusetts), La penna da scrivere, 1768.
- Harvard Art Museum, Cambridge, L'expulsion de Joachim d'après Nicolas Poussin[33].
- Detroit Institute of Arts, Détroit (Michigan), Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi[34].
- National Gallery of Art, Landover (Maryland), Portrait de jeune fille d'après Carlo Cignani, 1740-1741[35].
- Musée d'art du comté de Los Angeles, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi.
- Yale University Art Gallery, New Haven (Connecticut), Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piransesi.
- Metropolitan Museum of Art, New York, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi[36], La Fuite en Égypte[37].
- Morgan Library and Museum, New York, La Vierge et Saint Joseph devant les Scribes, Apparition de l'ange à Saint Joseph dans son atelier de charpentier[38].
- Smith College Museum of Art, Northampton (Massachusetts), Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi, 1750.
- La Salle University Art Museum (en), Philadelphie, Double portrait de Felice Ramelli (en) et Camille Tacchetti, gravure[39].
- Bibliothèque de l'Université de Princeton, Princeton (New Jersey), Architettura di Andrea Palladio, 1740.
- San Francisco De Young Museum, L'Assomption de la Vierge d'après Nicolas Poussin (cette estampe fait débat : bien que Polanzani y ait apposé le nom de Poussin, des experts l'ont dite gravée d'après Jacques Stella[40]), Vieille femme se chauffant les mains d'après Giuseppe Nogari, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi[41].
- Iris & B. Gerald Cantor Center for Visual Arts, université Stanford, Portrait en buste antique de Giovanni Battista Piranesi, 1750.
- National Gallery of Art, Washington, Tête de jeune fille d'après Carlo Cignani[7].
Collections privées
- Francesco Algarotti (1712-1764), gravures de portraits, période vénitienne (vers 1744)[1].
- Gilbert Paignon-Dijonval (1708-1792), Portrait d'Inigo Jones, Double portrait de Felice Ramelli et Camille Tacchetti, d'autres portraits de personnalités aujourd'hui difficilement identifiables (Vanden Enden, J. Snellinx...), gravures[42].
Hommages
- Noale, ville natale de Felice Polanzani, a donné son nom à une rue et a émis le une oblitération postale reproduisant son Portrait de l'architecte Inigo Jones d'après Antoine van Dyck[43].
Références
- Chiara Lo Giudice, Felice Polanzani, incisore tra Venezia e Roma, Elzeviro Editrice, 2014.
- Giannantonio Moschini, Dell'incisore a Venezia : memoria, Éditions G. Antonelli, Venise, 1924.
- Brown University Library, Le théâtre qu'était Rome - Biographie de Felice Polanzani
- Henri Focillon, Giovanni Battista Piranesi, 1720-1778, Laurens éditeur, 1918.
- Paul Kristeller, Kupferstich und Holzschnitt in vier Jahrhunderten, Bruno Cassirer, Berlin, 1922.
- Peter Humfrey et Mauro Lucco, Dosso Dossi - Court Painter in Renaissance Ferrara, Éditions Andrea Bayer/Metropolitan Museum, New York, 1998, pages 239-241.
- National Gallery of Art, Washington, Tête de jeune fille dans les collections
- Bibliodissey, La penna da scrivere, description de l'ouvrage
- Royal Collection, La Jérusalem délivrée, présentation de l'ouvrage
- Gravure de Felice Polanzani extraite de l'ouvrage : Bal masqué du 4 novembre 1747 au Palais royal de Naples, d'après Vincenzo dal Re
- François-Léandre Regnault-Delalande, Catalogue raisonné d'objets d'arts du Cabinet de Feu Jacques-Augustin Silvestre, ci-devant Chevalier de l'ordre de Saint-Michel et maître à dessiner des enfants de France, chez l'auteur, Rue Saint-Jacques à Paris, 1810, voir n°1153 de l'inventaire, page 479.
- Fondation Terre d'Otrante, Saint Joseph de Cupertino
- Architettura di Andrea Palladio..., présentation de l'ouvrage
- Catalogue des livres de la bibliothèque de Feu Simon de Santander, secrétaire de Sa Majesté catholique, Lemaire, imprimeur-libraire à Bruxelles, 1792.
- Felice Polanzani, Place Saint-Pierre, 1765, présentation de l'estampe
- British Museum, Portrait de Jacques Callot dans les collections
- Musée des beaux-arts de Dijon, Piranèse - Vues de Rome, présentation de l'exposition
- Bibliothèque communale d'Imola, Images sacrées de Noël, présentation de l'exposition
- Vijay Mishra, The Gothic Sublime, State University of New York Press, 1994, page 58.
- École nationale supérieures des beaux arts, Felice Polanzani dans les collections
- Musée du Louvre, Felice Polanzani dans les collections
- Musée du Louvre, Baron Edmond de Rothschild, collectionneur et mécène
- Kunsthalle de Hambourg, Felice Polanzani dans les collections
- Le portrait de l'abbé Tacchetti, les différents états de la gravure
- Musée Thorvaldsen, La naissance de la Vierge dans les collections
- Musée Thorvaldsen, L'Annonciation dans les collections
- Musée Thorvaldsen, La circoncision de Jésus dans les collections
- Musée Thorvaldsen, Le massacre des innocents dans les collections
- Bibliothèque nationale d'Espagne, Felice Polanzani dans les collections
- Kunsthistorisches Institut in Florenz, Felice Polanzani dans les collections
- British Museum, Entrée d'Alexandre le Grand dans Babylone dans les collections
- British Museum, Mater Amabilis dans les collections
- Harvard Art Museum, Felice Polanzani dans les collections
- Detroit Institute of Arts, Felice Polanzani dans les collections
- National Gallery of Art, Landover, Architettura di Andrea Palladio Vicentino di nuovo ristampata, contribution de Felice Polanzani
- Metropolitan Museum of Art, Felice Polanzani dans les collections
- Metropolitan Museum of Art, id.
- Morgan Library and Museum, id.
- La Salle University Art Museum, Felice Polanzani dans les collections
- M. Huber, Catalogue raisonné du cabinet d'estampes de Feu Monsieur Brandes, secrétaire intime de la Chancellerie royale de Hanovre, C.C.H. Rost, Leipzig, 1794.
- San Francisco De Young Museum, Felice Polanzani dans les collections
- M. Bénard, peintre et graveur, Cabinet de M. Paignon-Dijonval, état détaillé et raisonné des dessins et estampes dont il est composé, Imprimerie de Madame Hazard, Paris, 1810.
- Société philatélique italienne, oblitération n°934, ville de Noale, 4 octobre 2014
Bibliographie
- Filippo de Boni, Biografia degli artisti, Co' tipi del Gondoliere, Venise, 1840.
- Georg Kaspar Nagler, Neues allgemeines Künstlerlexikon, E.A. Fleischmann, Münich, 1841, tome 6.
- Michael Bryan, Dictionary of painters and engravers, Macmillan, New York, 1903.
- Ulrich Thieme et Felix Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, E.A. Seemann, 1912.
- Giannantonio Moschini, Dell'incisore a Venezia : memoria, Éditions G. Antonelli, Venise, 1924.
- Dizionario enciclopedico Bolaffi dei pittori e degli incisori italiani dall'XI al XX secolo, Éditions G. Bolaffi, 1972.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, sculpteurs, tome 11, Gründ, 1999.
- Chiara Lo Giudice, Felice Polanzani, 1799-1783, Université de Trieste, 2009.
- Chiara Lo Giudice, Felice Polanzani, incisore tra Venezia e Roma, Elzeviro Editrice, 2014.
- Dizionario Biografico degli Italiani, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, Vol.84, 2015 (article de Chiara Lo Giudice en ligne).
Liens externes
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