Killing Joke

Killing Joke [ˈkɪlɪŋ dʒəʊk] est un groupe britannique originaire de Notting Hill, en Angleterre. Formé en 1979, il est reconnu comme l'une des formations les plus importantes de la période post-punk, new wave et rock gothique de la fin des années 1970 et du début des années 1980[1] et s'est ensuite imposé comme l'un des groupes majeurs du courant metal industriel à compter de l'album Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions sorti en 1990[2],[3]. Il a fortement influencé des groupes comme Nirvana, Metallica, Ministry, Soundgarden, Korn, Marilyn Manson[4] ou encore Fear Factory, qui ont tous mentionné être redevables à ce groupe[5],[6].

Pour les articles homonymes, voir Killing Joke (homonymie).

Cet article concerne le groupe de musique. Pour l'album homonyme sorti en 1980, voir Killing Joke (album, 1980). Pour celui de 2003, voir Killing Joke (album, 2003).

Killing Joke
Killing Joke sur scène au festival Ilosaarirock en Finlande, en 2009.
Informations générales
Pays d'origine Royaume-Uni
Genre musical Metal industriel, post-punk, rock industriel, new wave, rock gothique
Années actives Depuis 1979
Labels Spinefarm, Candlelight, Cooking Vinyl, Zuma Recordings, Butterfly Recordings, Invisible Records, E.G., Malicious Damage, Virgin, Polydor
Site officiel Killingjoke.com
Composition du groupe
Membres Jaz Coleman
Geordie Walker
Paul Ferguson
Youth
Roi Robertson (musicien additionnel)
Anciens membres Paul Raven
Martin Atkins
Ben Calvert
Dave Grohl
Reza Udhin
Logo de Killing Joke.

Les seuls membres permanents du groupe depuis sa fondation sont Jaz Coleman, chanteur et leader historique du groupe, joueur de claviers et synthétiseurs, compositeur, directeur des cordes et orchestres, et Geordie Walker, guitariste et choriste. En 1994, Killing Joke sort l’album Pandemonium qui marque et influence profondément et durablement la scène du metal industriel. L’album est resté une référence dans ce style musical. Leurs sons de guitare et de basse jouent beaucoup sur la distorsion, accompagnés selon l'époque par une batterie tantôt tribale et puissante, tantôt funky et par des synthétiseurs typiques de la new wave. Le chant joue, selon les morceaux et les périodes, sur des plages allant d’une grande douceur au hurlement tribal. Coleman partage son temps entre la composition d’œuvres classiques et le travail en studio et sur scène pour Killing Joke. Il a étudié de nombreuses cultures, vit désormais entre Prague et la Nouvelle-Zélande et a développé un intérêt pour l'occultisme, le folklore tchèque et la musique māori.

Killing Joke se met en sommeil vers le milieu des années 1990, ses membres se focalisant sur divers projets personnels. Après une parenthèse de sept ans entre la sortie de l'album Democracy et celle de Killing Joke en 2003, le groupe reprend un rythme de production plus régulier, sortant consécutivement plusieurs albums studio ainsi qu'un album et DVD live célébrant les 25 ans d'activité discographique de Killing Joke. Cette période est également marquée par la mort du bassiste Paul Raven en 2007. Le groupe fête ses trente ans de production artistique courant 2010 avec un album studio intitulé Absolute Dissent et une tournée en Europe et aux États-Unis, rassemblant les quatre membres d'origine, dont deux avaient fait défection — Martin Glover dit « Youth » en 1982 et Paul Ferguson dit « Big Paul » en 1987. Depuis cette année-là, le groupe réuni produit à son tour régulièrement albums et tournées.

Biographie

Origines

Jaz Coleman, chanteur et meneur de Killing Joke, avant un concert en 1991.

La légende veut que Killing Joke soit né d’une rencontre dans une file d’attente de l'agence britannique pour la recherche d'emploi, le British Unemployment Office, tout à la fin de l’année 1978[7]. Ce jour-là, Jeremy « Jaz » Coleman rencontre un ami et lui parle de ses aspirations musicales[7]. En entendant le discours de Coleman, son ami lui glisse qu’il a quelqu’un à lui présenter, puis l’emmène à son appartement londonien où les attend le batteur Paul Ferguson[8]. Selon Coleman, sans échanger un seul mot, les deux musiciens réalisent qu’ils sont destinés à jouer ensemble une musique que Ferguson décrira plus tard comme « le son que ferait la Terre en vomissant. » Ils sont tous deux férus d'occultisme : afin de les aider à choisir les personnes les plus adaptés pour mener à bien leur projet, ils affirment avoir alors pratiqué un rituel magique dit de « localisation », au cours duquel ils auraient involontairement invoqué le feu, déclenchant un début d'incendie[9]. Pour donner corps à leurs idées, Coleman et Ferguson font passer une annonce dans le journal musical Melody Maker, disant en substance « Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? Publicité Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale[10]. » Peu de temps après, le bassiste Martin « Youth » Glover puis le guitariste Kenneth « Geordie » Walker les rejoignent et le groupe prend vie.

Selon Coleman, Killing Joke s’est formé autour d’intentions bien particulières : « définir l’exquise beauté de l'ère atomique en termes de style, de son, et de forme[11]. » Le nom provient d’une expression britannique faisant référence à une situation ou un événement paradoxal, ironique. Ils commencent alors à écrire et se produire en concert et gagnent rapidement une assez bonne réputation à travers Londres avec des morceaux comme Malicious Boogie, Wardance, Pssyche, Turn to Red, Nuclear Boy, et une reprise des Sex Pistols, Bodies. Neil Perry, journaliste musical, estime que Killing Joke est alors le meilleur groupe de la scène londonienne, décrivant leur découverte comme « un électrochoc »[12].

Le groupe déménage et s’installe dans le quartier de Notting Hill Gate, pour y enregistrer le premier single du groupe, Almost Red, avec de l’argent emprunté à la petite amie de l’époque de Coleman. John Peel[13], impressionné par l’enregistrement, propose au groupe un passage dans son émission. Killing Joke devient l’un des groupes les plus populaires parmi ceux diffusés par ce biais, à la fin des années 1970. À la fin de l’année 1979, les membres du groupe signent avec Island Records, qui leur permet de créer leur propre label, Malicious Damage[14].

Années Malicious Damage (1979–1982)

Après la sortie du quatre titres Nervous System / Turn to Red sur Malicious Damage par le biais d’E’G Records, Killing Joke fait paraître son premier album, Killing Joke en 1980[13]. La couverture est en noir et blanc, et il n’y a aucune mention des noms des membres du groupe. Saturé de nombreuses sonorités électroniques, de batterie tribale, de basse syncopée et d’un son de guitare rythmique unique à l’époque, l’album inclut le titre Change qui devient un standard des clubs des deux côtés de l’Atlantique. Ferguson dira alors : « C’est de la musique agressive, ce n’est pas de l’amusement poli. Nous avons des titres dans les classements des meilleures ventes de singles. Ici [aux États-Unis] et c’est un plaisir. Ça ne m’embête pas du tout d’entrer dans les meilleures ventes disco. Je pense que c'est porteur de beaucoup d’espoir pour le monde[15]. »

Les membres de Killing Joke écrivent tous les morceaux de leur album suivant, What's THIS for...! alors qu’ils sont déjà en studio. Selon Geordie, ce procédé s’est révélé difficile, puisque pour le premier album ils disposaient d’un an de travail d’avance avant l’enregistrement. Sorti en juillet 1981[16], l’album révèle un groupe focalisé sur le développement de son propre son. Depuis Madness, long de sept minutes, jusqu’à Tension et Fall of Because, l’album continue dans le sillon tracé par le groupe, basé sur leur prédiction d’une fin prochaine de la raison et d’un retour à un type d’homme plus primitif. C’est aussi un bon indicateur de l’humour pervers qui se cache derrière Killing Joke. La couverture montre une mère de famille / touriste contemplant un champignon atomique[17], en contrepoint de paroles comme « Je me demande qui a choisi les couleurs ? C’est très joli ! ».

Pressions et dépression (1982)

Geordie Walker, guitariste du groupe depuis sa création (en tournée en Australie en 2005).

À l’issue d’une tournée mondiale, Killing Joke s’aventure en Allemagne avec le producteur vétéran Conny Plank. Cette première collaboration avec un producteur extérieur au groupe donne Revelations, sorti en [18]. Nouveau travail anonyme, l’album comprend le hit Empire Song. Tout au long de cet album sont évoquées les pressions auxquelles le groupe est soumis, aussi bien dans un registre personnel et relationnel que de la part de l’industrie musicale. Land of Milk and Honey y fait directement référence[19].

Incertain quant à la direction musicale à suivre, et confronté à la perspective d’une nouvelle tournée mondiale, le groupe craque et se sépare[20]. Jaz Coleman, au bord de la dépression nerveuse, quitte le groupe pour se réfugier en Islande à la fin d’un concert, le soir de son anniversaire[21]. Officiellement, il choisit cette destination à la suite de la vision d’une imminente fin du monde, ses interlocuteurs mystiques souhaitant ainsi le mettre en sûreté. Officieusement, il s'agissait plus simplement de « mettre un frein à Killing Joke et faire d’autres choses »[22]. Geordie Walker le rejoint et ils enregistrent sur une brève période avec le groupe local Peyr tandis que Youth et Big Paul forment leur propre groupe, Brilliant, apparemment nommé ainsi à cause de la face B du single Empire Song. Cependant, avant que Brilliant ait eu le temps de produire un enregistrement, Paul Ferguson quitte le groupe. La presse spécialisée britannique s’exprime assez vertement sur ces déboires, et Youth, accompagné de divers collaborateurs, sort finalement courant 1982 un premier single appelé That’s What Good Friends Are For (littéralement « C’est pour ça que les bons amis existent »). Malgré ses membres tous issus de formations à succès, son équipe marketing ambitieuse et un budget de 300 000 £ pour un premier — et unique — album[23], le groupe évolue jusqu'en 1986 sans connaître ni succès commercial ni critique réellement enthousiaste[24].

Délicat tournant des années 1980

Après sa parenthèse islandaise, Coleman rejoint finalement Walker et Ferguson afin de sortir Killing Joke de ce bref hiatus. Ils recrutent un bassiste alors inconnu, Paul Raven. Ils tournent en Europe et aux États-Unis au cours de l’année 1982, permettant ainsi à Raven de découvrir le monde de la scène. Plusieurs concerts à Toronto sont enregistrés pendant la tournée, donnant naissance au maxi « HA ». Au début des années 1980, une des affiches du groupe destinée à annoncer une série de concerts leur vaut d’être interdits de scène à Dublin : elle représente l’abbé catholique allemand Albanus Schachleiter bénissant une haie d’honneur de soldats nazis au congrès de Nuremberg de 1934[25]. Cette même image est reprise sur la couverture de la compilation Laugh? I Nearly Bought One! sortie en 1992. Les croix gammées des brassards sont cependant remplacées par les symboles monétaires de la livre sterling, du yen japonais et du dollar américain[14].

Killing Joke amorce un virage sujet à controverse, la recherche d’un nouveau public pour leurs albums. Cette même demande de la part de Youth, quelque temps plus tôt, avait pourtant été ignorée. Le résultat, sorti en 1983, est l’album Fire Dances. C’est alors la première fois qu’apparaissent, dans un livret, les photos des membres du groupe. Présentant des styles musicaux plus variés, Coleman dira de cet album qu’il est « leur meilleur à ce jour » (comme il semble l’avoir dit de chaque nouvel opus) et Let’s All Go (to the Fire Dances) est choisi comme single de lancement. L’album contient quelques bons morceaux devenus des classiques du groupe, comme Frenzy et Harlequin. Après un moment de silence, Killing Joke revient en 1984 avec une nouvelle paire de 45 tours, A New Day et Eighties, qui sont plus diffusés à la radio qu’aucun de leurs singles précédents. Jouant devant d’immenses drapeaux américains et soviétiques, le groupe reprend les tournées et semble vouloir donner une image plus homogène, coordonnant les costumes noirs, avec pour Walker et Raven de grandes bottes en caoutchouc et métal à la Kiss.

Profitant du succès d'Eighties, le groupe sort l’album Night Time, enregistré à Berlin et comprenant la chanson Love Like Blood qui jette à nouveau du Killing Joke sur les pistes de danse des États-Unis et de l’Europe. Love Like Blood couvre plusieurs genres, passant du rock gothique à la dance musique tout en ayant une accessibilité pop[26]. En France, la version maxi de ce titre remixée avec un son de batterie plus en avant, suscite un grand intérêt chez un public plus large. Comprenant huit titres, dont Eighties, l’album est basé sur des sons de claviers mélodiques, typiques de cette période, et sur la guitare de Geordie Walker sur des morceaux comme Kings and Queens et Europe.

Après six années de collaboration avec la maison de disques Polydor, le groupe signe un contrat avec la compagnie de Richard Branson, Virgin Records. Sur leur sixième album, Brighter Than a Thousand Suns (« plus brillant qu’un millier de soleils », trouvant son nom dans une description japonaise de l’explosion nucléaire d’Hiroshima ; cette citation célèbre a également donné son titre à Brighter than a Thousand Suns: A Personal History of the Atomic Scientists, livre de Robert Jungk), le groupe s’offre un succès plus modeste dû à des articles de presse mitigés[27]. Le format des photos du groupe, pour sa part, s’agrandit. Coleman apparaît en couverture, les autres membres dans le livret. Les deux chansons promues en singles, Adorations et Sanity, sont assez peu diffusées à la radio. Nous sommes alors en 1986[11].

Problèmes artistiques et juridiques (1987-1988)

Après l'échec commercial relatif de Brighter Than a Thousand Suns, le groupe se réunit de nouveau au grand complet à Berlin en 1987 afin de concevoir l'album suivant[28]. Néanmoins, l'ambiance se détériore pendant les séances d'enregistrement : Coleman considère que Ferguson ne réussit pas à trouver le bon tempo pour les parties de batterie et congédie ce dernier en son absence[28]. Un autre batteur est engagé pour réenregistrer la partie rythmique. Raven émet de son côté rapidement des réserves quant à la nouvelle orientation musicale, et demande que son nom ne soit pas mentionné dans les notes de la pochette intérieure du disque à venir[28].

Outside the Gate sort finalement au tout début de l'été 1988. Globalement jugé très décevant, l’album reçoit un accueil critique glacial[29]. Y figure America, trait sarcastique à destination d’un pays et d’une culture que Killing Joke avait semblé courtiser sur les deux albums précédents. Outside the Gate essaie de se maintenir au faîte des tendances musicales avec notamment Stay One Jump Ahead et son chant scandé façon rap. Quelques mois après la sortie de l’album, Virgin Records met un terme au contrat du groupe[30]. S’ensuit un procès contre la maison de disques, qui ruine Killing Joke tant moralement que financièrement.

Nouveau retour et nouveaux revers (1989)

Killing Joke revient toutefois sur le devant de la scène musicale en 1989. Afin de trouver une nouvelle maison de disques et de payer des frais de justice plutôt élevés, le groupe s’embarque pour une tournée américaine qui les mène de petit club en petit club. Ils effectuent une sélection de nouveaux morceaux avec un nouveau batteur, Martin Atkins, un ancien de PIL et de Brian Brain et un bassiste de scène, Dave Ball, plus connu sous le nom de Taif. La presse spécialisée britannique annonce originellement que le bassiste de la tournée sera Andy Rourke, ancien bassiste des Smiths. Celui-ci commence effectivement la tournée, mais est vite écarté pour d’obscures raisons[31]. Dotée de moyens financiers très faibles, la tournée permet au groupe de retrouver leur technicien et ami de longue date, Fil, et le claviériste John Bechdel.

Malgré des conditions difficiles, le groupe joue des sets intenses au cours desquels défilent presque tous les nouveaux morceaux. Dans la région de New York, ils jouent trois fois de suite et tiennent conférence dans le quartier de Greenwich Village. Jaz Coleman profite de cette occasion pour pester contre l’industrie du disque, qui selon lui a « avalé, broyé et recraché » le groupe. Les fans sont invités à assister à ce discours, qui est filmé pour l’émission de MTV, 120 minutes. Coleman parle alors de racheter les droits sur le nom Killing Joke, qu’il partage alors avec Big Paul Ferguson, et s’exprime sur les difficultés que le groupe a traversées. Il semble qu’en effet bien peu de directeurs artistiques se soient déplacés pour les voir sur scène lors de cette tournée[32].

Héritage d’Extremities (1990–1991)

Jaz Coleman sur la scène du Metro, Chicago, Illinois (États-Unis) en 1991.

À partir de là, Killing Joke tente une approche de la popularité par la base. Ils créent l’Organization of the Distant Island Chapter – groupe de fans basé dans la ville de résidence d’Atkins, Chicago, et qui se charge de vendre des t-shirts, badges et autres autocollants à l’effigie du groupe[réf. nécessaire]. Ils proposent également la cassette vidéo d’un concert à Miami et sortent sur vinyle l’album The Courtauld Talks, conférence sur fond musical ayant pour thème central l’occultisme. Finalement, le groupe signe pour un seul album avec le label Noise Entertainment, filiale du conglomérat allemand BMG, qui pense que Killing Joke cherche à se faire une place sur le marché de la musique alternative. S’ensuit la sortie de l’album, Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Reflet d’un état d’esprit désespéré, Extremities... est une avalanche de dégoût pour la société, de colère et de sarcasmes[33]. Le groupe a, depuis, renoué avec succès avec cette formule. S’ensuit une brève série de concerts en Europe et aux États-Unis avec Raven à la basse, puis le calme plat pendant quelques années.

Rupture et projets personnels (1992)

La présence de deux fortes personnalités au sein du groupe entraîne de fréquentes tensions, jusqu’à une nouvelle dispersion des membres. Dans ce qui a été considéré comme une tentative de la part d’Atkins de débarrasser Killing Joke de Coleman, le batteur invite Raven, Walker, Ferguson, le claviériste Bechdel et le chanteur Chris Connelly à le rejoindre sur son label Invisible Records pour enregistrer sous le nom de Murder, Inc.[34] Enregistré au Minnesota, l’album homonyme est enrichi du son de Geordie Walker, avec Atkins et Ferguson en guise de contrepoids. Le groupe se sépare rapidement, sans jamais avoir tourné pour promouvoir le travail en studio.

Au cours des quelques années suivantes, les membres de Killing Joke se recentrent sur d’autres activités artistiques. Coleman, de son côté, sort un album teinté de musique populaire d’inspiration égyptienne, en collaboration avec Anne Dudley d’Art of Noise : Songs from the Victorious City[35]. Mettant à profit sa formation en direction d’orchestre symphonique, il travaille à ses propres compositions dans ce style et s’installe en Nouvelle-Zélande. Walker se marie et s’installe dans la ville de son épouse, Détroit. Après une audition réussie visant à remplacer le guitariste fraîchement expulsé de Faith No More, Jim Martin, il décide d’abandonner cette opportunité. Paul Raven fonde The Hellfire club, puis rejoint les rangs du groupe de metal new-yorkais Prong. Martin Atkins, pendant ce temps, tourne et enregistre avec son nouveau groupe, Pigface. La dispersion du groupe semble définitive.

À nouveau sur le devant de la scène (1992–1996)

Youth et Jaz Coleman, en concert à Nottingham en 1994.

Cependant, en 1992 démarre une nouvelle phase pour Killing Joke. Cette année-là, Virgin Records finance la compilation Laugh? I Nearly Bought One! et Geordie Walker est contacté afin de vérifier qu’y sont inclus les morceaux les plus représentatifs du groupe. Il fait alors appel au producteur Youth pour savoir si ce dernier dispose encore de vieilles photos du groupe afin d’illustrer le livret de l’album. Depuis les incidents l’ayant opposé à Coleman, Youth a enregistré quelques albums avec Brilliant et est devenu un producteur renommé. Les deux ex-collègues retrouvent une certaine complicité, et finalement, Youth propose de reformer Killing Joke. En utilisant à bon escient les nombreux contacts de Youth, Killing Joke est rapidement signé sur Zoo Entertainment, une division de BMG. Pandemonium est enregistré aux printemps, été et automne 1994 aux studios York en Nouvelle-Zélande, dont Coleman est copropriétaire, et aux studios Butterfly de Youth à Brixton. L’album est coproduit par Youth, on trouve un certain Geoff Dugmore à la batterie, et certaines parties vocales sont enregistrées dans la chambre du Roi de la grande pyramide de Gizeh en Égypte, grâce à une généreuse « donation » de $3 500 à un fonctionnaire du ministère de la culture[36]. Faisant fusionner leur « vieux » son avec des influences plus métalliques, le groupe renoue avec le succès commercial puisque le single Millenium est diffusé très régulièrement sur les stations de radio américaines. Ils reprennent la route pendant une bonne partie de l’année 1994 et au cours des premiers mois de 1995, jouant devant un public mélangeant vieux fidèles et jeunes — dont certains prennent Killing Joke pour un groupe tout récemment formé.

Jaz Coleman sur scène, lors d’un concert de Killing Joke à Manchester en 1994. On distingue Geordie Walker en arrière-plan.

Suit, en 1996, l’album Democracy. Ajoutant, sur nombre de morceaux, une rythmique lancinante jouée à la guitare acoustique à l’habituel son électrique de Walker, l’album marque un nouveau changement dans le style du groupe. Toutefois, sont abordés des thèmes devenus récurrents chez Killing Joke. Les « leaders » du monde occidental sont la cible de critiques violentes, de même que le système démocratique en général. En annexe on retrouve la violence et l’inégalité, rejetées avec force par le chant de Coleman, qui passe du murmure léger, dans des morceaux comme Pilgrimage, aux hurlements de rage du dernier titre, Another Bloody Election. L’album, après le très métallique Pandemonium, aura du mal à conserver au groupe les fans récemment acquis. S’ensuit une tournée étalée sur les années 1996 et 1997, puis une nouvelle période de silence longue de sept ans qui laisse les « gatherers dans l’expectative (lit. « ceux qui se rassemblent » il s'agit du nom du fan club officiel du groupe et, par extension, de son public le plus fidèle).

Longue parenthèse et retour en grâce (1996–2003)

Durant cette parenthèse, bien peu nombreux sont ceux qui auraient parié sur un futur album. Jaz Coleman se recentre sur sa seconde passion, l’écriture pour orchestre symphonique. À cette fin, il vit de plus en plus souvent à Prague, en République tchèque. Il connaît un bon succès en arrangeant les œuvres de groupes comme les Doors, faisant interpréter ses versions par l’Orchestre national de Prague avec, comme soliste, le célèbre violoniste Nigel Kennedy. L’ère Killing Joke semble bel et bien terminée. Coleman fait cependant des rencontres fort intéressantes sur le plan musical, qui sont évoquées dans le film tchèque Rok Ďábla[37]. Les membres du groupe se font discrets, évitant en entretien de s’exprimer sur la possibilité d’une reformation.

Mais Coleman, Walker et Youth se reforment en trio et en 2003, créent la surprise en sortant un second album nommé Killing Joke, comme l’était le tout premier. La machine est extrêmement bien huilée, tout est fait pour que l’album soit un succès. Les morceaux sont préparés en studio, et la batterie est confiée à Dave Grohl, ancien batteur de Nirvana et chanteur-guitariste des Foo Fighters. Ce dernier suit les rythmiques lourdes, quasi-tribales, préparées en studio sur séquenceur et leur donne vie avec talent. Grohl parle à cette occasion de l’admiration sans borne que les membres de Nirvana vouaient à Killing Joke[22],[38] Le teaser de l’album (morceau destiné à appâter l’acheteur) se retrouve sur le CD mensuel de nombreux magazines musicaux à travers le monde[39]. Killing Joke retrouve un public perdu depuis Pandemonium, celui des fans de metal et de musique industrielle. Les critiques sont globalement excellentes pour cet album[40] qui, pour le chroniqueur des Inrockuptibles, est « d'une ardeur foudroyante et sonne comme un disque de hard-rock, option trash-metal »[41]. Le groupe n’avait pas réussi à fédérer autant de monde autour de sa musique depuis bien des années.

Killing Joke au London Astoria, le .

Le thème principal de cet opus est l’opposition farouche de Coleman à la guerre d'Irak initiée par George W. Bush. Sur des morceaux comme Asteroid, on peut remarquer une tendance assumée au millénarisme. Les compositions sont signées Coleman/Glover/Walker, mais Raven apparaît tout de même dans les crédits de l’album. Personne ne sait avec certitude qui tient la basse sur l’album, cependant Raven est bien le bassiste de la tournée qui s’ensuit. Cette tournée couvre l’Europe, les États-Unis et l’Australie en 2003 et 2004, avec, derrière la batterie, Ted Parsons, un ancien de Prong. L’année 2005 est celle de la consécration avec deux soirées anniversaire pour célébrer les 25 ans du groupe. Le Shepherds Bush Empire, beau petit théâtre à l’italienne de Londres, est rempli pour l’événement. S’ensuivent un DVD et un album live sur CD et vinyle. Ben Calvert, jeune batteur, se joint au groupe en compagnie d’un nouveau claviériste, Reza Udhin. Dans la foulée, Killing Joke assure la première partie de la tournée d'été 2005 du groupe Mötley Crüe, nouvellement reformé[42]. Au vu des performances comparées des deux groupes sur scène, un critique sort cette pique : « à la place des Mötley Crüe, je ferais dans mon pantalon. » Pour sa part, Coleman dit du célèbre groupe que leurs QI additionnés sont à peine aussi élevés que la température ambiante.

Nouveaux travaux, décès de Paul Raven (2006–2010)

Killing Joke en concert à Paris, le Trabendo, 27 septembre 2008.

Commence alors le travail de création et d’enregistrement de leur nouvel album. La ville de Prague étant devenue le point de chute du groupe, c’est là que naît Hosannas from the Basements of Hell. Petr Zelenka, qui a dirigé Coleman dans le film Rok ďábla, réalise le clip du titre phare de l’album. Sorti en avril 2006, cet opus délivre une énergie brute qui remonte loin dans l’histoire du groupe. Le son cru, brutal et sans artifice rappelle celui déjà entendu sur Extremities.... Une nouvelle fois, l’accueil est excellent et les ventes suivent le même mouvement. Immédiatement après la sortie de Hosannas from the Basements of Hell, Killing Joke entame une tournée européenne[43]. Paul Raven quitte cependant assez vite la scène pour aller tourner avec Ministry. Il est remplacé par Kneill Brown. Le , le groupe occupe la scène MySpace du Download Festival, recevant pour l’occasion une excellente critique de la part du magazine Kerrang[31]. La partie automnale de la tournée est ensuite annulée à cause de « problèmes de santé », sans autre précision.

Jaz Coleman devient compositeur résident en République tchèque, où il effectue de fréquents séjours depuis sept ans, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, son pays de résidence, respectivement avec l'orchestre national de Prague et l'orchestre philharmonique d'Auckland. En , une rumeur fait état de sa nomination comme compositeur résident pour l’Union européenne : Coleman serait ainsi appelé à composer et jouer ses musiques pour toute occasion spéciale au sein de l’Union. Si Coleman a confirmé lors d'une interview, il est néanmoins impossible de trouver la preuve d'une telle nomination dans une quelconque source officielle[44]. Killing Joke s'attache depuis quelques années à ressortir leurs albums en versions remasterisées et agrémentées de divers bonus, tels que quelques morceaux n'ayant jusque-là fait leur apparition qu'en face B de 45 tours ou maxi 45 tours. Outre ces nouvelles versions, l'album Extremities... subit un traitement de faveur, sa réédition se voyant précédée d'un double album intitulé Inside Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions. Ce double enregistrement est constitué, pour la première partie, de diverses prises de son de répétition, et pour la seconde d'un enregistrement en concert réalisé en France. Sortent ensuite deux rééditions officielles comprenant chacune trois albums originellement distribués sur le marché parallèle dans les années 1980, intitulées Bootleg Vinyl Archive vol. 1 & 2.

Le , Paul Raven, alors bassiste attitré de la formation, décède d'une crise cardiaque près de la frontière franco-suisse, où il séjourne afin de répéter avec Treponem Pal[45]. Les membres originaux de Killing Joke se retrouvent à l'occasion des funérailles de Raven et, motivés, selon eux, par un « sentiment de mortalité », décident de jouer à nouveau ensemble et de produire un treizième album studio[46]. En , outre le nouvel opus en cours d'enregistrement, annoncé pour l'été par le biais du site officiel, album qui est ensuite repoussé à l'automne 2010, le groupe prépare une tournée mondiale s'étalant sur septembre et octobre de la même année. L'originalité de cette tournée est de proposer, dans la plupart des villes visitées, deux soirées de suite, chacune basée sur un programme différent. La première est consacrée au répertoire issu des deux premiers albums du groupe tandis que la seconde se veut plus généraliste - morceaux de l'album Pandemonium de 1994 et divers singles du groupe sortis chez Island dans les années 1980[47]. Pour la première fois depuis 1980, cette tournée réunit les quatre membres du groupe originel : Coleman, Walker, Youth et Paul Ferguson[47]. La première partie des spectacles est assurée par Treponem Pal. Jaz Coleman explique, à l'occasion de la tournée de l'automne 2008, que la sortie du nouvel album est repoussée pour une date indéterminée, et que seuls deux morceaux sont déjà finalisés, Fresh Fever from the Skies et Timewave[48].

Absolute Dissent et retour à la formation originale (2010)

Ce nouvel album studio, le premier à réunir les membres d'origine depuis 1982, est finalement attendu pendant près de deux ans. Une nouvelle date de sortie est annoncée début 2010 : l'album, alors intitulé XIII: Feast of Fools, écrit, composé et produit par les quatre membres du groupe[46], est attendu pour le mois d'avril, accompagné d'une tournée de promotion traversant une partie de l'Europe et des États-Unis. À quelques semaines du début de la tournée, la date de sortie est à nouveau repoussée, cette fois au . En conséquence du travail de postproduction restant à accomplir sur l'album, la tournée est également repoussée de six mois. En parallèle, un troisième extrait de l'album, Endgames, fait son apparition dans les revues et sur les sites musicaux, et le groupe annonce la sortie d'un EP intitulé In Excelsis pour le sur le label britannique Spinefarm Records[49]. Le treizième album studio de Killing Joke, avec une liste de morceaux revue, et renommé en Absolute Dissent ; le morceau Feast of Fools, qui devait donner son titre à l'album, est écarté de la sélection et sort sur une édition alternative. La date de sortie finale est fixée au — après un ultime report d'une semaine — sur supports CD, vinyle et en téléchargement payant, avec une édition spéciale comprenant un disque de reprises de morceaux de Killing Joke par d'autres artistes.

Projets, activités et sorties (depuis 2011)

Après l'album et la tournée Absolute Dissent[50],[51], le groupe annonce travailler sur ce que Geordie Walker décrit comme leur album live le plus abouti à ce jour, un album « définitif » pour les fans du groupe[52]. Il s'agit de Down by the River, un double album de vingt titres qui sort en édition dématérialisée en et est attendu sur supports CD et vinyle pour . Geordie Walker dit s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de ce projet après avoir remarqué que la formation originale de Killing Joke n'avait jamais réalisé d'enregistrement de concert dans de bonnes conditions, trente-deux ans après la formation du groupe[53].

Le , en marge de leur nouvelle tournée européenne, Killing Joke annonce la sortie d'un quatorzième album studio, intitulé MMXII (2012 en chiffres romains), pour le . L'album est généralement bien accueilli par la presse spécialisée[54],[55], et recense une moyenne générale de 75 % sur Metacritic[56]. Le même jour sort le clip du premier extrait de l'album, In Cythera[57].

Killing Joke au Hellfest 2022, le dimanche 19 juin.

En octobre 2015, le groupe publie Pylon chez spinefarm records. La sortie de ce quinzième album est accompagnée d'une tournée britannique de dix dates. Un documentaire sur l'histoire du groupe intitulé The Death And Resurrection Show est diffusé sur SundanceTV avant de sortir en double DVD en 2017[58]. Le film inclut des interviews de tous les membres du groupe et aussi de Jimmy Page, Peter Hook et Dave Grohl, le tout entrecoupé de séquences live et d'anciennes interviews télé.

Un accident de pêche survenu en mai 2021 a failli être fatal à Jaz Coleman : alors qu'il se tient debout sur un petit bateau, il perd l'équilibre et tombe à l'eau. Sauvé de la noyade, le chanteur est cependant hospitalisé dans un état grave et, selon lui, ses chances de survie ont été estimées à 50 %[59]. Coleman se rétablit néanmoins rapidement et le groupe annonce, quelques semaines après l'incident, une tournée britannique pour le printemps 2022[60].

Affaire Come as You Are

À la sortie du morceau Come as You Are du groupe Nirvana, les membres de Killing Joke crient au plagiat, la ligne de basse reprenant précisément celle de leur vieux succès, Eighties. Une controverse oppose encore aujourd'hui plusieurs protagonistes et journalistes musicaux au sujet des suites données à cette affaire : le magazine Rolling Stone explique qu'aucun procès pour violation des droits d’auteurs n'a eu lieu, parce que les plaignants n’avaient pas, à ce moment, les moyens financiers nécessaires à ce type d’action en justice. Kerrang parle au contraire d'une procédure effectivement lancée, mais rejetée par le tribunal[61]. Selon Coleman, Kurt Cobain « plaide coupable » au cours d'une conversation privée, avouant que Come as You Are est bien inspirée par Eighties et l'affaire en reste là. D'autres sources font bien état d'un procès, au cours duquel la demande des plaignants aurait été rejetée. On parle également d'un arrêt des poursuites après le décès de Cobain[62].

Geordie Walker évoque l'affaire en ces termes : « Nous sommes très agacés par cette histoire, mais [la ressemblance entre les morceaux] est une évidence pour tout le monde. Nous avons fait établir deux rapports de musicologues indépendants qui concluent [qu'elle] l'est. Notre éditeur a écrit à [l']éditeur [de Nirvana] pour leur donner les conclusions et ils ont répondu : "Bah, on n'a jamais entendu parler de vous", mais le truc dingue quand Nirvana affirme qu'ils ne nous connaissent pas, c'est qu'ils nous avaient envoyé une carte de vœux pour Noël, auparavant[63]. »

En tout état de cause, les relations entre les deux groupes restent bonnes, comme le prouve la participation de Dave Grohl à l'album Killing Joke de 2003. En 2005, Grohl remet à Jaz Coleman un Lifetime Achievement Award, récompense décernée par le magazine Kerrang et couronnant l'ensemble de sa carrière[64]. Ce riff de Killing Joke présente en outre de grandes similarités avec celui composé par The Damned comme fil conducteur du titre Life Goes On sorti trois ans avant Eighties, en 1982.

Membres

Frise chronologique

Galerie photo

Les photographies des membres actuels ont été prises par le photographe et réalisateur américano-canadien Mont Sherar, auteur de la monographie Twilight of the Mortals[65].

Membres actuels

Anciens membres

  • Paul Ravenguitare basse (1982–1987, 1990–1991, 2003–2007 ; décédé en 2007)
  • Dave Kovacevic — claviers (1984–1991)
  • Dave « Taif » Ball — guitare basse (1988–1990)
  • Martin Atkinsbatterie (1990–1991)
  • Nick Holywell-Walker — clavier (1994–1996, 2002–2005)
  • Geoffrey Dugmore — batterie (1994-1996)
  • Troy Gregory — guitare basse (1996)
  • Dave Grohl — batterie (2002–2003)
  • Ted Parsons — batterie (2003–2004)
  • Ben Calvert — batterie (2005–2008)
  • Reza Udhin — claviers (2005-2016)

Discographie

Les dates de sorties indiquées ci-dessous correspondent aux éditions originales, au Royaume-Uni. Les plus anciens albums de Killing Joke sont disponibles en versions remasterisés et réédités chez Virgin Music. Cependant, il n’est pas fait mention de l’année de première publication sur ces albums, mais uniquement de l’année de réédition. Ainsi, certains CD de Revelations portent un copyright en date de © 2005 au lieu de © 1982. On peut distinguer ces rééditions des originaux grâce à la mention KILLING JOKE: remastered with bonus track(s) figurant en couverture, sur le côté gauche. Les charnières de boîtier des albums remasterisés sont en plastique transparent, tandis que celles des originaux sont en plastique gris opaque.

Albums studio et enregistrements live

Actuel logotype de la maison de disques du groupe.

Compilations et coffrets

  • 1990 : An Incomplete Collection (compilation épuisée, coffret de cinq disques vinyle couleur en tirage limité à 4 000 exemplaires.)
  • 1992 : Laugh? I Nearly Bought One!
  • 1995 : Wilful Days
  • 1996 : Alchemy - The Remixes (compilation de remixes par plusieurs grands noms de la techno, de l'ambient et du metal industriel.)
  • 2001 : No Way Out but Forward Go
  • 2004 : Killing Joke for Beginners (cette compilation couvre les années 1980 à 1988.)
  • 2004 : Chaos for Breakfast (coffret sorti pour l’anniversaire du label Malicious Damage, reprenant en cinq CD les pochettes originales des premiers maxi-45 tours du groupe. Comprend une série de photos noir et blanc et deux rééditions d’autocollants d’époque.)
  • 2007 : Inside Extremities, Mixes, Rehearsals And Live (CD no 1 : Live in Pied – France, , 14 titres — CD no 2 : remixes, inédits, sessions de répétition, 12 titres.)
  • 2007 : Bootleg Vinyl Archive Vol.1 (coffret de trois CD - 44 titres : compilation approuvée par le groupe, regroupant des bootlegs reproduits et remasterisés pour la première fois en CD. Les enregistrements d'origine sont sortis sur vinyle au cours des années 1980 : Live at Venue / Live in London + CD bonus : Porchester Hall 1988.)
  • 2007 : Bootleg Vinyl Archive Vol.2 (coffret de trois CD - 46 titres : compilation approuvée par le groupe, regroupant des bootlegs reproduits et remasterisés pour la première fois en CD. Les enregistrements d'origine sont sortis sur vinyle au cours des années 1980 : The Bums Rush (démos) / The Act is Done / Live at Joker Place + CD bonus : Astoria .)
  • 2008 : The Peel Sessions 1979-1981 (17 titres : sessions enregistrées par John Peel pour la BBC Radio 1 entre 1979 et 1981).
  • 2008 : Duende: The Spanish Sessions (14 titres, sessions live enregistrées en 2008 dans le studio de Youth à Granada, en Espagne.)
  • 2009 : The Gathering 2008 - Part One (21 titres live enregistrés sur deux CD à Londres en 2008.)
  • 2009 : The Gathering 2008 - Part Two (19 titres live sur deux CD, enregistrés à Londres en 2008 dont un titre inédit, Time Wave.)
  • 2011 : Live at the Hammersmith Apollo 16.10.2010 (23 titres live sur trois CD.)
  • 2013 : The Singles Collection 1979-2012
  • 2021 : In Dub Rewind (Vol.1)

Vidéographie

Filmographie

  • 2013 : The Death and Resurrection Show (2015), documentaire portant sur trente ans d'histoire du groupe par le réalisateur Shaun Petigrew — durée 2 h 30 min, produit par Coffee Films et ILC Productions : (en) « The Death and Resurrection Show » [vidéo], sur youtube.com, (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) Twilight of the Mortals: A Photographic Portrayal of Killing Joke by Mont Sherar[65], éditions PC Press, Danemark (24,5 cm x 30,5 cm x 27 mm, 250 photos, 260 pages) : monographie par le photographe canadien Mont Sherar.
  • (en) Killing Joke: A Prophecy Fulfilled, Chris Bryans, éditions This Day in Music Books, (ISBN 9781838078324).

Notes et références

  1. (en) Simon Reynolds, Rip it up and Start Again : Post punk 1978-1984, Faber, coll. « Social Greatest Hits », (ISBN 9780571349678), pp. 269-270, 2e édition, traduction française éd. Allia, 2007 (ISBN 9782844852328).
  2. (en) Luke Lewis, « Release The Bats - It's The 20 Greatest Goth Tracks », sur NME, (consulté le ), p. 11 — Killing Joke – Love Like Blood : « Aligning love and sex with blood is a standard goth trope, but Jaz Coleman's lyrics always cut deeper than the usual doomed romance cliches. On this 1985 single, one of the few times KJ ever troubled Top Of The Pops, he uses martial imagery to create a sense of apocalyptic struggle. Most gothic moment : Strength and beauty destined to decay ».
  3. (en) Robin Murray, « Killing Joke 2010 Uk Shows », sur Clash (magazine), (consulté le ), One of the first bands to be labelled 'gothic' Killing Joke helped inspire a movement that has travelled across the world..
  4. (en) « Marilyn Manson Says His New Album Is 'More Than Half' Completed, Explains Shooter Jennings Collaboration », sur Blabbermouth.net, (consulté le )
  5. « The Kerrang Awards 2005 », sur Kerrang (consulté le ).
  6. (en) « Killing Joke - Killing Joke (Epic/Sony) », sur guido.be, (consulté le ).
  7. (en) « Yesterday & Today - Killing Joke », sur Rock 'N World (consulté le ).
  8. (en) Nathan Sweet, « Killing Joke Biography », sur musicianguide.com (consulté le ).
  9. The Death and Resurrection Show, 4 min 50-6 min 50.
  10. (en) « Laugh At Your Peril With Killing Joke », sur New Music News, (consulté le ).
  11. Laura Hightower et Leigh Ann DeRemer, Contemporary Musicians. Profiles of the people in music / Volume 30, Détroit, Michigan, Gale Research, (ISBN 0-7876-4641-5, OCLC 51547697), « Killing Joke ».
  12. The Death and Resurrection Show, 11 min 43-12 min.
  13. (en) « That Primitive Feeling », Sounds, (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) B.F. Jenkinson, « Killing Joke : The Concert File », Sounds, (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Janovitz, Bill, « Song Review-Eighties », sur AllMusic (consulté le ).
  16. (en) Ned Raggett, « Killing Joke - What's THIS For...! », sur AllMusic (consulté le ).
  17. (en) « Whats This for Extra tracks, Import, Original recording remastered », sur Amazon (consulté le ).
  18. (en) Alex Ogg, « Killing Joke - Revelations », sur AllMusic (consulté le ).
  19. (en) « Land of Milk and Honey Lyrics », sur MetroLyrics (consulté le ).
  20. (en) Steve Sutherland, « No Joke For Jaz », Melody Maker, (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « The Ultimate Killing Joke », ZigZag, (lire en ligne, consulté le ).
  22. Pixbear, « 9 choses que vous ne saviez pas sur Killing Joke », sur pixbear.com (consulté le ).
  23. (en) « An interview with Drummond on the Norwegian national radio, weekly House show Bomlagadafshipoing in 1991 », (consulté le ).
  24. (en) Alexis Petridis, « Return of the hitmen », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) The Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll, New York, Fireside, , 1114 p. (ISBN 0743201205, lire en ligne), p. 524.
  26. (en) Adrien Begrand, « Fun & Games: Killing Joke in the mid-‘80s », sur Pop Matters, (consulté le ), « Punk, goth, New Wave, dance, pop, “Love Like Blood” covers all that ground with astonishing grace. ».
  27. Georges Daublon, « Killing Joke - Tueurs à gag », Best Magazine, no 221, .
  28. (en) Mat Smith, « Killing Joke [Paul Raven interview] », Melody Maker,
  29. (en) « The Joke Backfires », Sounds, (lire en ligne, consulté le ).
  30. Les Inrockuptibles, novembre 1988.
  31. (en) « Killing Joke Bio », sur Music Might (consulté le ).
  32. (en) « Killing Joke Biography », sur musicianguide.com (consulté le ).
  33. (en) « Killing Joke : Extremities, dirt and various repressed emotions », sur Extremities, (consulté le ).
  34. (en) « Murder Inc », sur Chaos Control Digizine (consulté le ).
  35. (en) « Anne Dudley and Jaz Coleman, Songs from the Victorious City », sur anirrationnaldomain.net (consulté le ).
  36. (en) « Killing Joke: Follow The Leaders », sur crosstowntraffic.fr (consulté le ).
  37. (en) Matej Novak, « Multifaceted artist Jaz Coleman goes from classical to rock and back again », Prague Post, (lire en ligne, consulté le ).
  38. (en) Carrie Borzillo-Vrenna, « Nirvana Pay Back Killing Joke : Dave Grohl drums on U.K. band’s first studio album in seven years », Rolling Stone, (lire en ligne, consulté le ).
  39. En France, il est entre autres vendu avec les magazines D-Side et Les Inrockuptibles de mars 2003.
  40. (en) « Killing Joke [2003] by Killing Joke », sur metacritic.com (consulté le ) : « Grohl's pounding presence throughout lifts Killing Joke right back to the savage intensity of their early records.... The best punk album in years. » — Mojo, août 2003, p. 106.
  41. Joseph Ghosn, « Killing Joke », Les Inrockuptibles, no 399, .
  42. (en) « Killing Joke Bassist Praises New Album, Slams Mötley Crüe », sur Blabbermouth, (consulté le ).
  43. (en) « Killing Joke + Nihil (Havana Café) », sur metalorgie.com, Toulouse, France, (consulté le ).
  44. (en) « Killing Joke, Jaz Coleman and… Composer to the European Union? Surely not. », sur cedarlounge.wordpress.com, (consulté le ).
  45. (en) « Ministry/Killing Joke Bassist Paul Raven Dead At 46 », sur Blabbermouth, (consulté le ).
  46. (en) John Doran, « Tomorrow's World: Jaz And Youth Play Us The New Killing Joke Album », (consulté le ).
  47. « Oomph! a une couv' pour Monster », sur Obskure, (consulté le ).
  48. (en) « Killing Joke – Fresh news », sur Noise Magazine, (consulté le ).
  49. (en) « Killing Joke announce In Excelsis EP », sur The Digital Fix, (consulté le ).
  50. (en) « Killing Joke’s XIII: Feast of Fools album, 30th anniversary tour dates delayed until fall », sur Slicing Up Eyes, (consulté le ).
  51. (en) « Killing Joke’s original lineup to release Feast of Fools in April, tour U.S. and Europe », sur Slicing Up Eyes, (consulté le ).
  52. (en) « Killing Joke announce new studio album, live CD/DVD, 2012 tour of U.K. and Europe », sur Slicing Up Eyeballs, (consulté le ).
  53. (en) « Killing Joke guitarist Geordie Walker explains the idea behind Down By The River », sur Über Röck, (consulté le ).
  54. (en) Mick Middles, « Killing Joke - MMXII », sur The Quietus, (consulté le ).
  55. (en) SowingSeason, « Killing Joke - MMXII », sur Sputnikmusic (consulté le ).
  56. (en) « MMXII », sur Metacritic (consulté le ).
  57. (en) « Brand new video for new track 'In Cythera' », sur Killing Joke, site officiel (consulté le ).
  58. « The Death and Resurrection Show DVD », killingjokemovie.com (consulté le )
    « The Death and Resurrection Show -official page news », facebook.com/deathandresurrectionshow/ (consulté le )
  59. (en) Leanne Rubinstein, « Killing Joke Singer Jaz Coleman Says He Had a 50/50 Chance of Living After Falling Out of Boat on Fishing Trip », sur mxdwn.com, (consulté le ).
  60. (en) NextMosh Staff, « Killing Joke announce UK shows for 2022 », sur nextmosh.com, (consulté le ).
  61. (en) « Conspiracy Of Two », Kerrang, (lire en ligne, consulté le ).
  62. (en) « Interview with Killing Joke's Geordie », sur BBC, (consulté le ).
  63. « Guitarist, UK musician's magazine », Guitarist Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
  64. (en) Alexander Smith, « Killing Joke, Punk Outfit Revered By Metallica And Grohl, Still Going Strong », sur MTV, (consulté le ).
  65. (en) Ilker Yücel, « Twilight of the Mortals: A Photographic Portrayal of Killing Joke by Mont Sherar », sur regenmag.com (consulté le )
  66. (en) Fred Gadget, « Killing Joke. Live at Muziek-o-Droom - Hasselt - Belgium 05.12.2016 », Peek-A-Boo Magazine,

Voir aussi

Projets parallèles

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du rock
  • Portail du punk
  • Portail du metal
  • Portail de Londres
La version du 2 janvier 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.