Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (sigle : FSSPX), de tradition catholique nommée à l'origine Fraternité des apôtres de Jésus et Marie[1], est une société de prêtres traditionalistes, sans statut canonique au sein de l'Église catholique avec laquelle elle maintient des relations complexes[2]. Son but est « le sacerdoce et tout ce qui s'y rapporte »[3] (principalement, de former des prêtres et de tenir des séminaires). Elle a son siège à Menzingen, dans le canton de Zoug (Suisse)[4].
Pour les articles homonymes, voir Pie X (homonymie).
Fondation |
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Type | |
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Mouvement |
Traditionaliste ou Intégriste, selon les points de vue |
Objectif |
Célébration des sacrements selon la forme tridentine du rite romain, maintien de la doctrine telle que comprise jusqu'au concile Vatican II, spiritualité romaine et mariale montfortaine |
Siège |
Fondateur | |
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Supérieur général |
Davide Pagliarani (depuis ) |
Site web |
Fondée le , cette société, dont les statuts avaient été reconnus et approuvés par l’évêque diocésain de Fribourg en 1970 à titre de « pieuse union », perd sa reconnaissance canonique par l'Église catholique en 1975. La décision de son fondateur, Marcel Lefebvre, d'ordonner des prêtres sans permission du Saint-Siège lui vaut d’être sanctionné la même année par la suspense a divinis. Il est frappé d’excommunication latae sententiae en 1988, lorsqu’il consacre quatre évêques sans permission du pape et contre l'interdiction formelle de ce dernier.
Selon le cardinal Castrillón Hoyos, chargé à l'époque des relations avec la FSSPX, la consécration sans mandat papal ne constitue pas un schisme, tandis que le pape Benoît XVI souligne en 2009 « le danger d’un schisme »[5].
Si Marcel Lefebvre et ses disciples se considèrent comme « traditionalistes », pour beaucoup, ainsi que l'explique Émile Poulat, le mouvement est l'incarnation de l’« intégrisme »[6], dans un débat sémantique qui n'est pas tranché[7]. Par ailleurs, les liens de la Fraternité avec l'extrême droite sont « notoires » en France[8] et en Belgique[9]. Plusieurs actions de ses membres, voire de ses institutions, ainsi que des prises de position de ses dirigeants, ont suscité la polémique.
Des négociations avec le Saint-Siège amènent Benoît XVI à lever l'excommunication des évêques en 2009, sans que cela signifie le retour à la pleine communion de la FSSPX, qui doit reconnaître l'autorité du pape et du concile Vatican II[10]. Les contacts continuent au sein de la commission pontificale Ecclesia Dei, et, le , Bernard Fellay rencontre le pape François[11].
En 2016, dans sa lettre apostolique Misericordia et misera clôturant le jubilé de la Miséricorde, le pape François rend licite le sacrement de confession donné par les prêtres de la fraternité « jusqu'à ce que soient prises de nouvelles dispositions ». L'année suivante, il crée des dispositions pour assurer la reconnaissance catholique des mariages de la Fraternité « lorsqu’il n’y a pas d’autre prêtre qui puisse recevoir le consentement des mariés »[12]. En 2019, il supprime la commission Ecclesia Dei, considérant que les débats avec la FSSPX sont principalement de nature doctrinale.
Buts, droit et organisation
Buts
Aux termes de ses statuts[13], la FSSPX, a pour but « le sacerdoce et tout ce qui s'y rapporte et rien que ce qui le concerne », principes qui impliquent, entre autres, « d'orienter et réaliser la vie du prêtre vers ce qui est essentiellement sa raison d'être : le saint sacrifice de la Messe » tout en évitant « avec soin les erreurs modernes, en particulier le libéralisme et tous ses succédanés ». En pratique, cela sous-entend le maintien de la forme tridentine du rite romain et une critique virulente des « erreurs modernes ».
Droit canonique
Du point de vue du droit canonique de l'Église catholique romaine, si la FSSPX fut une œuvre d'Église entre 1970 et 1975, elle ne l'est plus directement aujourd'hui et ne reçoit de Rome aucune forme d'approbation ou de reconnaissance officielle en apparence. En effet, cette société de vie commune sans vœu fut approuvée par Charrière, évêque de Fribourg, et érigée dans son diocèse le ; le , le préfet de la Sacrée Congrégation pour les religieux, le cardinal Wright, signe un décret d'approbation des statuts de la Fraternité[14]. Cependant, une lettre de la Sacrée congrégation pour les institutions d'enseignement, signée d'une commission de trois cardinaux, fait savoir à Marcel Lefebvre, après que ce dernier ait été entendu du 13 février au 3 mars 1975[15], que sa déclaration du - ainsi que la « profession de foi » dénonçant « la Rome néo-moderniste et néo-protestante du concile Vatican II »[16] - est « en tous points inacceptable ».
Pierre Mamie, nouvel évêque de Fribourg, se voit reconnu le droit d'annuler le décret d'érection promulgué par son prédécesseur en 1970[17], ce qu'il fait par lettre le [16]. Un recours de Lefebvre est rejeté par le cardinal Staffa au nom du Canon 1556 et, le , après la consécration de trois prêtres à Écône, le pape Paul VI lui-même déclare qu’il fait siennes les conclusions de la commission cardinalice et ordonne l’entrée en vigueur immédiate de ses conclusions[17], réclamant la soumission de l'évêque récalcitrant. Le , Marcel Lefebvre est frappé de suspense a divinis[16] suivant le Canon 2279[18].
Par la suite, lors des consécrations d'évêques en 1988, Lefebvre, son cocélébrant Antônio de Castro Mayer, et les quatre nouveaux évêques sont excommuniés[19]. Néanmoins, à plusieurs reprises, le cardinal Castrillón Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei jusqu'en a indiqué dans les médias que la FSSPX était à l'intérieur de l'Église, mais qu'il lui manquait néanmoins « une plus parfaite communion ».
Pour sa part, la FSSPX considère que son retrait d'approbation prononcé en 1975 est juridiquement nul car entaché d'irrégularités[20].
Enfin du point de vue des pouvoirs politiques français, le Tribunal administratif de Paris estime que la FSSPX peut constituer une association cultuelle[21] indépendamment de savoir si « l'Église dont elle se réclame a exclu de ses rangs son président fondateur »[22].
Implantation géographique et développement
À ses débuts, la Fraternité Saint-Pie-X s’étend prioritairement en France où s’établit son premier district, le , sous la houlette de l’abbé Paul Aulagnier qui fonde les premiers prieurés au Pointet (Allier), à Lanvallay (Côtes-d’Armor) et à Suresnes (Hauts-de-Seine). Peu à peu, les prêtres ordonnés à Écône viennent prêter main-forte aux prêtres diocésains qui ont maintenu la liturgie traditionnelle et le catéchisme tels qu’il était dispensé avant le Concile. C’est le cas en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, occupée de manière irrégulière par des traditionalistes depuis 1977, où les abbés Michel Simoulin et Philippe Laguérie assistent François Ducaud-Bourget dès 1980. Au fil des ans, les prêtres de la Fraternité s’installent dans plusieurs églises, certaines leur étant confiées par les maires, tel Gaston Defferre qui met à leur disposition l'église Saint-Pie-X, rue du Tapis-Vert à Marseille[23]. La FSSPX dessert dans tout l’hexagone près de 200 lieux de culte, comme la collégiale de Thouars (Deux-Sèvres)[24], la chapelle du Bon-Conseil à Bordeaux (Gironde), ou la chapelle de l’ancien séminaire d’Amiens (Somme)[25]. Elle assure également l’aumônerie de Saint-Michel, près de Châteauroux (Indre)[26] ou de l’Étoile du Matin à Bitche (Moselle)[27].
En Bavière, où Lefebvre s’est rendu chaque année et où il a fondé le séminaire du Sacré-Cœur à Zaitzkofen (de)[28], la Fraternité Saint-Pie-X est présente depuis quarante ans. Elle y dessert des dizaines d’églises, comme à Bonn la chapelle de l’hôpital régional de Rhénanie, ou l'église Saint-Boniface d'Essen, et y a construit des édifices religieux comme l’église Saint-Pierre de Berlin. En Autriche, elle a son siège au château de Jaidhof, légué par Rosa Gutmann[29].
Selon la FSSPX elle-même, depuis 1975 le nombre de prêtres de la FSSPX croît chaque année pour atteindre près de 700 prêtres en 2022[30]. En 2019, la Fraternité Saint-Pie-X dessert 772 centres de messe répartis dans 72 pays, de l'Allemagne au Zimbabwe[31].
Le nombre de laïcs qui fréquentent les messes de la FSSPX est estimé entre 150 000 (Henri Tincq)[32] à 600 000 (FSSPX)[33], le cardinal Hoyos l'estimant en 2017 à « environ un demi-million de personnes »[34]. En réalité, ce chiffre est flou par nature, puisque certains fidèles viennent chaque dimanche quand d'autres viennent plus rarement, et que d'autres encore fréquentent à la fois des églises de la Fraternité et des églises où est célébré le rite sous la forme ordinaire. Une étude de 2013 indique que 49 % (15 % « la plupart du temps » et 34 % « de temps à autre ») des fidèles de la FSSPX en France seraient prêts à retourner dans leur paroisse territoriale s'ils y trouvaient la liturgie traditionnelle[35].
Par ailleurs, plusieurs communautés religieuses se sont agrégées à la Fraternité Saint-Pie-X au fil des ans, par attachement à la liturgie traditionnelle et pour conserver leurs constitutions telles qu’observées jusqu’aux réformes consécutives au concile Vatican II. C’est le cas de la Fraternité de la Transfiguration, des dominicaines enseignantes du Saint Nom de Jésus de Fanjeaux (Aude) et de Saint-Pré (Var) dont les religieuses – environ 250 – tiennent des écoles pour filles. Plusieurs communautés contemplatives se réclament aussi de la Fraternité Saint-Pie-X, comme les dominicaines d'Avrillé (Maine-et-Loire), les capucins et les clarisses de Morgon (Rhône), les bénédictins de Bellaigue (Puy-de-Dôme) ou les franciscaines du Trévoux (Finistère)[36].
Organisation
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X est une société de vie commune gouvernée par un supérieur général élu pour un mandat de douze ans. À la suite de Marcel Lefebvre (1970-1982) puis de l'abbé Franz Schmidberger (1982-1994), Bernard Fellay est élu une première fois en 1994, pour un mandat de 12 ans ; il est réélu pour un second mandat de 2006 à 2018. L'abbé Davide Pagliarani lui succède le .
Le supérieur général est assisté dans son gouvernement par les membres de son conseil où siègent les assistants généraux, également élus pour une période de douze ans, ainsi que le secrétaire général. En 2006, l'abbé Niklaus Pfluger est nommé premier assistant général, l'abbé Alain-Marc Nély deuxième assistant général et l'abbé Christian Thouvenot secrétaire général.
Le chapitre est une assemblée qui élit le supérieur général et ses deux assistants. En sont membres de droit[37] :
- le supérieur général et ses deux assistants ;
- les évêques membres de la Fraternité ;
- les anciens supérieurs généraux ;
- le secrétaire général et l'économe général ;
- les directeurs des six séminaires ;
- les supérieurs de districts géographiques ;
- les supérieurs de maisons autonomes ;
- les prêtres les plus anciens de la FSSPX, « dans la proportion d'un tiers des membres par office[37] ».
La Fraternité est organisée en 14 « districts », c'est-à-dire des pays ou groupes de pays où elle possède plus de 3 prieurés formés et en 6 « maisons autonomes », qui sont des districts en préparation. Ces districts sont sous la responsabilité d'un « supérieur ».
Elle assure la formation de ses futurs prêtres dans six séminaires[38], qui correspondent à son extension géographique :
- le séminaire Saint-Pie-X, à Écône en Suisse (fondé en 1971) est le plus ancien et le plus célèbre. Les cours y sont en français ;
- le séminaire Saint-Curé-d'Ars, à Flavigny-sur-Ozerain en France. Les futurs séminaristes d'Écône y font leur première année, les frères de la FSSPX y sont formés ;
- le séminaire Saint-Thomas-d'Aquin[39], à Dillwyn en Virginie. Il s'est d'abord tenu à Armada dans le Michigan (de 1974 à 1979) puis à Ridgefield (de 1979 à 1988) et à Winona (de 1988 à 2016). Les cours y sont en anglais ;
- le séminaire de la Sainte-Croix[40], en Australie. Il forme des séminaristes issus d'Asie, d'Océanie et d'Afrique. Les cours y sont en anglais ;
- le séminaire Notre-Dame-Co-Rédemptrice[41], à La Reja (Buenos Aires) en Argentine. Les cours y sont en espagnol ;
- le séminaire Cœur-Sacré-de-Jésus[42], à Zaitzkofen en Bavière. Les cours y sont en allemand.
Pour ce qui est des manquements au droit canonique, Fellay est depuis 2015 reconnu par Rome comme juge en 1re instance pour les membres de la FSSPX[43]. La Fraternité peut donc juger ses prêtres qui auraient commis des fautes graves, et ils peuvent ensuite faire appel devant les tribunaux romains.
La branche sacerdotale de la Fraternité Saint-Pie-X (prêtres, frères et séminaristes) reste la plus connue du grand public mais l'œuvre est composée de trois autres branches :
- les Sœurs de la Fraternité Saint-Pie-X ;
- les Sœurs oblates de Saint-Pie-X (fondées en 1982)[44]
- le Tiers-Ordre Saint-Pie-X (fondée en 1980)[45].
Le symbole de la FSSPX se lit ainsi : « deux cœurs entrelacés symbolisent l’union parfaite qui existe entre Jésus et Marie. Ils sont unis dans le plan divin de rédemption, dans leur charité pour Dieu et dans leur miséricorde pour les hommes[46] ».
Histoire des relations avec l'autorité romaine
Les débuts (1970-1988)
En 1969, à la demande de plusieurs séminaristes français, Marcel Lefebvre ouvre la maison Saint Pie X, route de la Vignettaz à Fribourg, afin d'y dispenser un enseignement catholique traditionnel. Puis, en 1970, il fonde, à Écône (Suisse), la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Les buts de cette fraternité sacerdotale sont « le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne ». Avec l'autorisation de Paul VI, l'institution est érigée canoniquement par Charrière, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg en tant que « pieuse union » pour une durée de trois ans ad experimentum renouvelables. De son côté, l'évêque de Sion l'autorise à fonder un séminaire à Écône.
Par la suite, Lefebvre continue de critiquer, plus ou moins violemment, la politique d'ouverture post-conciliaire, attaquant en particulier le dialogue inter-religieux auquel s'essaie l'Église catholique. Le , il publie un manifeste résumant ses positions :
« Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la Foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. […]
Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l'Église depuis dix-neuf siècles. […]
Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l'hérésie et aboutit à l'hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d'adopter cette Réforme et de s'y soumettre de quelque manière que ce soit. […]
C'est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l'étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures[47]. »
En conséquence, au printemps 1975, le nouvel évêque de Fribourg, Pierre Mamie, retire l'autorisation accordée par son prédécesseur[15] à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[48].
Malgré cela Lefebvre décide de continuer son action de formation de prêtres, et en il ordonne treize prêtres sans lettres dimissoires[N 1].
Le , Paul VI frappe Marcel Lefebvre d'une suspense a divinis[49] pour son opposition au concile Vatican II et son opposition aux réformes qui s'y rattachent[50] et la Fraternité est dissoute. En réponse, dans une interview au Figaro, Lefebvre décrit Vatican II comme « un concile schismatique »[51]. Et le , Lefebvre célèbre la « messe de Lille »[52].
Après cette première fêlure dans l'union avec Rome, Lefebvre et la Fraternité Saint-Pie-X choisissent de continuer leur action en formant des prêtres, ouvrant des lieux de culte dans tout le monde chrétien avec la volonté de « maintenir et perpétuer le sacrifice glorieux et expiatoire du Christ dans l'Église »[réf. nécessaire]. Peu à peu, la fraternité se dote d'une structure hiérarchique distincte et séparée de l'Église romaine[réf. nécessaire], dans le but de « maintenir la Sainte Église catholique et romaine, vouloir la continuer et la continuer par le Sacerdoce[53] ». En , l'abbé Paul Aulagnier crée le magazine Fideliter, organe de communication du district français de la Fraternité[54]. Dans un acte daté du , Lefebvre accorde à ses prêtres nombre de pouvoirs et facilités canoniques ou liturgiques, parmi lesquels, le « pouvoir » de dispenser de certains empêchements de Mariage et également des « pouvoirs » de Confirmer[55]. Le , Rome publie la lettre Quattuor abhinc annos[56] libéralisant sous certaines conditions la célébration de la forme tridentine du rite romain, sous la juridiction des évêques. La FSSPX, tout en se réjouissant de ce premier pas, reste très méfiante envers la hiérarchie diocésaine et demande une libéralisation générale des livres de 1962 ainsi qu'un statut juridique directement soumis au pape[réf. nécessaire]. En 1980, Lefebvre crée l'Institut universitaire Saint-Pie-X à Paris.
Lefebvre critique sévèrement la visite d'une synagogue par Jean-Paul II, ou les rencontres interreligieuses d'Assise en 1986. À l'occasion de cette rencontre, donnant lieu à des prières pour la paix mondiale, tous les représentants religieux présents avaient prié chacun leur Dieu. Pour la tradition catholique, cela peut sembler dire que « toutes les religions se valent », ce qui fut toujours condamné par l'Église catholique[57]. Lefebvre affirme, lors d'une conférence spirituelle à Écône, que le pape est alors inspiré par le diable et les francs-maçons.
Les consécrations épiscopales et l'excommunication (1988)
Les rapports sont maintenus avec Rome, et une tentative de normalisation de la situation de la FSSPX a lieu le , par la signature d'un accord entre le cardinal Ratzinger et Lefebvre[58]. Cet accord[59] reconnaissait le principe de la consécration d'un évêque, le maintien de « la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi particulière ». Mais le lendemain, , Lefebvre revient sur sa signature[58].
Se sentant vieillir, et voulant garantir la pérennité de son œuvre, Lefebvre décide de procéder à des ordinations d'évêques, même sans l'accord de Rome. Ce qu'il fait, malgré les mises en garde canoniques[60], le . Lefebvre, assisté de Antônio de Castro Mayer, évêque émérite de Campos, ordonne quatre évêques, Alfonso de Galarreta, Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais et Richard Williamson.
Ces ordinations d'évêques malgré l'interdiction de Rome relèvent de l'excommunication latæ sententiæ : l'individu s'excommunie lui-même, du simple fait de son acte, mais l'excommunication doit faire l'objet d'une déclaration publique. C'est ce que fait le cardinal Gantin — alors préfet de la Congrégation pour les évêques — le par le décret Dominus Marcellus Lefebvre[61] Il avertit toute personne de bonne volonté que Lefebvre a « posé un acte schismatique » en citant les canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique de 1983:
« L'apostat de la foi, l'hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latæ sententiæ. » « L'évêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu'un évêque, et de même celui qui reçoit la consécration de cet évêque encourent l'excommunication latæ sententiæ réservée au Siège apostolique[19]. »
Il déclare donc excommuniés Lefebvre lui-même, Castro-Mayer, évêque coconsécrateur, et les quatre nouveaux évêques. Le par le motu proprio Ecclesia Dei[62], Jean-Paul II rappelle aux fidèles que nul ne doit ignorer que « l'adhésion formelle au schisme constitue une grave offense à Dieu et comporte l'excommunication prévue par le droit de l'Église ».
Les « ralliés » à Rome ou « communautés Ecclesia Dei »
Certaines communautés de la mouvance traditionaliste, comme les bénédictins du Barroux, n'acceptent pas la situation de schisme provoquée par les ordinations d'évêques du . Ils sont canoniquement accueillis dans l'Église catholique en . Quelques prêtres de la FSSPX quittent alors la fraternité pour fonder la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, sur le modèle des accords du . Une commission cardinalice — la Commission pontificale Ecclesia Dei — veille aux applications pratiques du motu proprio.
L'affaire de Campos
Jusqu'en 2000, il n'y a plus de relations officielles entre Rome et la Fraternité. Celle-ci s'attache à développer son implantation mondiale et à fustiger les « ralliés »[réf. nécessaire]. En , la Fraternité Saint-Pie-X effectue un pèlerinage à Rome dans le cadre du Jubilé. À cette occasion, divers membres importants dont Bernard Fellay, le supérieur général, rencontrent le cardinal Castrillón Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei. Durant toute cette année 2000, les rencontres se multiplient[réf. nécessaire], mais à la mi-2001 les relations sont au point mort.
Une des communautés de la mouvance de la fraternité Saint-Pie-X, l'Union Saint-Jean-Marie-Vianney, de Campos au Brésil, dirigée par Rangel, continue quant à elle les pourparlers avec le Vatican, reconnaît le concile Vatican II interprété à la « lumière de la tradition » et la validité et licéité de la messe de Vatican II et obtient le le statut « d'administration apostolique de caractère personnel » soumise directement au pape[63]. La forme tridentine du rite romain leur est reconnue comme rite propre.
Nouveaux ralliements
Au sein de la Fraternité Saint-Pie-X, ce genre d'accord paraît satisfaisant à certains. Ainsi, au cours de l'année 2003, l'abbé Paul Aulagnier, ancien supérieur du district de France, exprime son soutien aux « accords de Campos » ; il est exclu de la FSSPX en . En 2004, l'abbé Philippe Laguérie, ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet exprime son mécontentement quant au fonctionnement des séminaires et à certains choix de la Fraternité ; il fait l'objet d'une mutation disciplinaire au Mexique, qu’il refuse. Bernard Fellay déclara alors que l’abbé Laguérie « ne faisait plus partie de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X ». La sanction est la même pour ceux qui lui avaient manifesté son soutien, tels les abbés Guillaume de Tanoüarn, Christophe Héry et Henri Forestier.
Le , les abbés Philippe Laguérie, Guillaume de Tanoüarn, Paul Aulagnier, Christophe Héry et Henri Forestier rejoignent la pleine communion avec l'Église catholique romaine au sein de l'Institut du Bon-Pasteur[64], avec l'usage exclusif des livres de 1962 et le droit à une « critique constructive » du concile Vatican II[65].
Les ralliements à la Fraternité Saint-Pie-X
Le , un pasteur luthérien suédois, Sten Sandmark, abjure le luthéranisme et fait profession de foi catholique en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet devant Bernard Tissier de Mallerais[66], l'un des quatre évêques ordonnés par Lefebvre.
La Fraternité Saint-Josaphat, fondée en 2001, regroupant des prêtres en Ukraine, se place dans la mouvance FSSPX en demandant à celle-ci des professeurs pour son séminaire. Bernard Tissier de Mallerais ordonne un prêtre de cette communauté en 2003[réf. nécessaire].
En 1995, Salvador Lazo, évêque émérite de La Union (Philippines), rejoint la FSSPX. Adepte de la théorie du complot judéo-maçonnique, Lazo a affirmé que les réformes du concile Vatican II visaient « à détruire la religion catholique » et que le judaïsme était, avec la franc-maçonnerie et Satan, « le principal ennemi visible de l'Église catholique »[67],[68]. Il meurt en 2000 et ses obsèques sont célébrées par Bernard Fellay[69].
Le motu proprio Summorum Pontificum
Par le motu proprio Summorum Pontificum, publié le , le pape Benoît XVI remet en valeur la forme tridentine du rite romain. Dans sa lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio, le pape précise que l'un des buts de ce texte est la « réconciliation interne au sein de l’Église ».
Ces dispositions sont saluées par Bernard Fellay au nom de la FSSPX. Pour lui, ce « climat favorable instauré »[70] par Benoit XVI, et cette « indéniable avancée liturgique »[71] doivent précéder le retrait de excommunications et l'ouverture de vraies discussions doctrinales.
Levée de l'excommunication des évêques et Ecclesiae unitatem (2009)
Par décret de la congrégation pour les évêques du [N 2] signé par le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation, l'excommunication latae sententiae (c'est-à-dire de facto) qui frappait les quatre évêques consacrés par Lefebvre, Bernard Fellay, Alfonso de Galarreta, Bernard Tissier de Mallerais et Richard Williamson, est levée[72].
Ce même décret ajoute qu'« on espère que ce pas sera suivi de la réalisation rapide de la pleine communion avec l'Église, de toute la Fraternité de Saint-Pie-X »[73], signifiant que la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X n'est pas encore considérée comme en pleine communion[74] avec l'Église de Rome. D'après le droit de l'Église, la levée de l'excommunication n'est pas la réconciliation ou la réhabilitation, mais l'ouverture de la voie vers la réconciliation ; les quatre évêques demeurent suspendus (suspens a divinis), ce qui fait qu'il ne leur est toujours pas permis d'exercer un ministère au sein de l'Église catholique[72].
La vive émotion qui naît au sein de l'Église catholique, à la suite des propos négationnistes de l'un des quatre évêques (Richard Williamson) et face à la position de la FSSPX par rapport au concile Vatican II[75], amène Benoît XVI a préciser que la levée de l’excommunication pour les évêques de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX) « ne signifiait pas de soi le retour à la pleine communion du mouvement intégriste, et qu’elle ne pouvait se faire que dans le respect de l’enseignement du Concile Vatican II »[76].
Les quatre évêques écrivent une lettre de remerciement au pape, mais précisent qu'ils n'acceptent toujours pas le concile Vatican II[77].
La peine du Saint-Siège ne touchait que les prêtres ordonnés par Lefebvre à partir de [78]. L'ouverture dans la recherche du rapprochement se poursuit alors.
Le , le Vatican publie le motu proprio Ecclesiae unitatem qui rattache la Commission Ecclesia Dei à la Congrégation pour la doctrine de la foi dirigée par le cardinal américain William Levada, motivant cette décision par le but que la FSSPX retrouve la pleine communion avec l'Église. Il rappelle toutefois que « la Fraternité ne jouira d'aucun statut canonique dans l'Église et ses ministres ne peuvent exercer de façon légitime aucun ministère » tant que les questions doctrinales demeurent[79]. Une semaine plus tôt, l'un des responsables de la FSSPX, Bernard Tissier de Mallerais, considéré comme le théologien de la FSSPX[80], déclare pour sa part que « les discussions n'avanceront que si Rome réforme sa manière de voir et reconnaît les erreurs dans lesquelles le Concile a mené l'Église[81].»
La libération de la célébration de la messe selon la forme tridentine du rite romain et la levée des excommunications remplissent les conditions émises par Bernard Fellay[82] et permettent aux deux parties d'entamer des discussions portant sur des points de la doctrine considérée comme étant à l'origine de la division[83]. Ces réunions bilatérales débutent le et se terminent en , avec un rythme bimestriel. Les conclusions de ces discussions restent confidentielles.
De la levée des excommunications à l'élection du pape François (2009-2012)
Concernant les ordinations sacerdotales au sein de la Fraternité Saint-Pie-X le , le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a confirmé qu'elles étaient illégitimes car « les évêques qui les ont ordonnés ont été consacrés de façon illégitime en dépit de l’opposition du pape [...]. Si, du point de vue sacramentel, les ordinations sont valides, ces prêtres ne peuvent pas administrer les sacrements. »[84]
Le , Bernard Fellay et deux assistants sont reçus à Rome[85] par le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria et Guido Pozzo[86], qui transmettent à la fraternité un « préambule doctrinal » considéré par Rome comme indispensable à une réintégration de la fraternité au sein de l'Église catholique. Le préambule souligne en particulier le rôle doctrinal irrévocable du concile Vatican II, le respect de son authenticité et de la légitimité de son enseignement[87], jusqu'ici toujours réfuté par la fraternité.
Début , un premier document de la FSSPX est envoyé à Rome mais il n'est pas considéré comme une réponse par les autorités vaticanes, qui demandent un complément d'information[88]. Bernard Fellay envoie un deuxième document début indiquant son refus du préambule doctrinal[89],[90].
Le , le Vatican publie un communiqué expliquant que la réponse fournie en janvier n'était pas suffisante pour parvenir à un accord[91]. La fraternité signe alors le préambule doctrinal mais en modifiant le texte original comme le permettaient les négociations[92]. La Congrégation pour la doctrine de la Foi analyse ces modifications, puis, avec l'assentiment du pape, modifie le texte original du préambule pour inclure une reconnaissance complète de Vatican II et des textes du magistère relatif au concile.
En , la FSSPX répond qu'elle ne peut accepter le préambule dans sa forme définitive[93].
Il s'ensuit une période de flottement concernant la suite à donner aux discussions jusqu'à l'annonce par Gerhard Ludwig Müller de la fin des discussions avec les lefebvristes[94] début , peu avant la célébration du cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II, ces derniers persistant à refuser de reconnaitre l’entière validité du magistère du concile dont Benoît XVI a fait la « boussole » de son pontificat[95].
Rappelant qu'« il ne peut y avoir d’amputation à la foi catholique, surtout s'il s’agit d’énoncés qui ont été validés par le concile Vatican II »[95], concile qui « ne contredit pas la tradition de l’Église mais corrige seulement de fausses interprétations de la foi catholique », le préfet marque la fin des négociations, la décision sur l'attitude à adopter à l'égard de la FSSPX restant entre les mains du pape[96]. Le prélat rappelle néanmoins que « d'un point de vue pastoral, la porte reste toujours ouverte ».
Depuis l’élection du pape François en 2013
Bernard Fellay décrit le pape François comme un moderniste avéré, mais le retour de l'archevêque Guido Pozzo au secrétariat de la Commission pontificale Ecclesia Dei est perçu comme une main tendue envers la FSSPX[97].
Reconnaissance en Argentine
En 2015, le cardinal Mario Aurelio Poli demande au ministère argentin des cultes de considérer la FSSPX comme une association de fidèles de droit diocésain. Le 17 mars, la FSSPX est donc inscrite sur le registre des instituts de vie consacrée catholiques. En effet, en Argentine, le catholicisme bénéficie d’un statut protégé par la Constitution et tout institut se disant catholique doit obtenir une reconnaissance de l’Église catholique pour bénéficier de ce statut. Selon un juriste argentin interrogé par le blog Adelante la Fe « c’est un geste unique qui dépasse toutes les avancées faites par Benoît XVI ». Il ajoute qu’« un tel geste n’a pu être posé sans l’aval de Rome », d’autant plus que Poli est le propre successeur de Bergoglio à la tête de son diocèse ; ce dernier ayant déjà aidé la FSSPX à obtenir des visas pour son séminaire[98].
Visites
À l'occasion de la nouvelle excommunication de Richard Williamson déjà exclu de la FSSPX depuis 2012, Pozzo affirme, en , que des rencontres ont lieu avec certains prélats de la FSSPX pour aplanir les difficultés doctrinales subsistant ; expliquant qu'en outre, les problèmes sont « internes à la fraternité »[99].
Validité des confessions et des mariages
Le , le pape François, complétant la bulle Misericordiae vultus en donnant conseils et instructions quant au jubilé de la Miséricorde, permet une mesure d'exception valable le temps du jubilé. Pendant cette période, allant du au , les fidèles pourront se rapprocher de prêtres de la FSSPX afin de se confesser et auront la possibilité de recevoir l'absolution, licite et valide, pour leurs péchés[100],[101].
Dans un communiqué, la fraternité salue le « geste paternel » du pape[101]. L'abbé Franz Schmidberger estime que le pape « va certainement finir par normaliser complètement la FSSPX en lui conférant une structure canonique », que ce soit une prélature personnelle ou un ordinariat personnel[102].
Dans la lettre Misericordia et misera signée le jour de la clôture du jubilé, le pape François décide de prolonger cette autorisation « jusqu’à ce que soient prises de nouvelles dispositions »[103]. De même, le , par une lettre de la commission pontificale Ecclesia Dei, explicitement approuvée par le pape, le Saint-Siège autorise et fixe les règles pour les mariages de fidèles catholiques par des prêtres de la FSSPX[104],[105].
Possibilité de reconnaissance
Le , l’hebdomadaire La Vie estime que la réconciliation entre la FSSPX et le Saint-Siège « n'a jamais été aussi proche », et cite à l'appui Guido Pozzo et plusieurs de ses déclarations précédentes. En outre, « l’unité a déjà été rétablie » du fait des divers juridictions (confessions, mariages) reconnues aux prêtres de la FSSPX, et la volonté personnelle du pape François serait d'un grand poids, en particulier le fait qu'il privilégie une approche pastorale qui se « révèle finalement plus efficace que l’approche doctrinale »[106].
En , le pape autorise l'un de ses proches, l'« ultraconservateur » Huonder, évêque de Coire, à s'installer dans un des centres de la FSSPX à l'issue de son mandat. Pour la revue Monde & Vie, cette annonce est « une illustration de ce “statut par morceaux” dont jouit la Fraternité […] et une preuve supplémentaire de la normalisation de [celle-ci] », mouvement « qui s'est amorcé il y a vingt ans et qui est désormais presque entièrement entériné[107] ».
Suppression de la commission Ecclesia Dei
Le , par une lettre apostolique en forme de motu proprio, le pape François, considérant que les questions qui restent ouvertes sont principalement de nature doctrinale, supprime la commission pontificale Ecclesia Dei, dont les compétences sont entièrement attribuées à la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui reprendra ses activités au sein d’une section spéciale[108].
Le suivant, c'est Patrick Descourtieux qui est choisi par le souverain pontife pour devenir le premier chef de ce nouveau service. Pour L'Homme nouveau, « comme second personnage de la Commission disparue, Mgr Descourtieux a toujours eu le souci d'aider l’ensemble des groupes traditionnels, mais il a spécialement tissé avec les divers représentants de la FSSPX des liens d’autant plus aisés et confiants qu'il était connu, dans le traitement du dossier, pour son « ouverture » (la perspective d’une reconnaissance canonique sans exigences onéreuses). Sa nomination a toutes les apparences d’un signal favorable »[109].
Les points sensibles
Ainsi la FSSPX refuse l’aggiornamento et ce qu'elle nomme les mesures libérales du concile Vatican II, notamment :
- la liberté religieuse qui, selon elle, s'opposerait aux encycliques précédentes Mirari vos et Quanta cura[110],[111] ;
- la collégialité, qui diluerait et lierait l'autorité pontificale en accordant trop de pouvoir aux conférences épiscopales ;
- l'œcuménisme selon la doctrine issue de Vatican II qui serait l'abandon du prosélytisme ou de la mission. La FSSPX, estime que :
- sur le plan symbolique, par exemple, « l'image du Pape priant en même temps que des chefs de (fausses) religions induit invinciblement dans l’esprit la conviction que toutes les démarches religieuses sont légitimes et plus ou moins égales[112] »
- sur le plan doctrinal, la FSSPX résume ainsi la doctrine œcuménique issue de Vatican II : « Il y a ainsi diverses sphères d’appartenance à l’Église du Christ, et l’Église est unie même à ceux qui ne sont pas dans l’Église catholique. C’est la “communion imparfaite” : l’Église du Christ “subsiste” dans l’Église catholique (ce qui produit la communion parfaite) et “existe” dans les autres Églises, selon divers modes (ce qui produit la communion imparfaite)[113] ». Selon la FSSPX, cette doctrine nouvelle contredirait la doctrine traditionnelle sur l’œcuménisme[114], à laquelle elle reste attachée.
- les modifications dans la liturgie.
Liturgie
La FSSPX célèbre exclusivement la messe selon le rite dit « de saint Pie V » ou forme tridentine du rite romain en latin dans sa version de 1962. La FSSPX reconnaît la validité de la messe de saint Paul VI (Novus Ordo Missae)[réf. nécessaire][115][source insuffisante].
Situation canonique
Point de vue de l'Église catholique
À la demande de l'évêque de Sion (Suisse), diocèse où sont situés le séminaire et la FSSPX, le Vatican émet cet avis en 1996 :
- Le droit canon revu en 1983 précise que l'ordination d'un évêque sans mandat du Saint-Siège cause une excommunication automatique (latæ sententiæ) du prélat qui ordonne et des ordinands. C'est à Rome que revient ensuite de rendre publique cette sanction. Par la lettre Dominus Marcellus Lefebvre[19] du , le cardinal Gantin effectue cette procédure.
- Le délit de schisme est le processus d'éloignement de la communion hiérarchique[116]. En conséquence, le fait de persévérer dans la désobéissance à l'autorité légitime à la suite de l'acte schismatique de 1988, entraîne une scission entre la FSSPX et Rome.
Le cardinal Castrillón Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, rappelle dans une lettre adressée en 2002 à Bernard Fellay que le premier concile du Vatican enseigne que la papauté est exempte de tout risque d'erreur ; le magistère pontifical de Jean-Paul II ne contredit donc pas l'enseignement antérieur de l'Église. Il ajoute que les « états de nécessité » invoqués par la fraternité pour justifier les ordinations de 1988 sont toujours soumis au jugement du pape et ne peuvent être retenus contre celui-ci ou en dehors de lui. Enfin, il reproche aux prélats de la fraternité leurs « manques de charité » et leur ton volontiers polémique[117].
Pour autant, il déclare en 2003 : « Nous ne sommes pas face à une hérésie. On ne peut pas dire en termes corrects, exacts, précis qu’il y ait un schisme. Il y a, dans le fait de consacrer des évêques sans le mandat pontifical, une attitude schismatique. Ils sont à l’intérieur de l’Église. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine, une plus parfaite, [...] une plus pleine communion, parce que la communion existe »[5]. Il croit à une réconciliation parce que « il ne s'agit pas d'un vrai schisme, mais d'une situation anormale apparue après l'action schismatique de Mgr Lefebvre avec l'attribution de l'épiscopat sans mandat pontifical, à l’encontre de la volonté exprimée par le pape »[118].
Mais en , le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard Müller explique que si « l’excommunication canonique des évêques pour les ordinations illégales a été révoquée, [...] il reste l’excommunication sacramentelle, de facto, pour le schisme », la FSSPX s'étant éloignée de la communion avec l’Église, communion qui implique d'accepter les conditions de l’Église catholique et la reconnaissance de l’autorité du pape comme critère définitif d’appartenance »[119].
Toutefois, lors du jubilé de la Miséricorde en 2015-2016, le pape François déclare que ceux qui approcheront pendant cette période les prêtres de la FSSPX pour se confesser auront la possibilité de recevoir l'absolution, licite et valide, pour leurs péchés[100],[101].
Position de la Fraternité Saint-Pie-X
En 1997, la FSSPX distribue un tract intitulé « Schismatique ? Excommuniée ? Rome répond non ! »[120]. Son argumentation repose sur plusieurs points :
1. L’état de nécessité : selon la FSSPX, Lefebvre se trouvait dans un état de grave nécessité d'accomplir les consécrations et, de ce fait, pouvait les accomplir sans mandat papal[121].
2. La volonté de schisme : pour qu’il y ait schisme, selon le canon no 1364 du CDC de 1983, il faut une volonté de créer une Église parallèle. Or cette volonté n'a jamais existé ; lors de la messe les prêtres prient pour le pape régnant, les sédévacantistes sont exclus de la Fraternité, et celle-ci adhère totalement à la doctrine catholique. De plus, le Saint-Siège n'a jamais défini en quoi la FSSPX était schismatique.
3. L’invalidité des excommunications : la FSSPX cite le canon no 1323 (« N'est punissable d'aucune peine la personne qui, lorsqu'elle a violé une loi ou un précepte, a agi forcée par une crainte grave, ou bien poussé par la nécessité, ou pour éviter un grave inconvénient, a commis une violation ») ainsi que le canon no 1324 qui réduisent la peine pour celui qui se croyait en état de nécessité lorsqu'il commet une faute. La FSSPX défend le fait que s'il y a eu acte schismatique, les circonstances atténuantes de ces deux canons font que le terme d'excommunication n'aurait pas dû être prononcé et que celle-ci est par là même invalide[122].
Controverses et polémiques
La Fraternité et la politique
Les fidèles de la FSSPX en France sont parfois présentés comme « nostalgiques de la Vendée, de Vichy et de l’Algérie française[123] », plus généralement d’« extrême-droite ». Selon un prêtre de la FSSPX, « l’assimilation à l’extrême droite est commune chez les journalistes[124] ».
Accusation d'appartenance à l’extrême-droite
L'historien Luc Perrin s’élève contre la tentation d’« une réduction du catholicisme intégriste au maurrassisme ». Il cite Florian Michel : « Les affaires franco-françaises ne sont plus seules à l’horizon. C’est un argument sérieux, sans compter que le séminaire d’Écône est en Suisse et que le mouvement lefebvriste fera des émules dans des contrées – les États-Unis par exemple – où les charmes de Maurras et de l’Action française ne pouvaient guère opérer » (De Mgr Lefebvre à Mgr Williamson, Paris, Lethielleux-DDB, 2009). Luc Perrin cite également Émile Poulat : « Je ne sais pas dans quelle mesure l’ensemble des traditionalistes sont eux-mêmes maurrassiens » (1985). Il note par ailleurs que des maurrassiens assumés comme Jean Madiran ou Yves Chiron ont opté pour la pleine communion avec le Saint-Siège, tandis que l’abbé Georges de Nantes s’est toujours tenu à l’écart de la FSSPX[125].
En ce qui concerne la position doctrinale sur la politique, l'abbé Régis de Cacqueray de la FSSPX déclare : « L'action politique, réellement politique, concrètement politique, fait partie du devoir d'état, même si ses modalités pratiques peuvent varier d'un individu à l'autre en fonction des capacités, des situations et des urgences[126] ». Tissier de Mallerais explique que, selon les paroles du Christ (« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21), le domaine temporel, celui de la société civile, et le domaine spirituel, celui de l'Église, sont souverains chacun en son genre, sans pour autant devoir être dissociés. Pour lui, le bien commun, but de la société civile, est lié au salut éternel, but de l'Église[127].
Dans ce contexte, les clercs de la FSSPX n'ont pas d'engagement politique partisan, car cela risquerait d'entraîner la confusion des domaines. Toutefois, certaines activités spirituelles ont pu susciter un certain trouble, comme les pèlerinages à l'île d'Yeu sur la tombe du maréchal Pétain[128],[129], à l'instar de celui du au cours duquel l’abbé de Cacqueray compare « le combat du maréchal Pétain pour la France à celui de Mgr Lefebvre pour l’Église[128] ».
Certains observateurs pointent cependant que la sécession des intégristes a, au-delà des éléments idéologiques, des fondements politiques et que les liens de la FSSPX avec l'extrême droite sont « notoires » en France[8] et en Belgique[9].
Ainsi, nombre de laïcs proches de cette société ont un engagement politique[130].
En 2021, Le Canard Enchaîné affirme que des manuels scolaires rédigés par les dominicaines enseignantes de Brignoles à destination des établissements scolaires privés proches de la Fraternité sont empreints de révisionnisme, chantent les louanges de la collaboration, du régime de Vichy et des totalitarismes fascistes, et dénigrent la Résistance comme « des militants communistes […] professionnels du meurtre et du sabotage »[131].
Protection de Paul Touvier
C'est dans un prieuré administré par la FSSPX que Paul Touvier, milicien recherché pour crime contre l'humanité, était caché par l'ordre des chevaliers de Notre-Dame. Il fut arrêté dans ce prieuré de la vieille ville de Nice le , avant d'être condamné en 1994 pour crime contre l'humanité[132].
En 1989 le journal Le Canard enchaîné avait écrit que Paul Touvier était protégé par l'Ordre des chevaliers de Notre-Dame. Avertie, la gendarmerie lance une enquête sur l'Ordre en , et réussit à arrêter l'ancien milicien qui se cachait au prieuré Saint-Joseph de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à Nice. Jean-Pierre Lefèvre, secrétaire général de la Fraternité Notre-Dame-de-la-Merci et ancien de la Division Charlemagne (Waffen-SS), qui finançait chaque mois la cavale de Paul Touvier, se justifie en parlant de « l'aide apportée à une famille en détresse qui nous a valu une publicité de mauvais aloi dans une certaine presse »[133],[134],[135].
Les funérailles de Paul Touvier se déroulent à l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, le , selon le rite tridentin sous la direction de l'abbé Laguérie, en présence de nombreuses personnalités d'extrême droite[136].
L'affaire Williamson
En 2009, des déclarations négationnistes de Richard Williamson, qui est alors l'un des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X, sont publiées et largement médiatisées. L'évêque y nie notamment l'existence des chambres à gaz au sein des centres d'extermination nazis. Le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X de l'époque, Bernard Fellay, déclare alors dans un courrier du que Richard Williamson est l'unique responsable de ses opinions et que la Fraternité n'a pas l'autorité pour juger des questions historiques. Sans condamner explicitement les propos de son évêque, il estime même « honteux » que l'interview ait porté sur des sujets séculiers « controversés », et non exclusivement sur la religion[137]. Le lendemain, , Bernard Fellay affirme que la position de Williamson n'est pas celle de la Fraternité, que ce dernier « n'engage que sa personne », ajoutant que l'« on va conclure que toute la Fraternité est antisémite » et qu'il s'érige « avec véhémence contre une telle accusation »[138].
Après diverses sanctions internes sans rapport avec ses propos négationnistes, Williamson est finalement exclu de la FSSPX en 2012. Il fonde par la suite son propre mouvement. Cependant, le supérieur de la FSSPX déclare lui-même, le 28 décembre 2012, que « les juifs » — avec les « francs-maçons » et les « modernistes »[139] — sont des « ennemis de l'Église »[140].
Relations avec les évêques diocésains
Les rapports varient selon les diocèses et avec le temps. Jusqu'à la période la plus récente, en France notamment, nombre d'évêques s'en tiennent strictement à l'irrégularité juridique de la FSSPX pour opposer une fin de non-recevoir aux demandes de ses prêtres et de ses fidèles[141]. Des évêques expriment également leur circonspection face aux gestes d'ouverture de Rome, dont ils craignent qu'ils soient perçus comme une remise en cause des réformes post-concilaires[142],[143]. Par ailleurs, dans un contexte général de diminution de la présence catholique mais d'extension de celle de la FSSPX, des évêques font parfois « barrage pour que la FSSPX n'achète pas le patrimoine[144] ».
En 2007, la Fraternité Saint-Pie-X d'Amiens arrive au terme du bail de la chapelle qu'elle occupait jusque-là, le propriétaire souhaitant la transformer en crèche dans le cadre d'un projet global. La FSSPX demande alors à l'évêque Bouilleret la mise à disposition d'une église ou d'une chapelle pour célébrer la messe avec ses propres officiants selon la rite tridentin, c'est-à-dire selon le missel de 1962, en s'appuyant sur le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI de . À la suite de la réponse négative de l'évêque d'Amiens par lettre du , et après l'échec d'une tentative de dialogue avec l'évêque, la FSSPX a organisé des messes sur le parvis de la cathédrale ou devant l’église Saint-Germain à partir du [145].
Bouilleret estime que le motu proprio s'adresse aux catholiques traditionalistes qui sont en pleine communion avec le pape et l'évêque du lieu, ce qui n'est pas le cas des fidèles de la Fraternité Saint-Pie-X[146]. Il fait valoir que la municipalité d'Amiens pourrait mettre une salle à disposition, ce que les membres de la FSSPX refusent[147]. Ses membres poursuivent leur manifestation sous forme de messe sur les parvis des églises. Pour eux, il s'agit de demander à l'évêque le prêt d'une église. L'évêque affirme que les lefebvristes « démontrent ainsi que les enjeux ne sont pas la messe en latin mais ceux de l'unité de l'Église catholique romaine », dimension que, selon lui, les membres de la FSSPX « ne comprennent pas[148] ».
En 2013, la FSSPX acquiert la chapelle de l'ancien Grand séminaire des Lazaristes, la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, où elle s'installe aux Rameaux 2015[149].
La question du sédévacantisme
La situation irrégulière de la Fraternité Saint-Pie-X entraîne une remise en cause de la soumission au pouvoir pontifical. La position de la Fraternité est un refus du sédévacantisme[150]. Certains prêtres qui, tel l’abbé Claude Barthe — qui est depuis revenu sur ces positions en 1980 — ou l'abbé Daniel Dolan en 1983[N 3], ont exprimé à une époque cette opinion, ont été exclus de la Fraternité.
Abus sexuels
Les abus sexuels dans la FSSPX désignent les sévices sexuels commis au sein de cette institution par certains de ses clercs et agents pastoraux. Surtout rendues publiques depuis les années 2010, certaines de ces accusations ont donné lieu à des condamnations devant des juridictions civiles ou canoniques[151]. Les critiques portent également sur l’étouffement institutionnel de ces affaires, comme dans les cas de règlements en interne avec simples mutations ou de mises à l’écart temporaires sans dénonciation aux autorités[152].
Allégations de pressions financières
En , le site d'information StreetPress révèle que des pressions financières s'exerceraient sur certains fidèles. Un ancien fidèle de la FSSPX, interrogé par le site, affirme qu'« ils clament haut et fort que donner à la Fraternité, c’est donner à Dieu ». En vingt ans, une vingtaine de procès liés à des affaires de legs auraient opposé la FSSPX à des proches de défunts dont la Fraternité a reçu une partie de l'héritage. Toutefois, seulement quatre auraient été perdus par la FSSPX. En 2012, l'association gérant en France les cultes de la FSSPX déclarait près de 7 millions d'euros de dons et plus de 10,4 millions d'euros de legs[153].
Allégations de violences faites aux femmes
Plusieurs femmes ayant quitté la FSSPX et ayant subi des violences conjugales, séquestrations, « exorcismes sauvages » ou des situations d'exploitation économique ont affirmé que celles-ci étaient « couvertes, justifiées voire provoquées par la Fraternité Saint-Pie-X »[154],[155].
Anti-vaccinisme
Plusieurs écoles gérées par la FSSPX ont connu des cas de rougeole, alors que le taux de couverture vaccinale y est moindre qu'ailleurs et que plusieurs parents refusent la vaccination[156],[157].
Notes et références
Notes
- Document donnant le pouvoir de juridiction à un évêque.
- Décret a été rendu public le 24 janvier ; Décret de la Congrégation pour les évêques sur la levée de l'excommunication sur le site du Vatican, 21/01/2009
- Depuis l'abbé Daniel Dolan, ordonné évêque en 1993, a participé à la création d'une « fraternité Saint-Pie-V », sédévacantiste.
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- avis de la FSSPX quant à sa situation juridique
- L'"association cultuelle Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X" est juridiquement une structure distincte de la FSSPX. C'est une association cultuelle régie par les lois des 1er juillet 1901, 9 décembre 1905 et 2 janvier 1907, dont la création est publiée au JO du 15 août 1980.
- Jurisprudence de 1997 cassant la décision du ministère de l'intérieur qui ne reconnaissait plus la dimension cultuelle de la FSSPX, décision confirmée en appel : Cour administrative d'appel de Paris, 1re chambre, du 12 novembre 1999, 97PA00294, publié au recueil Lebon
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- Article de l'Osservatore Romano du 26 juillet 1976 sur le site sacrosanctum-concilium
- "Nous croyons pouvoir affirmer, en nous en tenant à la critique interne et externe de Vatican II, c’est-à-dire en analysant les textes et en étudiant les avenants et aboutissants de ce concile, que celui-ci, tournant le dos à la tradition et rompant avec l’Église du passé, est un concile schismatique (…) Tous ceux qui coopèrent à l’application de ce bouleversement, acceptent et adhèrent à cette nouvelle Église conciliaire comme la désigne S.E. Mgr Benelli dans la lettre qu’il m’adresse au nom du Saint-Père, le 25 juin dernier, entrent dans le schisme" Déclaration de Mgr Lefebvre, 4 août 1976. Le Figaro
- Journal télévisé d'A2, le 29 août 1976
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- « TradiNews: [Mgr Bouilleret, évêque d'Amiens] A propos de la Fraternité St-Pie X », sur TradiNews, (consulté le )
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- neonmag, « Coups, séquestration, exorcisme forcé… Enquête sur les violences conjugales chez les cathos intégristes », sur NEON (consulté le )
- « Refus de vaccin : des écoles religieuses hors contrat foyers de rougeole », (consulté le ).
- Renaud Michiels, « Une gamine suisse à l’origine de la rougeole en France », sur lematin.ch, .
Annexes
Articles connexes
- Marcel Lefebvre
- Bernard Fellay
- Écône
- Concile Vatican II
- François Ducaud-Bourget
- Schisme, Excommunication
- Catholicisme traditionaliste, Sédévacantisme, Crise moderniste
- Fraternité sacerdotale Saint-Josaphat, Ecclesia Dei, Fraternité Saint-Pierre, Institut du Bon-Pasteur
- Calendrier liturgique tridentin
- Abus sexuels dans la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X
Liens externes
- Site officiel
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
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- Système universitaire de documentation
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- Gemeinsame Normdatei
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- Bibliothèque nationale de Suède
- Bibliothèque nationale d’Australie
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat
- (fr) "La crise intégriste", bibliothèque de textes jusqu'en 2012, tenue par Nicolas Senèze
Bibliographie
(pour les livres consacrés à Marcel Lefebvre, voir la bibliographie de la page qui lui est consacrée)
- Huguette Pérol, Le choix impossible de la Fraternité Saint-Pie-X : fidélité ou sectarisme, Paris, L'Harmattan, , 121 p. (ISBN 978-2-343-07989-9, lire en ligne)
- Christophe Geffroy, Rome-Écône l'accord impossible, Perpignan, Artège, coll. « Les Cahiers de la Nef », , 183 p. (ISBN 978-2-360-40765-1, lire en ligne)
- Gérard Leclerc, Rome et les lefebvristes, Paris, Salvator, coll. « Le dossier », , 94 p. (ISBN 978-2-706-70662-2)
- Nicolas Senèze, La crise intégriste : vingt ans après le schisme de Mgr Lefebvre, Paris, Bayard La Croix, , 192 p. (ISBN 978-2-227-47718-6) Recension en ligne
- Olivier Pichon et Grégoire Celier, Benoît XVI et les traditionalistes, Paris, Entrelacs, , 249 p. (ISBN 978-2-908-60639-3)
- Luc Perrin, L'affaire Lefebvre, Cerf, 1989, 128p, (ISBN 9782227477186) édité erroné
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