Leo Castelli

Leo Castelli, né Leo Krauss le à Trieste (alors partie de l'Empire austro-hongrois) et mort le à New York (États-Unis), est un marchand d'art, un galeriste américain et l'un des plus importants promoteurs de l'expressionnisme abstrait américain[1].

Ne pas confondre avec Léo Castelli, personnage de la série télévisée Plus belle la vie.

Leo Castelli
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Leo Krauss
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Ileana Sonnabend (1931-1959)

Biographie

Émigré juif austro-hongrois à Paris dans les années 1930, après l'instauration des lois raciales fascistes promulguées en Italie – et à Trieste en particulier alors intégrée à l'Italie après la Première Guerre mondiale où résidait l'une des plus importantes communautés juives de la péninsule –, Leo Castelli et son épouse, Ileana Sonnabend, ouvrent avec René Drouin en la galerie Drouin, place Vendôme[2].

Castelli fuit une nouvelle fois le nazisme après la défaite française de 1940 et s'installe au début de la Seconde Guerre mondiale à New York. Polyglotte, il gagne la citoyenneté américaine en travaillant, pendant la guerre, pour l'Office of Strategic Services (OSS), précurseur de la CIA[3]. Il joue un rôle essentiel, par la suite, dans les plans des dirigeants de la CIA de présenter les artistes américains comme la réelle avant-garde artistique et la nouvelle référence culturelle de l'après-guerre. Les liens qu'il entretient, d'une part, avec la direction du Museum of Modern Art (MoMA) et, de l'autre, les réseaux que sont fondations, musées, universités, mécènes et associations animés par l'argent de la CIA permettent de créer « un système inédit de consécration de l'art » et une nouvelle fabrication de la valeur financière des œuvres[4].

Leo Castelli ouvre une galerie d'art moderne en 1957 sur Lexington Avenue à New York. Il expose alors les artistes européens fondateurs de l'abstraction comme Vassily Kandinsky, puis rapidement des artistes américains de l'expressionnisme abstrait tels que Jackson Pollock, Willem de Kooning, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et Cy Twombly[1]. Il expose aussi, en , le Français Yves Klein. En 1964, Rauschenberg, soutenu essentiellement par Leo Castelli, qui obtient du MoMA l'achat d'une de ses œuvres avant sa première exposition[5],[6], est récompensé à la Biennale de Venise par le grand prix de peinture devenant le premier Américain à obtenir une telle récompense internationale[1], une victoire pour Castelli.

Dans les années 1960 et 1970, Leo Castelli fait la promotion des artistes les plus prestigieux du pop art en exposant Frank Stella, Lee Bontecou, James Rosenquist, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Robert Morris, Donald Judd et Dan Flavin. Il fera également la promotion de l'art contemporain à partir des années 1980, exposant les plus grands noms actuels comme Richard Serra, Bruce Nauman ou Toshimitsu Imaï. Il organise aussi durant cette période les premières expositions à New York d'artistes français tels que Sophie Calle, Jean-Charles Blais, Gérard Garouste ou Bertrand Lavier.

Postérité

Marié de 1931 à 1959 à Ileana Sonnabend, galeriste qui a découvert avec lui certains des plus grands artistes du XXe siècle, Leo Castelli demeure l'un des plus grands promoteurs privés américains d'art moderne et de pop art et l'un des plus grands marchands d'art du XXe siècle.

Anne Cauquelin le présente comme une des figures importantes des débuts de l'art contemporain, utilisant quatre principes pour atteindre le succès : la récupération et la transmission d'une information abondante, l'émergence d'un consensus critique par entente entre acteurs du marché de l'art, l'accroissement de son prestige par de nouvelles présentations d'artistes et enfin l'internationalisation de ses réseaux[5].

Notes et références

  1. (en) « Leo Castelli, Influential Art Dealer, Dies at 91 », The New York Times, 23 août 1999.
  2. (en) Michèle C. Cone, « First Steps », Artnet, 21 juillet 2010.
  3. (en) « How Leo Castelli Remade the Art World », artspace.com, 11 février 2013.
  4. Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre froide culturelle, éditions Denoël, 2003.
  5. Anne Cauquelin, L'Art contemporain, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 1992) (ISBN 978-2-13-057544-3, lire en ligne), Deuxième partie. Figures et modes de l’art contemporain, chap. I (« Les embrayeurs »), p. 65-96.
  6. François Chaubet et Laurent Martin, Histoire des relations culturelles dans le monde contemporain, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-25455-1, lire en ligne), chap. 1 (« Les échanges artistiques »), p. 15-38

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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