Hikueru

Hikueru, également appelé Tiveru ou Te Karena, est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française. Celui-ci est le chef-lieu de la commune de Hikueru regroupant l'atoll de Marokau ainsi que les trois atolls inhabités de Ravahere, Reitoru et Tekokota.

Cet article concerne l'atoll. Pour la commune, voir Hikueru (Polynésie française).

Hikueru

Vue satellite de la NASA
Géographie
Pays France
Archipel Tuamotu
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 17° 32′ 41″ S, 142° 36′ 47″ O
Superficie km2
Géologie Atoll
Administration
Collectivité d'outre-mer Polynésie française
District Tuamotu
Commune Hikueru
Démographie
Population 179 hab. (2017[1])
Densité 22,38 hab./km2
Plus grande ville Tupapati
Autres informations
Découverte 1768
Fuseau horaire UTC-10
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
Hikueru
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
Hikueru
Atolls en France

Géographie

Situation

Hikueru est situé à 22 km au sud de Tekokota, 55 km au sud-est de Marutea, à 46 km au nord-ouest de Marokau et à 680 km à l'est de Tahiti. C'est un atoll ovale de 15 km de longueur et km de largeur maximales pour une surface de terres émergées de km2 et avec un lagon de 79 km2.

Géologie

D'un point de vue géologique, l'atoll est l'excroissance corallienne (de quelques mètres) du sommet d'un très petit mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 1 665 mètres depuis le plancher océanique, formé il y a environ 47,6 à 48,6 millions d'années[2].

Démographie

En 2017, la population totale de Hikueru est de 179 personnes[1],[3] principalement regroupées dans le village de Tupapati ; son évolution est la suivante :

1983 1988 1996 2002 2007 2012 2017
130 123 134 144 169 150 179
Sources ISPF[4] et Gouvernement de la Polynésie française.

Histoire

Découverte par les Européens

La première mention de l'atoll par un Européen est faite par l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville qui l'aborde en 1768[5] et lui donne le nom d'île Melville[6]. Il est mentionné par le Portugais Domingo de Boenechea qui l'aborde le et le nomme San Juan, puis le par le capitaine britannique Frederick William Beechey qui lui donne le nom de Melville Island, et enfin le par l'explorateur britannique Edward Belcher[7].

Période moderne

Pêcheurs de perles à Hikueru vers 1900.

Au XIXe siècle, Hikueru devient un territoire français peuplé alors de près de 30 habitants autochtones vers 1850[8]. L'atoll est alors évangélisé avec la fondation de la paroisse Saint-Michel en 1873 rattachée au diocèse de Papetee[9].

L'atoll connaît à la fin du XIXe siècle une activité économique tout à fait significative en relation directe avec le commerce d'huitres pour la nacre destinée à la taille de boutons en Europe, activité principalement dominée par les Allemands[réf. nécessaire]. Cette ostréiculture – qui atteint son apogée au début du XXe siècle avec près de 200 tonnes récoltées par an faisant d'Hikueru le plus important atoll producteur de toute la Polynésie française[10] – est réalisée de manière saisonnière, par les populations locales pratiquant la plongée en apnée, entrainant des pics de fréquentation de l'atoll pouvant atteindre 5 000 personnes[réf. nécessaire]. Les missionnaires locaux imposent à chaque plongeur de participer à la construction de l'église en apportant un bloc de corail taillé, aboutissant à l'édification de la plus haute église de l'archipel construite en corail, statut encore valable de nos jours.

En , Hikueru est touché par un important cyclone[11], générant des vagues de 12 mètres, qui provoque la mort de 377 personnes et dévaste l'atoll[12]. Cette catastrophe sert de trame à une nouvelle de Jack London, La Maison de Mapuhi, publiée dans le recueil Contes des mers du sud en .

Durant la première partie du XXe siècle, l'imposante (au regard des standards des atolls polynésiens) église Saint-Michel est édifiée en pierre de corail dans le village de Tupapati[13] avant d'être restructurée en 1961[9].

Lors de l'éclipse solaire totale du 11 juillet 2010, l'atoll de Hikueru était, avec Haraiki voisin, l'un des lieux terrestres où la magnitude (1,054) et la durée (4 min 20 s) de l'éclipse étaient les plus importantes au monde[14].

Économie

L'essentiel de l'économie du lagon repose sur la perliculture pratiquée sur deux concessions recouvrant 200 ha au nord-ouest du lagon pour cinquante lignes de collectage pour l'élevage et les greffes, ainsi que sur la aquaculture pratiquée dans les parcs piscicoles du nord de l'atoll permettant l'exportation vers Tahiti d'environ deux tonnes de poissons annuellement[3].

Il existe un petit aérodrome – avec une piste de 1 400 mètres de longueur – situé au nord-est du motu principal et ouvert en 2010. Longtemps inaccessible au tourisme, à cause d'une passe artificielle étroite, et d'un accès par l'océan délicat, la construction de l'aérodrome par la Légion étrangère à partir de 2005, permet dès lors de développer une petite activité d'accueil. Il reçoit depuis 2006, en moyenne, environ 120 vols et 2 000 passagers par an, dont la moitié en transit[15]. Depuis 2011, un nouveau débarcadère a été construit, facilitant la liaison entre l'aérodrome et le motu principal[16].

En à l'occasion d'une éclipse totale de soleil sur le pacifique, Hikueru a connu une affluence de visiteurs étrangers pour la première fois depuis des décennies[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Recensement de 2017 – Répartition de la population de la Polynésie française par îles, Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  2. (en) Hikueru Seamount sur le catalogue Seamount de earthref.org
  3. Atlas de Polynésie : Hikueru, Direction des ressources marines du Gouvernement de la Polynésie française, consulté le 26 mars 2019.
  4. Population, naissances et décès entre deux recensements (RP), Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  5. Tahiti et ses archipels par Pierre-Yves Toullelan, éditions Karthala, 1991, (ISBN 2-86537-291-X), p. 61.
  6. (en) Names of the Paumotu Islands, with the Old Names So Far As They Are Known par J.L. Young dans The Journal of the Polynesian Society, vol. 8, no 4, décembre 1899, p. 264-8.
  7. Les Atolls des Tuamotu par Jacques Bonvallot, éditions de l'IRD, 1994, (ISBN 9782709911757), p. 275-282.
  8. Notices sur les colonies françaises, Étienne Avalle, éditions Challamel aîné, Paris, 1866, p. 638.
  9. Paroisse Saint-Michel sur le site l'archidiocèse de Papeete.
  10. [PDF] L'Huître nacrière et perlière en Polynésie française : mutation de l'exploitation par André Intès dans La Pêche maritime no 1272 de mars 1984.
  11. (en) Review of the protected areas system in Oceania Arthur L. Dahl, IUCN Commission on National Parks and Protected Areas, United Nations Environment Programme, éd. IUCN, 1986, (ISBN 9782880325091), p. 207.
  12. Les îles de Polynésie française face à l’aléa cyclonique Sébastien Larrue et Thomas Chiron, VertigO, vol. 10, no 3, décembre 2010.
  13. Église de Hikueru sur le site www.tahitiheritage.pf
  14. (en) Totality: Eclipses of the Sun par Dylan Evans, Oxford University Press, 2008, (ISBN 978-0-19-157994-3) p. 252.
  15. Statistique de l'aérodrome de Hikueru, Union des aéroports français, consulté le 28 février 2019.
  16. Le déplacement du Haut-Commissaire à Raroia, Fakahina, Puka Puka et Hikueru, placé sous le signe du désenclavement des atolls éloignés et la mise à niveau de leurs infrastructures sur www.tahiti-infos.com le 29 juin 2012.

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