Kees van Dongen
Kees van Dongen, de son nom de naissance Cornelis Theodorus Maria van Dongen, est un peintre néerlandais naturalisé français, né le à Delfshaven (Rotterdam) et mort le à Monaco.
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Cornelis Theodorus Maria van Dongen |
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Kees van Dongen |
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Jasmy Jacob (d) Augusta Preitinger (de à ) |
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Biographie
Kees van Dongen naît à Delfshaven en 1877, alors une commune de la banlieue de Rotterdam qui en devient un arrondissement en 1886, dans une famille appartenant à la classe moyenne. Il est le deuxième d'une fratrie de quatre enfants. En 1892, à l'âge de 16 ans, Kees van Dongen commence ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Rotterdam, où il travaille avec J. Striening et J. G. Heyberg. Durant cette période (1892-1897), Van Dongen fréquente le Quartier rouge du port, où il dessine des scènes de marins et de prostituées.
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Il fait également la connaissance d'Augusta Preitinger (« Guus »), comme lui étudiante en peinture à l'Académie.
D'inspiration anarchiste, il illustre en 1895 avec Jan Krulder l’édition hollandaise de l'ouvrage de Pierre Kropotkine intitulé L’Anarchie[1].
En 1897, il demeure à Paris pour plusieurs mois[1], vivotant dans le quartier des Halles[2].
Il y retourne en pour rejoindre Guus, avec qui il habite impasse Girardon. Ils se marient le en l'église Saint-Pierre de Montmartre[3].
À Paris, il rencontre aussi Félix Fénéon, par lequel il se voit confier en 1901 un numéro de L'Assiette au beurre, Petite histoire pour petits et grands nenfants[1].
En 1904, il expose au Salon des indépendants et se lie avec Maurice de Vlaminck et Henri Matisse[1]. Bientôt, il commence à exposer ses œuvres à Paris, notamment l’exposition controversée de 1905 du Salon d'automne, où exposait également, entre autres, Henri Matisse. Les couleurs vives de leurs œuvres seront à l’origine du nom de ce groupe de peintres : les fauves. Il enseigne également à l'Académie Vitti. En 1911, il expose à la galerie Bernheim, rue Richepanse[4].
Il présente une autre peinture, le Châle espagnol, au Salon d’automne 1913 ; elle représente Guus, vêtue seulement d’un châle jaune parsemé de fleurs, et de bas de la même couleur[5]. La nudité représentée est jugée outrageante, et le tableau est retiré dès le lendemain de l’ouverture[5].
En 1917, Van Dongen entame une relation avec une femme mariée, personnalité mondaine, la couturière Léa Jacob, dite Jasmy. Leur relation dure jusqu'en 1927[6].
Après la Première Guerre mondiale, il s'installe près du bois de Boulogne, notamment à la villa Said, et fréquente les milieux privilégiés[1]. Il a vécu notamment dans le palais Rose du Vésinet, appartenant à la marquise Luisa Casati.
Guus et Kees divorcent en 1921.
Il est décoré chevalier de la Légion d'honneur en 1926 et officier de la Légion d'honneur en 1954[7]. Mais ce n'est qu'en 1929 qu'il obtient la nationalité française.
Il préside le jury de Miss France 1929 et de Miss France 1939.
Il a aussi été brièvement membre du mouvement expressionniste allemand, Die Brücke.
En , en compagnie des peintres et sculpteurs Charles Despiau, Paul Belmondo, Louis-Aimé Lejeune, Derain, Dunoyer de Ségonzac, de Vlaminck, Van Dongen accepta de participer à un « voyage d’études » en Allemagne organisé par Arno Breker. La contrepartie de ce déplacement, vivement « conseillé » par le gouvernement allemand, devait être la libération d'artistes français alors prisonniers de guerre. Ce voyage dans l'Allemagne nazie très largement exploité par la propagande leur fut à tous sévèrement reproché.
Il a été incinéré au cimetière Saint-Pierre à Marseille, mais ses cendres n'y reposent pas[pourquoi?][réf. nécessaire].
Kees van Dongen est le frère du sculpteur Jean van Dongen.
Domiciles à Paris
Durant son séjour de 1897/1898 à Paris, Van Dongen est hébergé par un compatriote. Lorsqu'il y retourne en 1899 pour rejoindre sa future femme Augusta Preitinger, dite Guus, il s'installe avec elle rue Ordener, à Montmartre, quartier auquel il restera fidèle quelques années, logeant entre ses nombreux voyages tantôt sur la butte, au 10, impasse Girardon (1900) puis au Bateau-Lavoir (1906-1907), tantôt près des boulevards, au 5, rue Saulnier (1909). Puis, à l’instar d'autres artistes, tels que Modigliani et Picasso, il passe la Seine pour habiter à Montparnasse, au 33, rue Denfert-Rochereau (1912-1917, actuelle rue Henri-Barbusse) qu'il quitte pour s’installer avec Jasmy Jacob dans un hôtel particulier au 29, villa Saïd[8], une impasse privée près du bois de Boulogne. En 1934-1935, il emménage au 75, rue de Courcelles[9].
Distinctions
Œuvres (sélection)
- Plage de Deauville ; Le Vieux Clown, huile sur toile, Genève, musée du Petit Palais
- La Femme aux bijoux, 1895, Nouveau Musée national de Monaco
- Portrait de Guus, 1906-1957, huile sur toile, 8 × 100 cm, Londres
- Nini, danseuse aux Folies Bergères, 1907-1908, Paris, musée national d'Art moderne
- Portrait d'une chanteuse de cabaret, vers 1908, huile sur toile, collection particulière
- La Dame au chapeau noir, 1908, huile sur toile, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
- Portrait d'Adèle Besson, 1908, huile sur toile, Bagnols-sur-Cèze, musée Albert-André
- Souvenir de la saison d'opéra russe, 1909, huile sur toile, Ottawa, musée des Beaux-Arts du Canada[10]
- Trinidad Fernandez, 1907-1910, huile sur toile, 100 × 81,2 cm, Téhéran, musée d'Art contemporain de Téhéran[11]
- Femmes à la balustrade, 1911, huile sur toile, Saint-Tropez, musée de l'Annonciade
- Deux yeux, 1911, huile sur toile
- Le Châle espagnol, 1913, huile sur toile, 195,5 × 130,5 cm, Paris, musée naional d'Art moderne[12]
- L'Écuyère, 1920, Dieppe, musée de Dieppe
- Portrait, vers 1908, huile sur toile, Montréal (Canada), collection Serge Éthier
- Les Cavaliers au bois de Boulogne, vers 1908-1909, Le Havre, musée d'Art moderne André-Malraux (MuMa)
- La Parisienne de Montmartre, vers 1907, Le Havre, musée d'Art moderne André-Malraux (MuMa)
- Portrait de Madame Grès, 1948[13]
- Deauville, jeu de plage, aquarelle sur papier, Trouville, musée de Trouville — villa Montebello
- Portrait de Brigitte Bardot, 1958[14]
Expositions
- Van Dongen, le peintre, musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1993 ; commissaires : Suzanne Pagé et Françoise Marquet
- Van Dongen, Martigny, fondation Pierre-Gianadda, 2002 ; commissaire : Daniel Marchesseau
- Van Dongen, Nouveau Musée national de Monaco / musée des Beaux-Arts de Montréal / musée Picasso (Barcelone), 2008-2009 ; commissaires : Nathalie Bondil et Jean-Michel Bouhours
- All Eyes on Kees van Dongen, Rotterdam, musée Boijmans van Beuningen, 2010-2011[15]
- Van Dongen, fauve, anarchiste et mondain, musée d'Art moderne de la Ville de Paris, - ; commissaires : Anita Hopmans, Sophie Krebs et Fabrice Hergott[16],[17]
- Van Dongen, toile Le Coquelicot ou Le Pavot, Aups, musée Simon-Segal (exposition permanente)
- Van Dongen et le Bateau-lavoir, Paris, musée de Montmartre, - (exposition temporaire)
- Van Dongen : Deauville me va comme un gant, Les Franciscaines Deauville, - (exposition temporaire)
Élèves
- María Blanchard (1871-1959), assistante à l'Académie Vitti.
- David Shterenberg (1881-1946), élève à l'Académie Vitti en 1912[18].
Notes et références
- Yolaine Guignat, « Kees Van Dongen », Le Monde libertaire, no 1640, (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Aude Bonniel, « Van Dongen «le barbu nocturne» devenu un grand fauve selon Le Figaro de 1911 », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Musée de Montmartre : après le décor de cinéma, retour vers un artiste peintre », sur Nautes de Paris, (consulté le ).
- « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le ), p. 3.
- Claire Maingon, « Peindre une femme nue, est-ce un délit ? », sur Beaux Arts, (consulté le ).
- Clement, Russell T., Les fauves : a sourcebook, Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-36955-1 et 0-313-36955-0, OCLC 650279584, lire en ligne).
- Ministère de la Culture et de la Communication, Base Léonore, Archives nationales, Culture.gouv.fr
- François Bott, Le dernier tango de Kees Van Dongen, Le Cherche midi, 2014 (ISBN 978-2-7491-3003-3).
- Jean-Pierre Duvaleix, Van Dongen au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Le Journal des peintres, 7 avril 2011, sur le site journaldespeintres.com.
- Jean Sutherland Boggs, Souvenir de la saison d'opéra russe 1909 de Van Dongen, http://www.gallery.ca/bulletin/num11/boggs_res.html
- (en) Zicht nieuwe media ontwerpers - http://www.zicht.nl, « Press - Museum Boijmans Van Beuningen », sur www.boijmans.nl (consulté le ).
- « Le Châle espagnol | Centre Pompidou », sur www.centrepompidou.fr (consulté le )
- « Kees van Dongen », sur blogspot.de (consulté le ).
- « Bardot posing »
- (en) Présentation de l'exposition.
- « Van Dongen : fauve, anarchiste, mondain », sur Musée d'art moderne de la ville de Paris, (consulté le ).
- « Van Dongen : fauve, anarchiste, mondain », sur exponaute, (consulté le ).
- James McNeill Whistler, « The Correspondence of James McNeill Whistler », University of Glasgow,
Voir aussi
Bibliographie
- Francesc Fontbona, « Sobre l'exposició Van Dongen a Barcelona (1915) », Butlletí de la Reial Acadèmia Catalana de Belles Arts de Sant Jordi, 1990, vol. IV-V.
- Élisabeth Couturier, « Van Dongen : paparazzi des Années folles », Historia, no 738, , p. 80-83.
- Van Dongen : fauve, anarchiste et mondain, Paris, Éditions Paris Musées, , 256 p. (ISBN 978-2-7596-0158-5), catalogue de l'exposition au musée d'art moderne de la ville de Paris en 2011.
- Yolaine Guignat, « Kees van Dongen », Le Monde libertaire, no 1640, 16-, texte intégral.
- Aline Dardel, « L'Étude des dessins dans les journaux anarchistes de 1895 à 1914 », mémoire de maîtrise, 1970, notice.
- François Bott, Le Dernier Tango de Kees van Dongen, Le Cherche-Midi, 2014, 132 p. (ISBN 978-2-7491-3002-6).
Audiovisuel
- Kees van Dongen, fauve, anarchiste et mondain, Institut national de l'audiovisuel, voir en ligne.
Articles connexes
- Die Brücke
- Fauvisme
- May Guinness, une étudiante
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- Musée des beaux-arts du Canada
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- WorldCat
- Dictionnaire des peintres à Montmartre - Kees van Dongen.
- Hérodote (revue) : Van Dongen, fauve, anarchiste et mondain.
- Institut national de l'audiovisuel : Kees van Dongen, fauve, anarchiste et mondain.
- Patrimoinedefrance.fr : Van Dongen, anarchiste, puis mondain
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
- Œuvres de Kees van Dongen au Musée national d'Art moderne
- (nl) « Website laten maken? - Nofie is er voor jouw bedrijf! », sur Nofie.nl, (consulté le )
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