Force vive (physique)

La force vive (ou les forces vives ou vis viva en latin) est une notion de physique qui, en histoire des sciences, fut au centre de la première théorie de l'énergie conçue comme force en action au sein la matière. Comme l'énergie, elle est mesurée par la formule m·v2 (masse du corps multipliée par le carré de sa vitesse). Du XVIIe au XIXe siècles, la force vive a désigné l'énergie cinétique (quantitativement au facteur 1/2 près), c'est-à-dire l'énergie liée au mouvement des corps.

Cette théorie de la force en action dans la matière a été développée par Leibniz à partir de 1686. La même année il publiait son algorithme différentiel et intégral, théorie mathématique liée à ses conceptions physiques, puisque les deux aspects complémentaires de la force vive : la force morte et l’action, sont obtenus par, respectivement, différentiation et intégration.

Quoique encore utilisée par Poincaré et même par Max Planck au début du XXe siècle, l'expression force vive a été supplantée par celles d'énergie cinétique et de travail mécanique. En outre, comme théorie de la force totale (incluant force vive et force morte), elle se présente comme cause fondamentale des phénomènes physiques, considération causale réputée philosophique par beaucoup de physiciens modernes.

Ces théories, que Leibniz regroupait sous le nom de « Dynamique », prolongeaient l'étude par Descartes du mouvement et de sa conservation, et ont ensuite été développées notamment par Jean Bernoulli et son fils Daniel. Mais comme elles rejetaient le principe cartésien de réduction des corps à leur étendue, elle s'est heurtée à une opposition des cartésiens, puis des adeptes de la mécanique relationnelle ne considérant que les effets, et a donné lieu à la célèbre Querelle des forces vives.

Origine

L'origine de la notion de force vive est étroitement liée à la conception leibnizienne de la matière, de sa substance et de son organisation interne.

Cette conception (peut-être inspirée par Glisson[1] et des platoniciens de Cambridge) est exprimée par Jean Bernoulli lorsqu'il dit concevoir la matière comme fluide, formée de particules indépendantes qui « ont pu s'amasser en de petites molécules élémentaires » dont sont formés les corps, qu'ils soient liquides, ou mous, ou plus ou moins durs, selon « les différentes figures, et les divers mouvements de ces molécules élémentaires »[2].

Cette conception permettait à Leibniz de résoudre le problème au centre de sa réflexion : qu'est-ce qui fait l'unité d'un être, d'un organisme[3], quel est le principe d'individuation, « ce qui fait qu'un être possède non seulement un type spécifique, mais une existence singulière, concrète, déterminée[4] » ? Il résolvait ce problème en rejetant l'idée que les corps sont inertes : il postulait qu'ils sont animés par une ou des forces internes[5] – ce qui paraissait déjà manifeste dans l'expérience du pendule de Galilée dont le poids, par la vitesse acquise, peut remonter à la hauteur d’où il tombe – et concevait que « l’être est un pour autant qu’il est également actif[6] ».

Histoire

De la force vive à l'énergie

S'il ne faut interpréter qu'avec prudence les notions anciennes avec des terminologies modernes[7], du moins l'identité qualitative entre force vive et énergie cinétique est explicitement reconnue par Thomas Young lorsqu'il introduit le mot energy en 1807[8] :

« Le terme energy peut être appliqué au produit de la masse d'un corps par le carré de sa vélocité… Ce produit a été appelé la force vive… Leibniz, Smeaton et beaucoup d'autres estimaient la force d'un corps en mouvement par le produit de sa masse par le carré de sa vitesse. »

Antérieurement, reprenant l'idée que quelque chose se conserve dans les chocs, Descartes l'avait identifié à la quantité de mouvement (masse multipliée par sa vitesse)[9]. Ensuite Huygens (dès 1652[10] quoique publié en 1669[11]), puis Wallis et Wren, avaient remarqué que cette quantité de mouvement ne se conserve que lorsqu'on abstrait les mouvements relatifs[12] ; qu'il faut faire intervenir la vitesse à la puissance deux pour obtenir ce qui se conserve vraiment, soit m·v2.

Telle qu'énoncée par Huygens, la conservation de m·v2 n'était regardée que comme un simple théorème de mécanique[13], il n'y voyait rien de substantiel[14]. Leibniz donne un nom à cette quantité : force vive[15], et la relie au principe actif qu'il pensait être à l'œuvre au sein de la matière[16], comme étant sa réalité première[17]. Selon sa conception et celle des savants qui l'ont suivi, les corps sont animés par le jeu de forces internes[n 1] qui causent leur mouvement, leur inertie, leur impénétrabilité, leur unité même, et cette quantité qui se conserve en donne la mesure ; en outre cette quantité m·v2 doit rester constante dans l'univers[18].

Leibniz, Démonstration courte de l'erreur mémorable de Descartes, Nouvelles de la république des lettres, 1686.

Dès 1678, dans le De corporum concursu resté longtemps inédit, Leibniz avait adopté m·v2 pour remplacer la quantité de mouvement cartésienne[19]. Il rend publiques ses conceptions en 1686, sous forme d'un article provocateur contre Descartes[20], l'année où est publié l'exposé de sa théorie de l'intégration (voir ci-dessous). Il développe ensuite ses idées dans plusieurs textes et de nombreuses lettres[21], dont le second Essay de Dynamique :

« (p.217) Il y a déjà longtemps que j'ai corrigé et redressé cette doctrine de la conservation de la Quantité de Mouvement et que j'ai mis à sa place la conservation de quelque autre chose d'absolu ... la conservation de la Force absolue. Il est vrai que communément on ne paraît pas être assez entré dans mes raisons, ni avoir vu la beauté de ce que j'ai observé. Mais comme quelques-uns des plus profonds Mathématiciens se sont rendus à mon sentiment[22], je me promets avec le temps l'approbation générale. »

Cette « approbation générale » ne s'est pas manifestée immédiatement. Mais au XIXe siècle, l'expression force vive est employée très fréquemment par les physiciens : de Lazare Carnot en 1803 et Sadi Carnot en 1824[23] à Helmholtz en 1847 et Poincaré en 1903 ; de Mayer et Joule[24] à Bolztmann et même Max Planck, en passant par Clausius et Maxwell, tous utilisent la notion de force vive[25].

Helmholtz en particulier est considéré comme l'un des fondateurs de la science de l'énergie en ce qu'il démontra mathématiquement en 1847 que la nature renferme une réserve de « force » inaltérable : il appelle ses deux formes : « force vive » et « force de tension » (laquelle est l'énergie potentielle[26], équivalent de la « force morte » leibnizienne). Nourri des ouvrages des Bernoulli, le principe de conservation de Helmholtz exprime une équivalence causale, dans la tradition de Leibniz ; il assure la jonction entre les deux voies de la dynamique[27].

En France, le mot énergie n’apparaît pas avant 1875 dans la littérature scientifique[28].

On note que le mot énergie apparaît déjà chez Leibniz, en grec, au sens de force absolue qui équivaut au sens contemporain[29].

Energetics et énergétisme

La formalisation au XVIIIe siècle et le succès du principe de moindre action, dont Leibniz fut un précurseur (voir ci-dessous), est une autre validation de sa théorie des forces vives.

Le XIXe siècle vit davantage. À la suite des travaux de Mayer (1842) et de Joule, qui étendaient la loi de conservation au rapport entre la chaleur et le travail mécanique[30], naît la thermodynamique, science des transformations de l'énergie : deux de ses pionniers, William Thomson (Lord Kelvin) et surtout William Rankine[31], tentent de développer une nouvelle dynamique, fondée non plus sur la notion de force newtonienne, mais sur l'énergie et ses transformations[32]. Rankine invente le mot energetics (1855).

Mais une ambiguïté voire une déviance en résulte. De même qu'à la fin du XVIIe siècle l'étude du galvanisme avait stimulé l'étude du vivant, mais aussi inspiré la littérature fantastique naissante, dans la seconde moitié du XIXe siècle une idéologie s'empare de l'Allemagne, de l'Autriche et, dans une moindre mesure, de la France avec Duhem : l'énergétisme. Elle faisait grand cas des travaux de Rankine et se réclamait de Leibniz[33] ; cependant lui ne privilégiait pas la différentielle par rapport à l'intégrale, alors que les tenants de cette école tendaient à privilégier unilatéralement le contenu énergétique[34] par rapport à l'intégron[35] qu'est le corps.

Cela dans un contexte où électricité et magnétisme avaient été unifiés (1821, Ampère, Faraday), et leur interaction avec la matière mise en équations (1861, Maxwell). Et où, aussi, d'autre part, l'hypnose succédait au mesmérisme, et Faraday lui-même étudiait le cas des tables tournantes[36]...

Substantifier l'énergie est une tentation qui fait quitter le strict domaine de la physique mathématique, mais à l'inverse nier la nécessité de représentations en termes atomistiques (corpuscules, atomes, molécules, etc.) peut conduire à des formalismes peu intelligibles voire stériles.

Pour cette raison Boltzmann combattait l'approche phénoménologique de l'énergétisme qui « nourrit l’espoir, en développant les aspects communs à l’ensemble de tous les groupes de phénomènes, de rapprocher les unes des autres les différentes atomistiques[37] ». Au-delà des principes généraux, comme l’entropie et la conservation de l’énergie, qui valent pour tous les phénomènes, cette approche ne consiste qu'en « analogies que l’on peut établir entre les groupes de phénomènes les plus différents[37] ».

Une critique semblable est développée par Louis de Broglie[38] et René Dugas à l'encontre de « l’interprétation phénoménologique [purement probabiliste] de la mécanique quantique[39] », car aux occurrences corpusculaires concrètes, elle substitue une onde de probabilité « dépouillée de toute signification physique [ou] un simple catalogue des fréquences et des niveaux d’énergie[40] ».

Prolongements modernes

Énergie contenue dans 700 g d'uranium (Hiroshima, 1945).

Tous les importants développements de la notion d'énergie au XXe siècle ont prolongé la théorie de la force inhérente à la matière telle que conçue et mesurée par Leibniz.

  • La découverte de la radioactivité (Becquerel, 1896) met spectaculairement en évidence l'activité interne de la matière, en montrant que les atomes les plus lourds émettent un rayonnement ; les centrales nucléaires par la fission de noyaux lourds l'exploitent depuis 1951.
  • La découverte de la discontinuité fondamentale (Plank, 1900), qui devait « bouleverser les bases mêmes de la pensée physique[41] » par l'introduction du quantum élémentaire d'Action, est un prolongement d'autant plus significatif que ce quantum est une unité universelle, un invariant relativiste ; ce quantum agit comme l'ultime « petite différence finie » de ce que Leibniz appelait l'action motrice[42].
  • La théorie de la relativité (Einstein, 1905-1915) a validé le rejet par Leibniz de l'objectivité de l'espace[43], rejet qui était à l'origine de sa critique de la physique de Descartes et d'où lui vint sa conception de la force vive ; exclure que la spatialisation est l'essence de la matière, le conduisait à chercher une autre dimension essentielle.
  • La démonstration de l'équivalence de la masse inerte et de l'énergie (Einstein, 1905) confirme de deux façons la conception leibnizienne de la matière. D'une part m·c2 a même dimension que la force vive (masse x vitesse au carré). D'autre part la célèbre équation d'Einstein e = m·c2 établit une identité entre énergie et masse, en dépit de leurs propriétés antinomiques (par exemple lors d'une réaction chimique, le dégagement de chaleur qui est une perte d'énergie s'accompagne d'une petite perte de masse). Or cette identité illustre l'affirmation de Leibniz, que le corps avec sa résistance et son impénétrabilité (la masse) résulte de forces internes, et qu'en dépit de l'apparence solide, corporelle, il n'y a au fond que « principe d'action[44] ».
  • De même la démonstration que l'électron et tous les corpuscules (pas seulement les quanta de lumière) ont un comportement ondulatoire (Louis de Broglie, 1924) confirme que la matière a un contenu énergétique. Au plan épistémologique, l'exigence par de Broglie d'une explication causale des phénomènes[45] le rapproche aussi de la démarche leibnizienne, contre le parti qui, de D'Alembert à Heisenberg, l'estime non nécessaire[46].

Pour autant, au début du XXIe siècle, aucun de ces développements n'est relié à la théorie des forces vives, ni à Leibniz, sinon assez rarement comme précurseur. Cela parce que ses textes sur la physique ont été peu publiés[47] ou tardivement, beaucoup dans la seconde moitié du XIXe siècle. De son vivant, ses apports consistaient surtout en « essais », « spécimen », « échantillons » visant à être repris et développés par des tiers, qu'il soutenait ensuite par une correspondance abondante, le plus souvent privée[48],[n 2].

Ses vues paraissaient souvent trop spéculatives, même à des auteurs continuant à utiliser l'expression force vive, même quand progressait et finissait par s'imposer l'idée que la matière est en elle-même active. Surtout, un long chemin de clarification conceptuelle et d’expression mathématique restait à parcourir[49] pour passer de la force vive à la chaleur, puis de la chaleur à l’énergie, de l’impulsion à la puissance, enfin de l'énergie à la masse.

Importance des forces vives

En physique

L'importance du concept de force vive vient initialement de ce qu'il était au cœur des « lois du mouvement », base de toute la mécanique, au centre des recherches de Copernic (1530), Galilée (1604), Kepler (1609), Descartes (1644).

Ensuite, comme théorie de « la force » (force vive et force morte), elle est à l'origine du concept d'énergie, et « la loi de conservation de l'énergie domine la physique[50] » ; significativement Montgolfïer et Marc Seguin, les pionniers de la thermodynamique, militeront pour la dynamique leibnizienne[51] au début du XIXe siècle.

En outre la force vive considérée dans sa durée, qui est l'action, est rapidement devenue une grandeur essentielle en physique, avec le principe de moindre action (1744).

La théorie des forces vives met aussi en évidence la différence entre les points de vue statique et dynamique[51], le second lié à un intérêt pour des questions fondamentales, le premier plus limité ; ainsi dans l'étude du mouvement des roues hydrauliques, les célèbres approches opposées de Smeaton et du Franklin Institute[52].

Finalement, comme théorie de la force interne aux corps – « l’idée des forces-mères[53] » – son importance vient de ce qu'elle s'est avérée correspondre à l'expérience, qu'au XXe siècle la radioactivité et les centrales nucléaires ont rendu extrêmement manifeste.

La fréquence de l'emploi de l'expression “force vive” par les physiciens aux XVIIIe et XIXe siècles[54] mesure le succès de ce concept (davantage sur le continent qu'en Angleterre où l'influence de Leibniz était moindre).

En philosophie

Au plan philosophique, la force de Leibniz diffère de la potentia des scolastiques. Celle-ci n'était que possibilité d'agir et nécessitait une excitation externe ou un stimulant pour agir, tandis que Leibniz postule « la spontanéité de la substance[6] ». Sa force a la disposition et la tendance à agir[55] (conatus, nisus[56]). Elle est à mi-chemin entre la faculté d'agir et l'action elle-même. Elle a pouvoir de produire un effet et passe d'elle-même à l'acte, dès qu'elle cesse d'être empêchée[57] ; « elle est portée par elle-même à l’action et n’a pas besoin, pour agir, d’aucune assistance, mais seulement de la suppression de l’obstacle[58] ». – Avoir renommé cette force “énergie” est approprié, puisque le mot en grec signifie force en action, force à l'œuvre dans les actions de la matière.

Avoir présenté la force interne de la matière comme ontologiquement indépendante, d'elle-même active, sans stimulant externe, est important pour l'histoire de la physique, car cela caractérise le dynamisme même. Pour cette raison, Leibniz peut être considéré comme le premier initiateur majeur, en science de la nature, de la dynamique moderne[59].

Quelle est cependant ici la limite entre physique et philosophie ? On peut s'en tenir à l'idée que seule est objet de physique mathématique la quantité m·v2 dont on observe les effets. Il faut aussi remarquer que la force vive est, comme l'énergie, différente de la notion de substance. Leibniz le reconnaît[60]. On peut adopter son concept de force sans pour autant admettre sa conception monadique de la substance : ainsi faisait Christian Wolff, qui était pourtant son disciple qui fit connaître sa dynamique à l'Allemagne[61].

Autre exemple : Désiré Nolen dit qu'il faut « reconnaître partout, avec Leibniz, sous l'apparente inertie de la matière, les énergies intelligentes qui l'animent et la meuvent[62] ». Cela peut être exact, sauf que le qualificatif « intelligent » appartient au vocabulaire d'Anaxagore[63], non à celui de la physique.

Par contre il peut être difficile de ne pas rattacher à ce que nous appelons énergie d'un corps, ce qui unit et individualise les parties qui le constituent[64] ; par exemple, la cohésion des protons et neutrons au sein du noyau de l'atome, semble due à l'échange entre eux de petites quantités d'énergie, les mésons pi.

Dans la culture

L'expression forces vives est devenue courante[65]. On en trouve les applications les plus diverses, y compris dans la présente encyclopédie [66].

En littérature, l'expression force vive est employée pour évoquer la force créatrice de la matière, conçue comme animée d'un principe actif inné voire vitaliste – par opposition aux représentations strictement mécanistes. On en trouve beaucoup d'exemples, notamment chez Diderot[53], Balzac, Michelet :

« Qu'est-ce qu'un animal, une plante ? Une coordination de molécules infiniment actives, un enchaînement de petites forces vives que tout concourt à séparer. »

 Diderot, Éléments de physiologie[67].

« On en viendra quelque jour à démontrer que la sensibilité ou le toucher est un sens commun à tous les êtres. Il y a déjà des phénomènes qui y conduisent. Alors la matière en général aura cinq ou six propriétés essentielles, la force morte ou vive, la longueur, la largeur, la profondeur, l'impénétrabilité et la sensibilité. »

 Diderot, Éléments de physiologie[68].

« Ce midi de la vie, où les forces vives s’équilibrent et se produisent dans tout leur éclat, est non-seulement commun aux êtres organisés, mais encore aux cités, aux nations, aux idées, aux institutions, aux commerces, aux entreprises qui, semblables aux races nobles et aux dynasties, naissent, s’élèvent et tombent. »

 Balzac, Scènes de la vie parisienne - César Birotteau[69].

« Pour lui (Louis Lambert) la Volonté, la Pensée étaient des forces vives ; aussi en parlait-il de manière à vous faire partager ses croyances. »

 Balzac, Louis Lambert[70].

« Je n’eus de maître que Vico. Son principe de la force vive, de l’humanité qui se crée, fit et mon livre et mon enseignement. »

 Michelet, Histoire de France[71].

« La France a fait la France, et l’élément fatal de race m’y semble secondaire. Elle est fille de sa liberté. Dans le progrès humain, la part essentielle est à la force vive, qu’on appelle homme. L’homme est son propre Prométhée. »

 Michelet, Histoire de France[72].

Dans les dictionnaires aussi le mot “force” a nettement davantage d'emplois qui connotent une énergie interne (sens de Leibniz), que d'emplois au sens newtonnien d'impulsion externe : le CNRTL en témoigne[73].

Formulations mathématiques

Comme Descartes, Leibniz admet que quelque chose doit rester invariable dans l'univers. Mais, remarquant que le carré de la vitesse d'un point est la somme des carrés des composantes de direction arbitraire[18], Leibniz en conclut que dans un système où les vitesses ont des directions quelconques, c'est la somme · qu'il faut considérer, la Force vive, et non la somme · qui est la Quantité de mouvement de Descartes.

À partir de la force accélératrice de Newton, il faut multiplier cette force par la longueur parcourue dans la direction de la force, pour obtenir le travail mécanique (Work en anglais) qui est l'effet et a même dimension que la force vive :

·.

Particularités

« La Force absolue »

Chez Leibniz le concept central est celui de force interne aux corps, qu'il appelle « la Force » ou « la force absolue » ou « la force totale » : force vive et force morte n'en sont que les composants. Seul le concept de force totale ou absolue peut être identifié à la notion contemporaine d'énergie[75].

Voici comment Leibniz décrit la matérialité de cette Force, qu'il conçoit dès 1678[76] :

« dans la nature des corps, outre la grandeur, et le changement de la grandeur et de la situation, c'est-à-dire outre les notions de la pure géométrie, il faut mettre une notion supérieure, qui est celle de la force par laquelle les corps peuvent agir et résister[77]. »

« la notion que nous avons de la matière consiste dans une force (... qui) se trouve étendue, c'est-à-dire répandue, répétée, continuée dans le corps[78]. »

« une force naturelle implantée par l'Auteur de la nature – force qui ne consiste pas seulement en la simple faculté dont les Scolastiques semblent s'être contentés, mais qui est pourvue en outre d'une tendance (conatus) ou d'une disposition à l'effort (nisus)[56], qui produit son plein effet, sauf si elle est empêchée par une tendance contraire[79],. »

Son concept dépasse le seul domaine de la mécanique des chocs (voir ci-dessous dissipation) :

« l’opinion que je défends ici ne se fonde évidemment pas sur des expériences relatives au choc, mais sur des principes qui rendent raison de ces expériences elles-mêmes, et qui permettent de se prononcer sur des cas pour lesquels on n’a pas encore institué d’expériences ni formulé des règles[80]. »

La force vive n'est que la partie cinétique de « la Force » de Leibniz, mais après lui les mécaniciens ont souvent ignoré le concept global, et même réduit la force vive aux seuls aspects mécaniques. Cet oubli et cette réduction peuvent expliquer pourquoi la découverte de l'énergie est souvent attribuée à Mayer et Joule, lorsqu'ils établissent l'équivalence entre force vive et chaleur, du fait que la force vive d'un corps en mouvement est transformable en chaleur par le frottement. Conversion similaire à celles découvertes à la même époque : entre chimique et électrique (en 1800, pile de Volta et, inversement, électrolyse de William Nicholson), entre mouvement et magnétisme (Œrsted, 1820), entre mouvement et électricité (Faraday, 1831)[81], toutes conversions qui manifestent les transformations qualitatives de la dimension qui se conserve, que Leibniz appelle « la Force » et que nous appelons l'énergie.

Force morte

Quant à la « force morte », elle a été identifiée à l'énergie potentielle (expression introduite par Rankine en 1853 seulement : potential energy[28]). C'est « la force d'un corps qui n'a que la tendance au mouvement, sans se mouvoir en effet[82] ». Par exemple la force de l'assiette qui, posée sur la table, est empêchée par elle de tomber. Leibniz cite aussi la force centrifuge, la gravité ou force centripète, et la force avec laquelle un ressort commence à se débander[83], toutes comprises dans cette définition :

« ...dans le cas de la Force morte, ou du Mouvement infiniment petit, que j’ai coutume d’appeler Sollicitation, qui a lieu lorsqu'un corps pesant tâche à commencer le mouvement, et n’a pas encore conçu aucune impétuosité ; et cela arrive justement quand les corps sont dans l’Équilibre, et tâchant de descendre s’empêchent mutuellement[84]. »

Détail important, ces forces en équilibre, qui ne produisent pas de mouvement, ne sont pas identifiées à de l'énergie cinétique de vitesse nulle, mais de vitesse infiniment petite[85] : « la force morte est comme le produit de la masse par la vitesse virtuelle[86], c'est-à-dire avec laquelle le corps tend à se mouvoir[82] ». Effort, disposition ou tendance au mouvement (conatus, nisus[56]) : « degré de vitesse infiniment petit, aussitôt absorbé par la résistance de l'obstacle. Ces petits degrés de vitesse périssent en naissant.[87] »

La notion de vitesse infinitésimale ou virtuelle permet de représenter mathématiquement forces mortes et force vive en termes de différentielles et d'intégrale, la seconde comme intégration des premières (voir ci-dessous). Les forces mortes ont la dimension d'une quantité de mouvement m·v, mais quand disparaît la résistance de l'obstacle et que le mouvement s'accroît, elles deviennent force vive : l'intégration des différentielles de vitesse croissante v.dv donne v2, et donc m·v devient m·v2.

« La loi de la statique s’applique ainsi aux différentielles, celle de la dynamique aux intégrales[88] » et cela explique pourquoi la quantité de mouvement se conserve dans les cas statiques sur lesquels s’appuient les cartésiens.

Force vive et énergie cinétique

Le coefficient 1/2 chez Daniel Bernoulli (1736).

On retient aujourd'hui que l'énergie cinétique vaut la moitié de la force vive : ½·m·v2. Pourtant les deux expressions restent synonymes. La substitution du mot “énergie” à “force vive” s'explique par l'évolution du sens du mot force en physique[n 1], et “énergie” ne signifie que “force en action”. Quant à la division par deux, elle n'est qu'une « légère modification de l'usage ancien » pour introduire plus de simplicité dans les énoncés, ainsi que le disent Coriolis[89] et d'autres ingénieurs qui ont précisé la notion de travail mécanique[90]. Cette légère modification, Clausius l'opère[91], Mach aussi[92]. On remarque aussi que le coefficient ½ apparaît dès 1736 dans une étude de Daniel Bernoulli[93].

Le mot énergie est introduit par Young comme synonyme de force vive dès 1802[8]. Il commence à prendre une forte signification lorsque Mayer puis Joule démontrent l'équivalence de deux états différents de la matière, la chaleur et le travail mécanique. Mais Mayer et Joule parlent encore de force et non d'énergie[24].

Au XXIe siècle l'expression force vive demeure en mécanique générale dans le théorème des forces vives (dû à Lagrange, selon lequel la variation de la demi-force vive d'un système est égale à la somme des travaux accomplis par toutes les forces du système pendant le déplacement considéré[94]), et en mécanique spatiale avec l'équation de la force vive (selon laquelle la somme des énergies cinétiques et potentielles est constante en tout point de l'orbite). On peut enfin trouver l'expression employée au sens d'énergie cinétique, par exemple pour éviter la répétition du mot énergie, comme dans la phrase « le premier terme de cette relation est l'énergie due à la force vive du corps...[95] ».

Algorithme différentio-intégral et force vive

Le premier texte de Leibniz concernant la force vive date de 1686[20] : l'année même de la publication de sa théorie de l'intégration[96] qui complétait son article sur les différentielles paru deux ans plus tôt. Cette concomitance n'est guère un hasard, car son algorithme différentio-intégral épouse sa conception de la matière. Jean Bernoulli l'exprime ainsi :

« Tout ce que vous dites du tube et de son mouvement de rotation, de la boule qui se meut en lui, du nisus [effort, tendance], de la sollicitation, de la force vive et de la force morte, etc., ne peut manquer d'être considéré comme de la plus haute vérité par tous ceux qui ont appris, de part notre géométrie intérieure nouvelle, à comprendre comment un quantum quelconque naît de la composition d'une infinité de différentielles, et toute différentielle d'une infinité d'autres, et à leur tour chacune de celles-ci d'autres encore à l'infini, etc.[97] »

Leibniz a repensé le mouvement dans l'esprit de son nouveau calcul[98], qui est le pendant mathématique de sa conception des corps physiques, produits par l'interaction d'éléments plus petits, eux-mêmes constitués de sous-unités, chaque niveau supérieur étant un infini (au sens d'« incomparable[n 3] ») par rapport au niveau inférieur[99].

D'autre part, reprenant cette idée de Galilée[100] que le repos peut être considéré comme une « rapidité infiniment petite ou une lenteur infinie[101] », il montre que la force vive est comme une intégration de forces mortes : « La force vive... naissant par le résultat d'une infinité de degrés de forces mortes, est à leur égard comme la superficie est à la ligne[102] ».

Finalement René Dugas commente ainsi l'affirmation de Leibniz que la loi de la statique s'applique aux différentielles, celle de la dynamique aux intégrales[88] :

« Cette loi des forces vives, véritable pont jeté entre l'énergie cinétique d'une masse en mouvement et la force statique qui lui est appliquée, que nous écrivons aujourd'hui :
     
constitue le grand titre de gloire de Leibniz en dynamique[83]. »

Force vive et action

« Agir caractérise les substances[103] » : cette formule résume toute la dynamique de Leibniz tant la notion d'action y est importante. Mais son concept d'action est physique, défini mathématiquement comme « le produit de la masse par l'espace et la vitesse, ou du temps par la force vive[104]. »[n 4] C'est-à-dire une énergie multipliée par sa durée, identique à une quantité de mouvement multipliée par la distance parcourue (kg m2/s2 s = kg m/s m) :

« Quelques changements qui puissent arriver entre des corps concourants, de quelque nombre qu’ils soient, il faut qu'il y ait toujours dans les corps concourants entre eux seuls, la même quantité de l’Action motrice dans un même intervalle de temps[109]. »

« On veut faire transporter cent livres à une lieue d’ici ; c’est là l’effet formel qu’on demande. L’un veut le faire en une heure, l’autre dans deux heures ; je dis que l’Action du premier est double de celle du second[110]. »

Il appelle cette grandeur « action » ou « action motrice ». Elle est identique à l'unité d'action moderne. Il la conçoit comme l'exercice de la force, le résultat du déploiement de la force pendant la durée considérée[111] ; la force n'est que « puissance motrice » dont l'action est le fruit.

Cette unité est identique à celle de Max Planck. Leibniz lui conférait un rôle tout aussi universel et fondamental, puisqu'il concevait qu'au fond de tous les corps, il n'y a que « principes d'action[44] ». Il disait l'action être « l’exercice naturel de la force[107]», « la nature abstraite de la force ne consistant qu'en cela[112] ».

Mis en termes prosaïques : pour manifester un effet un « travail » doit durer au moins un moment ; ou une quantité de mouvement doit avoir une « longueur de translation[113] ».

Moindre action et finalisme

À l'action, grandeur physique mesurée par m·v2·t, Leibniz attachait un principe finaliste[n 5], nommé plus tard par Maupertuis « principe que j'appelle De la moindre quantité d'action[114] », formalisé ensuite par Euler, Lagrange, Helmholtz ; lesquels tendaient à gommer l'aspect finaliste mais confirmaient qu'il s'agit d'un principe extrémal, ce que Leibniz avait vu et non Maupertuis[115],[116]. En fait il ne s'agit que d'une tendance à l'économie au sens de parcimonie[117], « la grande loi qui régit toutes les combinaisons de la matière, le principe de la plus petite dépense d'énergie pour la plus grande somme de travail mécanique[118] » ; comme dans l'industrie que la concurrence pousse à produire mieux avec moins de travail.

Cet aspect finaliste ou « architectonique[119] » ou heuristique[120] consiste en ceci : le monde, sous son foisonnement apparent, est le produit d’un calcul régi selon le principe du meilleur ou d’optimalité du choix[121] ; lequel principe complète ou se superpose[122] à la rigueur des lois mécaniques brutes, notamment pour dépasser les cas d'impossibilité :

« Ce principe de la nature d’agir par les voies les plus déterminées que nous venons d’employer, n’est qu’architectonique en effet, cependant elle ne manque jamais de l’observer. Supposons le cas que la nature fut obligée généralement de construire un triangle, et que pour cet effet la seule périphérie ou somme des côtés fut donnée et rien de plus, elle construirait un triangle équilatéral ... Si la nature était brute, pour ainsi dire, c’est-à-dire purement matérielle ou géométrique, le cas susdit serait impossible, et à moins que d’avoir quelque chose de plus déterminant que la seule périphérie, elle ne produirait point de triangle ; mais puisqu'elle est gouvernée architectoniquement, des demi-déterminations géométriques lui suffisent pour achever son ouvrage, autrement elle aurait été arrêtée le plus souvent.[123] »

Tout se fait mécaniquement dans la nature, mais pour réussir à unifier des éléments en un tout, le mécanisme requiert aussi des procédures architectoniques[124] : moindre quantité d'action en mécanique, moindre temps en optique, et généralement l'optimal, le plus simple ou le mieux déterminé, avec le principe de continuité[125].

Lois de conservation

Galilée avait affirmé la tendance du mouvement acquis à se conserver en l’absence de forces contraires[126]. Développant cette idée, Descartes en fait une « loi de la nature » et un fondement de sa philosophie naturelle[127], qu'il mesure par la quantité de mouvement (m·v)[128]. Et il en fait une dimension universelle, attendu « que Dieu est la première cause du mouvement, et qu'il en conserve toujours une égale quantité en l'univers[129] ». On lui doit ce grand apport : être parvenu à concevoir et à quantifier une loi de conservation.

Huygens la modifie (m·v2 au lieu de m·v) mais retient le principe et en fait un théorème[130]. Jean Bernoulli le nomme ensuite principe de la conservation des forces vives, y voit une conséquence de la théorie des forces vives et une loi générale de la nature[131] ; ce qui est aussi attribué à Leibniz[132]. Enfin Helmholtz en 1847 donne une démonstration mathématique rigoureuse[133] de ce qui est appelé aujourd'hui « théorème des forces vives » ou « théorème de l'énergie cinétique »[134], dont l'« équation de la force vive » est une application en mécanique spatiale.

Leibniz ajouta « quelques autres conservations absolues nouvelles qui en dépendent » et surtout donna au principe de conservation une généralité qui en fait l'ancêtre du premier principe de la thermodynamique[135]. Son deuxième Essay de Dynamique énonce quatre lois de conservation : conservation de « la même vitesse respective » entre les corps qui se choquent ; conservation « de la Quantité de progrès[136] » ; « conservation de la Force absolue[137] » ; et surtout « conservation de l'action motrice », c'est-à-dire de la quantité m·v2·t appelée à jouer le plus grand rôle.

Cependant une partie de la force étant absorbée durant les chocs, un doute subsistait. L'explication proposée par Leibniz dans une lettre à Clarke[138] ne suffisant pas, il fallut attendre la mise en évidence par Mayer et Joule de l'équivalence entre force vive mécanique et chaleur, pour que son principe de conservation soit définitivement admis. Telle est la raison de l'attribution à Mayer de la loi de conservation de l'énergie. Chez Leibniz, on dit qu'elle n'était qu'en germe, ou on préfère l'omettre : « Les études historiques récentes sur la conservation de l'énergie tiennent d'ordinaire l'évocation de Leibniz pour un folklore historiographique que les universitaires sérieux préféreront oublier[139] »...

Pourtant, Alexandre Koyré : « Ce que Leibniz vise réellement à démontrer, c’est l’autarcie de l’univers, dont le mécanisme se suffit à lui-même, et il est hors de doute qu’avec la loi de conservation de la vis viva, il y parvient bien mieux que Descartes avec la loi de conservation du mouvement. Le monde newtonien – une horloge dont le mouvement s’épuise – demande que sa dotation énergétique soit constamment renouvelée par Dieu[140] ».

Lorsque Rankine définit « la loi déjà connue de la conservation de l'énergie, à savoir que la somme des énergies actuelles et potentielles dans l'univers ne change pas[141] », il ne dit pas autre chose que ce que disait Leibniz, avec ses forces vives et mortes, cent soixante ans plus tôt.

Conservation de la Quantité de mouvement

La quantité de mouvement se conserve aussi dans les cas suivants : quand on fait abstraction de la direction du mouvement ; en statique ou à l'équilibre ; et quand on analyse le mouvement par ses éléments, c'est-à-dire par ses différentielles ou vitesses virtuelles[86], ce qui rapporte le mouvement à l'équilibre : c'est le principe de D'Alembert que la mécanique analytique de Lagrange systématise[142].

Leibniz le fait comprendre dans son deuxième Essay de Dynamique : Soit deux masses, l'une de kg et de vitesse 3, l'autre de kg et de vitesse 2 : leurs quantités de mouvement sont égales, mais leurs forces vives sont comme 18 et 12. Or, quand ils se choquent, ils s'arrêtent l'un l'autre, quoique la force du premier soit nettement plus grande :

« [...] la raison est que les corps ne s’empêchent que selon les lois de la force morte ou de (la) statique. Car étant élastiques comme on le suppose, ils n'agissent entre eux qu'en forces mortes ou selon l’équilibre dans le concours (choc), c’est-à-dire par des changements inassignables, parce qu’en se pressant, se résistant et s'affaiblissant continuellement de plus en plus jusqu'au repos, ils ne s’entre-détruisent l’un l’autre à chaque moment que du mouvement infiniment petit, ou de la force morte, égale de part et d’autre ; or la quantité de la force morte s’estime selon les lois de l’équilibre par la quantité de mouvement, infiniment petite à la vérité, mais dont la répétition continuelle épuise enfin toute la quantité du mouvement des deux corps[143]. »

Cette annulation progressive lors du choc par quantités de mouvement égales et opposées, quoique les forces vives sont différentes, est remarquable et a contribué à la concurrence entre les deux notions. Les progrès dans l'usage de l'analyse infinitésimale ont ensuite permis de s'en tenir aux calculs basés sur la quantité de mouvement (en anglais momentum), jusqu'à ce que l'émergence de la thermodynamique prouve définitivement que la conservation fondamentale, entre divers états de la matière, est celle de l'énergie (voir aussi ci-dessous, Cajori et théorème de Noeher).

Élasticité, dissipation de la force

Pour Leibniz, le principe de conservation ne peut se concevoir que si les corps qui se choquent ont une élasticité[144]. Il soutient une théorie de l'universelle élasticité des corps[145], issue de sa représentation de la matière comme divisée et subdivisée et qu'au fond il n'y a que « principes d'action[44] ». À proprement dire ce n'est pas le corps A qui dans le choc pousse par contact le corps B, mais le corps B qui résiste, encaisse la force du choc par élasticité, se comprime puis se détend, et se met ainsi en mouvement[146]. Cette théorie de l'élasticité et du ressort[147] est à la base de cette proposition importante de la philosophie leibnizienne, que les substances n'agissent pas immédiatement l’une sur l’autre[148].

Cependant le choc s'accompagne d’une perte de la force, « totalement comme lorsque deux morceaux de terre grasse ou d'argile se choquent, ou partiellement comme lorsque deux boules de bois se rencontrent[149] ». Le principe de conservation s'en trouve remis en cause. Du moins en apparence, car la force qui paraît perdue est en fait absorbée par les « petites parties » qui sont agitées intérieurement[138].

C'était supposer, comme le dit Couturat, que « la force vive qui disparaît se retrouve sous forme de mouvements moléculaires, en quoi il anticipait la théorie mécanique de la chaleur[138] ». Et Poincaré dit qu'il avait « l'intuition de nos idées actuelles[150] ».

« Ne soupçonnant pas la théorie mécanique de la chaleur, Leibniz ne pouvait se rendre un compte exact du sens et de la portée de la loi qu'il avait découverte. Toutefois il énonçait cette loi [de la conservation de l'énergie] aussi clairement et aussi complètement qu'on pouvait le faire de son temps[74]. »

On remarque qu'antérieurement John Locke avait des idées semblables, puisqu'il estimait la chaleur être « une très vive agitation des parties imperceptibles des corps[151] » et que Huygens partageait ces idées, y compris pour tenter d'expliquer pourquoi les gouttes sont rondes[152].

Mouvement perpétuel

Une des raisons données par Leibniz pour justifier la substitution des Forces vives à la Quantité de mouvement, est cette dernière implique le mouvement perpétuel[153], lequel était exclu depuis Stevin et Galilée :

« L'impossibilité du mouvement perpétuel devient dans la suite, pour Leibniz, un argument favori dans sa lutte avec les Cartésiens. Il est l'axiome fondamental sur lequel se fonde la seconde démonstration de la conservation de la force vive, dans la Dynamica de potentia.[154] »

Helmholtz fait de même : sa démonstration mathématique de la conservation de la force vive découle de l'impossibilité du mouvement perpétuel, laquelle lui avait déjà fait rejeter la notion de force vitale de Stahl[155]. Poincaré le confirme aussi, disant que pour les phénomènes réversibles, l'impossibilité du mouvement perpétuel entraîne la conservation de l'énergie[156].

« Dynamique »

Le mot « Dynamique » est un néologisme de Leibniz[157] pour désigner la science des forces vives et mortes, ou science de la puissance et de l'action (la puissance étant la force, l'action le résultat). – Ce n'est pas la même science que celle qu'on désigne aujourd'hui sous le même nom.

« ...mais comme, à notre avis, il y a dans le corps quelque chose d’autre que la matière, on se demande en quoi consiste la nature de cette chose. Elle ne saurait consister, dirons-nous, en rien d’autre que en tô dynamikô, c’est-à-dire dans un principe immanent de changement et de persévérance.[158] »

Leibniz introduit cette expression en 1690 dans son volumineux manuscrit de la Dynamica de potentia[159], puis en français dans une lettre à Pellisson de juin 1691[160]. Il en donne ensuite divers aperçus[161], notamment dans ses deux Essay de Dynamique et le Specimen dynamicum (1695) où il précise la relation fondamentale entre forces mortes et force vive[162]. Cependant, en dépit des efforts de Pellisson, l'Académie de Paris reste réticente[163].

Les textes de Leibniz sur la Dynamique n'ont été pour la plupart imprimés qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, et lui-même déclare s'être abstenu : « Je voulais traiter de ces choses entre autres dans la seconde partie de ma Dynamique, que j’ai supprimée, le mauvais accueil, que le préjugé a fait à la première, m’ayant dégoutté[104]. » Cette seconde partie devait traiter de l'action qui « devient ordinairement un Maximum ou un Minimum », avec un échantillon des « propositions de grande conséquence » qu'on en peut tirer[104] ; on en trouve mention dans ses manuscrits[164] et dans sa correspondance[165].

La transmission de cet enseignement sera assurée par ses interprétations philosophiques de ses concepts dynamiques[166], puis par Jean et Daniel Bernoulli qui depuis la Suisse tenteront sans beaucoup de succès de convaincre l'Académie de Paris, enfin par Christian Wolff qui influencera durablement l'Allemagne[167]. Le résultat est qu'encore en 1771 le Dictionnaire de Trévoux cite Leibniz en définissant le mot Dynamique comme la « Science des forces ou puissances »[168], et que l'objet de cette science, loin de disparaître, réapparaîtra sous d'autres formes au fur et à mesure que l'évidence de la force intérieur ou énergie s'imposera, particulièrement avec le développement des machines à vapeur.

Deux dynamiques ?

Aujourd'hui dynamique réfère, non à la théorie de Leibniz, mais à une subdivision de la mécanique classique, basée sur la seconde loi du mouvement de Newton (lequel ne parle ni de dynamique, ni de la grandeur m·v2, ni de sa conservation[169]). Au lieu du dynamisme leibnizien causé par des forces internes capables d'actions, de contraction et de ressort, cette dynamique est une mécanique relationnelle de corps inertiels et de forces extérieures en réactions réciproques ; la quantité de mouvement devient impulsion. Au lieu d'actions internes, elle ne considère que les effets d'impulsions externes[170] ; les forces deviennent des vecteurs géométriques. Au lieu de créer un édifice logique avec un minimum de concepts, elle définit des quantités mesurables[171]. Au lieu de la cause profonde, elle considère les effets apparents proportionnés aux accélérations, renonce à toute explication causale[172], et cette « renonciation renforce la tendance à la géométrisation, donc à la spatialisation[173] » ; elle doit postuler un Espace et un Temps, non purement mathématiques et relatifs, mais existant réellement indépendamment de la matière et absolus[174].

En Angleterre le mot dynamics, au sens de théorie physique, apparaît en 1752 dans la traduction de la Préface de l'Encyclopédie en sa partie rédigée par d'Alembert. Puis peu après dans un dictionnaire qui en donne une définition ambiguë et cite d'Alembert ; puis dans un traité de mécanique qui dit le mot « source d'une multitude de théories, trop fastidieuses à énumérer »[175].

La publication par d'Alembert de son Traité de dynamique en 1743 est l'occasion du passage en Angleterre du néologisme de Leibniz, 27 ans après sa mort. Sauf que d'Alembert lui donne un sens différent. D'accord avec le fameux Hypotheses non fingo de Newton, il va jusqu'à récuser la notion même de force, jugée trop spécieuse, et sa dynamique devient une science du mouvement des corps qui subissent des impulsions[170]. C'était la conception newtonienne, et elle a prédominé.

Cependant d'Alembert valide le « principe de la conservation des forces vives[176] », adopte une attitude de conciliation, cherche une voie moyenne[177]. Il refuse de traiter de l’essence des choses et de développer une physique causale[178], est newtonien dans sa conception du temps[179], mais emploie les forces vives. Même approche en Allemagne, plus leibnizienne encore à cause de la grande influence de Wolff[167].

En dépit de l'opposition apparente entre ces deux dynamiques, une articulation des deux pensées, leibnizienne et newtonienne, se construit au XVIIIe siècle, une sorte de leibnizo-newtonianisme[180] au sein de la dynamique. L'emploi du concept de force vive par des physiciens plutôt newtoniens en est un signe. La Théorie de la philosophie naturelle de Roger Boscovich en est un exemple[181]. Les physiciens y sont conduits par l'importance du concept d'action au centre du principe de moindre action, et l'importance de la grandeur m·v2 rendue de plus en plus manifeste par les machines à vapeur.

Quoique la science newtonienne soit réputée plus expérimentale, et celle de Leibniz plus spéculative, ce furent essentiellement des praticiens comme ingénieurs, chimistes ou médecins qui objectèrent que la seule conservation de la quantité de mouvement ne menait pas aux résultats attendus, et qui firent usage du principe formulé par Leibniz. Tant en France (Montgolfier, L. Carnot, Seguin, Hirn[182]) qu'en Angleterre (Smeaton, Rumford, Ewart, Wollaston[183]). Leibniz lui-même avait été ingénieur aux mines du Hartz de 1680 à 1686.

Les ingénieurs qui introduisent la notion et l'unité de travail mécanique, le font comme Huygens et Leibniz faisaient : ils identifient le travail à la force élevant un poids sur une certaine hauteur[184] ; d'où l'unité kilogrammètre, très courante en France jusqu'à l'adoption en 1961 du Système international d'unités[n 6].

Finalement Mayer démontre en 1842 l'équivalence entre deux formes physiques aussi différentes que le travail mécanique et la chaleur[185] et la conservation des forces vives, bientôt appelée conservation de l'énergie, devient une loi universellement admise. La Thermodynamique qui émerge alors met en son centre le concept dynamique initial[32] parce qu'elle traite des transformations de la quantité m·v2. Mieux, Poincaré dit ne pas douter qu'on parviendra à « élever sur la Thermodynamique seule l’édifice tout entier de la physique mathématique[186] », ce que L. de Broglie croit avoir avancé dans ses derniers travaux[187].

Ainsi la conception leibnizienne s'est bien acquise « avec le temps l'approbation générale », sauf que, conformément à ce que d'Alembert voulait, la science moderne tend en physique à éliminer la notion même de force de son schéma conceptuel[188] et que, sur le plan épistémologique, le pragmatisme anglo-saxon s'est imposé pour la raison que Poincaré résumait ainsi :

« Les Anglais enseignent la mécanique comme une science expérimentale ; sur le continent, on l'expose toujours plus ou moins comme une science déductive et à priori. Ce sont les Anglais qui ont raison, cela va sans dire[189]. »

Querelle des forces vives

La marquise du Châtelet, partisanne des forces vives
(peinture de Quentin de La Tour)

La querelle des forces vives, ou controverse sur la mesure de la force des corps en mouvement, est l'une des plus célèbres et durables querelles scientifiques. Commencée dès 1686[20],[190], elle se poursuit vivement jusque vers 1750, quand d'Alembert parvient à l'apaiser quelque peu par des vues conciliatrices[191].

Alors que la critique et la correction de la formule m·v de Descartes par Huygens, Wrenn et Wallis n'avaient pas fait débat, l'interprétation de leur formule m·v2 par Leibniz déclencha de vives réactions. Ses arguments et sa démonstration reprenaient ceux de Huygens[192], mais la vivacité de sa critique de Descartes – ne serait-ce que par son titre provocateur : « démonstration de l'erreur mémorable de Descartes... » – déclencha l'opposition de savants qui, encore sous la forte influence de Descartes, étaient peu disposés à accueillir des idées divergentes[193].

D'autant plus que la théorie de Leibniz récusait leur principe central de stricte réduction des corps à l'étendue[194]. Elle ébranlait cet apport de Descartes (majeur et vraiment révolutionnaire selon Alexandre Koyré) qui consistait à substituer au cosmos concret l'espace mathématique infini, et aux corps matériels des points géométriques, des « idées claires (qui) sont avant tout les idées mathématiques »[195]. Or Leibniz introduisait une force interne aux corps, qu'il substituait à l'étendue[196].

Une question de fond était donc : l'essence des corps consiste-t-elle en leur extension spatiale (Descartes) ou dans leur force interne (Leibniz)[197] ?

En outre cette force, dont on ne savait rien, était justifiée par des considérations spéculatives, « métaphysiques[198] », dans un temps où les savants se défiaient des procédés scolastiques[199]. Ils concevaient « plutôt la Mécanique comme la Science des effets, que comme celle des causes[200] »[201]. Pour les cartésiens, les forces vives réintroduisaient de ces « idées obscures et confuses, qui font naître le doute », comme Descartes les désignait, et que sa Méthode prétendait chasser. Une partie de l'Église, qui plaçait les causes en Dieu selon l'influente doctrine de l'occasionnalisme soutenue par Malebranche, générait aussi du scepticisme quant à la possibilité de développer une mécanique autrement que comme une science des effets[202].

Enfin la quantité de mouvement m·v se conserve effectivement dans certains cas : notamment à l'équilibre[203], et particulièrement en mécanique relationnelle où, de plus, les questions de fond chères à Leibniz n'ont pas à être posées[204]. C'est ainsi que d'Alembert put commencer à apaiser la querelle. Posant d'abord que « si on veut ne raisonner que d'après des idées claires, on doit n'entendre par le mot de force que l'effet produit[205] », il propose d'utiliser l'un ou l'autre mode de calcul[191], la quantité de mouvement pour les cas d'équilibre, les forces vives pour « le Mouvement retardé » etc. Cajori adoptera plus tard la même démarche, selon que l'on considère la durée ou l'étendue parcourue[206] ; de même le théorème de Noether ; (voir aussi ci-dessus).

Cause ou effet

Au XXe siècle la différence entre m·v et m·v2 a cessé d'être débattue. L'une et l'autre quantité sont utilisées comme d'Alembert le proposait. Mais pour les différents aspects de la matière : mécanique, thermique, chimique, nucléaire, dans leurs conversions la seule conservation de m·v2 n'est plus contestée.

Par contre la possibilité d'évoquer une cause fondamentale reste discutée. Ceux qui s'en tiennent au domaine expérimental entendent ne considérer que l'effet produit : à d'Alembert[207] et aux newtoniens correspond ainsi l'école de Heisenberg qui rejette la possibilité même de rechercher, sous ses abstraites matrices quantiques et ondes ou amplitudes de probabilité, une ou des causes permettant d'expliquer les aléas qu'elles mathématisent efficacement[46].

L'Allemagne vers 1840 n'avait pas cette réticence, à en croire Helmholtz pour qui la partie théorique, non expérimentale, des sciences « cherche à trouver les causes inconnues des processus à partir de leurs effets sensibles ; elle cherche à les saisir selon la loi de la causalité.[208] » La notion de force, justement, y répond particulièrement. Parlant du mouvement, Euler dit « la cause de ce changement, quelle qu’elle soit, s’appelle ordinairement FORCE[209] ».

Mais Euler disait aussi « qu'il est toujours extrêmement difficile de raisonner sur les premiers principes de nos connaissances[210] ». Leibniz lui-même le reconnaissait : « Car la force est du nombre des choses inaccessibles à l'imagination et accessible à l'intelligence[211] »[198]. Poincaré l'exprime à sa manière : dans « chaque cas particulier on voit bien ce que c'est que l'énergie et on en peut donner une définition au moins provisoire ; mais il est impossible d'en trouver une définition générale. Si l'on veut énoncer le principe (de conservation) dans toute sa généralité et en l'appliquant à l'univers, on le voit pour ainsi dire s'évanouir et il ne reste plus que ceci : Il y a quelque chose qui demeure constant[212] ».

Jugement équivalant chez Mayer, sauf qu'il accepte l'identité entre l'effet et sa cause : « le mot force connote principalement l'idée de quelque chose inconnue, impénétrable et hypothétique ... Les Forces sont des causes : en conséquence, à leur égard, on peut recourir pleinement au principe causa aequat effectum. Si la cause c a l'effet e, alors c = e »[213]. Carnot disait aussi «  ne pas distinguer la cause de l'effet (pour) éviter la notion métaphysique des forces[214] ».

On peut aussi, pour mieux distinguer les deux notions, appeler "force" la cause fondamentale, et "énergie" la quantité m·v2 observée dans ses effets. C'est ce que fait Robert d'Haëne[185], qui reprend le même mot que Leibniz et dans le même sens, prouvant que le mot force, encore dans la seconde moitié du XXe siècle, n'a pas que le sens vectoriel introduit par Newton.

Einstein ne s'embarrasse pas de ces subtilités, il assimile tout corpuscule à une immense concentration d'énergie : « La théorie de la relativité nous a appris que la matière représente d'immenses réservoirs d'énergie et que l'énergie représente de la matière ... L'énergie a une masse et la masse représente de l'énergie ... nous devons regarder le champ magnétique comme un réservoir d'énergie ... les quanta de lumière, que nous appelons photons, sont de petites portions d'énergie »[215].

De même et plus catégoriquement, Louis de Broglie : « Par corpuscule, on entend une manifestation d'énergie[216] ». Mais quand il propose des constructions mathématiques figurant le corpuscule comme singularité d'une onde matérielle afin de dissoudre l'antinomie onde-corpuscule et assigner une cause aux aléas quantiques[217], il n'est guère suivi.

Le plus souvent les physiciens préfèrent laisser aux philosophes la question des causes. En dépit du naturel besoin de rationalité (« en effet nous ne pensons avoir saisi une chose que lorsque nous en avons pénétré les causes[218] »), la notion même de force tend à être éliminée complètement de la physique, remplacée par « le concept de fonctionnelle dépendance[219] » ou conçue, selon Hertz, « comme un moyen terme entre deux mouvements[220] », en une sorte d'achèvement du principe même de la mécanique relationnelle. Est privilégiée « l'ignorance des causes, dont se satisfait le pragmatisme de la conduite technicienne[221] ».

Savants ayant publié sur la force vive

Aperçu chronologique :

  • Malebranche (1686-87, 1698). D'abord cartésien, Malebranche finit par reconnaître que la règle de Descartes est fautive[222],[22].
  • Paul Pellisson (1691). Relais à l'Académie de Paris et au Journal des savants les thèses de Leibniz sur la dynamique de la matière[223].
  • Denis Papin (1691-1696). Ingénieur que Leibniz ne parvient pas à convaincre[224].
  • Varignon (1698, 1700). Promeut à l'Académie de Paris les thèses de Leibniz et Jean Bernoulli sur la dynamique. Applique leur calcul différentiel pour définir les vitesse et accélération en chaque instant, lesquelles permettent de généraliser les propositions de Newton et préfigurent le théorème de D'Alembert[226].
  • de Mairan (1719-1723, 1728, 1741). Adversaire des forces vives ; relance la Querelle[227].
  • Gravesande (1729). Vérifie expérimentalement que l'empreinte de billes de cuivre tombées dans de l'argile est proportionnelle à la force vive et non à la quantité de mouvement[234].
  • Daniel Bernoulli (1738). Avec le concept de fatigue, introduit le passage des notions de force vive à celle de travail mécanique[235].
  • d'Alembert (1743). Prétend la question des forces vives être une querelle de mots, réduit les forces vives aux quantités de mouvement statiques en différenciant, promeut une Dynamique qui évacue les notions de cause et même de force[237],[238].
  • Leonhard Euler (1745). Ambigu. Refuse d'attribuer aucune force au Corps considéré en soi sinon l'inertie ! Suit d'Alembert mais accepte la notion de cause qu'il identifie à force[242].
  • Boscovich (1747). À mi-chemin entre Leibniz et Newton ; distingue intégration par la distance (force vive) ou par la durée (quantité de mouvement)[243],[238].
  • Kant (1747). Leibnizien mais tente aussi de justifier l'approche cartésienne[244].
  • George Atwood (1784). Newtonien acceptant la mesure de la force par mv² dans certains cas.[247]
  • Lazare Carnot (1783, 1803). Considère fondamentale l'explication par les forces vives, mais préfère l'approche expérimentale et l'analyse par série d'impulsions différentielles ; critique les notions de force et de cause[249].
  • Peter Ewart (1813). Promoteur de la force vive en Angleterre entre Smeaton et Joule[251].
  • Sadi Carnot (1824). Pionnier de l'identification de la chaleur avec la force vive[23].
  • Coriolis (1826, 1829). Réduit la force vive à l'énergie cinétique en divisant par deux (plus commode dans les calculs), et définit le travail mécanique , qui a même dimension que mv² et en est une expression pour les ingénieurs.[252],[90]
  • Mayer (1842). Établit la relation entre chaleur et travail mécanique confirmant la loi de la conservation[253].
  • Joule (1847). Établit la relation entre chaleur et travail mécanique confirmant la loi de la conservation[254].
  • Helmholtz (1847). Formule le principe de « conservation de la force » (appelé aujourd'hui “de l'énergie”)[255].
  • Clausius (1850, 1859). La chaleur est une mesure de la force vive et la perte de force vive est proportionnelle au travail effectué[256].

Bibliographie

Leibniz

  • Système nouveau de la nature et de la communication des substances, aussi bien que de l’union qu’il y a entre l’âme et le corps, Paris, Journal des Savants, (lire sur Wikisource).
  • Lettre sur la Continuité et la Dynamique : à Varignon[260], (sur Wikisource).

Compilations

  • La naissance du calcul différentiel : 26 articles des "Acta Eruditorum", Paris, Vrin, (présentation en ligne).
    Présentation et traduction du latin en français par Marc Parmentier, préface de Michel Serres.
  • Opuscules philosophiques choisis (traduits du latin par Paul Schrecker), dont : De la Nature en elle-même ou de la force inhérente aux choses créées et de leurs actions (De ipsa natura, 1698) – De la réforme de la philosophie première et de la notion de substance (1694), Paris, Vrin, (présentation en ligne)
  • (en) Philosophical Papers and Letters (traduits par Leroy Loemker), vol. 2, Dordrecht, Springer, (présentation en ligne).
  • (en) Philosophical Essays (traduits par Roger Ariew & Daniel Garber), Indianapolis, Hackett, (présentation en ligne)

Autres

Par ordre chronologique :

  • Christian Wolff, « La vie de monsieur Gottfried Wilhelm von Leibniz », Philosophique, 2002-5 (1717 pour l'original allemand dans les acta eruditorum) (lire en ligne, consulté le ), traduit de l'allemand par Jean-Marc Rohrbasser.
  • Jean Bernoulli, Discours sur les lois de la communication du mouvement, vol. 3, Lausanne, Opera Omnia, 1742 (1724) (lire en ligne).
  • D'Alembert, Traité de dynamique dans lequel les lois de l'équilibre et du Mouvement des Corps sont réduites au plus petit nombre possible, etc., (lire en ligne).
  • D'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris (sur Wikisource : art. Dynamique, 1751, art. Force vive, 1757).
  • Joseph-Louis Lagrange, Mécanique analytique, Paris, (lire en ligne).
  • Lazare Carnot, Rapport sur le Traité des machines : Avant-propos au Traité de Jean Nicolas Pierre Hachette, Paris, (lire en ligne).
  • (en) Joule, On Matter, Living Force and Heat, Manchester, (lire en ligne)
  • Louis Couturat, La logique de Leibniz d'après des documents inédits, Paris, Alcan, (lire en ligne).
  • Henri Poincaré, La Science et l'Hypothèse, Paris, Flammarion, (lire en ligne).
  • Henri Poincaré, Thermodynamique : Henri Poincaré, Paris, Gauthier-Villars, (lire en ligne).
  • René Dugas, Histoire de la mécanique, Paris, Dunod, (présentation en ligne). Préface de Louis de Broglie.
  • René Dugas, La Mécanique au XVIIe siècle : Des antécédents scolastiques à la pensée classique, Neuchatel, Editions du Griffon, . Préface de Louis de Broglie.
    Voir surtout le ch. 14 : La pensée mécanique de Leibniz.
  • Pierre Costabel, Leibniz et la dynamique - les textes de 1692, Paris, Hermann, (lire en ligne) ; contient le texte du premier Essay de Dynamique.
  • (en) Max Jammer, Concepts of Force : A Study in the Foundations of Dynamics, Harper Torchbook, (présentation en ligne)
  • Martial Gueroult, Leibniz - Dynamique et métaphysique suivi d'une Note sur le principe de la moindre Action chez Maupertuis, Paris, Aubier-Montaigne, (réédition de Dynamique et métaphysique leibniziennes, Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 1935).
  • Yvon Belaval, Leibniz : Initiation à sa philosophie, Paris, Vrin, (présentation en ligne).
  • Louis de Broglie, Recherches d'un demi-siècle, Paris, Albin Michel, (présentation en ligne).
  • Pierre Costabel, La signification d'un débat sur trente ans (1728-1758) : la question des forces vives, Cahiers d'Histoire et de Philosophie des Sciences, (présentation en ligne).
  • (en) Olivier Darrigol, « God, waterwheels, and molecules: Saint-Venant's anticipation of energy conservation », Historical Studies in the Physical and Biological Sciences, vol. 31, no 2, (lire en ligne).
  • Roger Balian, La longue élaboration du concept d’énergie, Paris, Académie des sciences, (lire en ligne).
  • Jacqueline Lubet, « Le principe de la conservation de la force d'Helmoltz et les avatars de l'équation de la conservation de la force vive », Colloques des IREM, (présentation en ligne, lire en ligne, consulté le ).
  • Bernard Pourprix et Jacqueline Lubet, L'aube de la physique de l'énergie : Helmholtz, rénovateur de la dynamique, Vuibert, (présentation en ligne)
  • Anne-Lise Rey, « Diffusion et réception de la Dynamique. La Correspondance entre Leibniz et Wolf », Revue de synthèse, vol. 128 (3-4), 2007-09, pp.279-294 (lire en ligne).
  • Claire Schwartz, Leibniz : La raison de l'être (ch. 11, L'invention de la dynamique), Paris, Belin, (présentation en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Le mot force désigne chez Leibniz une ou des forces internes aux corps, par opposition au sens devenu commun depuis Newton, qui identifie "force" à une impulsion externe modifiant le mouvement d'un corps, ayant la dimension d'une masse multipliée par son accélération (Modèle:Bul⋅(Modèle:Bul⋅(Modèle:Bul-2) ou d'une énergie divisée par la distance (kg⋅m2⋅s-2⋅m-1). Même glissement pour le sens du mot "dynamique" (voir plus bas). Finalement, le sens newtonien du mot force s'étant imposé, Young en trouva un autre pour le premier sens : le mot énergie (qui signifie « force en action », du grec ancien ἐνέργεια / energeia).
  2. Leibniz n'est mathématicien et physicien qu'à ses heures perdues, étant professionnellement un conseiller du prince, charge qui avec les obligations du courtisan l'obligeait beaucoup ; il se plaint souvent dans ses lettres du peu de temps qu'il peut consacrer aux mathématiques et à la physique. Il n'est physicien pratique qu'entre 1680 et 1686, quand il est ingénieur des mines du Harz.
  3. De même les différentielles de Leibniz ne sont pas des évanouissantes mais des « petites différences finies », de même son infini n'est pas métaphysique. Lettre à Varignon du 2 février 1702 : « ... il suffisait d'expliquer ici l'infini par l'incomparable ... puisque ce qui est incomparablement plus petit entre inutilement en ligne de compte à l'égard de celui qui est incomparablement plus grand que lui. C'est ainsi qu'une parcelle de la matière magnétique qui passe à travers du verre n'est pas comparable avec un grain de sable, ni ce grain avec le globe de la terre, ni ce globe avec le firmament. » — Voir aussi l'humour de sa lettre au même, du 20 juin 1702 : « Entre nous je crois que Fontenelle, qui a l'esprit galant et beau, en a voulu railler, quand il a dit qu'il voulait faire des éléments métaphysiques de notre calcul... » (Gerhardt, Math 4, p. 91). — Voir encore son Mémoire sur le calcul différentiel : « on n'a pas besoin de prendre l'infini ici à la rigueur, mais seulement comme lorsqu’on dit dans l’optique, que les rayons du soleil viennent d'un point infiniment éloigné, et ainsi sont estimés parallèles » (journal de Trévoux, 1701 ; Gerhardt, Math 5, p. 350 ; éd. Berlin, I-20 p. 493).
  4. La définition de la quantité d'action (différente du principe d'action-réaction) est parfois attribuée à Wolff ou à Maupertuis, du fait de la publication tardive des textes de Leibniz, mais Wolff et Maupertuis reconnaissaient la tenir de Leibniz[105]. La première définition de l'Action est, en 1690, répétée trois fois dans la Dynamica de Potentia, en latin [106]. En français, à Denis Papin : « la quantité de cette action ou de l’exercice naturel de la force, n’est autre chose que le produit de la force multipliée par le temps durant lequel elle a été exercée[107] » (1698) ; à Varignon : « Mais l'Action n'est point ce que vous pensez : la considération du temps y entre ; elle est comme le produit de la masse par l'espace et la vitesse, ou du temps par la force vive. J'ai remarqué que, dans les modifications de mouvements, elle devient ordinairement un Maximum ou un Minimum[108] » (1707).
  5. Ce finalisme se réduit à un principe d'économie ou parcimonie, que Fermat formulait ainsi : il n'y a « rien de si probable ni de si apparent que cette supposition, que la nature agit toujours par les moyens les plus aisés... afin d'accourcir son travail et de venir plus tôt à bout de son opération » (lettre à M. de la Chambre, 1er janvier 1662, en ligne). Ce principe d'économie est fréquent au XVIIe siècle. Malebranche en fait un attribut de Dieu, Leibniz le place dans l'emploi d'une quantité physique : l'action. — À noter qu'en dépit de son usage des causes finales pour leur utilité, Leibniz reconnait que « tout se peut expliquer mécaniquement par les causes efficientes, lorsque nous en pénétrons assez l'intérieur » (Essai anagogique).
  6. Le Système international d'unités n'a donné à l'unité de Force le nom de Newton qu'en 1946, et pour désigner une unité purement métrique : 1 kg⋅m⋅s-2 (Décisions de la Conférence générale des poids et mesures, p. 49). D'autre part, Newton n'avait pas une définition de la force mais traitait « des forces de la nature », dont la force gravitationnelle est la plus célèbre (préface à la première édition de ses Principes mathématiques : « I offer this work ... to investigate the forces of nature, and then from these forces to demonstrate the other phenomena » ; cité par Jammer, Concepts of Force, p. 119).

Références

  1. Partant d'une étude de l'irritabilité des nerfs, il parvient à « une conception du vivant qui fait du principe actif et animé la source explicative de toutes les réalités naturelles » (Anne-Lise Rey, Anatomie du corps et de l’esprit chez Francis Glisson, Gesnerus, 71/2 , 2014, p. 308–321 ; lire en ligne).
    - Le Traité de la nature énergétique des substances de Gilson (1672) est l'un des premiers à parler d’energia ; il attribue à ses substantiae des facultés de perception, appétition et mobilité : Leibniz fait de même.
  2. Bernoulli, Discours, p. 7.
  3. Organisme : mot inventé par Leibniz. Voir lettre à Mme Masham, mai 1704 (Gerhardt, Phi 3, p. 340) : « l'Organisme, c'est-à-dire l'ordre et l'artifice, est quelque chose d'essentiel à la matière… Cela me fait juger aussi qu'il n'y a point d'Esprits séparés entièrement de la matière ».
  4. Leibniz, Disputatio metaphysica de principio individui, 1663 (sa thèse universitaire, à 17 ans ; lire en ligne).
  5. Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances, 1696 : « Je ne connais point ces masses vaines, inutiles et dans l’inaction, dont on parle. Il y a de l’action partout, et je l’établis plus que la Philosophie reçue, parce que je crois qu’il n’y a point de corps sans mouvement, ni de substance sans effort » (sur Wikisource, p. 651).
  6. Schwartz, 2017.
  7. Jammer, Concepts of Force, p. 166.
  8. (en) Thomas Young, A Course of Lectures on Natural Philosophy and the Mechanical Arts, 1807. Lecture VIII, p. 78 (lire en ligne).
  9. Descartes (1644) : « Car bien que le mouvement ne soit qu’une façon en la matière qui est mue, elle en a pourtant une certaine quantité qui n’augmente ni ne diminue jamais... lorsqu’une partie de la matière se meut deux fois plus vite qu’une autre, et que cette autre est deux fois plus grande que la première, nous devons penser qu’il y a tout autant de mouvement dans la plus petite que dans la plus grande » (Principes de philosophie, II, § 36 ; lire en ligne).
  10. Fabien Chareix, La découverte des lois du choc par Christiaan Huygens, Revue d'histoire des sciences, t. 56, no 1, 2003, p. 15-58 (lire en ligne).
    - Gueroult, 1967, p. 85.
    - Huygens à Schooten, 29 oct. 1654 : « Si toutes les règles de Descartes ne sont pas fausses, à l'exception de la première, c'est que je ne sais pas distinguer le vrai du faux » (cité par René Dugas, Sur le cartésianisme de Huygens, lire en ligne).
    - Pour 1652, voir De motu corporum ex percussione, p. 6 : Aperçu de la genèse du traité ; et Appendice I, p. 92 : « Sed necesse est quadrata velocitatum ducta in magnitudinem corporum semper eundem numerum producere (Mais il faut que les carrés des vitesses multipliés par la taille des corps produisent toujours la même quantité) ».
  11. Mémoire à la Royal Society (qui ne fut pas rendu public) : De motu corporum ex mutuo impulsu hypothesis.
    - Règles du mouvement dans la rencontre des corps, Journal des savants, , p. 19-24 : « La somme des produits faits de la grandeur de chaque corps dur, multiplié par le quarré de sa vitesse, est toujours la même devant et après leur rencontre ».
  12. Poincaré, 1908, p. 5 et 6 : « tel que l'entendait Descartes, ce principe est faux... (sa formule) est vraie dans le mouvement absolu, elle cesse de l'être dans le mouvement relatif lorsque les axes sont animés d'un mouvement de translation... Descartes s'est bien aperçu que son principe n'est pas confirmé par l'expérience ; on peut s'en assurer en lisant une remarque qui vient à la suite de sa théorie du choc des corps ; mais il croyait que l'accord serait rétabli si l'on tenait compte de la quantité de mouvement de l'éther. »
    - Gueroult, 1967, p. 155 : « Pour poser la quantité de mouvement comme l'absolu qui se conserve, Descartes avait dû arbitrairement dépouiller la vitesse de son élément relatif, en la séparant de sa direction. »
  13. Lagrange, Mécanique analytique, II, La Dynamique (Œuvres, t. 11, p. 258, en ligne).
  14. Voir Œuvres complètes de Huygens, t. 6, note 4 de la p. 341, qui confirme l'attribution à Leibniz et ajoute cette juste remarque : Huygens « n'a pas un instant l'idée de voir dans la force (ou l'‘énergie’ pour employer une expression plus moderne) la substance, pour ainsi dire, par excellence » (lire en ligne).
  15. Lubet, 2004, p. 123.
    - Pourprix, L'aube de la physique de l'énergie, p. 51 : « La somme des produits mv² pour les différents corps (ayant) même valeur avant et après la collision est nommée force vive, en 1692, par Leibniz », dans le premier Essay de dynamique.
    - L'expression force vive apparaît dans la Remarque de la Proposition 4 de l’Essay (en ligne).
  16. De la nature en elle-même, p. 207 : « il y a, inhérente aux corps, une force d'agir ».
  17. Pierre Costabel : « cette “science toute nouvelle” que Leibniz appelle la “dynamique” et qui, en introduisant comme réalité première dans la matière un principe actif… » (Contribution à l'étude de l'offensive de Leibniz contre la philosophie cartésienne en 1691-1692, dans Revue internationale de philosophie, 1966, no 76-77, p. 265 (lire en ligne).
  18. Poincaré, 1908, p. 7.
  19. Michel Fichant, La réforme de la dynamique, Paris, Vrin, 1994 (présentation en ligne).
  20. Leibniz, Démonstration courte de l'erreur mémorable de Descartes et d'autres sur une loi naturelle selon laquelle ils soutiennent que Dieu conserve toujours une même quantité de mouvement, traduction parue dans les Nouvelles de la république des lettres (septembre 1686, lire en ligne) ; traduit de l'original latin publié dans les Acta Eruditorum de mars 1686 (lire en ligne).
    - Leibniz, Discours de Métaphysique, paru la même année, 1686, § 12 et surtout § 17 (lire sur Wikisource).
  21. Selon Gueroult, 1967, p. 22 : lettres à Malebranche de 1674 à 1679, puis de 1692 à 1711 ; lettres à Bayle de 1687 à 1702, spécialement celles de 1687 ; Dynamica de Potentia et legibus naturae corporeae (1690) ; Specimen Dynamicum (1695) ; et le Système nouveau de la nature qui précise les fondements dit métaphysiques.
  22. Lettre de Malebranche à Leibniz : « j’ai reconnu qu’il n’était pas possible d’accorder l’expérience avec ce principe de Descartes » (13 décembre 1698, sur Wikisource).
    - Malebranche le rend public dans son Traité des lois de la communication des mouvements (1798) joint à la réédition de sa Recherche de la vérité en 1700
    - Paul Mouy, Les lois du choc des corps d'après Malebranche, Vrin, 1927, p. 88 (lire en ligne).
    - François Duchesneau, La Dynamique de Leibniz, Vrin, 1994, p. 244-247 (présentation en ligne).
  23. Sadi Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, 1824. Ses notes montrent que « puissance motrice » est synonyme de force vive : Sadi Carnot parle « il ne peut pas y avoir de perte de force vive ou, ce qui est la même chose, de puissance motrice », qui n'est que « mouvement qui a changé de forme. C'est un mouvement dans les particules des corps. » « On peut donc poser en thèse générale que la puissance motrice est en quantité invariable dans la nature, qu'elle n'est jamais, à proprement dire, ni produite, ni détruite. À la vérité, elle change de forme, c'est-à-dire qu'elle produit tantôt un genre de mouvement, tantôt un autre ; mais elle n'est jamais anéantie » (lire en ligne).
  24. Julius Robert von Mayer, Die Mechanik der Wärme (en allemand : “lebendige Kraft” ; lire en ligne).
    - Joule, On the mechanical equivalent of heat, 1849, où le mot force est défini m·v2 par citation de Leibniz en exergue (lire en ligne).
  25. Lazare Carnot, Principes fondamentaux de l'équilibre et du mouvement, 1803, p. 11 et passim (lire en ligne).
    - Maxwwell, Matter and motion (en latin : “vis viva” ; lire en ligne).
    - Rudolf Clausius, Mechanische Wärmetheorie (en allemand : “lebendige Kraft” ; lire en ligne).
    - Helmholtz, Über die Erhaltung der Kraft, 1847 (en français sur Gallica) ; Histoire du principe de la moindre Action (en allemand), 1887.
    - Bolztmann, Gesammelte Abhandlungen (en allemand : “lebendige Kraft” ; lire en ligne).
    - Max Planck , Das Prinzip der Erhaltung der Energie (en allemand : “lebendige Kraft” ; lire en ligne).
    - Poincaré utilise 31 fois l'expression “force vive” (contre 34 fois le mot “énergie”) dans une série de travaux compilés par Louis Rougier édités récemment (L’opportunisme scientifique, BirkHäuser, Bâle, 2002).
  26. Lubet, 2004, p. 117.
  27. Lubet, 2004, p. 132-133.
    - Pourprix, L'aube de la physique de l'énergie, p. 57.
  28. Balian, 2003, p. 4.
  29. Notamment dans De la nature en elle-même, §2, p. 195 : « deuxièmement si, dans les choses créées, réside quelque énergie (ἐνέργεια)... » (original en latin dans Gerhardt, Phi 4, p. 504).
    Jean Bernoulli emploie aussi le mot énergie, en français, en 1717, mais dans un sens différent (cité par Varignon, Nouvelle mécanique ou Statique, t. 2, 1725, p. 174 ; lire en ligne).
  30. Dugas, 1959, p. 84 : « Mayer parvient à l'équivalence suivante : à la chute d’un poids d'une hauteur de 369 m environ correspond la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 0° à 1° la température d’un même poids d'eau ».
  31. Maria Tsakiri, Rankine et la science de l'énergétique, 1997 (lire en ligne).
  32. Poincaré, La Science et l'Hypothèse, p. 148 : « Les difficultés soulevées par la mécanique classique ont conduit certains esprits à lui préférer un système nouveau qu'ils appellent énergétique (basée sur) d'une part, l'énergie cinétique ou force vive ; d'autre part, l'énergie potentielle. »
  33. Dugas, 1959, p. 82, ch. VI : Bref rappel des thèses de l'énergétique.
  34. Dugas, 1959, p. 85.
  35. Au sens no 2 de l'Enc. Universalis, art. Intégron.
    - François Jacob, La logique du vivant, dernier chapitre et conclusion : L'intégron ; confirme la conception leibnizienne de la matière, son architecturation sur le modèle des poupées russes et son principe d'économie (citation ci-dessous).
  36. L'Illustration, 23 juillet 1853, p. 59 (lire en ligne).
  37. René Dugas, La théorie physique au sens de Boltzmann et ses prolongements modernes, préface de Louis de Broglie, éd. du Griffon, Neuchatel, 1959, p. 106.
  38. Ibidem p. 5 et suivantes.
    - Louis de Broglie, La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ?, Gauthier Villars, Paris, 1953.
  39. Ibidem p. 283.
  40. Ibidem p. 283 et 284.
  41. Max Planck, Autobiographie scientifique, Flammarion, 1991, p. 93-94 : « L'échec de toutes mes tentatives pour sauter l'obstacle me rendit bientôt évident le rôle fondamental joué par le quantum élémentaire d'action dans la physique atomique, et que son apparition ouvrait une ère nouvelle dans les sciences de la nature. Car elle annonçait l'avènement de quelque chose d'entièrement inattendu et elle était destinée à bouleverser les bases mêmes de la pensée physique, qui depuis la découverte du calcul infinitésimal s'appuyaient sur l'idée que toutes les relations causales sont continues » [quoique chez Leibniz la continuité s'opère par petites différences finies !].
  42. Jean-Paul Auffray, Poincaré et « l’atome de mouvement », in Henri Poincaré et la Physique, p. 33 : « ...l’équation δp=h qui relie l’invention de Leibniz et celle de Planck » (en ligne).
  43. Lettre à Clark, 25 février 1716 : «  j'ai marqué plus d'une fois que je tenais l'espace pour quelque chose de purement relatif, comme le temps ; pour un ordre de coexistences comme le temps est un ordre de successions » (Gerhardt, Phi 7, p. 363).
  44. Leibniz à Varignon, 20 juin 1702 : « Il n'est que les substances simples [qui ne sont pas des êtres par agrégation] qui sont véritablement indivisibles, mais elles sont immatérielles, et ne sont que principes d'action. »
  45. Dugas, 1959, p. 21.
  46. Heisenblerg : « se laisser aller à supposer que derrière l’univers statistique perçu se dissimule un autre univers où le principe causal serait valable ... de telles spéculations nous apparaissent, nous l’affirmons expressément, stériles et dénuées de sens. La physique doit se borner à décrire de manière formelle ce qui est perçu » expérimentalement (cité par Emile Meyerson, Réel et déterminisme dans la physique quantique, Hermann, 1933, p. 37).
  47. Wolff, Vie de Leibniz, p. 48 : « Il est regrettable qu’il n’ait pas publié l’autre partie de la démonstration de la force, qu’il avait promise. Et l’on doit encore davantage déplorer que, pris par de nombreuses autres affaires, il n’ait pas mené à son terme cette nouvelle science de la force à laquelle il avait tout d’abord songé et qu’il aurait pu achever de la meilleure façon » (voir § « Dynamique »).
  48. Sur l'intention de ses essais, voir ses Remarques aux Nouvelles de la république des lettres, 1706, où il décrit sa collaboration avec Jacques Bernoulli (Gerhardt, Math 5, p. 389).
    - Sur l'efficacité de la courte publication de 1684 sur les différentielles, voir Jean Bernoulli in Gerhardt, Math 3, p. 5 en note.
    - Sur ses démonstrations mathématiques parfois trop rapides, voir Maximilien Marie, Histoire des sciences mathématiques et physiques, t. VI, p. 194 (lire en ligne).
    - Sur ses théories hésitantes, voir ses opinions sur la réfraction (Gueroult, 1967, p. 218).
  49. Balian, 2003, p. 2.
  50. Encyclopedie Universalis, art. Énergie (lire en ligne).
  51. Bernard Pourprix, La fécondité des erreurs - Histoire des idées dynamiques en physique au XIXe siècle, Septentrion, 2003 (§ Le lent déclin du paradigme statique en France, lire en ligne).
  52. (en) Karns Alexander, Static and dynamic efficiency : The waterwheels of Smeaton and the Franklin institute, dans The mantra of efficiency: From waterwheel to social control, JHU Press, 2008, p. 15 et 18 (lire en ligne).
  53. Diderot « seul a développé un système précis et arrêté où les idées de Leibniz ont une grande place, et où domine le principe du dynamisme, l’idée des forces-mères » (Fernand Papillon, Leibniz et la science contemporaine, 1871, p. 338 ; lire sur Wikisource).
    - Jacques Chouillet, Diderot : poète de l'énergie, PUF, 1984 (lire en ligne).
  54. Voir § Histoire.
    - Voir aussi Google NGram: force vive.
  55. Leibniz, Principes fondamentaux, p. 60 : «  un effort ou une tendance à l’action, de sorte qu’à moins d’empêchement extérieur l’action s’ensuive ».
  56. L'expression « conatus ou nisus » est traduite en anglais : « a striving or effort » par Leroy Loemker, p. 435.
    - Larousse, conatus : « Chez Spinoza, effort de toute chose pour persévérer dans son être ».
    - Leibniz traduit en français conatus par Sollicitation, signifie que la force interne tend d'elle-même au mouvement, est prédisposée à passer à l'action.
    - Costabel, 1984, p. 14 : « conatus, c'est-à-dire du mouvement qui se produit sur un espace et une durée inférieure à toute donnée... "inassignable"... infiniment petit ».
    - D'Holbach : « ...le nisus, c’est-à-dire les efforts continuels que font les uns sur les autres des corps qui paraissent d’ailleurs jouir du repos » (Système de la nature, 1770).
  57. Jammer, Concepts of Force, p. 160, citant le De primæ philosophiæ emendatione et de notione substantiæ (1694, sur Wikisource, p. 633).
  58. De la réforme de la philosophie première et de la notion de substance (1694), p. 167.
  59. Jammer, Concepts of Force, p. 159-160.
  60. Entretien de Philarète et d’Ariste : la force d'agir est un attribut, et les « attributs sont différents des substances dont ils sont les attributs » (Gerhardt, Phi 6, p. 582).
    - Anne-Lise Rey, L'ambivalence de la notion d'action dans la Dynamique de Leibniz, Studia Leibnitiana, 2009, no 41/1, 2009, p. 47-66 (lire en ligne).
  61. Rey, Diffusion de la Dynamique.
  62. Désiré Nolen, Le monisme en Allemagne, Revue philosophique de la France et de l'étranger, t. 13, janv-juin 1882, p. 146-179 (lire en ligne).
  63. Belaval, 1969, p. 106.
    - Paul Tannery, Pour l'histoire de la science Hellène, Gauthiers-Villars, Paris, 1930 : « Anaxagore, comme cause du mouvement et de la genèse, posa l'intelligence, grâce à laquelle la séparation engendra les mondes et la nature des divers êtres » (lire en ligne) – argument loué par Socrate lors de son dernier entretien (dans le Phédon) dont Leibniz faisait grand cas.
    - Pierre Destrée, Platon et Leibniz, lecteurs d'Anaxagore, L'Antiquité Classique, 1999, no 68, p. 119-133 (lire en ligne).
  64. Leibniz, Principes fondamentaux, p. 60 : ce qui, joint à la masse, « achève de constituer la substance corporelle, qui, comme on sait, est unum per se (individualisée par elle-même) et non pas un agrégat d’une pluralité ».
  65. Exemple : Image+"forces vives".
  66. Dont aux articles suivants : Agriculture, Alpha Condé, Antananarivo, Astre, Bénin: place Bulgarie, Bénin: CENA, Burkina Faso, Chat botté, Conseil régional, Développement personnel, Douar Tafraout, Empire ottoman, Guinée, La Main à plume, Le Corbusier, Maroc, Mouvement progressiste, Nymphe, Parti (France), Religion nordique ancienne, Tephillin, Zhang Zhizhong.
  67. p. 255, lire en ligne.
  68. p. 269, lire en ligne.
  69. Lire en ligne.
  70. Lire en ligne, p. 148.
  71. Préface, lire en ligne.
  72. Préface, lire en ligne.
  73. CNRTL et TLFi, art. force (lire en ligne).
  74. Poincaré, Note sur les principes de la mécanique dans Descartes et dans Leibniz, postface de la Monadologie éditée par Émile Boutroux, Paris, Delagrave, 1892 (lire en ligne sur Wikisource ou sur Gallica).
  75. Poincaré[74] : « C'est l'énergie totale, et non telle ou telle de ses parties, qui est une constante ».
  76. De corporum concursu (1678), traduit du latin in Michel Fichant, La réforme de la dynamique, Vrin, 2002 (présentation en ligne).
  77. Lettre à Pellisson, juin 1691 (lire en ligne).
  78. Lettre à Pellisson, 19 novembre 1691 (lire en ligne).
  79. Traduit du latin (Gerhardt, Math 6, p. 235).
  80. Lettre au marquis de l'Hospital, 15 janvier 1696 (Gerhardt, Math 2, p. 305 ; éd. Berlin, III-6 N.197) ; italiques ajoutées.
  81. Dominique Lecourt, Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences, art. Énergie, p. 405.
  82. D'Alembert, Encyclopédie, Encyclopédie, art. Force.
  83. Dugas, 1954, p. 490.
  84. Deuxième Essay de Dynamique, p. 218.
  85. Leibniz à Varignon, 2 février 1702 : « ma loi de la continuité, en vertu de laquelle il est permis de considérer le repos comme un mouvement infiniment petit (c'est-à-dire comme équivalent à une espèce de son contradictoire), et la coïncidence comme une distance infiniment petite, et l’égalité comme la dernière des inégalités, etc. ».
  86. Bernoulli, Discours, p. 19 : « La vitesse virtuelle est l'élément de vitesse que chaque corps gagne ou perd d'une vitesse déjà acquise, dans un temps infiniment petit ».
  87. Bernoulli, Discours, p. 32.
  88. Gueroult, 1967, p. 33-34 ; éd. Berlin, VI-4 N.-1142.
    - Leibniz à Burchard de Volder (en) : « dans le cas d'un grave qui reçoit à chaque instant de sa chute un accroissement égal et infiniment petit de vitesse, on peut estimer à la fois la force morte et la force vive : la vitesse s'accroît comme le temps, la force absolue comme le carré des temps ; selon l'analogie de notre géométrie ou de notre analyse, les sollicitations sont comme dx, la vitesse comme x et les forces comme xx ou xdx » (1698 ou 1699, Gerhardt, Phi 2, p. 156).
  89. « Poisson, en géomètre adepte de la mécanique rationnelle, ne considérait que les forces vives définies par mv². Coriolis, pédagogue, proposait d’appeler forces vives la quantité ½mv² » (Alexandre Moatti, Coriolis, naissance d’une force, § 12 ; lire en ligne).
  90. Coriolis, Du calcul des effets des machines, Paris, 1829, p. III (lire en ligne) et p. 17 § 17 sur la raison qui le conduit à diviser par deux.
    - Sur la division par deux, voir aussi Lubet, 2004, p. 127.
  91. Clausius, De la fonction potentielle et du potentiel, Gauthier-Villars, 1870 (original en allemand : 1859), p. 117 : « nous appelons 1/2 mv² la force vive » (en ligne).
  92. Ernst Mach, La mécanique, 1903, cité par Alexandre Moatti, Gaspard-Gustave de Coriolis, mathématicien théoricien de la mécanique appliquée, p. 90 (lire en ligne).
  93. (la) Daniel Bernoulli, « De legibus quibusdam mechanicis quas natura constanter affectat … », Commentarii Academiae scientiarum imperialis Petropolitanae, vol. 8 (ad annum 1736), , p. 99-127 (lire en ligne).
  94. Poincaré, Thermodynamique, p. 9.
    - Théorème des forces vives, Encyclopédie Universalis.
  95. Poincaré, Thermodynamique, p. 5.
  96. De Geometria recondita et Analysis Indivibilium atque infinitorum (De la géométrie intérieure et analyse des indivisibles comme des infinis), Acta Eruditorum, juin 1686 (Gerhardt, Math 5, p. 225).
    - Traduction en français dans 26 articles des Acta Eruditorum, p. 126.
  97. Gueroult, 1967, p. 98 (italiques ajoutées).
  98. Gueroult, 1967, p. 34.
  99. Sur le rapport entre intégration et matière organisée comme des poupées russes :
    - Carnot : « Il n'est aucune découverte qui ait produit dans les sciences mathématiques, une révolution aussi heureuse et aussi prompte que celle de l'analyse infinitésimale... En décomposant, pour ainsi dire, les corps jusque dans leurs éléments, elle semble en avoir indiqué la structure intérieure et l'organisation » (Réflexions sur la métaphysique du Calcul infinitésimal, 1797, p. 2 (lire en ligne).
    - François Jacob, La logique du vivant, qui titre sa conclusion « L'intégron » : « Une fois encore on a affaire à des intégrations d’éléments eux-mêmes intégrés (p. 342) ... C’est par l’intégration que change la qualité des choses (p. 344) ... Il n’y a pas une organisation du vivant, mais une série d’organisations emboîtées les unes dans les autres comme des poupées russes. Derrière chacune s’en cache une autre. Au-delà de chaque structure accessible à l’analyse finit par se révéler une nouvelle structure, d’ordre supérieur, qui intègre la première et lui confère ses propriétés (p. 24) ».
  100. Gueroult, 1967, p. 33.
  101. Principe utile non seulement en mathématique mais aussi en physique (en latin, Gerhardt, Math 6, p. 130.
  102. Lettre au marquis de L'Hospital, 4/14 décembre 1696 (Gerhardt, Math 2, p. 319 ; éd. Berlin, III-7 N.50).
  103. En latin : « Agere est character substantiarum » (Specimen dynamicum, 1695, Gerhardt, Math 6, p. 235). – « toute substance individuelle agit sans interruption, et je n’en excepte même pas le corps, car on n’y remarque jamais de repos absolu » (De la nature en elle-même, p. 213).
    - Jammer, Concepts of Force, p. 170.
  104. Lettre sur la Continuité et la Dynamique, p. 47.
  105. Gueroult, 1967, p. 122.
    - Suzanne Bachelard, Maupertuis et le principe de la moindre action, Thalès, 1958, pp. 14 (lire en ligne).
    - Maupertuis : « Ayant trouvé ce mot (action) tout établi par Leibniz et par Wolff, pour exprimer la même idée et trouvant qu'il y répondait bien, je n'ai pas voulu changer les termes » (Mémoires de l'Académie des sciences, 1744).
  106. Gerhardt, Math 6, pp. 354, 356, 366.
  107. Cité par Anne-Lyse Rey, L'ambivalence de la notion d'action dans la Dynamique de Leibniz. La correspondance entre Leibniz et De Volder (2e partie), Studia Leibnitiana, vol. 41-2, 2009, pp. 158 (lire en ligne).
  108. Lettre sur la Continuité et la Dynamique.
  109. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 220.
  110. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 221.
  111. André Robinet, Architectonique disjonctive, automates systémiques et idéalité, Vrin, 1986, p. 279 (présentation en ligne).
  112. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 220 : « ...parce que dans le fonds l’exercice de la force ou la force menée dans le temps est l’action, la nature abstraite de la force ne consistant qu’en cela. »
    - Lettre à Pellisson, juin 1691 : « La notion de la force ... c'est ce dont l'action s'ensuit, lorsque rien ne l'empêche » (lire en ligne).
  113. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 221.
  114. Maupertuis, Essay de Cosmologie, 1750 (lire en ligne).
  115. Leibniz : Essai anagogique ; Lettre sur la continuité et la Dynamique ; De l'origine radicale des choses (1697, en latin, Gerhardt, Phi 7, p. 303) : « Il y a toujours … dans les choses un principe de détermination qu’il faut chercher dans le Maximum ou le Minimum, à savoir que le plus grand effet soit obtenu, pour ainsi, dire avec la moindre dépense ».
    - Leibniz, Lettre à Varignon, 1707 : « Mais l’Action n’est point ce que vous pensez : la considération du temps y entre ; elle est comme le produit de la masse par l’espace et la vitesse, ou du temps par la force vive. J’ai remarqué que, dans les modifications de mouvement, elle devient ordinairement un Maximum ou un Minimum : on en peut déduire plusieurs propositions de grande conséquence... Je voulais traiter de ces choses entre autres dans la seconde partie de ma Dynamique, que j’ai supprimée, le mauvais accueil, que le préjugé a fait à la première, m’ayant dégoutté » (lire sur Wikisource).
  116. Couturat, La logique de Leibniz, p. 231 et 577 ; Couturat va jusqu'à dire que ce principe de moindre Action « est dû à Leibniz, et non à Maupertuis, à qui on l'attribue d'ordinaire ».
    - Max Planck, 1915 : Le principe leibnizien « n’est rien d’autre qu’un principe de variation et, plus précisément, un principe qui est déjà tout à fait de la forme du principe de moindre action qui est apparu plus tard » (cité par Bouveresse, Dans le labyrinthe : Nécessité, contingence et liberté chez Leibniz, p. 34, lire en ligne § 18)..
  117. Couturat, La logique de Leibniz, p. 229 sq.
  118. Désiré Nolen, op. cité, p. 150.
  119. Dès 1370 : « qui préside à une œuvre à titre de principe organisateur » (selon CNRLT). Mot fréquent chez Leibniz, moins ambigu que téléologique.
  120. Jacques Bouveresse, op. cité, p. 254 : « Leibniz insiste sur la valeur heuristique de l’utilisation des causes finales » (lire en ligne) ; p. 36 : exemples de problèmes (isopérimètre, brachistochrone, surface minimale) pouvant être expliqués mécaniquement, qui constituent une « application du principe du meilleur par la nature elle-même, en ce sens que tout se passe comme si elle choisissait spontanément la solution qui permet d’obtenir le maximum de résultat avec le minimum d’effort » (en ligne, §20).
    - Leibniz, Unicum Opticae Catoptricae et Dioptricae Principium (Principe unique pour l’optique, la catoptrique et la dioptrique), Acta Eruditorum, 1682 : le rayon va d’un point à un autre par la voie la plus aisée (voir Colas Duflo, op. cité ci-dessous, et Encyclopédie, art. Cause, p. 789).
  121. Lorenzo Peña, Le choix de Dieu et le principe du meilleur, Institut de philosophie du Conseil supérieur de la recherche scientifique, Madrid (en ligne).
  122. Couturat, La logique de Leibniz, p. 238.
  123. Essai anagogique.
  124. Essai anagogique, « pour ainsi dire, deux règnes dans la nature corporelle même qui se pénètrent sans se confondre et sans s'empêcher ».
    - Colas Duflo, Leibniz : la finalité retrouvée, dans La finalité dans la nature, 1996 : « Leibniz dira... qu’il est non seulement bon mais même indispensable, pour avoir une idée de ce qui organise ces causes efficientes en un tout, d’utiliser les causes finales. » (lire en ligne).
  125. François Duchesneau, Le principe de finalité et la science leibnizienne, Revue philosophique de Louvain, 1996, no 94-3, p. 387-414 (lire en ligne).
  126. Alexandre Koyré, Études galiléennes, Hermann, Paris, 1966, p. 273.
  127. Maurice Clavelin, Galilée et Descartes sur la conservation du mouvement acquis, Dix-septième siècle, 2009/1, no 242, p. 31.
  128. Descartes, Principes de la philopsophie, II, § 36 : « lorsqu'une partie de la matière se meut deux fois plus vite qu'une autre, et que cette autre est deux fois plus grande que la première, nous devons penser qu'il y a tout autant de mouvement dans la plus petite que dans la plus grande ».
  129. Descartes, Principe de la philosophie, II, § 36.
  130. Journal des Savants, 18 mars 1669, p. 23 : « La somme des produits faits de la grandeur (masse) de chaque corps dur multipliée par le carré de la vitesse est toujours la même devant et après leur rencontre » (lire en ligne).
    - Poincaré le formule ainsi : « La somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle est une constante » (La science et l'hypothèse, p. 113).
    - Voir aussi Gueroult, 1967, p. 84.
  131. Lagrange, 1788, p. 183-184.
  132. Gueroult, p. 98 : « En universalisant le théorème des forces vives pour en faire le principe suprême de la science de la nature, Leibniz en effet est conduit à soutenir la théorie de l'universelle élasticité des corps ».
  133. Lubet, 2004, p. 122. Il détaille plus loin (p. 124) l'apport des prédécesseurs, notamment de Daniel Bernoulli.
  134. Poincaré, 1908, p. 7-9, l'énonce ainsi : « La variation de la demi-force vive d'un système est égale à la somme des travaux accomplis par toutes les forces du système pendant le déplacement considéré ».
  135. Voir § Dissipation de la force et le jugement de Poincaré.
  136. Poincaré[74] dit cette quantité de progrès, ou quantitas progressus, être appelée par les mécaniciens modernes « projection de la quantité de mouvement ».
    - Dugas, 1954, p. 482 : « Cette quantité de progrès ne diffère pas de la somme des quantités de mouvement orientées ... Elle est également proportionnelle à la vitesse du centre de gravité ».
  137. Dugas, 1954, p. 481 : « Il faut se garder de confondre l'absolu au sens de Leibniz qui, dans sa pensée, se réfère à ce qu'il doit y avoir d'intrinsèque dans les corps, avec les absolus newtoniens : temps et espace ».
  138. Sur la dissipation de la force :
    - Leibniz : « On m'objecte que deux corps concourant entre eux perdent de leur force. Je réponds que non. II est vrai que les tous la perdent par rapport à leur mouvement total, mais les parties la reçoivent, étant agitées intérieurement par la force du concours ou du choc » (Cinquième lettre à Clarke, § 99 ; Gerhardt, Phi 7, p. 414).
    - À comparer avec Rankine : selon l'hypothèse de l'agitation moléculaire « la quantité de chaleur est la force vive des révolutions ou oscillations moléculaires » (On the hypothesis of molecular vortices, 1851 ; lire en ligne).
    - Louis Couturat, Le système de Leibniz d'après M. Cassirer, Revue de Métaphysique et de Morale, t. 11, janvier 1903, p. 89 (lire en ligne).
    - Jammer, Concepts of Force, p. 167 sq.
  139. Darrigol, 2001, p. 287.
  140. Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini, 1962, PUF, p. 265.
  141. Rankine, On the general law of the transformation of energy, 1853 (lire en ligne).
  142. D'Alembert, Encyclopédie, p. 175 de l'art. Dynamique : «  Il me semble que ce principe réduit en effet tous les problèmes du mouvement des corps à la considération la plus simple, à celle de l’équilibre. » (lire sur Wikisource). — Voir aussi art. Force : « j’ai donné le premier dans mon traité de Dynamique une méthode générale et directe pour résoudre toutes les questions imaginables de ce genre, sans y employer le principe de la conservation des forces vives » (lire sur Wikisource, p. 115).
  143. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 219.
    - D'Alembert, Encyclopédie, art. Dynamique : « Le principe général de la Dynamique prise en ce sens (au sens du principe de D'Alembert), est que le produit de la force accélératrice ou retardatrice par le temps est égal à l'élément de la vitesse ; la raison qu'on en donne est que la vitesse croît ou décroît à chaque instant, en vertu de la somme des petits coups réitérés que la force motrice donne au corps » (lire sur Wikisource, p. 174).
  144. Pierre Sagaut, Introduction à la pensée scientifique moderne, p. 203 (en ligne).
  145. Gueroult, 1967, p. 98.
  146. « On doit savoir qu'aux corps aucune force nouvelle n'est communiquée en réalité, mais que seulement une force existante en eux est déterminée ou modifiée par d'autres. Et lorsqu'un corps en rencontre un autre, il le pousse en déterminant la force élastique qui est en lui et qui est issue d'un mouvement intérieur comme cela est tout à fait visible quand deux ballons également gonflés et doués d'égale vitesse se rencontrent ; en effet, ils reviennent au repos en vertu du choc et reprennent ensuite le mouvement grâce à la force élastique qui est en eux » (lettre à des Bosses citée par Dugas, 1954, p. 163).
  147. Première lettre de Leibniz à Mariotte, 1673 : « ce grand principe du Ressort, qui est la cause véritable de tous les phénomènes du choc des corps, et qui m'était tombé dans la pensée, sans avoir la moindre communication ni avec vous ni avec Monsieur Wallis, qui en a parlé publiquement le premier... » (cité par Michel Fichant, Leibniz lecteur de Mariotte, Revue d'histoire des sciences, 1993-4, p. 336).
    - Wallis, commentant l’Hypothesis physica nova et la Theoria motus abstracti (1671) de Leibniz, lui donne son « assentiment complet » à l'idée que les corps « sont élastiques ; et que la réflexion vient du ressort » (cité par Fichant, id., p. 337.
  148. « les changements naturels des monades viennent d'un principe interne, puisqu'une cause externe ne saurait influer dans son intérieur » (Monadologie, § 11 ; lire sur Wikisource).
    - Discours de Métaphysique, 1686, § 14 (lire sur Wikisource).
  149. Leibniz, deuxième Essay de Dynamique, p. 230.
  150. Poincaré, 1908, p. 7 ; il conclut : « On ne pouvait exprimer plus clairement l'hypothèse qui a été à l'origine de la Théorie mécanique de la chaleur. »
    À comparer avec Joule : « Chaque fois que la force vive est apparemment détruite, se produit un équivalent qui ensuite peut être reconverti en force vive. Cet équivalent est la chaleur » (Joule, On Matter, Living Force and Heat).
  151. John Locke, Essay Concerning Human Understanding : « Heat is a very brisk agitation of the insensible parts of the object, which produces in us that sensation from whence we denominate the object hot; so what in our sensation is heat, in the object is nothing but motion » (lire en ligne ; en français).
    - L'identification de la chaleur à du mouvement, aussi présente chez Boyle, reviendra avec Clausus (1850), après la parenthèse de la théorie du calorique ou matérialité de la chaleur introduite par Joseph Black puis Lavoisier (1770).
  152. Lettres de Huygens à Leibniz : 4 février (au sujet de la chaleur dans les métaux et autres ... le mouvement rapide de la matière très subtile) et 11 juillet 1692 (la rondeur des gouttes vient du mouvement rapide de quelque matière qui circule au dedans).
  153. Gerhardt, Math 6, pp. 123, 125, 199 ; Phi 2, p. 153 sq. (éd. Berlin, II-3 N.194) ; Phi 3 p. 43-51 ; Phi 4 pp. 164 (éd. Berlin, II-1 N.11), 254 (éd. Berlin, III-2 N.42).
    - (en) Gideon Freudenthal, Perpetuum mobile : The Leibniz-Papin controversy, Studies in history and philosophy of science, 33, 2002, p. 581 sq. (lire en ligne).
  154. Gueroult, 1967, p. 96. En note il donne les références au Journal des Savants, à Huygens et à Lagrange, qui utilisent le même argument.
  155. Lubet, 2004, p. 120, commentant son mémoire Sur la conservation de la force, 1847.
  156. La Science et l'Hypothèse, p. 157.
  157. TLFi, art. Dynamique, étymologie : « 1692 mécan. science dynamique “science des forces ou puissances qui meuvent les corps” » (citation de Leibniz dans sa lettre à Pellisson).
    - Michel Fichant, De la puissance à l'action : la singularité stylistique de la Dynamique, Revue de métaphysique et de morale, janvier-mars 1995, p. 50 (lire en ligne).
  158. Leibniz, Principes fondamentaux, p. 59.
  159. Gerhardt, Math 6, p. 281.
    - Andrea Costa, Enrico Pasini, L’édition critique de la Dynamica de potentia seu de legibus naturæ corporeæ de G. W. Leibniz, Revue d'histoire des sciences, 2019-1, t. 72, p. 137-161 (lire en ligne).
  160. Lettre à Pellisson : « j'établis une nouvelle science que j'appelle la dynamique... » (Œuvres de Leibniz, par Foucher de Careil, t. 1, 1859, p. 158 ; lire en ligne).
  161. Schwartz, 2017, « En une décennie allant de la fin des années 1680 à 1700, Leibniz rédige une série de fragments et d’opuscules traitant de la force et du mouvement, dont les principaux sont le Phoranomus et la Dynamica, rédigés en Italie en 1689, puis de retour à Hanovre, les Animadversiones (1692), le premier Essai de dynamique (1692), le Specimen Dynamicum (1695), et l’Essai de Dynamique vers 1700 ».
  162. Specimen dynamicum : Gerhardt, Math 6, p. 234 sq. ; (en) Leroy Loemker, p. 435.
    - Dugas, 1954, p. 489, commentaire complet sur le Specimen dynamicum.
  163. Pellisson explique les réticences de l'académie dans sa lettre à Leibniz du 19 octobre 1692 : « Mais elle craindra de s'expliquer. Elle n'est pas d'accord avec elle-même ; une partie de ceux qui la composent condamnent tout ce qu'ils n'entendent pas ; les autres, par une jalousie ridicule de leur propre gloire, s'offensent qu'on prétende leur enseigner quelque chose qu'ils ne gravent pas... » (Œuvres de Leibniz, par Foucher de Careil, t. 1, 1859, p. 322 (lire en ligne).
  164. Notamment l'Essai anagogique dans la recherche des causes.
  165. À Johann Bernoulli, Denis Papin, Burcher de Volder et Christian Wolff (Rey, Diffusion de la Dynamique).
    - Dugas, 1954, p. 490.
  166. Schwartz, 2017, « en particulier dans De la réforme de la philosophie première (1694), le Nouveau Système de la nature (1695) et le De ipsa natura (1698) ».
  167. Christian Wolf, Principia dynamica (Académie des sciences de Saint-Petersboug, 1728) ; Cosmologia generalis, II, ch. 4 (Francfort et Leipzig, 1731).
    - Rey, Diffusion de la Dynamique.
    - Jean Ecole, Cosmologie wolffienne et dynamique leibnizienne : Essai sur les rapports de Wolff avec Leibniz, Études philosophiques, janvier 1964 (en ligne).
  168. ,Dictionnaire de Trévoux, 1771, art. Dynamique.
    - Christophe Schmit, Mécanique, Statique, Dynamique, op. cité, p. 235.
  169. Encore en 1748 le traité de Maclaurin nie la conservation de m·v2.
    - Sur l'exagération de la traduction des Principia de Newton par l'énergétiste Tait en 1867, et la difficulté de trouver une définition du travail ni un énoncé du principe de conservation dans les § 39 et 40 du livre 1 des Principia, voir Cohen & Whitman, A new translation of Newton's Principia, Univ. of California Press, 1999, p. 119 (lire en ligne).
  170. D'Alembert, Traité de dynamique, p. xxiij : le mot Dynamique signifie « la Science du Mouvement des Corps, qui agissent les uns sur les autres d’une manière quelconque ».
  171. Dugas, 1954, p. 348.
  172. Newton (Principia, Livre I, Définition VIII) : « je me sers indifféremment des mots d'impulsion, d'attraction ou de propension quelconque vers un centre ; car je considère ces forces mathématiquement et non physiquement ; le Lecteur doit se garder de croire que j'aie voulu désigner par ces mots une espèce d'action, de cause ou de raison physique, et lorsque je dis que les centres attirent, lorsque je parle de leurs forces, il ne doit pas penser que j'aie voulu attribuer aucune force réelle à ces centres que je considère comme des points mathématiques. »
  173. Alexandre Koyré, Études galiléennes, Hermann, Paris, 1966, p. 103.
  174. Dugas, 1954, p. 349.
  175. The Plan of the French Encyclopaedia, Londres, 1752 (lire en ligne).
    - Dictionary of arts and sciences, 1763 (lire en ligne).
    - Samuel Clark (professeur de mathématiques), An Easy Introduction to the Theory and Practice of Mechanics, 1764 (lire en ligne).
  176. D'Alembert, Traité de dynamique ch. 4, § 154, p. 169.
  177. Pierre Costabel, De quelques embarras dans le Traité de dynamique, Dix-huitième Siècle, no 16, 1984, p. 46 (lire en ligne).
  178. Christophe Schmit, D’Alembert et la dynamique : Contexte et originalité, Revue de métaphysique et de morale, 2017/1, no 93, p. 19-30 (lire en ligne)
  179. Dugas, Histoire de la mécanique, Éditions du Griffon, (présentation en ligne), p. 238 sq..
  180. Anne-Lise Rey - Le leibnizo-newtonianisme : la construction d'une philosophie naturelle complexe dans la première moitié du 18e siècle, Dix-huitième Siècle, 2013/1, no 45, p. 115-129 (lire en ligne).
  181. Théorie de la philosophie naturelle pour une unification des forces de la nature, Vienne, 1758 (en latin) : « un système à mi-chemin entre celui de Leibniz et celui de Newton » (cité par Jammer, Concepts of Force, p. 178).
  182. Lazare Carnot, Essai sur les machines en général, 1783 (lire en ligne) ; p. 39 Carnot choisit le principe de la conservation des forces vives comme point de départ à partir duquel les propositions de la science des machines peuvent se déduire de la façon la plus naturelle.
    - Joseph Montgolfier, Mémoire sur la possibilité de substituer le bélier hydraulique à l'ancienne machine de Marly, 1802, p. 296, 290 : « La Force a un prix » (lire en ligne).
    - Marc Seguin, De l'influence des chemins de fer, 1839 (lire en ligne).
    - Pierre Costabel, La Corrélation des forces physiques en France et en Angleterre, et la réclamation de Marc Seguin en 1847, History and Technology, août 1988.
    - Gustave-Adolphe Hirn, Recherches sur l'équivalent mécanique de la chaleur, Colmar, 1858 (lire en ligne).
  183. John Smeaton, voir ci-dessous.
    - Rumford, An Experimental Enquiry Concerning the Source of the Heat which is Excited by Friction, 1798 (en).
    - William Hyde Wollaston, On the Force of Percussion, 1805.
    - Peter Ewart, On the measure of moving force, 1813.
  184. Jean-Victor Poncelet, Cours de mécanique appliquée aux machines, 1826 (p. 4-5 de l'édition publiée par M. X. Kretz, lire en ligne).
    Avant de définir le kilogrammètre prendre pour unité de travail 1 kilogramme, élevé à 1 mètre de hauteur ») Poncelet nomme, comme ayant utilisé la force « PH » (masse multipliée par hauteur), et réfère à Smeaton, Carnot, Monge, Montgolfier, Hachette, Navier, Coriolis, Dupin.
  185. Robert d'Haëne, La notion scientifique de l'énergie, son origine et ses limites, Revue de Métaphysique et de Morale, 1967, no 1, p. 35-67 (lire en ligne).
  186. La science et l'hypothèse, p. 118.
  187. L. de Broglie, Recherches, p. 81.
  188. Jammer, Concepts of Force, p. viii et 241 sq. « analyse la tendance moderne à éliminer le concept de force du champ conceptuel de la physique ».
  189. La Science et l'Hypothèse, p. 110 (ch. 6).
  190. Dans la République des Lettres : septembre 1686, après un résumé par Leibniz, l'abbé Catelan dénonce un paralogisme . – février 1687 : réplique de Leibniz . – juin 1687 : contre-attaque de Catelan . – septembre 1687 : réponse de Leibniz .
    - Montucla, Histoire des mathématiques, t. 3, p. 629 : De la question des forces vives (lire en ligne).
    - Dugas, 1950, III. ch 2 : Querelle des forces vives.
    - Dugas, 1954, p. 477.
    - Gueroult, 1967, p. 237.
    - Costabel, 1984, La question des forces vives.
  191. Christophe Schmit, D’Alembert et la dynamique : Contexte et originalité, Revue de métaphysique et de morale, 2017/1, no 93, p. 19-30 : « D’Alembert privilégie une tout autre conception où cette science s’appuierait sur “aucune métaphysique mauvaise ou obscure” et ne ferait usage “ni des actions ni des forces” ... une analyse de la dynamique fondée sur les liaisons des systèmes ... D’Alembert ne voit pas d'inconvénient à la coexistence de ces deux mesures » (lire en ligne).
  192. Gueroult, 1967, p. 96.
  193. Geneviève Guitel, Pierre Costabel, Leibniz et la dynamique : les textes de 1690, Annales, 1963, vol 18, no 2, p. 393-395 (lire en ligne).
  194. Lettre à Pellisson, juin 1691 : « dans la nature des corps, outre la grandeur et le changement de la grandeur et de la situation, c'est à- dire outre les notions de la pure géométrie, il faut mettre une notion supérieure, qui est celle de la force par laquelle les corps peuvent agir et résister » (lire en ligne).
    - Lettres au Journal des savants : Sur la question si l’essence du corps consiste dans l’étendue (sur Wikisource : 18 juin 1691 et 5 janvier 1693).
    - Anne-Lise Rey, La dynamique de Leibniz : Un autre visage de la science (en ligne) : « Descartes considérait en effet que le mouvement d’un corps ne pouvait résulter que de l’action mécanique d’un autre corps exercé sur le premier, privilégiant ainsi le recours à une causalité strictement externe et définissant le corps par la seule étendue. »
  195. Alexandre Koyré : la science de Descartes, le « Cosmos, elle le brise, le détruit, l'annihile en ouvrant à sa place l'immensité sans bornes de l’espace infini (p. 29) ... cet espace infini (qui) n'est justement qu'un espace irréel, qui n'existe que dans notre esprit (p. 99) » (Entretiens sur Descartes, Brentanos, 1944, p. 29 et p. 99 ; réédité par Gallimard, 1962, à la suite de Introduction à la lecture de Platon).
  196. Anne-Lise Rey, op. cité : Leibniz « propose corrélativement de redéfinir le corps comme une entité douée d’une force interne. »
  197. Lettre sur la question Si l'essence du corps consiste dans l'étendue (Journal des Savants, 18 juin 1691 ; sur Wikisource).
    - Joseph Moreau, Examen de la philosophie de Descartes, 1971, traduction en français d'un exposé particulièrement net de Leibniz datant de 1702 (lire en ligne).
  198. « Ayant tâché d’approfondir les principes mêmes de la mécanique, pour rendre raison des lois de la nature que l’expérience faisait connaître, je m’aperçus que la seule considération d’une masse étendue ne suffisait pas, et qu’il fallait employer encore la notion de la force, qui est très intelligible, quoiqu’elle soit du ressort de la métaphysique » (Système nouveau de la nature, p. 636, lire sur Wikisource).
  199. D'Alembert dans l'Encyclopédie, art. Action : « c’est embrouiller cette idée que d’y joindre celle de je ne sais quel être métaphysique, qu’on imagine résider dans le corps, et dont personne ne saurait avoir de notion claire et distincte. C’est à ce même malentendu qu’on doit la fameuse question des forces vives. »
  200. D'Alembert, cité par Christophe Schmit, Le Traité de dynamique de D'Alembert, § 2.1.
  201. D'Alembert, Traité de dynamique, p. XXI : « comme nous n’avons d’idée précise et distincte du mot de force, qu’en restreignant ce terme à exprimer un effet, je crois qu’on doit laisser chacun le maître de se décider comme il voudra là-dessus ; et toute la question (des forces vives) ne peut plus consister, que dans une discussion Métaphysique très futile, ou dans une dispute de mots plus indigne encore d’occuper des Philosophes ».
  202. Christophe Schmit, Le Traité de dynamique de D'Alembert, § 2.1.
    - Véronique Le Ru, La Crise de la substance et de la causalité. Des petits écarts cartésiens au grand écart occasionaliste, Paris, CNRS, 2003, p. 183.
  203. Leibniz : « Ce qui a contribué le plus à confondre la force vive avec la quantité de mouvement, est l'abus de la doctrine de la Statique » (Gerhardt, Math 6, p. 218).
    - Lagrange, 1788, p. 179 : Le principe de D'Alembert « réduit toutes les lois du mouvement des corps à celles de leur équilibre, et ramène ainsi la Dynamique à la Statique. »
  204. Pierre Costabel, En relisant “les Principes mathématiques de la philosophie naturelle” : « La Mechanica rationalis est ainsi bien différente de la Dynamique au sens de Leibniz, car dans cette perspective la question de savoir si la force est réelle ou non, si elle est une notion première ou non, n'a pas à être posée » (Revue de Métaphysique et de Morale, oct-déc. 1968, no 4, p. 487, lire en ligne).
  205. D'Alembert, Traité de dynamique, p. xx/xx du Discours préliminaire.
  206. (en) Florian Cajori, A history of physics in its elementary branches, New York, 1899 : « Si nous considérons le temps, l'efficacité d'un corps en mouvement varie en raison de sa vitesse. Un corps lancé verticalement vers le haut avec une vitesse double s'élève deux fois plus longtemps. Si on considère la distance, l'efficacité varie en raison du carré de la vitesse. Un corps lancé verticalement vers le haut avec une vitesse double s'élève quatre fois plus haut » (lire en ligne, p. 52).
  207. D'Alembert, Encyclopédie, p. 903 de l'art. Flux et reflux : « La meilleure façon de philosopher en Physique, c'est d'expliquer les faits les uns par les autres... Il ne nous est guère permis d'aller plus loin, les causes des premiers faits nous étant inconnues » (lire sur Wikisource).
  208. Lubet, 2004, p. 121.
  209. Euler, De la force de percussion et de sa véritable mesure, 1745 (lire en ligne).
  210. Cité par Lazare Carnot, Principes fondamentaux de l'équilibre et du mouvement, Paris, 1803, p. xiii (lire en ligne).
  211. Leibniz, De la nature en elle-même, p. 207.
    Voir aussi son essai De la réforme de la philosophie première, et de la notion de substance : « la lumière et la certitude sont plus nécessaires en métaphysique qu’en mathématiques, parce que les objets mathématiques portent avec eux leurs critères de contrôles et leurs confirmations, qui sont la principale cause de leur réussite, mais en métaphysique nous sommes privés de cet avantage. »
  212. La Science et l'Hypothèse, p. 158.
  213. Robert Mayer, Bemerkungen über die Kräfte der unbelebten Natur (Remarques sur la Force de la nature inanimée), Annalen der Chemie und Pharmacie, juillet-décembre 1862, no 42-2, p. 233–240 (lire en ligne).
  214. Principes fondamentaux de l'équilibre et du mouvement, p. xvj.
  215. Albert Einstein et Leopold Infeld, L'évolution des idées en physique, traduit de l'anglais par Maurice Solovine, Flammarion, 1983, p. 228, 186, 133, 243.
  216. L. de Broglie, Recherches, p. 22.
  217. L. de Broglie, Recherches, p. 15, et passim : « singularité ».
  218. Aristote, Physique, I, 1.
  219. Jammer, Concepts of Force, p. 241.
  220. Jammer, Concepts of Force, p. 242 ; tous ses ch. 11 et 12 traitent de la critique moderne du concept de Force.
  221. Michel Fichant, Mécanisme et métaphysique : le rétablissement des formes substantielles (1679), § 5 (lire en ligne).
  222. Débats dans le Journal des savants suite à l'article Brevis demonstratio.
    - Correspondance avec Leibniz (Gerhardt, Phi 1, p. 321-361).
  223. Pellisson, De la tolérance des religions, lettres de M. de Leibniz et réponses de M. Pellisson, Paris, 1692 : « textes où les savants trouveront comme un essai de quelques découvertes considérables que M. Leibniz croit avoir faites en Physique, en Métaphysique et en Géométrie » (lire en ligne).
    - Correspondance avec Leibniz, Œuvre de Leibniz, par Foucher de Careil, t. 1, Paris, Didot, 1859 (lire en ligne).
  224. Ernst Gerland (dir.), Leibnizens und Huygens' Briefwechsel mit Papin, 1881 (lire en ligne à partir de la p. 187).
    - Correspondance Leibniz-Papin dans l'édition de Berlin :
    Bd. III, 6A (table à partir p. XII) et Bd. III, 6B (index p. 830).
    - (la) Acta eruditorum de 1691, Argument de Papin : Mechanicorum de viribus motricibus sententia, asserta adversus Cl. G.G. Leibnitii objectiones
    et réponse de Leibniz : De legibus naturae....
  225. Correspondance avec Varignon
    - (la) Correspondance avec Leibniz qui, entre les 18 juin 1695 et 28 janvier 1696, le convainc de la vérité de la force vive (Gerhardt, Math 3, p. 188-238).
    - Discours sur les lois de la communication du mouvement, 1724.
    - Autobiographie (sur Wikisource, p. 126).
  226. et  : communications à l'Académie sur les vitesse et accélération instantanées. Édition posthume : Nouvelle mécanique, ou Statique, dont le projet fut donné en 1687, 1725 (lire en ligne).
    - Michel Blay, Critique de l’histoire des sciences, CNRS, 2017, p. 194 sq ; La Naissance de la mécanique analytique, P.U.F., 1992.
    - Maximilien Marie, § Varignon dans Histoire des sciences mathématiques et physiques, p. 120 (lire en ligne).
  227. Christian Leduc, Maupertuis entre moindre action et force vive (en ligne), 2016 : « De Mairan lut le résultat de ses travaux dès 1719, mais les publia ultérieurement en deux parties sous le titre Recherches physico-mathématiques sur la réflexion des corps, le premier mémoire à l’année 1722, le deuxième à l’année 1723. Seul ce dernier discute de la position de Leibniz : Histoire de l’Académie royale des sciences, Paris, Durand, année 1723, p. 381-384 ».
    - de Mairan, Estimation et la mesure des forces motrices des corps, 1728.
    - Lettre de M. de Mairan à Madame du Chatelet sur la Question des Forces Vives, 1741 (lire en ligne).
    - O. Bruneau, I. Passeron, Dortous de Mairan, un physicien distingué, Revue d’Histoire des Sciences, 2015, t. 68, p. 259-279.
  228. Louville, Démonstration d’un principe de Mechanique, qui est que la force des Corps en mouvemens, sont entre elles en raison composée de leur masses et de leurs vitesses, Procès-verbaux de l’Académie Royale des Sciences, 1721, t. 40, f° 43v-f°44v.
    - Cité par Christophe Schimt, Sur l’origine du Principe général de Jean Le Rond D’Alembert, p. 24 (lire en ligne).
  229. Louville, Remarques sur la question des forces vives (?).
  230. Wolff, Principia dynamica publiés en 1728 dans les Mémoires de l’académie de St-Pétersbourg, 1728.
    - Cosmologia generalis, section II, ch. 4, sur les lois du mouvement, 1731.
  231. Rey, Diffusion de la Dynamique, La Correspondance entre Leibniz et Wolff..
  232. Lettre à James Jurin de .
  233. (en) Andrea Rusnock, Correspondence of James Jurin, 1684-1750, Rodopi, coll. « Clio Medica Series », 1996, p. 41 (ISBN 9042000473 et 9789042000476) : « Cramer, convaincu de la justesse du concept de vis viva, chercha à modifier l'opinion de Jurin. »
  234. Pierre Costabel, s' Gravesande et les forces vives, dans Mélanges Alexandre Koyré, vol. I, 1961, p. 117.
    - Gravesande, Remarques sur la force des corps en mouvement, et sur le choc, 1729 dans le Journal littéraire de La Haye, vol. 13, p. 196 ; réédité dans Œuvres philosophiques et mathématiques de M. G. J.'s Gravesande, rassemblées par Jean Nicolas Sébastien Allamand, 1774, p. 251.
  235. Fonteneau & Viar, Travail, force vive et fatigue dans l’œuvre de Daniel Bernoulli, 2011 (lire en ligne).
    - D. Bernoulli, Hydrodynamica, sive De viribus et motibus fluidorum commentarii, Strasbourg, 1738.
  236. Marquise du Châtelet, Institutions de Physique, 1740 (lire en ligne).
    - Réponse de Mme la Marquise Du Chastelet à la lettre que M. de Mairan, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences, lui a écrite le sur la question des forces vives, 1741.
    - (en) Ruth Hagengruber, Emilie du Châtelet between Leibniz and Newton : The transformation of metaphysics, Springer, 2011, p. 1–59 (ISBN 978-94-007-2074-9 et 978-94-007-2093-0).
  237. D'Alembert, Traité de dynamique.
    - Costabel, De quelques embarras dans le “Traité de dynamique” de D'Alembert, Dix-huitième Siècle, no 16, 1984, p. 39-46 (lire en ligne).
    - Françoise Balibar, Les mots et les lettres de la physique dans Dominique Rousseau et al., Le temps des savoirs, no 1, (La dénomination), Paris, Odile Jacob, 2000, p. 94.
  238. Pierre Costabel, Le “De viribus vivis” de R. Boscovich ou De la vertu des querelles de mots, Archives internationales d'histoire des sciences, vol. 14, 1961, p. 3-12.
  239. Divers articles des Philosophical Transactions of the Royal Society, dont :
    - A short account of Dr. Jurin's ninth and last dissertation De vi motrice (Bref compte rendu de la neuvième et dernière dissertation du Dr Jurin au sujet de la force motrice), 1740, 41, p. 607-610 ;
    - A Letter from James Jurin... concerning the action of springs, 1744, vol. 43, p. 46-71 ;
    - An inquiry into the measure of the force of bodies in motion : With a proposal of an experimentum crucis, to decide the controversy about it, 1744, vol. 43, p. 423-440 ;
    - Principia dynamica, sive Principia mechanices metaphysica,1746, vol. 44, p. 103-124.
  240. (en) Desaguliers, A course of experimental philosophy, vol. 2, 1744, consacre une cinquantaine de pages à la controverse.
    - (en) L. L. Laudan, The Vis viva Controversy, a Post-Mortem, Isis, vol. 59, no 2, été 1968, p. 130-143 (lire en ligne).
  241. Maupertuis, Accord de différentes lois de la nature qui avaient jusqu'ici paru incompatibles, Mémoires de l'Académie des sciences de Paris, 1744, p. 417-426 : « le chemin qu'elle [la lumière] tient est celui par lequel la quantité d’action est la moindre » (lire en ligne).
    - Gueroult, 1967, Note sur le principe de la moindre Action chez Maupertuis.
    - Christian Leduc, Maupertuis entre moindre action et force vive, 2016 (lire en ligne).
  242. Euler, De la force de percussion et de sa véritable mesure, Académie Royale des Sciences de Berlin, 1745, p. 21 (en ligne).
  243. Boscovich, De viribus vivis (Sur les forces vives), Rome, 1745.
    - Theoria philosophiae naturalis, 1763, p. 137.
  244. Première dissertation philosophique de Kant : Pensées sur la véritable évaluation des forces vives (en allemand : Neue Schätzung der lebendigen Kräfte als das wahre Kräftenmaß der Natur darlegt, soit Nouvelle estimation des forces vives comme véritable mesure de la force que la nature présente ; lire en ligne).
    - Jammer, Concepts of Force, p. 178 sq.
  245. Remarques sur le principe de la conservation des forces vives pris dans un sens général, Académie royale des sciences de Berlin, vol. 4, 1750, p. 356 sq. (lire en ligne).
  246. Maclaurin, An account of Sir Isaac Newton's philosophical discoveries (lire en ligne ; traduction française sous les auspices de De Mairan : Exposition des découvertes philosophiques de M. le chevalier Newton, Paris, 1749 (lire en ligne).
  247. (en) Atwood, On the momentum of bodies in motion, ch. 9 de Treatise on the rectilinear motion and rotation of bodies, p. 356 (en ligne).
  248. (en) Smeaton, An experimental examination of the quantity and proportion of mechanic power necessary to be employed in giving different degrees of velocity to heavy bodies from a state of rest, Philosophical Transactions, vol. 66, 1776 (date de la lecture à la Royal Society), p. 450-475 (lire en ligne).
  249. Carnot, Essai sur les machines en général, 1783 (lire en ligne).
    - Principes généraux de l’équilibre et du mouvement, 1803 (lire en ligne).
    - Dugas, 1950, Histoire de la mécanique, III-10, Mécanique de Lazare Carnot.
    - Jammer, Concepts of Force, p. 214 sq.
  250. (en) Wollaston On the force of percussion, (lire en ligne).
  251. (en) On the measure of moving force, Memoirs of the literary and philosophical society of Manchester, 2e série, vol. 2, p. 105–258.
  252. Coriolis, Sur une nouvelle dénomination et sur une nouvelle unité à introduire dans la dynamique, Académie des sciences, août 1826.
    - Mémoire sur le principe des forces vives dans les mouvements relatifs des machines, 1831 (Journal de l'École polytechnique, septembre 1832, p. 268-302 ; lire en ligne).
  253. Mayer, Sur l’évaluation qualitative et quantitative de la chaleur (1841, non publié) ; Remarques sur les forces de la Nature inanimée ((de) Bemerkungen über die Kräfte der unbelebten Natur), 1842, Justus Liebigs Annalen der Chemie, 42/2, 1842, p. 233–240 (lire en ligne).
  254. Joule, On Matter, Living Force and Heat.
    - Joule, On the mechanical equivalent of heat, 1849 (lire en ligne).
    - E. A. Davis (dir.), Science In The Making : Scientific Development ss Chronicled Historic Papers in the Philosophical Magazine, vol. 1, p. 275 ; p. 275 pour l'identification entre « mechanical power » et « vis viva ».
  255. HelmholtzDie Erhaltung der Kraft (La Conservation de la Force), Société de physique de Berlin, 1847 (lire en ligne). En français Mémoire sur la conservation de la force, précédé d'un exposé élémentaire de la transformation des forces naturelles, Masson, 1869 (lire en ligne).
    - Helmholtz, Sur la thermodynamique des phénomènes chimiques, 1882 (https://hal.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/238272/filename/ajp-jphystap_1884_3_396_0.pdf en ligne]).
  256. Clausius, Ueber die bewegende Kraft der Wärme und die Gesetze, welche sich daraus für die Wärmelehre selbst ableiten lassen (Sur la force motrice de la chaleur et les lois qui peuvent en être déduites pour la théorie même de la chaleur), Annalen der Physik, 1850 (lire en ligne).
    - Mechanische Wärmetheorie, 1859 lire en ligne) ; en français Théorie mécanique de la chaleur (lire en ligne).
  257. Costabel, 1960 précise les dates, notamment en réfutant celle de Gerhardt : 1691, pour le deuxième essai, car le texte évoque la conversion de Malebranche aux forces vives qui a lieu en 1698.
  258. Belaval, 1969, p. 177.
  259. Gerhardt, Phi 4, p. iii : « Sans titre, contenant le début d'un traité de Leibniz sur la philosophie de Descartes ». Le traducteur titre : « Examen de la philosophie de Descartes », ce qui est réducteur.
  260. Selon Gerhardt : Cette « lettre est écrite par Leibniz. Il est également prouvé, avec une probabilité proche de la certitude, qu’elle était adressée à Varignon » et non à Jakob Hermann (lire sur Wikisource).

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