Langue de Provence

La Langue de Provence était, avec celles d'Italie, d'Angleterre, d'Espagne, de France, d'Allemagne, d'Auvergne, l'une des sept premières langues (ou provinces) des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Historique

La langue de Provence était composée de deux grands prieurés : celui de Saint-Gilles et celui de Toulouse.

Le pape Jean XXII qui souhaitait remédier à l'endettement excessif de l'ordre décida de réduire la taille du prieuré de Saint-Gilles qui fut en fait séparé en trois. C'est en que furent alors créés les prieurés de Provence et de Toulouse par démembrement de celui de Saint-Gilles mais le prieuré de Provence qui a eu pour premier prieur Hélion de Villeneuve n'a existé que jusqu'en 1347 avant d'être de nouveau réuni au prieuré de Saint-Gilles. Il devient ensuite le bailliage de Manosque[1].

Grand prieuré de Saint-Gilles

Le grand prieuré de Saint-Gilles reste, après la scission, à administrer 53 commanderies. Le siège du prieur est transféré à Arles en 1621.

Les prieurs de Saint-Gilles étaient souvent des chevaliers illustres de l'ordre. Ainsi Guillaume de Villaret, Hélion de Villeneuve, Pierre de Corneillan, Didier de Sainte-Jalle, Jean de Valette et Antoine de Paule, tous grands maîtres de l'Ordre ont été prieurs de Saint-Gilles.

Liste des commanderies

Commanderie Origine Création Dévolution Diocèse Protection Observations
Grand prieuré de Saint-Gilles Hospitaliers 1115 - transférée à Arles en 1621
Grand prieuré d' Arles Templiers ≈ 1313 prieuré depuis 1621. Aujourd'hui musée Réattu
Bailliage de Manosque Hospitaliers 1466 - Digne
Collégiale Saint-Jean-de-Malte d'Aix-en-Provence Hospitaliers av. 1192 - Aix Jean le Baptiste Notice no PA00081001
Prieuré de L'Hôpital-Beaulieu Hospitaliers 1288 - hôpital et couvent de sœurs hospitalières
Prieuré de La Vraie-Croix de Martel Hospitaliers ≈ 1200 - couvent de sœurs hospitalières, sécularisé en 1589 et restauré en 1658
Prieuré de Les Fieux Hospitaliers 1297 - couvent de sœurs hospitalières, rejoint L'Hôpital-Beaulieu en 1611
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Commanderie d' Alès (Alais) Hospitaliers v. 1140 Dite également de Saint-Jean d'Entraigues au nord d'Alès (prés Saint-Jean). Réunie avec Saint-Maurice de Cazevieille au XIVe siècle puis devenue membre de Saint-Christol.
Commanderie d' Argence[2] Templiers 1654 - Arles Constituée en 1654, était un membre du grand prieuré auparavant.
Commanderie d' Astros[3],[2] Templiers[4] 1631 - Fréjus Saint Lambert Érigée en commanderie en 1631, était un membre de la commanderie de Marseille auparavant.
Commanderie d' Auzits Hospitaliers v. 1155 - Rodez Devient membre de la commanderie d'Espalion vers 1623.
Commanderie du Bastit du Causse[5],[6],[7] Templiers v. 1150 1315 Cahors Membres :
Assier, Cras et La Pomarède
Commanderie de Bayle Templiers 1143 1312
Commanderie de Beaulieu[8],[9] Hospitaliers - Toulon sainte Magdeleine Le Grand Beaulieu, Commune de Solliès-Pont
Commanderie de La Cavalerie Templiers 1154 ≈ 1313 fortification du village par les Hospitaliers pendant la Guerre de Cent Ans
Commanderie de Condat-sur-Vézère Hospitaliers - commanderie fortifiée
Commanderie de La Couvertoirade Templiers 1181 ≈ 1313 fortification du village par les Hospitaliers pendant la Guerre de Cent Ans
Commanderie de Douzens Templiers 1133 ? Carcassonne
Commanderie de Durbans Templiers 1280 Cahors
Commanderie d' Espinas[10] Hospitaliers XIVe siècle - Rodez Initialement membre de Lacapelle-Livron.
Commanderie de Gap-Francès Hospitaliers 1166 - les possessions s'étendaient sur une grande partie du mont Lozère
Commanderie de Jalès[11] Templiers 1140 ~1312 Uzès sainte Marie-Madeleine ...
Commanderie de Lacapelle-Livron[12] Templiers ≈ 1313 Cahors
Commanderie de Lautrec Templiers ≈ 1313 Castres Saint Sauveur Commanderie autonome jusqu'au XVe siècle avant de devenir une annexe de la commanderie de La Selve
Commanderie de Montfrin[11] Templiers 1147 ≈ 1313 Uzès Chambre priorale
Commanderie de Montpellier Hospitaliers 1203 - Maguelonne / Montpellier dite domaine du petit Saint-Jean, détruite durant les guerres de religions
Commanderie de Narbonne[13] Hospitaliers - Saint-Jean de Narbonne.
Membres :Saint-Vincent-d'Olargues, commanderie autonome jusqu'en 1345.
La Bessière et Nigresserre, autonomes jusqu'en 1393.
Commanderie de Palhers Hospitaliers 1291 - vendue comme bien national durant la Révolution française
Commanderie de Le Poët-Laval Hospitaliers - commanderie fortifiée
Commanderie de Rayssac Hospitaliers ≈ 1108 Albi Sur la commune d'Albi et non à Rayssac[14]
Commanderie de Richerenches Templiers 1136 1312 rétrocédée à la papauté en 1320
Commanderie de Saint-Christol Hospitaliers 1149 Maguelonne / Montpellier saint Christophe
Commanderie de Saint-Félix-de-Sorgues Hospitaliers Vabres Saint Félix
Commanderie de Saint-Luce à Arles Templiers ≈ 1313
Commanderie de Saint-Maurice-de-Cazevieille[11] Hospitaliers 1186 - Uzès Membre d'Alès en 1271, commanderie principale en 1373, absorbée par la commanderie de Saint-Christol ensuite
Commanderie de Saint-Pierre de Saliers Templiers av. 1171 1312
Commanderie de Saint-Vincent-d'Olargues Hospitaliers v. 1157 Saint-Pons Saint Vincent Commanderie autonome jusqu'en 1345 avant d'être absorbée par Saint-Jean de Narbonne
Commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon Templiers 1151 ≈ 1313 Vabres fortification du village par les Hospitaliers pendant la Guerre de Cent Ans
Commanderie de Trignan[11] Hospitaliers - Viviers Réunie avec Jalès en 1383
Commanderie de Trinquetaille (Arles)[15] Hospitaliers v. 1115/20[16] - Arles Saint Thomas Cartulaire de Trinquetaille (Præceptoria Sancti Thomæ de Trenctallis)

Grand prieuré de Toulouse

Le grand prieuré de Toulouse récupère 28 commanderies. Le grand prieuré de Toulouse est créé en 1317[17] juste après la dévolution des biens de l'ordre du Temple aux Hospitaliers[18].

Liste des commanderies

Commanderie Origine Création Dévolution Diocèse Protection Observations
Grand prieuré de Toulouse Hospitaliers - élevé au rang de prieuré en 1317
Commanderie de Arfons (Orfons)[19] Hospitaliers XIIe siècle - et de Puylaurens[20]
Devient au XVIe siècle un membre de la commanderie de Renneville
[21]
Commanderie de Boudrac[22] Templiers XIIIe siècle ? Tarbes Ensuite membre de Montsaunès
Commanderie de Caignac[23] Hospitaliers XIIe siècle -
Commanderie de Larmont Templiers 1313 Toulouse Obtient le rang de commanderie vers 1350 et ce jusqu'en 1550
Commanderie de Luz-Saint-Sauveur Hospitaliers - château et église fortifiée
Commanderie de Montsaunès Templiers XIIe siècle ? Comminges
Commanderie de Renneville[24] Hospitaliers

Prieuré de Provence (1317-1347)

L'éphémère prieuré de Provence dont Hélion de Villeneuve fut le premier prieur regroupait trente-trois commanderies[25]:

  • Aix, Arles, Avignon, Beaulieu (deux commanderies, commanderie de Beaulieu (Vaucluse) et commanderie de Beaulieu (Var)), Calissane, Claret, Comps, La Croix, Les Echelles, Fos, Gap & Embrun, Lardiers, Manas, Malmort, Manosque, Marseille, Monteil, Nice, Orange, Poët-Laval, Puimoisson, Rossillon [sic], Rue (Ruou), Saint-Jean-de-Trièves[26], Saint-Maurice de Régusse, Saint-Pierre d'Avez, Saliers, Thoronne, Trinquetaille, Valdrôme, Valence, Venterol.

Notes et références

  1. Jean-Marc Roger, « La réforme de l'Hôpital par Jean XII: Le démembrement des prieurés de Saint-Gilles et de France (21 juillet 1317) », dans Helen J. Nicholson, On the Margins of Crusading : The Military Orders, the Papacy and the Christian World, Ashgate Publishing Ltd., (ISBN 978-1-4094-3217-3, présentation en ligne), p. 123-125, 134
  2. Grasset 1868, p. 18.
  3. Nicolas 1906, p. 25-26.
  4. À l'époque des Templiers, cette commanderie s'appelait la maison du Temple de La-Bastide-de-Trols.
  5. Jacques Juillet, Templiers et hospitaliers en Quercy : commanderies et prieurés sur le chemin de Notre-Dame de Rocamadour, Le Mercure Dauphinois, , 4e éd., 332 p. (ISBN 978-2-35662-213-6, présentation en ligne), p. 61-...
  6. Annie Charnay, « La commanderie des Templiers du Bastit de 1250 à 1315 », dans Etudes sur le Quercy et les commanderies des ordres militaires : actes du XLIIe Congrès d'études régionales organisé par la Société des études du Lot à Souillac et Martel les 19, 20 et 21 juin 1987, Fédération des Sociétés académiques et savantes de Languedoc-Pyrénées-Gascogne, (présentation en ligne), p. 138-...
  7. Adrien Martinaud, « Le bornage des possessions de la commanderie du Bastit (1693-1741) », Bulletin de la société des études du Lot, t. CVII, , p. 217-221, lire en ligne sur Gallica
  8. Grasset 1869, p. 20.
  9. Nicolas 1906, p. 87-88.
  10. « Ordre de Malte : commanderie d'Espinas (Tarn-et-Garonne) », sur Inventaires en ligne des archives départementales de la Haute-Garonne
  11. Daniel le Blevec, « L'enquête de 1373 dans le diocèse d'Uzès », Provence historique, no 179, , p. 87-100 (lire en ligne)
  12. Pascale Laviale, « Constitution du temporel de la Commanderie de Lacapelle-Livron (1218 - 1300) », dans Montauban et les anciens pays de Tarn-et-Garonne, Société archéologique de Tarn-et-Garonne, , 427 p. (présentation en ligne), p. 193-204
  13. Abbé Sabarthès, « La commanderie de Narbonne: Ordre de Malte », Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, t. VII, 1894-1895, lire en ligne sur Gallica
  14. « Ancienne commanderie de Rayssac à Albi », sur monumentum.fr, 43° 54′ 16″ N, 2° 11′ 54″ E
  15. Christine Riedmann, « Le cartulaire de Trinquetaille : la vie économique et sociale des Hospitaliers d'Arles à la fin du XIIe siècle », Bulletin des amis du vieil Arles (supplément), no 97, (lire en ligne [PDF])
  16. Damien Carraz (préf. Alain Demurger), L'Ordre du Temple dans la basse vallée du Rhône (1124-1312) : Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales / 17 », (ISBN 978-2-7297-0781-1, lire en ligne), p. 104
    Donation de la chapelle saint-Thomas par Atton de Bruniquel, évêque d'Arles vers 1115-1120
  17. Roger 2011, p. 123
    Et non en 1315.
  18. Sire 1996, p. 115-126
  19. Belhomme, « Notice historique sur le lieu d'Orfons vulgairement Arfons : ancienne commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans la montagne noire », Mémoires de la société archéologique du Midi de la France: de 1841 à 1847, Toulouse, t. V, , p. 223-276 (lire en ligne)
  20. Bourg 1883, p. 113.
  21. Bourg 1883, p. 115.
  22. Pierre Vidal, Hospitaliers et templiers en France méridionale : le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte ; guide de recherches historiques, archivistiques et patrimoniales, Les Amis des Archives de la Haute-Garonne et CNRS Éditeurs, , 237 p. (ISBN 978-2-907416-24-5, présentation en ligne), p. 113
  23. Archives départementales de la Haute-Garonne, « Ordre de Malte : commanderie de Caignac (Haute-Garonne) », H Malte Caignac, sur www.archives.cg31.fr (consulté le )
  24. Vidal 2002, p. 225.
  25. Roger 2011, p. 128
  26. Lieu-dit La Commanderie, commune de Saint-Maurice-en-Trièves.

Bibliographie

  • Benoît Beaucage, Visites générales des commanderies de l'Ordre des Hospitaliers dépendantes du grand-prieuré de Saint-Gilles, 1338 (Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre, 56 H 123), Laffitte, , xii, 669 (présentation en ligne)
  • Benoît Beaucage, « Une énigme des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem: le déficit chronique des commanderies du Moyen-Rhône, au prieuré de Provence, en 1338 », Provence historique, t. 30, , p. 137-162 (lire en ligne)
  • Antoine du Bourg, Ordre de Malte : Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France..., Toulouse, L. Sistac et J. Boubée, , lire en ligne sur Gallica
  • Damien Carraz, « Les enquêtes générales de la papauté sur l’ordre de l’Hôpital (1338 et 1373). Analyse comparée dans le prieuré de Provence », dans Quand gouverner c’est enquêter. Les pratiques politiques de l’enquête princière (Occident, XIIIe-XIVe siècles), Actes du colloque international d’Aix-en-Provence et Marseille, 19-21 mars 2009, Paris, De Boccard, (lire en ligne), p. 508-531
  • Emmanuel-Ferdinand de Grasset, Essai sur le grand prieuré de Saint-Gilles de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, suivi du catalogue des chevaliers, chapelains, diacots, donats et servants d'armes de la vénérable langue de Provence, dressé sur les titres originaux, Paris, (lire en ligne)
  • (en) H. J. A. Sire, « The Tongues of Provence, Auvergne and France », dans The Knights of Malta, Yale University Press, (1re éd. 1994), 305 p. (ISBN 978-0-3000-6885-6, lire en ligne), p. 115-126

Annexes

Articles connexes

Liens externes



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