James Kabarebe

James Kabarebe, né en 1959, officier rwandais, fut officier des services de renseignements en Ouganda avant 1994, chef d'état-major de la République démocratique du Congo entre 1996 et 1998, puis ministre de la Défense du gouvernement rwandais de 2010 à 2018[1]. Il est le seul de la région à avoir pu occuper successivement des hautes fonctions politico-militaires dans trois pays différents ( Ouganda, Rwanda et RD Congo), avec sa nationalité rwandaise.

James Kabarebe
Fonctions
Ministre rwandais de la Défense

(8 ans, 6 mois et 8 jours)
Président Paul Kagame
Premier ministre Bernard Makuza
Pierre Habumuremyi
Anastase Murekezi
Édouard Ngirente
Gouvernement Makuza
Habumuremyi
Anastase Murekezi
Ngirente
Prédécesseur Marcel Gatsinzi
Successeur Albert Murasira
Biographie
Nom de naissance James Kabarebe
Date de naissance
Nationalité Rwandaise
Parti politique Front patriotique rwandais
Diplômé de Université Makerere

Biographie

Réfugié rwandais, il grandit en Ouganda où il rencontre Salim Saleh, le frère de Yoweri Museveni[2].

Lors de la guerre civile au Rwanda en 1994, il fut aide de camp de Paul Kagame, avec rang de lieutenant-colonel de l'Armée patriotique rwandaise et chef de l'unité du haut commandement à Mulindi chargée de planifier toutes les opérations ainsi que les stratégies de prise de pouvoir à Kigali. Homme de confiance de Kagame, il a été logiquement envoyé en mission au Congo de 1996 à 1998.

Première guerre du Congo

En 1996, durant la première guerre du Congo, il rejoint les rangs de l'AFDL sous les ordres de Laurent-Désiré Kabila. Ensemble, ils marchent sur Kinshasa, et en 1997 il devient chef d'état-major de la République démocratique du Congo sous le régime de Laurent-Désiré Kabila[3],[4]. À cette époque, il est également le mentor de Joseph Kabila[5].

En 1998, il organisa l'attaque contre les FARDC à Kitona au Bas-Congo dans le but de déstabiliser la République démocratique du Congo en contrôlant successivement la ville de Moanda, le barrage d'Inga plongeant Kinshasa dans le noir mais cette tentative échoua notamment grâce à l'intervention de l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe.

Deuxième guerre du Congo

Il prit par la suite part à la deuxième guerre du Congo sous les ordres du Rwanda. Il dirige l'operation Kitona (en). À l'aéroport de Goma, le 5 août 1998, il s'empare de quelques avions qu'il remplit de soldats rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie et ordonne aux pilotes de voler jusqu'à la base militaire de Kitona, située à 400 km de Kinshasa. Une fois là, il marche sur Matadi, dont il s'empare le 9 août. Deux jours plus tard, il s'empare du barrage d'Inga espérant faire plier le régime en coupant le courant. Mais, le 19 août, des troupes du Zimbabwe viennent au secours de Kabila et sont épaulées peu après par des troupes de l'Angola. D'autres soutiens arrivent de la Namibie, du Soudan, du Tchad et de la Libye, tous soucieux d'éviter la chute du gouvernement Kabila. Au total, ce dernier disposait d'environ 85 000 hommes tandis que les forces rebelles appuyées par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi en avaient 55 000[6]. L'audacieuse tentative de Kabarebe de prendre à revers Kinshasa échoue ainsi de justesse.

Il devient chef d'état-major de l'armée rwandaise à partir de 2002 en remplacement de Faustin Kayumba Nyamwasa.

Avec Laurent Nkunda et Salim Saleh, il est suspecté d'avoir fomenté un coup d'État en 2006 au Burundi[7]. Cette même année, Le juge Bruguière signe neuf mandats d'arrêt contre des proches de Paul Kagamé, dont un contre James Kabarebe. Ce juge accuse Kagamé et ses collaborateurs d'avoir orchestré l'attentat contre le président Habyarimana, événement déclencheur du génocide en 1994[8].

Ministre de la défense du Rwanda

Hervé Ladsous et Roger Meece rencontre James Kabarebe à Kigali pour parler de la crise du M23 (12 septembre 2012)

Le , James Kabarebe est nommé ministre de la défense du Rwanda par Paul Kagame[1]. Il engage alors une collaboration avec le Congo pour neutraliser le FDLR[4]. Un rapport de l'ONU datant de signale que le M23 a reçu des armes de hauts responsables rwandais, dont James Kabarebe[9]. Un nouveau rapport de l'ONU en septembre 2012 accuse Kabarebe d'émettre les instructions aux rebelles du M23[10]. Le rapport annuel du Comité des sanctions de l’ONU sur la République démocratique du Congo réitère ces accusations en les étayant plus en détail.

M. Kabarebe occupera désormais en 2019 le poste nouvellement créé de conseiller spécial du président pour les questions de sécurité et est remplacé à la tête du ministère de la Défense par le général Albert Murasira, issu comme lui des rangs de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) qui mit fin au génocide de 1994 en s'emparant de Kigali puis du reste du pays[11].

Notes et références

Article connexe

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