Les Sept Boules de cristal

Les Sept Boules de cristal est le treizième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge Hergé. L'histoire constitue la première partie d'un diptyque qui s'achève avec Le Temple du Soleil.

Les Sept Boules de cristal
13e album de la série Les Aventures de Tintin

Haut de couverture de l'album Les Sept Boules de cristal.

Auteur Hergé
Scénario Hergé
Dessin Hergé et Edgar P. Jacobs (décors)
Couleurs Edgar P. Jacobs
Genre(s) Franco-Belge
Aventure

Personnages principaux Tintin
Milou
Capitaine Haddock
Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Lieu de l’action Belgique
France

Langue originale Français
Éditeur Casterman
Première publication 1948
Nb. de pages 62

Prépublication Le Soir (début)
Le journal de Tintin (fin)
Albums de la série

Une première partie de l'histoire est prépubliée sous son titre définitif du au en noir et blanc dans les pages du quotidien Le Soir. Après une interruption de deux ans, la seconde partie paraît en couleurs dans les pages du journal Tintin à partir du 26 septembre 1946, fusionnée avec l'histoire suivante sous le titre Le Temple du Soleil. Enfin, Les Sept Boules de cristal paraît en 1948 sous forme d'un album en couleurs de soixante-deux planches.

La prépublication du récit démarre donc durant l'occupation allemande de la Belgique, et ce, au sein d'un journal, Le Soir, pour lequel Hergé travaille depuis et qui est passé sous la direction de collaborateurs à l'Allemagne nazie. Elle est d'abord interrompue à cause d'une dépression de son auteur, puis par la libération du pays et l'interdiction qui est temporairement faite à Hergé d'exercer son activité professionnelle.

Pour créer cette aventure, Hergé s'adjoint la collaboration de son complice de longue date, Jacques Van Melkebeke, qui apporte de nombreuses références culturelles propres à développer le projet. Il reçoit surtout l'aide d'Edgar P. Jacobs qu'il embauche pour la mise en couleurs et la création des décors. Bien plus, dépassant ce rôle au niveau graphique, ce dernier apporte certaines idées, puisqu'il est même à l'origine de celle des boules de cristal ainsi que du titre mystérieux de l'œuvre.

Les Sept Boules de cristal apparaît dans son aspect graphique, son intrigue et sa narration comme une œuvre offrant une évolution notable voire une œuvre de maturité. S'observent ainsi un souci nouveau du détail et un meilleur rendu des décors. Quant au récit, les passages entre les différents formats de prépublication puis de publication imposent des contraintes qui obligent Hergé à plus de concision et d'efficacité.

Enfin, Hergé déploie des thèmes qui lui sont chers. Il convoque d'abord les civilisations anciennes que sont l'Égypte antique et la civilisation inca, ce qui permet d'inscrire l'histoire dans une lignée formée par Les Cigares du pharaon et L'Oreille cassée. Mais surtout, le fantastique, qui constitue un centre d'intérêt majeur pour l'auteur, fait le cœur du récit plus que dans toute autre aventure de Tintin et ce, sous l'influence certaine de Jacobs.

L'histoire

Résumé

Une Lincoln-Zephyr, similaire à celle du capitaine.
Les éléments de l'intrigue décrits ci-dessous concernent l'édition en couleur des Sept Boules de cristal.

Malgré les efforts de Tintin pour les protéger, six des membres d'une expédition scientifique consacrée à la civilisation inca sont victimes, les uns après les autres, d'une malédiction et plongés dans une profonde léthargie[7BC 1] de laquelle les médecins sont impuissants à les sortir[7BC 2]. La malédiction touche ainsi successivement le cinéaste Clairmont[7BC 3], le professeur Sanders-Hardmuth[7BC 4], le professeur Laubépin[7BC 5], le professeur Cantonneau[7BC 6], l'explorateur Marc Charlet[7BC 7] et le professeur Hornet[7BC 8].

Un dernier membre de l'expédition reste indemne : il s'agit du professeur Bergamotte, qui se trouve être un ami d'études du professeur Tournesol[7BC 9]. Tintin, le capitaine Haddock et Tournesol se rendent chez lui afin de lui porter assistance[7BC 10]. Ils ne sont pas les seuls car sa maison est sous étroite protection policière[7BC 11]. La momie de Rascar Capac, rapportée du Pérou, s'y trouve également, entreposée à l'intérieur d'une vitrine en verre[7BC 12].

L'hydravion Short S.25 Sunderland que prennent Tintin et Haddock a destination du Pérou.

En cours de journée, Tintin, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol sont empêchés de repartir à cause d'un problème de voiture et doivent se résoudre à dormir sur place[7BC 13]. Durant la soirée, un orage éclate. Une sphère lumineuse, semblable à de la foudre en boule, s'introduit par la cheminée et fait disparaître la momie[7BC 14]. Affolé, le professeur Bergamotte dévoile à ses invités la teneur de la malédiction telle qu'il l'avait relevée sur les murs du tombeau de Rascar Capac. Or celle-ci correspond à la succession des évènements qui se sont déroulés jusqu'à présent[7BC 15]. Chacun va néanmoins se coucher. Alors que tous les personnages font un cauchemar identique dans lequel la momie est vivante[7BC 16], le professeur Bergamotte est victime à son tour de la malédiction[7BC 17]. Le lendemain, Tournesol est enlevé après s'être paré du bracelet de la momie, trouvé dans le jardin[7BC 18]. Tintin et Haddock se lancent à sa recherche et, après avoir observé dans une clinique un phénomène de transe de possession collective touchant les sept explorateurs[7BC 19], ils prennent la direction du Pérou[7BC 20].

L'histoire continue dans l'album Le Temple du Soleil.

Personnages principaux

  • Tintin, selon Jean-Marie Apostolidès, « accède au rang de personnage mythique » avec Les Sept Boules de cristal. Pour le chercheur, ce statut n'est possible qu'à condition que le héros évolue au sein d'un univers détaché de « l'histoire immédiate »[1] : c'est ainsi que, par exemple, l'occupation allemande n'apparaît d'aucune façon[2].
  • Milou reste un personnage important qui contribue à faire avancer l'intrigue (comme lorsqu'il rapporte envers et contre tout le vieux chapeau trouvé sur les quais de La Rochelle et qui se révèle être celui de Tournesol[7BC 21]) et qui fait l'objet de courtes séquences au sein de l'histoire : il va ainsi chercher un os malgré les balles qui fusent autour de lui[7BC 22]. Mais il perd tout de même une grande partie de son interaction avec Tintin, avec qui il n'a plus les échanges langagiers des premiers albums[3]. Milou tend donc à devenir un chien comme un autre[4] qui, mis en concurrence avec le personnage de Haddock, est devenu « moins le complice de Tintin que son compagnon »[5].
  • Le capitaine Haddock est désormais devenu un personnage central des aventures de Tintin, au détriment de Milou avec lequel il est narrativement en concurrence. Dans cette aventure, Haddock achève tout à fait sa mue entre l'alcoolique pathétique qu'il était et l'ami fiable de Tintin qu'il est devenu[6].
  • Le professeur Tournesol acquiert dans Les Sept Boules de cristal une fonction qu'il ne possédait pas dans l'album précédent, celle de catalyseur de l'aventure[Note 1] qu'il remplit en étant la cible de la vengeance inca[7]. Par ailleurs, Jean-Marie Apostolidès fait observer qu'à travers son enlèvement, le professeur Tournesol subit un « rite de passage » qui lui permet à terme d'appartenir au cercle familial formé par Tintin, Milou et le capitaine Haddock[8].
  • Rascar Capac est un roi inca dont il ne reste que la momie, enfermée dans une vitrine chez le professeur Bergamotte. Mais il intervient également en tant que personnage qui hante les cauchemars de Tintin, du capitaine Haddock et du professeur Tournesol. Cette « ambiguïté » qui pourrait le faire qualifier de « mort-vivant » peut constituer une source de frayeur chez les lecteurs[9].
  • Enfin, Les Sept Boules de cristal fait intervenir une série de personnages secondaires déjà rencontrés dans de précédents albums : le professeur Paul Cantonneau faisait déjà partie de l'expédition maritime dans l'album L'Étoile mystérieuse[10] ; le capitaine Chester n'apparaît pas directement, mais la proposition de Tintin au capitaine Haddock d'aller le saluer relance ainsi leur enquête (déjà rencontré dans L'Étoile mystérieuse, Chester porte alors assistance au capitaine Haddock lorsque le navire Aurore a besoin de faire le plein de carburant) ; la Castafiore, cantatrice d'opéra, est déjà présente dans Le Sceptre d'Ottokar ; le général Alcazar apparaît dans L'Oreille cassée ; Dupond et Dupont, enfin, sont présents depuis Les Cigares du pharaon (1932)[Note 2]. Par ce retour de personnages déjà plus ou moins installés dans son œuvre, le but poursuivi par Hergé est d'installer une cohésion forte entre les différents récits, ce que Pierre Assouline traduit comme la volonté que ses récits aient « l'apparence massive, compacte et cohérente d'une œuvre »[11].

Lieux visités

La place de Brouckère à Bruxelles, de nos jours, où se trouve l'hôtel Métropole que l'on aperçoit lorsque Marc Charlet se rend en taxi chez Tintin.

L'histoire se déroule en Belgique et plus particulièrement à Bruxelles[12]. Ainsi il est possible que le théâtre dans lequel se déroule la séquence du music-hall soit inspiré du Théâtre royal des Galeries où Hergé avait assisté quelques années auparavant aux répétitions d'un spectacle dont Tintin était le héros[13]. De même, la célèbre place de la ville belge, la place de Brouckère, apparaît lors du déplacement de l'explorateur Marc Charlet qui se rend en taxi chez Tintin[14].

Vers la fin de l'album, le capitaine Haddock et Tintin se rendent en France, à Saint-Nazaire puis à La Rochelle, à la poursuite des ravisseurs du professeur Tournesol[Note 3]. Or il apparaît dans les strips non publiés du Soir qu'ils se rendaient initialement sur la côte belge, à Zeebruges ou plus probablement à Ostende[15]. Mais durant le temps d'interdiction de publication, Hergé a tout loisir de réaliser que ces deux ports ne possèdent pas de ligne maritime avec l'Amérique du Sud : c'est ce qui le fait se décider pour les ports français[16]. Néanmoins, il conserve les décors déjà créés, ce qui fait que le trajet vers la ville de Saint-Nazaire est représenté avec des décors correspondant à la côte belge[17],[18].

Création de l'œuvre

Contexte d'écriture

Le Soir (ici du 15 avril 1943) dans lequel est quotidiennement prépubliée l'histoire des Sept Boules de cristal.

Depuis le , la Belgique subit une occupation de son territoire par les troupes du Troisième Reich. D'un point de vue artistique, ce contexte de guerre et d'occupation constitue paradoxalement une forme importante de stimulation, à tel point que certains commentateurs voient dans cette période un « âge d'or » de la création que « la qualité, la richesse et l'abondance [du] travail »[19] des artistes d'alors révèlent particulièrement. Ceci s'expliquerait notamment par le besoin de la population de se divertir afin d'oublier les malheurs du moment[20]. L'œuvre de Hergé n'échappe pas à cette règle[19], et pour beaucoup d'artistes comme lui, c'est le temps de « l'accommodation » qui commence[21]. Il choisit de rejoindre à partir du le quotidien Le Soir[22], surnommé alors par la population Le Soir volé car, en violation de la volonté de ses propriétaires, sa publication est poursuivie sous l'Occupation allemande par des journalistes collaborateurs[23]. Pendant les trois ans où il travaille au Soir, Hergé adopte une attitude qui sera par la suite considérée comme ambiguë : l'auteur peut apparaître comme un homme prêt à subordonner toute éthique au succès et au rayonnement de ses créations artistiques, et en particulier des « aventures de Tintin »[24],[25]. Benoît Peeters souligne également une certaine indifférence d'Hergé envers les événements de son époque, occupé qu'il est par la création de son œuvre[26]. Néanmoins, mis à part quelques contacts avec l'occupant pour développer ses projets[27], il évite prudemment tout geste qui pourrait s'apparenter à de la collaboration[28]. De même reste-t-il à l'écart de l'expression franche d'idées extrémistes, à part peut-être dans sa contribution à un recueil de fables dont l'auteur est Robert du Bois de Vroylanden et qui présente certaines caricatures antisémites dont il n'est pas l'auteur[29]. Par ailleurs, ses représentations de commerçants juifs dans L'Étoile mystérieuse peuvent être considérées comme antisémites[30], mais elles restent les seules de ce genre[31]. Néanmoins, ce n'est qu'à partir du diptyque formé par Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge (prépublié en noir et blanc à partir du ) qu'il choisit franchement la fuite littéraire en exilant son héros en dehors de l'Europe occupée, ce qui peut être vu comme le moyen pour lui « de s'évader de l'actualité qui oppresse l'Europe et le monde »[32]. Les Sept Boules de cristal poursuit dans cette veine[Note 4] : alors même que Tintin ne quitte pas la Belgique, la présence et les interdictions de l'occupant sont niées, comme le souligne Philippe Goddin qui note comme exemple le plus révélateur le fait que le véhicule qu'empruntent Tintin et le capitaine de retour du music-hall roule tous phares allumés[MBC 1], en contravention avec les prescriptions très strictes des autorités militaires allemandes[2].

Brochure publiée par le réseau de Résistance belge, L'Insoumis, qui dénonce Hergé (sous le nom de Remy Georges) comme collaborateur.

C'est dans ce contexte que l'histoire paraît dans le journal Le Soir à partir du jeudi . Mais la libération du pays, le , provoque l'arrêt de la publication du quotidien et donc celle de l'histoire[33]. Cette période est également marquée par la brève arrestation d'Hergé pour faits de collaboration, ce qui constitue selon Pierre Assouline une nouvelle « rupture […] nettement douloureuse » dans la vie de l'auteur[34],[Note 5]. D'ailleurs, quelques mois plus tôt, Hergé anticipe sans doute de futurs ennuis avec la Libération qui se rapproche[35]. Il écrit ainsi dans une lettre datée du  : « Seigneur, libérez-nous de nos Protecteurs et protégez-nous de nos Libérateurs[36] ! » C'est durant cette période, printemps et été 1944, que se manifestent chez lui les signes d'un profond syndrome dépressif[37]. Fin 1944, Hergé est alors interdit de publication et, l'expression des rancœurs à l'encontre des collaborateurs aidant, il peut craindre pour sa sécurité : quelques années plus tard, il raconte ainsi un épisode de 1945 (qu'il situe « quelques mois après la libération de Bruxelles ») où Edgar P. Jacobs se rend chez lui armé d'un gourdin afin de le protéger d'éventuels mouvements hostiles de la foule qui pourraient le viser[38],[Note 6].

Finalement, le , la justice choisit de n'entamer aucune poursuite à l'encontre de l'auteur[39] alors que d'autres journalistes qui ne sont pas plus impliqués que lui ne bénéficient pas d'autant d'indulgence[40]. Plusieurs éléments expliquent cette mansuétude. D'abord, il bénéficie de l'aide de certaines de ses relations, et notamment de l'éditeur de presse et résistant Raymond Leblanc[41]. Mais, selon Pierre Assouline, il doit surtout son salut à « son image, sa popularité et la sympathie qui s'en dégage »[42], acquise grâce à la création de son héros, ce que le même Pierre Assouline résume par : « Georges Remi est sauvé par Tintin »[42]. Il s'en sort donc de justesse parce qu'en l'attaquant, et selon les mots qu'il rapporte et qui vont constituer la « version officielle »[42], la justice « se serait couverte de ridicule »[43]. Assouline réfute cette affirmation et estime au contraire que « l'Auditeur [militaire] aurait fort bien pu juger le citoyen Remi Georges […] sans se couvrir de ridicule[44]. » Cet épisode passé, Hergé peut donc lancer son support, le journal Tintin[45], dans lequel il reprend la prépublication des Sept Boules de cristal en à partir de là où elle s'était arrêtée[46].

Écriture du scénario

La trame générale du scénario est écrite par Hergé, mais le projet est largement développé lors de séances de discussions avec Edgar P. Jacobs. En effet, si celui-ci avait été à l'origine sollicité pour la refonte des anciens albums courant 1943[47], puis embauché seulement pour la mise en décors et en couleurs des Sept Boules de cristal début 1944[48], leur complicité est telle qu'Hergé l'associe à l'écriture de son scénario[Note 7]. Ainsi, dans un témoignage à la mort d'Hergé en 1983, Jacobs revendique l'importance de ses apports en affirmant qu'ils avaient eu « ensemble de longues discussions pour préparer le scénario des Sept Boules de cristal et du Temple du Soleil »[49], à tel point qu'il affirme être l'auteur de plusieurs idées significatives du scénario, comme l'idée des boules de cristal, voire du titre même de l'album[50],[51]. C'est ce qui fait dire à Philippe Goddin qu'« il y a du Jacobs dans cette aventure-là. Plus que dans Le Temple du Soleil »[52]. De façon plus globale, cette collaboration fait évoluer le scénario d'Hergé vers une approche plus fantastique que ses précédentes productions, dont le contenu était beaucoup plus réaliste[53].

Comme les autres histoires d'Hergé créées durant la guerre, Les Sept Boules de cristal doit également une part de son développement à l'apport du scénariste de bande dessinée et ami d'Hergé, Jacques Van Melkebeke[54],[55]. Certains observateurs voient la pièce qu'il co-écrit avec Hergé en 1941, Tintin aux Indes : Le Mystère du diamant bleu, comme une source d'inspiration pour son atmosphère générale ainsi que pour certains épisodes qui la constituent, comme une séquence où un fakir fait une démonstration d'hypnose[56]. Mais les contributions de Jacques Van Melkebeke apparaissent surtout dans l'insertion de certaines références culturelles : ainsi, ce serait lui qui aurait suggéré à l'auteur l'idée de la transformation de l'eau en vin par le prestidigitateur dans la séquence du music-hall, ce qui constitue une référence à l'épisode des Noces de Cana du Nouveau Testament[57]. Or il semble qu'Hergé ne possédait pas un bagage culturel suffisant dans ce domaine pour qu'on puisse lui attribuer l'idée de cette allusion[58].

Parution

Prépublication

Libération de Bruxelles par les Britanniques le 4 septembre 1944.

L'histoire paraît initialement en feuilleton quotidien dans le journal Le Soir. Chaque épisode adopte la forme d'un strip, bande d'environ 4 cases (soit environ le tiers d'une planche d'album), en noir et blanc. Hergé référence chacune en bas à droite de la dernière case d'un H suivi de son numéro d'ordre[MBC 2]. Le strip H1 paraît le . La publication dans Le Soir est parsemée d'embûches puisqu'elle est provisoirement interrompue entre le et le en raison de la dépression dont souffre Hergé[37], même s'il a toujours pris soin de conserver une avance d'une dizaine de strips sur la publication[59], ce qui lui permet par exemple de prendre des vacances en [60]. L'histoire est par la suite de nouveau interrompue, pour une période de deux ans cette fois, le dimanche , à la suite de la suspension des activités du journal du fait de l'entrée des armées alliées dans Bruxelles : cette suspension se fait au strip H152, ce qui correspond à une cinquantaine de planches sur les 62 du futur album[61], au moment où Tintin entraîne le général Alcazar au poste de police[62].

La publication de l'aventure ne peut continuer durant les deux années qui suivent car les journalistes ayant exercé sous l'occupation allemande se voient empêchés de poursuivre leur activité professionnelle[63]. Dans ce contexte, « l'interdiction de publication qui le frappe ne concern[ant] que la presse, pas les albums », Hergé se consacre presque exclusivement à la refonte de ses albums d'avant-guerre[64]. Ce n'est qu'en 1946 qu'Hergé peut reprendre son histoire, ce qu'il fait dans le premier numéro de l'hebdomadaire Tintin[65] sous la forme d'une planche complète occupant les deux pages centrales du journal dans un format « à l'italienne » et en couleurs[66]. Cette prépublication dure treize semaines entre le et le [67],[Note 8], mais cette fois sous le titre « Le Temple du Soleil »[68].

Publication

La première publication sous forme d'album en couleurs a lieu en 1948 et l'album est régulièrement réédité depuis[69].

La version correspondant à la publication sous forme de feuilleton par strips en noir et blanc tel qu'il est paru dans le quotidien belge Le Soir est publiée en janvier 1990 sous un format portrait de 80 planches avec pour éditeur Le Soir[70]. Enfin, une autre édition de la même version de feuilletons par strips en noir et blanc paraît sous la forme d'un album cartonné à l'italienne le sous le titre La Malédiction de Rascar Capac[71] avec pour sous-titre Tome 1 : Le Mystère des boules de cristal[72].

Chronologie de la création des Sept Boules de cristal


Sources et références

Sources d'inspirations

Les sources d'inspiration utilisées par Hergé sont très nombreuses et éclectiques[73].

Momie inca qui a pu servir de modèle à celle de Rascar Capac.

Il intègre très facilement dans son histoire des éléments de grande proximité qui l'entourent : c'est ainsi que la maison du professeur Bergamotte est inspirée d'une bâtisse voisine de sa maison à Boitsfort, et dont les repérages en compagnie d'Edgar P. Jacobs donnent peut-être lieu à une mésaventure avec des SS qui occupaient les lieux[74],[Note 9]. Quand il s'agit d'objets du quotidien, la première source de documentation d'Hergé est le Nouveau Larousse illustré qu'il « consulte abondamment »[75] pour représenter des pièces de mobilier (chez le professeur Bergamotte par exemple[MBC 3]), des éléments de décor comme ceux qui agrémentent le fronton du château de Moulinsart[MBC 4], ou encore des représentations d'animaux comme dans le bureau du professeur Hornet[MBC 5].

Mais Hergé s'inscrit également dans un contexte historique proche. Par exemple, il fait appel à un sujet qui a un certain retentissement à la fin de cette première moitié du XXe siècle : « le paranormal et ses satellites »[76]. Ainsi, lorsqu'il choisit de faire intervenir le fakir Ragdalam dans la séquence où le capitaine et Tintin se rendent au music-hall, c'est en fait à un fakir ayant exercé ses talents au milieu des années 1920, Tahra-Bey, qu'il fait référence, comme il le fera par la suite dans un épisode des Aventures de Jo, Zette et Jocko avec un personnage nommé Mahra Bey[77] : cette référence apparaît nettement dans des notes préparatoires aux Sept Boules de cristal[78] dans lesquelles il est fait mention du « fakir Tara Bouch Bey (sorcier tibétain) »[79].

Carte représentant l'expansion maximale atteinte par l'empire inca.

D'autre part, l'auteur inscrit son œuvre dans la trame de l'histoire mondiale. Son premier centre d'intérêt est l'Égypte pharaonique, source d'inspiration qui apparaît dès les premières cases des Sept Boules de cristal. Vingt ans auparavant, le , l'archéologue britannique Howard Carter découvre la sépulture du pharaon Toutânkhamon, et ravive en Europe un intérêt certain pour les mystères de l'Égypte antique[80] : ainsi, par exemple, dès 1923, l'écrivaine anglaise Agatha Christie se saisit de ce thème pour écrire L'Aventure du tombeau égyptien[81]. Or l'allusion aux déboires de l'équipe des découvreurs de cette tombe apparaît dès l'ouverture des Sept Boules de cristal[82].

Hergé choisit de croiser cette source d'inspiration avec une seconde, qui constitue l'axe scénaristique principal du diptyque : la civilisation inca[83]. Le principal représentant de cette civilisation est la momie d'un roi inca, Rascar Capac, dont l'évocation dès la première planche[7BC 23] puis l'apparition chez le professeur Bergamotte[7BC 12] constituent le cœur de l'histoire. Or les recherches conduisent à penser qu'Hergé a pu prendre pour modèle une momie rapportée alors du Pérou en Belgique avec deux autres spécimens vers 1840[84]. En effet, il est probable qu'il se rende en 1926 à une exposition consacrée à l'art précolombien où cette momie est présentée[85]. Elle est, en 2015, exposée dans la section Cinquantenaire des musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles dont le conservateur confirme que « la momie de Rascar Capac [est] inspirée de celle de notre musée » et que sa datation remonte « à l’intermédiaire récent qui se situe entre 1100 et 1450 après Jésus Christ »[86],[87].

Les recherches du conservateur et archéologue Serge Lemaitre et de l'archéologue Caroline Tilleux des musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles démontrent qu'il s'agit d'un homme de 1,52 mètre-1,53 mètre, chasseur d'otaries à crinière, entre 30 et 40 ans. La datation au carbone 14 situe entre 1480 et 1560 la période de la momie et la localise à Arica, dans la région chilienne d'Arica et Parinacota[Note 10],[88],[89],[90],[91].

Manco Cápac, premier empereur inca de l'histoire dont le nom est à l'origine de celui de Rascar Capac.

Concernant ses sources bibliographiques, Hergé s'appuie principalement et en premier lieu sur un ouvrage, Pérou et Bolivie écrit par Charles Wiener, paru en 1880 et dont, pourtant, il y a tout lieu de considérer qu'il est déjà dépassé en 1943 par des recherches plus récentes[92].

Par ailleurs, Hergé recycle certains des documents utilisés par Jacobs pour la création de son Rayon U paru durant la même période : quelques erreurs dues à Jacobs se glissent ainsi chez Hergé, comme la représentation d'un Rascar Capac nu alors que les momies incas étaient habillées[93]. Mais la plus grande partie de la documentation d'Hergé provient de recherches effectuées par Edgar P. Jacobs dans la section du Cinquantenaire des Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles sur les civilisations inca et péruvienne où il l'a envoyé[94],[95]. Dans la bibliothèque du musée, son assistant découvre quatre ouvrages illustrés dans lesquels il effectue un important travail de décalque[96] : outre celui de Charles Wiener, il trouve un ouvrage en allemand, Kunst und Kultur von Peru (1929) par Max Schmidt, un autre en anglais, Dress and Ornaments in Ancient Peru (1929) par Gösta Montell (de) et un dernier ouvrage en italien, Vecchio Peru (1933) par Giuseppe Bazzocchi[97]. Ainsi, c'est de cette documentation que provient le nom du roi inca dont la momie des Sept Boules de cristal est rapportée en Europe : le nom de Rascar Capac serait composé à partir de ceux du premier (Manco Cápac) et du dernier (Huascar) des rois incas identifiés dans les recherches d'Hergé[98]. Néanmoins, les recherches dont Jacobs communique les résultats à Hergé sont dans un tel état de désordre, notamment à cause d'une volonté d'économiser le papier calque, qu'elles sont difficilement exploitables en l'état : cela obligera à des recherches ultérieures dans les mêmes ouvrages[99].

Ceci explique pourquoi Hergé commet initialement quelques erreurs dans la première version parue dans Le Soir. Ainsi, dans son récit introductif, il situe l'Empire inca en Amazonie[MBC 6] dans un article de journal, bien qu'il ne se soit jamais rendu dans cette région[100] ; de même, il parle d'une écriture inca[MBC 7] alors que cette civilisation n'en possédait pas[101]. C'est seulement lorsqu'il remanie ses strips en 1945 pour la publication des Sept Boules de cristal en album qu'il peut véritablement bénéficier des recherches de Jacobs, et ce, même s'il juge cette documentation insuffisante au point de devoir s'en ouvrir à son éditeur[Note 11]. Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il peut compléter ou corriger ses illustrations pour les rapprocher de la réalité[96], comme il le fait avec la parure que porte la momie en la modifiant considérablement[102]. Hergé met aussi à profit ce passage en album pour corriger son erreur géographique en écrivant cette fois que « l'expédition Sanders-Hardmuth vient de rentrer en Europe après un long et fructueux voyage d'exploration au Pérou et en Bolivie »[7BC 24]. En revanche, il choisit de maintenir son assertion sur les « inscriptions funéraires » dont il parlait précédemment : d'abord dans l'article introduisant l'histoire[7BC 24], mais aussi lors de la soirée chez le professeur Bergamotte, quand celui-ci leur montre la traduction d'une partie des inscriptions qui se trouvaient gravées sur les murs du tombeau. Cette erreur vient sans doute d'une erreur commise par Charles Wiener[MBC 8].

De même qu'il supprime dans la version actuelle l'indice accompagnant les débris de boule présentés par les Dupondt à Tintin après les deux premières agressions. Il s'agit d'un petit disque que le journaliste estime être en plomb, ornés de dessins évoquant des signes aztèques ou incas. L'absence de cet objet dans la version s'explique par une série d'erreurs commises par Hergé. Déjà parce que le plomb était inconnu des Incas. Mais aussi parce que les dessins qui y figurent ne sont pas forcément réalistes[MBC 9].

Hergé ne s'inspire pas que d'ouvrages documentaires pour concevoir son histoire. Marqué dans son adolescence par la lecture de L'Épouse du Soleil, roman de Gaston Leroux paru en 1912, l'auteur s'en est souvenu lors de la réalisation de son histoire[MBC 10]. Ainsi, on retrouve dans les deux œuvres un proche du héros qui se fait enlever par des descendants des Incas, pour être emmenés dans un site reculé péruvien où ils vivent cachés, afin d'être sacrifiés au soleil.

Concevoir la décoration de la demeure du professeur Bergamotte l'américaniste a été pour Hergé l'occasion d'y mêler des objets d'art provenant de régions variées de l'Amérique. Ainsi, dans la case le montrant pour la première fois au lecteur, on découvre une salle ornée de deux têtes sculptées surmontant des portes. Celle de droite, la tête d'un rapace, évoque les masques des Amérindiens de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord, tandis que celle de gauche rappelle la tête du serpent à plumes, ornant la pyramide de Quetzalcoatl (Teotihuacán, Mexique)[MBC 11]. Sur le mur derrière la vitrine de la momie, est suspendue une peinture représentant un extrait du Codex Borbonicus[103]. L'auteur a toutefois pris la liberté de l'encadrer d'une frise à triangles[MBC 12].

Malgré sa volonté de représenter les bijoux de manière réaliste, l'auteur commet quelques erreurs. D'abord, contrairement à ce que laisse croire l'article introduisant l'histoire, le « borla » (ou « puyllu ») n'est pas un « diadème royal en or massif », mais un cordon à franges de laine rouge formant un serre-tête, retombant sur les yeux du souverain[MBC 13]. Il en va de même pour le bracelet en or massif provenant de la momie, que ramasse le Professeur Tournesol. S'inspirant visiblement des bijoux conçus par les Chancays, ces artéfacts sont normalement plus légers et ne comportent aucune pièce mobile.

Références à des albums précédents

Hergé éprouve le besoin d'introduire des éléments de cohérence entre ses albums afin de les constituer en œuvre. Or, un moyen pour renforcer cette cohérence tient dans la référence à de précédents albums. C'est pourquoi, à la manière des auteurs de la fin du XIXe siècle, il choisit de convoquer les personnages de précédentes histoires[11]. Ainsi, outre ses deux héros, Tintin et Milou, et ceux qui sont désormais devenus récurrents, c'est-à-dire le capitaine Haddock et les détectives Dupond et Dupont, Hergé fait appel à des personnages plus ou moins installés dans son œuvre et en tous cas déjà rencontrés : le professeur Tournesol, présent pour la deuxième fois depuis Le Trésor de Rackham le Rouge, le général Alcazar, déjà rencontré dans L'Oreille cassée[7BC 25] et la cantatrice Bianca Castafiore, déjà vue dans Le Sceptre d'Ottokar[7BC 26]. Ces trois personnages sont en effet destinés à revenir plusieurs fois dans la série des Aventures de Tintin. Enfin, on retrouve également le professeur Paul Cantonneau déjà présent dans L'Étoile mystérieuse et que l'on retrouvera une dernière fois dans Le Temple du Soleil[10], et le capitaine Chester, que l'on avait déjà vu dans l'album L'Étoile mystérieuse, est mentionné.

Par ailleurs, certains éléments de scénario des Sept Boules de cristal en eux-mêmes constituent autant de renvois plus ou moins évidents à de précédents albums. Ainsi, en convoquant cette idée de la malédiction liée à la découverte d'un tombeau dans un pays étranger, Hergé choisit une base déjà éprouvée dans Les Cigares du pharaon[104]. De plus, en évoquant le continent sud-américain, Hergé fait un renvoi clair à l'album L'Oreille cassée, datant de 1935, dans lequel le jeune reporter part dans le pays imaginaire du San Theodoros à la poursuite de trafiquants d'art. Le fétiche arumbaya (inspiré d'une statuette Chimú[105]) et le masque inca qui y apparaissent soulignent tout l'intérêt qu'Hergé porte déjà à la culture andine[106].

Apparitions et clins d'œil

Hergé a pris l'habitude de représenter des proches parmi les personnages qui peuplent ses albums. Ainsi, dans Les Sept Boules de cristal, il représente son assistant Edgar P. Jacobs parmi les spectateurs d'une scène de music-hall (planche 16, ligne 2, case 1, dans un balcon, au milieu à gauche)[107]. De même, il représente son ami Jacques Van Melkebeke, derrière le général Alcazar alors que celui-ci va s'embarquer vers son pays[7BC 27],[108].

Sous les traits du professeur Tournesol, il est possible de reconnaître le physicien suisse Auguste Piccard (1884-1962) avec qui, hormis sa taille plus petite que son modèle, il offre une ressemblance frappante[109]. Sous ceux du professeur Bergamotte, il est possible de reconnaître l'égyptologue belge Jean Capart (1877-1947) que beaucoup considèrent comme le père de l'égyptologie belge, confirmant en cela l'importance de l'inspiration qu'offre le domaine dans la création de l'œuvre[110]. Enfin, les chercheurs pensent que pour le professeur Paul Cantonneau, Hergé se serait inspiré de l'homme politique suisse et fondateur de l’université de Fribourg Georges Python en souvenir de ses vacances passées dans cette ville quelques années auparavant[111].

Personnes ayant existé et ayant servi de modèle à Hergé
pour créer certains de ses personnages présents dans Les Sept Boules de cristal.

Analyse

Style graphique

Sur le plan graphique, Benoît Peeters observe une évolution notable dans ce nouvel album. Ainsi, selon lui, l'image se fait plus fouillée et comporte des décors et des détails plus complexes que dans les albums précédents[112]. Il attribue cette évolution à l'influence d'Edgar P. Jacobs[113] qui est son coloriste, qui s'occupe des décors et, surtout, avec lequel il fait ses recherches au niveau graphique[114].

De façon paradoxale, parallèlement à cette complexification, Hergé procède à une simplification extrême dans certaines de ses cases, telles ces « cases onomatopées », « exclusivement composées d'une onomatopée en gros caractères »[115] : ainsi Jérôme Dupuis pointe comme vignette représentative cette case où l'éclair en boule explose contre la momie de Rascar Capac et qui est composée uniquement d'une boule jaune entourée d'étoiles, dans laquelle est inséré un énorme « BANG »[7BC 28],[116].

Par ailleurs, les critiques relèvent dans Les Sept Boules de cristal un art consommé dans la représentation du mouvement. Il n'est certes pas spécifique à cet album mais il comporte certains exemples représentatifs : ainsi, dans une étude du général Alcazar lançant un couteau lors du spectacle de music-hall[7BC 29], « Hergé démontre sa profonde connaissance des mécanismes du mouvement appliquée au corps humain »[117]. L'auteur souligne combien Hergé fait preuve d'un souci du détail faisant sens, comme avec la présence de l'écharpe dont le déplacement autour du buste du personnage accentue l'effet de mouvement recherché[118].

Enfin, pour ses portraits et rendus d'attitudes, Hergé, qui a l'habitude d'utiliser ses collaborateurs comme modèles[119], fait essentiellement appel à Jacobs pour ses croquis préparatoires[120] : en effet, son assistant ayant été quelques années plus tôt figurant et chanteur d'opéra, celui-ci possède toutes les compétences pour mimer des attitudes particulièrement expressives quand la simple mémoire visuelle du dessinateur ne suffit pas[121].

Une narration contrainte

Du point de vue narratif, le format de la prépublication puis celui de la publication créent de fortes contraintes sur la manière qu'a Hergé de raconter son histoire. Malgré cela, Les Sept Boules de cristal est souvent perçu par les critiques comme offrant une grande cohérence entre son aspect narratif et son aspect visuel. Ainsi, pour Pierre Assouline, « le récit et sa mise en forme sont d'une telle homogénéité qu'ils ne sont guère critiquables »[122].

Le premier format que doit adopter Hergé consiste en une bande formée d'un ensemble de 3 ou 4 cases, un strip. Ce format est contraint par le manque de place disponible dans le journal Le Soir dans lequel il paraît sous la forme d'un feuilleton quotidien : la pénurie de papier consécutive aux conditions de guerre réduit en effet la place dans tous les journaux. Cette présentation contrainte a pour résultat d'obliger Hergé à être plus efficace et plus concis dans son récit[123]. De plus, comme pour tout format de feuilleton, ce format impose à l'auteur d'achever chaque strip par un effet de surprise afin de maintenir le lecteur en haleine[124]. C'est ce qui fait dire à Philippe Goddin qu'« un strip, c'est un rythme particulier[125]. »

Le passage de ce format par strips au format par planches au sein d'un album a des conséquences sur la narration[126]. En effet, ce changement est l'occasion de modifications au niveau du récit qui peuvent être significatives[127],[128]. Ainsi, certaines cases sont modifiées : l'intérieur de l'appartement de l'explorateur Marc Charlet fait simultanément l'objet d'un recadrage arrière et d'un élargissement, ce qui fait qu'une case occupe désormais l'équivalent de deux[7BC 30],[129]. Par ailleurs, des séquences entières se voient retranchées : la mésaventure de Milou tombant dans une mare en chemin vers Moulinsart disparaît tout simplement[7BC 31]. Plus rarement enfin, des séquences sont ajoutées : lorsque Tintin, accompagné de Haddock et de Tournesol, se présente à la grille de la maison du professeur Bergamotte[MBC 14], deux cases sont ajoutées[7BC 32] afin d'amplifier la présence policière entourant le professeur[130]. De fait, Hergé cherche à tirer profit de ce changement de format pour encore dynamiser ou mieux expliciter son récit en créant par exemple de grandes cases spectaculaires[131] : la case de l'album la plus emblématique de ce changement, et que Philippe Goddin qualifie de « case à grand spectacle »[132], est celle où le capitaine Haddock apparaît sur scène au milieu de la représentation du numéro de l'illusionniste Bruno. Elle occupe désormais l'équivalent d'une demi-planche[7BC 33] alors qu'elle n'occupait précédemment que l'espace d'une case de taille normale dans le strip H50[MBC 15]. Par ce procédé purement graphique, l'« entrée en scène du capitaine » est alors proprement « magnifiée »[132].

Par ailleurs, la demande par l'éditeur Casterman de respecter un format à 62 pages contraint également la narration. Une telle demande a déjà frappé les précédentes aventures de Tintin, dont Tintin au Congo qui subit une refonte le faisant passer de 115 à 62 planches[133]. Néanmoins Hergé contourne cette contrainte en étendant son récit sur deux albums[134], choix déjà fait lors de la précédente aventure de son héros, Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge[135].

Enfin, l'œuvre est en continuité avec le style des précédents albums, dans ses tics narratifs même, qui sont autant de facilités : ainsi, il entame son histoire par un procédé, le résumé au moyen d'une coupure de presse, que Pierre Assouline qualifie de « degré zéro du dessin »[136]. Il s'agit d'un procédé auquel l'auteur a eu et aura souvent recours[137], que ce soit en tant qu'introduction à son récit, comme dans Le Secret de La Licorne[138], ou afin de le relancer, comme dans Le Trésor de Rackham le Rouge (pour expliquer la venue de prétendus descendants du pirate Rackham le Rouge)[139]. Dans L'Oreille cassée, la coupure de journal est même remplacée par un poste de radio[140]. Ce parti-pris d'Hergé en faveur de l'importance de l'information, qui fait souvent progresser l'action, se retrouve dans la plupart des albums. Jeune reporter qui n'écrit jamais, Tintin n'en est pas moins un journaliste au sens de l'information affûté.

Le fantastique au cœur du récit

Une des caractéristiques des Sept Boules de cristal est que le fantastique constitue le cœur du récit[141]. Il ne s'agit certes pas d'une nouveauté dans l'œuvre d'Hergé[Note 12] puisque le genre est déjà présent dans ses albums précédents : les tours de fakirs dans Les Cigares du pharaon ou Le Lotus bleu, la « prédiction » faite à Tintin par le khouttar dans Les Cigares du pharaon, les mutations que subissent les êtres vivants au contact d'un métal extra-terrestre dans L'Étoile mystérieuse, l'utilisation d'un pendule par le professeur Tournesol dans Le Trésor de Rackham le Rouge ou même les diablotins emportant les ennemis morts de Tintin dans L'Oreille cassée, pour ne citer qu'eux[142]. Des auteurs comme le critique littéraire François Rivière insistent ainsi sur un certain « réalisme fantastique » qui serait propre à l'œuvre d'Hergé[143]. En effet, certains observateurs décrivent un intérêt profond de la part d'Hergé pour le domaine[144], intérêt parfois même qualifié d'« obsession »[145]. De fait, ce domaine du fantastique est au service d'interrogations intimes que l'auteur se pose. La première porterait sur « la peur de l'inconnu »[146] qui tiendrait de façon immédiate au contexte de guerre mondiale, et dont l'apparition nocturne de Rascar Capac chez le professeur Bergamotte serait un symbole manifeste[147]. Plus largement, à travers le fantastique, c'est sa place de mortel dans le monde qu'Hergé interrogerait[148]. Sur ce dernier point, l'auteur évoque ainsi un souvenir d'enfance où il est persuadé d'avoir aperçu une tête de mort à la fenêtre lors de la veillée mortuaire de son grand-père décédé[149]. Or, plusieurs chercheurs s'accordent à penser que cet évènement aurait pu être le véritable élément fondateur de l'histoire des Sept Boules de cristal[150],[151].

Gravure de 1886 illustrant le phénomène de foudre en boule, comme celui qui frappe la momie de Rascar Capac.

Ce qui fait la spécificité des Sept Boules de cristal, c'est que l'auteur verse plus franchement qu'il ne l'a jamais fait vers ce genre : sans doute peut-on y voir l'influence qu'a Edgar P. Jacobs dans l'écriture du scénario[53]. De fait, l'ouvrage est volontiers décrit comme le « plus effrayant album jamais conçu par Hergé »[152].

Le thème du fantastique fait l'objet d'une lente progression dans l'album, accumulant les péripéties étranges pour atteindre un sommet lors d'un épisode de cauchemar collectif. En effet, c'est d'abord l'étrange qui est convoqué dès la première ligne de la première planche, « de façon anodine »[153], par l'intermédiaire des propos d'un voyageur[7BC 34] qui dénonce les fouilles entreprises par l'expédition Sanders au Pérou, évoquant pour cela les mystérieuses morts parmi les découvreurs du tombeau de Toutânkhamon[80]. Plus loin, Hergé fait retomber la pression en mêlant étrange et ridicule lorsque le capitaine Haddock se propose de transformer de l'eau en vin, sur le modèle d'un prestidigitateur de music-hall[154].

Mais peu après, le récit dépasse l'étrange pour tomber du côté du fantastique lors d'une séquence au music-hall : une voyante, Madame Yamilah, annonce que les membres de l'expédition Sanders sont sous le coup d'une malédiction[7BC 35]. Le récit bascule vers le paranormal et ne le quittera plus[155],[156]. C'est par ailleurs ce moment que choisit Hergé pour lancer efficacement le thème de l'hypnose qui traverse l'histoire puisqu'il réapparaîtra plus tard avec la léthargie de chacun des membres de l'expédition dont ils ne seront libérés qu'à la fin du Temple du Soleil[157].

Au cours du récit, la tension va donc croissante, en même temps que s'intensifient les phénomènes étranges. Elle atteint finalement un sommet lors de l'épisode chez le professeur Bergamotte[158]. L'épisode suit une progression : plus la nuit approche, plus la peur s'amplifie chez les protagonistes et en particulier chez le professeur Bergamotte[159]. En effet, lui qui riait d'un rire tonitruant[7BC 36] finit par se liquéfier sur son siège sous l'effet de la peur[7BC 37]. Enfin, dernier élément de fantastique de l'épisode, et dont on ne sait finalement s'il s'agit de cauchemar ou de réalité, une séquence clairement inspirée des œuvres de Gaston Leroux ou de l'écrivain belge spécialisé dans le fantastique, Jean Ray[160] : l'apparition dans le rêve de ses victimes de la momie de Rascar Capac qui, après avoir « déchaîné sur lui-même le feu purificateur »[7BC 38], se meut et projette des boules de cristal sur eux[161]. Ainsi, selon Jean-Marie Embs, Hergé aurait ici dépassé le fantastique pour « bousculer la frontière qui sépare l'artifice du véritable prodige »[162].

L'humour pour faire retomber la tension

L'album offre un côté mystérieux et inquiétant prononcé. Aussi Hergé l'émaille-t-il de gags dans le but de tempérer la tension du lecteur[163]. Ainsi, l'apparition du capitaine Haddock sur la deuxième planche est l'occasion d'un gag en deux temps appartenant au domaine du burlesque[164] : après avoir annoncé à Tintin que « [Monsieur] ne tardera pas à rentrer. », Nestor confirme à la case suivante que « voilà déjà son cheval... » (l'animal se présentant seul) pour constater finalement avec flegme, « Et voilà monsieur », tandis que Haddock arrive à pied, visiblement commotionné par une chute de son cheval[7BC 39]. De même, l'entrée de Tintin, Milou et Haddock est l'occasion d'un nouveau gag, « digne des meilleures pitreries de Charlot et un suspens savamment mis en scène jusqu'à la chute finale ! »[165] qui appartient au domaine du « comique visuel »[166] : Nestor portant un plateau chargé de boissons est bousculé par la poursuite entre Milou et le chat de la maison et y effectue un numéro d'acrobate, contrarié par le retour final de Milou qui fait chuter au sol le contenu du plateau[7BC 40]. Ce gag est en fait un emprunt à une histoire parue quelques années plus tôt dans l'hebdomadaire catholique Le Blé qui lève : un majordome tombait dans un escalier en réussissant à sauvegarder le contenu de son plateau ; Hergé y ajoute néanmoins la chute finale de Nestor[167].

Bien d'autres gags sont présents dans l'album : le capitaine ouvrant la porte sur le nez de Nestor qui regardait par le trou de la serrure[7BC 41]; l'hallucination, conséquence de l'ivresse du capitaine[7BC 42]; les insultes que celui-ci profère[7BC 43], etc. Toute la palette des formes d'humour est employée : non-sens britannique, quiproquo ou encore jeux de mots[168].

Le parterre du Théâtre royal des Galeries, modèle du music-hall dans lequel se joue entre autres une série de gags dont le capitaine Haddock est le plus souvent la victime.

L'humour est donc présent dans Les Sept Boules de cristal ; néanmoins, une comparaison de l'album avec la pré-publication sous forme de strips fait apparaître qu'Hergé a procédé à un retrait de l'histoire d'un certain nombre de scènes comiques. Ainsi, la scène de voyance au music-hall apparaît incomplète puisqu'à l'origine, la voyante Yamilah révélait que le capitaine possédait une bouteille de whisky dans une de ses poches et une réserve de monocles dans l'autre[MBC 16], et celui-ci s'en trouvait ainsi ridiculisé[169]. De même, un gag où l'on voyait un policier dresser un procès-verbal à Tintin qui avait marché sur la pelouse en poursuivant un bandit[MBC 17] disparaît de l'album car certainement « trop proche [de l'esprit] des albums Quick et Flupke »[170]. Ces disparitions ont alors conduit certains observateurs à se poser la question : « La comédie est-elle soluble dans la tragédie[170] ? » Daniel Couvreur, prenant acte de ces disparitions, est amené à répondre par la négative puisqu'il en conclut que, manifestement et de façon définitive, « la tragédie a pris le pas »[170]. En effet, il semble qu'Hergé souhaite en fait « se concentrer sur le drame qui va bientôt animer son récit » et que ceci doive se faire au détriment de l'humour[170].

Adaptations

Peter Jackson, réalisateur présumé de la future adaptation cinématographique des Sept Boules de cristal.

En octobre 1959, une adaptation radiophonique d'albums de Tintin est proposée à l'écoute sur la station de radio France II-Régional[Note 13]. Le 12 de ce mois, c'est au tour des Sept Boules de cristal d'être adapté par Nicole Strauss et Jacques Langeais sous la forme d'un feuilleton en 15 épisodes réalisé par Jean-Jacques Vierne, sur une musique de Vincent Vial et faisant intervenir Maurice Sarfati (Tintin), Jacques Hilling (le capitaine Haddock), Jacques Dufilho (le professeur Tournesol), Henri Virlogeux (Nestor), Jean Carmet et Jean Bellanger (les Dupondt). Cette adaptation a été ensuite distribuée sous la forme d'un disque 33 tours aux éditions Pathé Marconi[171] puis rediffusée en sur France Culture[172].

Il existe plusieurs adaptations animées de l'album. Ainsi, un long métrage d'animation des studios Belvision sorti en 1969, Tintin et le Temple du Soleil, reprend la trame de cet album et sa suite. Puis il est adapté dans une série animée en 1991. Dans celle-ci, un figurant avec les traits d'Hergé apparaît parmi l'orchestre du Music-hall puis un autre, un des policiers qui reçoivent l'appel de Tintin et désigne un point sur la carte.

À partir de 1995, le producteur Claude Berri et le réalisateur Alain Berberian, tout juste sorti du succès de La Cité de la peur, montent une superproduction française, validée par les ayants droit, adaptée du diptyque Les Sept Boules de cristal / Le Temple du Soleil, avec un large budget de 120 millions de francs (environ 25,9 millions d'euros en 2021[173]), destiné à rivaliser avec le cinéma américain[174]. Jean Reno est prévu en capitaine Haddock, Darry Cowl en professeur Tournesol et Sami Frey en roi des Incas[174]. Le projet finit par être abandonné car Berri et Berberian sont en désaccord sur leur choix de Tintin, le premier réclamant une vedette trentenaire tandis que le second désire un jeune inconnu entre dix-sept et vingt ans, qu'ils n'ont de toute façon pas trouvé malgré de très nombreuses auditions[174],[Note 14].

Après Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne (2011) de Steven Spielberg, le deuxième film de la « trilogie Tintin », probablement réalisé par Peter Jackson et sans doute adapté de cet album et de sa suite, Le Temple du Soleil, « pourrait se tourner à la fin 2016 »[175], une date depuis maintes fois repoussée.

Par ailleurs, l'album fait l'objet en 1996 d'une adaptation en jeu vidéo sous le titre Tintin : Le Temple du Soleil. Le jeu est édité par Infogrammes et jouable sur Windows, Game Boy, Super Nintendo et Game Boy Color[176]. Le scénario suit les trames des Sept Boules de cristal puis du Temple du Soleil, les deux albums étant considérés comme un ensemble[177]. Il s'agit d'un jeu de plates-formes puisque le joueur déplace Tintin au sein de différents tableaux correspondant à certains épisodes de l'album, ces phases sont entrecoupées de séquences animées permettant au joueur de se situer au sein du scénario[178]. Le jeu fait l'objet d'une critique assez positive de la part de la presse spécialisée[179].

Enfin, en 2001, Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil ont fait l'objet d'une adaptation sous forme d'une comédie musicale, Tintin : Le Temple du Soleil, qui est présentée en Belgique. Le spectacle qui devait être mis en scène en France est finalement annulé[180]. En 2017, France Culture, associé à la Comédie-Française et à l’Orchestre national de France, adapte l'album en 4 épisodes radiophoniques[181].

Notes et références

Notes

  1. C'est la seconde aventure de Tintin où apparaît le professeur Tournesol après Le Trésor de Rackham le Rouge. Ce rôle de catalyseur culminera par la suite dans l'album L'Affaire Tournesol.
  2. Même s'ils apparaissent dans Tintin au Congo qui lui est antérieur, il s'agit de la version en couleur datant de 1946, et ils ne figuraient pas dans l'édition originale en noir et blanc de cet album, datant de 1931.
  3. Une visite en six étapes et autant de reproductions géantes de cases représentant la ville est proposée au port de Saint-Nazaire, comme le signale Langlois 2014, p. 95.
  4. Continuation certes du point de vue de l'intention d'une fuite littéraire, mais Les Sept Boules de cristal n'en constitue pas moins une rupture thématique avec ses prédécesseurs puisqu'il ne s'agit plus là de conduire ses personnages sur l'océan, ce que Philippe Goddin résume par : « En 1944, après avoir mené ses héros sur différents océans, Hergé clôt le « cycle nautique » de Tintin. », in Les grandes civilisations, p. 48.
  5. Dans sa biographie, Pierre Assouline évoque deux ruptures précédentes dans la vie d'Hergé : d'abord sa rencontre avec Tchang en 1934 (« Hergé s'apprête à faire une rencontre anodine en apparence mais en fait si profonde qu'elle va bouleverser sa vie. Et donc son œuvre. » (Assouline 1996, p. 145)) ; puis sa rencontre avec Edgar P. Jacobs en avril 1941 lors de la première de sa pièce Tintin aux Indes (« De cette rencontre naîtra une amitié et une collaboration des plus fécondes. Avec des hauts et des bas. Mais la vie et l'œuvre d'Hergé en resteront marquées à tout jamais. » (Assouline 1996, p. 290)).
  6. Jacobs se serait plaint auprès de Jacques Martin qu'Hergé n'aurait pas agi ainsi dans le cas contraire : « Lui, pour me défendre, il n'aurait même pas pris une badine. » estimant certainement dissymétriques les rapports qui les unissaient (voir dans Assouline 1996, p. 397).
  7. Les liens d'amitié entre Hergé et Edgar P. Jacobs sont tels que les observateurs les comparent volontiers à ceux qui unissaient Hergé à Tchang, comme l'indique Peeters : « Hergé ne tarde pas à se rendre compte que Jacobs est davantage qu'un collaborateur technique. C'est la première fois depuis Tchang qu'il trouve un complice à part entière, avec lequel il peut discuter de tout. » (Peeters 2006, p. 280).
  8. Une observation des sources primaires suivantes permet également d'arriver à une telle conclusion : Les Sept Boules de cristal 1975 (planche 62), Le Temple du Soleil 1977 (planche 1) et Les secrets du temple du soleil, p. 39.
  9. On pourra se reporter à tintin.tk, « Quelques lieux parallèles à la réalité », e.tintin.tk.free.fr, (consulté le ) permettant de comparer les lieux dessinés avec les lieux qui les ont inspirés.
  10. Ces recherches font l'objet d'un documentaire, Tintin et le mystère de la momie Rascar Capac, écrit par Philippe Molins et Frédéric Cordier, réalisé par F. Cordier, produit par Un Film à la Patte, Panoramique Terre, Moulinsart, Arte GEIE et la RTBF, 2019.
  11. Ainsi, dans un courrier du 26 mars 1946 adressé à Charles Lesne, son correspondant à Casterman, il regrette encore ce manque de documentation : « Les livres sur le Pérou et les Incas sont rarissimes […]. N'auriez-vous pas chez vous […] l'un ou l'autre ouvrage traitant de ce sujet ? », in Les secrets du temple du soleil, p. 5.
  12. En effet, l'auteur livre « au fil de ses récits un élément rationnel qui donne la clé, au moins partielle, d'un phénomène a priori totalement incompréhensible tout en gardant une part de mystère irrésolu au cœur de l'histoire » (Frédéric Soumois in Langlois 2013, p. 52), ce qui répond bien à la définition du fantastique avancée par Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique : il le distingue du merveilleux par l'hésitation qu'il produit entre le surnaturel et le naturel, le possible ou l'impossible et parfois entre le logique et l'illogique.
  13. Chaîne de radio dont la fusion avec France I entre octobre et décembre 1963 aboutit à la création de la station France Inter.
  14. Claude Berri s'oriente finalement sur la première adaptation en prise de vues réelles d’Astérix, Astérix et Obélix contre César (1999)[174]

Références

  1. « Hergé prend alors conscience que les aventures ont une unité, qu'elles peuvent former un tout, que Tintin accède au rang de personnage mythique, à la condition de le sortir de l'histoire immédiate. » (Apostolidès 2006, p. 61).
  2. « Hergé, en tout cas, n'impose aucune restriction à ses personnages : il éclaire voitures et vitrines comme si de rien n'était. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 46).
  3. « Au fil des albums, sa loquacité diminue : il est moins le complice de Tintin que son compagnon. », François Rivière in Barbier 2014, p. 25.
  4. « Le super-chien parlant des années 1930 est maintenant une boule de poils aboyante, un chasseur de chat, qui force Nestor à réaliser un héroïque tour d'équilibriste avec le plateau de boissons ; en d'autres termes, un chien normal » (« The talking wonderdog of the 1930s is now a barking, cat-chasing bundle of fur, who forces Nestor into a heroic balncing act with the drinks tray ; in other words, a normal dog. ») (Thompson 1991, p. 125).
  5. François Rivière in Barbier 2014, p. 25.
  6. « La fin de la transition du capitaine de l'ivrogne pitoyable dans Le Crabe aux pinces d'or en acolyte en chef et en sujet comique est encore accentuée par la baisse brutale que connaît Milou. » (« The completion of the Captain's transition from the pitiable drunk of The Crab With The Golden Claws to chief sidekick and comic attraction is further emphasised by the abrupt decline that Snowy has gone through. ») (Thompson 1991, p. 125).
  7. « Ce n'est donc pas un hasard si le professeur Tournesol a quitté son rôle quelque peu bouffon pour devenir le pôle d'attraction de forces maléfiques diverses. La surdité de ce visionnaire absolu […] lui confère soudain l'apparence et le rôle d'une sorte de mage, dont Tintin est chargé de sauvegarder l'innocence. » (François Rivière 1983).
  8. Apostolidès 2006, p. 247.
  9. « Quelques pages après, on constate qu'il a disparu et il revient à la fenêtre pour projeter [les boules] — même si c'est un cauchemar. C'est cette ambiguïté-là qui a fait peur à beaucoup de lecteurs. » (Entretien avec Philippe Goddin) (27 min).
  10. « Le professeur Paul Cantonneau […] apparaît successivement dans L'Étoile mystérieuse, Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil. » in Laurent Missbauer, « Tintin et la Suisse », Sports et Loisirs, , p. 30 (lire en ligne)
  11. « En faisant revenir des personnages secondaires de ses précédents albums, Hergé a emprunté à la tradition littéraire du XIXe et du début du XXe […]. Rien de tel pour que des livres fassent bloc, et que le bloc ait l'apparence massive, compacte et cohérente d'une œuvre. » (Assouline 1996, p. 326).
  12. « Philippe Goddin : L'histoire se passe en principe en Belgique. […] Il y a quelques indices que ça se passe à Bruxelles. » (Entretien avec Philippe Goddin) (14 min 50 s).
  13. « Il est vraisemblable que les rapides croquis accumulés par Hergé […] l'ont été au Théâtre des Galeries. C'est là, en effet, qu'il avait pu suivre, quelques années auparavant, les répétitions de Tintin aux Indes et de Monsieur Boullock a disparu. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 38).
  14. « Le décor ici tracé par Hergé est sans conteste celui de la place de Brouckère […] où est implanté le très prestigieux Hôtel Métropole […] qu'Hergé inscrit dans son dessin. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 52).
  15. « Nos héros se dirigent vers la côte belge, vraisemblablement par [la] route Bruges-Ostende. » (Marcel Wilmet 2007).
  16. « Après la guerre, quand Hergé reprend cette aventure, il tiendra compte du fait qu'il n'y a pas de ligne maritime qui relie Ostende ou Zeebrugge au Pérou et il enverra ses personnages à Saint-Nazaire. » (Marcel Wilmet 2007).
  17. Comme l'explique la page 116 du Mystère des boules de cristal : « La Belgique y est reconnaissable à son ciel chargé. Le pays flamand y est évoqué grâce à ses fermes et à ses clochers, ainsi qu'aux arbres qui, à proximité du littoral, poussent penchés vers l’intérieur du pays. ». Le récit est complété de photos anciennes montrant des paysages de polders, asséchés par un moulin à vent, comme celui visible dans le décor de la version initiale.
  18. « Le décor du plat pays flamand a néanmoins été sauvegardé dans la version couleurs définitive. » (Marcel Wilmet 2007).
  19. Assouline 1996, p. 328.
  20. « Et un public populaire, avide de se distraire en cette époque de restrictions, et heureux de profiter de la distraction que procurent les cinémas et les music-halls. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 36).
  21. Assouline 1996, p. 233.
  22. « Le Soir, Hergé en rêve. [Le signe] que De Becker lui adresse à la faveur de l'occupation allemande est une divine surprise. Hergé manifeste aussitôt son enthousiasme, préoccupé qu'il est d'avoir des revenus réguliers et de ne pas se faire oublier du grand public. » (Assouline 1996, p. 242).
  23. « [Les Allemands] veulent donner l'illusion qu'il s'agit d'un journal belge, fait par des Belges pour des Belges. Avec des Allemands derrière. » (Assouline 1996, p. 241).
  24. « Deux jours plus tard, il est fier de pouvoir annoncer à un ami que Le Soir vient de doubler le cap des 300 000 exemplaires. Une prouesse à laquelle il n'est pas étranger. Cela seul compte à ses yeux. » (Assouline 1996, p. 246).
  25. « L'heure est aux grands projets. Le dessinateur n'en manque pas, tant il est obsédé par l'urgence d'occuper le terrain, dans les librairies comme dans les kiosques. » (Assouline 1996, p. 242).
  26. « Pour le reste, Hergé ne semble guère se soucier de la guerre qui fait rage. Il travaille dans sa petite maison de Warermael-Boisfort, douze heures par jour au moins. » (Peeters 2006, p. 238).
  27. « Aussi, afin que Casterman obtienne le supplément de papier qu'on lui refuse, Hergé n'hésite pas à s'entremettre personnellement auprès des autorités d'occupation. » (Assouline 1996, p. 266).
  28. « En temps de crise plus encore qu'en période de paix, la prudence est sa vertu cardinale. » (Assouline 1996, p. 239).
  29. « Hergé, pas plus qu'aucun de ses pairs, ne pourrait illustrer un texte avec lequel il serait en désaccord, ne fût-ce que sur un plan éthique. » (Assouline 1996, p. 268).
  30. « De toute sa production de la période d'Occupation, c'est son seul récit « engagé ». » (Assouline 1996, p. 279).
  31. « Dans L'Étoile Mystérieuse, il y a des représentations antisémites […] mais il n'y a pas grand-chose. » (Entretien avec Philippe Goddin) (24 min).
  32. « Après la chasse au trésor, le dessinateur continue de s'évader de l'actualité qui oppresse l'Europe et le monde » (Olivier Delcroix 2004).
  33. « […] les lecteurs ne connaîtront pas la suite, car le quotidien ne paraîtra pas le lundi matin [4 septembre] […] : le dimanche, […] les Écossais et les Britanniques […] investissent en effet Bruxelles, désertée par les Allemands... » (Le Mystère des boules de cristal, p. 112).
  34. « Son destin va basculer pour la troisième fois. Mais cette rupture-là, […], sera nettement plus douloureuse. » Assouline 1996, p. 330.
  35. « Malgré la présence revigorante de Jacobs, cela ne va pas très fort chez les Remi. […] Hergé paie […] son angoisse d'une Libération qui arrive à grands pas : chacun sait que de longues listes d'« inciviques » ont déjà été préparées à Londres. » (Peeters 2006, p. 282).
  36. Assouline 1996, p. 327.
  37. « Bientôt, [Hergé] parle sans ambages de « dépression ». […] Du 6 mai au 6 juillet 1944, la publication des Sept Boules de cristal s'interrompt dans Le Soir. » (Peeters 2006, p. 283).
  38. Hergé en fait un récit détaillé dans Numa Sadoul 1983, p. 92.
  39. « Le 22 décembre 1945, le dossier « Georges Remi dit Hergé » fait l'objet d'un classement sans suite. » (Assouline 1996, p. 356)
  40. Assouline s'étonne ainsi « des lourdes peines réclamées contre des journalistes sportifs ou des critiques musicaux pour « trahison et intelligence avec l'ennemi ». » (Assouline 1996, p. 373).
  41. « Hergé [...] n'est finalement pas poursuivi. Le résistant Raymond Leblanc l'a sorti d'affaire. » (Olivier Delcroix 2004).
  42. Assouline 1996, p. 372.
  43. « Je n'ai cependant pas figuré au procès des collaborateurs du Soir, j'y étais en spectateur… Un des avocats de la défense a d'ailleurs demandé : "Pourquoi n'a-t-on pas aussi arrêté Hergé ?", ce à quoi l'Auditeur militaire a répondu : "Mais je me serais couvert de ridicule !" » (Numa Sadoul 1983, p. 61).
  44. Assouline 1996, p. 373.
  45. « Après lui avoir obtenu un précieux « certificat de civisme », [Raymond Leblanc] compte bien lancer avec Hergé le magazine Tintin. » (Olivier Delcroix 2004).
  46. « En septembre 1946, c'est chose faite. Tintin repart sur les traces de Tournesol au Pérou. » (Olivier Delcroix 2004).
  47. « Edgar P. Jacobs est prêt désormais à rejoindre Hergé. Le Rayon U est sur les rails et ne lui prend que la moitié de son temps. » (Assouline 1996, p. 320).
  48. « Au départ, Jacobs est surtout chargé de la refonte de la mise en couleur des anciens albums. […]. Tout naturellement, Hergé associe Edgar à la préparation de sa nouvelle histoire. » (Peeters 2006, p. 280).
  49. Peeters 2006, p. 280.
  50. « J'ai apporté de nombreux éléments à cette histoire, en particulier l'idée des boules de cristal et le titre du premier album. » (Peeters 2006, p. 280).
  51. « C'est [Edgar P. Jacobs] qui lui aurait suggéré d'intituler l'épisode Les Sept Boules de cristal, un titre mystérieux comme le créateur de Tintin les aime, et qui aurait été aussitôt adopté. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 84).
  52. Entretien avec Philippe Goddin (16 min 10 s).
  53. « En 1944, […] Edgar Pierre Jacobs devint le collaborateur d'Hergé et travailla avec ce dernier sur Les Sept Boules de cristal. Rien d'étonnant, donc, à ce que cette histoire soit empreinte de cette atmosphère mi-policière mi-fantastique chère au père de Blake et Mortimer. » in page Les Sept Boules de cristal, Yves Février, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  54. « Les deux hommes [Hergé et Jacobs] conçoivent ensemble, avec l'aide occasionnelle de Jacques Van Melkebeke, la plus effrayante des Aventures de Tintin. » (Peeters 2006, p. 280).
  55. Dans une interview, le dessinateur Jacques Martin tient à préciser : « Pendant toute la guerre, [Jacques Van Melkebeke] a donné des idées à Hergé. C’est un fait qu’on dissimule, mais c’est la stricte vérité. », in Hugues DAYEZ, « BD : Jacques Martin », sur interet-general.info, (consulté le ).
  56. « [Jacques Van Melkebeke] avait coécrit avec Hergé Tintin aux Indes, une pièce donnée à Bruxelles au Théâtre des Galeries, dont l'atmosphère aura à l'évidence inspiré celle du début des 7 Boules. » (Langlois 2014, p. 51).
  57. « Bientôt, dans une des premières séquences des Sept Boules de cristal, il sera question de changer l'eau en vin. […]. Il est plausible que Jacques Van Melkebeke, […], grand lecteur de la Bible, se soit plu à semer dans ces albums des allusions de ce type. » (Peeters 2006, p. 264).
  58. « Quelle est l'origine de cette soudaine érudition ? Il n'est guère probable qu'il s'agisse de souvenirs de Saint-Boniface, étant donné ce que Hergé disait de la médiocrité de l'enseignement qu'il y avait reçu. » (Peeters 2006, p. 264).
  59. « Cette avance peut être estimée à une dizaine de strips. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 114).
  60. « et en dépit des quelques jours de vacances qu'il a prises à Aulne autour du 15 août. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 114).
  61. « Hergé en est à son 152e strip, ce qui correspond approximativement à 50 pages du futur album Les Sept Boules de cristal. » (Olivier Delcroix 2004).
  62. « Tintin persuade le général d'aller raconter tout cela à la police, mais les lecteurs du Soir ne connaîtront pas la suite […] » (Le Mystère des boules de cristal, p. 112).
  63. En vertu d'une décision du haut-commandement allié : « Tout rédacteur ayant prêté son concours à la rédaction d'un journal pendant l'Occupation se voit momentanément interdire l'exercice de sa profession. » (cité par Assouline 1996, p. 336).
  64. Peeters 2006, p. 293.
  65. « Le 26 septembre 1946, le n°1 du journal Tintin est dans les kiosques [contenant] la nouvelle aventure de Tintin et Milou Le Temple du soleil. » (Assouline 1996, p. 383-384).
  66. L'Œuvre Intégrale d'Hergé, tome 7, Éditions Rombaldi, p. 9.
  67. « Hergé dispose […] d'une « réserve » d'une douzaine de planches - la fin des Sept Boules de cristal - soit de quoi « tenir » six semaines. » (Les secrets du temple du soleil, p. 7)
  68. Les secrets du temple du soleil, p. 15
  69. page Les Sept Boules de cristal, onglet « les anciennes couvertures », in Yves Février, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  70. bedetheque.com, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  71. Un Tintin inédit en librairie 30 ans après la mort d'Hergé, La Dernière Heure, le
  72. « Interviewer : La Malédiction de Rasquar Capac, c'est le titre générique des 2 tomes. Le titre du premier tome, c'est Le Mystère des boules de cristal. Ce n'est pas Les Sept Boules de cristal ? » « Philippe Goddin : Non, il ne faut pas faire croire qu'on distribue le même livre que celui qui est distribué par Castermann. » (Entretien avec Philippe Goddin) (4 min 40 s).
  73. « Philippe Goddin : Hergé était passionné par tout ce qui l'environnait […], les gens, le monde, la découverte… Il avait trouvé un médium pour transmettre tout ça, sans rendre les choses ennuyeuses […] en y glissant […] des choses qui font partie de notre culture. » (Entretien avec Philippe Goddin) (12 min 15 s).
  74. Hergé fait de cet incident un récit détaillé dans Numa Sadoul 1983, p. 106.
  75. Le Mystère des boules de cristal, p. 90.
  76. Dominique Maricq 2009.
  77. « Sous couvert de l'humour, […] il ridiculise ainsi les agissements d'un pseudo-fakir présent dans une aventure de Jo et Zette, La Vallée des Cobras (1957). » (Dominique Maricq 2009).
  78. « Dans des notes manuscrites d'Hergé relatives aux Sept Boules de cristal, on retrouve une allusion encore plus évidente […] (circa 1943) au fameux magicien, [Tahra-Bey]. » (Dominique Maricq 2009).
  79. Voir le document manuscrit présenté dans Dominique Maricq 2009.
  80. « Déjà évoquée par Hergé dans Les Cigares du Pharaon, la soi-disant « malédiction » [de Tout-Ankh-Amon] […] avait effectivement défrayé la chronique durant la seconde moitié des années vingt. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 46).
  81. (en) James Hamilton et Paterson Carol Andrews, Mummies : Death and Life in Ancient Egypt, Collins, , 224 p. (ISBN 0-00-195532-2), p. 196
  82. « Le compagnon de voyage de Tintin lorsqu'il se rendait à Moulinsart en train, au début de cet épisode-ci [fait état de la soi-disant « malédiction » de Tout-Ankh-Amon]. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 46).
  83. Se reporter au chapitre « Sur les traces des Incas », in Le Mystère des boules de cristal, p. 5-8.
  84. « Ces momies […] avaient été exhumées vers 1840 dans le Cerro de Pasco [département péruvien de Pasco] par le baron Jean-Baptiste Popelaire de Terloo, qui s'en était porté acquéreur et les avait ramenées dans son pays. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 72).
  85. « Il est cependant plausible que [Hergé] ait eu ladite momie sous les yeux, au moins une fois. En effet, en novembre 1926, […] la presse belge fit grand cas d'une exposition précolombienne […] à laquelle il est possible que le jeune dessinateur se soit rendu. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 72).
  86. Citations audio de Sergio Purini (conservateur), « Une momie péruvienne aux Musées royaux d’Art et d’Histoire », koregos.org, (consulté le ) [vidéo] (durée : 3 min 36 s).
  87. « Cette momie est actuellement l’un des fleurons des collections précolombiennes des Musées royaux d’Art et d’Histoire. Sergio Purini, conservateur, nous présente cet objet qui connut une destinée particulière en servant de modèle au Rascar Capac figurant dans les aventures de Tintin. » Sergio Purini (conservateur), « Une momie péruvienne aux Musées royaux d’Art et d’Histoire », koregos.org, (consulté le ).
  88. Christian Du Brulle, « Rascar Capac fait son cinéma », dailyscience.be, (lire en ligne [vidéo]) [lien vidéo alternatif]
  89. Frédéric Cordier, « Tintin et le mystère de la momie Rascar Capac », arte, (lire en ligne [vidéo]) [lien vidéo alternatif]
  90. Christian Du Brulle, « Rascar Capac n’est pas un roi inca », sur dailyscience.brussels, (consulté le )
  91. « Tintin et le mystère de la momie Rascar Capac », sur unfilmalapatte.fr (consulté le )
  92. « Il puise l'essentiel de sa documentation dans un ouvrage à bien des égards dépassé - Pérou et Bolivie, édité en 1880. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 12).
  93. « Suivant en cela l'interprétation fantaisiste qu'avait faite du même document son ami Jacobs dans Le Rayon U, il représente la momie dénudée, ignorant que les liens [sont là] pour maintenir un vêtement. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 68).
  94. « Hergé avait donc envoyé Edgard explorer la bibliothèque de l'institution […] avec pour mission […] d'y décalquer toute illustration qui pourrait lui être utile. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 80).
  95. « Tout naturellement, Hergé associe Edgar à la préparation de sa nouvelle histoire. Il l'envoie d'abord se documenter au musée du Cinquantenaire sur les civilisations inca et péruvienne. » (Peeters 2006, p. 280).
  96. « Si le créateur de Tintin a pu, dès 1945, remanier en connaissance de cause le contenu des strips du Soir, en vue de composer l'album Les Sept Boules de cristal, c'est en bonne partie grâce à la moisson de dessins rapportés […] par Jacobs. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 80).
  97. Le Mystère des boules de cristal, p. 80.
  98. Voir la liste des rois incas établie par Hergé et l'explication qu'en fait Philippe Goddin dans Le Mystère des boules de cristal, p. 12.
  99. « Comment pourrait-il en être autrement, dès lors que les éléments décalqués par Jacobs lui sont proposés sans ordre, et sans la moindre classification, ni géographique ni temporelle ?. » (Les secrets du temple du soleil, p. 9).
  100. « Bien qu'une partie de la haute Amazonie s'étende sur l'actuel Pérou, il n'y a jamais eu d'Incas en Amazonie. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 12).
  101. « On n'a jamais découvert le moindre système d'écriture chez les Incas. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 12).
  102. « Le créateur de Tintin tentera de rétablir une certaine vraisemblance scientifique au moment de la confection de l'album, en 1945, notamment en prêtant à la momie une sorte de tiare en forme d'oiseau… aux ailes refermées. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 78).
  103. Codex mésoaméricain réalisé par les Aztèques dans les années 1510 et conservé au Palais Bourbon. L'extrait provient de page 14, représentant le dieu Xipe Totec, « Notre seigneur l’écorché », qui incarne le printemps et le renouveau de la végétation.
  104. « [Hergé] décide de revenir à une idée déjà entrevue dans Les Cigares du pharaon : la malédiction du tombeau. » (Olivier Delcroix 2004).
  105. « Tintin à la découverte des grandes civilisations », Beaux Arts Magazine & Le Figaro,
  106. « […] à plusieurs reprises sa route a pu l'amener à poser le regard sur des objets appartenant à cette culture, et même à approcher physiquement l'ancien Empire inca. C'est dès 1935, dans L'Oreille cassée, que le monde inca apparaît : […] un masque en bois […] dont le regard resurgira dans [Le Temple du Soleil, et] un fétiche péruvien bien plus marquant sur lequel Tintin va longuement s'interroger. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 5).
  107. « [Le] père de Blake et Mortimer, qu'Hergé représenta avec son légendaire nœud papillon au premier balcon gauche du Music-Hall Palace. » in page Les Sept Boules de cristal, Yves Février, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  108. « Van Melkebeke a participé à des bouts d'écriture de bouts de Tintin... On l'y retrouve d'ailleurs : anachroniquement au Congo, juste à temps dans Le secret de la Licorne, et dans Les Sept Boules de cristal. » in page Les Sept Boules de cristal, Elouarn Blade, « Entre Jacobs et Hergé », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  109. « Pour la description physique [de Tournesol], il s'inspira du physicien suisse Auguste Piccard […] à ceci près qu'il était grand alors que Tournesol est petit. » (Assouline 1996, p. 306).
  110. « Le professeur Bergamotte peut surtout s'enorgueillir d'avoir eu pour modèle le professeur Jean Capart. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 70).
  111. « Il paraîtrait en fait que Hergé ait pris pour modèle Georges Python, le fondateur de l’Université de Fribourg, pour créer le personnage du professeur Cantonneau.[…] Le fait que Hergé ait appelé Cantonneau un professeur dont la sculpture figure à l'entrée de la bibliothèque cantonale (Cantonneau- Cantonale) accréditerait cette thèse. Certains y voient en effet l'humour typique de Hergé. » in Laurent Missbauer, « Tintin et la Suisse », Sports et Loisirs, , p. 30 (lire en ligne [PDF])
  112. « Sur le plan graphique, une coupure essentielle passe entre Le Trésor de Rackham le Rouge et Les Sept Boules de cristal. Les décors se nourrissent, les détails se précisent : adieu les rues suggérées en quelques traits, les affiches monochromes et les personnages qui marchent sur le bord de la case. Désormais, chaque séquence fait l'objet de recherches minutieuses et parfois de repérage sur le terrain. » (Peeters 2006, p. 281-282).
  113. Peeters note ainsi que Jacobs et Hergé « s'influencèrent beaucoup », constatant que « sans doute est-ce le travail avec lui qui incite Hergé à pousser plus loin ses recherches dans cette direction. » (Peeters 2006, p. 282).
  114. « Pendant l'élaboration des Sept Boules de cristal, les deux hommes multiplient les croquis. » (Peeters 2006, p. 282).
  115. Jérôme Dupuis in Barbier 2014, p. 90.
  116. « La boule de feu explose sur la vitrine où Rascar Capac est exposé. La momie a disparu ! », Jérôme Dupuis in Barbier 2014, p. 90.
  117. Paul Gasquet, in Les grandes civilisations, p. 154.
  118. « Souvent un petit détail amplifie cette perception du mouvement, telle cette écharpe en ceinture qui accentue et anticipe la torsion du buste. », Paul Gasquet, in Les grandes civilisations, p. 154.
  119. « Hergé travaillait souvent ses esquisses d'après modèles. Ses collaborateurs […] prenaient les poses souhaitées. », Paul Gasquet, in Les grandes civilisations, p. 152.
  120. « De tous ceux qu'Hergé pourrait avoir à sa disposition en ce début d'année 1944, Edgard Jacobs est sans conteste le plus doué. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 24).
  121. « Ancien baryton d'opéra, il s'est produit sur pas mal de scènes dans des rôles divers. Il a le sens du geste, le goût de l'effet et le don de la mise en scène. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 24).
  122. Assouline 1996, p. 325-326.
  123. « Conséquence de la pénurie de papier […] : d'être acculé à des « strips » quotidiens […] a été pour Hergé […] une grande école de narration. » (Numa Sadoul 1983, p. 14).
  124. « L'image où l'on a vu le capitaine Haddock crier de douleur répond de toute évidence au besoin qu'éprouve Hergé de terminer chaque ensemble de strips par un effet de surprise. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 96).
  125. Entretien avec Philippe Goddin (3 h 15).
  126. « [Hergé] mettait sur la même planche 3 strips successifs […] remontés directement et sans le moindre problème de façons à donner les 4 strips d'une planche de l'album Castermann. » (Entretien avec Philippe Goddin) (3 min 30 s).
  127. « Lorsque […] Hergé et son ami Jacobs remanieront l'épisode, […] certains passages feront naturellement l'objet d'ajustements ou de modifications. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 44).
  128. « Philippe Goddin : Hergé étant assez perfectionniste, le résultat ne le satisfera pas toujours et donc parfois, il aura l'envie d'ajouter une image, élargir un cadre, etc. » « Interviewer : Oui, et il élague même. » (Entretien avec Philippe Goddin) (3 min 30 s).
  129. « L'album des Sept Boules de cristal sera encore plus explicite que les strips du Soir, car en élargissant l'image où l'on découvre l'homme dans son living-room... » (Le Mystère des boules de cristal, p. 44).
  130. « Lors de la confection de l'album Les Sept Boules de cristal, Hergé renforcera […] le contrôle policier. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 66).
  131. « Parmi les plus visibles, il y aura ces grandes cases, occupant jusqu'à une demi-page, et destinées à rendre les choses plus claires ou à varier le rythme de la narration. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 44).
  132. Le Mystère des boules de cristal, p. 44.
  133. « Il lui faut en priorité adapter les plus anciens aux nouveaux paramètres, les réduire à 62 planches/pages. » (Assouline 1996, p. 322).
  134. « Je n'ai aucune indication qu'il avait prévu de faire 2 albums, on n'en sait rien. Par contre, quand il a commencé à raconter son histoire, Hergé devait avoir la trame dans son ensemble […] et il avait un canevas très, très riche. » (Entretien avec Philippe Goddin) (14 min 15 s).
  135. « Cet album vient après le diptyque formé par Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge et Hergé avait pris l'habitude de s'étendre à son aise. » (Entretien avec Philippe Goddin) (14 min).
  136. Assouline 1996, p. 323.
  137. « Hergé y résiste rarement. » (Assouline 1996, p. 323).
  138. planche 1, ligne 1, case 1 in Hergé, Le Secret de La Licorne, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 978-2-203-00110-7)
  139. planche 2, ligne 4, case 2 in Hergé, Le Trésor de Rackham le Rouge, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 978-2-203-00111-4)
  140. planche 2, ligne 1, case 1 in Hergé, L'Oreille cassée, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 978-2-203-00105-3)
  141. « Le fantastique et l'occulte sont très présents dans le nouveau récit [Les Sept Boules de cristal]. » (Olivier Delcroix 2004).
  142. Évènements plus ou moins mystérieux relevés tout au long de Langlois 2013
  143. « Car c'est bel et bien de réalisme fantastique qu'il faut parler, lorsqu'on se penche sur les séquences mystérieuses […] posées au fil de son œuvre. » (François Rivière 1983).
  144. « Et c'est ainsi que, les années passant, son intérêt pour l'au-delà et ses mystères s'est accru singulièrement. » (François Rivière 1983).
  145. « Et Tournesol, pratiquant la radiesthésie pour la galerie, permet à Hergé de nous plonger sans retenue au cœur même de son obsession. » (François Rivière 1983).
  146. « La peur de l'inconnu est le thème principal des Sept Boules de cristal. » (« Fear of the unknown is the overriding theme of The Seven Crystal Balls. ») (Thompson 1991, p. 124).
  147. « L'effrayante visite nocturne de Rascar Capac […] parait bien s'inscrire dans l'air inquiet du temps. », Jean-Marie Embs in Langlois 2013, p. 12.
  148. « Son intérêt pour l'au-delà et ses mystères s'est accru singulièrement, à mesure que son propre épanouissement venait sublimer la douloureuse question de sa survie d'homme et d'artiste. » (François Rivière 1983).
  149. Voir l'esquisse qu'Hergé fait de l'évènement, présentée par Philippe Goddin in Langlois 2013, p. 122.
  150. « Il est sûr d'avoir vu une tête de mort. Alors on ne peut pas s'empêcher […] de croire qu'il s'agit d'un des éléments fondateurs. » (Entretien avec Philippe Goddin) (29 min 15 s).
  151. « Son esquisse de l'apparition fait penser à la momie de Rascar Capac dessinée en page de titre des Sept Boules de cristal. », Philippe Goddin in Langlois 2013, p. 122.
  152. « C'est le plus effrayant album jamais conçu par Hergé, notamment à cause de l'apparition fantomatique de Rascar Capac. » (Olivier Delcroix 2004)
  153. « Tout l'atmosphère des Sept Boules de cristal repose sur le paranormal, que le brave voyageur du train introduit d'une façon anodine, pour créer le climat voulu par l'auteur. », Jean-Marie Embs in Langlois 2013, p. 22.
  154. « Dans les premières planches de l'album […], Tintin est littéralement happé par les décors en trompe-l'œil du réel pourtant débonnaire : à Moulinsart, un capitaine Haddock, légèrement ridicule sous ses atours de châtelain, tente d'initier le jeune reporter à la magie, alors même que celle-ci se situe beaucoup plus près d'eux, au sein même de l'aventure qui se prépare en coulisse. » (François Rivière 1983).
  155. « Hergé, dès ce moment [de la séquence avec Madame Yamilah], va laisser la fantaisie coutumière de son propos dériver […] vers les zones de la paranormalité. » (François Rivière 1983).
  156. « Et Hergé a parfaitement su transformer la scène du music-hall, plongée entre ombre et lumière, en une faille qui permet le passage vers une autre dimension. » Frédéric Soumois, in Langlois 2013, p. 52.
  157. « Loin de se limiter [au tour de Mme Yamilah], l'hypnose va être au cœur de toute l'aventure. En effet, les sept savants […] vont être un à un victimes d'une profonde léthargie. », Jacques Langlois, in Langlois 2013, p. 31.
  158. « La célèbre séquence dans la maison de l'américaniste est l'une des plus impressionnantes et des plus réussies de toutes « les Aventures de Tintin ». », Jacques Langlois, in Langlois 2013, p. 31.
  159. « D'abord sûr de lui-même comme de l'imposant dispositif policier qui l'entoure, ce colosse de professeur perd de sa superbe au fur et à mesure de l'emballement des événements. », Jacques Langlois, in Langlois 2013, p. 31.
  160. « Cette séquence effrayante est certes inspirée de malaises semblables imaginés par Gaston Leroux et Jean Ray. », Jean-Marie Embs, in Langlois 2013, p. 22.
  161. D'après Olivier Delcroix 2004, Les Sept Boules de cristal est effrayant « notamment à cause de l'apparition fantomatique de Rascar Capac. »
  162. Jean-Marie Embs, in Langlois 2013, p. 22.
  163. « À l'aide d'animaux, accessoires, chutes et quiproquos, Hergé fait avancer le récit tout en faisant retomber la tension dramatique. », Tristan Savin in Barbier 2014, p. 68.
  164. selon Tristan Savin, in Barbier 2014, p. 76.
  165. Tristan Savin in Barbier 2014, p. 68.
  166. selon Tristan Savin, in Barbier 2014, p. 68.
  167. « Nestor a eu un modèle : un anonyme majordome dont la cabriole était parue quinze ans plus tôt dans Le Blé qui lève, l'une des publications de l'Association Catholique de la Jeunesse Belge. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 20).
  168. Relevé non exhaustif réalisé par Barbier 2014.
  169. « Hergé ne peut s'empêcher de profiter des révélations de la voyante pour provoquer l'hilarité de la salle. » (Barbier 2014, p. 132).
  170. Barbier 2014, p. 132.
  171. Lire la présentation sur mange-disque.com, « Les aventures de Tintin : Les Sept Boules de cristal », sur mange-disque.com, (consulté le ).
  172. dont la présentation est disponible sur Philippe Garbit, « 1re Nuit spéciale Tintin avec Philippe Goddin et Benoît Mouchart », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  173. Chiffres de l'inflation en France d'après l'INSEE. Coefficient de transformation de l'euro ou du franc d'une année, en euro ou en franc d'une autre année – Base 1998 et Base 2015. Dernière mise à jour à l'indice de 2021.
  174. Arnaud Bordas, « Et Spielberg recréa… Tintin », sur www.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  175. « Rappelons que Tintin 2 devrait être adapté des livres Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil, comme Peter Jackson en avait manifesté le souhait dès la sortie du premier film. » Clément Cuyer, « Tintin 2 par Peter Jackson : tournage fin 2016 ? », sur allocine.fr, (consulté le ).
  176. gamekult.com, « Fiche du jeu Tintin : Le Temple du Soleil », sur gamekult.com (consulté le ).
  177. « Le jeu débute par une succession de niveaux destinés à nous rappeler les péripéties vécues dans [Les Sept Boules de cristal]. D'ailleurs, l'histoire respecte scrupuleusement celle de la bande dessinée en nous faisant partir aux quatre coins du monde. » mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ).
  178. « Les niveaux se succèdent et sont entrecoupés de petites séquences dans le style vignettes de BD pour nous permettre de suivre le fil de l'histoire de la meilleure façon qui soit. » mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ).
  179. « L'avis de mickalygo MP, Journaliste de jeuxvideo.com : 14/20. » in mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ) et « Note dans la presse : 6/10. » in gamekult.com, « Fiche du jeu Tintin : Le Temple du Soleil », sur gamekult.com (consulté le ).
  180. Voir sur leparisien, « Tintin privé de sa comédie musicale », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  181. « Les Aventures de Tintin : les 7 boules de cristal », sur France Culture (consulté le )

Renvois aux albums d'Hergé

  • Version de prépublication des Sept Boules de cristal.
  1. strip H52 in Le Mystère des boules de cristal, p. 47
  2. Le Mystère des boules de cristal, p. 13.
  3. Le Mystère des boules de cristal, p. 86.
  4. Le Mystère des boules de cristal, p. 14.
  5. Le Mystère des boules de cristal, p. 56.
  6. « L'expédition Sanders-Hardmuth vient de rentrer en Europe après un voyage d'exploration dans les régions de l'Amazone […] où ils ont découvert plusieurs tombeaux incas. », strip H1 in Le Mystère des boules de cristal, p. 13
  7. « […] Leroux avait publié ce roman en 1913, dans la foulée de la découverte des ruines de Machu Picchu par Hiram Bingham, deux ans auparavant. Au cours de son adolescence, le futur Hergé l'avait lu, et avait été séduit, dira-t-il plus tard, par la dynamique de ce récit d'enlèvement, de course-poursuite et de sacrifice, ainsi que par l'ambiance particulière qui s'en dégageait. », in Le Mystère des boules de cristal, p. 30
  8. « Wienner, l'explorateur profanateur, était convaincu que les dessins figurant sur les tissus brodés qu'il mettait au jour dans les sépultures constituaient un langage écrit, de même d'ailleurs que ceux qu'il pouvait observer dans les décors tissés des étoffes anciennes. Sa théorie a depuis longtemps été battue en brèche : si ces décors comportent des symboles, il n'est pas question de langage écrit. Quant aux célèbres « quipus », ces écheveaux de cordelettes à nœuds de différentes longueurs retrouvés dans certaines tombes, s'ils constituent bien une « transcription », il semble que celle-ci se rapportait exclusivement à des relevés quantitatifs. », in Le Mystère des boules de cristal, p. 74
  9. « Quant au motif qui apparaît sur la médaille […] il ferait plutôt penser aux Mayas ou à la culture mochica […] Certes, bien que le dessinateur ait donné une interprétation personnelle du profil du visage de son personnage, sa coiffure, la forme de ses vêtements et le port du pagne sont plausibles, de même que le serpent stylisé qu'il tient en main. Par contre, l'ornement d'oreille du personnage et l'espèce de punaise qu'on aperçoit à sa gauche ne correspondent à rien de connu. », in Le Mystère des boules de cristal, p. 48
  10. « […] Leroux avait publié ce roman en 1913, dans la foulée de la découverte des ruines de Machu Picchu par Hiram Bingham, deux ans auparavant. Au cours de son adolescence, le futur Hergé l'avait lu, et avait été séduit, dira-t-il plus tard, par la dynamique de ce récit d'enlèvement, de course-poursuite et de sacrifice, ainsi que par l'ambiance particulière qui s'en dégageait. », in Le Mystère des boules de cristal, p. 30
  11. « Le responsable de ce rapprochement hasardeux est connu : il n'est autre qu'Edgar P. Jacobs, qui s'occupe notamment des décors du récit en cours. Abonné, comme Hergé, au National Geographic Magazine, il y a trouvé les photos de qualité qui lui avaient permis récemment d'établir dan son propre récit, Le Rayon U, un rapprochement encore plus flagrant de ces deux pièces sculptées. », in Le Mystère des boules de cristal, p. 66
  12. In Le Mystère des boules de cristal, p. 74
  13. In Le Mystère des boules de cristal, p. 12
  14. strip H83 in Le Mystère des boules de cristal, p. 67
  15. Le Mystère des boules de cristal, p. 45
  16. strip H28 in Le Mystère des boules de cristal, p. 31
  17. strip H76 in Le Mystère des boules de cristal, p. 63
  • Version en album des Sept Boules de cristal.
  1. Les Sept Boules de cristal 1975, planches 9, 17, 18, 20, 21, 23 et 36.
  2. « D'après un premier examen, il semble que les explorateurs soient plongés dans une sorte de sommeil léthargique ou hypnotique. » in Les Sept Boules de cristal 1975, planche 18, ligne 1, case 1.
  3. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 9, ligne 2, case 2.
  4. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 17, ligne 2, case 3.
  5. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 18, ligne 3, case 4.
  6. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 20, ligne 4, case 2.
  7. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 21, ligne 3, case 2.
  8. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 23, ligne 4, case 3.
  9. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 26, ligne 2, case 2.
  10. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 26.
  11. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 26, ligne 4.
  12. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 28, ligne 1, case 2.
  13. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 29, ligne 3, case 3.
  14. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 31, ligne 4, case 2.
  15. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 30, ligne 2, case 2 puis planche 30, ligne 1, case 3.
  16. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 32, lignes 3 et 4.
  17. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 36, ligne 1, case 2.
  18. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 40, ligne 1, case 3 et planche 44, ligne 3, case 3.
  19. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 49, ligne 3.
  20. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 62, ligne 2, case 2.
  21. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 60.
  22. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 43.
  23. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 1, ligne 1, case 3.
  24. planche 1, ligne 1, case 3, Les Sept Boules de cristal 1975.
  25. D'après le témoignage de Tintin qui explique au capitaine Haddock : « Alcazar... Je l'ai connu en Amérique du Sud... » in Les Sept Boules de cristal 1975, planche 10, ligne 1, case 2.
  26. D'après le témoignage de Tintin qui explique au capitaine Haddock : « J'ai rencontré [Bianca Castafiore] en Syldavie, lors de l'affaire du sceptre d'Ottokar... » in Les Sept Boules de cristal 1975, planche 11, ligne 2, case 2.
  27. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 57, ligne 1, case 2.
  28. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 31, ligne 4, case 1.
  29. Voir le rendu final, in Les Sept Boules de cristal 1975, planche 10, ligne 1, case 3.
  30. Comparer Le Mystère des boules de cristal, p. 19 et Les Sept Boules de cristal 1975, p. 51
  31. Comparer les strips H3 et H4 de Le Mystère des boules de cristal, p. 15 et Les Sept Boules de cristal 1975, p. 2
  32. planche 26, ligne 4 in Les Sept Boules de cristal 1975.
  33. Les Sept Boules de cristal 1975, p. 16
  34. « Songez à tous les égyptologues qui sont morts mystérieusement après avoir ouvert le tombeau de ce Pharaon... Vous verrez, la même chose arrivera à ceux qui ont violé la sépulture de cet Inca... » planche 1, ligne 2, case 3 (Les Sept Boules de cristal 1975).
  35. Les Sept Boules de cristal 1975, planches 8 et 9.
  36. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 28, ligne 1, case 1.
  37. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 32, ligne 1, case 2.
  38. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 32, ligne 1, case 3.
  39. Gag présent des cases 1 à 3 de la planche 2, ligne 3 in Les Sept Boules de cristal 1975.
  40. planche 4 in Les Sept Boules de cristal 1975, p. 2.
  41. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 51 ligne 4 case 3.
  42. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 53.
  43. Les Sept Boules de cristal 1975, planche 55 ligne 2 cases 2 et 3.

Annexes

Œuvres d'Hergé

Ouvrages sur Les Sept Boules de cristal

  • Philippe Goddin et Hergé, La Malédiction de Rascar Capac : Le Mystère des boules de cristal, t. 1, Bruxelles, Casterman, coll. « éditions Moulinsart », , 136 p. (ISBN 978-2-203-08777-4).
  • Philippe Goddin et Hergé, La Malédiction de Rascar Capac : Les Secrets du Temple du soleil, t. 2, Bruxelles, Casterman, coll. « éditions Moulinsart », , 176 p. (ISBN 978-2-203-08843-6).

Ouvrages sur l'œuvre d'Hergé

  • Christophe Barbier, Le Rire de Tintin : Les Secrets du génie comique d'Hergé, Paris, L'Express et Beaux-Arts magazine, , 136 p. (ISSN 0014-5270).
  • Collectif, « Tintin à la découverte des grandes civilisations », Le Figaro Beaux-Arts magazine hors-série, Paris, no 0, (EAN T07344[à vérifier : EAN invalide])
  • Olivier Delcroix, « Le Tour du monde en 24 albums », Le Figaro hors-série, , p. 116 (lire en ligne, consulté le ).
  • Jacques Langlois, Tintin et les Forces obscures : Rêve, voyance, hypnose, radiesthésie, télépathie, extraterrestres, superstitions, sociétés secrètes, folie…, Paris, Sophia Publications, coll. « Illustre Histor », , 130 p. (ISBN 979-10-90956-18-6).
  • Jacques Langlois, Tintin et la Mer : Explorations, corsaires, trésors, paquebots, yachts, Paris, Historia, coll. « Illustre Histor », , 129 p. (ISBN 979-10-90956-29-2).
  • Dominique Maricq, « Hergé et le Docteur-Fakir », La revue Hergé, Éditions Moulinsart, no 6, , p. 18-19.
  • François Rivière, « La Huitième Boule de cristal », (A SUIVRE) hors-série, , p. 60 (lire en ligne, consulté le ).

Ouvrages sur Hergé

Autres supports de documentation

Lien externe

  • Portail Tintin
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