Herbe aux chats
L’herbe aux chats[1],[2],[3],[4] ou herbe-aux-chats[5],[6] est une expression regroupant diverses plantes provoquant un effet euphorisant ou excitant sur certains félins, notamment les chats. En France, l'appellation commerciale « herbe à chat » désigne les jeunes pousses de diverses espèces de graminées ou de souchets, tandis qu'au Québec les deux appellations sont utilisées indistinctement pour les plantes euphorisantes[7].
l'appellation « Herbe aux chats » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
Espèces nommées herbe aux chats
- Les espèces du genre Nepeta, de la famille des Lamiacées, et notamment la Cataire ou Chataire (Nepeta cataria L.)[1] sont les herbes-aux-chats les plus anciennement connues et les plus fréquemment utilisées en Occident[8]. Elles contiennent du nepetalactone, un terpène répulsif des insectes, qui cause le déclenchement de réactions similaires à certains comportements sexuels chez le chat[9].
- Le Marum[1] ou Germandrée des chats (Teucrium marum L.) est une autre espèce de Lamiacée européenne contenant une molécule euphorisante pour les chats, le dolicholactone[10].
- Le Matatabi (Actinidia polygama), est une liane japonaise très proche du kiwi. Traditionnelle herbe aux chats d'Extrême-Orient, elle produit un alcaloïde, nommé actinidine, qui attire et enivre les chats. L'effet de cette molécule serait encore plus prononcé que celui du nepetalactone[8],[11].
- Enfin, la Valériane officinale (Valeriana officinalis L., syn. Valeriana repens Host.) et la valériane rouge (Centrathus ruber) portent, elles aussi, le surnom d’herbe au(x) chat(s)[2]. Son attractivité serait aussi causée par l’actinidine, mais présente en de plus faibles quantités[12].
Propriétés
Le caractère commun des herbes-aux-chats est le déclenchement chez les félins de comportements frénétiques. Ces réactions ont été divisées en 4 principales séquences comportementales[13]:
- Reniflage
- Léchage, mâchonnage et secouement de la tête
- Frottement du menton et du cou
- Roulade sur le dos et frottement du corps.
Les chats ne sont pas tous affectés par les herbes-aux-chats : la réaction est dépendante de facteurs héréditaires qui se transmettent selon le mode autosomique dominant[13]. Des études sur les chats de Boston ont montré que 70% environ des chats sont porteurs de l'allèle responsable de la sensibilité aux molécules des herbes-aux-chats[13].
De nombreux autres félins sont sensibles aux différentes herbes-aux-chats, y compris de grands félins. Des réactions ont été observées entre autres chez le lion, le tigre, le puma, l'ocelot, le jaguar, l'once, le léopard[8]... Par contre, différents travaux n'ont pas permis d'observer de tels comportements sur des individus d'autres familles de mammifères proches des félins (Viverridae, Hyenidae, Canidae) ou plus lointaines (Leporidae, Muridae)[8].
Herbe à chat
Distinction
En France, la dénomination commerciale d'herbe à chat est à bien différencier des herbes-aux-chats botaniques. En effet, l'herbe à chat du commerce désigne soit de jeunes pousses de graminées, comme l'orge, le blé ou l'avoine, soit des potées de cypéracées, par exemple Cyperus alternifolius 'Zumula', un cultivar nain à feuillage fin de souchet[14].
Utilité
L'herbe à chat ne provoque pas les réactions intenses citées ci-dessus. Par contre, elle permet aux chats d'appartement de satisfaire leur besoin en végétaux sans risquer de mâchonner une plante toxique, ce qui est le cas de nombreuses plantes tropicales acclimatées en appartement (Ficus, Dieffenbachia, ...). De plus, il est possible qu'après avoir ingurgité l'herbe, le chat ait des renvois gastriques. Le comportement de consommation de végétaux par les félins est connu[Qui ?] depuis longtemps[Quand ?] et sujet à diverses interprétations, mais est assez peu étudié[15]. Diverses hypothèses ont été avancées, de récents[Quand ?] résultats[Lesquels ?] penchent vers un comportement hérité d'ancêtres sauvages[Lesquels ?], peut-être lié à l'élimination des parasites, comme ce qui peut être observé chez les chimpanzés[15].
Notes et références
- Émile Littré (Version électronique par François Gannaz), « herbe », dans Dictionnaire de la langue française, Paris, L. Hachette, 1873-1874 (lire en ligne)
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « chat » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- « Dictionnaire de l’Académie française », sur dictionnaire-academie.fr (consulté le ).
- « Cataire », sur lerobert.com (consulté le ).
- « herbe-aux-chats », dictionnaire Larousse (consulté le ).
- « Valériane », sur lerobert.com (consulté le ).
- Projet Franqus, Dictionnaire Usito, Sherbrooke, Les Éditions Delisme inc., (lire en ligne)
- Tucker A. O. and S. S. Tucker, « Catnip and the Catnip Response », Economic Botany, vol. 42, no 2, , p. 214-231 (lire en ligne)
- Hart B. L. and M. G. Leedy, « Analysis of the Catnip Reaction: Mediation by Olfactory System, Not Vomeronasal Organ », Behavioral and Neural Biology, vol. 44, , p. 38-46 (lire en ligne)
- Grandi R., U. M. Pagnoni, A. Pinetti and R. Trave, « Biosynthesis of dolicholactone in Teucrium marum », Phytochemistry, vol. 22, no 12, , p. 2723-2726 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)97680-5, lire en ligne)
- Zhao, Y., Wang, X., Wang, Z., Lu, Y., Fu, C., & Chen, S., « Essential oil of Actinidia macrosperma, a catnip response kiwi endemic to China », Journal of Zhejiang University. Science. B, vol. 7, no 9, , p. 708-712 (DOI 10.1631/jzus.2006.B0708, lire en ligne)
- Johnson R.D. and G.R. Waller, « Isolation of actinidine from Valeriana officinalis », Phytochemistry, vol. 10, no 12, , p. 3334-3335 (DOI doi:10.1016/S0031-9422(00)97426-0, lire en ligne)
- Todd N. B., « Inheritance of the catnip response in domestic cats. », Journal of Heredity, vol. 53, , p. 54-56 (lire en ligne)
- L'herbe à chat sur le site Au jardin, consulté le 8 juillet 2015.
- Benjamin L. Hart, Why do dogs and cats eat grass?
Liens externes
- (en) Arthur O. Tucker and Sharon S. Tucker - Catnip and the Catnip Response, Economic Botany, Vol. 42, No. 2 (Apr. - Jun., 1988), p. 214–231. Sur le site de jstor.org
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