Glottophobie

La glottophobie[1] (également appelée discrimination linguistique) est une forme de discrimination fondée sur la langue. Les liens entre les langues (et leurs locuteurs) s’inscrivent souvent dans des contextes d’inégalité sociale ou économique, de discrimination, de diglossie ou de conflit[2]. Les langues peuvent être un moyen de pouvoir et de discrimination. L’existence au sein des sociétés d'une hiérarchie des langues (et de leurs locuteurs), doublée du rejet de celles et ceux qui parlent en dehors de la norme, emporte des conséquences sur de nombreux plans : politiques, sociaux, culturels, scolaires, psychologiques[3].

Ne doit pas être confondu avec Glossophobie.

Aux termes «discrimination linguistique» (discrimination fondée sur la langue) et «glottophobie» (discrimination linguistique de toutes sortes p.ex. la xénophobie linguistique, l'accent), s'ajoutent «linguicide», «préjugé linguistique», «injustice linguistique», «inégalité linguistique», «préférence linguistique», et «xénophobie linguistique».

Terminologie et définitions

Discrimination linguistique

Le terme discrimination linguistique est utilisé pour caractériser les exclusions ou discriminations dont fait l’objet une personne en raison de sa façon de parler une langue (par exemple avec un accent régional), ou du fait de parler une langue peu valorisée (p.ex. une langue régionale). Ces discriminations sont souvent sous-tendues par des mécanismes de domination complexes et multiformes dont la dimension linguistique n’est qu’un des aspects [4].

Un système de domination linguistique est souvent perçu comme «normal» et accepté y compris par celles et ceux qui sont dominés et qui n’y voient pas d’alternative.

Le , un projet de loi constitutionnelle est présenté en Conseil des ministres, afin de modifier la Constitution pour que la France puisse ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires et ainsi mieux combattre les situations de « discrimination » linguistique. Néanmoins, la charte n'a pas pu être ratifiée, car le projet de loi a été rejeté par le Sénat le [5],[6]. Dans le livre The Discovery of France, Graham Robb fait allusion à un pays à identités plurielles - linguistiques, culturelles - qui a été linguistiquement « colonisé » par la pratique d'une politique centralisée et autoritaire qui a infligé manu militari la langue française aux différentes cultures et communautés non francophones[7], dans une France où, un siècle plus tôt à peine, le français était une langue étrangère pour la majorité de la population[8].

Glottophobie

Le terme glottophobie[9] est un néologisme utilisé pour définir la discrimination linguistique. Il a été forgé en 1998[10] par Philippe Blanchet, sociolinguiste et professeur à l’université de Rennes 2, pour désigner les « discriminations linguistiques de toutes sortes » qu’il définit ainsi : «le mépris, la haine, l’agression, le rejet, l’exclusion, de personnes, discrimination négative effectivement ou prétendument fondée sur le fait de considérer incorrectes, inférieures, mauvaises certaines formes linguistiques (perçues comme des langues, des dialectes ou des usages de langue) usitées par ces personnes, en général en focalisant sur les formes linguistiques (et sans toujours avoir pleinement conscience de l’ampleur des effets produits sur les personnes)»[11].

La glottophobie est «une discrimination qui est basée sur le langage ou certaines langues, qui fonctionne par un mécanisme qui consiste à rejeter, à considérer comme inférieures et à traiter certaines personnes différemment par rapport aux autres pour des motifs arbitraires et injustes, en raison de leur langue maternelle ou leur manière de parler une autre langue à un moment donné, de leur langage (vocabulaire, grammaire, accent, etc.), et à se sentir mieux que ces personnes».

La glottophobie tend à causer des difficultés d’apprentissage et d'usage d’autres langues que la langue dominante unique[11]. Par exemple, un élève du système scolaire néerlandophone en Belgique témoigne : «je ne suis pas autorisé à parler français à l’école» mais «à la maison, je n’ai pas le droit de parler néerlandais»[12]. La glottophobie tend aussi à survaloriser un monolinguisme[13]. Pourtant on sait de façon sûre que les gens qui grandissent plurilingues, quelles que soient les langues concernées, apprennent en général beaucoup plus facilement d’autres langues que les personnes monolingues[11].

Xénophobie linguistique

La glottophobie constitue une forme de xénophobie à l’encontre d'une personne ou d'un groupe ethnique en raison de son ignorance ou de sa méconnaissance de la langue. Elle se caractérise par des situations de préférence ou d’injustice fondées sur la langue à l’égard d’une personne ou un groupe ethnique[14].

Elle constituerait ainsi une violation des droits linguistiques (notion promue par certaines ONG). Comme d’autres formes de discrimination, elle peut se manifester tant au niveau individuel qu'au niveau d’une société entière, d’institutions ou d’un état, discriminant à la fois la langue maternelle d'un individu ou d'un groupe d'individus et les caractéristiques individuelles de leur discours, telles que l'accent, le vocabulaire, la syntaxe, etc.

Accent

Concernant l'accent des locuteurs de langues maternelles, l'accent dit «neutre» est celui de la classe sociale au pouvoir[15]. Ou, dans un pays comme la France, il peut s'agir de celui pratiqué par les locuteurs vivants dans la capitale ; ainsi en va t-il de l'accent parisien , diffusé largement par les médias, et qui pourtant diffère du français standard[16].

La loi française, à travers le code pénal et le code du travail, sanctionne les discriminations fondées sur l'accent, avec des peines allant jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende[17].

La discrimination semble être indépendante du fait que l'accent du locuteur soit perçu comme « souhaitable » ou non. Par exemple, une étude a montré que des gens étaient plus intéressés à recevoir un bon pour un café s'ils écoutent un message d'un locuteur natif plutôt que celui d'une personne avec un accent étranger, même si l'accent étranger est « souhaitable (par ex. anglais) [18]. Autre exemple: les anglophones asiatiques rencontrent des problèmes sur le marché du travail en raison de leurs accents, ce qui n'est guère le cas des locuteurs scandinaves[19].

Linguicide

Au milieu des années 1980, les linguistes Jim Cummings, Tove Skutnabb-Kangas[20],[21] et Robert Philipson[22] ont lié l'idée de la discrimination à l'encontre des personnes en raison de leur langue maternelle' avec le concept de linguicide[23], défini comme « les idéologies et les structures qui sont utilisées pour légitimer, réaliser et reproduire la répartition inégale du pouvoir et des ressources entre des groupes définis sur la base de la langue » préférant ce terme à une expression comme 'la mort des langues'[24], puisqu'il s'agit d'un processus actif. Marc van Oostendorp, linguiste néerlandais, lié cette question au l'idéologie monolingue pour des raisons historiques et politiques[25]. Un exemple illustrant cette problématique du monolinguisme est celui des familles linguistiquement mixtes qui ne transmettent plus leur propres langues à leurs enfants[26] au profit d'une langue jugée économiquement et culturellement[27] plus valorisante. Il s’agit évidemment de processus dynamique car l’importance relative des langues dans le monde varie énormément en raison des rapports de forces historiques, démographiques, politiques et technologiques[28] culturelles et économiques.

Exemple de linguicide

En Espagne et en Hongrie, certaines populations de tsiganes ont perdu leur langue à cause de la législation et pas par choix[29].

Préjugé linguistique

Le préjugé linguistique (preconceito lingüístico)[30] est un autre terme utilisé par rapport aux discriminiations linguistiques, dont parle entre autres le linguiste Marcos Bagno, pour ce qui concerne le portugais du Brésil utilisé comme outil de puissance sociale[31]. Ainsi, la langue peut se tourner en instrument de domination idéologique et d'oppression lorsque certains groupes sociaux imposent une langue standard à l'ensemble d'une population, déconsidérant les variétés régionales ou les parlers des autres catégories sociales[32].

Exemples historiques de discrimination linguistique

La glottophobie se manifestait déjà depuis longue date: dans la Bible, surtout l'Ancien Testament, le mythe de Babel qui conçoit la diversité linguistique comme quelque chose de négatif et la sacralisation du monolinguisme; de même avec la sacralisation de l’arabe coranique via la parole divine révélée en cette langue[réf. nécessaire].

Les langues dominantes du passé ont souvent conduit à la disparition de celles des nations dominées : le grec a englouti le phrygien, le latin a tué l'ibère et le gaulois[33]. Aujourd'hui, toute personne qui ne parle pas anglais est désavantagée[34].

  • Anglicisation: En réponse à la domination linguistique anglaise, la désanglicisation est devenue une question de fierté nationale, en particulier dans les régions autrefois sous domination coloniale. Par exemple, après des siècles de domination anglaise en Irlande et d'imposition de la langue anglaise, l'un des arguments en faveur de la désanglicisation était le refus d'adopter «tout ce qui est anglais sans distinction, simplement parce que c'est l'anglais»[35]. La politique linguistique de l'Empire britannique envers l'Irlande, le pays de Galles et l'Écosse, la conquête de Cromwell, la colonisation anglaise prolongée et la Grande Famine ont fait qu'à la fin du XIXe siècle, la langue irlandaise n'avait survécu que dans les communautés rurales d'une petite partie de l'Irlande (Gaeltacht). Elle n'avait pas de statut officiel jusqu'à la création de la République d'Irlande. Au pays de Galles, les écoles n'avaient pas le droit d'enseigner le gallois. Jusqu'à la fin du XXe siècle, la langue gaélique n'avait pas non plus de statut officiel. Des siècles de domination anglaise, une politique linguistique de découragement actif et la grande famine qui a beaucoup réduit le nombre de gaélophones, étaient suffisants pour marginaliser l'Irlandais[36]. L'économico-politique est aujourd'hui représenté par la mondialisation de l'anglais de communication[37]. L’anglais est une langue aux relations de pouvoir inégales, que ce soit en termes de statut de locuteurs natifs ou non, ou en termes de privilège économique contrôlant l’accès aux formes les plus prestigieuses de la langue[38]. En termes économiques les gains représentés par la position de la langue anglaise étaient estimés entre 10 et 17 milliards d'euros par an pour le Royaume-Uni[39].
    Caricature ukrainienne de 2011 dénonçant la discrimination envers la langue ukrainienne par le russe. Le personnage russe dit à la petite fille "pousse-toi, tu m'écrases !".
  • Russification. La politique de russification a été menée par l'Empire russe au XIXe siècle dans les territoires reçus après le Commonwealth polono-lituanien et qui consistait à interdire l'usage de l'ukrainien, du lituanien, du biélorusse et du polonais dans les lieux publics y inclus les écoles et le parlement polonais. Entre 1899-1917, on a tenté de faire du russe la seule langue officielle de la Finlande.
  • Arabisation: au début du VIIIe siècle, le calife Abdu'l-Al-Malik ibn Marwan décida que l'arabe deviendrait la langue officielle de l'Égypte. Ainsi comme puissance théologique-politique l'arabe en Egypte a au cours des siècles étouffé ou interdit la langue copte comme langue véhiculaire en la réduisant à un usage purement liturgique[37]. La langue copte a été brutalement persécutée, surtout sous la domination mamelouke, ce qui a conduit à sa disparition effective au XVIIe siècle.
  • Francisation: à partir de la fin du 19e siècle, et jusqu'au milieu du 20e siècle, les langues régionales, appelées péjorativement patois, tels que l'occitan, le basque ou le breton, sont interdites à l'école et sévèrement punies[40]. Le monde a été souvent divisé par les langues et plus important encore, la majorité des peuples a souvent été obligée d'apprendre la langue maternelle d'une minorité puissante pour s'en sortir ou pour interagir avec l'État au pouvoir[34]. Après avoir évincé les différentes langues de France à partir de la Révolution française, il s'est installé une autre forme de domination linguistique à savoir la glottophobie qui cherche à effacer les différentes façons de parler le français au moment où le français est la langue commune[41]. Certains craignent qu'au cours de ce XXIe siècle l'anglais soit en train de supplanter les langues nationales des lieux de pouvoir[42],[43].
  • Germanisation: discrimination des slaves occidentaux par les prussiens au XIXe siècle par l'interdiction de l'utilisation de la langue polonaise dans les écoles secondaires et primaires et le recours aux châtiments corporels.

Exemples de langues oprimées

Exemples de discriminations linguistiques contemporaines

Voici quelques exemples :

  • Bolivie : les Aymaras parlent plus de 20 langues distinctes, chacune étant théoriquement acceptée par l'État. En pratique, presque rien n'est entrepris pour les promouvoir et les rendre visible dans la sphère publique. Les domaines de l'éducation, de la publicité, de la politique et des médias sont tous exclusivement en langue espagnole[44].
    « 大家请说普通话,语言文字规范化 » (Dajia qing shuo Putonghua / Yuyan, wenzi, guifanhua!, « Laissez parler tout le monde en mandarin standard (et) normalisons la parole et l'orthographe ! »)
  • Chine : depuis les années 1990 les locuteurs de la langue ouïghour[45] et d'autres langues minoritaires[46] sont forcés d'abandonner leur langue[47] au profit du chinois[48] comme langue d'enseignement dans les écoles et les universités du Xinjian[49] ;
  • à Madagascar le français est systématiquement requis. Exemples : on ne peut postuler à un emploi dans la langue nationale (le malagasy ou malgache) ni même signer un chèque dans cette même langue. C’est une barrière au développement de Madagascar que de forcer les gens à parler une langue que la plupart des gens ne maîtrisent pas du tout[50] ;
  • Ukraine : l’ukrainien est, depuis l’indépendance et après des siècles de russification, la seule langue officielle de l’Ukraine, même si une loi de 2013 élargit l’usage officiel des autres langues et surtout du russe[53]. Pourtant, en 2017 l'article 7 du projet de loi sur l'enseignement secondaire [54] prévoit une disposition permettant d’enseigner certaines matières dans des langues de l’Union Européenne (bulgare, hongrois, polonais, roumain...) avec un quota de 40 % au maximum mais pour le russe le quota est limité à 20 %[55], alors qu’elle est la langue non officielle la plus parlée en Ukraine[56] ;

Cet état de fait est en contradiction avec un multilinguisme égalitaire prôné par exemple par les institutions européennes, Terralingua ou des associations de traducteurs. Le multilinguisme égalitaire s’appuie sur les droits humains linguistiques et donne à chacun le droit de s’exprimer dans sa propre langue, en tout temps et partout. Les traducteurs dans l'UE essaient de contribuer à une communication efficace et à une sauvegarde de la multiplicité des langues[59]. Pourtant, le député français Bruno Fuchs affirme qu’en «1970, au sein de la Commission européenne, les documents officiels étaient à 60 % rédigés en français et à 40 % en langue allemande. En 2017, le français ne représentait plus que 2,58 % et l’allemand 2,02 % alors que l’anglais représentait 84,38 % et que les vingt autres langues officielles et de travail (anglais, français, allemand) se partageaient les 11,02 % restants»[60].

Divers :

La mondialisation a entrainé un brassage des langues les plus diverses, mais certaines contraintes économiques favorisent l’usage d’une seule lingua franca[61]. Celle-ci peut parfois supplanter des langues sur leur propre territoire et ainsi défavoriser voire discriminer leurs locuteurs.

Dans un autre registre, concernant les locuteurs d’une langue étrangère, des recherches montrent qu’ils se considèrent généralement comme des «locuteurs natifs défaillants»[62] plutôt que comme des locuteurs polyvalents et multilingues. Leur handicap linguistique a beau être très fréquent, il n’est jamais nommé, car la notion n’existe tout simplement pas. Ce qui n’est pas nommé demeure inconscient. De ce fait, la perception globale du problème est rare et la société n’a aucune compassion pour les handicapés linguistiques : les victimes sont traitées en coupables[63],[13]. Si elles connaissent détresse, tourment, souffrance, injustice, ridicule ou frustration, ce serait de leur faute, faute d'avoir appris les langues[63].

Discrimination linguistique dans les sciences

Affiche patriotique pendant la Première Guerre Mondiale : « utilisez uniquement la langue américaine ».

Il y a des inégalités et injustices inhérentes présentes dans la publication académique en anglais[64]: des facteurs linguistiques et non linguistiques sont en jeu dans la nature inégale de la publication universitaire en anglais[65],[66].

Si les jeunes scientifiques souhaitent entrer dans le domaine scientifique, dominé par l'anglais, ils doivent passer du temps et dépenser de l'argent pour traduire et faire éditer leur travail. Les scientifiques incapables d'écrire un article scientifique en anglais parfait sont dirigés par des éditeurs vers des rédacteurs en chef et des traducteurs qui demandent des montants fort élevés. Il n'y a presque pas de traduction ou d'assistance à la rédaction aux locuteurs non natifs[67].

«L'actuel quasi monopole du savoir technico-scientifique est la conséquence directe de l'adoption de la langue anglaise comme langue internationale en science et en technologie[68],[69],[70], démultipliant ainsi la visibilité du monde anglo-saxon dans ces secteurs au détriment de celle des autres» [71],[72]. L'édition scientifique se concentre vers les pays de langue anglaise ou ceux qui sont les plus proches dans leur zone d'influence, avec les États-Unis, Royaume-Uni et Pays-Bas qui détiennent à eux seuls plus que 70 % des revues scientifiques[71].

L'Initiative d'Helsinki sur le multilinguisme dans la communication savante veut atténuer la discrimination linguistique à l'encontre des scientifiques et des chercheurs qui ne maîtrisent pas suffisamment l'anglais, langue dans laquelle se déroulent actuellement la plupart des activités scientifiques internationales telles que les réunions et les revues[73].

Conclusion : Il y des raisons pour avoir des préoccupations concernant la perte de domaines, la mort linguistique (linguiscisme), l'injustice linguistique, les coûts d'apprentissage et d'autres inconvénients liés à l'usage de l'anglais comme langue unique de la science, au détriment d'autres «langues ethniques»[74].

Les découvertes scientifiques sont souvent limitées à cause de la langue. La langue anglaise peut être considérée comme la «langue universelle» dans la communauté scientifique mondiale, mais seule une fraction des scientifiques parlent réellement la langue, continuant à publier des informations dans leur langue maternelle et dans des bases de données non anglaises[75]. Dans son livre "Linguistic Diversity and Social Justice" Ingrid Piller analyse plus en détails les injustices de l'anglais comme langue académique mondiale et élargit le débat pour remédier aux injustices linguistiques[76].

Discrimination linguistique envers locuteurs d'autres langues

Voici des exemples de discrimination envers les locuteurs d'autres langues :

  • Des personnes francophones[77] au Canada déclarant faire parfois l’objet de harcèlement parce qu’elles parlent le français lorsqu’elles font du magasinage ou lorsqu’elles tentent d’accéder à des services gouvernementaux en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario[77],[78]
  • Des annonces dans des journaux destinées à rechercher du personnel de langue maternelle anglaise à l’exclusion des candidats qui pourraient posséder parfaitement cette langue à côté d’une autre langue maternelle[79],[80].
  • Un exemple très éloquent illustrant la discrimination linguistique envers une langue est le cas d'un étudiant irako-néerlandais en histoire qui racontait que, pour avoir accès aux sources historiques, il était impératif d'avoir « des compétences linguistiques pertinentes, comme l'allemand ou le français ». Mais son professeur montrait un mépris pour la maîtrise de l'arabe de l'étudiant[81].
  • L'interdiction d'une langue[82], par exemple la langue des signes[83] ou considérer certaines langues comme une menace défiant le pouvoir. Le cas de l'espéranto (une langue anationale et alternative en terme d’équité linguistique, économique et idéologique) est moins connu, mais plusieurs pays voulaient chasser l'espéranto entre autre en Roumanie où toute activité avec et pour l'espéranto était interdite en 1985[84]. Beaucoup d'espérantistes ont été tués[85] sous le régime nazi[86],[87],[88] et surtout sous celui de Staline[89],[90],[91],[92], pour qui parler une langue cosmopolite telle que l'espéranto était assimilée à une critique et, pour cette raison, considérée comme une menace[93],[94],[95]. Les tentatives de ces régimes pour combattre l'espéranto sont bien décrites par Ulrich Lins dans son livre intitulé La Langue Dangereuse (La Danĝera Lingvo)[88],[96],[97].
  • Les radios belges francophones qui diffusent de la musique en français, en anglais ou en italien, mais jamais en néerlandais. Les artistes flamands qui chantent en anglais, en revanche, passent fréquemment sur les ondes[98]. Cela a donné lieu à une grande controverse, qui a finalement poussé La Première à diffuser le titre Goud du groupe de rock indépendant Bazart, ce qui était un événement sans précédent sur la chaîne[99].

Comme la langue fait partie du capital humain, son rôle est important pour une communication efficace et sur un pied d'égalité.

Philippe van Parijs partage l’avis selon lequel la langue maternelle d’une personne n’est pas une «caractéristique économiquement non pertinente» et pour cette raison «un motif aussi illégitime que la discrimination en raison de la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou de la religion»[100], autant de discriminations punies par la loi en France[9].

Discriminiations à base de honte linguistique

Parce que le pouvoir se reproduit à travers le langage, la sensibilisation au langage critique est une « condition préalable à une citoyenneté démocratique efficace »[101],[102]. Cette sensibilisation considère généralement la façon dont une personne peut être marginalisée en parlant d'une manière particulière, surtout si cette façon de s’exprimer sert de référence à sa race, à son origine ethnique, à sa religion, à son statut social, etc.

Outre les traits physiques telle la couleur, les particularités habituellement à l’origine d’une racisation comprennent les suivantes : le langage, l’accent ou la façon de parler, le nom d'une personne.

Voici un nombre de discriminations à base de honte linguistique 

  • Alexandre Loukashenko, troisème président de la république Biélorussie, a stigmatisé un jour le biélorusse en disant que « rien de significatif ne peut être exprimé en biélorusse », mais dans les années qui ont suivi, le biélorusse était devenu la langue de l'opposition politique marginalisée[103].
  • Obliger un enfant arabophone à prononcer son prénom en arabe avec une prononciation française, mais pas dans le cas d'un élève avec un prénom anglais[104]. Il y a un lien entre la langue que nous parlons ou l'accent que nous avons dans une langue particulière, d'une part, et notre ascendance, notre lieu d'origine, notre origine ethnique, d'autre part, mais ordinairement aussi un lien entre l’accent emprunté et des motifs de discrimination liée à la langue. Même si le Code des droits de la personne (« le Code ») de la Commission ontarienne des droits de la personne ne cite pas expressément « la langue » parmi les motifs illicites de discrimination, le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario accepte des requêtes liées à un certain nombre de motifs apparentés, tels que l'ascendance, le lieu d'origine, l'origine ethnique et, dans certaines circonstances, la race. Selon l'expérience de la Commission, la langue peut être un élément d'une plainte fondée sur l'un quelconque de ces motifs[78] ;
  • une étude à laquelle ont participé 100 étudiants à qui on a demandé d'évaluer différents « accents » dans la langue allemande, a montré une hiérarchie de valeurs très claire : un « accent turc », par exemple, n'a pas reçu un seul jugement positif, alors qu’un « accent français » en allemand a reçu de nombreux jugements positifs[105] ;
  • quand Said, un Iranien qui vit actuellement aux Pays-Bas, était un petit garçon dans son pays natal, il n’a pas été autorisé à parler le gilaki, langue iranienne locale, parce qu’elle était interdite à l’école et qu’il devait étudier en persan et prier en arabe, alors qu’il ne connaissait pas ces langues. Les professeurs persans se moquaient de son persan et ses professeurs religieux de la façon dont il parlait l'arabe[106] ;
  • la grammaire de certaines langues peut aussi parfois être jugée discriminatoire ou/et sexiste[107], bien que la culture a une influence beaucoup grande sur la pensée que la langue[108] ;
  • le bilinguisme, perçu comme un avantage injuste : des membres de la communauté francophone du Canada déclarent ne pas obtenir certains emplois en raison de leur bilinguisme, perçu comme un avantage injuste, ou se voir refuser des changements de poste au motif qu’on a besoin de leurs compétences dans les deux langues[77] ;
  • déconsidérer certaines langues en disant «Ne parlez plus vos langues régionales ou peu répandues, occitan, alsacien, catalan, breton, romani (langue gitane)[109], le yiddish, le bambara[110], le créole, l'espéranto[111]...», ou la langue des signes et ensuite dire «apprenez des langues étrangères, apprenez l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le français, le chinois» revient à hiérarchiser les langues[112] ou une estime inconsidérée accordée à LA langue (ou certaines langues) au profit de laquelle on cherche à évacuer les autres langues et leurs usagers[104] ;
  • prenons aussi l'exemple de l'anglais qui n'est pas seulement un moyen d'exprimer quelque chose. La manière dont on peut parfaitement parler anglais ou, en d'autres termes, assimiler l'anglais à intelligent et chic, constitue une forme de discrimination linguistique[30], en particulier envers les locuteurs de variétés non standards et des étudiants migrants pour se faire sentir inférieurs[113]. L’anglais est considéré comme une langue puissante, mais il n’est pas juste de l’utiliser comme un outil permettant d’évaluer le succès et les compétences des non-anglophones ou de ceux qui apprennent une nouvelle langue. La honte linguistique perpétue un complexe d'infériorité linguistique et culturelle, conséquence inévitable des relations internationales coloniales sur le plan linguistique[114],[115] ;
  • des « élites » qui imposent leur langue ou manière de parler comme la seule légitime[9], par exemple : « À Davos, lors du fameux World Economic Forum, le français a été mis au ban des langues admises. Il faut y parler anglais, et certains représentants les plus illustres acceptent ce diktat au nom d'un mondialisme anglo-saxon»[116] ;
  • ne pas accepter les façons de parler des « étrangères » : sous-titrer en français les propos d’Africains francophones à la télévision, ce qui entraîne une insécurité linguistique qui fait obstacle au développement d'un plurilinguisme. En revanche, parler français avec un accent britannique serait chic[117]. Toutefois, le manque de culture linguistique des personnes ne parlant que la langue officielle, les empêche de comprendre les locuteurs étrangers déplaçant l'accent tonique ou utilisant une langue fortement teinté de régionalisme. Ceci entraîne une impossibilité de communication, notamment avec certains employés administratifs monoglossiques, d'où la difficulté à obtenir un logement social dans certaines communes si l'on ne parle pas le français officiel [104],[118] ;
  • de la cour de récréation au lieu de travail, les personnes issues de communautés immigrées au Royaume-Uni affirment que le racisme fondé sur l'accent a un impact sur leur vie quotidienne. Ce phénomène, appelé "racisme linguistique", vise les personnes qui s'expriment d'une manière considérée comme non standard ou à "consonance étrangère". Il n'est pas fondé sur la compétence ou l'intelligibilité d'un locuteur, mais plutôt sur son accent et son débit verbal[119] ;
  • en Australie, des recherches montrent que les personnes qui parlent anglais avec un accent souffrent de discrimination sur le marché du travail australien[120] ;
  • le refus d'utiliser une lettre N tildée p.ex. dans des noms de famille existant dans les langues basque, gallèse et bretonne[121],[122]. Jean-Marie Klinkenberg, auteur du livre Le linguiste dans la Cité fait aussi allusion à l'écriture : « quand on en étudie l’histoire, on s’avise que l’écriture de notre langue (française) n’a pas la rationalité qu’on lui prête, et est d’abord un instrument de pouvoir, de distinction, voire de sélection »[123].

Injustice linguistique

La langue reflète les conditions qui prévalent dans la société. Même si elles sont injustes. Il y a injustice, les uns recevant le message parfaitement, les autres mal ou très mal (situation fréquente dans les rencontres internationales, où les personnes de langue anglaise, parfois française, jouissent d’un privilège injustifié par rapport à tous les autres, partiellement pour des raisons historiques, géopolitiques, ou pragmatiques[124]). La situation est également fréquente dans les rapports entre une autorité locale et un ressortissant étranger : travailleur migrant, réfugié, voyageur, placé par la situation même dans une position d’infériorité [63],[125].

Pour Mark Starr « celui qui impose sa langue impose l'air sur lequel doivent gesticuler les marionnettes[126] ».

Pour Claude Hagège « Imposer sa langue est imposer sa manière de penser[127] ». Le fait de dire dans certaines communautés linguistiques une chose dans une langue dominante (comme l'anglais) semble être plus prestigieux que parler sa propre langue, a comme effet que certaines langues, certaines communautés linguistiques, semblent avoir un problème d'image[128].

Selon l'ambassadeur Maged Abdelzaziz d'Egypte, les considérations budgétaires restent l'une des raisons derrière la dynamique de pouvoir qui existe entre les langues dominantes et non dominantes[129].

Exemples d'injustice linguistique

  • Donner à une langue nationale, comme par exemple l'anglais, le statut de lingua franca crée des situations où sont avantagés les unilingues d'une langue dominante et désavantagés les usagers des autres langues qui ne reçoivent pas le même respect[130].
  • Les informations relatives au Covid-19 ne sont souvent disponibles que dans des langues commercialement répandues à l’échelle mondiale, voire dans la ou les langues officielles d’un pays. Par ailleurs, elles émanent généralement d’agences humanitaires ou sanitaires qui décident de ce que les personnes peuvent et devraient connaitre[131].
  • L’économie occidentale est également très souvent accompagnée d'une préférence linguistique qui attribue un statut élevé à l’anglais, par exemple, et un statut inférieur aux autres langues. Par exemple le statut de l'arabe en Israël : bien que l'arabe reste une langue officielle, il s'agit en pratique «d'une langue minoritaire, interdite en droit et de fait, le statut que l'on pourrait attendre de la deuxième langue officielle» (Spolsky & Shohamy, 1999 : 117)[132].
  • Persan: L'Iran se plaint que certains pays cherchent à l'empêcher d'enseigner le persan dans ses centres culturels à travers le monde, mais que malgré cela, l'Iran devrait leur faire la faveur d'enseigner leur langue qui est le véhicule de leur culture, gratuitement, dans leurs écoles[133]. Dans l'article «How to end native speaker privilege?» (Comment mettre fin au privilège du locuteur natif?)[134] Ingrid Piller fait remarquer : « bien que les offres d'emploi demandant des « locuteurs natifs » soient maintenant largement considérées comme discriminatoires, ceci n'a rien changé à ne pas préférer des "locuteurs natifs ». Elle fait aussi mention du fait que sous l'Empire britannique les qualifications linguistiques des Indiens étaient supérieures à celles des professeurs britanniques et que même dans ce cas, les premiers ont été presque entièrement exclus de l'entreprise d'enseignement de la langue persane[135], bien avant que cette entreprise ne soit abandonnée totalement au profit de l'enseignement de l'anglais aux Indiens. Au fur et à mesure que la Compagnie des Indes orientales resserrait son emprise sur l'Inde, elle a progressivement abordé ce problème en remplaçant d'abord les Indiens parlant le persan par des Anglais parlant le persan et, plus loin, en remplaçant le persan par l'anglais comme langue de l'État[134]. Gandhi a non seulement soutenu l'espéranto, mais il a aussi fortement combattu l'invasion d'une langue étrangère en Inde : "Le recours à une langue étrangère en Inde pour assurer l’enseignement supérieur a causé à la nation un préjudice moral et intellectuel incalculable"[136],[137].

Inégalités par rapport aux traductions

Toutes les communautés linguistiques ne sont pas égales devant la traduction. Certaines traduisent par choix, d’autres par obligation[138]. Beaucoup d'auteurs hongrois, turcs, polonais et roumains par exemple n’ont jamais été traduits en anglais, mais les livres en anglais sont bien souvent traduits dans la langue de ces auteurs[139]. Du fait que l'anglais est actuellement la langue dominante, elle est devenue aussi la langue de la traduction par excellence. L’ anglais est «présent dans plus de 50 % des traductions au plan mondial et les deux tiers des traductions en français»[140]. En revanche selon Lawrence Venuti, auteur du livre The translator’s invisibility: A history of translation, « la littérature du monde non anglophone a (presque) disparu de la culture anglo-americaine contemporaine »[141].

Certains auteurs n'autorisent pas de traduire leurs livres dans une autre langue[142] ou exigent de gros frais de licences de traduction[143],[144] et de reproduction. Pour des œuvres dans une langue indigène et vulnérable, il n’existe qu’un tout petit marché avec par exemple des tirages très faibles, d'ouvrages très peu commerciaux, volumes de livre qui rarement dépassent 500 exemplaires etc. Éditer des livres dans de telles circonstances est coûteux et le niveau élevé des prix, en plus de la petite taille du marché, peut à son tour réduire le nombre de livres vendus dans un délai très court et par conséquent, leurs auteurs risquent d’avoir du mal à trouver un éditeur ou même le refus de l'éditeur[145], surtout dans un contexte dans lequel les maisons d’édition se concentrent davantage sur la commercialisation et la promotion[145]. La fracture linguistique se traduit aussi par le manque d'alphabets diversifiés qui est la principale lacune qui en plus empêche la plupart des langues autochtones de faire partie de la conversation en ligne (applications, réseaux sociaux,..)[146].

Inégalité linguistique sur Internet

Brian King, directeur du WorldWide Language Institute (WWLI), a évoqué le concept de "démocratie linguistique" en septembre 1998 : « Alors que, au début des années 1950,  un rapport de l'UNESCO a considéré comme un droit de l'Homme pour tous les enfants du monde d’être éduqués dans leur langue maternelle, cela devrait être aussi le droit pour surfer dans cette langue à l'ère informatique. Si internet doit véritablement devenir le réseau mondial qu'il est censé être, alors tous les utilisateurs, quelle que soit leur langue, devraient y avoir accès. Ce serait injuste de réserver ce droit uniquement à ceux qui, par accident historique, nécessité pratique ou privilège politique, connaissent l'anglais »[147]. Les langues les plus puissantes du monde ont tendance à dominer les discours internationaux ce qui crée une tendance à négliger les locuteurs d'autres langues[148].

Éthique linguistique

Toute insulte ou oppression d'un homme parce qu'il appartient à une autre race, une autre classe sociale que moi ou parce qu'il parle une autre langue que moi, je la considère comme barbare.L. L Zamenhof sur l'homaranisme.

Le thème éthique linguistique est rarement évoqué. Yves Montenay le fait par exemple dans son article Les peuples se détournent du projet européen. L'une des idées pour le relancer, stipule l'article, est d'adopter l'anglais comme 'seule langue commune' dans toute l'Union Européenne. On y fait allusion à la notion d'égalité des citoyens qui impose qu'en France la loi soit écrite et diffusée "dans la langue commune", comme réclamaient les citoyens de 1789 dans l'esprit de Villers-Cotterêts, en posant la question si cette notion ne pourrait pas s'appliquer à l'échelon européen en parlant bruxellois[149].

L'enquête Eurobaromètre de 2012, EBS 386 "Les Européens et leurs langues" dit que les Européens souhaitent à la fois que toutes les langues de l’Union soient traitées équitablement, et qu’il y ait une langue de communication pour permettre les échanges d’informations entre l’administration de l’UE et les simples citoyens. Si, comme le voudraient nos gouvernants, c’est l’anglais qui devient la langue commune, alors cela implique que l’anglais serait une langue privilégiée, et que toutes les langues ne seraient pas traitées à égalité[150].

Le monde est véritablement multilingue. Pourtant, de nombreux systèmes éducatifs et économiques, procédures de naturalisation et administrations publiques désavantagent des millions de personnes en raison de leur langue ou de leurs capacités linguistiques[151]. C'est au contraire le plurilinguisme qui fera que les peuples se sentiront chez eux"[152].

Il y a toujours une relation entre les dominants et la langue la plus couramment parlée. La langue commune dans le monde grec ancien était celle des Grecs dominants (le koine, grec koine), ensuite cela a été le latin, comme celle de l'Empire romain et celle de l'Église et aujourd'hui dans un certain sens c'est le Globish, celle de l'Empire anglo-américain[153].

Système de communication linguistique

Le système de communication linguistique dans le monde d'aujourd'hui est fondé sur l'utilisation d'une foule d'éléments arbitraires totalement inutiles pour l'efficacité et le plaisir de la communication et qui n'entrent en ligne de compte que parce que les relations linguistiques sont des rapports de forces, des relations de pouvoir[63].

Les quelque 7 097 langues du monde ne jouissent pas du même prestige et d'une reconnaissance équivalente; il en est de même pour leurs locuteurs. On admettra sans difficulté que les 334 250 Islandais (en 2016) parlent une langue et qu'ils constituent une nation. Par contre, on croira que les 35 à 40 millions de Peuls parlent un dialecte et forment des tribus même si cette langue est parlée dans une dizaine de pays: Sénégal, Guinée, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Cameroun, etc. À des facteurs démographiques et géographiques s'ajoutent des facteurs politiques, idéologiques et économiques, qui jouent un rôle fondamental dans le prestige d'une langue. Tout dépend des fonctions sociales de la langue et du poids de ces fonctions[154].

Seulement 200 ou 300 langues dans le monde exercent plus d'une fonction. Une soixantaine de langues en possèdent plusieurs: ce sont les langues reconnues officiellement par les États. De ce nombre, une dizaine sont reconnues par deux États ou plus et cinq d'entre elles (l'anglais, l'espagnol, le français, le russe, l'arabe), nettement privilégiées, sont employées dans plus de 20 États[154].

Dans une économie mondialisée, "la langue d'échange a tout intérêt à être la vôtre", écrit Frédéric Pennel dans son récent ouvrage sur la Guerre des langues (2019). Pour en comprendre les raisons Michel Feltin-Palas mentionne les avantages dont dispose une langue internationale dominante (rôle que tient aujourd'hui l'anglais)[155]: Une supériorité dans les négociations, une mobilité professionnelle facilitée, une capacité à attirer les meilleurs cerveaux, une compétitivité scientifique accrue et une économie de la culture dynamisée [155],[156].

Justice linguistique

La justice linguistique consiste à préserver les intérêts concrets des individus dans la vie sociale, politique et économique. Bien que le plus souvent ignorée, la discrimination linguistique est toujours très répandue: obligation de parler une langue étrangère au niveau des natifs dans les organisations internationales, étudiants qui souhaitent étudier dans leur langue maternelle, mais qui, néanmoins, doivent apprendre dans une langue qu'ils ne maîtrisent pas bien ou des locuteurs de langues minoritaires qui ne peuvent ou n’ont pas le droit d’utiliser leur langue à l’école ou au travail. Pour avoir accès aux institutions étatiques que sont l’éducation, la santé, la législation, le bien-être, tout le monde doit parler la langue officielle de l’État: l’anglais aux États-Unis, le français en France, le mandarin en Chine, etc. Vu ces approches unilingues, les hispanophones aux États-Unis, les arabophones en France, ou ceux qui parlent des langues régionales en Chine, obtiennent moins de résultats en matière d'éducation, d'emploi et de santé, que leurs compatriotes s’exprimant habituellement dans la langue officielle[157]. Des groupes entiers d'humains restent sans voix au sein de la société internationale, simplement parce que leurs voix sont dans une autre langue[158]. Pascale Casanova, qui n'a rien contre le bilinguisme individuel, affirme que plus le bilinguisme est grand et met les langues en contact, plus celles-ci s’interpénètrent et plus la domination opère[159],[160].

Webinaire sur la justice linguistique

Un webinaire sur la justice linguistique et les politiques publiques, auquel ont participé des chercheurs du monde entier, s’est tenu le 16 octobre 2020. Le but était de développer un moyen de mesurer et de comparer le niveau d'équité lié à la langue, ou "justice linguistique", dans l'élaboration de politiques linguistiques de différents pays, voire de régions. Cela a montré que les décisions des gouvernements en matière de langue ont un impact sur le bien-être de leurs citoyens, mais parfois de manière très négative. Gabriele Iannàccaro y a présenté le concept de "malaise linguistique" comme un symptôme d'injustice linguistique. Brian Carey (Trinity College Dublin) a plaidé en faveur de la prise en compte des préférences individuelles dans l’estimation des avantages et désavantages linguistiques. Bengt-Arne Wickström (Université Andrássy. Budapest) a démontré comment les techniques de l'économie du bien-être peuvent être appliquées pour analyser la discrimination linguistique des minorités. Mark Fettes a posé la question de savoir si la justice linguistique nous intéresse; dans l’affirmative nous devrions la mesurer[161].

Symposium Économie, justice linguistique et politique linguistique

L’ objectif du symposium «Économie, justice linguistique et politique linguistique» organisé à la Humboldt-Universität zu Berlin, école de commerce et d’économie, était de discuter, dans une cadre interdisciplinaire, les effets socio-économiques des politiques linguistiques, l’impact de la dynamique linguistique et planification linguistique sur la justice et les inégalités au niveau national ou international, ainsi que le lien entre démocratie, prise de décision et diversité linguistique[84].

Colloque "Langue et démocratie"

Un colloque international sur le thème «Langue et démocratie» organisé par la Société Néophilologique à l’Université de Tampere (Finlande) du 24 au examina comment la notion de démocratie peut être comprise dans l’emploi langagier. Une des questions relatives à l'officialisation du tamazight en Algérie (2016) par exemple était de savoir si la parité «officiellement proclamée» entre l’arabe et le tamazight peut déboucher sur une «démocratie linguistique» réelle et effective où les deux langues bénéficieraient de la même visibilité et légitimité[162].

Éducation et politique linguistique

La glottophobie largement répandue dans les systèmes éducatifs serait une cause de difficultés d’apprentissage et d’usage d’autres langues que la langue dominante unique dans ces sociétés. Bien que ce ne soit pas une généralité absolue, les usagers monolingues d'une langue internationale hyperdominante et hypervéhiculaire sont tendanciellement les plus glottophobes[117]. Par conséquent certains pays ou régions mènent une politique linguistique soit par crainte d'une francisation du propre territoire[163],[164] par exemple la Flandre (Belgique flamande) soit comme un moyen contre la domination de l'anglais[165],[166],[72]. Par contre, les Pays-Bas sont le seul pays en Europe où une politique linguistique pro-anglaise aussi prononcée est menée à l’instigation du monde politique néerlandais depuis 1990. En 2019, environ un tiers des programmes de licence et pas moins des trois quarts des programmes de maîtrise sont dispensés en anglais. Cela a un effet discriminatoire: le traitement de la matière en anglais demande plus de temps et d’efforts, en particulier pour les étudiants qui n’ont pas de facilités ou un don pour les langues, mais qui sont forts dans les disciplines dites STEM[167].

Un rapport de l'Unesco faisant autorité, a montré que l'utilisation des anciennes langues coloniales ne profitait qu'à une élite et défavorisait la majorité de la population, surtout quand il sert des motifs politiques d'hégémonie et de domination. L'une des principales causes de retard du développement en Afrique, qui entraîne une éducation de qualité médiocre et une marginalisation du continent, est le fait que la plupart des États africains utilisent encore la langue coloniale comme la langue principale dans l'enseignement[168].

Le rapport  "L'enseignement des langues étrangères comme politique publique" qu'à présenté l'économiste suisse François Grin, à l'automne 2005, à la demande du Haut Conseil à l'Évaluation de l'École, dépendant du Ministère français de l'Éducation nationale, démontre l'injustice qu'est pour la plupart des peuples de l'Europe l'application d'une politique linguistique discriminatoire, favorisant les locuteurs natifs de la langue anglaise[169],[170],[171]. Le professeur Grin a calculé que la domination actuelle de l'anglais en Europe entraîne des transferts financiers annuels de 17 à 18 milliards d'euros vers l'économie britannique[172].

Une pétition lancée par le Comité européen pour le respect des cultures et des langues en Europe (CERCLE) souligne que le respect des langues est le dernier espoir pour l'Europe de se rapprocher des citoyens, un objectif toujours revendiqué et presque jamais mis en pratique : « l'Union doit donc renoncer à privilégier la langue d'un groupe. Le risque est  l'invasion d'une langue au détriment des autres, et avec elle le risque d'uniformisation culturelle »[147].

Bibliographie

  • Graciela Villanueva & Iván Jiménez (2020), Glottophobies et imaginaires des langues, revue Quaderna N° 5.
  • Philippe Blanchet (2019), Discriminations : combattre la glottophobie, 2e édition mise à jour, Limoges, Lambert-Lucas, 152 p. (ISBN 978-2-35935-281-8)
  • Frédéric Pennel (2019) Guerre des langues : le français n'a pas dit son dernier mot, Paris, François Bourin, 330 p. (ISBN 979-10-252-0466-5)
  • Phillipson, Robert (2019), La domination de l'anglais : un défi pour l'Europe, Paris,Libre & Solidaire, mars 2019, 360 p.
  • Philippe Blanchet et Stéphanie Clerc Conan (2018), Je n’ai plus osé ouvrir la bouche... Témoignages de glottophobie vécue et moyens de se défendre, Limoges, Lambert-Lucas, 128 p. (ISBN 978-2-35935-267-2).
  • (anglais) Iannàccaro, G., Gobbo, F., & Dell'Aquila, V. (2018). The assessment of sociolinguistic justice: parameters and models of analysis. In M. Gazzola, T. Templin, & B-A. Wickström (Ed.), Language Policy and Linguistic Justice: Economic, Philosophical and Sociolinguistic Approaches (pp. 363-391). Springer.
  • Gaëlle Planchenault (2017), Voices in the media - Performing French Linguistic Otherness, Bloomsbury Academic (ISBN 9781350036277)
  • Bernard Lecherbonnier (2016), Pourquoi veulent-ils tuer le français ?, Paris, Albin Michel, 256 p. (ISBN 9782226380326)
  • Pereltsvaig, Asya (2015), Ukraine’s Ethnolinguistic Landscape and Changing Attitudes towards Russia and the Russian Language. Languages of the World blog.
  • Casanova, Pascale (2015), La langue mondiale : traduction et domination, (PDF), Paris, Seuil, 129 p.
  • Phillipson, Robert (2008), "The linguistic imperialism of neoliberal empire", Critical Inquiry in Language Studies 5(1): 1-43.
  • Spolsky, Bernard & Elana Shohamy (1999), The Languages of Israel: Policy, Ideology and Practice. Clevedon, UK: Multilingual Matters.
  • Skutnabb-Kangas et al. (ed.) (1995), Linguistic human rights: overcoming linguistic discrimination, Walter de Gruyter.
  • Venuti, Lawrence (1995), The translator’s invisibility: A history of translation, New York, Routledge
  • Piron, Claude (1994), Le défi des langues: du gâchis au bon sens, Paris, L’Harmattan.
  • Pool, Jonathan (1987), "Thinking about linguistic discrimination", Language Problems & Language Planning, 11(1): 3–21.
  • Vers la démocratie linguistique: actes du Symposium Nitobe des organisations internationales, Prague, 20-23 juillet 1996.
  • Bibliographie Race Mohride (2019), Linguistic equity as open access: Internationalizing the language of scholarly communication, The journal of Academic Librarianship, Elservier. Alcalde, Javier (2015), Linguistic Justice: An Interdisciplinary Overview of the Literature, Amsterdam Working Papers in Multilingualism #3. 2015, 27-96, 71 pages.

Audiovisuel

  • Vidéo : Glottophobie : quand la langue devient une arme sociale
  • (anglais) Vidéo : The most important language you will EVER learn | Poet Ali | TEDxOrangeCoast
  • Théâtre : La Convivialité, un spectacle autour de l'orthographe qui est très souvent arbitraire et pleine d'absurdités[173] et souvent utilisé comme un outil de discrimination sociale[174]. En plus d'être un exercice de pop linguistique, cette pièce de théâtre est iconoclaste parce que l'orthographe française est un dogme et n'est pas sensible d'être remise en question, bien que la liste des exceptions linguistiques est longue[175].

Notes et références

  1. Le néologisme «glottophobie» a été forgé par le linguiste Philippe Blanchet en 1998.
  2. Georgina Fraser et Salome Landivar, Première rencontre internationale de traducteurs et interprètes de langues autochtones et minoritaires, Translatio, N° 1, 2020
  3. Philippe Blanchet, Stéphanie Clerc Conan, Je n’ai plus osé ouvrir la bouche… Témoignages de glottophobie vécue et moyens de se défendre, Lambert-Lucas, le
  4. Marielle Rispail, «Philippe Blanchet, Discriminations : combattre la glottophobie», sur le site de la Revue de linguistique et de didactique des langues (Lidil), 53 | 2016, mis en ligne le 01 janvier 2017, consulté le 23 mars 2018. URL : http://journals.openedition.org/lidil/4015
  5. Projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sur Légifrance
  6. Position de la France sur la charte européenne des langues régionales ou minoritaires
  7. (anglais) Andrew Hussey, Liberty, equality ... and grim reality -The Discovery of France, The Guardian, le 9 septembre 2007, consulté le 7 mai 2017.
  8. Graham Robb, Une histoire buissonnière de la France, p. 9, (pdf)
  9. Philippe Blanchet, Discriminations : combattre la glottophobie., Paris, Textuel, , 192 p. (ISBN 978-2-84597-544-6, lire en ligne)
  10. Philippe Blanchet, « Glottophobie: », Langage et société, vol. Hors série, no HS1, , p. 155–159 (ISSN 0181-4095, DOI 10.3917/ls.hs01.0156, lire en ligne, consulté le )
  11. « Qu’est-ce que la glottophobie ? Entretien avec Philippe Blanchet », sur blog.assimil.com, (consulté le )
  12. (en) Lisa Bradshaw, Summit looks at use of Dutch in Brussels, Flanders Today, le 22 janvier 2019, consulté le 20 février 2019.
  13. (en) « How schools use language as a way to exclude children (Comment des écoles excluent des enfants par la langue) », sur The Conversation, (consulté le )
  14. (russe) Zherebilo Tatiana Vasilyevna, УЩЕМЛЕНИЕ ЯЗЫКОВЫХ ПРАВ (ЯЗЫКОВАЯ ДИСКРИМИНАЦИЯ), Словарь языковых терминов (destruction des droits linguistiques (discrimination linguistique), Dictionnaire des termes linguistiques), Nazran: Pilgrim LLC, 2010, 486 p., (ISBN 978-5-98993-133-0) .
  15. Michel Feltin-Palas, "En danger", "langue de la liberté"... Neuf idées reçues sur le français, L'Express,
  16. « Les différents accents régionaux français », sur Cours langues, (consulté le )
  17. Camélia Echchihab, Glottophobie : leur accent ne les pénalisera plus au travail grâce à une nouvelle loi, Les Echos, 6 décembre 2020.
  18. (en) Shiri Lev-Ari, Here’s why people might discriminate against foreign accents – new research, The Concversation.
  19. (en) Jenkins, Jennifer (2007): English as a lingua franca: Attitude and identity. p. 81, Oxford University Press, 283 pp., (OCLC 1117288833)
  20. (en) Skutnabb-Kangas, Tove & Phillipson, Robert (1998)., Linguicide. In Mey, Jacob L. (ed.). Concise Encyclopedia of Pragmatics. Oxford, UK : Pergamon Press, for Elsevier Science (an updated version of the same entry in Encyclopedia of Language and Linguistics. Elsevier), 506-507.
  21. Skuttnab-Kangas, Tove & Robert Philippson, (1989), Mother Tongue : the theoretical and sociopolitical construction of a concept, in : Ammon, Ulrich, (1989), Status and function of languages and language varieties, p. 455. Berlin, New York: Walter de Gruyter & Co. (ISBN 3-11-011299-X)
  22. (néerlandais) Marc van Oostendorp, Het Engels is geen lingua nullius (l'anglais n'est pas une langue nullius (de 'no man's land'), Neerlandistiek, le 30 novembre 2017, consulté le 2 janvier 2018.
  23. Dans d'autres langues, on parle de linguizismus (allemand), lingwicyzm (polonais) ou lingvismo (espéranto), car dérivé de l'anglais linguicism.
  24. La mort des langues.
  25. Britta Scchneider, Linguistic Human Rights and Migrant Languages: A Comparative Analysis of Migrant Language Education in Great Britain and Germany (Britta Scchneider, Droits linguistiques de l'homme et langues migrantes: analyse comparative de l'enseignement des langues immigrées en Grande-Bretagne et en Allemagne),
  26. (nl) Marc van Oostendorp, Het Engels is geen lingua nullius (l'anglais n'est pas une langue nullius), revue Neerlandistiek, le 15 juin 2017, consulté le 22 janvier 2019.
  27. (en) Aamna Mohdin, "Even after Brexit, English will remain the language that holds the EU together" (Même après le Brexit, l'anglais restera la langue qui unit l'UE), Quartz, le 5 mai 2018, consulté le 22 janvier 2019.
  28. (en) Shahar Ronena, Bruno Gonçalvesb, Kevin Z. Hua, Alessandro Vespignanib, Steven Pinkere et César A. Hidalgo, Links that speak: The global language network and its association with global fame, PNAS, 30 décembro 2014.
  29. (anglais) Ian Honcock, We are the Romani people, Centre de recherches tsiganes, University of Hertfortshire Press, 2005, p. 139
  30. (portugais) Marta Sherrer, O preconceito linguístico deveria ser crime (le préjugé linguistique devrait être un crime), Galileu,
  31. Lionel Cordier, « La langue comme outil de puissance, in : Les langues du pouvoir », Université de Lyon, Séminaire : Droit peuples et mondialisation, , p. 68 sur 77 (lire en ligne, consulté le )
  32. Manuela Burghelea : L'espéranto, entre idéaux universels et pratiques culturelles locales. Le cas français, belge et brésilien, juillet 2016, KUL, Univ Lille, Univ Rio de Janeiro, Erasmus +, Médiation interculturelle : identités, mobilités, conflits. 133p
  33. Michel Feltin-Palas, Claude Hagège : "Imposer sa langue, c'est imposer sa penser", L'Express, 03/04/2012
  34. (anglais) Sam Dean, To build a better language, The Verge, 2015, consulté le 25 décembre 2017.
  35. (en) Douglas Hyde, The Necessity for De-Anglicizing Ireland, Conradh na Gaeilge Shasana Nua (Ligue gaélique). consulté le 24 mars 2019.
  36. (nl) Milfje Meulskens, De waarheid is niet voor iedereen (La vérité est pas pour tout le monde), le 21 novembre 2014.
  37. (fr) Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage (PDF), Carrefour culturel Arnaud-Bernard, Toulouse, Forom des langues du Monde, mai 2000
  38. (en) Patricia Bizzell, Negotiating Differences in Language & Literacy, Université de Louisville,
  39. Lionel Cordier, Les langues du pouvoir (PDF), Institut d'Etudes Politiques, Université de Lyon, Mémoire soutenu le 6 septembre 2012
  40. Marie-Jeanne Verny, « Instituteurs, école et occitan, de la réalité à sa représentation littéraire xixe-xxe siècles », dans L’école française et les langues régionales, Presses universitaires de la Méditerranée, coll. « Estudis occitans », (ISBN 978-2-36781-075-1, lire en ligne), p. 305–335
  41. Qu'est-ce que la glottophobie?, Culture générale, Choses à savoir, podcast
  42. Jean Quatremer, A Bruxelles, la dérive du tout-anglais, Libération, le 5 janvier 2020.
  43. Michel Feltin-Palas, Le Brexit, nouvel espoir de l'espéranto, L'Express, le 28 janvier 2020, consulté le 3 mars 2020.
  44. Saq'chen Roberto Montejo, in: Juliana Rincón Parra, "Vidéo : Se battre contre la stigmatisation des langues indigènes, Global Voices Français, le 25 mai 2012
  45. (en) Rustem Shir, Resisting Chinese Linguistic Imperialism: Abduweli Ayup and the Movement for Uyghur Mother Tongue-Based Education, p. 26, 173, UHRP, mai 2019.
  46. (en) Christian Shepherd, Fear and oppression in Xinjiang: China’s war on Uighur culture, Financial Times Magazine, le 12 septembre 2019, consulté le 1er novembre 2019.
  47. Christopher Connell, Le récit d’une détenue ouïgoure torturée dans un camp d’internement en Chine, le 27 mars 2019, consulté le 1er novembre 2019.
  48. (en) Rustem Shir, China’s Effort to Silence the Sound of Uyghur, le 15 mai 2019, consulté le 1er novembre 2019.
  49. (en) Rustem Shir, China’s Effort to Silence the Sound of Uyghur, The Diplomat, le 6 mai 2019, consulté le 2 novembre 2019.
  50. (en) « Meet Andriamifidisoa Ny Haja Zo, the host of the @DigiAfricanLang Twitter account for August 7-13 », sur globalvoices.org, Global Voices, (consulté le )
  51. (en) Linguistic discrimination against the Tamils, le 31 octobre 2017.
  52. (en) Jason Burke, Tamils want an end to Sri Lanka discrimination after election, The Guardian, le 4 avril 2010, consulté le 31 décembre 2018.
  53. Anna Colin Lebedev, Ukrainien et russe, deux langues, deux pays ?, Médiapart, le 16 décembre 2013, consulté le 7 janvier 2019.
  54. (uk) ЗАКОН УКРАЇНИ - Про освіту, Стаття 7 (loi ukrainien sur l'enseignement - art. 7), Відомості Верховної Ради (ВВР), 2017, № 38-39, ст.380.
  55. (ru) Новые языковые идеи Гриневич: хочешь учиться на русском — плати, РИА Новости Украина, le , consulté le .
  56. (russe) Венецианская комиссия указала Киеву на дискриминацию русского языка в новом законе, (La Commission de Venise souligne que la nouvelle loi fait l'objet d'une discrimination de la langue russe), TAS, Paris, le 8 décembre 2017, consulté le 5 janvier 2019.
  57. (en) A linguistic strike to denounce Irish language discrimination at the EU level, Nationalia, le 9 mars 2015 (consulté le 14 janvier 2019).
  58. La Commission européenne discrimine les organisations de jeunesse selon leur langue, Espéranto-Jeunes, le 18 janvier 2014.
  59. (de, en, fr) Martin Forstner (eld), Hannelore Lee-Jahnke (eld.), CIUTI-Forum 2006: Sprachen in einer sich ändernden Welt- Les langues dans un monde qui change, CIUTI, 260 p., Peter Lang éd., 2016, (ISBN 2744189073), (ISBN 9782744189074)
  60. Question N° 1330, Assemblée nationale.
  61. Reinhard HOHEISEL, Ökonomische Zwänge für eine lingua franca –. Economic Needs – One Language Only?, in: Forstner, Martin und Hannelore Lee-Jahnke, Les langues dans un monde qui change. Conférence Internationale Permanente d'Instituts Universitaires de Traducteurs et Interprètes: CIUTI-Forum 2006, p. 71, CIUTI, 2008, (ISBN 3039113062) / (ISBN 9783039113064)
  62. (en) Cook, Vivian. Going beyond the Native Speaker in Language Teaching, TESOL Quarterly, 33(2). 1999, pp. 185–209.
  63. Piron, Claude, Le défi des langues : du gâchis au bon sens, Paris, L'Harmattan, , 336 p. (ISBN 2-7384-2432-5, lire en ligne), p. 158
  64. (en) Josep Soler, Linguistic injustice and academic publishing in english: a debate and a case study, ECSPM, language(s) and the construction of knowledge in European Higher Education (PDF), p. 5, 8-9 avril 2022.
  65. (en) Josep SOLER, Linguistic injustice in academic publishing in English: Limitations and ways forward in the debate, 2021, In: Journal of English for Research Publication Purposes, ISSN 2590-0994, Vol. 2, no 2, p. 160-171
  66. (en) Josep Soler, Linguistic Injustice and Global English: Some Notes From Its Role in Academic Publishing, 2020, In: Nordic Journal of English Studies, ISSN 1502-7694, E-ISSN 1654-6970, Vol. 19, no 3, p. 35-46
  67. Jean-Paul Perreault, Analyse de Charles Durand sur la mise en place de l'anglais partout, 19/01/2012, francophonie-avenir.com
  68. (en) Nina Porzucki, How did English become the language of science?, PRI, 6 octobre 2014.
  69. (en) Michael D. Gordin, Hegemonic Languages and Science, en: Focus: Linguistic Hegemony and the History of Science, p. 106-111
  70. (allemand) Oliver Jens Schmitt: Kann die Wissenschaft nur noch Englisch? (Est-ce que la science ne parle que l'anglais ?), Neue Züricher Zeitung, le 4 août 2015, consulté le 2 janvier 2018.
  71. Charles Xavier Durand, Mainmise sur l'édition scientifique, pillage et marginalisation de la recherche non anglo-saxonne, en : La mise en place des monopoles du savoir, pp. 60-62, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-1771-3)
  72. Bernard Lecherbonnier, Pourquoi veulent-ils tuer le français ? (PDF), Editions Albin Michel, 2005,
  73. « Initiative d'Helsinki sur le multilinguisme dans la communication savante », sur helsinki-initiative.org (consulté le )
  74. (en) Asya Pereltsvaig, State-of-the-Art: Global Language Studies, Esperantic Studies Foundation.
  75. (en) Abe Lederman et Darcy Katzman, Advancing science by overcoming language barriers (Faire progresser la science en surmontant les barrières linguistiques), (PDF), MultiLingual, avril/mai 2015.
  76. (en) Ingrid Piller, Linguistic justice, chap. 8, in: Linguistic Diversity and Social Justice, 296 pp., Oxford University Press, (ISBN 9780199937264)
  77. Énoncé de politique concernant les Francophones, la langue et la discrimination, fondé sur la Politique concernant la langue et la discrimination de la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP).
  78. Note : Au moment de la publication initiale de la politique concernant la discrimination et la langue, le Québec et le Territoire du Yukon étaient les seuls territoires canadiens où il est spécifiquement déclaré que la langue est un motif illicite de discrimination dans le domaine de l'emploi.
  79. Charles Durand à propos de l'espéranto (Göteborg-2003), 8/9/2003, francophonie-avenir.com
  80. Jean-Paul Perreault, Analyse de Charles Durand sur la mise en place de l'anglais partout, 19/01/2012, francophonie-avenir.com
  81. (fr, en) Ugur Ümit Üngör, Les universités européennes sont elles multiculturelles ?, Cafebabel, le 11 septembre 2020.
  82. L'interdiction d'une langue, LSF sur le web,
  83. Jérôme Garcin, Ces « fous furieux » qui avaient interdit aux sourds de parler avec les mains, Bibliops, 29 mai 2013.
  84. (de) 3.3 Ignat Bociort (pdf), GIL, p.10, N° 92 (3/2014), ISSN 1430-2888
  85. (eo) « Parolado de Vytenis Adriukaitis, europa komisionano pri sano, dum la malfermo de la lingvopolitika konferenco en Nitra. », sur europo.eu, (consulté le )
  86. Sébastien Moret, Le discours sur la langue sous les 'régimes autoritaires (PDF) - Cahiers de I'ILSL, No 17, 2004, pp. 155-170 : D'une contradiction interne : I'espéranto, langue neutre ou langue de l'autre ?, p. 162 : En Allemagne : la langue des Juifs et des Bolchéviques. Institut de linguistique et des sciences du langage.
  87. (en) « Steven G. Kellman, The secret Jewish history of Esperanto », sur forward.com, (consulté le )
  88. (en) Ulrich Lins, Dangerous Language : Esperanto under Hitler and Stalin, Vol. 1,, Palgrave Macmillan, , 299 p. (ISBN 978-1-137-54916-7, 978-1-137-54917-4(e-book))
  89. Sébastien Moret, Le discours sur la langue sous les 'régimes autoritaires' (PDF) - Cahiers de I'ILSL, No 17, 2004, pp. 155-170 : D'une contradiction interne : I'espéranto, langue neutre ou langue de l'autre ?, p. 165 : En URSS : la langue des bourgeois et des internationalistes, Institut de linguistique et des sciences du langage.
  90. (en) Deak Kirkham, Break, break the walls between people (Cassez, cassez les murs entre les gens), Unravel, n° 10, le 21 avril 2017 (consulté le 19 mars 2019).
  91. (anglais) Steve Dodson, Stalin's languages (les langues de Stalin), Languagehat, le 6 juillet 2015, consulté le 29 juillet 2019.
  92. (fr) La danĝera lingvo (La langue dangereuse), éditions en 8 langues, et bientôt (2021) 10 langues (français et portugais).
  93. (anglais) Philip Seargeant, Linguistic diversity and “cosmopolitan bias” (Diversité linguistique et «parti pris cosmopolite»), Language on the Move, le 18 septembre 2017.
  94. (en, es) Interview de Sam Green avec Alfonso Cuarón, version anglaise et espagnole, le 17 janvier 2013, consulté le 7 janvier 2019.
  95. (en) The Secret International Language: Esperanto Explained - TLDR News, video, 5:37 min
  96. (en) A.F.G. Mohiuddin, “Towards a just world: Esperanto for meaningful globalisation” (Vers un monde équitable: l'espéranto pour une mondialisation significative), The Independent - Bangladesh, le 10 juillet 2003, (archive) sur Мир Эсперанто/The World Of Esperanto, consulté le 30 janvier 2019.
  97. (de) Verfolgung der Esperanto-Anhänger im Dritten Reich (la persécution des adhérents de l'espéranto pendant le troisième Reich), (pdf)
  98. Herman Boel & Herve Voglaire Sanchez, Les radios francophones sont-elles allergiques aux chansons flamandes?, DaarDaar - le meilleur de la presse flamande en français, 15 mars 2017, consulté le 30 décembre 2018.
  99. Sara De Sloover, «Madame Flandre» aide les francophones à mieux comprendre leurs compatriotes flamands, DaarDaar, le 30 août 2018, consulté le 31 décembre 2018.
  100. van Parijs, Philippe (2003) Linguistic justice. In: Will Kymlicka & Alan Patten (éd.), Language rights and political theory, Oxford: Oxford University Press, p. 154.
  101. (en) Clark, Romy (1990). "Critical Language Awareness Part I: A Critical Review of Three Current Approaches to Language Awareness". Language and Education: An International Journal. 4 (4): 249–60. DOI:10.1080/09500789009541291. (ISSN 0950-0782).
  102. (en) Alim, H. S., H. Samy Alim (2005). "Critical Language Awareness in the United States: Revisiting Issues and Revising Pedagogies in a Resegregated Society". Educational Researcher. 34 (7): 24–31. DOI:10.3102/0013189X034007024
  103. (en) Katerina Barushka, After decades of Russian dominance, Belarus begins to reclaim its language, The Guardian,  le 28 janvier 2015.
  104. « "La langue, outil de discrimination" - émission France Inter, 1:14:33 min », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  105. (de) İnci Dirim, Linguizismus und linguizismuskritische pädagogische Professionalität (PDF), p. 1
  106. (nl) Kirsten Notten, Dag en nacht werken voor een ideaal (travailler jour et nuit pour un idéal), Zowell, 23 novembre 2016, consulté le 17 janvier 2019.
  107. (nl) Freek Van de Velde, Verdoken racisme in het pleidooi voor taaldiversiteit (racisme caché dans le plaidoyer pour la diversité linguistique), Neerlandistiek, le 5 août 2019, In: Bernard Comrie, Language Universals and Linguistic Typology
  108. (nl) Marc van Oostendorp, Kan je taal je dommer of seksistischer maken? (Votre langue peut-elle vous rendre plus stupide ou sexiste?), Neerlandistiek, le 13 juillet 2014.
  109. Que font les gens quand ils catégorisent, hiérarchisent, jugent les langues ou les manières de parler ? comme « Tisganski e naï grozen ezik ot sveta ! » (« La langue des Tsiganes est la plus moche au monde ! »), dans L’imaginaire linguistique : un dispositif socio-politique, Mundolingua soirées 2017, (consulté le 9 juillet 2017)
  110. Arrête de parler ton mauvais bambara ! (enquête-Mali-93) Excusez-moi, vous parlez quoi comme langue ? – C'est du turc. – Ah, je ne reconnaissais pas ! C'est joli ! (enquête-Paris-95) Cécile Canut, Subjectivité, imaginaires et fantasmes des langues : la mise en discours “épilinguistique”
  111. Dans le film Captain Fantastic, deux sœurs commencent à parler l'espéranto à leur père qui a répondu (en anglais) « Non, ne parle pas en espéranto. Pas de langue étrangère sauf si la langue est parlée par tous. Vous connaissez la règle ». Et puis (en allemand) « Vous pouvez parler allemand ». Ses filles lui répondent : « Nous avons le droit de parler dans la langue de notre choix. Ce n'est pas notre faute si vous ne parlez pas l'espéranto ». (ref. Youtube : Esperanto en "Captain Fantastic" filmo - 2016)
  112. Olivier Lamm, «Chaque langue est une énergie en mouvement», «Qu’est-ce qu’on fait de la culture en Europe ?» B. Cassin répond : ni «globish», ce global english qui n’est pas une langue de culture, ni nationalisme ontologique, qui présuppose une hiérarchie des langues., sur next.liberation.fr, (consulté le )
  113. (anglais) Ingrid Piller, Explorations in language shaming (explorations en honte linguistique), Language on the move, le 28 septembre 2017.
  114. (anglais) Ingrid Piller, Anatomy of language shaming (anatomie de la honte linguistique), Language on the move, le 17 octobre 2017
  115. Ola Kseroof, 5 situations that show Arabic is suffering in UAE,
  116. Henri Masson, « Paru dans Le Journal des Finances, mars 1997 », Série d'affiches (65) sur les thèmes politique linguistique, démocratie linguistique, hégémonie linguistique et l'insoumission linguistique : un sujet tabou., sur Iperniy, (consulté le )
  117. « Qu’est-ce que la glottophobie ? Entretien avec Philippe Blanchet | B, log Assimil », sur blog.assimil.com (consulté le )
  118. « La glottophobie, discrimination institutionnelle en France ? » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  119. (en) Zanib Rasool et Christine Makuve, ‘You can’t even talk English, so don’t talk!’ How linguistic racism impacts immigrants in the UK, The Conversation, 16. Mai 2022
  120. (en) Raelke Grimmer, Sentenced to discrimination - Language as a weapon of state, Griffith Review.
  121. Note : Ce caractère est non reconnu par la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l'état civil, qui liste les signes diacritiques autorisés par l'administration française.
  122. « Langue régionale - No pasarán pour le "~" », Mag Sud Ouest, , p. 5
  123. Th. Jamin, « Jean-Marie Klinkenberg, le linguiste dans la Cité », Regards sur l'Europe, n° 17, p. 5-10, (lire en ligne)
  124. (en) Ana Sofía Ramírez Jaimez, « Translation Studies: An Interview with Mary Snell-Hornby », sur Universidad de Las Palmas de Gran Canaria, (consulté le ), p. 235-236
  125. Laurent Gamet, « Glottophobie et droit du travail », Droit Social, Paris, Dalloz, no 7, , p. 580 (ISSN 0012-6438, HAL halshs-02449579, lire en ligne)
  126. Masson, « Politique linguistique », Série d'affiches (65) sur le thème de la démocratie linguistique et de l'insoumission linguistique, sur Ipernity, (consulté le )
  127. Masson, « Politique linguistique - Claude Hagège », Série d'affiches (65) sur le thème de la démocratie linguistique et de l'insoumission linguistique, sur Ipernity, (consulté le )
  128. (nl) « De verengelsing van de maatschappij (l'anglicisation de la société) », sur taaluniebericht.org, (consulté le )
  129. (en) Language and the UN: The View from Within, Study Group on Language and the United Nations, Symposium on The United Nations at 75: Listening, Talking and Taking Action in a Multilingual World. Final report, New York, 9-10 mai 2019
  130. (en + nl) Philippe Van Parijs, (en) Linguistic justice for Europe and the world (nl) Taal en rechtvaardigheid in Europa en de wereld, Bruxelles, Oxford University Press + Lannoo Campus, , back-cover
  131. (en) Conversations with chatbots: helping people in the DRC access multilingual COVID-19 information, Translators Without Borders, le 22 Septembre 2020
  132. (anglais) Asya Pereltsvaig, State-of-the-Art: Global Language Studies [archive], Esperantic Studies Foundation.
  133. « Ayatolla Khamenei : extraits des propos concernant l'apprentissage des langues étrangères lors d'une rencontre avec les enseignants de la province de Kerman », sur http://french.khamenei.ir, 2 mei 2005 (consulté le )
  134. (anglais) Ingrid Piller, "How to end native speaker privilege?" (Comment mettre fin au privilège du locuteur natif?), Language on the Move, le 31 mai 2018.
  135. Note : Le persan était la langue écrite de l’Inde, son code de puissance et sa lingua franca depuis plus de trois siècles. En d’autres termes, le persan était la « technologie de gouvernance » des Moghols (Fisher, 2012, p. 328).
  136. Gandhi : "Tous les hommes sont frères". Paris : Gallimard NRF (coll. Idées), 1969, p. 258 à 262
  137. (en) Medium Of Education As Per Mahatma Gandhi
  138. Déclaration de Québec sur la traduction littéraire, les traductrices et les traducteurs, Pen International
  139. « Maria-Christina Doulami, « Je parle 32 langues » : Preuve d'amour à l'Europe (Ioannis Ikonomou, traducteur en chef au Parlement Européen). », sur cafebabel.fr, (consulté le )
  140. Casanova, Pascale (2015), p. 123
  141. Casanova, Pascale (2015), p. 125
  142. (fr) Salah Basalamah, Le droit de traduire-une politique culturelle pour la mondialisation, p. 253, 337, (ISBN 978-2-7603-0687-5)
  143. C. Armstrong, J. De Beer, D. Kawooya, A. Prabhala et T. Schonwetter, Licence obligatoire pour les traductions, In : L’accès au savoir en Afrique : le rôle du droit d’auteur, 2010, Presse de l'université de Laval, p. ISBN PUL 978-2-7637-9305-4.
  144. Note: les droits de traduction désignent le droit de traduire une œuvre dans des langues étrangères et d’en exploiter la traduction
  145. Laure Pécher et Pierre Astier, Le droit d'auteur en usage en Europe, 2010, p. 55-56
  146. (en) Miguel Trancozo Trevino, The many languages missing from the internet, BBC, le 15 avril 2020.
  147. (en) Marie Lebert, The Internet and Languages, University of Toronto, 2009, Academia.edu.
  148. Mila Ibrahimov, Quelles langues parle le cyberspace?, Courrier april-mai 2021, pp. 50-53, Unesco,
  149. Ar Falz, Charte : craintes, ignorance et vieux démons, septembre 2000.
  150. Pierre Dieumegard, Pourquoi des données plus récentes ne sont-elles pas disponibles par Eurobaromètre ?, in: Les Européens et leurs langues : nos gouvernants souffrent d'un déni de réalité, le 1er novembre 2019.
  151. La Déclaration de Salzbourg pour un monde multilingue
  152. Yves Montenay, Les peuples se détournent du projet européen. L'une des idées pour le relancer est d'adopter l'anglais comme seule langue commune dans toute l'Union. C'est au contraire le plurilinguisme qui fera que les peuples se sentiront chez eux. Les Echos.fr, le 11 octobre 2016.
  153. (en) « The power of bilingualism: Interview with Barbara Cassin », sur e-flux.com, (consulté le )
  154. LELCERC Jacques, L'inégalité des langues., dans : "L'aménagement linguistique dans le monde", Québec, CEFAN, Université Laval, le 22 nov. 2017, consulté le 29 janvier 2019.
  155. Vincent Jacques, La diversité culturelle en Europe est menacée. L'espéranto est la solution, Esperanto pour l'Europe.
  156. Michel Feltin-Palas, Guerre des langues :le français trahi par les siens, L'Express, le 19/11/2019
  157. (en) Ingrid Piller, Covid-19 forces us to take linguistic diversity seriously, Language on the move, le 3 mai 2020.
  158. (en-US) « Language, accountability, and the future of the Grand Bargain - TWB Blog », sur Translators without Borders Blog, (consulté le )
  159. Christian Ruby, La dominiation linguistique - Comment les mécanismes de la domination linguistique opèrent-ils ?, Nonfiction.fr, le 4 février 2016, consulté le 9 janvier 2018.
  160. Christian Rioux, La guerre des langues, Le Devoir, le 5 mars 2016, consulté le 9 janvier 2018.
  161. (en) Mark Fettes, Do we care about linguistic justice? Then we should measure it!, ESF Connected, le 16 Novembre 2020.
  162. « Langue et démocratie, résumé (PDF) », sur uta.fi, (consulté le )
  163. Note : La territorialité et les métaphores comme 'droit du sol' opposé au 'droit des gens' laissent entendre abusivement que certains citoyens ont moins ou n'ont pas de droits linguistiques lorsque le principe de la territorialité est appliqué. La territorialité n'implique pas de violation des droits de l'homme, mais constitue au contraire une forme d'état qui permet aŭ différentes communautés linguistiques de vivre ensemble en paix. (in : Vuye : p. 8-9)
  164. (fr, en, nl) Hendrik Vuye, Langue et territorialité en Flandre dans une perspective historique et internationale, 2010, édition supplémentaire du "Speakers Corner", série de conférences organisées par l'a.s.b.l. "De Rand" pour les allophones, à l'occasion de la Présidence belge de l'UE.
  165. (nl) De verengelsing van de maatschappij (l'anglicisation de la société), sur : taaluniebericht.org (taalunie = Union de la langue néerlandaise), janvier 2017, consulté le 16 novembre 2018.
  166. (fr, eo) Charles Xavier Durand, "La manipulation mentale par la destruction des langues", 2002, Éditions François-Xavier de Guibert, Paris, (ISBN 2868397719).
  167. (nl) Godelieve Laureys, Opinie: Niet tegen Engels, maar voor Nederlands (Pas contre l'anglais, mais pour le néerlandais)
  168. (anglais) Ebbe Domisse, Single dominant tongue keeps inequality in place, businesslive.co.za, la 16 novembre 2016.
  169. « Espéranto Ariège », sur esperanto.ariege.free.fr, (consulté le )
  170. Charles Xavier Durand, vidéo YouTube : Colloque sur la défense de la langue française, à partir de 30 min, le 8 janvier 2014.
  171. Robert Phillipson, Préface de François Grin : La domination de l'anglais: un défi pour l'Europe, Paris: Libre & Solidaire, 2019
  172. (en) Seán Ó Riain, Esperanto prevents the strong from imposing their language on the weak, The Rift- Le Drenche, le 29 avril 2019.
  173. « La Convivialité », sur citemiroir.be (consulté le )
  174. (en) « La Convivialité », sur theatredeliege.be, (consulté le ).
  175. « La Convivialilté », sur Theatredenamur.be, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la société
  • Portail des langues
  • Portail de l’histoire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.