Lauren Southern
Lauren Cherie Southern, née en 1995 à Surrey en Colombie-Britannique au Canada, est une militante politique d'extrême droite[1] alt-right[2] et vidéaste Web libertarienne[3],[4].
Naissance | |
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Nom de naissance |
Lauren Simonsen |
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Formation |
Université de la Vallée de Fraser Walnut Grove Secondary School (en) |
Activités |
Parti politique | |
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Southern a travaillé chez The Rebel Media (en), média en ligne canadien, avant de devenir indépendante à partir de .
Biographie
Lauren Cherie Southern naît en 1995[5] à Surrey en Colombie-Britannique au Canada[6].
Elle a la double nationalité canadienne et australienne, commençant par 2020.
Études
Lauren Southern a étudié les sciences politiques à l'Université de la Vallée de Fraser mais n'a suivi que deux ans d'études et n'a pas reçu de diplôme[7]. Quant à la raison pour laquelle elle a abandonné ses études, elle a déclaré que c'était un gaspillage d'argent et de temps que de payer pour avoir la connaissance qu'elle pouvait acquérir en se débrouillant seule[8].
Positions politiques
Lauren Southern est décrite par les médias comme étant de droite[9],[10] ; elle est, le plus souvent, associée à l'extrême droite[11], ou plus précisément à l'« alt-right »[12],[13].
En 2015, Lauren Southern est candidate du Parti libertarien du Canada, dans la circonscription de Langley—Aldergrove de Colombie-Britannique, lors des élections fédérales canadiennes de 2015[6]. À l'issue du scrutin national, elle remporte 0,9 % des suffrages exprimés (535 votes sur son nom pour un total de 60 100 bulletins de vote enregistrés), le siège de député fédéral à pourvoir revenant à Mark Warawa du Parti conservateur du Canada[14],[13].
Southern s'oppose à l'idée qu'il y ait plus de deux genres[15]. En 2017, elle publie une vidéo mettant en avant l'idée du « grand remplacement », un concept forgé par l'auteur français Renaud Camus et récupéré par les suprémacistes blancs et les nationalistes blancs[16]. Elle aussi est une partisane du nationalisme ethnique[17].
Militantisme
En , Lauren Southern, brandissant une affiche sur laquelle il est écrit « Il n'y a pas de culture du viol en Occident », couvre une manifestation féministe du SlutWalk de Vancouver pour The Rebel Media (en), un site web d'extrême droite spécialisé dans le commentaire politique et de faits de société[18],[19].
En , à Berkeley (Californie), en marge d'un rassemblement au cours duquel des centaines de manifestants pro et anti-Trump se sont affrontés, Lauren Southern, parmi d'autres intervenants, prononce, sous la protection de membres des Proud Boys, un discours dans lequel elle se moque des évolutions sociétales, des médias et de la personnalité médiatique Kim Kardashian[20],[13].
En , Lauren Southern est bloquée au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Elle se trouvait sur le navire C-Star[21], affrété par les organisations d'extrême droite Génération identitaire. Ce chalutier est destiné à empêcher les migrants de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe[22].
En , Lauren Southern présente, sur son compte Twitter, une séquence vidéo dans laquelle elle commente un reportage réalisé en caméra cachée par un tiers. Dans celui-ci, la directrice d'Advocates abroad, une ONG américaine qui se donne pour but d'informer de leurs droits les migrants arrivant en Europe via la Grèce, explique, selon Southern, comment elle « coache » les migrants afin qu'ils se conforment, quitte à mentir, aux réponses attendues par les agents chargés du contrôle aux frontières[23]. Une version des faits contestée par l'Organisation mondiale contre la torture, qui déplore qu'après la diffusion de la vidéo, les volontaires de l'ONG et sa directrice ont reçu des dizaines de milliers de menaces de viol et de mort[24].
D'après le magazine Vanity Fair, sa percée au sein d'une frange de l'extrême droite répond à une stratégie marketing : « Avec le même physique de Barbie que ses consœurs américaines, des photos dignes des meilleures instagrammeuses lifestyle et des vidéos plébiscitées par une audience qui partage ses idées, Southern a trouvé sa voie en alliant divertissement et promotion d’idées ultra-conservatrices »[25].
Controverses
En , Lauren Southern, en route vers l'Angleterre pour rejoindre Tommy Robinson[11],[26], est arrêtée à Coquelles, en France, par des gardes frontières britanniques. La youtubeuse canadienne se voit interdire l'entrée sur le sol anglais. Un mois plus tôt, elle avait distribué à Luton, dans le nord du pays, des tracts blasphématoires envers l'islam, selon elle, pour voir ce qui se passe quand un militant célèbre la diversité LGBT au sein de la communauté islamique. Lauren Southern déclare que le ministère de l'intérieur britannique l'a bannie à vie pour avoir distribué des tracts racistes. Un représentant du ministère indique que la police des frontières a le droit de refuser l'entrée d'une personne si sa présence au Royaume-Uni est considérée comme dommageable à l'intérêt général[27],[26],[28].
Publications
Farmlands
En , Lauren Southern publie sur YouTube un reportage qu'elle a réalisé en Afrique du Sud pour rendre compte de meurtres de fermiers blancs[29].
Ouvrages
En 2016, Lauren Southern publie, sur la plateforme d'auto-édition d'Amazon, CreateSpace, Barbarians: How Baby Boomers, Immigrants, and Islam Screwed My Generation. Selon le Southern Poverty Law Center, l'ouvrage constitue un florilège d'affirmations faisant implicitement référence aux thématiques socio-politiques propres à l'extrême droite (anti-multiculturalisme, opposition à l'immigration et à l'islam, etc.)[13].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lauren Southern » (voir la liste des auteurs).
- « À bord du C-Star, des activistes d'extrême droite venus de toute l'Europe », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- (en) CRISTINA LÓPEZ G., « Meet Lauren Southern, The Latest “Alt-Right” Media Troll », (consulté le )
- (en) Constantine Nolan, « Lauren Southern and Cathy Young: Is Hate Speech Free Speech? », The Michigan Review,
- (en) Marisa Kabas, « Meet the Canadian college student who's about to be the next enemy of the feminist movement », The Daily Dot,
- Giuseppe De Lorenzo, « Lauren Southern », sur il Giornale, .
- (en) Parti libertarien du Canada, « Lauren Southern », page web archivée sur Archive.is, (consulté le ).
- (en) Matthew Claxton, « Langley post-secondary student runs as Libertarian - News », Langley Advance, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) Tamara Khandaker, « The Alt Rights Not So Secret Weapon », news.vice.com,
- (en) Adam Shaw, « Right-wing journalist Lauren Southern denied entry to UK, purportedly over criticism of Islam », sur Fox News, (consulté le ).
- (en) Mark Hosenball, « British authorities ban three foreign right-wing activists », sur Reuters, (consulté le ).
- (en) Maya Oppenheim, « Far-right Canadian activist detained in Calais and banned from entering UK », The Independent, (consulté le ).
- (en) Tom Porter, « Alt-Right Media Personalities Denied Entry to U.K. », sur Newsweek, (consulté le ).
- (en) Brendan Joel Kelley, « Lauren Southern: The alt-right’s Canadian dog whistler », Southern Poverty Law Center, (consulté le ).
- Bureau du directeur général des élections, « Résultats officiels - Élection générale du 19 octobre 2015 : Langley--Aldergrove (Colombie-Britannique) », sur www.elections.ca, (consulté le ).
- (en) « Activist accused of pouring bottle of urine on Rebel reporter during ‘anti-fascist’ rally in Vancouver », sur National Post, (consulté le ).
- (en) Nick Miller, « 'The Great Replacement': an idea now at the heart of Europe's politics », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
- (en-GB) Jason Wilson, « News Corp Australia’s promotion of Lauren Southern is disturbing | Jason Wilson », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Jessica Lachenal, « Internet Jerks Pledge to Make Internet Even Worse in #TheTriggering » [« Des « crétins du web » promettent de rendre l'internet encore pire »], sur www.themarysue.com, (consulté le ).
- (en) Victoria Richards, « Woman holds sign at feminist rally saying 'there is no rape culture in the West' » [« Dans une manifestation féministe, une femme tient une pancarte affichant le message « Il n'y a pas de culture du viol à l'Ouest » »], The Independent, (consulté le )
- (en) St. John Paige, « 21 arrested as hundreds of Trump supporters and counter-protesters clash at Berkeley rally », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
- (en-GB) « Far-right activists stopped as they try to block refugee rescue in the Mediterranean », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
- « Méditerranée : que sait-on du C-star, ce navire loué par des militants d'extrême droite anti-migrants ? », LCI, (lire en ligne, consulté le )
- « Quand une ONG apprend aux migrants à jouer la “comédie” », Valeurs actuelles, (consulté le ).
- (en) « Greece: Smear Campaigns and new threats against Advocates Abroad and its Executive Director Ariel Ricker », sur www.omct.org, Organisation mondiale contre la torture, (consulté le ).
- « Barbie trumpiste : Dans les coulisses du succès des bimbos d’extrême droite aux États-Unis », sur Vanity Fair,
- Charlie Vandekerkhove, « Opération anti-migrants dans les Alpes: trois identitaires avaient été refoulés du Royaume-Uni en mars », BFM TV, (consulté le ).
- Arnaud Focraud, « Avant de bloquer les migrants dans les Alpes, ces trois identitaires s'étaient fait refuser l'entrée au Royaume-uni », Le JDD, (consulté le ).
- (en) Nicola Stow, « Canadian anti-Islam activist banned from UK for life after handing out ‘Allah is gay’ leaflets in Luton » [« Une activiste canadienne anti-Islam bannie à vie du Royaume-Uni après une distribution de tracts intitulés « Allah est homosexuel » »], The Sun, (consulté le ).
- (en) Jason Wilson, « News Corp Australia’s promotion of Lauren Southern is disturbing », The Guardian, (consulté le ).
Liens externes
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