Husseren-les-Châteaux
Husseren-les-Châteaux est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Ne doit pas être confondu avec Husseren-Wesserling.
Husseren-les-Châteaux | |
L'entrée du village. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux |
Maire Mandat |
Edouard Leiber 2020-2026 |
Code postal | 68420 |
Code commune | 68150 |
Démographie | |
Population municipale |
514 hab. (2019 ) |
Densité | 428 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 02′ 08″ nord, 7° 16′ 54″ est |
Altitude | Min. 320 m Max. 595 m |
Superficie | 1,2 km2 |
Type | Commune urbaine |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Wintzenheim |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et a la particularité d'être intégralement entourée par la commune de Eguisheim.
Ses habitants sont appelés les Husserenois(es).
Géographie
Commune la moins étendue du Haut-Rhin, Husseren-les-Châteaux a une superficie de 120 ha et est située à 7 km de Colmar. En entrant dans Husseren-les-Châteaux, on aperçoit les trois tours du château qui dominent le village. Celui-ci est perché sur un replat qui culmine à 387 mètres d'altitude, et la partie la plus haute, le Schlossberg, se trouve à 591 mètres. Ce village situé sur les contreforts du massif vosgien est le point culminant de la route des vins d'Alsace. Depuis l'entrée d'Husseren-les-Châteaux, on aperçoit distinctement la ville de Colmar et notamment la ZUP.
Le village a la particularité d'être complètement enclavé dans le terroir de la commune d'Eguisheim.
Urbanisme
Typologie
Husseren-les-Châteaux est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (47,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (47,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47,1 %), zones urbanisées (28,2 %), cultures permanentes (24,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Accès
On peut rejoindre la commune en prenant la route départementale 83 à la sortie ouest de Colmar. En venant de Mulhouse depuis l'autoroute A35, prendre la sortie no 28 en direction de Niederhergheim, Herrlisheim, Munster, Gérardmer. Suivre la D 1bis jusqu'à la RN 83, puis prendre la sortie Eguisheim, puis Husseren-les-Châteaux. En venant de Strasbourg, prendre l'A35 puis la RN 83. Prendre ensuite la sortie no 23 en direction de Colmar, Houssen, Munster. Suivre la RN 83 direction Belfort et prendre la sortie Eguisheim, puis Husseren-les-Châteaux.
Toponymie
Exa ou Exsa serait le nom latin d'un grand domaine gallo-romain, il pourrait s'étendre en tout ou partie sur les communes d'Eguisheim et d'Husseren, culminant sur les hauteurs entre la vallée interne de la Fecht et le piémont alsacien surplombant la rivière Lauch. Son nom latin Exa lui viendrait de sa mise en retrait, de son caractère excentré, à la fois surélevé et particulier, par rapport aux voies de circulation commune. Une variante alsacienne Egse ou Agse s'applique encore aux trois châteaux, parfois traduite en allemand non sans ambiguïté par « Die drei Hexe ». La localité Husseren proviendrait de l'évolution du toponyme gallo-romain Exaravino ou Exsaravino désignant un espace en pente ou ouvrant sur une pente d'une largeur supérieure à 180° et en conséquence sur un point de vue large. Un doublon gallo-romain aurait pu produire en roman Euxharain puis Huxherain. Pour expliquer la forme définitive, le toponyme est bel et bien adopté dans le monde alémanique à partir du VIIIe siècle ou IXe siècle pour laisser la simple forme alsacienne Husseren.
Dès la Renaissance, les savants latinistes et humanistes germanophones alsaciens ont remarqué que les trois premières lettre Hus était similaire à la forme alsacienne 's Hüs (sans l'article défini neutre 's), signifiant la maison, c'est-à-dire le mot neutre das Haus en allemand. Il était certain, selon eux, qu'ils avaient obtenu sans coup férir la racine du toponyme. Il est vrai qu'ils retrouvaient différentes formes assez fréquentes de la microtoponymie de l'ensemble souabe, bien avant que les Français occupent et nomment l'Alsace et influencent des formes par différents processus de francisation, souvent en cartographe militaire par simple adaptation phonétique, en « House » ou « Hause ».
Mais le pluriel alsacien de ce substantif est Hiiser, cela pourrait poser problème. Pour prouver à une lettre près, que ce toponyme correspond à un pluriel archaïque, les savants ont considéré le mot correspondant pluriel moyen haut-allemand « Husen », c'est-à-dire en allemand moderne « Häuser », signifiant « maisons ». La traduction en allemand contemporain du toponyme alsacien, par exemple à l'époque du Reich allemand, respectant la forme initiale supposée en moyen-allemand, a été fort logiquement Häusern. Dans ce cas présent, outre le pluriel, le nom porte la désinence du datif, « -ern ». En moyen haut-allemand, ce marquage donne l'indication du lieu où se situe le sujet. C'est aussi une caractéristique assez courante pour les noms de hameau en Allemagne.
Enfin, la graphie actuelle, où la voyelle du radical est pointue, transcrirait la prononciation alsacienne locale (plutôt que la prononciation arrondie propre à l'allemand).
Finalement, à la suite de cette démarche savante, le nom du village actuel peut se traduire par l'expression « aux maisons » avec la marque du pluriel, par ailleurs curieux pour un spécialiste du monde rural qui s'attend à un qualificatif de ces habitations pourtant villageoises, que ce soient en zones romanes ou germaniques.
À noter que l'expression « les châteaux » qui est accolée au toponyme initial ne sert qu'à le distinguer, pour des raisons administratives et postales tardives, en français, de son homonyme du sud du Haut-Rhin, Husseren-Wesserling.
Histoire
Un village lié à l'histoire des trois châteaux
À l'origine, à l'emplacement où se dressent aujourd'hui les trois châteaux, pouvait exister une vigie romaine destinée à surveiller la contrée, éventuellement les invasions des Germains. Une ou plusieurs tours de garde auraient offert en effet une vue imprenable, cette avancée de monts et collines vers le piémont pouvant être considérée comme un point stratégique majeur.
Les comtes de Dabo-Eguisheim fondent là-haut un de leurs châteaux au XIIe siècle. Deux autres familles seigneuriales, l'une avec l'appui des Lorrains et l'autre les Hattstatt avec l'appui du roi de Germanie Hohenstauffen et de son landvogt, redessinent la configuration du lieu en y fondant également un château. Les trois châteaux ne sont plus aujourd'hui que des vestiges d'un glorieux passé médiéval.
Husseren-les-Châteaux est implantée au pied du massif du Stauffen. Il n'est pas exclu que le village ancien ait pu être reconstruit en partie en pierre par les tailleurs de pierre et ouvriers employés à la construction des trois châteaux d'Eguisheim. Les premières tours en pierre massive sont (ré)édifiés peut-être entre les XIe et XIIe siècles, mais surtout les ensembles castraux naissent au XIIe siècle, l'art de bâtir est vraisemblablement dans la lignée de l'édification de l'abbaye de Marbach qui se trouve à proximité de la commune.
Husseren est mentionnée sous le nom in Hüsern en 1245, puis dans un document des archives de l'évêché de Bâle portant l'année 1247. Le village dépend essentiellement de la famille noble des Hattstatt. Il passe ensuite entre les mains de la famille des Schauenbourg[8].
Un couvent de nonnes
Au XIIIe siècle, Husseren-les-Châteaux disposait d'un couvent de nonnes placé sous la règle de saint Augustin qui fut transféré en 1259 dans la vallée de Wehr en Forêt-Noire (in valle Werra), et plus tard à Bâle où il a existé jusqu'à l'époque de la Réforme[9].
Héraldique
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Les armes d'Husseren-les-Châteaux se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[12].
En 2019, la commune comptait 514 habitants[Note 3], en augmentation de 7,08 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
Église Saint-Pancrace
L'église paroissiale Saint-Pancrace a été édifiée à l'emplacement d'une ancienne église démolie en 1881. L'église actuelle construite en 1884 a été construite dans un style néo-gothique. Le chœur de l'église est voûté en forme d'ogive. La nef est flanquée de bas-côtés et une tour porche. Le portail central, orné de colonnes jumelées, porte la date de 1884. Un décor peint à motifs d'entrelacs et des vitraux rehaussent l'ornement intérieur.
Fonts baptismaux
Fontaine de 1845
Ancienne ferme vigneronne du XVIIIe siècle
Située 31, rue Principale, cette maison vigneronne construite en grès et en bois enduit de torchis remonte à la première moitié du XVIIIe siècle. Le bâtiment est recouvert d'une toiture en demi-croupe que l'on retrouve dans de nombreuses maisons anciennes du vignoble alsacien.
Statue en bois polychrome de saint Pancrace
Il s'agit d'un statue en bois polychrome, doré et argenté d'une hauteur de 1,10 mètre qui se trouve dans l'église. Saint Pancrace, né en Phrygie en 290, est mort en martyr à Rome pendant le persécution de Dioclétien en 304. Il a donné son nom à un titre cardinalice. Il est représenté tenant à la main un cœur et une épée. Restaurée et redorée, la statue provient de l'ancienne église. Elle se trouve désormais dans la niche supérieure de l'autel latéral droit de l'église actuelle..
Les Trois châteaux
Les Trois châteaux sont situés sur des pitons rocheux. Ils sont composés de trois châteaux : le Wahlenbourg et le Weckmund, qui sont situés sur le banc d'Husseren-les-Châteaux, et le Dagsbourg, qui appartient à Eguisheim. Il existe un sentier permettant de se rendre aux châteaux depuis Husseren-les-Châteaux : ce sentier balisé par le Club Vosgien a une longueur de 3,2 km, soit entre 1 h et 1 h 30 min de marche derrière l'église.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Colmar », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Les Schauenburg, bienfaiteurs du prieuré de Thierenbach sont enterrés à la basilique
- Baquol: L'Alsace ancienne et moderne, p.198
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
Bibliographie
- La toponymie alsacienne, Jean SCHWEITZER, éditions Jean-Paul GISSEROT, 2001, 123 pages
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