Jean-Jacques Audubon
Jean-Jacques Audubon (ou John James Audubon aux États-Unis), né le aux Cayes (Saint-Domingue) et mort le à New York, est un ornithologue, naturaliste et peintre américain d'origine française, naturalisé en 1812, considéré comme le premier ornithologue du Nouveau Monde.
Pour les articles homonymes, voir Audubon.
(Huile sur toile de John Syme, 1826).
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Trinity Church Cemetery and Mausoleum (d) |
Surnom |
John James Audubon |
Pseudonyme |
Audubon, John James Laforest; Audubon, Jean Jacques Fouge`re |
Abréviation en botanique |
Audubon |
Abréviation en zoologie |
Audubon |
Nationalité |
Française puis américaine |
Domicile | |
Activités |
Botaniste, illustrateur scientifique, écrivain, photographe, dessinateur en bâtiment, biologiste, peintre, zoologiste, ornithologue, graveur |
Conjoint |
Lucy Bakewell |
Membre de | |
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Mouvement | |
Maître | |
Dir. de thèse | |
Genres artistiques | |
Archives conservées par |
Osprey and the Otter and the Salmon (d), Les Oiseaux d'Amérique |
Biographie
Enfance
Audubon est né aux Cayes, à Haïti, fils illégitime de Jeanne Rabine[1], une immigrée française née aux Touches (à 30 km au nord-est de Nantes), et d'un capitaine au long cours protestant et d'origine bretonne, Jean Audubon, qui possédait dans l'île des plantations et des esclaves. Il se passionne très jeune pour l'histoire naturelle. Il est élevé en Bretagne, par sa belle-mère, Anne Moynet Audubon, à Nantes et non loin de là à La Gerbetière, une propriété de Couëron (à 16 km à l'ouest de Nantes), acquise par son père avant la Révolution[2].
Il a prétendu avoir reçu des leçons du peintre David mais, comme beaucoup d'autres « histoires » d'Audubon, cette affirmation est infondée.
Départ pour les États-Unis
En 1803, son père lui obtient un faux passeport qui lui permet de se rendre aux États-Unis et échapper ainsi à la conscription en vigueur en cette période de guerres napoléoniennes. Pendant le voyage, il contracte la fièvre jaune. Le capitaine du bateau le débarque alors dans une pension dirigée par des femmes quakers qui le soignent, le guérissent et lui enseignent l'anglais particulier des quakers.
Il devient contre-maître dans une ferme près de Philadelphie et commence à étudier l'histoire naturelle en dirigeant la première opération de baguage du continent. Il noue un fil à la patte d'une moucherolle (Sayornis phoebe) et remarque ainsi que ces oiseaux reviennent nicher chaque année aux mêmes endroits. Il commence également à dessiner et à peindre des oiseaux.
Il a trois enfants de son union avec Lucy Bakewell : Victor, John et une petite fille qui décédera avant son premier anniversaire.
Après plusieurs années de succès commerciaux en Pennsylvanie et dans le Kentucky, il fait faillite, ce qui l'incite à poursuivre avec plus d'ardeur son étude de la nature et sa pratique de la peinture. Il descend le Mississippi avec son fusil, sa boîte de couleurs et son assistant, dans l'intention de trouver et de peindre toutes les espèces d'oiseaux d'Amérique du Nord. Il mène à partir de 1810 une vie errante de chasseur, tout en observant la nature avec amour et en décrivant et en illustrant la flore et la faune, en particulier les oiseaux, avec grand talent.
Pour dessiner ou peindre les oiseaux, il doit d'abord les abattre avec du petit plomb pour ne pas les déchiqueter. Il utilise ensuite du fil de fer pour les maintenir et leur rendre une position naturelle. Ses oiseaux sont représentés de façon vivante dans leur habitat naturel. Cette disposition contraste avec les représentations empesées de ses contemporains tels qu'Alexander Wilson. Audubon écrit : « Je dis qu'il y a peu d'oiseaux quand j'en abats moins de cent par jour. » Un de ses biographes, Duff Hart-Davis, observe : « Plus l'oiseau était rare, plus il le poursuivait passionnément, apparemment sans jamais s'inquiéter du fait que tuer le spécimen pouvait précipiter l'extinction de son espèce. »
Ne disposant pas d'autres revenus, il améliore l'ordinaire en vendant des portraits à la commande, tandis que son épouse, Lucy, travaille comme préceptrice dans les familles de riches planteurs. Il cherche un éditeur pour ses dessins d'oiseaux à Philadelphie, mais sans succès, sans doute en partie parce qu'il s'était attiré l'inimitié des sommités scientifiques de la ville, membres de l'Académie des sciences naturelles.
Enfin, en 1826 il débarque à Londres avec son portfolio. Les Britanniques ne se lassent pas des images d'une Amérique sauvage et pleine de forêts. Son succès est immédiat. Il est fêté comme « l'homme des bois américain » et récolte suffisamment d'argent pour publier Les Oiseaux d'Amérique entre 1830 et 1839. Son ouvrage, remarquable par l'exactitude des détails et par la beauté de l'exécution, se compose de quatre volumes contenant 435 planches grandeur nature peintes à la main. Le roi George IV compte parmi ses admirateurs enthousiastes. Audubon est élu membre de la Royal Society, suivant ainsi Benjamin Franklin qui en fut le premier membre américain. Alors qu'il se trouve à Édimbourg à la recherche de souscriptions pour son livre, il fait une démonstration de sa manière d'utiliser des fils pour déployer les oiseaux devant la Wernerian Natural History Association du professeur Robert Jameson. Un étudiant nommé Charles Darwin fait partie du public. Il visite également la salle de dissection de l'anatomiste Robert Knox, peu avant l'association de Knox avec les tueurs Burke et Hare. Il adjoint à ses Oiseaux d'Amérique les Biographies ornithologiques (Édimbourg, 1831-1839, 5 volumes in-8), qui contiennent la description de la vie de chaque espèce représentée. Cet ouvrage est rédigé en collaboration avec l'ornithologue écossais William MacGillivray.
Audubon poursuit ses expéditions en Amérique du Nord et achète une propriété sur l'Hudson, aujourd'hui Audubon Park. En 1842, il publie aux États-Unis une édition populaire des Oiseaux d'Amérique. De retour dans sa patrie, il entreprend, avec le concours du docteur John Bachman (1790-1874), la description des mammifères, les Quadrupèdes vivipares d'Amérique du Nord, qui paraît à New York en 1850. Le livre est achevé par ses fils et sa femme.
John James Audubon est sans doute enterré au cimetière de Trinity Churchyard, au croisement de la 155e Rue et de Broadway, dans le quartier de Washington Heights à New York, où se trouve un imposant monument érigé en son honneur.
Famille
Pierre Audubon 1707-1771 Capitaine de vaisseau | Marie Anne Martin 1711-? | Guillaume Rabine 1734-1802 | Marie Le Comte 1729-1789 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Anne Moynet | Jean Audubon 1744-1818 Capitaine, corsaire | Jeanne Rabine 1758-1785 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jean-Jacques Audubon | Lucy Bakewell | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Victor Gifford Audubon 1809-1860 | John Woodhouse Audubon 1812-1862 Peintre | Lucy Audubon 1815-1817 | Rose Audubon 1819-1819 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hommages posthumes
La Massachusetts Audubon Society, la première parmi les nombreuses sociétés savantes Audubon, a été fondée et nommée en son honneur en 1896.
Plusieurs communes dans l'État de l'Iowa portent le nom d'Audubon, notamment la ville d'Audubon chef-lieu du Comté d'Audubon. Une artère porte son nom à New York, l'Audubon Avenue, située dans le quartier de Washington Heights dans le Upper Manhattan. Une ville fantôme du Texas fut fondée en 1865 et nommée ainsi en hommage au naturaliste[3].
La Census-designated place d'Audubon, en Pennsylvanie, est nommé en son honneur.
En Bretagne, il y a une rue Jean-Jacques Audubon à Nantes, ainsi qu'à Couëron, à Bouaye et à Lannion. Les marais qui s'étendent à l'ouest de Couëron portent le nom de marais Audubon. En 2002, la Ville de Couëron a acquis la maison d’enfance d’Audubon « La Gerbetière »[4]. En France, il y a également une rue Audubon dans le 12e arrondissement de Paris, non loin des Jardin des plantes et Muséum d'Histoire naturelle, de l'autre côté de la Seine via le pont d'Austerlitz. En 1995, la Poste reproduit, sur un bloc de quatre timbres-poste, quatre peintures d'oiseaux d'Audubon.
Au Canada, il y a plusieurs rues Audubon, toutes sont situées au Québec. Deux d'entre elles sont dans l'agglomération de Montréal, une à Dollard-Des Ormeaux et l'autre à Kirkland ; la ville de Québec en possède une à Charlesbourg, enfin deux autres sont indiquées sur la rive nord du golfe-du-Saint-Laurent, une à Port-Cartier et l'autre à Sept-Îles.
À La Nouvelle-Orléans, il y a le Audubon Zoo (en) en hommage à Jean-Jacques Audubon qui a peint beaucoup d'oiseaux en Louisiane.
L'astéroïde de la ceinture principale (75564) Audubon lui a été dédié.
En 2022, un film documentaire célèbre son œuvre picturale [5].
Galerie
- Frégate superbe
Fregata magnificens. - Cygne trompette
Cygnus buccinator. - Bernache du Canada
Branta canadensis. - Pigeons migrateurs
Ectopistes migratorius. - Faucons pèlerins
Falco peregrinus. - Flamant rose
Phoenicopterus ruber.
Ventes
Le , un exemplaire de Birds of America s'est vendu 8,6 millions d'euros chez Sotheby's, à Londres. Un autre exemplaire avait déjà été adjugé pour 7 millions d'euros en 2000.
Références dans la culture contemporaine
Livres
Le titre d'un des livres de l'écrivain japonais Kōtarō Isaka, La prière d'Audubon, fait explicitement référence à l'ornithologue américain. De nombreux passages du roman évoquent son travail et plus généralement sa vie.
Audubon est un des compagnons du héros dans Les Chroniques d'Alvin le Faiseur d'Orson Scott Card.
Les travaux d'Audubon sont au cœur de l'intrigue du thriller Fièvre mutante de Douglas Preston et Lincoln Child, paru en France en 2011 aux éditions de L'Archipel.
Le livre de Audubon "Birds of America" est au cœur de l’intrigue du roman "Books of a Feather", publié par Kate CARLISLE en 2016 dans sa série "Bibliophile Mysteries Books".
Également dans le livre Vocation de marin, de Stephen W. Meader paru chez Arthaud en 1949, un personnage porte son nom et aide le jeune héros. Pendant leur périple, Jean Jacques croque et décrit des oiseaux pour son livre.
Le livre L'Épervier d'Amérique, de Claude Chebel, paru en 1985, retrace la vie d'Audubon, sous forme romancée.
La bande-dessinée Sur les ailes du monde des auteurs bretons Jérémie Royer et Fabien Grolleau, publiée chez Dargaud en 2016, retrace la vie de l'ornithologue.
En 2020, Louis Hamelin, un romancier, essayiste et chroniqueur littéraire québécois, publie un roman, Les Crépuscules de la Yellowstone, où John James Audubon est l’un des personnages. Le roman est publié chez Boréal.
Autres
Le compositeur américain Morton Gould, laisse un hommage : Audubon (Birds of America) pour orchestre (1969). L'œuvre, prévue pour un ballet de Balanchine qui n'a jamais été représenté.
Le film américain American Animals, sorti en 2018, est un thriller qui retrace l'histoire de quatre jeunes préparant le vol d'ouvrages américains anciens dont le plus précieux est un recueil de gravures d'oiseaux de John James Audubon.
Dans Le Grand Sommeil, le détective Philip Marlowe (Humphrey Bogart) piège la vendeuse d'un commerce de livres anciens en lui demandant une édition inexistante de Birds of America. Le magasin est en fait une façade pour des activités criminelles.
Œuvres
- 1826 : Faits et observations relatives à la résidence permanente des Hirondelles dans les États-Unis, Bull. sc. nat., 7 : 100.
- 1827 : Observations sur les habitudes du Pigeon sauvage d'Amérique (Columba migratoria), Bull. sc. nat., 12 : 125.
- Le grand livre des oiseaux, Cross River Press Ltd, Londres, 1981 et Citadelles-Mazenot, Paris, 1986.
- Journaux et récits, Atalante, Nantes, 1990.
- Journal du Missouri, La Table Ronde, Paris, 1990 et Payot, Paris, 1993.
- Scènes de la nature, Le Pommier, Paris, 2021.
Références
- Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne
- « Sur les pas d'Audubon à Couëron » Site du muséum d'histoire naturel de Nantes
- http://www.uncoveredtexas.com/texas-historical-markers-detail.php?city=Alvord&county=Wise&type=&an=5497000233
- Présentation de la maison d'enfance de Jean-Jacques Audubon, La Gerbetère, par la ville de Couëron
- Birds of America, film documentaire de Jacques Lœuille, 2022, 1h 24 min
Annexes
Lectures approfondies
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Jean-Jacques Audubon » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Eugène Bazin a traduit en français une partie de l'œuvre d'Audubon sous le titre de Scènes de la nature dans les États-Unis et le Nord de l’Amérique, Paris, 1857 et 1868. Nouvelle édition: Scènes de la nature , Paris, Le Pommier, 2021.
- Yvon Chatelin, Audubon. Peintre, naturaliste, aventurier, France-Empire, Paris, 2001 (ISBN 978-2-7048-0926-4), 466 pages
- Henri Gourdin, Jean-Jacques Audubon (1785-1851), Actes Sud, Paris, 2002 (ISBN 978-2-7427-3545-7), 345 pages
- Henri Gourdin et Alain Joveniaux, Les oiseaux disparus d'Amérique dans l'œuvre de Jean-jacques Audubon, Editions de La Martinière, Paris, 2008.
- Jean-Robert Léonidas et F. Michaud : Voir la page Audubon dans Rêver d'Haïti en couleurs=Colorful dreams of Haiti, Cidihca , Montreal 2009.
- Jérémie Royer et Fabien Grolleau : Sur les ailes du monde, Editions Dargaud, 2015
- (en) Allison Lee Palmer, Historical Dictionary of Romantic Art and Architecture, Scarecrow Press, , 304 p. (lire en ligne), p. 26
Filmographie
- Birds of America, documentaire de Jacques Lœuille, 2022.
Articles connexes
- Puffin d'Audubon
- Audubon Avenue à New-York
- Ferdinand Rozier
Liens externes
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