Hôtel de l'Aigle Noir
L'hôtel de l'Aigle Noir, anciennement hôtel de Retz, est un hôtel de luxe situé sur la place Napoléon-Bonaparte, à Fontainebleau, dans le département français de Seine-et-Marne.
Pour les articles homonymes, voir Aigle noir.
Ne doit pas être confondu avec Hôtel de Retz.
Adresse | |
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Coordonnées |
48° 24′ 14″ N, 2° 41′ 56″ E |
Type | |
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Style |
Étoiles | |
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Niveaux |
3 |
Chambres |
53[1] |
Propriétaire | Richard Duvauchelle Michele Scott |
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Site web |
Situation et accès
L'hôtel est situé au no 27 de la place Napoléon-Bonaparte, dans le centre-ville de Fontainebleau, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne.
Historique
La date de construction et l'architecte sont inconnus. Le bâtiment a été construit pour accueillir les courtisans durant des déplacements du roi au château[2]. L'hôtel a été acquis par le Cardinal Bertrand avant 1555. Il a été la propriété de seigneurs de Retz de 1555 à 1677 sous le nom d'« Hôtel de Retz ». Il devient ensuite la propriété de divers autres nobles ce qui lui fait changer son nom en « Hôtel de Coislin », puis « Hôtel de Nangis ». Longtemps résidence privée, les lieux sont convertis en hôtellerie au début du XVIIIe siècle. La mention la plus ancienne retrouvée remonte à un acte de 1764. Le nom actuel de l'hôtel « Aigle Noir » apparaît en 1810[3].
En 1984, durant la réunion pour la Sommet européen de Fontainebleau, l'hôtel de l'Aigle Noir et l'INSEAD accueillent des réunions et des conférences de presse[4].
Liste des propriétaires et gérants
Liste des propriétaires des lieux du bâtiment depuis 1555[3].
Propriétaires | Titres et distinctions | Acquisition | Fin |
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Cardinal Bertrand | Garde des sceaux de Henri II | 1555 | |
Jean d'Annebault | Baron de Retz | 1555 | 1562 |
Claude-Catherine de Clermont-Dampierre | Baronne de Retz | 1562 | 1565 |
Albert de Gondi | Duc de Retz, Maréchal de France | 1565 | 1602 |
Henri de Gondi | Duc de Retz | 1603 | 1659 |
Pierre de Gondi | Duc de Retz | 1659 | 1676 |
Paule-Françoise de Gondi | Duchesse de Lesdiguières | 1677 | 1682 |
Pierre-Armand du Cambout | Cardinal de Coislin, Évêque d'Orléans | 1682 | 1706 |
Henri-Charles du Cambout | Duc de Coislin, Évêque de Metz | 1706 | 1732 |
Marie-Henriette d'Aloigny de Rochefort | Comptesse de Blanzac | 1732 | 1736 |
Louis-Armand de Brichanteau | Marquis de Nangis, Maréchal de France | 1736 | 1742 |
Marie-Louise de Roye de la Rochefoucauld | Comtesse de Doges | 1742 | 1762 |
Félicité de Lopriac de Donges | Marquise de Querhoent | 1762 | 1772 |
Étienne Touchet | « Baigneur privilégié de Roy » | 1772 | 1792 |
Félicité de Lopriac de Donges | Marquise de Querhoent | 1792 | 1793 |
Étienne Beaupère | Marchand plâtrier | 1793 | 1801 |
Véronique Leroy | Veuve Beaupère | 1801 | 1828 |
Éloi Isambert | Propriétaire-rentiers | 1828 | 1843 |
Consorts Debionne | Héritiers d'Elois Isambert | 1843 | 1854 |
Henri-Antoine Thurot
Hélene Drouhin |
Propriétaires | 1854 | 1863 |
Alexandre Menage
Marguerite Thurot |
« Maître d'hôtel » | 1863 | 1879 |
Léon Berger | « Maître d'hôtel » | 1879 | 1911 |
Charles Berger | « Maître d'hôtel » | 1911 | 1921 |
Paul Léon Lamotte
Marie Joséphine Soin |
Propriétaires | 1921 | 1963 |
Charles Lezier
Paulette Lamotte |
« Maître d'hôtel » | 1963 | 1976 |
Pierre Duvauchelle
Janine Lezier |
Directeur d'hôtel | 1976 | 1990 |
Richard Duvauchelle
Michele Scott |
Propriétaires | 1990 | En cours |
Personnalités notables de passage
- Hachisuka Mochiaki, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Japon en France, venu en [5].
- Isabelle II, ancienne reine d'Espagne exilée en France, descendue à l'hôtel vers les et — jours de Pâques et lundi de Pâques, ce dernier devenu férié depuis la loi du de cette même année[6],[7].
- Georges Boulanger, ministre de la Guerre, en visite à Fontainebleau le , déjeune dans la salle à manger avec des généraux et le sous-préfet[8].
- Eulalie de Bourbon, infante d'Espagne et duchesse de Galliera, fille d'Isabelle II, s'installe à l'hôtel avec ses enfants vers le début d' au retour du château de Randan où elle a visité Marie-Isabelle d'Orléans (comtesse de Paris, sa belle-sœur et cousine) et avant de partir pour le château de Marchais où séjourne Alice Heine (princesse de Monaco)[9].
- Charles-Marie Widor, professeur et compositeur français (en remplacement de Paul Léon, directeur des Beaux-Arts, qui devait présider), venu le pour le déjeuner d'inauguration de l'École des Beaux-Arts et de réouverture du conservatoire de musique du Palais[10] ;
- Myron Timothy Herrick, ambassadeur des États-Unis en France, venu le pour le même déjeuner[10].
- Jacques Prévert, poète du XXe siècle. Il compose, dans une des chambres de l'hôtel, le poème Presque évoquant les lieux ainsi que plusieurs strophes du poème Chasse à l'enfant[11].
- Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, écrivain, poète et diplomate lituanien ayant séjourné à plusieurs reprises de 1930 à 1939.
- Charles Maurras, journaliste, personnalité politique nationaliste et membre de l'Académie française, déjeune et assiste à une conférence le à l'occasion d'une réunion du Groupement nationaliste de la Brie et du Gâtinais[12],[13].
- François Mitterrand, président de la République française, lors de sa venue pour le sommet de Fontainebleau de 1984 au château de Fontainebleau[14],[15].
- Plaque du passage de Jacques Prévert
- Plaque du passage d'Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz
Représentations culturelles
Cinéma
- 1938 : Le jour se lève de Marcel Carné[16].
- 1941 : Madame Sans-Gêne de Roger Richebé[16].
- 1952 : Adorables Créatures de Christian-Jaque. Citations de l'hôtel dans les dialogues et scènes, tournées en studio, censées se dérouler dans le hall et une chambre de l'hôtel bellifontain.
- 1963 : Les Vacances de Poly, épisode 9 intitulé L'auberge de l'Aigle Noir. Tony y travaille en tant que groom en remplaçant un camarade parti pour regarder un match de football.
- 1968 : Bye bye, Barbara de Michel Deville. Quelques scènes filmées avec Philippe Avron devant l'hôtel, à la fin du film[16].
- 1984 : Tristesse et Beauté de Joy Fleury. Au comptoir du bar de l'hôtel[16].
- 1990 : La Pagaille de Pascal Thomas. Dans la piscine de l'hôtel[16].
- 2007 : La Clef de Guillaume Nicloux. Couloirs de l'hôtel[16].
- 2007 : Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui[16].
Poésie
- 1946 : Presque, paru dans Paroles, par Jacques Prévert. L'hôtel y figure au deuxième vers, offrant un cadre spatial de référence pour situer le monument à Rosa Bonheur, qui trônait au centre de la place Napoléon-Bonaparte dans la première moitié du XXe siècle.
« À Fontainebleau
Devant l’hôtel de l’Aigle Noir
Il y a un taureau sculpté par Rosa Bonheur »
Références
- « Aigle Noir Hôtel », sur Fontainebleau Tourisme (consulté le )
- « Home | Hôtel 4 étoiles Aigle Noir - Fontainebleau (77) - Site Officiel », sur www.aiglenoirhotel.com (consulté le )
- Fiche « Historique de l'hôtel de l'Aigle Noir » avec des recherches par Paul-François Martin, à l'accueil de l'hôtel.
- Maxime Berthelot, « Seine-et-Marne. (ARCHIVES) En 1984, le sommet de Fontainebleau sauvait (déjà) l'Europe », sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 29 de la 46e année, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 18 de la 47e année, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- « Partie officielle », Journal officiel de la République française, no 67 de la 18e année, (lire en ligne , consulté le )
- « Le ministre de la Guerre à Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 21 de la 47e année, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 40 de la 61e année, , p. 1/6 (lire en ligne , consulté le )
- « M. Myron-Herrick, ambassadeur des État-Unis, à Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 26 de la 89e année, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- François Vignolle et Mathieu Janin, « Les victimes des Tournelles réclament justice », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
- « Réunion du Groupement de la Brie et du Gâtinais », L'Abeille de Fontainebleau, no 29 de la 103e année, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- « Charles Maurras à Fontainebleau », L'Action française, no 203 de la 31e année, , p. 3/6 (lire en ligne , consulté le )
- C.-L. Parison, « Un enjeu de taille: les télécommunications », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Institut François-Mitterrand, « Éloge de François Mitterrand par Elisabeth Guigou », sur mitterrand.org, (consulté le )
- Jean-Jacques Jelot-Blanc, Si Fontainebleau m'était filmé… (1908-2008, 100 ans de cinéma), Héricy, (ISBN 978-2-86739-384-6)
- Denise Augusta Lézier, La Fille de l'Aigle Noir, Paris, IBAcom, , 284 p. (ISBN 978-2-9536-8693-7)
Annexes
Articles connexes
- Place Napoléon-Bonaparte
- Château de Fontainebleau, en face
- Hôtel de Londres, autre hôtel de la ville
Liens externes
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