Georges Louis Nicolas Blaison

Georges Louis Nicolas Blaison, né à Lapalisse le et mort pour la France dans le golfe du Mexique dans la nuit du 18 au , est un officier de marine français.

Georges Louis Nicolas Blaison
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Biographie

Jeunesse

Georges Louis Nicolas Blaison naît à Lapalisse le . Il est le second des fils de Jean-Baptiste Célestin Blaison, receveur des finances alors en poste dans cette petite ville de l'Allier, et de Marie Magdeleine Valloton. Bien intégrée localement, sa famille, qui appartient à la petite bourgeoisie provinciale, habite à Lapalisse une grande bâtisse dans le quartier du Petit Paris[1].

Vers 1912, le couple Blaison et leurs enfants quittent la cité bourbonnaise pour Dijon, nouveau lieu d'affectation de son père. Après le collège, Georges intègre avec son frère aîné les rangs du lycée Carnot où il fait d'excellentes études. Déjà remarqué dès 1913 lors de sa première année de scolarité par un premier prix de langue française[2], il figure l'année suivante au tableau d'honneur du lycée en pour un premier accessit en calcul et un prix en leçons de choses[3]. En , il est reçu à l'examen du baccalauréat avec mention[4]. Deux ans plus tard, son frère et lui réussissent chacun à un mois d'intervalle leurs examens d'entrée à deux grandes écoles, celle de l'École centrale pour le premier et celle de l’École navale pour le second[5],[6]. Se destinant à servir dans la marine de guerre[7], Georges Blaison est admis à concourir le [8].

Carrière militaire

Entré comme élève boursier à l'École navale en [9], il sort aspirant de marine à l'issue de cette formation militaire[10]. À sa sortie de l’École navale, Blaison est promu enseigne de vaisseau de 2e classe[11] et est affecté en cette qualité, en , sur un navire-école, le croiseur Jeanne d'Arc, alors fleuron de la marine de guerre, basé à Brest. Après son passage sur le Jeanne d'Arc, Blaison rejoint le la 1re escadre à Toulon, où il est affecté sur le cuirassé Bretagne. En , il satisfait aux examens de sortie de l'École d'application[12] et est muté fin 1928 sur le cuirassé Lorraine. Poursuivant sa formation militaire sur divers bâtiments de la flotte, au début de l'année 1929, il est affecté sur le croiseur Duquesne[13].

Jeune officier de marine, Louis Blaison est promu enseigne de vaisseau de 1re classe à compter du [14] et doit regagner le port militaire de Brest, où il est appelé à servir le suivant sur l'aviso Remiremont[15], alors navire école des apprentis marins[16]. Auprès de son commandant, le capitaine de corvette Maurice Rey[17], le jeune Blaison y occupe pour la première fois le rang d'officier en second[18]. Cette nouvelle mission navale pour le jeune capitaine est de courte durée car Blaison doit être remplacé immédiatement le par l'enseigne de vaisseau de 1re classe Hacard[19]. Entré dès le à l'école de la navigation sous-marine à Toulon[20] où il obtient à sa sortie son certificat d'aptitude de navigation maritime à la fin du mois de [21], Blaison intègre à Toulon dès le le sous-marin de 1re classe Requin[22]. Inauguré et lancé le , ce submersible de 65 mètres de long et de 1 440 tonnes en plongée, possédant un canon de 100 millimètres et 8 lance-torpilles, est sa première affectation sous-marine[23]. À peine muté, il fait la rencontre de Thérèse Franchelli, diplômée en droit, avec laquelle il se marie à la mairie du 9e arrondissement de Paris le [24].

Lieutenant de vaisseau (), il passe successivement sur les sous-marins Marsouin, Agosta et Phénix avant de commander en la Sybille mais, malade, il doit débarquer au printemps 1940. Il commande alors un groupe de chalutiers armés et participe aux opérations d'évacuation dans la Manche. Il rallie ensuite les Forces navales françaises libres.

Commandant du sous-marin Surcouf

Lancé officiellement le de l'arsenal de Cherbourg, le sous-marin Surcouf, le plus grand au monde en vertu de ses dimensions et de son puissant armement, a pour premier commandant le capitaine de corvette Raymond de Belot. Celui-ci est remplacé en par Blaison, promu capitaine de corvette à titre temporaire en janvier de la même année. Avec le Surcouf, Blaison effectue diverses missions dans l'Atlantique et participe au ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre (). Envoyé dans le Pacifique, il fait route vers Panama pour traverser le canal quand, dans la nuit du 18 au , dans le golfe du Mexique, le Surcouf est bombardé par erreur par un avion américain. Georges Blaison disparaît avec tout son équipage.

À titre posthume, il est fait chevalier de la Légion d'honneur (1945), reçoit la Croix de guerre avec trois citations et la médaille de la Résistance française. Presque dix ans après la disparition du Surcouf, un mémorial en souvenir des 130 sous-mariniers et de leur commandant est inauguré le dimanche , en présence du général de Gaulle, alors président du Rassemblement du peuple français[25].

Monument dédié aux morts du croiseur sous-marin Surcouf, inauguré à Cherbourg le 23 septembre 1951.

Hommages

Mémorial des français libres, à Greenock (Écosse).
  • L'Unterseeboot 123 (1940), ancien sous-marin allemand est baptisé en , du nom de Blaison, en souvenir du Commandant Georges Louis Nicolas Blaison, dernier commandant du Surcouf disparu glorieusement en mer en 1942.
  • The Free French Mémorial on Lyle Hill, Greenock. Sur l'une des quatre plaques apposées au mémorial, est écrit en français : « A la mémoire du capitaine de frégate Blaison, des officiers et de l'équipage du sous-marin Surcouf, perdu dans l'Atlantique. Février 1942 ». Le Mémorial des Français Libres de Greenock, fut inauguré en 1946.
  • Une rue Commandant Blaison est inaugurée en 1952 à Lapalisse, face à la maison natale de l'officier sous-marinier, disparu dans la mer des Caraïbes en 1942. Une plaque commémorative est apposée sur sa façade, comportant l'inscription suivante : « Est né dans cette maison, le 30 Juillet 1906, Georges Louis Nicolas Blaison, Commandant du Surcouf, Mort glorieusement le 18 février 1942. La ville de Lapalisse Reconnaissante. Le 17/02/1952 ».
  • Dans l'ancien fief maternel des Blaison, inauguration dans les années 1970 à Saint-Genis-Pouilly d'une rue au nom de Commandant Blaison. Il se trouve également dans cette commune de l'Ain une plaque commémorative sur le monument aux morts placé au centre du cimetière communal  : « St-Genis Pouilly à ses Héros 1914-1918 » où se lit en soubassement du monument, cette inscription : « A la Mémoire du Capitaine de Frégate G.L.N Blaison, Commandant le sous-marin Surcouf des Forces navales françaises libres, de ses officiers et de son équipage perdus dans l'Atlantique en 1942 ».
  • Inauguration en 1981 d'un patrouilleur de haute mer de la Marine nationale dénommé le Commandant Blaison[26]. Dès l'année 1982, la ville de Lapalisse devint marraine du nouveau navire militaire, lequel fut lancé en 1981 en service actif de l'arsenal de Lorient.
  • Selon l'Arrêté du , l'ancienne rue de Bretagne est rebaptisée Rue du Commandant Blaison à Saint-Pierre-et-Miquelon. En une association locale présidée par Mme Lévêque-Ruault lance une souscription (fabrication de masques pour la pandémie de Covid-19) pour financer la construction d'un Mémorial en l'honneur des 529 engagés volontaires (qui ce sont engagés entre le et le ) au service de la France Libre, favorisant ainsi la libération de l'archipel. Ce Mémorial qui verra le jour prochainement place Alain Savary, sera composé de 11 stèles, et sera placé devant une grande Croix de Lorraine en granit, jouxtant les rues de l'Amiral Muselier, du Commandant Blaison et du Commandant Roger Birot.
  • En hommage au Commandant Louis Blaison, le service philatélique de la poste de Saint-Pierre-et-Miquelon édite en , un timbre à son effigie.
  • Monument national aux sous-mariniers morts pour la France. Ce mémorial situé dans la rade de Toulon, fut inauguré en . Une plaque de bronze située au centre du monument, énumère les disparus du sous-marin Surcouf, de ses officiers, de son équipage et de son commandant Louis Blaison.

Notes et références

  1. Archives de L'Allier. Registre du Dénombrement Ville de Lapalisse. Recensement du 6 avril 1906 (F°31 : Blaison-Valloton)
  2. Le Progrès de la Côte d'Or, 26 juillet 1913 (Palmarès du Lycée Carnot)
  3. Le Progrès de la Côte d'Or, jeudi 16 juillet 1914 (Distribution des Prix du Lycée Carnot - Deuxième année. Division Préparatoire)
  4. Le Progrès de la Côte d'Or du dimanche 9 juillet 1922 (Lycée Carnot : Résultat au baccalauréat)
  5. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, 56e année, no 231 (Concours d'admission de 1924 à l’École Centrale des Arts et Manufactures. Liste des candidats nommés élèves ingénieurs, par le sous secrétaire d’État de l'Enseignement Technique. J.O du dimanche 31 août 1924, p. 8069, Idem : L’Écho de Paris du 11 septembre 1924
  6. Le Progrès de la Côte d'Or, 56e année, jeudi 17 juillet 1924 (Succès du Lycée Carnot)
  7. Écho de Paris du jeudi 9 juillet 1925 (Concours de l’École Navale. Liste d'Admissibilité). Le journal L'Ouest-Éclair publie également dans son édition du 5 septembre 1925, la liste des élèves ayant réussi le Concours d'Admission à l’École navale.
  8. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, J.O du 11 juillet 1924, p. 6211 (Concours d'Admission à l’École navale. Liste des candidats admissibles)
  9. Journal Officiel de la République Française. Concession des bourses. Élèves de Ire Année à l’École navale, 26 octobre 1925, J.O du 28 octobre 1925, p. 10331
  10. Journal Officiel de la République Française par arrêté en date du 15 septembre 1926, Blaison (G.L.N) est nommé Aspirant de marine. J.O du 18 septembre 1926, p. 10393
  11. Journal Officiel de la République Française, décret du 27 septembre 1927, J.O du 30 septembre 1927, p. 10192 (Nomination de Blaison comme Enseigne de Vaisseau de 2e Classe)
  12. Journal Officiel de la République Française. Lois & Décrets, 18 septembre 1928. Arrêté ministériel du 15 septembre 1928, p. 10319 - Idem : Le Nouvelliste de Bretagne no 255 du 18 septembre 1928.
  13. Ministère de la Marine, Annuaire de la Marine, Imprimerie nationale, 1929 (p. 625 : Navires de la Flotte. Duquesne, composition de l'équipage)
  14. Journal Officiel de la République Française. Lois & Décrets, 17 septembre 1929 (Décret du 15 septembre 1929), p. 10591, Ministère de la Défense, Annuaire de la Marine, Imprimerie nationale, 1929. Idem : Le Nouvelliste de Bretagne du 18 septembre 1929 (Blaison, nommé Enseigne de Vaisseau de Ire classe)
  15. Le Nouvelliste de Bretagne, Affaires maritimes, 24 octobre 1929
  16. L'Ouest-Éclair (Rennes), 24 octobre 1929. Affaires Maritimes - Mutations d'Officiers)
  17. Maurice Louis Marie Rey (1892-1980), ancien élève de l’École navale et Officier de Marine. Rey fut nommé Commandant du Remiremont en août 1928.
  18. Ministère de la Marine, Annuaire de la Marine, Imprimerie nationale, 1930 (p. 670 : Navires de la flotte. Blaison, Second sur l'Aviso Remiremont)'
  19. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, J.O du 18 décembre 1930 (le remplacement de Blaison, p. 14089)
  20. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, J.O du 18 décembre 1930, p. 13314
  21. L'Ouest Éclair (Rennes), samedi 18 juillet 1931 (Affaires maritimes : Certificat d'Aptitude à la navigation sous marine)
  22. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, J.O du 9 juillet 1931, p. 7456 (Blaison affecté sur le sous-marin Requin)
  23. Journal Officiel de la République française. Lois & Décrets, J.O du 9 août 1931.
  24. Actes de l’État Civil. Archives de Paris : côte 9 M 336. Acte de Mariage Blaison / Franchelli. (9e Arrondissement), Acte no 1076 du 14 octobre 1931
  25. Journal L'Aurore, lundi 24 septembre 1951, no 2187 : Le Général de Gaulle inaugure à Cherbourg le monument aux morts du sous-marin Surcouf.
  26. Revue Cols Bleus, no 1676, 19 septembre 1981, L'Aviso Commandant Blaison , par le lieutenant de vaisseau Petit.

Bibliographie

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  • Michel Bertrand, Géants de la mer : L’Épopée du Surcouf, Revue Miroir de l'Histoire no 323, mai-
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  • Hubert Granier, Histoire des marins français 1940-1945, volume 4, Édition Marines, 1998 (Blaison, p. 512)
  • Jean-Jacques Antier, Les Grandes Batailles Navales de la Seconde Guerre Mondiale : Le drame de la marine française,Édition Presse de la Cité, 2000
  • Claude Huan, Les Sous-Marins Français. 1918-1945, Édition Marines, Nantes, 2000
  • François Broche, L'Epopée de la France Libre 1940-1946. Ed. Pygmalion 2000 ( Blaison p.189 )
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 51
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  • Claude Arata, Le Croiseur sous-marin Surcouf, Bulletin de l'Académie du Var, Toulon,
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  • Roger Branfill-Cook, X1. The Royal Navy's. Mystery Submarine, Seaforth Publishing,2012 (p. 113-119 : le Surcouf et le Commandant Blaison)
  • John Jordan & Jean Moulin, French Cruisers : 1922-1956, Seaforth Publishing, Londres, 2013
  • Luc Braeuer, L'étonnante odyssée du U-123 Blaison. Lorient 1941-1959, Le Faouet (Morbihan), Liv'Edition, 2016

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