Groenland

Le Groenland[Note 2] (en groenlandais : Kalaallit Nunaat, en danois : Grønland) est un pays constitutif du royaume du Danemark et un territoire d'outre-mer associé à l'Union européenne[3], situé entre les océans Arctique et Atlantique, à l'est de l'archipel Arctique, au nord-est de l'Amérique du Nord.

Groenland

Kalaallit Nunaat (kl)


Armoiries du Groenland.

Drapeau du Groenland.
Administration
Pays Danemark
Statut politique Pays constitutif du royaume de Danemark
Capitale Nuuk
Gouvernement Démocratie parlementaire avec une monarchie constitutionnelle
Chef d'État Margrethe II
Haute-commissaire Mikaela Engell
Premier ministre Múte Bourup Egede
Président du Parlement Hans Enoksen
Démographie
Gentilé Groenlandais
Population 56 562 hab.[1] (2022)
Densité 0,03 hab./km2
Langue(s) Groenlandais[2]
PIB (2016)
 · PIB/hab.
15,9 milliards DKK
280 445 DKK
Géographie
Coordonnées 72° nord, 40° ouest
Superficie 2 166 086 km2
Divers
Monnaie Couronne danoise (DKK​)
Fuseau horaire UTC +0, -1, -3 et -4[Note 1]
Domaine internet .gl
Indicatif téléphonique +299
Hymne Nunarput utoqqarsuanngoravit Toi notre vieux pays »)
Devise aucune
Code ISO 3166-1 GRL, GL

    Bien qu'appartenant physiographiquement au continent nord-américain, le Groenland a été politiquement et culturellement associé à l'Europe  en particulier à la Norvège et au Danemark, les puissances coloniales, ainsi qu'à l'île voisine d'Islande  pendant plus d'un millénaire[4]. Le Groenland est la deuxième plus grande île du monde. Plus des trois quarts de son territoire sont couverts par la seule calotte glaciaire contemporaine en dehors de l'Antarctique. Avec une population de 56 562 habitants au [1], il est le pays le moins densément peuplé au monde[5].

    Le Groenland a été habité pendant au moins les 4 500 dernières années par des peuples de l'Arctique dont les ancêtres ont migré depuis ce qui est aujourd'hui le Canada[6],[7].

    Les Vikings se sont installés dans la partie sud, alors inhabitée, du Groenland, à partir du Xe siècle, y fondant des colonies médiévales qui n'auraient pas dépassé 2 000 habitants (d'autres sources parlent de 3 000 individus comme Bandi en 1952[8] ou 6 000, selon Thomas McGovern[9]), puis ces implantations auraient disparu vers 1500 apr. J.-C.[10],[11]. Les peuples inuits actuels sont arrivés au XIIIe siècle. Au début du XVIIIe siècle, la Scandinavie et le Groenland ont repris contact l'un avec l'autre, et le royaume de Danemark et de Norvège a établi sa souveraineté sur l'île en fondant des compagnies coloniales.

    Le Danemark-Norvège a revendiqué le Groenland pendant des siècles. Le Groenland a été colonisé il y a plus de mille ans par les Norvégiens, qui avaient déjà colonisé l'Islande pour échapper aux persécutions du roi de Norvège et de son gouvernement central. C'est depuis le Groenland et l'Islande que les Norvégiens auraient pris la mer pour découvrir l'Amérique  près de 500 ans avant Christophe Colomb  et tenté de coloniser la terre. Bien que sous l'influence continue de la Norvège et des Norvégiens, le Groenland n'était pas formellement sous la couronne norvégienne avant 1262. Le royaume de Norvège s'est étendu et devient une puissance militaire jusqu'au milieu du XIVe siècle. Mais la Norvège fut considérablement frappée par la peste noire, avec un nombre de morts supérieur à celui du Danemark, l'obligeant à accepter une union avec ce dernier dans laquelle le gouvernement central, l'université et d'autres institutions fondamentales étaient situés à Copenhague. Ainsi, les ressources des deux royaumes ont fusionné, la Norvège devenant ainsi la partie la plus faible et perdant également sa souveraineté sur le Groenland en 1814 lors de la dissolution de l'union. Le Groenland devint alors une colonie danoise, puis une partie de la communauté du royaume du Danemark en 1953 en vertu de la Constitution du Danemark.

    En 1973, le Groenland rejoint la Communauté économique européenne (CEE) avec le Danemark. Cependant, lors d'un référendum en 1982, une majorité de la population a voté en faveur d'un retrait du Groenland de la CEE, retrait qui sera par la suite étendu à l'Union européenne. En 1984, le Danemark a signé un traité modificatif avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire a été retiré des accords sur la communauté européenne du charbon et l'acier[12] et des accords de la communauté européenne de l'énergie atomique[13]. Des dispositions particulières ont été convenues pour protéger la pêche[14]. Le Groenland bénéficie néanmoins de la libre circulation des Européens au sens de la convention de Schengen. En 1979, le Danemark accorde une autonomie interne au Groenland, et le , les Groenlandais se sont prononcés par référendum consultatif sur la perspective d'une autonomie renforcée, la proposition étant approuvée par 75 % des suffrages exprimés. Le Parlement danois a ensuite voté la loi sur l'autonomie renforcée du Groenland, promulguée le [15] et entrée en application le . Le Danemark cède à son ancienne colonie 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. La politique monétaire, la défense et la politique étrangère restent toutefois sous contrôle danois.

    Étymologie

    Ce sont les anciens colons scandinaves qui ont donné au pays le nom de Groenland. Dans les sagas islandaises, il est dit que l'Islandais d'origine norvégienne Erik le Rouge fut chassé d'Islande pour meurtre. Avec sa famille élargie et ses esclaves (thrall), il partit à bord de navires pour explorer la terre glacée connue pour se situer au nord-ouest. Après avoir trouvé une zone habitable et s'y être installé, il l'a nommée Grœnland, littéralement « terre verte », soi-disant dans l'espoir que le nom serait agréable pour attirer des colons[16],[17],[18]. Le nom du pays en groenlandais est Kalaallit Nunaat terre des Groenlandais »).

    Géographie

    Carte politique du Groenland.

    Localisation et frontières

    Le Groenland est situé au nord-est de l'Amérique du Nord, entre les latitudes 59° et 83° N et les longitudes 11° et 74° W. Il est bordé au sud-est par l'océan Atlantique, à l'est par la mer du Groenland, au nord par l'océan Arctique et à l'ouest par la mer de Baffin. Il est frontalier du Canada à l'ouest, de l'autre côté de la mer de Baffin, et de l'Islande à l'est, dans l'océan Atlantique.

    La superficie totale du Groenland est de 2 166 086 km2 (y compris d'autres îles côtières mineures), dont la calotte glaciaire couvre 1 755 637 km2 (soit 81 % du territoire) et a un volume d'environ 2,85 millions de kilomètres cubes[19].

    Le Groenland est la plus grande île non continentale du monde[20], le troisième plus grand pays d'Amérique du Nord[21] ainsi que le plus grand territoire dépendant dans le monde. Il possède également le plus grand parc national au monde.

    Géologie, topographie et hydrographie

    Image satellitaire.

    L'île est recouverte à 80 % par un inlandsis de 1 710 000 km2 de superficie et d'une épaisseur atteignant près de trois kilomètres de glace au centre, correspondant à l'altitude la plus élevée. Cet inlandsis est bordé de reliefs montagneux modérés entre lesquels s'écoule la glace par des glaciers. De certains d’entre eux se détachent des icebergs qui sont entraînés au large par les courants. C'est le cas à Ilulissat où les plus gros icebergs de l'hémisphère nord sont produits. En 1912, c'est l'un d'eux que le Titanic heurta.

    Sous cet inlandsis se trouve un grand canyon. Découvert en 2013 grâce à des observations satellitaires, ce canyon, qui traverse toute la partie nord-ouest de l'île, mesure au moins 750 kilomètres de long et 800 mètres de profondeur par endroits, ce qui en fait le plus grand au monde[22].

    Diagramme de répartition des altitudes du Groenland[23].

    Une étude menée par le scientifique français Paul-Émile Victor en 1951 concluait que sous la calotte glaciaire, le Groenland est composé de trois grandes îles[24]. Cette hypothèse est contestée, mais si elle est vérifiée, ces îles seraient séparées par d'étroits détroits atteignant la mer au fjord glacé d'Ilulissat, au Grand Canyon du Groenland et au sud de Nordostrundingen.

    Les glaciers et la couche de glace présentent une certaine élasticité, mais les avancées différenciées et périodiques (rythme saisonnier marqué) de coulées de glace provoquent des cassures dont les ondes élastiques génèrent des tremblements de terre, enregistrés par des sismographes loin du pôle à travers le monde. Ces « tremblements de terre glaciaires » du Groenland sont caractérisés par une forte saisonnalité. Une étude publiée en 2006 a conclu que le nombre de ces séismes avait doublé de 2000 à 2005, tendance temporelle suggérant un lien avec une modification du cycle hydrologique et une réponse glaciaire à l'évolution des conditions climatiques[25].

    Les côtes sud-est du Groenland.

    Les sommets les plus hauts du pays sont situés sur la côte est. Le point culminant est le mont Gunnbjørn, haut de 3 733 mètres. Le plus connu est le mont Forel (3 360 mètres). Il porte le nom du professeur suisse François-Alphonse Forel qui, en 1912, organisa une souscription pour financer une expédition suisse au Groenland. On signalera qu'un autre mont proche porte le nom de Paul-Émile Victor, l'explorateur et ethnologue français. Deux autres Français ont contribué à la connaissance de ce pays : Jean-Baptiste Charcot et Jean Malaurie.

    Entre 1992 et 2018, le Groenland a perdu environ 3 900 milliards de tonnes de glace, une perte proche de la prévision associée au scénario le plus pessimiste du cinquième rapport du GIEC[26]. Cette perte s'accélère et, selon les mots du premier auteur de l'étude, Andrew Shepherd, « pourrait exposer 100 millions de personnes dans le monde à des inondations annuelles d’ici la fin du siècle »[27].

    D’après l’Institut technique du Danemark, la vitesse de la fonte des glaciers du Groenland a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013[28]. Le , « le Groenland vient de connaître les taux de fonte parmi les plus élevés de tous les temps » selon Ruth Rottman, car celui-ci a perdu, et va commencer à perdre régulièrement entre 11 et 12,5 milliards de tonnes de glace en un jour[29],[30], alors que, même dans le scénario le plus pessimiste, une perte de glace si rapide n'était pas attendue avant 2050[31].

    Climat

    Tableau comparatif des données climatiques de différentes localités du Groenland[32]
    Localité Coordonnées Températures
    (°C)
    Précipitations
    (mm/an)
    Maximale Minimale Moyenne
    Nuuk64° 10′ N, 51° 45′ O6,5-8,0-1,4756
    Thulé76° 31′ N, 68° 50′ O4,6-24,6-11,2124
    Ilulissat69° 13′ N, 51° 03′ O8,0-15,2-4,4257
    Nord Ads81° 36′ N, 16° 40′ O3,3-30,1-16,8200
    Passage du prince Christian60° 03′ N, 43° 10′ O6,5-4,10,62504

    La calotte s'est formée il y a 4,1 millions d'années, durant le Pliocène, par la fermeture de l'isthme de Panama. Les précipitations neigeuses qui s'accumulent au centre de l'île, se transforment progressivement en glace et assurent théoriquement la pérennité de cette calotte. Les scientifiques s'intéressent de près à l'évolution de l'épaisseur de la glace et aux apports d'eaux douces engendrés par la fonte (impact sur la circulation thermohaline) dans le cadre du réchauffement climatique. Ce désert de glace, représentant 80 % de la surface de l'île, est très inhospitalier. On y trouve des températures extrêmes été comme hiver, des vents violents dits catabatiques et un sol fait de glace, impropre au développement d'une vie animale (à l'exception des tardigrades).

    Un scientifique installant un réflecteur radar.

    En hiver, dans le nord du Groenland, le soleil disparaît presque totalement pendant plus de trois mois. La température moyenne avoisine −30 °C et il souffle un vent violent. Tandis que l'intérieur du Groenland connait un climat d'inlandsis, les températures moyennes en bord de mer varient de −15 °C dans le nord à 0 °C dans le sud. La côte sud-ouest bénéficie d'étés assez longs et assez doux. Les maximales y avoisinent les 10 °C en été, avec un record de chaleur de 28 °C. Alors que le nord connaît un climat très sec, le sud bénéficie d'un climat beaucoup plus humide. Les précipitations tombent majoritairement sous forme de neige en hiver sur la côte orientale alors que sur la côte occidentale elles tombent majoritairement en été sous forme de pluie. Narsarsuaq, dans le sud-ouest du Groenland, a un climat non polaire puisqu'en juillet on y mesure une température moyenne supérieure à 10 °C.

    −69,6 °C est le record de froid absolu dans l'hémisphère nord, mesuré dans la station météorologique automatique de Klinck à environ 3 200 mètres, le (72° 18′ N, 40° 28′ O)[33].

    En hiver, la bande côtière montagneuse est cernée par la banquise à l'exception du Sud-Ouest de l'île (environ jusqu’à la capitale Nuuk). En effet, une branche du courant du Gulf Stream y empêche la mer de geler. La côte est n'en bénéficiant pas, elle possède un climat plus hostile et un dégel de la banquise plus court. Ceci explique que seuls deux villages y existent : Ammassalik et Ittoqqortoormiit. Ce dégel, qui se déroule de la fin mars jusqu'en juillet, s'appelle la débâcle. La reformation progressive de la banquise a lieu vers le mois de novembre.

    Calotte glaciaire et problématiques de sa fonte

    On sait qu’une partie du Groenland aujourd'hui couverte de glace a perdu ses glaces, probablement à plusieurs reprises dans les 2 à 10 millions d'années précédentes, mais dans quelle proportion et à quelle vitesse, ceci fait encore l'objet d'études. Depuis la fin du XXe siècle, les carottages profonds commencent à éclairer l’histoire paléoclimatique de cette région[34].

    En 2007, Mark Meier de l'université du Colorado à Boulder (États-Unis) a évalué que la fonte partielle prévue des glaces du Groenland et de l'Antarctique ne contribuerait qu'à hauteurs respectives de 28 % et 12 % à l'élévation du niveau des mers durant le XXIe siècle. Ce serait donc dans un premier temps les petits glaciers du monde qui, fondant désormais à une vitesse accélérée, contribueraient à des apports excédentaires de 417 km3 en eau par an. Ils devraient rester les plus gros contributeurs jusqu'à la fin du siècle, avec 10 à 25 cm de surélévation du niveau marin actuel, à laquelle il faudrait rajouter l'expansion du volume d'eau des mers due à leur réchauffement (l'eau chaude est moins dense que l'eau froide).

    Pendant l'été 2012, la calotte glaciaire a fondu en surface sur 97 % de sa superficie, pourcentage le plus important enregistré depuis qu'on mesure le dégel[35]. De nombreux sites d'information francophones[36],[37] indiquent faussement que 97 % de l'inlandsis a disparu.

    En 2013, après 20 ans de fonte croissante des glaces, un net ralentissement de cette fonte est constaté en été (mais qui ne durera pas). Cette année-là, des chercheurs montrent que la glace du Groenland a très bien résisté à un long épisode chaud entre −130000 et −115000 (à la fin de l’Éémien)[38].

    Fin 2016, Joerg Schaefer (paléoclimatologue à l’Observatoire de la Terre de Lamont-Doherty à New York) a classé le Groenland « sur la carte des glaces en voie de disparition ». Si toute la glace de cette région devait fondre (ce qui pourrait se produire dans 2 500 ans environ au vu des taux atmosphériques de gaz à effet de serre[39]), le niveau marin monterait de 7 mètres (et bien plus si l’Antarctique fondait aussi)[34].

    Cet article montre qu’il y a environ 2,6 millions d’années, à l’emplacement du forage GISP2, la glace avait disparu à l’occasion d’un épisode chaud dont les traces sont conservées par le socle rocheux. Cependant, dans un autre article du même numéro de la revue, Paul Bierman (géomorphologue de l'université du Vermont à Burlington) et ses collègues montrent que plus à l’est, le Groenland est resté couvert de glace depuis 7,5 millions d'années[34]. Dans ces deux cas, les isotopes radioactifs du béryllium et de l'aluminium ont permis d’estimer la durée d’exposition directe du socle rocheux à l'atmosphère et aux rayons cosmiques (ces derniers génèrent des radionucléides comme le béryllium 10 et l'aluminium 26, sauf là où la glace est épaisse). Ainsi, la roche remontée en 1993 du forage GISP2 (centre du Groenland) contient des isotopes montrant qu'elle a déjà été libre de glace, semble-t-il, durant une période de 280 000 ans, il y a plus de 1,1 million d'années. Mais la datation des séquelles érosives des glaciers, montre qu’ils ont toujours été actifs sur une majeure partie de l’île durant les 7,5 derniers millions d'années (au moins à l’est du Groenland)[34].

    Des simulations laissent penser que si l’étendue de la glace diminuait d'environ 5 à 10 % de son étendue actuelle, la zone du forage GISP2 serait effectivement nue alors que l'Est du Groenland serait encore englacé[34].

    Faune et flore

    Spécimen d'épicéa à l’Arboretum Groenlandicum de Narsarsuaq.

    La végétation du Groenland est constituée en très grande majorité de toundra, une végétation basse et pauvre composée de mousses et herbes poussant dans les zones polaires qui occupent une grande partie du Groenland hors inlandsis. Le retrait de l'inlandsis a mis au jour de très nombreuses cuvettes lacustres se colonisant progressivement par une végétation de type tourbière, à l'exception des cas où l'évaporation l'emportant, la concentration en sels permet l'implantation d'une flore halophile en périphérie. La grande végétation ne peut en général pas y pousser, car le sol est trop gelé en profondeur. Il ne pousse que quelques arbustes, tels les bouleaux rampants, qui sont une adaptation de la végétation aux conditions très rudes du milieu, en particulier des vents desséchants. Il n'existe que deux petites zones à l'abri des vents qui sont pourvues d'arbres, toutes situées dans le Sud de l'île. La première, la vallée de Qinngua, est la seule forêt naturelle groenlandaise et abrite principalement des espèces de bouleau pubescent (Betula pubescens) et de saule à feuilles grises (Salix glauca) poussant jusqu'à une hauteur de sept à huit mètres[40]. La seconde est l’Arboretum Groenlandicum, un arboretum à Narsarsuaq abritant sur quinze hectares des arbres de taïga arctique tels que le mélèze de Sibérie, le pin tordu, l'épinette blanche et l'épinette de Sitka[41],[42].

    Au-delà de 66° de latitude nord (figurant le cercle arctique), la végétation de la côte ouest se réduit progressivement et fortement jusqu'à devenir une pelouse rase et clairsemée (par exemple à Thulé/Qaanaaq) et le sol est soit recouvert par les glaciers, soit constitué de roche nue. Seuls quelques animaux vivent dans de tels milieux, comme l'ours blanc (au nord et à l'est surtout), le phoque du Groenland, le bœuf musqué, le renard polaire, le lièvre arctique et le renne. C'est une des zones du monde les plus exposées au réchauffement climatique et les effets de ces changements climatiques sur la biosphère semblent y être plus rapides qu'ailleurs. Au sud de 66° de latitude nord se trouve la « zone verte » où poussent des arbres et dont le sol peut être cultivé sous certaines conditions, qui est en permanence dépourvue de glace : cette zone, tout au sud, couvre environ 5 000 km2 et son climat ressemble à celui de l'Islande et du nord de la Suède ou de la Norvège : on peut y trouver des ours bruns, des sangliers, des lapins, des oies sauvages ou des canards et différentes variétés de lézards.[réf. nécessaire]

    Santé environnementale

    Malgré l'éloignement des grands centres urbains et industriels, le Groenland reçoit paradoxalement des polluants aéroportés de tout l'hémisphère nord, et par l'alimentation (produits de la mer en particulier) les Groenlandais sont exposés à certains contaminants, plus que la moyenne des humains et souvent excessivement par rapport aux recommandations de l'Oragnisation mondiale de la santé ou de la Commission européenne. C'est le cas pour les polluants organochlorés (dioxines, furanes, PCB…) et pour des métaux toxiques tels que le plomb, le cadmium, le mercure et le sélénium par exemple[43].

    Répartitions spatiale des hommes et des activités

    Le Groenland est marqué par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, la population vit presque exclusivement sur la côte. D'autre part, il possède l'originalité d'avoir une capitale qui regroupe près d'un tiers de la population totale du pays ainsi que la quasi-totalité des étudiants et des sièges de grandes entreprises.

    Après les années 1960, la population des villes a augmenté rapidement, absorbant la croissance nette de la population ainsi que les migrations depuis les zones rurales. Cette tendance se poursuit depuis 40 ans. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2012 classées en fonction de leur population.

    Axes de communication et transports

    Un cairn sur le chemin de Sisimiut, à quelques kilomètres de Kangerlussuaq.

    Aucun réseau routier n'existe entre les différents villages, les glaciers et la ligne côtière fortement découpée par les fjords empêchant de construire des routes entre les localités. Seuls des ferrys, et plus rarement des avions, relient les villages entre eux en été. En hiver, des hélicoptères permettent d'assurer certains ravitaillements de villages pour la plupart isolés par la banquise.

    Il existe néanmoins quelques rares itinéraires à travers la toundra, comme les deux cents kilomètres qui séparent Kangerlussuaq et Sisimiut, balisés par les Inuits grâce à des cairns (ou inuksuit). Ceux-ci étaient et sont encore parcourus en été par des marcheurs et parfois même des coureurs, et de plus en plus empruntés par les touristes en quête de treks (grandes randonnées) originaux.

    Histoire

    Carte de Skálholt (1570).

    L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 95 % du territoire, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières. Le Groenland était inconnu des Européens jusqu’au milieu du Xe siècle[44], époque à laquelle il a été aperçu par un certain Gunnbjörn, puis colonisé par Erik le Rouge en 984 ou en 985 (« quinze hivers avant que le christianisme fût légalement adopté en Islande », dit la Saga des Groenlandais[45]) ; il avait été cependant habité auparavant pendant près de quatre millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings qui y subsistèrent pendant plus de quatre siècles, il pourrait avoir été inhabité, les premiers arrivants ayant disparu lors de la période froide précédente et les peuples inuits vivant actuellement au Groenland ne s’y étant établis qu'au début du XIIIe siècle[réf. nécessaire] (les données génétiques disponibles sont en accord avec l'opinion selon laquelle les Esquimaux actuellement présents au Groenland descendent essentiellement des « Neo-Esquimaux » d'Alaska[46]). Jean Malaurie, considéré comme expert du Groenland, estime quant à lui que les Vikings y ont rencontré les Inuits[47].

    Ivar Baardson, émissaire épiscopal, signale l'abandon du Vesterbygden dès l'an 1350[48].

    En 1491-1492, l’île est visitée par le navigateur portugais João Fernandes Lavrador.

    Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du XVe siècle, probablement vers 1450[49], au moins en partie du fait du refroidissement de plusieurs siècles dit « petit âge glaciaire »[50], les Inuits y ont, quant à eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude, demeurant pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île. Au XVIIIe siècle, le royaume du Danemark et Norvège fait cependant valoir ses droits sur le territoire, alors que l'on était sans nouvelle des Vikings partis coloniser l’île depuis plusieurs siècles. Craignant qu'ils ne soient retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L’île repassa donc sous domination scandinave et conserva son statut de colonie jusqu'en 1953.

    Gaspar Corte-Real part de Lisbonne au commencement de l'été 1500 avec un navire bien équipé, soutenu financièrement par son frère Miguel. Vers octobre, il atteint une terre septentrionale où règne un climat très froid, qu'il nomme Terra verde (Terre verte, aujourd'hui le Groenland), mais ne peut y débarquer en raison des conditions météorologiques.[réf. nécessaire]

    Entre 1793 et 1810, le Groenland manque à plusieurs reprises de passer dans le domaine colonial britannique, mais est sauvé par son isolement. De plus, l'état-major britannique considère qu'une île isolée et recouverte de glace n'était nullement d'un intérêt stratégique. Aussi, une invasion aurait un coût exorbitant, d'autant plus que rien n'était prévu pour ravitailler les soldats. Les Britanniques, désintéressés, maintiennent alors le Danemark comme puissance coloniale.

    Autonomie

    Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détache socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En 1940, l'Islande danoise est occupée par les Britanniques et leur flotte de guerre surveille les côtes du Groenland. L'année suivante, les Américains aident les Britanniques et des liens se nouent avec le Canada et les États-Unis. Ceux-ci, qui considèrent que l'île appartient géographiquement à l'espace « des Amériques » défini par la doctrine Monroe, avaient déjà fait en 1867 une offre de rachat du Groenland et de l'Islande[51]. En 1946, le président Harry S. Truman renouvelle l'offre et propose 100 millions de dollars pour l'achat de l'île. Le Danemark, qui après la guerre avait repris le contrôle du territoire, refuse cette offre.

    En 1953, le Groenland passe du statut de colonie à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir son autonomie interne par rapport au Danemark en 1979. Au cours des années 1960-1970, le Danemark entreprend une politique de « danisation » de l'île, notamment par des opérations d'urbanisme visant à regrouper l'habitat, ce dont témoigne la mémoire des Groenlandais actuels et leurs albums photographiques[52]. En 1982, les habitants décident de demander leur retrait de la CEE, à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973. À cette fin, ils organisent un référendum, qui est approuvé à 53 %. Le retrait est effectué le .

    Le début du xxie siècle voit une montée de l'indépendantisme groenlandais[53],[54]. Par ailleurs, la Russie entreprend une remilitarisation en Arctique tandis que la Chine développe ses investissements au Groenland, commence à y exploiter des terres rares[55],[56] et propose d'y construire des aéroports[57]. La richesse du sous-sol en matières premières, pétrole, gaz et minerais rares, peu exploités du fait des orientations écologiques du gouvernement danois, attire les investisseurs. Dans ce contexte, le président américain Donald Trump réitère l'offre des États-Unis d'acheter l'île[58],[59]. La Première ministre danoise répond que ce territoire n'est pas à vendre et que cette idée est « absurde[60] », mot qui suscite l'irritation du président américain[61],[62],[63]. Le 2019, le département d'État des États-Unis manifeste son intention d'ouvrir un consulat à Nuuk en 2020[64]. Finalement, en mai 2021, le secrétaire d’État américain Antony Blinken annonce que les États-Unis ne sont plus intéressés par l'achat du Groenland[65].

    En mai 2020, après plusieurs mois d'immobilité dus à la pandémie de Covid-19, la commission chargée de préparer un projet de Constitution pour le Groenland a repris ses travaux.

    Politique et administration

    Le royaume du Danemark est une monarchie constitutionnelle, dont la reine Margrethe II est l'actuel chef d'État. Le monarque conserve officiellement le pouvoir exécutif et préside le Conseil d'État (conseil privé)[66],[67]. Cependant, à la suite de l'introduction d'un système de gouvernement parlementaire, les devoirs du monarque sont devenus strictement représentatifs et cérémoniels[68], comme la nomination formelle et la révocation du Premier ministre et d'autres ministres dans le gouvernement exécutif. Le monarque n'a pas à répondre de ses actes et sa personne est sacrosainte[69].

    Organisation des pouvoirs

    Le , le référendum consultatif portant sur l'autonomie de l'île a très majoritairement approuvé un plan d'autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon les résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés se sont prononcés en faveur d'un régime d'autonomie élargie. Le nouveau statut, soutenu par Copenhague, prévoit entre autres d'accorder au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux et ses gardes-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuite, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs ressources (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb). Le texte soumis à la population proposait, au total, des transferts de compétence dans trente domaines. Il est entré en vigueur le , jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins, seules les dispositions relevant des compétences transférées par le statut d'autonomie de 1978 s'appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale et la politique monétaire constituent un domaine réservé du pouvoir central danois[70]. Les Groenlandais peuvent ainsi participer à des négociations internationales sur les sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark et il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité sont affaires du royaume du Danemark. Néanmoins, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l'étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l'objet d'observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) adopte (ou refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d'ordonnance administrative, auquel cas c'est le gouvernement groenlandais qui se charge de l'observation.

    En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n'est trouvé, les membres de la Cour suprême ont le dernier mot[71].

    Découpage territorial

    Découpage administratif du Groenland depuis le , avec les cinq communes (en gris) et le parc national du Nord-Est du Groenland (en orange).

    À la suite d'une réforme territoriale entrée en vigueur le , le Groenland est divisé en seulement quatre communes[72] : Kujalleq, Qaasuitsup, Qeqqata et Sermersooq. En 2018, la commune de Qaasuitsup est divisée en deux, Avannaata et Qeqertalik, portant leur nombre à cinq. À ces cinq communes s'ajoutent les zones non incorporées du parc national du Nord-Est du Groenland et de la base aérienne de Thulé, enclave de la commune de Avannaata.

    Des élections municipales sont organisées tous les quatre ans au système proportionnel pour élire les membres des conseils municipaux[72]. Les maires sont ensuite élus, de manière indirecte, par les conseils[72]. Les communes étant extrêmement étendues, les conseils municipaux peuvent décider d’établir des conseils villageois dans certaines parties de leur territoire[73]. Comptant peu de membres  généralement entre trois et cinq  ils sont élus pour une période de quatre ans au suffrage universel[73].

    Institutions

    Le ont eu lieu des élections législatives, moins de deux ans après les précédentes. Ce scrutin anticipé est une conséquence de la suspension de la Première ministre Aleqa Hammond, qui a quitté le pouvoir en raison d'un scandale financier[74]. Le parti du gouvernement sortant, Siumut, remporte la majorité des suffrages avec 34,3 % des voix mais perd trois députés, ce qui le place à égalité avec le principal parti d'opposition, Inuit Ataqatigiit, qui remporte 33,2 % des voix[75]. Siumut ayant cependant remporté un pourcentage légèrement supérieur des suffrages, son chef Kim Kielsen est autorisé à former un gouvernement de coalition avec Les Démocrates et Atassut[76].

    Hans Enoksen est président du Parlement depuis 2021[77].

    Importance stratégique et militaire

    Une importante base militaire américaine intégrée à l'OTAN se situe à Thulé. Créée en 1941, elle est intégrée à l'OTAN en 1951. En 1961, l'effectif atteint 10 000 personnes. C'est à cette époque qu'est construit un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), un élément stratégique de la défense antimissiles des États-Unis (12th Space Warning Squadron, 22d Space Operations Squadron).

    La base de Thulé a été très active pendant la guerre froide. Un vol de bombardier armé d'armes nucléaires, non déclaré au Danemark, s'est écrasé au Groenland en janvier 1968 (accident de Thulé). Il dissémine quatre bombes, dont l'une semble n'avoir jamais été retrouvée[78]. En 2004, le gouvernement danois a signé un accord avec les États-Unis autorisant le renforcement de la base pour la modernisation du système antimissiles. Il existe aux États-Unis une conscience aiguë de l'importance du Groenland. Le journaliste John J. Miller déclare : « C’est une honte qu’un pays aussi insignifiant que le Danemark puisse tenir une telle place à propos d’un aspect aussi essentiel pour la sécurité des États-Unis[79]. »

    De 1958 à 1966, les États-Unis ont tenté de déployer au Groenland, à 200 km de la base de Thulé, un projet nommé Iceworm[80] qui consistait à créer un réseau de centaines de kilomètres de tunnels sous-glaciers pour y déployer des dizaines de missiles nucléaires mobiles. L’implantation a commencé à Camp Century avec une logistique alimentée en énergie par un réacteur nucléaire mobile. Le projet a été abandonné à cause des problèmes de stabilité des tunnels. L’ensemble avait été présenté à l’époque, notamment par le gouvernement danois, comme un projet scientifique de recherches polaires[81].

    Appartenance à des organisations internationales

    En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique. Cependant, le Danemark le représente auprès du Conseil de l'Arctique. À l'occasion du référendum consultatif du , le Groenland a souhaité modifier ses relations avec l’Union européenne. Il s'agissait de ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE, en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait a donné lieu à une demande du Danemark présentée à la Communauté européenne. À la suite de l'acceptation de celle-ci en 1984, un traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland a été signé. Le Groenland a été retiré des accords sur le charbon et l'acier, ainsi que des accords sur l'énergie atomique. Il a été placé sur la liste des territoires d'outre-mer associés à la Communauté européenne (devenue Union européenne). En 2006, le Conseil européen se prononce sur les relations entre l'Union européenne, d'une part, et le Groenland et le royaume du Danemark, d'autre part. Il a notamment été déclaré : « La Communauté européenne a un intérêt durable, sur un plan géostratégique, à tisser des relations privilégiées avec son voisin groenlandais, qui est partie intégrante de l’un de ses États membres, et à participer au bien-être et au développement économique de ce territoire[82]. »

    Population et société

    Évolution de la population entre 1960 et 2020 (chiffres de l'ONU, en milliers d'habitants).

    Démographie

    D'après Naatsorsueqqissaartarfik, l'institut groenlandais de statistiques, 56 562 personnes vivent au Groenland au [1].

    À titre historique, le Groënland comptait 6 286 habitants en 1820 et 9 641 en 1855[83].

    Le Groenland possède l'un des taux de suicide les plus élevés du monde[84].

    Population du Groenland, par pays de naissance et pays constitutifs du royaume du Danemark[85]
    Pays de naissance 2016 2019 2022
    Population totale 55 847 55 992 56 562
    Groenland* 50 085 50 252 50 388
    Danemark* 4 363 4 218 4 246
    Philippines 135 264 463
    Thaïlande 165 176 244
    Îles Féroé* 295 310 242
    Islande 185 130 135

    Religions

    La plupart des villages du Groenland, comme ici Nanortalik, ont leur propre église.

    Les Inuits nomades étaient traditionnellement chamanistes, avec une mythologie bien développée. Ils s'inquiétaient principalement d'apaiser le courroux de la déesse de la mer sans doigts qui contrôlait le succès de la chasse aux phoques et à la baleine.

    Les premiers colons scandinaves étaient païens, mais le fils d'Erik le Rouge, Leif, a été converti au christianisme catholique par le roi Olaf Trygvesson lors d'un voyage en Norvège en 999 et le monarque a envoyé des missionnaires au Groenland. L'arrivée de ceux-ci a eu pour conséquence l'établissement de seize paroisses, de monastères et d'un évêché à Gardhar.

    La redécouverte de cette colonie et la diffusion de la Réforme protestante figurent parmi les principales raisons de la recolonisation danoise au XVIIIe siècle. Sous le patronage de la Mission Collège royal à Copenhague, des luthériens norvégiens et danois ainsi que des missionnaires moraves allemands ont cherché les établissements scandinaves manquants. En l'absence de survivants des colonies scandinaves, les religieux ont commencé à prêcher le christianisme aux Inuits. Hans et Poul Egede, ainsi que Matthias Stach, sont les principales figures de la christianisation du Groenland. Le Nouveau Testament a été traduit de manière fragmentaire dès l'époque de la première colonie sur l'île Kangeq, mais la première traduction de la Bible ne fut achevée qu'en 1900. Une traduction améliorée en utilisant l'orthographe moderne a été achevée en 2000.

    Aujourd'hui, la principale religion est le protestantisme et la plupart des croyants appartiennent aux Églises évangéliques luthériennes du Danemark. Bien qu'il n'y ait pas de données officielles du recensement sur la religion au Groenland, l'évêque luthérien du Groenland Sofie Petersen estime que 85 % de la population groenlandaise est membre de sa congrégation[86].

    Langues

    Le groenlandais et le danois ont tous les deux été utilisés dans les affaires publiques depuis la mise en place de l'autonomie interne en 1979 ; la majorité de la population est bilingue. Le groenlandais est devenu la seule langue officielle en [2]. L'orthographe du groenlandais a été établie en 1851[87] et révisée en 1973, et le pays a un taux d'alphabétisation de 100 %[88].

    Dans la pratique, le danois est encore largement utilisé dans l'administration et dans l'enseignement supérieur et reste également la première ou la seule langue pour certains immigrants danois à Nuuk et dans d'autres villes. Il y a un débat constant sur le rôle du groenlandais et du danois dans la société future. Environ 12 % de la population a le danois comme langue maternelle, en particulier les immigrants danois au Groenland, dont beaucoup occupent des postes tels qu'administrateurs, professionnels, universitaires ou ouvriers qualifiés. Alors que le groenlandais est dominant dans tous les villages, une partie de la population inuite ou d'ascendance mixte, en particulier dans les villes, parle le danois. La plus grande partie de la population inuite a le danois comme seconde langue. Dans les grandes villes, en particulier à Nuuk, et dans les classes sociales plus élevées, les danophones constituent encore un grand groupe. Tandis qu'une stratégie vise à promouvoir le groenlandais dans la vie publique et dans l'éducation, en développant son vocabulaire et sa pertinence pour tous les contextes complexes, cette approche est étiquetée de « groenlandisation » par ses opposants qui ne souhaitent pas que le groenlandais devienne l'unique langue nationale.

    L'anglais est une langue importante pour le Groenland, enseignée dans les écoles dès la première année scolaire[89].

    Éducation

    Le système d'éducation est calqué sur le système danois. L'école publique du Groenland est, comme au Danemark, sous la juridiction des communes : ce sont donc des écoles municipales. L'assemblée législative précise les normes autorisées pour les contenus dans les écoles, mais les administrations municipales décident des modalités du fonctionnement des écoles placées sous leur responsabilité. L'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de sept à seize ans. L'effort financier consacré à l'éducation est aujourd'hui très important (11,3 % du PIB). L'article 1 de l'Ordonnance du gouvernement relative aux écoles publiques (modifiée au ) impose le groenlandais comme langue d'enseignement. L'éducation est régie par le règlement no 10, du , concernant l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle. Ce règlement a été modifié par le règlement no 8 du et le règlement no 1 du . En vertu du règlement no 10 du , l'intégration linguistique dans les écoles primaires et secondaires du premier cycle est devenue obligatoire pour tous les élèves. L'objectif est de placer les élèves de langue groenlandaise et ceux de langue danoise dans les mêmes classes, alors que, auparavant, ils étaient répartis dans des classes séparées en fonction de leur langue maternelle. En même temps, le gouvernement garantit aux danophones de pouvoir apprendre le groenlandais. Le gouvernement groenlandais désire ainsi donner la même formation linguistique, culturelle et sociale à tous les élèves, tant ceux d'origine groenlandaise que danoise. Une étude, qui a été réalisée au cours d'une période d'essai de trois ans, est arrivée à la conclusion que cette politique avait obtenu des résultats positifs. C'est cette politique de bilinguisme qui est en vigueur depuis 1994.

    Une centaine d'établissements scolaires ont été créés. Le groenlandais et le danois y sont enseignés. Normalement, le groenlandais est enseigné de la maternelle à la fin du secondaire, mais le danois est obligatoire dès le premier cycle du primaire comme langue seconde. Comme au Danemark avec le danois, le système scolaire prévoit des cours de « Groenlandais 1 » et des cours de « Groenlandais 2 ». Des tests linguistiques autorisent les élèves à passer d'un niveau à l'autre. Selon l'évaluation des enseignants à l'égard de leurs élèves, un troisième niveau de cours a été ajouté : le « Groenlandais 3 ». Au Groenland, l'enseignement secondaire correspond généralement à une formation professionnelle et un enseignement technique. Le système est régi par le règlement no 16 du relatif à la formation professionnelle et l'enseignement technique, les bourses d'études et l'orientation professionnelle. Le danois reste la principale langue d'enseignement. La capitale, Nuuk, abrite un collège (bilingue) de formation des maitres et une université (bilingue). À la fin de leurs études, tous les étudiants doivent passer avec succès un test en langue groenlandaise.

    Un enseignement supérieur est offert au Groenland : « formation universitaire » (règlement no 3 du ) ; formation des journalistes, la formation des enseignants de l'école primaire et secondaire du premier cycle, la formation des travailleurs sociaux, la formation des éducateurs sociaux (règlement no 1 du ) ; et formation d'aides-soignants et d'infirmiers (règlement no 9 du ). Les élèves groenlandais peuvent poursuivre leur scolarité au Danemark, s'ils le désirent et en ont les moyens financiers. Pour être admis dans les établissements d'enseignement danois, les candidats groenlandais sont placés sur un pied d'égalité avec les candidats danois. Des bourses d'études sont accordées aux élèves groenlandais admis dans les établissements d'enseignement du Danemark. Pour avoir droit à ces bourses, les candidats doivent avoir la citoyenneté danoise et avoir une résidence permanente au Groenland depuis au moins cinq ans. La durée totale des séjours effectués hors du Groenland ne peut pas être supérieure à trois années.

    Médias

    Le paysage médiatique groenlandais est dominé par Sermitsiaq et AG et par la KNR. Les autres fournisseurs jouant un rôle secondaire.

    Radio et télévision

    Le Teletårnet à Nuuk.

    Kalaallit Nunaata Radioa (KNR) est l'entreprise de radiotélévision publique du Groenland. Elle est membre associée de l'Eurovision et du réseau Nordvision. Près d'une centaine de personnes sont directement employées par cette entreprise qui compte parmi les plus importantes du territoire[90].

    La ville de Nuuk dispose également d'une chaîne de télévision locale, Nanoq Media, créée le . Il s'agit de la plus grande station de télévision locale au Groenland, pouvant toucher plus de 4 000 ménages en tant que membres réceptionnaires, ce qui correspond à environ 75 % de tous les ménages dans la capitale[91].

    En plus de la KNR, il existe un certain nombre de stations de radio et de télévision locales et privées dont Nanoq Media.

    Presse

    Aujourd'hui, seuls deux journaux sont publiés au Groenland, tous deux sont distribués nationalement. Depuis la fin 2009, les journaux ont été fusionnés en un seul groupe, mais sont néanmoins publiés en deux journaux différents, qui sont publiés une fois par semaine.

    • L'hebdomadaire groenlandophone Sermitsiaq est publié tous les vendredis, tandis que la version en ligne est mise à jour plusieurs fois dans la journée. Il était distribué uniquement à Nuuk jusque vers les années 1980. Son nom vient de la montagne Sermitsiaq, située à environ 15 kilomètres au nord-est de Nuuk.
    • Le bihebdomadaire Atuagagdliutit/Grønlandsposten (AG) est l'autre journal du Groenland, publié tous les mardis et tous les jeudis en groenlandais sous le nom de Atuagagdliutit et en danois sous le nom du Grønlandsposten. Les articles sont tous publiés dans les deux langues.

    Internet

    Internet joue également un rôle important au Groenland. En 2017, environ 50 % de la population utilisait internet quotidiennement. Le prix par mégaoctet a chuté de 95 % entre 2007 et 2015, ce qui a entraîné une plus grande adoption. L'utilisation d'Internet a été multipliée par 145 entre 2007 et 2017, l'utilisation des données mobiles a même été multipliée par 600 entre 2009 et 2018. Le Groenland est parmi les pays où la pénétration de Facebook est la plus élevée. Environ les deux tiers des résidents utilisent Facebook quotidiennement et une enquête de juillet 2018 a révélé que le Groenland était en tête du classement mondial pour la plupart des commentaires Facebook par mois et par habitant.

    Les fournisseurs d'accès Internet sont :

    • Tele Greenland, de loin le plus grand fournisseur d'accès Internet au Groenland.

    L'entreprise est en concurrence avec les plus petits fournisseurs internet comme :

    • Nanoq Media,
    • Comby.

    Sport

    Le footballeur Jesper Grønkjær évolue en tant qu'ailier ou milieu droit.

    Le sport est une partie importante de la culture groenlandaise, la population étant généralement assez active[92]. Les principaux sports traditionnels au Groenland sont les sports de l'Arctique, une forme de lutte probablement originaire de l'époque médiévale.

    Les sports les plus populaires sont le football, l'athlétisme, le handball et le ski. Le handball est souvent désigné comme le sport national[93], et l'équipe du Groenland masculine de handball a été classée parmi les 20 premières dans le monde en 2001. Les Groenlandaises excellent au football par rapport aux autres danoises.

    Le Groenland présente d'excellentes conditions pour le ski, la pêche, le snowboard, l'escalade glaciaire et l'escalade, mais l'alpinisme et la randonnée sont préférés par le public en général. Bien que l'environnement du pays soit généralement mal adapté pour le golf, il existe néanmoins des terrains de golf sur l'île. Le Groenland accueille le plus grand multisports d'une biennale internationale du monde et événement culturel pour les jeunes de l'Arctique pour la deuxième fois en 2016[94].[Quoi ?]

    Le football est le sport national du Groenland. L'organe directeur, la Fédération du Groenland de football (Kalaallit Nunaanni Arsaattartut Kattuffiat), n'est pas encore membre de la FIFA en raison de désaccords en cours avec Sepp Blatter. Cependant, il est le 17e membre de la NF-Board.

    La plus ancienne association sportive au Groenland est la Fédération de ski du Groenland, fondée en 1969. Ce qui est arrivé quand le Président de la commutation GIF Daniel a obtenu réformé connecté et pris l'initiative de fédérations trouvés.[Quoi ?] La fédération de ski du Groenland est plus tard divisée en ski alpin et le ski de comité de sélection. La fédération n'est pas membre de la Fédération internationale de ski (FIS), mais les skieurs groenlandais ont participé aux Jeux olympiques et aux championnats du monde sous le drapeau danois en 1968, 1994, 1998 et en 2014[95].

    En , le Groenland a pris part au championnat du monde masculin de handball en Allemagne, terminant 22e sur un total de 24 équipes nationales.

    Le Groenland participe à la biennale des Jeux des îles, ainsi qu'à la biennale des Jeux d'hiver de l'Arctique. En 2002, Nuuk a accueilli les Jeux d'hiver de l'Arctique en liaison avec Iqaluit, au Nunavut[96]. De plus en 2002 et auparavant en 1994, ils ont remporté le trophée Hodgson (en) pour l'esprit sportif[97].

    Économie

    1 couronne du Groenland, 1913.

    La pêche représente 95 % des exportations. Il existe un accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland. Le Groenland présente un fort potentiel minier et pétrolier. Ses eaux côtières recèleraient des réserves de pétrole équivalentes à la moitié de celles de la mer du Nord. Le réchauffement climatique va faciliter l'accès à ces ressources. L'US Geological Survey estime les réserves pétrolières à la moitié de celle de l'Arabie saoudite[98]. Cela représenterait environ 10 % des réserves mondiales connues. Les réserves de gaz sont importantes, mais elles n'ont pas été évaluées précisément. Le groupe américain Alcoa envisage l'implantation d'une grande usine d'aluminium sur la côte ouest (Maniitsoq)[99]. Elle pourrait occuper 5 000 personnes à la construction[100], et créer environ 700 emplois. L'investissement prévu est de l'ordre de trois milliards d'euros[101]. La date prévue de mise en service était 2014. Ce projet suscite d'ores et déjà un conflit avec le Danemark. Le gouvernement groenlandais souhaite que les droits d'émission de gaz à effet de serre soient ceux d'un pays en voie de développement. Actuellement, ce sont les règles danoises qui s'appliquent. Elles impliquent une pénalisation de la production de gaz à effet de serre[102].

    À la pointe sud de l'île, dans le sous-sol du plateau surplombant la ville de Narsaq, la compagnie australienne Greenland Minerals and Energy Ltd a découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement mondial de métaux rares (Kvanefjeld). L'exploitation des richesses du sous-sol est une perspective à double tranchant : elle ouvre la possibilité de s'affranchir de la tutelle danoise, mais, ce faisant, menace l'environnement et les traditions[103].

    Culture

    La lecture des œuvres de Jørn Riel, un Danois qui a vécu lui-même au Groenland pendant de nombreuses années, offre une excellente représentation des modes de vie des Groenlandais et des Inuits. Une grande partie de la population, surtout urbaine, parle ou comprend l'anglais, qui est la seule langue étrangère enseignée et parlée, avec le danois, qui était langue officielle[2]. En première ou seconde langue, vu le statut international de l'anglais, au niveau du tourisme, de la proximité avec le Canada ou les États-Unis, les échanges avec les autres Inuits qui vivent au Canada, le nombre de locuteurs anglophones dépasse sans doute les locuteurs danophones. L'anglais est enseigné dès l'école primaire.

    La littérature groenlandaise écrite commence dès la fin du XIXe siècle, alors que le taux d'alphabétisation atteint presque 100 %. Au début du XXe siècle, les premiers romans (Le rêve groenlandais de Mathias Storch (da) et Trois cents ans après d'Augo Lynge (en)) sont des utopies sociales dont l'action se situe dans le futur. Aujourd'hui, le poète Aqqaluk Lynge (en) (Des veines du cœur au sommet de la pensée) et les romanciers Kelly Berthelsen (sv) (Je ferme les yeux pour couvrir l'obscurité) et Niviaq Korneliussen (HOMO sapienne) témoignent plutôt de la révolte politique et du désarroi des Groenlandais face aux difficultés sociales et à l'incertitude de leur identité -- une voie dans laquelle s'était déjà engagée la première romancière groenlandaise, Mâliâraq Vebæk[104]. La plupart des œuvres groenlandaises sont traduites en danois, mais peu le sont dans d'autres langues. Depuis quelques années, certains auteurs ont été publiés en français, tels Aqqaluk Lynge, Augo Lynge, Mathias Storch et Kelly Berthelsen.

    Thulé est la ville la plus anglophone du Groenland, car une base militaire américaine est située juste à côté de la ville. Généralement, les personnalités politiques et les élites maitrisent parfaitement l'anglais.

    Codes

    Le Groenland a pour codes :

    Notes et références

    Notes

    1. Le Groenland s'étend sur les fuseaux horaires UTC -1 à UTC -4, mais UTC -2 n'est pas utilisé, et la région de Danmarkshavn est à UTC+0. Seule la région d'Ittoqqortoormiit (UTC -1) observe l'heure d'été européenne.
    2. Prononcé /ɡʁɔ.ɛn.lɑ̃d/, parfois orthographié « Groënland » (Cf. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 107). En Belgique, sous l'influence du néerlandais, souvent prononcé /ɡʁun.land/ voir : « Quand le réchauffement climatique cause… le réchauffement climatique », RTBF, (lire en ligne).

    Références

    1. (kl) « 2021-mi Kalaallit Nunaanni innuttaasut », sur stat.gl, Naatsorsueqqissaartarfik (consulté le ).
    2. Mariève Paradis, « Débat linguistique Québec-Groenland », sur marieveparadis.com, (consulté le ).
    3. « Article 3 : Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le  » [archive du ], sur Journal officiel des Communautés européennes, (consulté le ).
    4. (en) Dale Mackenzie Brown, « The Fate of Greenland's Vikings », Archaeological Institute of America, .
    5. (en) « Population density (people per sq. km of land area) », The World Bank (consulté le ).
    6. (en) « Saqqaq-kulturen kronologi », National Museum of Denmark (consulté le ).
    7. (en) Saillard J, Forster P, Lynnerup N, Bandelt HJ, Nørby S, « mtDNA variation among Greenland Eskimos: the edge of the Beringian expansion », American Journal of Human Genetics, vol. 67, no 3, , p. 718–726 (PMID 10924403, PMCID 1287530, DOI 10.1086/303038).
    8. H. G. Bandi, « Le peuplement du Groenland, des origines à la colonisation danoise », Le Globe. Revue genevoise de géographie, 91(1), 12-13, 1952.
    9. « Le déclin des Vikings : récit d'une fin annoncée », National Geographic, (lire en ligne, consulté le ).
    10. (en) Kleivan (1984) History of Norse Greenland ; D Damas (Ed.), Handbook of North American Indians, vol. 5, Smithsonian Institute, Washington (1984), p. 549-55.
    11. (en) Lynnerup (1998), The Greenland Norse, Meddelelser om Grønland, Man & Society, vol. 24, The Commission for Scientific Research in Greenland, Copenhagen (1998).
    12. Article 1 du traité modifiant les traités instituant les Communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le , publié le dans le Journal officiel de la Communauté européenne.
    13. Article 5 du traité modifiant les traités instituant les Communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le , publié le dans le Journal officiel des Communautés européennes.
    14. Protocole sur le régime particulier applicable au Groenland. Annexe du Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le , publié le dans le journal officiel de la communauté européenne.
    15. « Loi numéro 473 du  » (consulté le ).
    16. (en) « Eirik the Red's Saga », sur gutenberg.org, (consulté le ).
    17. (en) « How Greenland got its name », sur The Ancient Standard (consulté le ).
    18. (en) Grove, Jonathan, « Norse Greenland: Selected Papers of the Hvalsey Conference 2008 », Journal of the North Atlantic Special Volume 2, , p. 30 (lire en ligne).
    19. (en) « IPCC Third Assessment Report - Climate Change 2001 - Complete online … », sur grida.no, (consulté le ).
    20. (en) « The Island of Greenland » [archive du ], sur Hidden Journeys – explore the world from the air (consulté le ).
    21. (en) « Demographic Yearbook – Table 3: Population by sex, rate of population increase, surface area, and density », United Nations Statistics Division (en), United Nations, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
    22. « Un canyon géant sous la calotte glaciaire du Groenland », sur Le Figaro, (consulté le ).
    23. MNT GTOPO30 - traitement ImageJ.
    24. (en) « Find Greenland Icecap Bridges Three Islands », sur Ellensburg Daily Record, .
    25. (en) Göran Ekström, Meredith Nettles et Victor C. Tsai, « Seasonality and Increasing Frequency of Greenland Glacial Earthquakes », Science, , p. 1756-1758 (lire en ligne).
    26. (en) The IMBIE Team, « Mass balance of the Greenland Ice Sheet from 1992 to 2018 », Nature, no 579, , p. 233–239 (lire en ligne, consulté le )
    27. Jérôme Duval, « Alerte sur le climat », sur Politis.fr,
    28. Gaspard d’Allens, « Températures, fonte des glaces, catastrophes : les rapports scientifiques donnent le vertige », sur reporterre.net, (consulté le )
    29. « En une journée, onze milliards de tonnes de glace ont fondu au Groenland », Le Monde, (lire en ligne).
    30. Quentin Percerou, « Groenland : la fonte record a commencé », La chaîne météo, 29 juillet 2019 (mis à jour le 2 août 2019) (lire en ligne).
    31. Matthieu Jublin, « Le Groenland a perdu 12,5 milliards de tonnes de glace le 1er août », LCI, (lire en ligne).
    32. (en) « Greenland Climate Charts Index », sur climate-charts.com (consulté le ).
    33. (en) « Northern Hemisphere: Lowest Temperature », sur wmo.asu.edu, (consulté le ).
    34. (en) Source : Alexandra Witze, « Greenland once lost nearly all its ice — and could again Two studies illuminate how the northern ice sheet waxed and waned over millions of years », Nature, , consulté le .
    35. (en) « Satellites See Unprecedented Greenland Ice Sheet Surface Melt », sur nasa.gov (consulté le ).
    36. « Sa calotte glaciaire a presque entièrement fondu », sur Le Figaro, (consulté le ).
    37. « La quasi-totalité de la calotte glaciaire a fondu », sur Le Point, (consulté le ).
    38. (en) Quirin Schiermeier, Greenland defied ancient warming, But Antarctic glaciers may be more vulnerable than thought, .
    39. (en) P. U. Clark et al., Nature Clim. Change no 6, 2016, p. 360–369.
    40. (en) « Qinngua Valley », Wondermondo (consulté le ).
    41. Documentation de l’Arboretum Groenlandicum, Narsarsuaq.
    42. (en) JERRY W. LEVERENZ et KNUD IB CHRISTENSEN, « INAUGURATION OF ARBORETUM GROENLANDICUM (KALAALLIT NUNAATA ORPIUTEQARFIA) ON AUGUST 2, 2004 » [PDF], sur dendron.dk (consulté le ).
    43. (en) P. Johansen, T. Pars et P. Bjerregaard, « Lead, cadmium, mercury and selenium intake by Greenlanders from local marine food », Science of The Total Environment, vol. 245, nos 1–3, , p. 187-194.
    44. (en) « The Fate of Greenland's Vikings », sur archaeology.org (consulté le ).
    45. Sagas islandaises, traduction de Régis Boyer, La Pleïade.
    46. (en) Saillard J, Forster P, Lynnerup N, Bandelt HJ, Nørby S, « mtDNA variation among Greenland Eskimos: the edge of the Beringian expansion », American Journal of Human Genetics, vol. 67, no 3, , p. 718–726 (PMID 10924403, DOI 10.1086/303038, lire en ligne).
    47. Malaurie, Ultima Thulé : de la découverte à l'invasion, Paris, Chêne, , 399 p. (ISBN 2-84277-295-4 et 978-2-84277-295-6, OCLC 406676658, lire en ligne).
    48. C. Massa (2010). L’implantation médiévale scandinave de la côte sud-ouest du Groenland comme la limite du modèle agro-pastoral importé d’Europe du Nord : Implications paléoenvironnementales.
    49. E. Gauthier, H. Richard, C. Massa, B.B. Perren, V. Bichet & L. Millet, Retro-observation des interactions hommes-milieux et de leurs conséquences sur l'environnement : le cas de l'agriculture au Groenland ; Les interactions hommes-milieux. Questions et pratiques de la recherche en environnement, Éditions Quae, Paris, 2014, Collections Indisciplines (ISBN 978-2-7592-2187-5), p. 65-76 <hal-01015373>(résumé).
    50. Épisode évoqué dans le roman de Bernard du Boucheron, Court Serpent, Paris, éditions Gallimard, coll. « Folio », , 160 p. (ISBN 978-2-07-032103-2).
    51. (en) « American Imperialists Have Always Dreamed of Greenland », sur Foreign Policy, (consulté le ).
    52. Andréa Poiret, « La politique de « danisation » des populations locales groenlandaises et ses effets à travers la mémoire des habitants d’Ilulissat », sur Géoconfluences,
    53. Le Groenland fait un pas supplémentaire vers l’indépendance vis-à-vis du Danemark, Le Monde, .
    54. L’indépendance du Groenland « naturelle » pour son Premier ministre, Le Soir, .
    55. (en) « Shenghe Resources a pris une participation de 12,5 % dans Greenland Minerals and Energy, qui détient le gisement géant de Kvanefjeld (Groenland), tandis que Huatai Mining et Sinosteel ont pris une participation dans Ucore Rare Metals, qui détient le gisement de Bokan Dotson Ridge aux États-Unis. » Rapport complet Cyclope, 2017[PDF], p. 628.
    56. Le groupe Shenghe exploite depuis 2019 le gisement de Kvanefjeld au Groenland, considéré comme le deuxième du monde : Guerre commerciale, les terres rares arme stratégique de la Chine, Capital.fr, .
    57. Washington tente d’évincer les Chinois de l’île stratégique du Groenland, Le Figaro, .
    58. Mais pourquoi Donald Trump s'intéresse-t-il tant au Groenland ?, franceinfo, .
    59. (en) Was China’s Arctic push behind Donald Trump’s wish to ‘buy’ Greenland?, South China Morning Post, .
    60. (en) Danish PM: Trump's interest in buying Greenland is absurd, sur Politico, .
    61. « L’affaire du Groenland vire à l’incident diplomatique entre les Etats-Unis et le Danemark », sur lemonde.fr, (consulté le ).
    62. (en) Trump Scolds Danish PM's 'Nasty' Statement on Buying Greenland, .
    63. (en) « Danish PM 'surprised and disappointed' over cancelled Trump visit », sur The Guardian, (consulté le ).
    64. (en) « Trump plans to open US consulate in Greenland after row over offer to buy », sur The Guardian, (consulté le ).
    65. « Pendant que vous dormiez. Prince William, Colombie, Groenland : les informations de la nuit », sur Courrier international, (consulté le )
    66. (en) « The Constitution of Denmark – Section 3 », sur servat.unibe.ch : « The executive power is vested in the King ».
    67. (en) « The Constitution of Denmark – Section 17 », sur servat.unibe.ch : « The body of Ministers shall form the Council of State, in which the Successor to the Throne shall have a seat when he is of age. The Council of State shall be presided over by the King ».
    68. (en) The Monarchy todayThe Danish Monarchy (kongehuset.dk). Consulté le .
    69. (en) « The King shall not be answerable for his actions; his person shall be sacrosanct. » The Constitution of DenmarkSection 13.
    70. « DANEMARK », sur Sénat français (consulté le ).
    71. « Lov om Grønlands Selvstyre. Texte de la Loi sur l'autonomie du Groenland » (consulté le ).
    72. « Élections au Groenland », sur elections-en-europe.net (consulté le ).
    73. « Élections au Danemark », sur elections-en-europe.net (consulté le ).
    74. « Élections législatives au Groenland », sur Le Figaro, (consulté le ).
    75. (en) « Greenland's ruling party to seek coalition after narrow election win », sur reuters.com, (consulté le ).
    76. (kl) « Naalakkersuisoqarfiit », sur Naalakkersuisut (consulté le ).
    77. (kl) « Inatsisartut Siulittaasuat », sur Inatsisartut (consulté le ).
    78. Selon un reportage de la télévision BBC news le 10 novembre 2008 par Gordon Corera.[source insuffisante].
    79. (en) John J. Miller, dans NRO (National Review onLine), 2001.
    80. (en) Erik D. Weiss, « Cold War Under the Ice: The Army's Bid for a Long-Range Nuclear Role, 1959-1963 », Journal of Cold War Studies, vol. 3, no 3, , p. 31-58.
    81. Il est révélé ultérieurement que le gouvernement danois n’avait pas été mis au courant de la nature du projet Iceworm (Grønland under den kolde krig. Dansk og amerikansk sikkerhedspolitik 1945-68, København, Dansk Udenrigspolitisk Institut, 1997, p. 319-325).
    82. (en) « Décision du Conseil européen » [PDF], (consulté le ).
    83. M. Boudin, « Statistique du Groënland », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série. Tome 5 fascicule 1, pp. 455-457, (lire en ligne)
    84. (en) Al Jazeera, « Rising suicide rate baffles Greenland », (consulté le ).
    85. « StatBank Greenland »
    86. (da) « Grønland, Grundloven og Gejstligheden » [archive du ] (consulté le )
    87. Samuel Kleinschmidt, Grammatik der grønlændischen Sprache : mit teilweisem Einschluss des Labradordialekts, Hildesheim, Olms, 1968 (1851).
    88. (en) « Greenland », CIA World Factbook, (consulté le ).
    89. (en) « Travelling in Greenland » [archive du ], Greenland Representation to the EU, Greenland Home Rule Government.
    90. (da) « Informations om KNR ».
    91. (kl) « Nanoq Media ».
    92. Wilcox and Latif, p. 109.
    93. Wilcox and Latif, p. 110.
    94. Wilcox and Latif, p. 111.
    95. (da) « Ski forbundet » [archive du ], gif.gl.
    96. (en) « Arctic Winter Games », gif.gl (consulté le ).
    97. (en) « Hodgson Trophy Winners », arcticwintergames.org (consulté le ).
    98. (en) US Geological Survey de 2001.
    99. (en) Omar R. Valdimarsson, « Greenland Courting Alcoa to Build Smelter, Finance Minister Says », sur Bloomberg, (consulté le ).
    100. Protocole d'accord entre Alcoa et le gouvernement autonome du Danemark, signé le .
    101. (en) « Greenland postpones decision on Alcoa plant-paper », sur Reuters, (consulté le ).
    102. (da) Berlingske Tidende, « (Premier ministre groenlandais Kuupik Kleist) : le Groenland se réserve le droit de ne pas participer à l'accord sur le climat, si les conditions de l'accord se traduisent par des sanctions sur des pays comme le Groenland, qui essayent de se développer et de renforcer leur peuple et leur société ».
    103. Marine Duc, « L'extractivisme sans extraction ? Au Groenland, des politiques de développement territorial entre volontarisme minier et dépossessions », Géoconfluences, (lire en ligne, consulté le ).
    104. Elle aborde les problématiques d'identité et d'inégalités entre Groenlandais et Danois dans son ouvrage Bussimi naapinneq ; « Bussimi naapinneq | Inuit Literatures ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᖏᑦ Littératures inuites », sur inuit.uqam.ca (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Valérie Masson-Delmotte, Jean-Michel Huctin, Émilie Gauthier, David Gremillet et Didier Swingedouw, Le Groenland. Climat, écologie, société, CNRS Éditions, .
    • (de) David Cranz, Historie von Grönland, enthaltend die Beschreibung des Landes und der Einwohner etc., insbesondere die Geschichte der dortigen Mission der Evangelischen Brüder zu Neu-Herrnhut und Lichtenfels, Ebers, Barby, .
    • Le Groenland, Colonie du Danemark : notes géographiques, historiques et sociales, édité par le Commissariat général du Danemark pour l'Exposition coloniale internationale de Paris en 1931, Imprimerie Gauthier-Villars & Cie, 14 p. & 1 carte.
    • Damien Degeorges, « Le Groenland : enjeux et nouveaux défis », Nordiques, no 14, Institut Choiseul, 2007.
    • Georges Bayard, Moi, Eric Le Rouge, Casterman, Moi, Mémoires, 1988.
    • (de) Michael Harbsmeier, Stimmen aus dem äußersten Norden: wie die Grönländer Europa für sich entdeckten. Thorbecke, Stuttgart, 2001 (ISBN 3-7995-0610-1) (Sammlung alter Berichte aus dem 18. Jahrhundert).
    • (de) Harald Steinert, Tausend Jahre Neue Welt : Auf den Spuren der Wikinger in Grönland und Amerika., Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, , 255 p. (ISBN 3-421-06113-0).

    Articles connexes

    Liens externes

    Bases de données et dictionnaires

    • Portail du Groenland
    • Portail de l’Amérique du Nord
    • Portail de l’Arctique
    • Portail du monde insulaire
    • Portail de l’océan Atlantique
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.