Godzilla (film, 1998)
Godzilla est un film américano-japonais réalisé par Roland Emmerich, sorti en 1998. C'est un nouveau remake de Godzilla, film réalisé en 1954 par Ishirō Honda, le premier coproduit par un studio américain.
Pour les articles homonymes, voir Godzilla (homonymie).
Titre original | Godzilla |
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Réalisation | Roland Emmerich |
Scénario |
Dean Devlin Roland Emmerich |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Centropolis Film Productions Fried Films TriStar Tōhō Independent Pictures |
Pays de production |
États-Unis Japon |
Genre | Action, science-fiction, catastrophe |
Durée | 140 minutes |
Sortie | 1998 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film est l'un des moins appréciés de la franchise, avec une note moyenne de 2,5/5.
Synopsis
Années 1960. Une série d'essais nucléaires français, aux alentours de l'archipel des Tuamotu, entraine la mutation d'un iguane. Trente ans plus tard, la créature monstrueuse attaque un cargo japonais croisant dans le Pacifique Sud. Le seul rescapé est transporté à Papeete, où il est interrogé par des agents de la DGSE. Il murmure le nom de « Gojira », d'après une ancienne légende japonaise. Au même moment, Nick Tatopoulos, un jeune scientifique américain travaillant pour la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, est prié d'abandonner ses recherches à Tchernobyl pour se rendre avec un groupe de militaires à Panama. Il découvre les gigantesques empreintes du monstre, qui a traversé le golfe et piétiné un village pour se rendre dans l'océan Atlantique.
La créature ne tarde pas à refaire parler d'elle, en engloutissant plusieurs navires. Les militaires, sous les ordres du colonel Hicks, essayent de découvrir le lieu vers lequel la chose semble se diriger. Il s'agit de New York, sur la côte Est. Tatopoulos émet l'hypothèse d'un représentant d'une nouvelle espèce biologique, ayant muté sous l'effet de radiations. New York est rapidement placé en état de siège par l'armée, qui échoue, malgré son important déploiement, à stopper le monstre reptilien. Tatopoulos découvre que la bête est sur le point de pondre une centaine d'œufs dans les sous-sols de la ville. Ses informations sont volées par son ex-fiancée, la journaliste Audrey Timmonds, qui en fait un reportage. Viré de l'armée américaine, le scientifique est bientôt récupéré par l'agent Philippe Roaché, des services secrets français, qui veut trouver le nid de « Godzilla » pour l'anéantir. L'armée, tente de son côté, de tuer une nouvelle fois le monstre. À la suite d'un combat contre des sous-marins, la créature est finalement « vaincue » par l'armée.
Alors que Tatopoulos et Roaché pénètrent dans le repaire du monstre, ils sont suivis par Audrey et son associé, Victor « Animal » Palotti, qui veulent faire un reportage sur le nid de « Godzilla ». Juste à ce moment-là, les œufs du monstre éclosent les uns après les autres, donnant naissance à une armée de mini-godzilla affamés. Avec les moyens du bord, les quatre compagnons diffusent en direct, les images du nid et informent Hicks de son emplacement, le Madison Square Garden. Ce dernier envoie les avions F-18 bombarder le nid, en laissant le temps au protagonistes de s'échapper. Alors que le nid est détruit et que les héros vont pour partir, le parent « Godzilla » émerge du sol, se révélant avoir survécu. En voyant sa progéniture anéantie, la créature entre dans une colère noire et poursuit les héros. Après une course-poursuite en taxi (au cours de laquelle « Godzilla » ravage la moitié de Park Avenue), ils parviennent à prendre au piège le monstre qui, par sa taille, s'empêtre dans les câbles du pont de Brooklyn. Les F-18 bombardent le géant qui s'écroule dans une longue et tragique agonie. Nick se rapproche de la créature, qui le dévisage, agonisante. C'est ainsi que « Godzilla » s'éteint... Encore que, un œuf demeure survivant du chaos...
Le film a eu droit à une « suite » avec la série animée Godzilla The Series dans laquelle le dernier œuf éclot et donne naissance à un « nouveau » Godzilla, au comportement très différent de son parent, que Tatopoulos dompte afin de lutter contre l'arrivée de nouveaux mutants (qui ont vu le jour de la même manière que Godzilla, par des radiations).
Fiche technique
- Titre : Godzilla
- Réalisation : Roland Emmerich
- Scénario : Dean Devlin et Roland Emmerich, d'après une histoire de Dean Devlin, Roland Emmerich, Ted Elliott et Terry Rossio
- Musique : David Arnold
- Photographie : Ueli Steiger (en)
- Montage : Peter Amundson et David Siegel
- Effets spéciaux : Volker Engel (en), Patrick Tatopoulos, Karen E. Goulekas et Clay Pinney
- Décors : Oliver Scholl
- Costumes : Joseph A. Porro
- Production : Dean Devlin, Kelly Van Horn, Peter Winther, Roland Emmerich, Ute Emmerich et William Fay
- Sociétés de production : Centropolis Film Productions, Fried Films, Independent Pictures, TriStar avec la participation de Tōhō
- Budget : 130 millions de dollars
- Pays d’origine : États-Unis, Japon
- Langues originales : anglais et français
- Format : Couleurs - 2,39:1 - DTS / Dolby Digital / SDDS - 35 mm
- Genre : Action, science-fiction et catastrophe
- Durée : 140 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis : (première mondiale à New York), (sortie nationale)
- Canada :
- Royaume-Uni :
- France :
Distribution
- Matthew Broderick (VF : Jean-Pierre Michaël et VQ : Antoine Durand) : Dr. Nick Tatopoulos
- Jean Reno (VF : lui-même et VQ : Guy Nadon) : Philippe Roaché
- Maria Pitillo (VF : Sybille Tureau et VQ : Christine Bellier) : Audrey Timmonds
- Hank Azaria (VF : Gabriel Le Doze et VQ : Alain Zouvi) : Victor « Animal » Palotti
- Kevin Dunn (VF : Jean-Claude Donda et VQ : Louis-Georges Girard) : Colonel Hicks
- Michael Lerner (VF : Mario Santini et VQ : Aubert Pallascio) : Maire Ebert
- Harry Shearer (VF : Serge Blumenthal et VQ : Jean-Marie Moncelet) : Charles Caiman
- Doug Savant (VF : Jean-François Vlérick et VQ : Benoît Rousseau) : Sergent O’Neal
- Arabella Field (VQ : Violette Chauveau) : Lucy Palotti
- Vicki Lewis (VF : Anne Deleuze) : Dr. Elsie Chapman
- Malcolm Danare : Dr. Mendel Craven
- Lorry Goldman (VF : Yves Beneyton et VQ : Luis de Cespedes) : Gene, l'assistant du maire
- Greg Callahan : le gouverneur de la ville de New York
- Chris Ellis (VF : Philippe Dumond) : Général Anderson
- Richard Gant : Amiral Phelps
- Stephen Xavier Lee : Lieutenant Anderson
- David Pressman (VF : Régis Ivanov) : Capitaine du sous-marin Anchorage
- Christopher Carruthers (VF : Éric Etcheverry) : Radio Delta 9
- Nicholas J. Giangiulio (VF : Patrick Mancini et VQ : Éric Gaudry) : Ed, l'ingénieur de WIDF News
- Christan Aubert : Jean-Luc
- Philippe Bergeron : Jean-Claude
- Frank Bruynbroek : Jean-Pierre
- François Giroday : Jean-Philippe[1]
- Nancy Cartwright : la secrétaire de Caiman
- Lola Pashalinski : la pharmacienne
- Ralph Manza (en) : Joe, le vieux pêcheur
- Leonard Termo (en) (VF : Michel Tugot-Doris) : le premier SDF
- Lee Weaver (en) : le deuxième SDF
- Lloyd Kino : le rescapé japonais
- Jérémie Golfier : un jeune garçon
- Glenn Morshower : Kyle Terrington
- Robert Lesser : Murray
Production
Développement
Dans les années 1980, le réalisateur américain Steve Miner reçoit une « permission spéciale » de la Tōhō pour produire un film américain mettant en scène Godzilla. Avec l'illustrateur William Stout et le scénariste Fred Dekker, il tente de mettre sur pied le projet. Malheureusement, aucun studio américain ne veut investir[2],[3].
En 1992, TriStar acquiert les droits de Godzilla auprès de la Tōhō en vue de produire une trilogie[4]. Les scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio sont alors engagés. Ils livrent leur script final en 1994[5]. Quelques mois plus tard, Jan de Bont est choisi comme réalisateur et débute la préproduction du film, prévu pour sortir à l'été 1996[6]. Le réalisateur quitte finalement le projet après le refus de TriStar de lui allouer un budget de 100 à 120 millions de dollars[7].
Peu de temps avant la sortie en salles de Independence Day, le réalisateur Roland Emmerich et le producteur Dean Devlin signent pour reprendre le projet, à condition qu'ils puissent y apporter leurs propres idées[8]. Ils réécrivent presque en intégralité le script initial de Ted Elliott et Terry Rossio. Seules quelques séquences, comme le naufrage des bateaux de pêche et l'affrontement de Godzilla avec des sous-marins, sont gardées. Écologiste et antinucléaire convaincu, Roland Emmerich décide d'y inclure des éléments liés aux essais nucléaires français (relancés par Jacques Chirac à Moruroa, en Polynésie française, après son élection en 1995)[9]. De son propre aveu, Emmerich est peu amateur de Godzilla et fait radicalement changer le design par Patrick Tatopoulos, pour en faire une créature plus rapide et agile. Bien que choquée par le nouveau design, la Tōhō l'approuve ce qui lance la production[10].
Distribution des rôles
En plus d'inclure des allusions aux essais nucléaires français, Roland Emmerich a l'idée d'engager l'acteur français Jean Reno qui refuse alors le rôle de l'Agent Smith dans le film Matrix. Quant au rôle principal à savoir celui du Dr. Niko Tatopoulos, Roland Emmerich a directement pensé à l'acteur Matthew Broderick. Matthew Broderick et Jean Reno avaient autrefois tous deux prêté leurs voix pour le film Le Roi lion : Matthew Broderick y doublait Simba adulte en version originale tandis que Jean Reno doublait Mufasa en version française.
Le personnage du maire Ebert et de son assistant Gene, respectivement incarnés par Michael Lerner et Lorry Goldman furent choisit en raison de leurs ressemblances physiques avec les célèbres critiques de cinéma Roger Ebert et Gene Siskel (d'autant les références envers les critiques sont évidentes notamment le fameux thumb up) qui éreintèrent les précédentes réalisations d'Emmerich, Stargate et Independence Day. Il s'agit d'une vengeance, les personnages sont calculateurs et prennent de mauvaises décisions[11],[12].
Tournage
Le tournage débute en à New York[13]. Alors que le tournage se déroule à Jersey City, une puissante tornade arrive sur la ville. Cependant, l'équipe décide d'en tirer parti et filme certaines images après le passage de la tornade, qui seront très utiles en postproduction[9].
Bande originale
The Album
Sortie | |
---|---|
Enregistré |
1997-1998 |
Genre | Rock alternatif, rap-rock |
Producteur | Andrew Slater, Sean "Puffy" Combs, Jay Kay, Brendan O'Brien, Green Day, David Arnold |
Label | Epic |
Critique |
La musique du film est composée par David Arnold. Cependant, la plupart des titres présents sur l'album commercialisé par Epic sont des chansons d'artistes rap-rock. Le titre Come with Me, qui reprend un sample de Kashmir de Led Zeppelin, connaitra un énorme succès en single[réf. nécessaire]. Deeper Underground sera aussi un bon succès dans le monde. Certaines chansons non-présentes dans la bande originale peuvent être entendues dans le film, comme la chanson Shinshoku - Lose Control du groupe japonais L'Arc-en-Ciel, lors de la scène de l'attaque du cargo japonais.
Accueil
Accueil critique
Site | Note |
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Metacritic | 32/100[15] |
Rotten Tomatoes | 16 %[16] |
Périodique | Note |
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Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 16 % d'opinions favorables pour 77 critiques[16]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 32⁄100 pour 23 critiques[15].
Distinctions
Récompenses
- Prix du cinéma européen 1998 :
- People's Choice Award des prix du cinéma européen
- People's Choice Award du meilleur réalisateur pour Roland Emmerich
- Razzie Awards 1998 : plus mauvais remake et du plus mauvais second rôle féminin (Maria Pitillo)
- BMI Film Music Awards 1999 pour David Arnold
Nominations
- Festival de Cannes 1998 : Hors compétition, film de clôture
- Razzie Awards 1998 : pire film, pire réalisateur et plus mauvais scénario
- Saturn Awards 1999 : meilleur film fantastique et meilleur réalisateur[17]
Autour du film
Postérité
Le film ne s'inspire que très vaguement du film Godzilla réalisé en 1954 par Ishirō Honda. À la suite des mauvaises critiques accueillant le film, la créature de ce dernier fut surnommée G.I.N.O. (Godzilla In Name Only) [18] et Zilla au Japon.
La trilogie initialement prévue par Sony Pictures Entertainment fut annulée après la sortie de ce film. Une série animée, Godzilla, la série, a vu le jour de 1998 à 1999, faisant office de suite au film d'Emmerich. Elle reçut d'ailleurs de meilleurs critiques que le film, et son protagoniste (le seul descendant de la créature du film) a été beaucoup plus apprécié des fans, car plus proche du Godzilla originel.
Toho profite de l'échec critique pour réaliser la saga millénium (Godzilla 2000, Godzilla X Megaguirus, Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack, Godzilla X Mechagodzilla, Godzilla, Mothra, Mechagodzilla: Tokyo S.O.S. et Godzilla: Final Wars).
Avec le recul, Emmerich regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour faire une projection-test du film, et l'améliorer en conséquence[19].
Notes et références
- (en) « Francois Giroday Biography (1952-) », sur filmreference.com (consulté le ).
- (en) The Three American Godzilla Films - FilmConnoisseur.blogspot.fr
- (en) Chronique de Le Retour de Godzilla sur DevilDead.com
- (en) TriStar lands monster of deal with Godzilla - Variety
- (en) Script Godzilla de Ted Elliott et Terry Rossio - Scifiscripts.com
- (en) GODZILLA 2 RUMORS UNFOUNDED - SciFiJapan.com
- (en) (http://www.theglobalcafe.org/article.php?articleID=120 GODZILLA-The Films That Never Were] - The Global Cafe.org
- (en) The RriStar Godzilla film - AngelFire.com
- Secrets de tournage - AlloCiné
- (en-GB) « GODZILLA Unmade: The History of Jan De Bont`s Unproduced TriStar Film - Part 4 of 4 », sur www.scifijapan.com (consulté le )
- « Godzilla », sur Roger Ebert.com, : « The mayor of course makes every possible wrong decision (he is against evacuating Manhattan, etc.), and the adviser eventually gives thumbs-down to his reelection campaign. These characters are a reaction by Emmerich and Devlin to negative Siskel and Ebert reviews of their earlier movies ("Stargate," "Independence Day"), but they let us off lightly; I fully expected to be squished like a bug by Godzilla. Now that I've inspired a character in a Godzilla movie, all I really still desire is for several Ingmar Bergman characters to sit in a circle and read my reviews to one another in hushed tones. »
- « 7 Feuds Between Film Stars And Film Critics », sur Phactual
- (en) Allstetter, Rob (août 1997). "Look Out, it's Godzilla!". Wizard (72). p. 119–120
- (en) Godzilla: The Album - AllMusic.com
- (en) « Godzilla Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
- (en) « Godzilla (1998) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
- (en) (en) Distinctions sur l’Internet Movie Database
- Alain Vezina, Godzilla : Une métaphore du Japon d'après-guerre, Paris, L'Harmattan, coll. « Images d'Asie », , 2e éd., 192 p. (ISBN 978-2-296-55813-7, lire en ligne), p. 130-131
- « Roland Emmerich - Les regrets de Godzilla - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Godzilla, la série, adaptation animée
- Godzilla, reboot de la saga réalisé par Gareth Edwards en 2014
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (de + en) Filmportal
- (en) Internet Movie Database
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à plusieurs disciplines :
- (en) Metacritic
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
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