Isabel Marant
Isabel Marant, née le à Boulogne-Billancourt, est une créatrice de mode en prêt-à-porter.
Pour les articles homonymes, voir Marant.
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En 2014 elle a été récompensée aux Globes de cristal dans la catégorie « Meilleur créateur de mode ».
Biographie
Isabel Marant est née en 1967 d'un père français directeur d'une société d'audiovisuel et d'une mère allemande, d'abord mannequin,[1] puis directrice de l'agence de mannequins Elite. Elle « grandit à Neuilly, dans une maison d'un quartier chic »[1].
C'est à l'âge de onze ans que celle-ci commence à bricoler des tenues, les vêtements que lui proposent ses parents ne lui plaisant pas. Elle « vole » ainsi des vêtements à son père, dont de vieux pulls en cachemire et de vieilles robes de chambre en soie, pour en faire des robes[1]. Elle interprète ainsi le vestiaire masculin pour se l'adapter[2]. À propos des vêtements en général, elle précise bien plus tard : « je les trouvais tous insupportables, c'est pour ça que j'ai fait de la mode[1]. » À seize ans, son père lui offre sa première machine à coudre[2]. Elle développe une passion pour les tissus : les techniques de tissage, l'ennoblissement, la broderie.
Elle poursuit des études au lycée Saint-James de Neuilly[3], puis à HEC, avant de changer rapidement d'orientation, à la suite du succès de la marque Aller Simple qu'elle crée en 1984 avec son ami Christophe Lemaire[2], jeune étudiant en filière littéraire (plus tard directeur artistique de Lacoste et Hermès). La marque, conçues à partir de tissus d'ameublement, torchons, vieux rideaux ou serpillières[2] rapporte aux deux étudiants l'équivalent du SMIC. En 1985, elle s'inscrit au cours Berçot[1].
En 1988, elle trouve sa voie au cours d'un stage chez Michel Klein, puis crée avec Bridget Yorke deux collections pour la marque York & Cole et assiste Marc Ascoli pour la direction artistique de marques comme Yohji Yamamoto ou Chloé. Isabel dit ne pas avoir de rêve de joaillerie. Elle dit détester les bijoux mais adorer le travail du métal et les grigris. Elle se familiarise pourtant avec les bijoux au côté d'Hervé van der Straeten. En 1989, elle lance une collection de ceintures et de bagues, puis une ligne de ceintures pour Claude Montana, une ligne de boutons et de colliers pour Étienne Brunel ainsi qu'une ligne de boucles de chaussures pour Michel Perry.
En 1990, en duo avec sa mère, elle lance une ligne de maille et de jersey intitulée « Twen par Isabel Marant »[2]. Quatre ans plus tard, en 1994, elle crée la marque « Isabel Marant »[2]. La même année, elle organise son premier défilé Printemps-été 1995 et le succès apparait immédiatement[2]. Durant l'été 1997, elle crée une collection capsule pour Monoprix-Prisunic, puis, en 1998, une collection pour La Redoute.
La même année, elle ouvre une première boutique à Paris dans le 11e arrondissement et reçoit en décembre l'award de la meilleure créatrice[précision nécessaire] et le « trophée Whirlpool de femme en or de l'année » dans le domaine de la mode. Elle ouvre sa deuxième boutique en 1999 à Paris dans le 6e arrondissement.
En 2002 sort sa deuxième ligne « Étoile » et une collection de lingerie pour Dim. En 2003 naît de son union avec Jérôme Dreyfuss, créateur de sacs, un garçon. Elle lance en 2004 une ligne enfant inspiré par son fils. En 2007, elle ouvre sa troisième boutique à Paris. La marque ouvre également des boutiques à l'étranger.
L'année 2010 marque un tournant dans la carrière de la styliste, qui dit « a[voir] décollé professionnellement » avec la rencontre d'Emmanuelle Alt. D'après Isabel Marant, son influence apporte au style Isabel Marant une dimension plus « sexy »[1]. L'année suivante, elle revient à un style « hippie chic »[2].
À l'automne 2013, elle lance une collection capsule pour H&M[3],[4]. Révélée au grand public en , la collection est composée de vêtements à franges, aux imprimés aztèques, dans un style « simple et décontracté »[5],[6]. Cette opération connait un succès important auprès du public[7].
En , Isabel Marant cède le contrôle de sa marque (51 %) à Montefiore Investment[8].
En 2018, elle collabore à une ligne de maquillage avec L'Oréal[1].
Controverses
La « petite robe noire » d'Isabel Marant
Le , la marque de prêt-à-porter Naf Naf a été condamnée par le tribunal de grande instance de Paris à payer à la styliste la somme de 75 000 euros pour copie d'une de ses robes chasubles noires à manches ballon fabriquées par Paris Paris et commercialisées par Naf Naf dans le cadre de la collection hiver 2006/2007, qui constituait bien une imitation de la robe présentée par Isabel Marant lors d'un défilé en [9].
Les « Stan Smith » d'Adidas
En 2015, Isabel Marant a été accusée par un blog d'avoir imité, avec la création de la paire de chaussures Bart, les Stan Smith d'Adidas. La société Adidas n'a engagé aucune procédure[10],[11].
La « blouse de Tlahuitoltepec »
En 2015, Isabel Marant a été accusée d'avoir copié, sans autorisation ni droits, les motifs d'un habit traditionnel des femmes de Santa María Tlahuitoltepec (Oaxaca, Mexique) à des fins commerciales[12],[13],[14] pour la robe nommée Viola dans sa collection « Étoile » été 2015. Cependant, tant au regard du droit mexicain que du droit français ou européen, la « blouse de Tlahuitoltepec » est dans le domaine public : elle n'est ni protégée par le droit d'auteur, ni par le droit des dessins et modèles, de sorte que chacun peut y puiser une libre inspiration. Aucune poursuite n'a été engagée à l'encontre d'Isabel Marant.
Filmographie
- Loïc Prigent, Le jour d'avant Isabel Marant, documentaire, Arte, 2010, 52 min[15].
- Dominique Miceli, Isabel Marant : naissance d'une collection, documentaire, Paris Première, 2019, 52 min[16].
Notes et références
- Sophie Fontanel, « "Un défilé, c'est plus efficace qu'une pub" », L'Obs, .
- Xavière Laffont, « Isabel Marant : figure libre », Challenges, no 705, , p. 96 à 98 (ISSN 0751-4417)
- Claire Castillon (photogr. Inez & Vinoodh), « Isabel Marant. Star sans fard », Vogue Paris, no 941, , p. 340-343 (ISSN 0750-3628).
- « Isabel Marant pour H&M », Tendances-de-mode.com, (consulté le ).
- « La collection Isabel Marant pour H&M est dévoilée ! », Marie Claire, (consulté le ).
- « La collection Isabel Marant pour H&M », sur lexpress.fr, (consulté le )
- « Isabel Marant pour H&M : files d'attente et petites combines des heureuses élues sur Ebay », Le HuffPost, (consulté le ).
- Pascale Denis, « Montefiore prend 51% de la marque de mode Isabel Marant », Challenges, .
- « Naf Naf condamné pour avoir copié une "petite robe noire" d'Isabel Marant », 20 Minutes, (consulté le ).
- (en) Kelsey Drain, « Isabel Marant Accused Of Imitating Adidas' Sneaker », FashionTimes.com, (consulté le ).
- (en) TFL, « Did Isabel Marant Copy Adidas? », TheFashionLaw.com, (consulté le ).
- (es) Javier Brandoli, « Las indígenas Tlahuitoltepec acusan a la diseñadora francesa Isabel Marant de plagiar su blusa típica », El Mundo, (consulté le ).
- (en) Naomi Larsson, « Inspiration or plagiarism? Mexicans seek reparations for French designer's look-alike blouse », The Guardian, (consulté le ).
- Julianna McDermott, « La designer Isabel Marant accusée d'avoir copié le design d'une robe mexicaine ancestrale », HuffPost Québec, .
- « Le jour d'avant - Isabel Marant », Arte.
- Renaud Machart, « Isabel Marant : naissance d’une collection : une créatrice de mode très nature », Le Monde, .