La Cage aux folles
La Cage aux folles est un film franco-italien réalisé par Édouard Molinaro, sorti en 1978, adapté de la pièce de théâtre éponyme.
Pour les articles homonymes, voir La Cage aux folles (homonymie).
Réalisation | Édouard Molinaro |
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Scénario | D'après la pièce de Jean Poiret |
Musique | Ennio Morricone |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Les Artistes Associés (Paris) Da Ma Produzione s.p.a (Rome) |
Pays de production |
France Italie |
Genre | Comédie |
Durée | 103 minutes |
Sortie | 1978 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Succès commercial en France, il demeure également de 1980 à 1998 le film de langue étrangère le plus vu aux États-Unis[1],[2]. Après la comédie musicale en 1983, le remake américain du film, Birdcage, sort avec succès aux États-Unis en 1996[3],[4],[5]. Édouard Molinaro réalise en 1980 une suite, La Cage aux folles 2, basé sur un scénario original. Cinq ans plus tard, en 1985, un troisième volet réalisé par Georges Lautner, La Cage aux folles 3, sort en salles.
Synopsis
Renato Baldi et Albin Mougeotte sont un couple homosexuel presque sans histoire, à part les caprices récurrents d'Albin. Ils possèdent un cabaret de drag queens, La Cage Aux Folles, dont Albin est l’artiste principal, sous le pseudonyme de Zaza Napoli.
Renato a eu jadis une brève liaison avec une femme, dont est né un fils, Laurent. Ce dernier rend visite à son père et lui apprend qu'il a l'intention de se marier avec sa petite amie, Andréa. Désolé comme tous les parents de « perdre » son fils mais malgré tout soulagé de savoir qu'il est hétérosexuel, Renato s'accommode de la situation. Le problème est qu'Andréa est la fille du député Simon Charrier, membre éminent du parti ultraconservateur « Union pour l'ordre moral » et père de famille particulièrement sévère. Pour ne pas choquer sa future belle-famille, Laurent demande à son père de jouer le jeu de la famille respectable. Renato accepte à contrecœur : cela implique d'éloigner Albin le temps de la rencontre entre les deux familles, ce que l'intéressé risque de très mal prendre.
Par ailleurs, Simon Charrier, en disgrâce à cause d'un scandale qui éclabousse son parti, voit dans le mariage de sa fille l'occasion de redorer son blason et est d'autant plus exigeant sur la future belle-famille de sa fille. Cela pousse Andréa, qui sait tout de la famille de Laurent, à mentir à son père pour ne pas le mettre en colère.
Après que Renato a tenté de ruser, sans résultat, pour éloigner Albin sans le fâcher, le conflit éclate au sein du couple. Renato est partagé entre l'envie d'aider son fils et son amour pour Albin, qui se sent rejeté. Renato va jusqu'à contacter la mère de Laurent, Simone, pour lui demander de se faire passer pour son épouse, ce qui vexe Albin. Renato finit par accepter qu'Albin reste pour la soirée, même s'il se doute, connaissant le caractère de son compagnon, que cela va compliquer les choses et rendre leur comédie beaucoup moins crédible.
Le jour de la réunion, au dernier moment, Albin décide, à l'insu de Renato et Laurent, de s’habiller en femme pour se faire passer pour la mère de ce dernier. M. et Mme Charrier, secrètement poursuivis par des journalistes, arrivent à la réunion et sont d'abord abusés. Ils ne savent pas qu'ils sont dans les murs de La Cage aux Folles, ce que les journalistes, eux, comprennent vite. À la suite d'une série de quiproquos et de l'arrivée inopinée de Simone, Charrier et son épouse découvrent la vérité, et qui sont vraiment leurs hôtes. Ils décident alors de s'en aller. Mais les journalistes, en quête de scoop, veulent les contraindre à sortir non pas par la porte de l'immeuble mais par la boîte de nuit pour les prendre en photo.
Effondré, Charrier croit sa carrière politique ruinée. Albin élabore un stratagème osé pour faire sortir l'homme politique et son épouse de La Cage aux folles sans éveiller les soupçons : les déguiser en habitués du cabaret afin de les rendre méconnaissables aux yeux des paparazzi (Mme Charrier en robe du soir et M. Charrier en travesti). Albin prend soin au préalable de conclure un marché avec le couple Charrier : donner leur bénédiction à l'union de leurs enfants contre une évasion discrète. Le stratagème fonctionne à merveille et le mariage a lieu.
Fiche technique
- Titre original français : La Cage aux folles
- Titre italien : Il vizietto
- Réalisation : Édouard Molinaro
- Scénario : D'après la pièce de Jean Poiret
- Adaptation et Dialogue : Jean Poiret, Francis Veber, Marcello Danon (de) et Édouard Molinaro
- Assistant à la mise en scène : Albino Cocco
- Production et organisation générale : Marcello Danon (de)
- Directeur de production : Lucio Trentini
- Inspecteur de production : Federico Tocci
- Secrétaire de production : Rossella Angeletti
- Assistants de production : Carlo Della Corte et Alessandra Olsoufieff
- Société de production : Les Artistes Associés (Paris) – Da Ma Produzione S.p.A (Rome)
- Musique : Ennio Morricone, sous la direction de l'auteur
- Photographie : Armando Nannuzzi
- Opérateur : Michele Cristiani, assisté de Claudio Nannuzzi et Marco Cristiani
- Maquillage : Pier Antonio Mecacci et Francesco Corridoni
- Coiffures : Maria Teresa Corridoni et Silvana Senzacqua
- Décors : Mario Garbuglia, assisté de Ferdinando Giovannoni et Tiziana Cassoni
- Construction des décors : Emilio Zingarelli
- Ensemblier : Carlo Gervasi
- Script-girl : Hélène Sébillotte
- Montage : Monique Isnardon et Robert Isnardon
- Les vêtements d'Ugo Tognazzi et Michel Serrault ont été dessinés par Piero Tosi et réalisés par Carlo Palazzi.
- Costumes : Ambra Danon
- Couturières : Diana Bruni et Angela Silignini
- Accessoiristes : Aldo De Bonis, Armando Scarano, Vincenzo Visone
- Son : Mario Dallimonti
- Perchman : Corrado Volpicelli
- Mixage : Danilo Morini
- Caissier : Alberto De Stefani
- Photographe de plateau : Mario Tursi
- Attachée de presse à la production : Francesca de Guida Canori
- Chef électricien : Marcello Gabrieli
- Chef machiniste : Giulio Diamanti
- Tableaux naïfs de la collection Sonia Duska Barbieri
- Distribution : Les Artistes associés
- Tournage dans les studios de Cinecittà - Dear International S.p.A
- Pellicule 35 mm, Kodak eastmancolor
- Pays d'origine : Italie et France
- Format : Couleurs - Ratio : 1.75:1 (Ratio panoramique adopté par les films italiens)
- Genre : Comédie
- Durée : 103 minutes
- Date de sortie :
Distribution
- Ugo Tognazzi (VF : Pierre Mondy) : Renato Baldi, le père de Laurent et compagnon d'Albin, directeur de la boîte de nuit « La Cage aux folles ».
- Michel Serrault (VI : Oreste Lionello) : Albin Mougeotte / « Zaza Napoli », le travesti vedette de la boîte de nuit qui vit en couple avec le directeur, Renato.
- Michel Galabru : Simon Charrier, le député, père d'Andréa.
- Benny Luke (VF : Greg Germain) : Jacob, la bonne de Renato et d'Albin.
- Rémi Laurent : Laurent Baldi, le fils de Renato et Simone.
- Carmen Scarpitta (VF : Martine Messager) : Louise Charrier, la femme de Simon et mère d'Andréa.
- Luisa Maneri (it) : Andréa Charrier, la fille du député qui doit épouser Laurent
- Claire Maurier : Simone Deblon, la mère de Laurent, l'ancienne liaison de Renato, PDG d'une entreprise.
- Venantino Venantini (VF : Roger Rudel) : le chauffeur de Charrier
- Vittorio Podini
- Carlo Reali : le videur
- Guido Cerniglia : le docteur
- Piero Mazzinghi : un journaliste
- Peter Boom (VF : Roger Souza) : un serveur au restaurant
- Giancarlo Pellegrini : un assistant de la boîte de nuit
- Mariano Brancaccio
- Cesare Nizzica
- Angelo Pellegrino (it)[6],[7] (VF : Jacques Balutin[8]) : un assistant de la boîte de nuit
- Nicola D'Eramo
- Renato de Montis
- Giuseppe Di Bella
- F. Paolo Di Bella
- Alberto Ambrosio
- Rolando Quaranta
- Vinicio Diamanti (it) : Mercedes[9]
- Liana Del Balzo : Madame Charrier, la mère de Simon
- Walter Lucchini[10] : le partenaire de répétition « blouson noir » de Zaza, mâcheur de chewing-gum, dont le personnage est attiré irrésistiblement par le sex-appeal de Zaza, dans Broadway, par un mouvement explicite du bassin
- Bruno Sgueglia
- Margherita Horowitz : la secrétaire de Madame Deblon
- Antonio Maimoni
- Antonio Maronese
- Edmondo Tieghi
Box office
Le film tourné dans les studio de Cinecittà à Rome fut un gros succès commercial, en France comme en Italie. Les deux suites: La Cage aux folles II en 1980 (réalisée par Édouard Molinaro) et La Cage aux folles III en 1985 (réalisée par Georges Lautner), furent également tournées à Cinecittà.
Succès commercial en France, La Cage aux folles demeure également de 1980 à 1998 le film en langue étrangère le plus vu aux États-Unis[1]. Il a réalisé 5 406 614 entrées en France[11] et 8 137 200 aux États-Unis[12], soit un total de 13 543 814 pour ces deux pays, auquel il faut ajouter 762 909 entrées en Hongrie[11] (liste non exhaustive).
Birdcage, le remake américain de Mike Nichols, avec Robin Williams et Gene Hackman, sorti en 1996, sera le neuvième film de l'année aux États-Unis avec 28 068 000 entrées[3].
La Cage aux folles | Sources | ||
---|---|---|---|
Pays | Dates | Entrées | |
France | 25/10/1978 | 5 406 614 entrées | |
Italie | 25/10/1978 | 6 600 000 entrées | [13] |
États-Unis | 30/03/1979 | 8 765 000 entrées | [14] |
Allemagne | 19/01/1979 | 2 650 000 entrées | |
Hongrie | 27/03/1980 | 762 909 entrées | [11] |
Espagne | 07/05/1979 | 487 442 entrées | [15] |
Total | 24 671 965 entrées |
Production
- Malgré le succès de la pièce, celle-ci ne fut jamais filmée en intégralité, et aucun producteur français n'accepta de l'adapter sous forme de film. C'est la raison pour laquelle le film est une production italienne, qui par conséquent emploie de nombreux acteurs italiens en lieu et place de la distribution française (Ugo Tognazzi à la place de Jean Poiret par exemple) [16],[17] ;
- Le personnage de Zaza est inspiré par Michou, célèbre directeur de cabaret[18] ;
- Pierre Mondy, la voix française d'Ugo Tognazzi dans le film, était un ami de Jean Poiret et de Michel Serrault et également le premier metteur en scène de la pièce homonyme en 1974.
Distinctions
Récompenses
- Michel Serrault obtint le César du meilleur acteur en 1979. Ce fut le premier de sa carrière (il en gagna deux autres par la suite, en 1982 et 1996)
- Le film a remporté le Golden Globe du meilleur film étranger en 1980.
Nominations
- Le film a reçu trois nominations aux Oscars (meilleur réalisateur, meilleurs costumes et meilleure adaptation), fait rarissime pour un film français. Mais il n'en remporta aucun.
Autour du film
- Le titre italien du film est Il vizietto (« le vice »), expression utilisée pour désigner l'homosexualité.
- La petite amie de Laurent s'appelle Adrienne dans la version italienne, probablement parce qu'Andréa aurait prêté à confusion avec le prénom masculin italien Andrea.
- Le doublage par Pierre Mondy fut organisé après coup car Ugo Tognazzi, craignant d’être éclipsé par le rôle plus flamboyant de Michel Serrault, refusa au dernier moment de jouer en français comme son contrat le prévoyait pourtant ; ce qui eut pour effet de déstabiliser Michel Serrault qui ne comprenait pas l’italien[réf. souhaitée].
- Ce film compte deux remakes, l'un américain et officiel intitulé Birdcage sorti en 1996 et réalisé par Mike Nichols, l'autre vietnamien intitulé Ngoi Nha Buom Buom (titre anglophone : Butterfly House) sorti en 2019 et réalisé par Huynh Tuan Anh, où l'auteur de la pièce, bien que fidèlement adaptée, n'est jamais crédité.
Notes et références
- Classement des films de langue étrangère les plus vus aux États-Unis Box Office Mojo
- Pierrick Geais, « Pourquoi La Cage aux folles fascine-t-elle autant les Américains ? », vanityfair.fr, 24 octobre 2018.
- http://boxofficemojo.com/yearly/chart/?yr=1996&view=releasedate&view2=domestic&sort=gross&order=DESC&adjust_yr=1&&p=.htm
- https://www.boxofficemojo.com/genres/chart/?id=foreign.htm&adjust_yr=1&p=.htm
- « La Cage aux Folles (1978) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
- « Angelo Pellegrino - IMDb », sur imdb.com (consulté le ).
- « Angelo Pellegrino », sur Babelio (consulté le ).
- https://m.imdb.com/title/tt0077288/fullcredits/cast
- « Vinicio Diamanti, "Regina" dell'avanspettacolo », sur culturaGay.it (consulté le ).
- http://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/31/61-walter-lucchini-de-serraut-a-lenzi
- « La Cage aux Folles (1978) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
- http://www.boxofficemojo.com/genres/chart/?id=foreign.htm&adjust_yr=1&p=.htm
- « Box office Ugo TOGNAZZI - BOX OFFICE STORY », sur www.boxofficestory.com (consulté le )
- « La Cage aux Folles (1978) - JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com (consulté le )
- (ru) « Клетка для чудаков — дата выхода в России и других странах », sur КиноПоиск (consulté le )
- « LA CAGE AUX FOLLES d'EDOUARD MOLINARO + Plein d'anecdotes », sur blogspot.com (consulté le ).
- Paul Guermonprez, « La Cage aux folles : huit choses à savoir sur le film culte avec Jean Poiret et Ugo Tognazzi », Télé Star, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Point.fr, « Michou, l'homme en bleu de Montmartre, 80 ans, 55 ans de folles nuits », sur lepoint.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Bouniq-Mercier, La Cage aux folles, in Guide des films de Jean Tulard, A/E, page 477, Éditions Robert Laffont/Bouquins, Paris, (ISBN 2-221-10451-X) (tome 1) ;
- Leonard Maltin, La Cage aux Folles, in Leonard Maltin's 2001 Movie & Video Guide, page 761, Éditions Signet, New York, 2000 (ISBN 0-451-20107-8) ;
- Édouard Molinaro, La Cage aux folles, in Intérieur soir, pages 83, 150, 175, 177-181, 183, 184, 201, 205, 212, 263, 300 ; Éditions Anne Carrière, , (ISBN 978-2-8433-7558-3) ;
- Danny Peary, La Cage aux Folles, in Cult Movies, pages 192-194, Éditions Dell/Collection: A Delta Book, New York, 1981 ;
- John Simon, La Cage aux Folles, in Something To Declare (Twelve Years of Films from Abroad), pages 383-387, Éditions Clarkson N. Potter, New York.
Série de films
- 1978 : La Cage aux folles, réalisé par Édouard Molinaro.
- 1980 : La Cage aux folles 2, réalisé par Édouard Molinaro.
- 1985 : La Cage aux folles 3, réalisé par Georges Lautner.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Museum of Modern Art
- Histoires de Tournages/La Cage aux folles sur le site www.devildead.com.
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